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Le data journalisme à l'île de la Réunion ? Pas pour maintenant ... (Copyright Silicon Village 2011)
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Qu’est ce que le « Data Journalisme »
L’univers du journalisme prend un nouveau tournant depuis quelques années grâce à l’émergence du Data
Journalisme qui révolutionne les méthodes journalistiques habituelles.
Qu’est ce que le data journalisme ?
Vieux depuis 1960, le Data Journalisme est né en Amérique du Nord sous le commandement de Philip Meyer
(écrivain journaliste) qui expose cette nouvelle façon de procéder dans « The new precision journalism ».
Le Data Journalisme est une méthode se basant essentiellement sur des bases de données, des représentations
graphiques et des chiffres, que l’on analyse et donne un sens pour la transformer en information. C’est une forme de
journalisme qui montre un fort intérêt pour le journalisme politique également.
C’est une méthode qui a pour avantage d’associer l’image aux mots facilitant ainsi l’assimilation du message. De
plus, cette visualisation de l’information est appropriée à la culture actuelle qui est accès de plus en plus sur le
numérique. La méthodologie ne diffère pas tellement du traditionnel tout en faisant appel à de nouveaux métiers et
compétences tels que développeurs, codeurs, graphistes, statisticiens, storytelling et demandent un certains
investissement. En effet, le data journalisme fait toujours appel à un processus dit de « transformation » car il
recueille les données, les analyse, les traites pour par la suite en donner un sens. Il permet donc d’approfondir
l’information, de faire la lumière sur des zones dites « sombres ».
Cependant le data journalisme est sujet à des limites. En effet, le processus de transformation des données en
messages peut s’avérer compliqué car il faut trier les bonnes données de celles qui envahissent le web. De plus, il y a
des risques que le journaliste accorde plus d’importance au visuel qu’au rédactionnel, négligeant ainsi l’essentiel de
l’information. Il faut ajouter à cela, que le manque de formation des journalistes dans le traitement de bases de
données notamment, nuirait à la bonne interprétation de données statistiques.
Une autre des limites du data journalisme serait la non diffusion des données publiques, par les institutions
publiques en France tel qu’à la Réunion, comme le précise Michael Cross qui est journaliste au Guardian et l'un des
responsables de la campagne "Free our data", affirmant que "…les données médicales, celles des hôpitaux, posent
des questions extrêmement complexes. Le gouvernement a accepté de publier certaines données très sensibles,
comme les taux de mortalité des patients de chirurgiens clairement identifiés : cela a créé une controverse". Et
d'ajouter que "… de telles questions doivent être débattues publiquement : une part de notre campagne porte sur la
transparence du processus de décision qui aboutit à la publication – ou à la non-publication, pour de bonnes raisons –
de tel ou tel type de données".
A l’échelle locale, peu d’initiative existent dans ce domaine bien que la CCIR ait mis à libre disposition récemment
une petite base économique des entreprises et du territoire en libre service punique sur le site www.declikeco.re
Origine du data journalisme en France :
En France, le data journalisme doit son apparition avec la rencontre entre des étudiants en journalisme issus de
Science-Politique et des ingénieurs de HETIC.net qui ont crée un site « ActuVisu » qui était à la base un projet de fin
d’étude. Ce Site reflète le mélange des compétences de ses 10 étudiants ou divers thèmes sont traités tels que le
sport, l’économie l’histoire, prouvant ainsi que le data journalisme peut s’approprier divers domaines et y apporter
une toute autre vision. Suite à cela, divers sites ayant la même perspective que « ActuVisu » ont vu le jour, faisant
partit depuis, des acteurs de data journalisme en France.
Les acteurs du Data Journalisme en France :
Parmi eux OWNI.fr qui est un site internet d’informations français, né durant le combat la loi HADOI (2009) et qui
l’un des spécialistes de ce domaine d’activité. Il s’est vu attribuer le “Prix d’Excellence Générale” en journalisme
online par l’Online News Association (ONA, Washington), en octobre 2010. Il conçoit et développe également des
applications web et mobile, des sites web, des réseaux sociaux et des plateformes web pour des partenaires et
clients dans son laboratoire de recherche & développement. OWNI est donc un média engagé pour les libertés
numériques. Ses concepteurs ont fait de lui un site pouvant recevoir les internautes qui veulent s’engager dans les
mêmes « combats » qu’eux et qui veulent « tester » les nouvelles formes d’expression.
Wikileaks pour sa part, publie des analyses politiques et fais de sociétés de façon anonyme et sécurisées afin
d’assurer une transparence. Les documents publiés sur le site sont analysés, commentés et également enrichis par
des éditeurs, relecteurs et correcteurs faisant partit de l’équipe du site. Il a pour ambition sur le long terme de
devenir « l'organe de renseignements le plus puissant au monde » selon son fondateur Julian Assange.
D’autres acteurs du data journalisme laissent entendre leur voix en France, comme c’est le cas pour Caroline
Goulard, qui est la co-fondatrice de Dataveyes.com. Ce dernier est une start-up de visualisations interactives de
données. Elle a en effet, créée un blog destiné à l’information en ligne non « conventionnelle »et a également écrit
un article qui fut publié sur OWNI.fr expliquant en 4 phases en quoi le journalisme de données pourrait être
bénéfique pour les journalistes.
A la Réunion le data journalisme n’est pas encore exploité surement par le manque de formation et d’information
concernant cette nouvelle façon de véhiculer le message et qui plus est, ne correspond pas aux méthodes
« traditionnelles » des journalistes locaux. Cependant certains acteurs de la communication se sont intéressés à ce
journalisme de données, tel que Silicon Village.
Pour Rémi Voluer, directeur de l'agence Silicon Village, la vrai problématique du Data journalisme reste l'accès aux
données.
« C'est aux instances publiques de mettre à disposition des citoyens les données dont elles disposent. Pas simplement
de les publier sur Internet mais de mettre en place des moyens techniques d'y accéder depuis l'extérieur, les agréger,
les analyser, les re-travailler »
« La technologie compte beaucoup, notamment le format Opendata, qui permet de travailler les données. Et ces
données doivent absolument être exhaustives : l'analyse doit venir des journalistes, pas des autorités qui
effectueraient un premier "tri" ! »
« Dans certains pays d'Europe du Nord, toutes les notes de frais remboursées par les des administrations publiques
sont scannées et publiées en lignes. Les journalistes ont développés des outils pour compiler et surveiller ces données
en temps réel. Cette méthode peut s'appliquer à tous les sujets : enseignement, économie, gestion du territoire,
santé, sécurité... »
« L'information factuelle vient de l'état, l'analyse des journalistes et des citoyens. Cela n'exclue pas un débat sur les
objectifs et moyens politiques, mais pour le débat démocratique, c'est une avancée extraordinaire ! »
Il ne reste plus alors, qu’aux instances publiques françaises de permettre aux journalistes d’accéder aux données
dans un premier temps, pour que le data journalisme parvienne à émerger en France.
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