(in) Organique par Patrick Levieux

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(in) Organique, exposition de Ulla Reimer et Caroline Carles par Patrick Levieux

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(In)Organique

Ulla Reimer & Caroline Carles

Un idéal féminin de douceur

C’est à un voyage étrange que nous invitent Ulla Reimer et Caroline

Carles. Une errance dans l’anatomie des choses, une balade dans le

caractère mystérieux de la dualité. Ulla transporte avec elle sa longue

expérience d’artiste internationale, quand, Caroline, lui répond par la

ferveur créatrice d’un univers propre, en train de se construire.

(in)organique est la résultante d’une alchimie peu commune, entre

deux artistes au parcours si différent. La lumière se saisit de ce miroir

indécis où la matérialité des choses viendrait s’échouer sur le vivant, ou le

vivant s’en irait à se confondre avec l’inerte. A la manière des

hiéroglyphes de l’écriture sacrée égyptienne, la série (in)organique se lit

de droite à gauche, de gauche droite. Dans un premier moment, la

sensualité se laisse écarter, afin de laisser le vivant se découvrir dans ce

qu’il possède de plus nu, de plus immédiat, en somme de plus matériel.

Pourtant, et de manière singulièrement paradoxale, nous voici

absorber par la symbiose que nous délivre l’immatérialité des choses et le

mouvement des émotions qu’invitent à parcourir le regard porté sur ces

œuvres. Entre les êtres inanimés et le corps, le regard semble se

suspendre, pris comme par un vertige. Sans doute, il y a la volonté

affirmée, chez les deux artistes de ne pas aborder la dimension spirituelle

des choses. Peut être s’agit-il de montrer comment la matérialité des

êtres inertes se confond avec le vivant dans ce qu’il possède de plus

corpusculaire.

Pourtant, dans un second moment, comment ne pas voir, dans ces

œuvres un hommage à la vie, la vie dans ce qu’elle possède de plus

fluide, de plus adjacent et aussi de plus imprévue. Au binôme

Ulla/Caroline semble répondre le couple inerte/vivant. Ici tout respire la

sensibilité héraclitéenne : si l’être est, c’est dans une oscillation

permanente entre l’inerte et le vivant qu’il se libère. Et semblent ajouter

Ulla et Caroline, si l’être est, c’est bien du côté du vivant qu’il penche.

L’être est, le vivant est, et en somme l’inerte ne serait qu’une figure

fugitive du vivant.

On comprend dès lors, pourquoi ces œuvres en viennent à exprimer un

idéal féminin de douceur, d’harmonie et de fluidité. Un idéal de vie…

Patrick Levieux