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Approche diagnostic des
tumeurs osseuses
Dr Omar DHIEB Dr Mame Daouda GUEYE
DES de radiologie
OBJECTIFS
• Donner la place des différentes techniques d’imagerie dans le diagnostic des Tm osseuses
• Décrire l’approche analytique devant toute tumeur osseuse
• Décrire la classification de LODWICK• Citer les éléments distinctifs entre Tm
bénignes et malignes• Décrire la technique de la biopsie• Citer les « leave me alone lesions »
PLAN
IntroductionI. RappelsII. Place des différentes techniques radiologiquesIII. Sémiologie IRMIV. Etude analytiqueV. Différents types de tumeursVI. Différenciation radiologique Tm bénignes et malignesVII. Diagnostic topographiqueVIII.Diagnostic différentielIX. BiopsieConclusion
Introduction
Le diagnostic d’une tumeur osseuse repose sur la confrontation des données cliniques, radiologiques et anatomopathologiques
Introduction
Rôle de l’imageriePrimordiale à chaque étape de la prise en charge: Au moment du diagnostic: nature de la
tumeur et extension locale et générale. Au cours du traitement suivi de la
réponse. En fin du traitement recherche de
récidive.
I. Rappels
I. Rappels
Les signes révélateurs :
Latence clinique fréquenteDouleursTuméfaction, parfois avec crépitationFractures pathologiques
II. Techniques d’imagerie
1. Radiologie conventionnellefondamentale dans le diagnostic des Tm
osseuses. Distinction tumeur osseuse ou des parties
molles;déterminer le siège sur l’os (épiphyse,
métaphyse, diaphyse) et en profondeur (os spongieux, corticale) ;
préciser les caractéristiques de croissance (bords et réactions périostées) et la présence ou non d’une matrice tumorale.
II. Techniques d’imagerie
1. Radiologie conventionnelle
reste insuffisante dans: • La détection des récidives locorégionales. • Analyse difficile des ceintures pelvienne et
scapulaire, du crâne et du rachis. • Ne permet pas d’apprécier l’envahissement
endocanalaire. • Ne permet pas toujours de visualiser une rupture
corticale ni une réaction sous périostée. • Ne découvre pas constamment les lésions de petite
taille.
II. Techniques d’imagerie
2. Tomodensitométrie
• Apporte des éléments diagnostiques supplémentaires à ceux fournis par la radiologie conventionnelle:
• Explore des régions difficilement accessibles en radiographie.
• Étudie mieux la corticale osseuse et la matrice tumorale.
• Caractérise l’apposition périostée. • Recherche les métastases
II. Techniques d’imagerie
2. TomodensitométrieLimites ++• recherche des « skips métastases »
longue, fastidieuse• Le caractère métallique de certaines
prothèses handicap pour la TDM• Exploration de la médullaire
II. Techniques d’imagerie
3. IRM• Non irradiante• Résolution en contraste • Etude multiplanaire • Pondération T1, T2, FATSAT,
séquence dynamique après injection de Gadolinium
II. Techniques d’imagerie
3. IRM• lésion médullaire ++ • Matrice tumorale• Extension intra articulaire et
parties molles• Extension dans le même os : skip
métastases
II. Techniques d’imagerie
4. ScintigraphieBalayage du squelette pour dépister les petites lésions et permet de centrer les autres examens radiologiques.Précise les zones d’hyperfixation en rapport avec des métastases osseuses.
III. Sémiologie IRM
Peu sensible à la composante minérale des os. Informations capitales sur la composante non minéralisée des os, le contenu de la cavité médullaire et des tissus mous extra-osseux.
III. Sémiologie IRM
Graisse : hyper T1, intermédiaire en T2 ; disparaît en FATSAT
Liquide : hyposignal en T1, hypersignal en T2.
Cartilage hyalin (riche en eau) : Hypo T1 et hyper T2
Corticale: hypo T1, Hypo T2Fibrose : hyposignal en T1 et T2 ;Signal des calcifications : invisibles, ou
hypo T1 et hypo T2
III. Sémiologie IRM
Signal IRM de la moelle osseuse• Moelle jaune riche en adipocytes : hyper
T1, en signal intermédiaire en T2, signal faible en FATSAT
• Moelle rouge riche en érythrocytesSignal intermédiaire en pondération T1, faible à intermédiaire (généralement plus faible que celui de la graisse) en pondération T2. Etude du contraste moelle jaune moelle rouge se fera surtout en pondération T1.
IV. ETUDE ANALYTIQUE
IV. Etude analytique9 critères à analyser devant une tumeur osseuse:
1. Age du patient2. Localisation 3. Taille4. Nature de la lésion: ostéolytique ou ostéocondensante
ou mixte 5. Matrice 6. Etat de la corticale 7. Réaction périostée 8. Extension aux tissus mous 9. Etat de l’os voisin et à distance
IV. Etude analytique
1. L’âgePeut donner une orientation diagnostic :• Avant 5 ans : presque toujours une
métastase de neuroblastome• Tumeurs avant puberté : kyste essentiel, le
fibrome non ossifiantTumeurs malignes• 5 et 25 ans : ostéosarcome ou sarcome
d’Ewing• Plus de 40 ans : métastase ou myélome
IV. Etude analytique
2. Localisation
Le type d’os atteint : os long, court ou plat Le siège dans le plan longitudinal :
Métaphyse Epiphyse Diaphyse
Le siège dans le plan axial : cortical, intra spongieux, cortico-médullaire ou juxta corticale
Centrale excentrée
Intra-médullaire Corticale Extra-corticale
IV. Etude analytique
3. La taille
Une taille supérieure à 6 cm oriente vers la malignité (critère non formel)
IV. Etude analytique
4. Nature de la lésion
Elle peut se manifester par: • une ostéolyse • une ostéocondensation • un processus mixte (ostéolyse +
ostéocondensation)
IV. Etude analytique4. Nature de la lésion• Ostéolyse : classification
de LODWICKtype I: Ostéolyse géographique Lacune osseuse dont les contours arrondis ou lobulésType I A : ostéolyse géographique avec sclérose marginale, Les bords de la plage d’ostéolyse sont marqués par un liseré dense de condensation. Lésion lentement évolutive.
Type I A
IV. Etude analytique4. Nature de la lésion• ostéolyse :
classification de LODWICK
Type I B : ostéolyse géographique, à bords nets, sans sclérose marginale à l’« emporte-pièce ». Ce type d’image correspond donc à une lésion d’évolutivité moyenne.
IV. Etude analytique4. Nature de la lésion• ostéolyse :
classification de LODWICK
Type I C : ostéolyse géographique à bords mal définis. lésion rapidement évolutive, agressive.
IV. Etude analytique4. Nature de la lésion• ostéolyse :
classification de LODWICK
type II : Ostéolyse « mitée »petites lacunes rondes, ovales ou à bords déchiquetés, confluentes en plages à bords flous, Aspect: tricot « mangé par les mites ». Lésion agressive.
IV. Etude analytique4. Nature de la lésion• ostéolyse :
classification de LODWICK
type III: Ostéolyse perméative ou ponctuéepetites images lacunaires, rondes ou ovales, à bords flous.aspect feuilleté de la corticaleExtension aux parties molles lésion très agressive.
IV. Etude analytique
4. Nature de la lésion• OSTEOCONDENSATION
Mécanismes isolés ou associés peuvent provoquer une condensation : Réponse de l’os sain par stimulation ostéoblastique : ostéosclérose périlésionnelle Matrice tumorale ossifiante
IV. Etude analytique
4. Nature de la lésion• PROCESSUS MIXTE
Association anarchique de zones ostéolytique et ostéocondensante (processus évolutif malin )
IV. Etude analytique5. MatriceSubstance fondamentale produite par les cellules du tissu conjonctif de nature ostéoïde, chondroïde ou collagène.
Les matrices fibreuse, graisseuse, kystique témoignent d’une lésion bénigne
IV. Etude analytique5. MatriceMatrice osseuse:
• Aspect en verre « dépoli »
• Matrice ossifiante
• Calcifications ostéogènes
IV. Etude analytique5. MatriceMatrice cartilagineuseArchitecture lobulaire (IRM)Calcifications (RX + TDM)
• Ponctuées• Floconneuses• Arciformes ++• Annulaires +++
Etude analytique5. MatriceArchitecture lobulaire (IRM)Calcifications (RX + TDM)
• Ponctuées• Floconneuses• Arciformes ++• Annulaires +++
IV. Etude analytique5. MatriceMatrice graisseuse
IV. Etude analytique5. MatriceMatrice kystique
IV. Etude analytique6. Etat de la corticalePeut être:RespectéeAmincieRompueSoufflée
IV. Etude analytique
Etat de la corticale
IV. Etude analytique6. Etat de la corticale
IV. Etude analytique7. Réaction périostéeintensité dépendante de la rapidité évolutive de la tumeurRégulière ou irrégulière Continue
Unilamellaire Plurilamellaire Compacte Spiculée
Discontinue Le triangle de Codman
IV. Etude analytique7. Réaction périostée
IV. Etude analytique7. Réaction périostée
Réaction périostée
unilamellaire
Réaction périostée spiculée
Réaction périostée
plurilamellaire
IV. Etude analytique8. Extension locorégionaleIntra-médullaireextraosseuse au niveau des parties
molles.
Essentiellement le fait des tumeurs malignes et, à un degré moindre, de certaines tumeurs bénignes agressives (tumeurs à cellules géantes).
IV. Etude analytique8. Extension locorégionaleLe canal médullaire n’offre aucune résistance à la croissance tumorale et l’extension intraosseuse est souvent plus étendue que l’extension extraosseuse.
IV. Etude analytique8. Extension locorégionaleLe cartilage de conjugaison a longtemps été considéré comme une barrière à l’extension tumorale. l’envahissement épiphysaire est fréquent
IV. Etude analytique8. Extension locorégionaleLe cartilage articulaire est une barrière certaine bien qu’il puisse être franchi par certaines tumeurs à cellules géantes.
IV. Etude analytique8. Extension locorégionale
La corticale peut être rompue (ostéolyse perméative)
Le périoste barrière plus efficace, souvent rompu par les tumeurs malignes de haut grade.
IV. Etude analytique8. Extension locorégionaleSkip métastatique
IV. Etude analytique8. Extension locorégionaleL’envahissement des tissus mous périosseux se fait :soit par refoulement
quand le périoste est intact;
soit par infiltration en cas de rupture périostée.
IV. Etude analytique9. Extension à distance
Les localisations osseuses multiples, mieux détectées par la scintigraphieTDM recherche de métastases
Scintigraphie
Lésions multiples
Enfant Adulte
Histiocytose X* Métastases
Métastase de Neuroblastome Myélome*
Hémopathies
Lésion unique
Tumeurs des os
Primitives Secondaires (métastases révélatrices)
Recherche de localisations osseuses multiples
V. Différents types de tumeurs
V. Différents types de tumeurs
Primitives:Différenciation cellulaire Tumeurs bénignes Tumeurs malignes Os Ostéome ostéoïde, ostéoblastome Ostéosarcomes Cartilage Chondrome, ostéochondrome,
chondroblastome, fibrome chondromyxoïde
Chondrosarcomes
Tissu conjonctif Fibrome non ossifiant, fibromyxome Fibrosarcome, histiocytofibrome malin Neuroectoderme Neurofibrome, Schwannome Sarcome d'Ewing Moelle osseuse Myélome, lymphome Notochorde Chordome Tissu d’origine incertaine Adamantinome Tissu d’origine incertaine Tumeurs à cellules géantes Tumeurs à cellules géantes Lésions pseudotumorales Kyste essentiel, Kyste anévrysmal,
Dysplasie fibreuse
V. Différents types de tumeurs
Secondaires (métastases): Localisations les plus fréquentes:Rachis (80 %) (tassements, tr.
neuro.)Bassin (60 %)
Côtes (30 %)
Crâne (15 %)
V. Différents types de tumeurs
Secondaires: Cancers ostéophiles Thyroïde Sein : donne le plus souvent des localisations
multiples Rein : localisation unique Prostate Poumon
VI. Critères radiologique de bénignité et de malignité
Critères de bénignité et de malignité
Tm. BENIGNES Tm. MALIGNES Limites Régulières, nettes, ±
condensées Mal définies
Sièges ± Épiphyse Méta-diaphysaire Taille ± < 3 cm > 6 cm Ostéolyse Géographique IA Géographique IC
Mitée Perméative
Réaction périostée Pleine Unilaméllaire Continue
Interrompue Triangle de Codman Spiculée
Extension Limitée Cavité médullaire Rupture corticale Parties molles
Évolution lente rapide
VII. Diagnostic topographique
VII. Diagnostic topographique
Topographie préférentielle des tumeursPrès du genou : ostéosarcome, TCGBassin : chondrosarcomeRachis : angiome, ostéoblastomeCol fémoral : ostéome ostéoïde, KOETibia : cortical defect (FNO)
VII. Diagnostic topographique
Topographie préférentielle des tumeursCalcanéum : KOE, lipomeVoûte : K épidermoïde, myélomeBase du crâne : dysplasie fibreuseCôte : métastase, kyste anévrysmal,
exostosePhalange : chondrome, K épidermoïde
VII. Diagnostic topographique
Localisation presque exclusive d’une tumeurAdamantinome : tibiaKyste épidermoïde : voûte ou
phalangechordome sur le sacrum ou le clivushémangiome sur le rachis ou la
voûte du crâne
VII. Diagnostic topographique
Au niveau des os longs, le siège diaphysaire, métaphysaire ou épiphysaire donne des orientations diagnostiques. Métaphyses
Tumeurs cartilagineuses Kystes Fibromes non ossifiants
Épiphyses Chondroblastomes Chondrosarcome à cellules claires Tumeurs à cellules géantes Kyste synovial ou mucoïde
DiaphysesDysplasies fibreuses, adamantinomes, ostéomes ostéoïdes, Sarcome d’Ewing
VIII. Diagnostic différentiel
VIII. Diagnostic différentiel
1/ Les ostéites subaiguës et chroniques
• Contexte clinico-biologique• Ostéolyse géographique ou mitée• Appositions périostées stratifiées• Peut simuler un sarcome d’Ewing • Abcès de Brodie• IRM +++ : plages liquidiennes
VIII. Diagnostic différentiel
2/ L'hyperparathyroïdie et tumeurs brunes
Lacune géographique parfois soufflante et excentrée sans sclérose.Manifestation tardive de l’ hyperparathyroïdie
3/ Dysplasie fibreuse Respecte les épiphyses des os long Remplacement du tissu osseux par du tissu
fibreux ossifié: lésions radio transparentes à des lésions très condensantes
IX. BIOPSIE
IX. BIOPSIEindispensable en cas de suspicion de
Tm malignesde doute diagnostic sur la nature
histologique d’une tumeur osseuseRecherche de foyer primitif dans le
cadre de métastases osseuses
Biopsie chirurgicaleBiopsie percutanée
IX. BIOPSIELes critères de qualité de toute biopsie osseuse tumorale Opérateur expérimenté Respect des règles d’asepsie La voie d’abord en évitant les paquets vasc-
nerveux Cibler les zones les plus actives repérées sur le
bilan d’imagerie Rapporter le maximum de tissu analysable Sans contamination locale ou systémique La transmission correcte des prélèvements
IX. BIOPSIE
ECHOSCANN
ER
IX. BIOPSIE
Aigu fine
TRU CUT
IX. BIOPSIE
« Leave me alone lesions »
Certaines lésions sont connues pour être à la fois de pronostic favorable (stabilisation ou régression) et de diagnostic radiologique suffisamment caractéristique pour pouvoir se passer d’une confirmation histologique:Les kystes simplesLes fibromes non ostéogéniquesLes exostoses ou ostéochondromesLes chondromesLes ostéomes
CONCLUSION
Imagerie reste incontournable dans le diagnostic des tumeurs osseuse.La radiographie standard reste fondamentale dans la stratégie diagnosticToute fois la confirmation diagnostic restera histologique.
MERCI DE VOTRE ATTENTION
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