Beer Jean Joseph - musimem.comCarl Stamitz entre 1771 et1779 » et en particulier « le 24 décembre...

JOHANNJOSEPHBEERUNCLARINETTISTEVIRTUOSEGrünewald18mai1744–Berlin28octobre1812

autempsdeMOZART,TauschetStadler,Stammitz,Righini,Himmel,Mussini,Rodeetdes2Duport

parGuyLeclerc

PREFACELenomdececlarinettistevirtuoseetcompositeurnéenBohêmeapparaîtdanslesanciennesbiographiessousdesformestrèsdiversesallantdeBähr,Bär,Baeher,BehràPaer(etPehrsurson registre de naissance). Au vingtième siècle certains biographes l’ont confondu avec unclarinettistehomonymeJosephBärcontemporainalorsqu’ilétaitAutrichien,peudoué,connuseulementpouravoiruntempssuiviBeethoven(hélascetteconfusionanciennepersiste).

Jean JosephBeernaquitenBohême(aujourd’hui laTchéquie)àGrünewaldet futbaptiséàMoldau.C’étaitdanslarégiondeLeumeritzquiappartenaitalorsauprincedeLobkovitz.Sonpèrequi jouaitduviolonetd’un instrumentàvent luidonnasonpremier instrument (« ilenseignaitaussilecorauxdeuxplusjeunesfrèresdeJosephquidevinrentcèlèbres»-cfMaryseLegault)Audébutdesonapprentissagelaclarinetteétantencorepeuconnue,ilcommençaparjouerd’instrumentsàventtelslecoretlatrompetteAgéde7anslesbataillesdelaguerrede7ansquienvahissaitlenorddelaBohêmeobligèrentsafamilleàgagnerlaMoldaunonloindela rivière et c’est là que sonpère le confia à unmaître nommé Jean JosephKlippel qui luienseignalamusiqueetlalecture.Puisàl’âgedequatorzeansayantétéengagétrompettedecamps auprès de l’empereur de l’Autriche-Hongrie François 1er, il prit part à la campagnemilitairependantlaguerreprussiennedeseptansde1756à1763quiopposaFrédéricleGrandet l’Angleterre, à la France et à l’Autriche. Ainsi comme son armée était unie à l’arméeautrichienneilfitpartietrèsjeune,vers1759del’arméefrançaise.

Préliminaires:MozartàParis(1756-1791)en1763-1764puisen1766:Le18novembre1763àl’âgede7ansMozartvenuàParisavecsafamilleavaitétéprésentéàMarieAntoinetteetauprincedeConti*(cf.gravure,maiscesalonferméen1770leseradoncpour Beer) ; il joua souvent àVersailles devant le roi Louis XV et sa famille dont ses filles,particulièrementMadameVictoire,etdevantMadamedePompadour.En1763Mozartayantaussi fréquenté lesalondubarondeBagge, lerappelleàsonpèreLéopold le14décembre1771«Quand je jouaiàParismonconcertochez lebarondeBagge,Mr.Wendling(unamihautboïste)étaitàsescôtés»(Mozartdédiaaubaron6concertosàviolonprincipal).EtrevenuàParisen1766ilyobtiendralemêmesuccèsphénoménal.

PréliminairesàMannheim:L’EcoledeMannheim1750-1778MozartetCarlStamitz:L’écoledeMannheimfutcrééeen1750parJohannStamitz(1717-1757cf.note1)lepèredeCarl.D’abordécoledeviolonetdecomposition,elledevintensuiteuneécoled’orchestreoùfurent introduits des instruments à vent dont la trompette, le cor et la clarinette. JohannStamitzintroduisitlaclarinette(alorsà2clefs)en1754dansl’Orchestre.OrMozart,passionnépar les larges possibilités et la grandemaniabilité de la clarinette sera un des premiers àl’introduire dans ses œuvres. Cette Ecole à l’origine de la musique classique (symphonie,concertoinspirantMozart,Haydn…)comprenaitoutrelefondateurJohannStamitz,CarlAntonCannabich(1731-1788)quisuccédaàJohannàlatêtedel’orchestre,FrançoisXavierRichter(1709-1789), Joseph Toeschi (1731-1788), les deux fils de Johann,Antonet Carl, Ferdinand

Franzl (Franzi- 1761-1783) violoniste et compositeur allemand, IgnazHolzbauer (1714-1783Mannheim)etl’abbéVögler(1749-1814).Ellefiniten1778àMunich.Beerfaitpartiedel’EcoledeMannheim:Vers1770JohannJosephBeerconnutleclarinettisteCarl Stamitz et « leur collaboration devint un don » mais Beer ne mit jamais les pieds àMannheim.CarlLawsonécriten1995dans«TheCambridgecompanionsoftheclarinet»:«durant1770CarlStamitzfilsdeJohanntravaillaenétroitecollaborationavecJosephBeer».Lawsonestleseulàparlerdecetteliaisonen1770(mêmeopiniondanslecommentaireduCD-ConcertoN°7deCarlStamitz).Deleurabondantecollaborationnaîtraunesolideamitiéquivas’affermiràParis.ParailleursdeBeeretdeFranzTausch(1762-1817)ilsedisait«BeeretTauschsontlesdeuxclarinettistesdel’EcoledeMannheim»Mozart(1756-1791)arrivéàMannheimle30octobre1777yséjournependantsixmois.CetempsluisuffitpourfaireunprojetdecompositionavecFranzl(ledébutestconnumaisiln’enreste trace)etse lierd’amitiéavec le flûtiste JeanBaptisteWendling, l’hautboïsteFriedrichRammetlebassonnisteGeorgesWenzelRitter.Mozartinspiréparlecourantdel’EcolecréaàMannheimlesdites«SonatesdeMannheim»ou«sonatespalatines»,sonatesnouvellescarellesétaientconcertantesetnoncommeavantpourpianoetviolonobligé;ilycréaaussitoutesses sonatespour flûte,une flûtequ’il n’aimaitpas,mais c’étaitpour satisfaireWendlingetsurtout obtenir leur commande par un riche Hollandais, le chirurgien Dejean. Et c’estprobablementaprèsavoirentendudire«FranzTauschetBeersontlesdeuxclarinettistesdeMannheim»,qu’ilécrivitàsonpèrele3juillet1778«Beerestunclarinettistedetalent».DèslorspourquoiMozartat’ilrefuséderencontrerBeer?(cf.Raisonsdurefus)Beer à Paris de 1771 à 1779 dans l’armée française et au Concert spirituel. L’intégrationmilitaire de Beer dans l’armée française le conduisit naturellement vers Paris en 1771 où,nomméd’abordMembredesGardesduCorpsetenpritladirectionpendantvingtans.Ilappritici, sans instruction, le jeude la clarinetteen sixmois. Puis il entra commeclarinettiste auserviceduDucd’Orléansetydemeurade1767à1777);puisen1778ilentraauserviceduducdeLambesc,chefdel’équitationroyale.En1778BeerentradanslalogemaçonniquedesNeufssœursouentraTauschetVoltaire(peuavantsamortle30.05.1778).«Beerretint l’attentiondesParisiensautraversdesperformancesdeplusieursconcertosdeCarlStamitzentre1771et1779»etenparticulier«le24décembre1771BeerjouaauConcertspirituel un Concerto enmi bemol pour clarinette de Stamitz qui est peut-être la premièreperformancedeclarinetteàParis.»(cf.PierreC.)LeConcertspirituelde1771à1779autempsdeBeer(Mozartpasse6moisàParisen1778):LeconcertspirituelavaitétécrééàParisen1725;ilétaitouvertdanslepalaisdesTuileries(salledescentgardessuisses)lesjoursdefêtesreligieusesàsavoirlesjoursderelâchepourl’Opéra,lacomédiefrançaiseetlacomédieitalienne.IlfutdirigéparGossec(1773-1777)puisparLegrosde1777à1790.JeanPierreDuportyjouadès1761,etBeers’yproduisitde1770à1779dontdeuxfoisenmêmetempsquesoncompatriotedeBohêmeCarlStamitz(1745-1801)soit les 2 février et 25 mars 1772 et, ce 25 mars Beer créa ici la première de CarlStamitz (suivront leurs compositions communes). Le4avril 1777Beer jouaencomplémentd’unesymphoniedeGossecpuisseulles29marset18maietle25décembreiljouaavecJeanLouisDuport.En1779iljouaplusieursœuvresdesacompositionetle1ernovembreunrondodeGiuseppeSarti«Iod’amore,ôDiomimore»encomplémentd’unesymphoniedeHaydn.

PortraitdeLegros(p.Cochin) AfficheduConcertspirituel

SymphoniedeMozart,Parisn°31

BeerobtintungrandsuccèsauConcertspirituel,dont5foisen1772,plusieursfoisentre1775eten1779,4foispoursesproprescompositions.Autotaliljouapendant26concertsetilaétéditquec’étaitlapremièrefoisquelaclarinettefitsonapparitiondansunconcerto.Le24décembre1771futlapremièreperformancedocumentéed’unconcertdeBeeràParis-Janvier1772:concertdeBeeravecStamitz(BeerconduisitleConcertoN°1deCarlStamitz)-2février1772levirtuoseJosephBeerjouaunconcertdeclarinettedeCarlStamitz-25mars1772:concertdeClarinetteensembleavecCarlStamitz-1774:Beerjouapendant2anssespropresconcertosetaprèsunIntervallelondonienen1774iljoua22foisentantquesoliste.-7avril1775concertdeclarinettedeBaerpendantlesfestivités.-25décembre1775concertdeclarinetteBaerjoueentantqueclarinettistesoliste-2 février1777clarinetteparBeernouveauconcertdeclarinetteDirectionetcomposition.Baerjoueuneœuvredesaproprecomposition(ànoterlaprésenceicideJeanLouisDuport)-16mars1777nouveauconcertdeclarinetteconduitparBaer(aussiTraetta,Anfossi,Piccini)-les25et29mars,le4avril,le18mai,le8septembreconcertdeclarinetteconduitparBaer-1novembre1778concertdeclarinette,conduitparBaer(aussiSacchini,Piccini,cantatrice:Todi)-25décembre1778concertdeclarinettesousladirectionBaer(Paisiello,Sacchini,cantatrice:Todi)-29mars1779concertdeclarinettesous ladirectiondeBaer (aussicompositeur)Paisiello,Sacchini,Todi)- 1 avril 1779 concertde clarinette sous ladirectiondeBaer (égalementPergolèse, avec lacantatriceTodi)- 2 avril 1779 concert de clarinette sous la direction de Baer (Pergolèse, Piccini, avec lacantatriceTodi)-5avril1779concertdeclarinettesousladirectiondeBaer(iciégalementSacchinietJarnovik)-9avril1779concertdeclarinettesousladirectiondeBaer-8septembre1779,concertdeclarinettesousladirectiondeBaer(égalementHaydn,Sacchini)-1ernovembre1779,concertdeclarinettesousladirectionetlacompositiondeBaer(Sarti:Rondoitalien)OnentendaitaussiMozart,lescompositeursFranzTausch1762-1817,CarlStamitz,JeanLouisDuport dès 1768 (Beer et lui seront à la cour de Frédéric Guillaume III) Brunetti, élève deDuport,Schwartz(cf.GiulianaMussininéeSartiin«LesMussinimusicienscompositeurs»)Ilestécritque«lesmorceauxdeStamitzcommeceuxdeMozartétaientsouventdelamêmelignée que ceux de Beer…mais ils l’étaient plus rarement de la lignée deGiuseppe Sarti »(AntoinetteTassaertétaitmariéeàJeanJosephBeeretsasoeurLouiseTassaertàJeanLouisDuport).JouaientaussileflûtisteDevienne,lecornisteRodolphe(quiavecVachonflûtiste,JeanLouisDuportvioloncellisteformaientunquartet-voirlepasteldeCarmontelauMuséeCondé).JouaientaussilesélèvesdeBeer:Yost,PedroSoler,etXavierLefèvre(élèveaussideYost),JeanBaptisteCramer,JeanBaptisteViottietsonélèveRode…AuConcertspirituelBeerretrouvaégalementsonamiTausch(BeeretTauschgardaienticilaréputationd’avoirété«lesdeuxclarinettistesdel’EcoledeMannheim»)etAndreasGottlobSchwarz.MozartsavaittrèsprobablementcelaquandilparlaitdutalentdeBeeràsonpère.Pendant les sixmoisqu’ilpassaàParis,Mozartécrit à sonpèrequ’il a retrouvéàParis lesmêmesamisqu’ilavaitrencontrésàMannheim.OràParisJosephBeerrencontralesmêmes

personnes queMozart, lesquelles étaient aussi ses propres amis, et ces amis communs senommaientTausch,CarlStamitz,Sickingen,Luynes,Wendling.IlestalorsétonnantqueMozartetBeernesesoientpasrencontrés(cf.Argumentsenfaveurd’unerencontre)IntervallelondoniendeJeanJosephBeeren1774.Laprésenceen1774deJeanJosephBeeràLondresafaitl’objetd’unarticled’AlbertC.Rice«Theclarinettintheclassicalperiod»,oùilécrit«en1774JeanJosephBeerjouadevantlessouverainslacantate«AmorVincitor»deJeanChrétienBach(dontonsaitqu’ilfutl’amiadulédeMozart).MozartrevientàParis le24mars1778avecsamèrecommeconseillèreaprèssix joursetdemidevoyageenespérantyfairefortune:disgraciéparleprincearchevêqueColloredo,MozartavaitfaitavantParisdesessaisàMunichetàMannheim,maiscefutsansgrandsuccèsArrivéàParisMozartavaitenpochequantitéde recommandationsdesonpère,maispourbeaucoupobsolètes. Lesdeuxprincipales étaientpour son ami, le baronGrimmetpour lecomteSickingen,ambassadeurduPalatinat, lesautrespourlecompositeurGossec,Diderot,d’AlembertetpourLegrosquisuccédaàGossecautitrededirecteurduConcertspirituel.MaisDiderotétantalorsabsentdeParis, c’est lebaronMelchiorGrimmamide la famillequi sepréoccupadesrelationsdeMozart(Grimmétaitcetintriguantpoudréàl’excès,quiavaitréussiàs’infiltrerchezlesencyclopédistesetàfréquenterlesmeilleurssalonsparisiensdontceluidesamaîtresselamarquised’Epinay(1725-1783)égériedesphilosophes.Celle-cidontlepremieramantavaitétéLouisDupindeFrancueil,grandpèredeGeorgesSand,avait faitconstruirepourRousseauun«Ermitage»danssonparcdelaChevrette.Puiselles’étaitbrouilléeavecRousseauquis’étaitenflammépourSophied’Houvetot,sabelle-sœur,etl’avaitégratignédanssesConfessionsdisantqu’elleécrivait«desfadaises»dans«unrêvedeMelleClairon»etdans« Les conversations d’Emilie » inspirées de ses Confessions. Elle acheta alors unHôtel à laChausséed’AntinoùelleetGrimm(queRousseau luiavaitprésenté)occupèrentchacununétage. En 1770 elle y ouvrit un salon où venaient Diderot, D’Alembert (ami du sculpteurTassaert), Marmontel, Dufort de Cheverny, l’abbé Raynal (s’imposant chez Tassaert ill’extorqua)l’abbéGalianiauteurdes«Lettresdel’abbéGalianiàMmed’Epinay»(parlantdeMozart,Grimm,Diderot,d’Alembert,Rousseau,Voltaire,laClairon,Raynal,Caraccioli,Sarti)MozartavaitquittéMannheimpourserendreàParissurl’incitationdepèrequiespéraitainsiquesonfilseffacesesdettes.Apeinearrivé,Wolfgangluiditpourquoiilavaitrefuséquelesmusiciensqu’ilavaitconnusàMannheimsejoignentàsonvoyage:«Wendlingestunbraveethonnêtehommemaisilestsansreligionainsiquesamaisonnée,Cramerestunbravehommemaisunlibertin»(pourtantAnnaMariadisaitqueWendlingaimaitsonMozartcommesonfils).S’ilavaitfiniparselierauflûtisteWendlingalorsqu’iln’aimaitpaslaflûte,c’estqueWendlingluiavaitpermisderéaliserunecommande.LecornistePuntonéen1724àPrague(Bohême)avaitluiitalianisésonnom,et,grandvoyageurilavaitjouéàLondres(oùilfutmalaccueillibienquereçuparGeorgesIII) ;égalementcompositeuril joua49foisàParisentre1776et1778annéeoùilrencontraMozart;FriedrichRamm,lui,quiavaitenseignélecomtedeGuines,puisquittéParis,yrevinten1778rencontrantluiaussiMozart.LerareeffetbénéfiquedeMelchiorGrimm aura été de présenter Mozart à Mme d’Epinay qui lui prêta son piano. Le comteSickingenplusefficaceinvitaMozartàdonnerunconcertdanssonsalon.Enfaitc’estWolfgangquisefitsespropresrelationsavec lemaîtredeballetNoverre,puis ledirecteurLegrosquil’invita,luifitcréeruneœuvremusicalemaisoublieradelaproduire

MozartàParis LamarquiseLouised’Epinay

GrimmassisetDiderot(parCarmontelle)

Finalement, malgré ses préventions morales, Mozart composa à Paris une symphonieconcertantepourflûtedestinéeàWendling,pourhautboisdestinéeàRamm,coràGiovanniPuntoetbassonàGeorgWenzelRitter;elledevaitêtrejouéeauConcertspirituel.«Mozartprit plaisir à l’écrire pour le grand orchestre parisien et sut en tirer parti en intégrant laclarinette. La symphonie futun succèsauprèsde touset Legros fut tellement satisfaitqu’ilclaironna que c’était sameilleure symphonie. Alors, pour une fois heureux,Mozart écrivit«Dansmajoiejem’enallaisauPalaisRoyal,prisuneglace,récitailechapeletcommejel’avaispromiset rentraià lamaison.»Hélas finalementcettesymphonieconcertantedestinéeauConcertspiritueln’eutpaslieu(etsaformeautographeadisparu).C’estLegrosquienrefusalacharge,dominéalorsqu’ilétaitparlemaestroCambini…»(cf.J.M.Michaux)

Le2mars1778LéopoldMozartrappelaitparlettreàWolfgangpeuavantqu’iln’arriveàParis,lebonaccueilquelebarondeBaggeréservaittoujoursàsesamismusiciensd’autantqueleursœuvresétaientnouvelles«Tudoisneproduirechezluiquedelabonnemusique»etBaggeprenaittousleursfraisàsacharge(ainsipourGossec,DuportetViotti)(cf.E.T.A.Hoffmandansses«Leçonsdepiano»parledusalondeBaggeoùvientMozart,vantelesqualitésmusicalesdeJeanLouisDuportetsemoquedesgrincementsduviolondeBagge).

LasymphonieconcertanteKVAnh.I.9(297b…)

Existaient aussi d’autres concerts, celui de la Loge Olympique, des Amateurs, des Enfantd’ApollonoùjouaitJ.LouisDuportetlesalonrecherchédeMmedeL’Epinay.GrâceàGrimmetMmed’Epinay,Mozartconnutd’Alembert,Diderotqu’ilappréciait,maispasl’athéeVoltairequ’ilhaïssait,traitaitdemécréantdefieffécoquinavantqu’ilnemeurele30mai1778Le24mars1778, lendemaindesonarrivéeàParisMozartécritàsonpère«Grâceauciel!(c’étaitaprèssixjoursetdemid’unvoyagepénible)noussommesarrivés.DemainnousavonsprisunfiacrepourallervoirGrimmetWendlingetj’espèreappelerMr.Sickingen,ungrandconnaisseuretpassionnédemusiquepourlequelj’aideuxlettresdeMr.GemmingenetdeMr.Cannabich.MelleWeberchante3Airsdemon«Roipasteur».AprèsqueMozartaitrencontréMr. Gemmingen, il lui remit les variations Fisher prévues à son intention, et alors qu’il lequittait,GemmingenluidonnaunelettredesonamiMr.Sickingenenluidisant«jepensequevousobtiendrezunebonnerecommandationgrâceàcettelettre».

CarlStamitz(1745-1801)E.V.Gemmingen(1745-1836)G.WenzelRitter(1748-1808)

GiovanniPunto(Prague1746-1803)Jean-BaptisteWendling(1723-1797)

Le5avril1778Mozartécrit,débutdesonaccueilàParis,qu’ilétaitpeusatisfaitaprèsqu’aitétéjoué«Lespetitsriens»dumaîtredeballetNoverredontilavaitacceptésansplaisiracceptélacompositionmusicale.Enréalitécettepièceenunacteavaitétébienapplaudieetd’autrepartsamèreAnnaMariaajoutaitàsalettre«MonsieurWendlingafaitunegranderéputationàMozartavantsonarrivée,etill’amaintenantintroduitchezdenombreuxamis»Le1ermai1778«jepensequelebaronGrimmvamedonnerunelettrepourladuchessedeChabotpourqu’ellemerecommandeàladuchessedeBourbon»,orl’invitationfutunéchec.Le24mai1778MozartchezlecomtedeSickingenécrit«jedînedevantWendlingetRam».Le11juin1788àl’Académiedel’affichenementionnemêmepassonnom(pourtantmalgrésonpeud’intérêtcefutungrandsuccès;lachroniquedujourdisait«ons’yendortmoinsquechez les Picinnistes ». (La querelle entre Gluckistes et Piccinistes faisait alors rage et celan’arrangeaitpaslesortdeMozartbienqu’enréalitéiln’aitprispartipouraucun).Le18juin1778MozartdonnasasymphonieN°31,K297/300dite«Parisienne»ou«Paris»après l’avoir jouéele12chez lecomteKarlHeinrichSickingen,ambassadeurduPalatinatetl’avoirdédiéeauducdeGuinesamateurdemusiqueetàsafille;ormalgrésongestegénéreuxenversParisetseshôtes,ilnereçutpaslemêmeenthousiasmequeceluireçuen1763-1964.Le 11 juin 1778 Léopold avait écrit à Wolfgang qu’il allait lui envoyer une lettre derecommandationde leuramiDussek(où ilétaitalorsreçu)dans laquelleDussekconseilleàMozartderencontrerleclarinettisteJosephBeerquiluiouvriraitlesbonnesportesdeParis…Le3juilletMozartrefusecetteoffreavecméprismaisreconnaîtletalentdeBeer«PourcequiestdelarecommandationàMr.Beer,jenecroispasqu’ilsoitutilequevousmel’envoyezcar,aussi loin que je le connais je sais seulement que c’est un excellent clarinettistemais, sousd’autresaspectsc’estuncompagnondissoluquin’aaucuncréditetfranchementjen’aimeraispasluidonnerlalettrederecommandationcarj’auraishontemêmes’ildevaitfairequelquechosepourmoi»;ilajoutait«desdeuxfrèresStamitzseulleplusjeune(Carl)estici»C’estauConcertspirituelqueMozartrencontraJeanBaptisteCrameretlesdeuxfrèresStamitz,AntonJosephetparticulièrementCarl,amietco-auteurdecompositionsavecBeer.Le3juillet1778MadameMozartmeurtdefièvretyphoïdedansleurappartement(cf.notes).AprèsunemesseàStEustache,elle fut inhuméeaucimetièreproche(disparudepuis)maisdans l’église une plaque commémorative le rappelle. Après que Mozart ait prévenudélicatement son père, Grimm l’invita à partager son étage dans l’Hôtel de Madamed’EpinaymaistrèspeudetempsaprèsilchassaMozartprestementencommandantpourluiuncochededépart(plustardle3septembreMozartécriradeluiàsonpère«Jeluiaiouvertmoncœuretilenafaitusage,ilm’atoujoursmalconseilléparcequ’ilsavaitquejelesuivrai»Le9juillet1778Mozartécrivitàsonpèrequel’aînédesfrèresStamitzAntonJosephétaitàLondresetqueseulCarlétaitàParismaisquetouslesdeuxétaientdescoureurs,malhabillés.

AnnaMariaMozartfutinhuméeprèsdeSt.EustacheetmourutàParisdanscettemaison

Notes:Schurigdansson«W.A.Mozartsaviesesœuvres»écritqu’àsonchevetvinrent«lepianiste(sic)JosephBeer(1741-1811)etAntonStamitz».AnnaMariamourutd’unetyphoïdesoignéeparunmédecinallemandquiprescrivaitlasaignéeparunbarbier,larhubarbemêléeauvin(l’unediterevigorante,l’autretoujourslaxative).MozartquittaMannheimle24Mars1778.PourMozartParisfutunéchec.GossecetWendling«auraientréussiàresteràParispouryavoirréfléchipendantdesannées».OrMozartavaitaussilongtempspenséàParisetpouryresterdemême.Mais,unefoisàParis,ilavaitréduitcetempsàsixmoispardépitetimpatientde retrouver à Mannheim Aloyse Weber. Or dans ses lettres Mozart regretta son départprécipité.Mais bien au-delà de ce regret que chacun partage, il faut surtout regretter queMozartn’aitpasaussitôtdemandéunecollaborationàBeercommeilavaiteul’intentiondele

faire,fauted’êtrepasséviteau-delàdesreprochesqu’illuiavaitfaitsurlevif(commeill’avaitfaitrapidementpourStadler).Encelanousrejoignonscequ’écritPamelaWeston«Beerquis’apprêtaitàfaireunevastetournéeavaituneréputation internationale inégaléeparAntonStadler;etilauraittrèsprobablementbénéficiéconsidérablementàMozart.»

LapérioderussedeJeanJosephBeers’étenditsur12années,de1780à1792.Enl’année1780lecélèbrearchitecteitalienGiacomoQuarenghiarrivaàSaintPétersbourgquiyfitbâtirdesbâtimentsprestigieuxPeterhofetpourCatherine II leThéâtrede l’Ermitage.GiuseppeSartiavait composé l’opéra Oleg avec Cannobio et Paskévitch, en partie sur des paroles del’impératice,opéraquifutdonnéen1790auThéâtredel’Ermitage(GiulianaMussini-SartisafilleécriraplustardqueNataleMussiniàpeinearrivéenRussieen1812rencontraQuarenghi).L’activitépersonnelledeBeerdébutaàl’automne1780parunesériedeconcertsdanslespalaisdesrussesnobles.Puisilentraauservicedel’impératriceCatherineIIquilenommaen1783MaîtredeconcertduThéâtreimpérial.

GiuseppeSartietNataleMussini(p.CesareMussini)enRussie1794-1801,suiviparsongendreen1808-1812.

CatherineIIenMinerve GregoriPotemkineErmitageparJ.P.A.Tassaert

Potemkinegagnalabataillecontrelesturcs,victoired’Otchakof(1788)etdédiaàCatherineII«l’oratoriorusse»queSarticomposaainsiqu’Oleg(avecCanobbio-Paskevitchetdesparolesdel’impératricepoursonhérosgrecobyzantin)

L’impératricequil’appréciaitbeaucoupfitdeluiunmembreactifdesesconcertsprivés(bienque cette activité ait été parfois interrompue par un voyage). Comme clarinettiste etcompositeur Beer retrouva ses anciens collègues du Concert spirituel Jarnovick, Roesler(Rossetti)JeanPierreDuportetGiuseppeSartidontilavaitentendudesmorceauxàParis.Ennovembre1780onl’entenditdeuxfois.Mr.Beer,virtuoseclarinettistearrivédepuispeu,informel’honorablepublicque,les10et17octobreprochains,ildonneradeuxconcertsdanslamaisondeSonAltesse,lePrincePotemkine.LespremiersvirtuosesdelaChapelledesaMajestéjouerontdanscesconcerts(annoncedanslaGazettedeSaintPétersbourgdu29septembre1780).MonsieurBeerclarinettistevirtuosearrivédepuispeuinformesonhonorablePublicqu’ildonneradeuxconcertsles10et17octobredanslamaisondesaGrandeurlePrincePotemkine.LespremiersvirtuosesdelaChapelledeSaMajestéjouerontpendantceconcert.»«Mr.Beeràl’honneurdevousfairepartquele10octobredanslamaisondesonAltesselePrincPotemkin,qu’ildirigeraunconcertoùserontdonnésdeuxconcertosdesacomposition.MadameBonafi,MessieursComagnuccietBabbinichanterontetMonsieurPaesiellojoueraunConcertopourviolon…(ibid.,6octobre1780)Monsieur Beer vous annonce que son premier concert aura lieu absolument le samedi 1erNovembre.CeseradanslamaisondugénéralChterbatchef.Iljouerauneœuvrepourclarinettedesacomposition(ibid.30octobre.1780)MonsieurBeera l’honneurd’informer lepublic,que lesamedidecemoisunsecondconcertauradenouveaulieu(8novembre1780).AussitôtaprèsBeerjouadansdesMaisonsparticulières,maiscelanedurapaslongtempsavantdelacourimpérialelepriad’êtremembredesConcertsprivésdelachambredelatsarine,telqueladécisiondujourestprise:Mr.BeerarrivéicideParisquiaeul’honneurdemontrersonart à St.Pétersbourg, en présence de SaMajesté Impériale et de leurs altesses impériales,donnera jeudi prochain soit le 21 de ce mois, dans le théâtre de Son Altesse la ComtesseSerguievna Saltikova (femme de Serge Saltikov) un grand concert dans lequel on jouerabeaucoupdeConcertosetautrespiècesmusicalesnouvellesdesacompositionpourlaclarinetteetMr.Faciusjoueraduvioloncelle(GazettedeMoscoudu3etdu16Janvier1781).La«GazettedeMoscou » précisait que dumoment où Beer avait pris pied son activité àMoscou s’entrouvaitaussitôtélargie.BeerquittaStPétersbourgavecsonélèveFranzDvorak,commeluid’originetchèque,etgagnaVarsovie,oùilrencontralechanteurJ.B.Brochi(lequelpartaitpourStPétersbourg)etleviolonisteFiorilloquijouaitalorsdelamandoline.Puisilpartitendirectionde la Néva et fut nommé dès le premier mai 1782 à l’orchestre de la Cour, mais sansengagementofficiel.Cependants’étantbientôtfaitremarqueràunehauteplaceenmaidel’annéesuivante,CatherineIIexprimasondésirdevoirBeerrégulièrementauThéâtreImpérial.LecomtedeBezborodko(conseillerdeCatherineII)annonçacethéâtreparunelettredu10mai1783«CommeilaétéportéàlaconnaissancedeSaMajestéqueleclarinettisteBeerfutemployéauservicedepuisle1ermaidel’annéepassée,aussibienpourdesconcertsquepourdes opéras, Sa Majesté a daigné que Votre Haute Excellence conclue un contrat avec cemusicien,encomptantdepuisle1ermaipasséde1782,etcelanonseulementpourlesopérasmaisencorepourlesConcertsetlatable»(ArchivesThéâtreImpérial,II,111)

Commeonpeut lepenser, lecomitédesspectaclesappliquacetordreenunclind’œil.Uncontratde troisans futconcluavecMr.Beer.Apartirdu1ermai1783, levirtuoseBeer futnomméMaîtredeconcertduPremierorchestreetunsalairede1800roublesparanluifutassuré.ApartCanobbio(exco-auteurdel’opéraOlegavecSartietPaskevitch)quientantquepremierviolonetchefdel’Opéraitalienrecevaitlui2000roubles,BeerjouissaitalorsdelaplushautesommeattribuéeàunmusiciendelaCour.Puisilreçutbientôtunenouvelleremarqueadmirativedel’impératricepoursontalentle16octobredelamêmeannée:surordreimpérialilobtenaitlajouissanced’unesommespéciale,égaleàsonsalaireannuel.Par ailleurs pour Beer le fait d’avoir été rapidement libéré de l’orchestre, lui permit de seconsacrerauxconcertsorganisésdanslePalais.Ainsienl’année1784sonnomn’apparutplussurlalistedesmembresdel’orchestre.Iln’étaitplusremarquéquedansunpetitgroupedevirtuoses,quiappartenaitàlamusiquedechambre.LàdanslePalaisd’Hiver,onl’entendaitauxcôtésduclarinettiste,GiornovicchietdeFerdinandTitzenmêmetempsque lacélèbrecantatriceTodi(CatherineIIchassapourelleSartiquiluipréféraitsoncastrat,maisSartiygagnalaprotectionsinonéquivalentedumoinsdifférentedePotemkine)etlecastratArnaboldi,ditComaschino. A ce moment le premier clarinettiste était Joseph Grimm, qui avait commecollèguesGeorgBrunneretChristopheSchiller.Le21février1785 lesamateursdemusiqueentendirent de Mr. J.F. Klöffler, maître de chapelle à Bentheim-Steinfurt. Sur une de sescompositionsunconcertfutdonnédansleThéâtreKameny;ellereprésentaitune«Bataillemusicale»,quiavaiteuungrandsuccèsàBerlin,Königsberg,Londres,Copenhague.Beeràceconcertjouadelaclarinette(confèreGazettedeStPétersbourgdu16février1784).Enfévrier1785,BeerdemandaetobtintunepermissiondecinqsemainespourunvoyagepersonnelàMoscou.Làiljouaplusieursfoisavecd’autresartistesdecetteville,etcefutleplussouventavec le violoniste Faciusqu’il joua sespropres compositions telle «Une chanson royaledechassefrançaise»etunQuintetavectroisviolesd’amouretuncordechasse.LeprogrammedececoncertsecomposaitentreautresdesymphoniesdeHaydn,engénéralcommecelaseproduisitàVarsovielàoùBeersefitentendreen1781(JeanHenriFaciusnévers1760étaitunviolonisteallemandqui avait connuBeethovenà l’âgededix ans.Grâceaux connaissancesrussesdesonpère,ilvintàMoscou,oùdeuxfoisen1780eten1785onlevitapparaîtresurl’estradeavecBeer.PlustardilentraauserviceducomteN.P.Cheremetief).Le17décembre1786,àStPétersbourg, leharpistetchèqueC.T.Niemeczek,ildonnaungrandconcertvocalavec instruments,où lesvirtuosesaccompagnaient leschanteurs.Le lendemainonentenditLouisaTodi,GuglielmoJermollietleclarinettisteJosephBeer.BeerrevenuàStPétersbourgyrestajusqu’en1788.PuisilalladenouveauàMoscou,oùildonnad’autresconcerts.Finalementdeuxannéesplustardilformulalevœuderevenirfaireunehaltedanssonpaysnatal.Le23octobre1790,ladirectionduThéâtreImpérialécrivitdanssonprotocole:«LeclarinettisteBeerdésirant se rendreà l’étrangerpour revoir sesparents,décidede luiaccorder un congé de deuxmois avecmaintien de ses appointements, en le chargeant derechercher en Bohême, des musiciens nécessaires pour combler l’orchestre (Archives desThéâtres Impériaux II,228). Domenico Cimarosa et Vincente Soler était encore làmalgré lafermeturedesthéâtresitaliensetfrançais.Maisl’ensembleinstrumentalistedelaCourétaittombé,cepourquoiondemandaàBeerdechercheruncomplément.Pourtantmalgréceladèslejourprécédent,Beeravaitannoncélanouvelledesondépartavecsonélève,l’hautboïsteThéodore.Quelques années plus tard Théodore de retour à St Pétersbourg fit un parcoursbrillantàlacourdesTsarsquisuccédèrentàl’impératriceCatherineII,soitPaul1erdepuis1802puis Alexandre 1er jusqu’en 1825 et enfinNicolas 1er de 1825 à samort en 1827. En 1792

plusieursmusiciensétrangersquittèrentStPétersbourg,tousavecdegrossespensions(carilsétaientrestéslongtempsàStPétersbourg);ainsienfut-ildesviolonistesFedorWagner,JohannRitt,FrancescoTardiAntonTitz(1754),d’AdrianMansteimetduvioloncellisteMarech.AprèsplusieursvoyageBerlin-PragueilsefixaquelquetempsàPrague.AsonretouràPrague,JeanJosephBeer,eutl’honneurdeparticiperauconcertdonnéenjuin1792,pourlecouronnementde l’empereurd’Autriche-HongrieFrançois II. Enfinaprèss’être faitentendrebrièvementàWeimar,GothaetàLeipzig,ilsefixaàBerlinoùonriaaussitôtdefairepartiedelachapelledelacourduroiFrédéricGuillaumeII,puisdecelledeFrédéricGuillaumeIIIoùilrestajusqu’àsamortvingtansaprès,le10octobre1812«Possible»rencontreMozart-BeeràParis:MozartrefusaderencontrerBeerayantapprisqu’ilétait«unecréaturedissolueauxmauvaisesfréquentations»(cependantqu’ilapprenaitpired’unStamitz,malhabillé,d’unStadlerégalementmalhabillé,maisdepluslibertin,joueur,ivrogne, adultère et d’un Wendling sans religion). Ces jugements vifs tenaient certes àl’éducationchrétiennerigoureused’unMozartquipriaittouslesjours(etcejusqu’àsamort)récitait son chapelet, haïssait lemécréantVoltaire. Cependant à l’encontrede son attitudeimmédiatevirulenteexcessive«ivrogne,libertin»voireindiscrète«adultère»etplusvirulenteà l’égardStadlerqu’àd’autres,onestétonnédevoirMozartdevenir lemeilleuramideceStadleretuneamitiéquideviendrasolideetlongue.IlestalorspermisdepenserquepareilrevirementdeMozartaitpu seproduireà l’égarddeBeer,d’autantque les reprochesqueMozartluiavaitfaitsétaientbieninférieursennombreetenvirulenceàceuxqu’ilavaitfaitàStadler.HélasMozartmourraitquelquesmoisplustard,le5décembre1791,nelaissantainsipas assez de temps à Beer pour nouer avec lui une aussi longue amitié qu’avec Stamitz.CependantcetterencontrevadevenirréelleetofficielleàViennele4mars1791quandMozartayantapprisqu’unconcertétaitdonnéaubénéficedeBeerMozartproposaaussitôtàBeerdeparticiperàsonconcertetd’yjouersonconcerto.Admironssongesteamicalmaisregrettonsunenouvellefoisleretardqu’ilmitàselieravecBeerencitantencorePamelaWeston«LetalentdeBeersupérieuràceluideStadlerauraitmieuxprofitéàMozart»

FrançoisIId’AutricheempereurduStEmpireMr.BähràViennechezJahnletraiteurduroidonneraunGermanique(roideBohêmeaoût1792)concertàsonbénéficele4mars1791,Mozartjoueraunconcerto

DanslesnotesmédicalessurMozart,BenjaminSimkin(SinaïMedicalCedarsLosAngelès1992)rapportequeleslettresdeMozartcontiennent63fois,soit17%desalternationsd’écholalieetdepalilalie (répétitiondumotpropreoude sespropresmotsdontdesmots scatologiquesgrossiers), se produisant plus pendant ses périodes heureuses, celles du début que lesmalheureuses, celles des 18mois parisiens qui nous concernent (Syndrome deGilles de laTourette).Cetavismédical,expliquantlesmouvementsd’humeurdeMozartetsesrevirementsrapides, est conforme à notre conviction : Mozart avait rencontré Beer à Paris (fusse lesyndromeimparfait)«Possiblerencontre»(suite)Mozart-BeeràParis:L’éminentclarinettisteetprofesseurErichHoeprich,quidanssonlivre«TheClarinet»écrit«larencontredeMozartavecBeeràParisapparaîtpossible»,or,sonavis favorableestd’autantpluspersuasifqu’il ledonneaussitôtaprèsavoircitélesreprochesvirulentsdeMozartàl’égardBeerettransmisàsonpère«Beerisadissolutesortoffellow»j’auraishontedemerecommanderdelui».(L’attentifLéopolddonnaitcependantunbonconseilàsonfilscars’ilavaitapprisqueBeeravaitdutalent,ilétaitaussipersuadéquesonamiDussekàParismieuxplacéquelui,devaitsavoircequisedisaitdeBeerdanslacapitaleoùnuln’avaitjamaisentenduunclarinettisteaussiexceptionnel).Finalement laréconciliationdeMozartavecBeerdevientofficielle le4mars1791àVienne,commecelaestlisiblesurl’affiched’époqueenillustration:MozartoffriticiàJeanJosephBeerde participer à un concert (sachant qu’il était donné au bénéfice de Beer soit pour lui unhonneuretunbonavantagepécunier).Mozartjouacejour-làaupianosonConcertoK497etlegrandsuccèsqu’ilsobtinrenttouslesdeuxscelladéfinitivementleurréconciliation.Vingt ans à Berlin 1792-1812, Beer confirme sa gloire. A peine arrivé il se marie avecAntoinetteTassaert,filledupremiersculpteurdeFrédéricleGrandetrecteurdel’AcadémiedesArts:L’activitémusicaledeBeeràlacourdePrusseaussibienàBerlinqu’àPotsdamfutricheensuccès ; le calendrier d’adresses Berlin-Potsdam indique qu’il habitait Potsdam et que sonactivitéprincipaleétaitàBerlin.Quelquesactesd’état-civilsauvésdesbombardementsdeladernièreguerresubsistentenpartiedans lesarchivesde l’églisecatholiqueSteHedwigedeBerlin(complètementdétruiteetreconstruited’aprèsl’originaleelleestdevenuecathédrale).Actesd’étatsreligieux:celuidumariageestimprécis,celuidudécèsdel’épousemanqueici.1)LemariageàBerlinsefaitàl’églisecatholiqueSainteHedwige:sadateapproximativeselimite à 1792/1793. Jean Joseph Beer épouse la pastelliste Antoinette Angélique Tassaert,graveuse,professeurdedessin(cf.Tournefeuille,n°21,an2013)filledeJeanPierreAntoineTassaert,premiersculpteurdeFrédéricleGrandetdelaminiaturiste,pastellisteetprofesseurededessinàBerlin,MarieEdméeTassaert(cf.supplémentTournefeuille,2018)(legraveurDanielChodowieckiamidesTassaertdansseslettresaupeintreAntonGraffparlantdespréliminairesdumariageécrit«lapetiteToinetteàsafenêtreguettelavenuedesonfiancée»)2)unefillefiguredansleregistredesbaptêmes(Fol11au22avril1802-96):auxprénomsdeJohannasuivideSofia,Louise,Félicitas(quisontlesprénomsdesestroistantesTassaert)3)dansleregistredesmortsdesmêmesannées1773/1815(maisFol15)115Beer)ontrouve:a) LouiseFélicitas2mais1802 soit laprécédente,etb) FriedrichWilhelmine21 septembre1814.

Iln’yadoncpasdesurvivants.LamortdupèreJeanJosephestfixéeàlamêmesourceau28octobre1812.Pourcequiestd’Antoinette,néeen1768,onsaitquelleavaitfondéuneEcolededessinetcontinuaitdepeindreetd’exposeràl’AcadémiedesArts.Ainsienseptembre1812avecuneélève,puiselleexposersespropresoeuvresen1814,1816et1820.Ladatedesamortn’estpasconnueexactementmaisonlasitueentrelesdeuxannées1823et1824.A la cour du roi Frédéric Guillaume II, amateur et compositeur demusique (ainsi l’étaientFrédéricleGrandsononcleetlefrèredeFrédéric,HenryàRheinsberg)AntoinetteBeergravaleportraitdeceroid’aprèsAntonGraff).

FrédéricGuillaumeII FrédériqueLouisedeHesseDarmstadt gravureAntoinetteTassaert(dpGraff)

FriedrichWilhelmIIIetlareineLouisedePrusseAntoinetteparFélicitéHenrietteRobertTassaert(d’aprèsTischbein)

Mozartaimaitparticulièrementceroivioloncelliste,élèvedeJeanPierreDuport(1841-1818Berlin)qu’ilavaitnommésonmaîtredeChapellepuissonSuperintendant,placedonthéritasonfrèrecadetJeanLouis(1749-1819)en1789fuyantlaRévolutionfrançaise(Reichardtenfuttrèsjaloux).Mozartquirefusalepostedemaîtredechapellequeceroiluioffrait,avaitcrééen1789pourJeanLouisDuportsesVariationsK573surlethèmedumenuetdelasonatepourvioloncelleetbasseop4N°6desonfrèreJeanPierre.(JeanLouisDuportlui,avaitcrééavecBeethovenen1789les2SonatesOpus5queBeethovendédiaàFrédéricGuillaumeII).MozartaffectionnaitparticulièrementlareineFrédéricLouise….

Ceroibonvivantcouvertdemaîtresses,laprincipaleétantMmedeLichtenau(exMmeRietz)qu’il fit comtessede laMark (cf.«MaîtresseetMécène»).«Enaccédantau trône ilavaitdemandéàTauschderejoindreBeerdanssonorchestreprivé»;parailleurs«TauschremplaçaBeeren1791quandBeerpartitenRussie»(cf.thèsedeMaryseLegaulten2018).Fin1789NataleMussini(Bergame1765-1837cloîtredelaStmaAnnunziatadeFlorence,StèleetBuste) ayantdepeuéchappéà la guillotine françaisegagna Londresoù il jouaauKing’sTheaterdu27févrierau10juillet1790et,aveclacantatriceNancyStoracece27févriermême,unrôledeténordanslerôleducomteduDonGiovannidanslaVillanellarapitaarrangéeparMozartetSarti(soiticiunrarepetitclind’œildeMussiniàMozart).PuisvenuenAllemagneavecGiulianaSartiilfitunetournéeàHamburg,Dresde,HanovrependantlesWinterKonzerte,puisViennepour finiràBerlinoù il se fixa.Là ilentraauservicedeFrédéricGuillaume II ladernièreannéedesonrègneen1794oùilestsouventqualifiéde«ChanteurduRoi».Alamortduroien1794,ilpassaquelquesmoisauservicedeFrédéricGuillaumeIIIetdelareineLouise.Maisunechanteusequ’ilavaitrefouléerapportaauroiqueMussiniétaitl’amantdelabellereineLouise.

Fronton : Six Romances (tirées des oeuvres de Mr de Florian, accompagnement de piano et violon obligé,composéesetdédiéesàsaMajestéLaReineMèreparN.Mussini,MaîtredeChapelledeSaCourBehrenstrasse(etnonruedesOursuneerreurdetraductiondeBehrenBär=ours).LeportraitdeNataleMussinifigureplushautprèsdeGiuseppeSartisonbeau-père.

C’étaitunecalomniemaisleroicrédulechassaMussini;orMussinineperditpasauchangeenpassant au service de la reine veuve Frédérique de Hesse Damstadt puisque demaître dechapellequ’ilétait,ellel’élevaaurôledecompositeur,uncompositeurpersonnelauquelellefit bâtir unemaison à Freienwalde où elle s’était retirée.Mussini connaissait bien Righini,Himmel,etlegrandacteurpuisdirecteurdethéâtre,AugusteIfflandadmiréparMmedeStaëletadmirateurdeGiulianaMussini-Sartidansunrôled’actricepassager.(cf.lettresdeGiulianaàNataleenRussie«LesMussinimusiciensetcompositeurs»)LareineLouiseresteuneidolepourlesAllemands,poursabeautémaintefoispeinte,etpoursoncouragefaceàNapoléon;elleaimaitlalittérature,lamusiquedontcelled’HerklotzquicollaboraavecMussini;Himmelluiapprit le chant, etMussini lui dédiadesœuvresenprécisant«Königin Louisededicae». Ilcomposaaussil’opéra«Betulialibera»(commebiend’autresaprèsMozart)etunesériedeQuatuorspourviolonetpianoobligé.FranzTauschvinten1789àBerlinauserviceduroiFrédericGuillaumeIIetdesamèrelareinedouairière,alorsqueJeanJosephBeerétaitleurMaîtredeChapelle,puisàlamortdecettereine en 1805 il créa le Conservatorium für Blasen instrunent (pour instruments à vent)destinéeauxamateursetauxprofessionnels. IleutpourélèvesCruselletBaermann,futursgrands clarinettistes ; ses membres se faisaient entendre dans des salons mondains danslesquelsTauschretrouvaitsonamiJosephBeer,vieillimaistoujoursaussiperformant.SousladiectiondeTausch,dès1792aufameuxHôtelParis,avaientlieurégulièrementdessériesdeconcerts.Stadlerjouale29mars1798enl’AcademiedeJosephaDussek,lachanteusedeMozartdansson«Titus»l’ariaNonpiùdifiori»(StrebelHerald)(danscemêmelivreJeanJosephBeerestcitémaintesfois,etladescriptiondesontalentfaceauxdifficultésinhérentesaujeudelaclarinette,plusélogieusequenotreévocationsuivante,finitainsi«quiconquen’apasentenduBeernepeutselereprésentertellementgrandssont labeautéet laplénitudedutondesaclarinette»).ParailleursMmeLegaultdanssathèseécrit«TauschetBeerjouaienttrèssouventensembleensolistesetpourlapremièredePetervonWinter,leConcertinoforviolin,clarinet,bassethorn,bassoonle3avril1802»et«TauschremplaçaBeeren1791quandilpartitenRussie».Les rencontres possibles de Tausch avec Natale Mussini, ne se lisent guère que chezSchlesinger, leuréditeurcommun,dans l’encyclopédieallemandecréeparReichardtquiestl’AllgemeineMusikalischeZeitung,danslesregistresdel’ItalienischenOper,Lejournaldelalittératureétrangère,LeMorgenblattfürgebildeteStände(ilsysontcitésavecleursœuvrespropresqui,jouéeslemêmejour,laissentimaginerdesrencontrespossibles)aveccellesdecompositeurscontemporainstelsReichardt,PierreRode, lesfrèresJeanPierreetJeanLouisDuport..)rencontressurtoutpossiblesavecRighinietHimmel(quieuxétaientbienconnusdeMussini puisqueGiulianaSarti l’écritdanslesnombreuseslettresqu’elleadressede1808à1812àsonMussinienRussieauserviced’Alexandre1er).Maisavantd’allerd’allerenRussieNataleMussininequittaBerlinqu’en1818.LesrencontresmusicalesavecsonalliéPierreRodeetavecJeanPierreDuporthormisleslivresprécitéssontrares;etraresavecJeanLouisDuportmarideLouiseTassaert,sœurd’AntoinetteetdeFélicitéTassaertépouseRobertauteured’unportraitaupastelde JeanLouisDuport (muséedeBerlin).PourtantPierreRodequeNataleMussinien1802avaitrecommandéauroidePrussedelapartdeRiquetdeCaraman,habitaitavec Mussini la Maison Verona-Blesson des Linden et Jean Pierre Duport quelque temps.Mussini et Rode la quittèrent en 1818 (cf. Das Haus Verona-Blesson ein Jahrhundert einerdeutschen-italienischenFamilie17/18…Linden(GuyLeclerc2001)

JeanJosephBeerinventeurdelacinquièmeclefdelaclarinetteen1775-songrandtalent:L’inventeur:vers1775Beerinventalacinquièmeclefdelaclarinette,uneadjonctionquipermitdejouerleFadieseetsadouzièmeleDodièse(ilauraitparticipéàlacréationdelaquatrièmeclef).En1791JeanXavierLefèvreajoutaune6émeclefàlaclarinetteLetalent:JeanJosephBeerétaitunhommepuissantetd’unegrandecapacitérespiratoireetsontalentexceptionnelrésidaitdanslalongueurd’unsoufflequ’iltenaitenlemodulantsansque n’en paraisse un gonflement visible de ses joues et une rougeur de son visage. EtGrünsteufelGünsterrésumecesqualitésparcesmots«BeersoufflaitcommeunDieu».Beercréateurdel’Ecoleallemandeetcréateurdel’Ecolefrançaise:BienquecesdeuxcréationssoientattribuéesàJeanJosephBeer,ellessonthabituellementreportéessursessuccesseurs;plusparticulièrementl’écolefrançaiseestsouventattribuéeàMichelYostcarilfutparticulièrementsensibleaugoûtfrançais,ungoûtauquelBeeravaitfiniparserallieretêtrelui-mêmeconsidéré,avantYost,commelecréateurdel’écolefrançaise.MaisenAllemagneJeanJosephBeeresttoujourscitécommelefondateurdel’écoleallemandedevant son élève Baerman (attribution souvent donnée à Baerman pourmieux célébrer letalentqu’ilapportaitàlaplénitudedusondelaméthodeallemande).

MichelYost HenriJosephBaerman HeinrichvonKleistLestroisprincipauxélèvesdeJeanJosephBeer:Yost,SoleretBaerman-lepassagerKleist:MichelYost (1754-1786)souventappeléMichel futdoncconsidérécomme le fondateurdel’EcoleFrançaisedelaclarinette.Ilreçutsespremièresleçonsdeclarinettedesonpèresuisse,lequelétaitentrécommetrompettedanslerégimentdecavaleriefrançaise.AParisYostreçutl’enseignementdeJosephBeerqui,reconnaissantsontalent,l’orientadès1777versleConcertspirituel.Puisàpartirde1781s’étantmisàjouerdansdesconcertspoursoliste,celaluipermisdes’orienterverslesprécocesœuvresclassiquesdeJeanChrétienBachetdeJosephHaydn.Ettrèsviteildevintl’undesplusmélodieuxclarinettistesdesontempsEnfinYostcomposantlui-mêmepubliacescompositionssoussonprénomMichelavecl’aidedesonamiJohannVogeldanssapropreédition:seuls14concertsdeclarinettesontdeluietdeluisontaussidesDuos,Trios,Quartettespourdesensemblesdemusiquedechambre.BienquejeuneileutsespropresélèvesdontlepluscélèbrefutXavierLefèvre.AprèsledépartdeBeerdeParisilpritaussiPierreEtienneSolèrequidevintsonélèvepréféré

Pedro(Pierre)EtienneSolère(Soler)(1753-1817)Néprèsdelafrontièreespagnole,déjàà14ans Solère entra dans la Chapelle d’un régiment d’infanterie française d’abord commeHautboïstepuiscommeclarinettiste.C’estvraisemblablemententantquemilitairequ’ilvintàParisetc’estàParisqu’ilquittaleservicemilitairedanslesannées1770poursuivrelesleçonsdeBeeretcellesdeMichelYost,l’élèvedeBeer.Ainsidirefutilautantl’élèvedeYostquedeBeer.SolerfutceluiquidonnauneimpulsionàlaclarinetteaprèsqueBeeraitajoutéla5èmeclef.AuConcertspiritueloùilvintici24foisàpartirde1784,ilobtintuntelsuccèsqu’ilgagnauneplacedanslachapelledelacourduducd’Orléans.EntantquemembreéminentducorpsdesmusiciensàventetaprèsavoirentreprisdesvoyagesenItalieenEspagneetenRussieen1793,ilfutàsonretourélevéàlaplacedepremierclarinettistedelafuturechapelledelacouren1795;puisilfutnomméprofesseurduConservatoiredeParisàlasuitedesafondation.IllaissaenmourantleDoubleconcertopourdeuxclarinettesenEsDuretunconcertsemblablepourclarinetteetorchestre.Heinrich Joseph Baerman (1784-1847) fut un clarinettiste virtuose de premier plan dontl’importanceaimprégnél’èreromantique.EnfantnéàPotsdamilreçutdesonpèreunpremierenseignement. Il fut ensuite nommédans la grandemaisonmilitaire (waisen ?? de sa villenataleetc’estàcetteécolequ’àpartirde1797ilreçutdesleçonsdeJosephBeer.A14ans,bienqu’encoreenformation,ilfutengagédanslecorpsdehautboisdurégimentdelaGardedePotsdam.Libérédel’enseignementdeBeerilélargitsescapacitésd’exécutionetfutalorsremarquéparleprinceLouisFerdinand,quien1804l’attirachezluidanssonPalaisdelaplaceWilhelmpourfairepartiedel’orchestredesamaisonoùillenommasecondclarinettisteauxcôtésdeTausch.Al’occasiondelamobilisationdel’arméeprussienneenaoût1806,Bärmanndutreveniràsonrégimentetsuiteàladoublebatailled’Ienaetd’Auerstedtilfutfaitprisonnierde guerre français. Il réussit à en sortir et revint à Berlin. A la suite d’une lettre derecommandation de son père à l’occasion des festivités dumariage de la princesseMarieAmélie deBavière avec le beau-fils deNapoléon EugènedeBeauharnais et il fut envoyé àMunichentantqueclarinettistedelachapelledelacour.Ilenfitpartiejusqu’àsamorttoutenétantchefdelamusiquemilitairebavaroise.Bärmannétaitestimécommelepluscélèbreclarinettistedesontemps.Sonjeusemouvaitensetransformantetàlaplénitudedusond’unniveauinconnujusque-làqu’iltiraitdesaclarinette,s’ajoutale«cantabile»desonadagio,quiassura laprédominancedes clarinettistes allemands. Sa célébrité se renforça à la suitedesnombreuxconcertsdonnéspendantsesvoyages.En1809iladoptauneclarinetteà10clefsaveclaquelleiljouadesœuvrescrééesàsonintentionparCarlMariavonWeberadaptéesàsesprouessestechniques,soitungrandnombredesonates,deduos,dequintettesetc.Depuis1811ilétaitdevenuamideCarlMariavonWeber,quicomposapourluiplusieursConcertosdeclarinette, ce que firent aussi GiacomoMeyerbeer et plus tard en 1832 FélixMendelsohn-Bartholdi. Le propre opus de Baermann cumulait 38 compositions, dont jusqu’à ce jourbeaucoupdemorceauxpourclarinetteetorchestrefurentjoués,ainsilaFantaisieEs-Dur,lesConcertinosenEs-DuretF-Dur,unesonateenF-Dur,quelquesDivertissementsetlesVariationsenFetAs-Dur.(Note :Max de Beauharnais fils d’Eugènemarié à une Romanoff, directeur de l’Académie des Bx Arts de StPétersbourgsignalecontratdeCesareMussiniparlequelNicolas1erluicommandaitdepeintresixtableauxdelavieduChristpourdécorerlesnichesdeStIsaac.ThéophileGauthierlesadmiracf.son«VoyageenRussie»)

CarlBaermannlefilsd’HenriJoseph(1810-1845)quientantquevirtuoseetprofesseurétaitentrédanslespasdesonpèreenmatièredeclarinettelaclarinetteentrepritavecluil’écritured’unlivred’enseignementendeuxtomes«L’écoledelaclarinette»et«L’écoledujeudelaclarinetteromantique»avecuncomplément(Munich1866ff.).Cetenseignementaencoreaujourd’huijoueunrôledansl’éducationdelaclarinette.BienmoinsconnussontdeuxautresélèvesdeJosephBeer,CzerwenkaPeteretFranzJosephDvorakcependantqueAloysMooserenparleplusieursfoisdanssonlivredéjàcité-ThéodoreCzerwencka(1752-1827)qu’AloysMoserprénommeWenceslasouVaclavditdeluiqu’ilétaithautboïstedanslaformationdeBeeràsonépoqueàStPetersbourg.DelatrèsvastefamilledesCzerwenkaonconnaitunbassonisteàlachapelledelacourdeVienne,dontlesdeuxfilsJosephetThéodore,tousdeuxhautboïstes,ettrèspriséssesuccédèrent.LeplusâgédesdeuxJoseph,jouissaitd’uneplusgrandecélébritéayantété«hautboïstedeBeethoven»,bienqu’ilnesoitpassortideVienne.SonplusjeunefrèreTheodorevintàlacourdeCatherinelaGrande.PourcequiestdesesliensavecBeeronsaitseulementqueBeerpendantunevacanceen1790àladirectionduThéâtreimpérialvoyageaavecsonélèveCzerwenka.ToutefoisceCzerwenkarevintàlacourdeStPetersburgjusqu’àsamorten1827.-PourcequiestdupresqueoubliéFranz JosephDvorakdontonneconnaîtpas l’état-civil, il avait commeBeerdes racinesenBohêmeétantnéàPrague.IlaccompagnaBeerlorsdesonengagementenRussieetfitaussiavecluilevoyagedeStPétersburgàWarschauàl’hiver1780/81.Mooserlecitedeuxfoisentantqu’élèvedeJosephBeer,cependantilnerestacependantpasaussi longtempsquesonmaîtreàStPétersbourgcarilserenditàLondresen1789maiscommebassoniste.AprèsunvoyageentreprispourdesconcertsenAllemagne,dans lesPays-Baset lenorddel’Italieen1790ilsemblequ’ilsesoitfinalementfixéàLondres.LepoèteHenriv.KleistgrandamateurdeclarinettereçutprobablementdescoursdeBeer:Kleistgrandpoète issudenoble famille,entradans l’arméeoù il commença sonéducationmusicale.LeconflitpostrévolutionnaireaveclaFranceluiinspira«LeprincedeHomburg».Toutenmenantdepairl’étudedesmathématiquesetcelledelabotaniqueilperfectionnasonéducationmusicaleà laclarinette.Et lepoèteChamissoditdeKleistqu’ilétaitunexcellentclarinettiste.D’uncaractèreombrageux,dépressifsesraresamisberlinoisétaientAchimvonArnim, Wilhelm Schlegel et Rahel Varnhagen (à partir d’un manuscrit de Mussini qu’elleconservait,ellefitchanterdesairsàladivaMeroniquiadoraitMussini).AprèsqueGoetheaitrefusédelerecevoiretdefaireœuvrecommune,illuivouaunehainemortelleetméditasarevanche:créerpouratteindrelagloiredeGoetheuneThéoriedelamusiqueenparallèleàsonTraitédescouleursmaiscetteœuvreenfinébauchéenevitjamaislejour.-RudolphLochdans«KleisteineBiographie»écritqueKleisttrèsintéresséparlaclarinettedèssonservicemilitaire formant alors un quartet avec ses amis avait créé une petite danse et « reçutmanifestementunenseignementdeJosephBeer»(cf.autresréférences)ListedesœuvresdeJeanJosephBeer(annéeetlieud’édition):-Sonatespourclarinetteetfagot(sonatepourclarinetteetbasson),Paris1775-Airavec7variationspourclarinette-solo1792(Ms)-Phantasie,fantaisie«unechansonroyaledechassefrançaise»(pourcoretclarinettes0.O.u.j)-KlarinettenkonzertEs-Dur(concertdeclarinettesenEs-Dur),Leipzig,1785-KlarinettenkonzertB-Dur(concertdeclarinettesenB-Dur),Leipzig,1787-KlarinettenkonzertEsDur(avecStamitz),Berlin1793-Konzertfür10Klarinetten(concertpourdixclarinettes),Berlin,1794

-6Duospourzwei(2)Klarinetten,Paris1802-KlarinettenkonzertB-Duropus1(concertdeclarinettes),Leipzig1807-KLarinettenkonzertEs-Dur(concertdeclarinettes),1808-5KlarinettenkonzertB-Duropus2(o.O.u.J.)-TroisgrandsDuosconcertantsfürzweiViolinen,Hamburg(sous-signatureincertaine)-QuintettefürKlarinette,Horn(cor)undViolasd’amour(etvioled’amour)Remarqueàproposdecesoeuvres: lapremièrecompositionconnuedeBeerle«ConcertoN°6 en E flatmajeur fut d’abord seulement connuequ’en tant que suite des six concertosStammitz-Beer(unecollaborationcertifiée« lesnomsdeStamitzetdeBeersurlemanuscritoriginaldeVienne»).L’œuvrepropredeBeersemanifestaensuiteavecLeconcertosolopourclarinetteetles2doublesconcertospour2clarinettes(dontparleEricHoeprich).Cette listed’oeuvresest inférieureàcellequePamelaWestonenbouquet finalnous laisseespérer«surles11concertosdeCarlStamitz,6sontdeCarlStamitzet…peut-êtretous».LesœuvresenregistréessurCDdeJeanJosephBeer:1-Klarinetten-KonzertederKaiserundKöniglichenHofkapellenzuWienundBerlinVol1(1997)concertdeclarinettesdeschapelles impérialeset royalesdeVienneetdeBerlinMünchnerKammerorchesterunter LeitungvonHansStadlmaier. SolistenDieterKlökerundWaldemarWandelteigenspielt1995(icideJosephBeer:KonzertfürKlarinetteundOrkesterB-Dur,opus1(concertpourclarinetteetorchestre…)2- Mannheimer Schule, disc I (2002) Ecole de Manheim Kurpfalzisches Kammerorchester(orchestrepalatin)unterLeitung(dirigépar)JiriMalat,SolistKarlSchlechta(existeicideCarlStammitzetJosephBeerKlarinettenkonzertopus6inEs-Dur,arrangéparHansOskarKoch)3-KlassischebömischeKonzertefürBläserv(concertbohëmiensclassiqueinstrumentsàvent)Concert’91sousladirectiondeRiccardoKanji,solisteJoostHeckel,jouéen1999,ontrouveicideCarlStammitzetJosephBeerKlarinettenkonzertopus6InEs-Dur4-JosephBeer,ConcertoNo1forClarinetandOrchestrainB-Dur,réductionpourclarinetteetpiano,éditionMusicararaLondono.J.5-W.A.Mozart, Clarinet Concertos, Prager Kammerorchester, Solist Dieter Klöcker joué en2005(VariationssurlamarchedesMariagesSamnitesdanslaréalisationdeJeanJosephBeer).

*JetiensàexprimermesremerciementsiciàMmeMaryseLegaultpoursathèseparueen2018«JosephBeertheperfectclarinettiste»,thèsequej’aidécouvertecommeunebonnesurprisepeu de jours avant de remettre mon nouveau texte français au rédacteur deMusica etMemoria : « Jean Joseph Beer, un clarinettiste virtuose au temps deMozart » (bien pluscompletquemontexteallemand«DerKlarinettistJosephBeer»,publiéen2012dansBERLINin Geschichte und Gegenwart) : « J’ai pu prendre connaissance de cette première et trèsintéressantethèsesurJosephBeer,peuavantdepubliermonessai(suiteàunprécédentmoinsétofféenallemandsurceclarinettisteattachéànotrefamille).J’aialorscrubond’emprunterdecourtsextraitsd’élémentsquejeneconnaissaispas,commeceluirelatant l’existencedesfrères de Joseph Beer, ou celuimentionnant certaines relations entre Joseph Beer et FranzTauschàBerlin,etceluiduraremomentm’ayantéchappéd’unepérioderussequej’affectionneparticulièrementcarelleconcernel’ancêtreSarti(cf.monessaicitéci-après).Danstouslescasj’aiprissoindemettrecesempruntsentreguillemets(maisjemesuisbiengardéicid’emprunter

quoiquecesoitàsonsavantsavoirmusicalcar iln’estpasdemacompétence). J’invitetoutamateurdemusiqueàlirecettebellethèseavecunmêmebonheurquelemien.»Lessources(archivesactuelles,référencesetencyclopédiesrécentesetprincipales):-ArchivesDompfarramtStHedwigàBerlin:Trau,TaufundBegräbnisBücher(registresdebaptêmes,mariages,enterrementsdelaparoisseSteHedwigedeBerlinoùsontenpartielesactesconcernantlesTassaert,lesBeeretlesDuport,RodeetlalistedepersonnalitésayanteuleursépulturedanslaCrypte(JPATassaert,G.SartietCamilla,B.Verona).S’yajoutentlesarchivesprivéesMussini-Leclerc.

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-KlökerDitter,clarinettiste,commentaire-webd’unecompositiondeMozartpourclarinette.

- LagaultMaryse (Montréal), élève d’Eric Hoeprich, est une clarinettiste renommée en instrumentshistoriques.Sathèseprésentéeen2018apourtitre«JosephBeertheperfectclarinettist»,Masterdethèseenmusique(ConservatoireRoyaldeLaHague,2018).

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