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B R E AT H WO R K
Conception graphique : Delphine Delastre© Flammarion, Paris, 2020
N° d’édition : L.01EPMN001195.N001ISBN : 978-2-0802-3738-5
Tous droits réservés
À Fadi, Alexander et Laetitia qui m’ont suivie dans ma transformation personnelle
et qui ont toujours été à mes côtés.S. O.
À Sasha, Alie et Simon.Vous me poussez tous les trois à explorer de nouvelles voies
et vous me donnez envie, chaque jour, de devenir la meilleure version de moi-même.
E. V.
SUSAN OUBARI ET ÉMILIE VE YRETOUTI L LUSTR AT IONS D’AURÉL IA FRONT Y
Avertissement
Ce livre est uniquement un partage d’expérience du Breathwork. Son contenu ne devrait en aucun cas remplacer l’avis d’un professionnel de la santé,
lequel devrait toujours être consulté avant d’entreprendre un nouveau programme d’exercices, de bien-être, de développement personnel, une nouvelle activité physique
ou tout autre programme de santé. Les informations ne prétendent pas se substituer à la médecine officielle. Il est rendu public en tenant compte du fait que les auteures ne sont pas responsables
des mauvaises interprétations et du mauvais usage qu’il serait fait des informations fournies. Les auteures ont veillé à ce que le présent écrit soit aussi complet que possible. Le but est d’éduquer
et d’informer et il doit être compris en tant que méthode complémentaire de maintien du corps en bon état de santé. Les auteures ne pourraient être tenues responsables, vis-à-vis de qui ou de quoi
que ce soit, pour aucune perte, dommage ou des blessures causées ou soi-disant causés par les indications contenues dans ce livre.
B R E AT H WO R K
Flammarion
SUSAN OUBARI ET ÉMILIE VE YRETOUTI L LUSTR AT IONS D’AURÉL IA FRONT Y
REDÉCOUVREZ VOTRE SOUFFLE
Préface 11
Chapitre I
Qui suis-je ? Qui êtes-vous ? Qui sommes-nous ? 13Chapitre II
Intention. Attention. Action ! 37Chapitre III
Parents, enfants : petits et grands blocages 57Chapitre IV
La source de l’énergie 77Chapitre V
Savoir dormir… mais surtout se réveiller ! 101Chapitre VI
Le couple, l’amour & la sexualité 123Chapitre VII
Chaque rencontre, chaque critique, chaque ami est un messager 145
Chapitre VIII
En route vers l’abondance 167
Remerciements 202
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Prenez quelques secondes pour observer votre respiration.
Ce souffle qui entre et ressort par le nez en parcourant votre corps,
chacune de vos cellules.
Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? Heureux, stressé, équilibré ?
Bienvenue dans votre monde… Bienvenue dans mon monde !
Comment me décrire ? Je m’appelle Susan Oubari, j’ai 52 ans, je suis née
en Californie et j’habite à Paris. J’enseigne le Breathwork, une méthode de
respiration active. Mais encore ? Il y a quelques années, quand j’ai créé mon
site Internet, le plus difficile a été d’écrire le texte qui allait me présenter sur
la page d’accueil. Je m’en souviens, je n’y arrivais pas. Je me perdais dans ma
propre histoire. J’ai appelé ma meilleure amie et je l’ai suppliée de venir. Il y
avait des bouts de papiers couverts de mots, des milliers de mots, éparpillés
partout sur le sol. Quel angle choisir ? La femme forte ? Spirituelle ? La
victime ? Who the f*** was I (qui étais-je ?) ? J’en tremblais. Je pleurais. Mon
cœur battait à 3 000 kilomètres par heure. Évidemment j’ai été la Susan
glamour, avec sa carrière impressionnante dans la mode - j’ai travaillé avec
les plus grands photographes, Steven Meisel, Mario Testino, etc. pour de
prestigieux magazines (Harper’s Bazaar, Vogue Italia) et des marques de luxe
(Stella McCartney, Neiman Marcus, Nordstrom). Mais j’ai été aussi la Susan à
anxiété maximale, une mère stressée qui ne passait pas assez de temps avec
les siens, quelqu’un qui en apparence avait tout mais qui, au fond d’elle-
même, se sentait seule et déprimée. C’était en 2005, l’année où j’ai découvert
le Reiki. La tristesse s’était installée dans ma vie sans que j’y prenne garde.
Chapitre I
Qui suis-je ? Qui êtes-vous ? Qui sommes-nous ?
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Derrière l’image parfaite, j’avais le sentiment de ne jamais en faire assez
(dans mon job, avec mes enfants, mon mari…). Quand je me regardais dans
le miroir, les larmes coulaient. Je me sentais « voiceless », sans voix, et j’avais
trop honte pour en parler à qui que ce soit.
Vous vous reconnaissez peut-être derrière ces mots… Avez-vous le sentiment
de lutter entre votre carrière, votre vie quotidienne ou l’image sociale que
vous renvoyez, et un puissant appel intérieur ? Avec les centaines de livres
de développement personnel, les retraites de méditation ou les applis de
yoga en vogue, on a l’impression qu’il est facile de changer de vie mais ce
n’est pas vrai. Personnellement, cela m’a pris quinze ans, et j’ai encore du
chemin à parcourir. Pendant cette période, j’ai mené deux vies en parallèle.
Du lundi au vendredi je travaillais comme une folle dans la mode, je sortais,
j’assistais aux défilés, j’étais stressée et j’en avais assez, mais je restais. Je
devais aussi assurer mon rôle de maman - mon mari était la plupart du
temps en déplacement et lorsqu’il rentrait à la maison, il était toujours
trop fatigué. Le week-end, je suivais mes formations de Reiki. Je m’y sentais
bien et aussi un peu étrangère. Alors que j’étais le cliché de la fille créative,
toujours bien habillée, en talons hauts, je ne savais plus comment me
comporter. Devais-je porter un legging chic, mon vieux sweat-shirt de fac ?
C’est un détail superficiel et pourtant cela symbolise assez bien mon conflit
intérieur de l’époque. Quand je rentrais du séminaire et que je parlais de
ce que j’avais appris, mon mari, mes amis, mes collègues se moquaient de
moi, ils pensaient que je devenais dingue - à l’époque le yoga, la méditation
ou le Reiki n’étaient pas aussi populaires que de nos jours… Mais grâce à
ces techniques que j’apprenais à utiliser, je me sentais de mieux en mieux.
Et puis la semaine reprenait, avec son rythme frénétique, son besoin d’être
hyperproductif, cette roue qui va toujours plus vite.
En 2012, alors que je m’apprêtais à quitter Paris pour déménager à
Vancouver où mon mari avait été muté, on m’a volé mon sac à main dans
ma voiture. J’ai dû, en quelques jours, refaire mes cartes, tous mes papiers…
Au lieu de paniquer, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à prendre -
et à apprendre - de cette expérience. Devais-je changer d’identité ? Cette
semaine-là, auprès de la police, de l’administration, tout a été d’une fluidité
incroyable. J’ai réussi à obtenir les documents dont j’avais besoin. Un signe ?
Je me suis débarrassée de la totalité de mes vêtements de luxe, j’ai donné
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mes tenues Loewe, Céline, mes sacs Louis Vuitton, Gucci… Au Canada, j’ai
décidé de devenir maître de Reiki à 100 %. J’ai pris une coach et j’ai ouvert
mon cabinet. Je cachais aux gens que je rencontrais que j’avais travaillé
dans la mode. J’étais devenue très spirituelle, je faisais énormément de
recherches, j’assistais à de nombreuses conférences comme celles d’Eckhart
Tolle, d’Amma, de Louise Hay… J’adorais ce que je faisais et pourtant,
cela ne marchait pas vraiment. Vous allez rire, en 2015, le department store
Nordstrom Vancouver m’a appelée pour un poste. Avais-je encore des
choses à apprendre de la mode ? Et pourquoi pas ? Je n’ai jamais été aussi
bonne en entretien car je savais qui j’étais. Le Reiki, la méditation et une
profonde introspection m’avaient permis de raser le château dans lequel
j’avais vécu toutes ces années, bâti sur des croyances qui n’étaient pas les
miennes, pour construire mon propre territoire, la demeure de mes valeurs
les plus profondes. J’étais la plus âgée et je gagnais le même salaire qu’un
garçon de 25 ans qui travaillait en face de moi. Pourtant, cette seconde
chance dans la mode m’a appris énormément. J’avais retrouvé mes deux
voies et… ma voix.
Aujourd’hui, même si je peine encore à me définir par écrit, je sais que j’ai
réconcilié les différentes parties de moi. Ma coach canadienne m’a proposé
cette expression : ex-fashionista devenue maître de Reiki. Cela me convient !
Je ne veux plus choisir entre telle et telle facette de ma personnalité. J’adore
boire un verre de vin, m’habiller et me maquiller pour une soirée, mais tous
les matins, je médite et j’effectue ma séance de Breathwork. Ma route est
composée de hauts et de bas, de détours et de fulgurances, de moments de
pause parfois. Je crois que c’est ce chemin qui me définit, et je suis fière de
l’histoire de ma vie car j’ai tellement travaillé pour en arriver là. Aujourd’hui,
je peux me regarder dans le miroir et j’aime vraiment qui je suis - mais je sais
aussi comment c’est de ne pas s’aimer, de ne pas aimer son travail, son mari,
sa vie quotidienne… Aujourd’hui, mes poches sont pleines d’outils. Les bas
sont moins bas et ne durent pas longtemps. Chaque jour est meilleur que le
précédent. Les périodes d’apprentissage, d’intégration sont importantes et
je veux que ce livre le prenne en compte. Que vous avanciez chacun à votre
rythme. Parfois cela va très vite, parfois cela prend plus de temps. Gardez-le
en tête durant votre lecture, votre cheminement personnel. Je serai à vos
côtés tout au long de la route, à chaque mot que vous lisez, à chaque souffle
que vous respirez.
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J’ai commencé par mon histoire, maintenant parlons de vous. Au fil de
ces pages, avec des réflexions et des exercices très simples, je veux vous
transmettre le meilleur de ce que j’ai appris : vous offrir en 208 pages trois
décennies d’expérience dans l’industrie de la mode, quinze ans de formations
aux techniques de guérison et dix ans de créations de miracles avec mes
élèves. Que vous soyez un homme ou une femme, quel que soit votre âge
ou votre religion, que vous viviez à Paris ou ailleurs, je suis là pour vous
aider. Travaillons à vous reconnecter à cet endroit en vous où réside la paix.
Grâce à ma méthode, j’ai vu des personnes changer d’emploi, apprendre
à parler, s’épanouir, faire confiance à leur chemin, trouver l’amour et en
donner davantage aux autres. Je suis honorée d’aider les gens du monde
entier à vivre leurs rêves et à se connecter au sens profond de leur vie. Jour
après jour, séance après séance, chapitre après chapitre.
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Exercice 1 : Redécouvrir son souffle
Durée de l’exercice : 3 à 8 minutes
Notre première expérience ensemble consiste à comprendre que vous
pouvez, très simplement, créer une relation nouvelle et améliorée avec
votre respiration.
L’un des objectifs de ce livre est de vous faire prendre conscience de votre
souffle et, avec lui, de toutes les pistes à explorer. Vous pouvez respirer par
le nez, par la bouche, en alternance… Vous pouvez respirer dans différentes
parties de votre corps, à la fois physiquement et en le visualisant par la
pensée. Vous pouvez faire du bruit ou rester silencieux. Vous pouvez
inspirer longuement, rapidement… Tout cela modifiera votre état d’esprit.
Je partage avec vous ma boîte à outils mais, avec le temps, vous allez créer
votre propre pratique.
C’est en se reconnectant à son souffle au niveau conscient, que l’on peut
l’utiliser correctement au niveau physique.
Commençons par un exercice qui va vous aider à comprendre la différence
entre une respiration superficielle et une respiration consciente.
Où que vous soyez en ce moment, sans changer de position, respirez
simplement, naturellement. Laissez votre esprit divaguer. Pensez à ce
qui vous plaît : un projet sur lequel vous travaillez, quelque chose qui
vous inquiète, une idée que vous aimeriez concrétiser, une personne en
particulier…
Maintenant, essayez de répondre à ces questions. Il n’y a pas de bonnes ou
de mauvaises réponses. Il s’agit juste d’évaluer votre respiration de base.
Vous souvenez-vous de votre respiration ?
Avez-vous respiré par le nez ou par la bouche ?
Par le haut de votre poitrine ou par votre ventre ?
Votre corps bougeait-il avec la respiration ?
Votre respiration était-elle rapide ou lente ?
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Je peux l’avouer aujourd’hui, à une période de ma vie, j’ai été une mère
atroce. Pitoyable. J’étais toujours en colère, stressée, dépassée. Je frappais
mon fils. Je me souviens encore de la trace rouge vif de ma main sur son
bras, un jour où il ne réussissait pas à faire ses multiplications. Alexander
avait 9 ans, Laetitia 6 ans, nous vivions à Milan et je travaillais dans une
agence de photographes où mon boss me menait la vie dure. Fadi était
souvent en voyages d’affaires, en plus de mon job je devais tout gérer à la
maison. Quand ma fille a commencé à avoir des tocs, je l’ai emmenée voir un
pédiatre, puis un psy… et c’est devenu pire ! L’anxiété autour de ses troubles
dégénérait en stress familial géant, mon mari et moi nous disputions sans
arrêt, mes enfants étaient de plus en plus nerveux. Une de mes amies m’a
parlé de Reiki. Je n’y connaissais rien mais j’étais prête à tout tenter pour
régler nos problèmes. Lætitia et moi avons pris rendez-vous et, en seulement
quatre séances, ma fille n’avait plus aucun symptôme. Je n’avais jamais
testé un truc aussi puissant - à l’époque, les soins énergétiques ne me
parlaient pas du tout, pire je trouvais cet univers bizarre, presque rebutant.
Cette méthode a guéri Lætitia et, quand elle a arrêté, j’ai décidé de continuer
car cela commençait à me changer, moi. La praticienne me l’avait dit en
nous rencontrant : « Si votre enfant est mal, c’est que vous l’êtes aussi. » Et pour
cause, je me sentais au bord de la falaise. L’homme pour qui je travaillais
me mettait une pression monstrueuse, me criait dessus toute la journée et
me traitait d’âne. Je devais encaisser, lui dire « oui ». Alors le soir, quand je
rentrais, je disais « non » à tout et, à mon tour, je hurlais sur mon mari (s’il
avait la malchance d’être là !) et sur mes enfants.
Chapitre III
Parents, enfants : petits et grandsblocages
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Dès la première séance, le Reiki m’a permis de souffler, de « décrocher ». J’ai
ressenti un immense soulagement. Au fil des rendez-vous, je me sentais plus
calme, j’apprenais à relativiser les événements qui m’arrivaient. J’appliquais
consciencieusement dans ma vie quotidienne les Gokai, les Cinq Idéaux.
Cela m’a pris plusieurs mois pour éliminer les différentes couches qui
m’empêchaient de voir les choses en face, et de m’habituer à cette nouvelle
manière de regarder. Plus je changeais, plus la vie changeait autour de moi.
Lors d’un déjeuner professionnel, l’un de mes gros clients m’a dit « Mais
Susan, qu’est-ce que tu as fait ? ». Même mon visage avait changé ! J’étais
plus sympa, je rigolais davantage et, surtout, je devenais plus présente.
Quand j’étais attentive, Alex arrêtait de faire l’idiot pour attirer mon regard
à tout prix. Quand j’arrêtais de m’angoisser, Lætitia était moins tendue. Je
n’étais plus dans la réaction mais dans l’action. Plutôt que le disputer ou
le gifler, j’ai emmené Alex voir un pédopsychiatre : il s’est avéré qu’il était
dyslexique, d’où ses problèmes d’apprentissage à l’école. Mon regard sur
lui a changé, j’étais désormais dans la compassion - le pouvoir du fameux
« Flip The Switch » ! Je devenais plus sereine, la maison devenait plus calme.
Évidemment nous expérimentions toujours les petits tracas inhérents à la
vie de famille, mais tout le monde s’est mis à respirer. Un an après avoir
découvert le Reiki, en 2005, j’ai décidé de démissionner. J’ai commencé à
réaliser des albums de photo pour des particuliers. Je me moquais de ne
pas gagner autant d’argent qu’avant, je voulais « vivre ma vie honnêtement »,
l’un des Cinq Idéaux. Je (re)découvrais mes valeurs, je faisais les choses plus
lentement, je réfléchissais avant de donner des réponses.
Dans Les Quatre Accords Toltèques, le livre de Miguel Ruiz, que j’ai lu de
nombreuses fois, ce chaman mexicain explique que les enfants naissent
libres puis, au fur et à mesure de leur « domestication » (c’est le mot qu’il
emploie), commencent à développer des croyances limitatives nées de
leur conditionnement culturel, de leur système éducatif et de projections
personnelles : « je n’y arriverai jamais », « je ne suis pas assez intelligent »,
« je dois réussir », « je suis laide », « je dois être gentil »… Cela vous rappelle
quelque chose, n’est-ce pas ? Toutes ces pensées qui parasitent notre
perception de la réalité, jusqu’à l’âge adulte. Une fois parents, comment
gérer cette responsabilité sur la liberté de pensée de nos enfants ? Car nous
sommes là pour les préparer au monde, non ? Comment les guider sans
trop les influencer, les aider à se développer le mieux possible ? J’aimerais
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partager avec vous une autre de mes expériences. Un jour, j’ai consulté une
astrologue : avec simplement la date, l’heure et le lieu de leur naissance, elle
a « vu » mes enfants. Elle me les a décrits, petits puis jeunes adultes et tout
s’est avéré, avec le temps, parfaitement vrai. Pour tout parent, la conclusion
de cette expérience est libératrice : nos enfants sont comme ils sont, nous
ne pouvons pas les contrôler. Mais nous devons leur offrir le terreau (la
confiance), l’eau (l’amour) et le soleil (la liberté) dont ils ont besoin pour,
comme des graines, sortir de terre, voir la lumière, grandir, résister au vent
et enfin s’épanouir.
Dans cette perspective, l’adolescence est un moment particulièrement
important, et éprouvant. En tant qu’individu, puis en tant que parent.
Personnellement, je n’ai fait qu’une petite crise, et assez tard, vers 19 ans,
parce qu’on ne me laissait pas la place de m’exprimer. Petite, ma fille était
d’un naturel timide et fragile : subitement, à 16 ans, elle est devenue une
vraie garce ! Alex avait quitté la maison pour partir à l’Université, Fadi et moi
vivions avec elle à Vancouver. Comme par hasard, j’étais moi-même à un
creux de ma carrière, j’avais du temps pour me focaliser sur elle - « Lætitia,
mon nouveau projet » plaisantait mon mari. J’avais du mal à supporter son
attitude, j’essayais sans cesse de la contrôler. Le grand magasin Nordstrom
m’a appelée, j’ai démarré dans un nouveau job, j’ai pensé à autre chose et
j’ai « libéré » ma fille. Ce lâcher-prise de ma part était inconscient, mais je
lui ai ainsi donné la possibilité de trouver sa voie toute seule et vous savez
quoi ? Elle s’est mise à aller beaucoup mieux ! Après coup je le comprends :
laissons à nos adolescents la liberté d’être eux-mêmes, même s’ils sont
différents, même si nous trouvons qu’ils ont tort. Laissons-les, comme nous
l’avons fait avant eux, transformer la chenille en papillon.
Peut-on avoir un « mauvais enfant », ou sommes-nous un « mauvais
parent » ? Terrible question, que se posent nombre de mes élèves. Nous
possédons tous notre propre chemin, semé d’épreuves, notamment avec nos
propres parents. Gardons simplement en tête que, souvent, les personnes
que nous croisons dans nos vies sont des guides pour nous aider à régler nos
propres problèmes. Ne projetons pas sur nos enfants ce que nous n’avons
pas su surmonter, et aidons-les, aidons-nous plutôt à passer à autre chose.
J’ai longtemps eu du mal à supporter le désordre, le manque de mémoire
ou l’écriture désastreuse de ma fille : il se trouve qu’elle souffre de troubles
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de l’attention, et moi aussi ! Regardons nos enfants avec bienveillance et
compassion, ne cherchons pas, comme les générations précédentes, à
« détruire » leurs mauvais penchants mais encourageons leurs qualités. Je
ne suis pas sûre d’être la meilleure pour vous donner des conseils dans le
domaine de la parentalité car, comme je viens de vous le confier, j’ai fait
pas mal d’erreurs. Mais en vous racontant ces erreurs, j’espère vous faire
réfléchir.
Nous ne savons jamais ce qui arrivera demain, nous ne pouvons pas revenir
sur le passé. Nos enfants n’auront pas 6 et 9 ans toute leur vie et notre
mari, ou notre femme, ne sont pas parfaits mais ils sont là, devant nous.
Aujourd’hui est le seul moment qui importe, ce moment est le seul moment
qui existe, c’est une des leçons du Reiki qui a marqué ma vie. Lorsque nous
sommes dans le moment présent, nous sommes plus conscients, plus
impliqués, nous faisons mieux ce que nous faisons. Alors, jour après jour,
nous avons de moins en moins de raisons de nous sentir coupables et de
regretter. Pas à pas, nous améliorons notre vie et celle de ceux qui nous
entourent.
Aujourd’hui Alex et Lætitia sont de jeunes adultes et nous nous entendons
merveilleusement bien. Je leur ai demandé pardon, de nombreuses fois. Il
y a encore un an, après une séance avec un client qui me racontait qu’il
avait été battu, petit, je les ai appelés en pleurs. Mes enfants ont appris que
la vie n’est pas toujours facile mais que, lorsqu’on décide de changer, on
peut le faire. Ils ont vécu mes hauts, mes bas, ma transformation, je ne leur
ai rien caché. La vérité permet de ne leur transmettre ni peurs ni tabous.
Nous ne sommes pas parfaits, eux ne le seront pas non plus. Aujourd’hui
Alex a 24 ans, il habite à San Francisco et il est designer produits. Lætitia est
étudiante en sociologie à la Chapman University en Californie. Je me sens
moins responsable, et donc plus libre depuis qu’ils ont quitté la maison.
Rétrospectivement, je vis tout ce que nous avons traversé, ma famille et moi,
comme une chance, un outil supplémentaire dans la boîte pour mes élèves
de Breathwork, petits et grands.
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Exercice 3 : Séance de Breathwork pour les enfants
Durée de l’exercice : 3 à 10 minutes
Même s’il n’est pas drôle de voir son enfant triste ou en colère, les
sentiments négatifs sont importants car ils le préparent à la vie réelle.
C’est notre rôle de parent d’offrir aux petits l’espace nécessaire pour
explorer leur intériorité. Rappelons que la plupart des pédopsychiatres
encouragent à ne jamais minimiser ce que ressentent les enfants. Plutôt
que leur répéter des phrases comme « Ce n’est pas grave » ou « Arrête de
pleurer ! », apprenons-leur à identifier et à exprimer ces sentiments.
La respiration aide grandement dans ce processus.
Vous savez comment la colère, la tristesse ou la peur se manifestent chez
votre enfant : il hurle, il se renferme sur lui-même, il trépigne, agite son
corps ou ses bras, il grimace…
Mais lui, sait-il où se logent ces émotions qui font mal dans son corps ?
Chaque fois que la situation se présente, proposez-lui de les identifier
grâce à ce petit jeu.
En faisant l’exercice avec lui, vous jouez un rôle actif : vous apprenez vous
aussi à réguler vos sentiments et à calmer la tension, l’énergie qui s’est
créée entre vous et votre enfant. Souvent, les problèmes sont liés à la
réaction du parent.
Colorier les émotions négatives
Votre enfant a du mal à exprimer ses émotions ? Utilisez ce petit bonhomme,
reproduisez-le sur une feuille ou demandez à votre enfant de le dessiner.
Proposez-lui maintenant de choisir le sentiment qu’il ressent parmi les
suivants :
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