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7/26/2019 Charles Barbier de Meynard - -Considérations Sur l'Histoire de l'Empire Ottoman, d'Après Un Document Turc
http://slidepdf.com/reader/full/charles-barbier-de-meynard-considerations-sur-lhistoire-de-lempire 1/4
Comptes rendus des séances del'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres
Considérations sur l'histoire de l'empire ottoman, d'après undocument turc
séance du 2 juillet 1886
† Charles Barbier de Meynard
Citer ce document Cite this document :
Barbier de Meynard Charles. Considérations sur l'histoire de l'empire ottoman, d'après un document turc. In: Comptes rendusdes séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 30ᵉ année, N. 3, 1886. pp. 367-369;
doi : 10.3406/crai.1886.69227
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1886_num_30_3_69227
Document généré le 18/05/2016
7/26/2019 Charles Barbier de Meynard - -Considérations Sur l'Histoire de l'Empire Ottoman, d'Après Un Document Turc
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367
—
COMMUNICATIONS.
CONSIDÉRATIONS
SUR L HISTOIRE DE L EMPIRE OTTOMAN,
D APRÈS UN DOCUMENT
TURC,
PAR M.
BARBIER
DE MEYNARD.
Les historiens turcs, que l on
est
habitué à considérer
comme
de simples
chroniqueurs
secs
et
dépourvus
de
critique
ont eu
parfois
des vues pénétrantes sur
les
causes de
la
grandeur
extraordinaire
de
leur empire aux xve
et
xvie siècles,
et
de
sa décadence actuelle. Ce sont des considérations
de
cette
nature que M. Barbier
de
Meynard a tirées des
chroniques
ottomanes
et qu il développe dans
le
mémoire dont il lit
un
fragment à l Académie.
Il passe en
revue
les institutions militaires et
féodales de la
Turquie
et
constate quelle force elle
trouva,
au début, dans
la
sévère discipline des Janissaires.
En outre, l organisation
des
fiefs
connus sous le nom de Zyamet
et
de
Timar
contribua
beaucoup
à la
prospérité
de
l état naissant, en lui
fournissant
les
meilleurs
auxiliaires
de son armée régulière. C est
sous
le
règne en apparence
glorieux de Suleïman Ier
i4o,5-i566)
que
s montrent les premiers symptômes
de
décadence.
Les
courtisans
et les
créatures du
palais
impérial
commencent
alors à
envahir les premières fonctions
de
l État.
Le
recrutement
des Janissaires,
jadis
limité
par
de
sages
prescriptions , devient pour les
officiers
supérieurs
et
pour les
ministres une
source de profits
illicites et
introduit
la
orruption
et
la révolte
dans
cette milice qui
fut si
redoutable
à
l Europe
pendant
un
siècle
et
demi.
Dès
le règne
de
Suleï-
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man
Ier,
on voit le luxe s accroître avec la corruption des
mœurs politiques,
la
vénalité
des
charges et
l affaiblissement
de
l esprit
militaire.
Il y a,
il est
vrai,
un
temps
d arrêt
dans
la
chute, grâce à l énergie du sultan Mourad
IV
et
à
la
sage
administration
des
Kuprulu,
trois
ministres
qui
furent
en quelque sorte pour
la
Turquie ce que Sully,
Colbert
et
Louvois furent pour la
France.
Mais,
après eux, le travail
de
décomposition
politique et
sociale s poursuivit avec une
rapidité
fatale.
Il
fallut l incroyable
série
de
désastres
qui
forment l histoire
de
la
Turquie
dans
la seconde
moitié
du
xviii6 siècle pour réveiller le
sentiment
public en
faveur
d une
réorganisation complète. Et
cependant,
par
une
contradiction
singulière, l introduction
du Nizam-djédid c est-à-dire d un
ensemble de réformes empruntées à l Europe, ne fit
qu augmenter
le mécontentement général en rendant plus lourdes
encore les charges du
Trésor.
On
sait avec quelle vigueur Mahmoud
II
sut se
débarrasser de
ses
plus
dangereux
ennemis,
en
1826.
C est
à cette
date, celle de la sanglante extermination des Janissaires,
que
s arrêtent
les historiens
ottomans.
Mais
les
considérations qui
les obligent
à garder le
silence
n existent pas pour
la
critique
européenne.
M. Barbier de Meynard examine rapidement la nature
et
la
portée des
emprunts
faits par la Turquie à la civilisation
occidentale; il en montre le
caractère
superficiel et les
dangers.
Il
s
demande
ensuite
si
la suppression des Janissaires
n a pas
été
plus funeste qu utile à
l existence de
l Empire
ottoman. Sans doute cette milice s était rendue
insupportable
par
ses excès
et
son
orgueil ,
mais là
où il
y
a
résistance il
y
a
force
:
la
détruire, c était
anéantir du
même
coup
l esprit
de
prosélytisme
armé
qui a été
toujours
un des grands ressorts
de la
puissance musulmane.
L auteur du mémoire
établit
en dernier lieu que, quelle
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que soit l heure du dénouement inévitable, la monarchie
fondée par Osman n entraînera pas dans
sa chute le
génie
de
l islamisme. Comme compensation
de
ses pertes
irrémédiables
en
Occident, le Koran trouvera
encore un vaste
champ
d action en Asie
et
au
cœur
de
l Afrique. Là, du moins, il
contribuera, selon ses forces, à la marche en avant
de l humanité,
et
ses missionnaires
y
poursuivront avec
succès leur
propagande
religieuse
et
commerciale, longtemps
encore
après que
Y
ombre
de Dieu
sur
la
terre (c est un des titres
honorifiques
dca
sultans turcs)
aura disparu pour
toujours
loin
du
dôme
de
Sainte-Sophie.
EXPÉDITION
EN SUS1ANE, PAR M. DIEULAFOY.
M. Dieulafoy,
arrivé
de
Suse
depuis
très
peu de
jours, fait
à l Académie le
récit de la
seconde campagne
de
fouilles.
Au moment où il prenait
la
parole l année dernière, il
pensait
que
toutes les difficultés
qui avaient été
suscitées
à la
mission
par
les autorités de
l Arabistan
et
le
clergé
de
Dis-
foul étaient
apaisées. C était
une erreur.
Vers le
milieu
du
mois
d août
arrivait à Paris une dépêche
du
ministre de
France à Téhéran. La Perse , émue à la pensée
de
voir
massacrer la
mission
et
se
sentant
dans l impossibilité de la
protéger
retirait
les
firmans.
Des négociations aboutirent tardivement à faire accorder
une nouvelle
année
à
la
mission; encore dut-on
la
faire
conduire en Perse
sur la canonnière
le
Scorpion.
Dans ces conditions, il était impossible,
explique
M.
Dieu--
lafoy, de
reprendre
le programme de
l année dernière. Au
lieu de préparer des
travaux
de longue
haleine,
mieux valait
recueillir les fruits déjà mûrs. Ce sont
ces
considérations
très
sages qui ont
conduit
le
chef
de la
mission à porter
tous ses
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