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DE LA FRANÇAFRIQUEÀ LA CHINAFRIQUE
Moïse TSAYEM DEMAZE
maître de conférences en géographie à l’université du Maine
UMR CNRS 6590 ESO, Le Mans
Avenue Olivier-Messiaen, 72085 Le Mans Cedex 9
Moise.Tsayem_Demaze@univ-lemans.fr
Iconographie d’une évolution en cours et interrogations
sur la coopération pour le développement de l’Afrique
FIG 2011
La FrançafriqueSignification
« France-Afrique » (F. Houphouët-Boigny, 1955, député des
colonies)
Bonnes relations entre la France et ses colonies africaines
« Françafrique » (F.X. Verschave, 1997)
Réseaux d'influence française en Afrique
- Officieux et officiels, occultes
- Composante des relations diplomatiques franco-africaines
- Relations « néocoloniales » empreintes d’intérêts financiers pour
des dirigeants tant français qu’africains
Fonctionnement
Une nébuleuse d’acteurs et de lobbies en France et en Afrique
- Économiques (grandes entreprises, hommes d’affaires, etc.)
- Politiques (conseillers politiques, ministres, chefs d'États, avocats,
etc.)
- Militaires (bases et forces armées officielles, mercenaires)
Cercles d’initiés, en France et en Afrique, tirant profit des matières
premières et de l’aide publique au développement
Perpétuent des pratiques et des régimes politiques en Afrique
(dictature)
Les bases
Accords « spéciaux » conclus lors de l’accession des colonies à
l’indépendance (fin des années 1950-début des années 1960)
Accords de défense, accords économiques et politiques
Restés longtemps secrets
Les fondateurs : de Gaulle et Foccart, les présidents africains
Les ex-colonies françaises en Afrique : le « pré carré » africain de la France, socle de la Françafriqueᄇ
Un héritage colonial
FIG 2011
La ChinafriqueLes 10 premiers partenaires*
Source : Jeune Afrique, n°2526, 7-13 juin 2009*En milliards de dollars
Une présence chinoise discrète depuis 1955
- Premières rencontres sino-africaines (Égypte, Libye, Éthiopie, Soudan,
Ghana, Liberia)
- Positions tiers-mondistes de la Chine
- Création d’une section Afrique au ministère chinois des Affaires étrangères
(1960)
- Tournées africaines peu médiatisées
- Dons et soutiens aux régimes africains amis et à certaines rébellions
- Projets de coopération entre 1970-1980 (agriculture, éducation, santé,
infrastructure)
- La Chine comme « modèle politique » des pays africains (parti unique,
autocratie)
Une offensive diplomatique et économique depuis 2000
- Tenue de sommets Chine-Afrique
- Création de fonds publics pour soutenir les investissements chinois en
Afrique
- Marketing et communication (séjours clés en main, mise en avant du
miracle chinois)
- Déploiement des majors chinoises en Afrique
- Attribution de bourses aux étudiants africains
- Simplification des procédures d’obtention de visas
Un acteur clé en Afrique depuis quelques années
- Exploitation des ressources énergétiques, location/achat de terres
- Construction d’infrastructures
- Débouchés commerciaux
- Accroissement des investissements et de l’aide au développement
- Stratégie de pénétration et de conquête débarrassée des préoccupations
sur les Droits de l’homme et la démocratie (realpolitik à la pékinoise, non-
ingérence, respect de la souveraineté, pas de leçons à donner…)FIG 2011
Les temps forts de la Françafrique illustrés en couverture d’ouvrages
FIG 2011
Quand la Chinafrique surclasse la Françafrique
« Photo de famille » du sommet Chine-Afrique de novembre 2006 à Pékin (Photo : AFP)
- Multiplication par 50 du commerce entre la Chine et l’Afrique entre
1980 et 2005
- Depuis 2009, la Chine est le deuxième partenaire commercial de
l’Afrique (après les USA et la France)
- Le volume des échanges sino-africains est plus du double des
échanges franco-africains
- L'Afrique compte entre 750 000 et 1 100 000 Chinois (110 000
Français)
- 33 % des importations pétrolières chinoises viennent d’Afrique
FIG 2011
Que devient la Françafrique depuis la « rupture » de 2007 ?
FIG 2011
Illustrations de la présence chinoise en Afrique
Source : Jeune Afrique, n° 2526, 7-13 juin 2009
Des ouvriers chinois achèvent la soudure des rails sur la ligne Luanda-
Malanje (Angola) que leur entreprise vient de réhabiliter.
La ligne passe entre le port de Luanda, engorgé de bateaux chinois, et
le sinistre bidonville de Boavista.Sources : S. Michel, M. Beuret et P. Woods, 2008
FIG 2011
Exemple d’opération caractéristique de l’évolution récente de la Françafrique
Source : Jeune Afrique, n° 2517, 5-11 avril 2009
FIG 2011
Le lycée Savorgnan de Brazza, le plus
réputé du Congo, a ouvert 4 classes
de chinois, prises d’assaut par les
étudiants.
Le professeur, Jean de Dieu Malanga,
qui a étudié en Chine dans les années
1980, a dû renoncer à son job de
traducteur, afin de faire face à
l’explosion des effectifs de ses élèves.Sources : S. Michel, M. Beuret et P. Woods, 2008
Xiang Yang Yé, dit Philippe Yé, a
été clandestin à Paris et légionnaire
de l’armée française, avant de se
lancer en famille dans les affaires au
Congo. Il inspecte ici l’entreposage
des grumes de Sicofor au port de
Pointe-Noire. Un bateau, arrivé de
Chine, chargé de ciment, repartira
avec ces troncs, à destination
de Zhangjiagang, près de Shanghai,
premier port mondial pour le
commerce de bois tropicaux.Sources : S. Michel, M. Beuret et P. Woods, 2008 « Motos » made in china, utilisées
dans la ville de Bafoussam
(Cameroun) comme taxis pour des
déplacements intra-urbains. L’arrivée
massive de motos chinoises en
Afrique a permis récemment à de
nombreux Africains de s’offrir le luxe
d’avoir une moto, les motos
chinoises étant très bon marché. Le
métier de taxi-moto s’est rapidement
développé. Il occupe de nombreuses
personnes, y compris des diplômés,
qui étaient au chômage.Source : M. Tsayem, 2007
FIG 2011
Avec la France, ou avec la Chine, quelle coopération pour le développement de
l’Afrique ?
Source : Jeune Afrique, n° 2526, 7-13 juin 2009
Le développement des pays d’Afrique est-il susceptible de se réaliser en coopération avec la Chine plus qu’il
ne l’a été en coopération avec la France ?
La coopération : business ou développement ?
Quid des modèles africains du développement (développement selon les Africains) ?
Les premières réticences et critiques africaines vis-à-vis de la Chinafrique.
L’illusion du développement impulsé par la coopération.
FIG 2011
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