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GR21 Groupe de Réflexion sur l’Énergie et l’Environnement au 21ème siècle
Paris, le 26 décembre 2015
Compte-‐rendu de réunion du 17 décembre 2015, au siège de la SFEN, 103 rue
Réaumur, 75002 Paris Rédacteur : Émilio Raimondo Visa : Maurice Mazière
Participants : Mme. DUTHEIL, COLAS. MM. ACKET, de BARRAU, BLANC, BOIRON, CROCHON, GAMA, GRALL, MAZIÈRE, PATARIN, PERVÈS, PLANTÉ, POTY, RAIMBAULT, RAIMONDO, RINGOT, SAUVAGE, SCHWARTZ, de SARRAU, SORIN, de TONNAC, YVON. Diffusion : Les membres du comité d’action, les représentants régionaux, les membres, les groupes transverses, les sections techniques, Valérie FAUDON, Isabelle JOUETTE, B. LE NGOC.
Ordre du jour :
• Le matin : « Les hydrocarbures et les charbons» par Yves MATHIEU. • L’après-‐midi :
o Dossier sur Fukushima 5 ans après. o Informations générales. o Tour de table. o Examen du programme pour les prochaines journées.
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Pièces jointes au compte rendu :
• PJ 1 : Présentation d’Yves MATHIEU. • PJ 2 : Commentaires de SLC sur la COP 21. • PJ 3 : Article de Sylvestre HUET sur la COP 21. • PJ 4 : Stratégie EDF, 2050. • PJ 5 : Lettre ASN sur cuve EPR de FLA3. • PJ 6 : Rapport du GP sur cuve EPR de FLA 3. • PJ 7 : Note ASN sur cuve EPR de FLA 3. • PJ 8 : Droit d’alerte du CCE d’EDF. • PJ 9 : Note de P.BOIRON sur « l’effet du pré-‐chargement à chaud ». • PJ 10 : Schéma relatif à la PJ 9.
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1. Conférence du matin : « Les hydrocarbures et les charbons» par Yves MATHIEU
L’orateur se présente brièvement ; Géologue de formation et spécialiste des réserves mondiales en énergie fossiles, Yves MATHIEU a été conseiller du président de l’IFP de 2005 à 2012 et a réalisé des expertises sur les réserves de combustibles fossiles et la qualité des gisements. Il a publié des ouvrages sur des sujets touchant à l’économie et à la géopolitique de l’énergie. L’exposé proposé correspond à une présentation (jointe en PJ 1) déjà faite par l’orateur devant les médias, elle est composée de quatre parties :
• Les différents types d’hydrocarbures et de charbons • Leurs utilisations. • État des lieux. • Quels scenarii pour l’avenir.
1.1. Les différents types
• Les Hydrocarbures.
La formule générale des hydrocarbures est CnH(2n+2) à partir de laquelle on obtient les différents produits que l’on trouve sur le marché. Cela va du plus léger (avec n=1), le méthane ou « gaz naturel » de formule CH4, au plus lourd, le pétrole brut (n= 10 à 200)). Ces éléments sont illustrés sur la planche (3). Ils sont classés en trois catégories : les liquides de gaz naturel (n=2 à 5), les condensats (n= 5 à 9) et les pétroles bruts au dessus de n=9.
Un autre classement concerne les gisements qui sont qualifiés de « conventionnels » ou « non conventionnels » (voir planche (4). Le pétrole, qu’il soit conventionnel ou non, est issu de la transformation d'une roche riche en matière organique (la roche-‐mère). La matière organique se décompose en hydrocarbures par augmentation de la température géothermique et de la pression, lors de l’enfouissement de la roche sous le poids des strates s’accumulant dans un bassin sédimentaire. Le caractère « non-‐conventionnel » ne distingue pas le processus de formation du pétrole, mais la composition de la roche dans laquelle il se trouve et par là, les techniques employées pour son extraction. Il en est de même pour le gaz. • Dans le cas du pétrole conventionnel, les hydrocarbures formés au niveau de la roche-‐mère
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migrent vers une roche poreuse et perméable (appelée roche réservoir). Ils s’y accumulent et forment des gisements dont l’exploitation se fait par simple forage.
• Pour le pétrole non-‐conventionnel, les hydrocarbures restent dispersés dans les couches peu poreuses et peu perméables du bassin sédimentaire. Ils peuvent même être piégés dans la roche-‐mère (schistes bitumeux et pétroles de schiste). Dans d’autres cas (sables bitumeux et pétroles lourds), les caractéristiques physiques du pétrole, très visqueux voire solide, ne permettent pas une exploitation classique. Les techniques d’extraction du pétrole non conventionnel s’avèrent plus complexes, en ayant recours notamment à la fracturation hydraulique.
• Les charbons.
Le charbon est un combustible fossile d’origine organique. Il est le résultat de la transformation de biomasse (résidus de forêts notamment) enfouie dans le sol au cours des temps géologiques. Par enfouissement, sous l’effet des pressions et des températures croissantes avec la profondeur (gravité, gradient thermique), les végétaux ensevelis sont en effet décomposés puis transformés en une matière solide et combustible à haute teneur en carbone. On trouve ainsi, selon la profondeur du gisement les tourbes, les lignites (-‐1000m), les flambants et les anthracites (-‐5000m). Le pourcentage de carbone et le pouvoir calorifique augmentent avec la profondeur. Se reporter à la planche (5) qui en donne l’illustration.
1.2. Leurs utilisations Les sources énergétiques fossiles interviennent dans de nombreux domaines avec les pourcentages suivants :
• le transport pour 98% • les produits dérivés (plastiques synthétiques) pour plus de 90% • le confort résidentiel pour environ 50% • indirectement dans l’alimentation de 10 à 100% (engrais, emballages..) • indirectement pour 72% dans le production de l’électricité mondiale.
Leur utilisation, au niveau mondial, représente des débits énormes :
• 157m3/s de pétrole (environ le débit de la Seine à Paris) et aussi 35% des émissions de CO2. • 107000 m3/s de gaz et aussi 20% des émissions de CO2. • 121 tep/s de charbon mais aussi 45% des émissions de CO2.
La planche (7) donne plus de détails sur la répartition des utilisateurs pour chacun des combustibles fossiles.
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La planche (8) montre comment se situent les hydrocarbures et les charbons par rapport aux autres sources d’énergie, selon les grands domaines d’utilisation, à la fois dans le monde et en France.
• Pour la production d’électricité on observe une grande différence entre la situation mondiale et française. Le charbon est majoritaire dans le monde (46%) alors que c’est le nucléaire en France (85%). L’ensemble des énergies fossiles utilisées pour la production d’électricité dans le monde est supérieur à 70% du total ; l’hydraulique, le nucléaire et les EnR complètent ce MIX.
• Pour les autres usages des sources d’énergies primaires, les proportions observées dans le monde sont du même ordre de grandeur que celles de la France. Une exception cependant est à souligner, l’utilisation du bois au niveau mondial est bien plus élevée qu’en France (14% pour 4% environ). Le bois reste, en effet, la matière première pour plus de deux milliards de personnes.
La planche (9) montre que les hydrocarbures et les charbons sont efficaces et bon marché. Dans le domaine des transports notamment, le diagramme de gauche montre une compacité énergétique inégalable des hydrocarbures par rapport à toutes les autres techniques qui se développent, batteries, hydrogène, etc. La partie droite de la planche compare les coûts de production de l’électricité par MWh ; l’hydraulique et le nucléaire sont, comme nous le savons, les mieux placés mais les charbons et les gaz naturels sont mieux situés que toutes les EnR. On voit, en particulier, comment ces coûts de production se situent par rapport au tarif EDF. Pour compléter ce chapitre sur les utilisations des hydrocarbures en particulier, la planche (10) montre une photo « à la Prévert » de tous les produits dérivés du pétrole. On constate à cette occasion que nous sommes entourés de tous ces produits dans nos maisons et dans tous les magasins, sans faire nécessairement la relation avec le pétrole. On peut se demander si la baisse du coût du baril de pétrole ne va pas avoir des conséquences sur le commerce mondial.
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1.3. Etat des lieux
Sur ces 65 dernières années nous avons observé une croissance des consommations énergétiques sans précédent. La planche (12), sur la partie gauche, montre cette évolution rapide depuis le milieu du siècle dernier. 80% de la demande énergétique mondiale est couverte par les hydrocarbures et les charbons comme le montre la partie droite de la planche. Où l’on voit aussi que les renouvelables (incluant l’hydraulique), malgré leur augmentation en valeur absolue, représentent un moindre pourcentage du total au fil du temps, pour se stabiliser à un peu plus de 10% sur la dernière période. Une façon intéressante de montrer la relation entre la consommation d’énergie et la richesse d’un pays est illustrée sur la planche (13). L’orateur fait observer que plus l’énergie est disponible, plus on est riche et plus on consomme. De la même manière, la durée de vie augmente avec la richesse du pays ; ceci est illustré sur la partie droite du diagramme. Une autre façon de montrer cette relation au niveau mondial est illustrée sur la planche (14) où l’on voit une parfaite relation entre les variations du PIB mondial et la consommation mondiale d’énergie sur les 50 dernières années. L’orateur fait remarquer que, pendant cette période, l’efficacité énergétique n’a pas augmenté ou très peu. En 2014, les prix du pétrole ont commencé à baisser ; les Américains, avec leur gaz et pétrole de schistes, importent moins ; la Chine en perte de croissance achète moins également ; il y a plus d’offre que de demande, les prix baissent. L’Arabie Saoudite, dont le prix de production est à 10 dollars le baril laisse faire en maintenant sa production, c’est pour elle l’occasion de voir ses concurrents en difficulté. Cet enjeu est illustré sur la planche (15). La chute du prix du pétrole entraine celui des autres sources d’énergies fossiles. Cela est parfaitement illustré sur la planche (16) sur laquelle sont portés pour quelques pays producteurs de gaz naturel et de charbon, l’évolution des prix. Une comparaison amusante est montrée sur la planche suivante (17), des produits de consommation courante comme le Perrier, le Coca-‐Cola ou encore le lait, sont nettement plus chers que le pétrole.
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La baisse du prix du pétrole met de nombreux pays producteurs en difficulté économique comme le montre le tableau de la planche (18). En rouge nous trouvons les pays qui sont en difficulté, en noir ceux qui peuvent tenir encore un peu, seule l’Arabie Saoudite avec un prix de production très bas et de fortes réserves de change, peut tenir encore longtemps. Les données sur l’Algérie ne sont pas certaines, elles manquent de transparence. Dans l’hypothèse de production sur les gisements actuels, sans renouvellement des réserves, on approcherait des fameux « pics » de production. Très proche pour le pétrole (2016), dans dix ans pour le gaz (2025) et 2030 pour le charbon, voir la planche (19). Les investissements pour le pétrole ne se font qu’à court terme (sur un an). Une autre façon de présenter la même hypothèse est montrée sur la planche (20) où les trois sources d’énergie (pétroles, gaz et charbon) sont combinées sur un même graphique. Bien sûr, les choses ne vont pas en rester là, des investissements seront faits, cependant on voit que la situation est tout de même tendue pour le pétrole.
1.4. Quels scenarii pour l’avenir ? Où en sommes-‐nous ? Où allons-‐nous ? Ce sont les questions posées sur la planche (22), qu’on vous laisse apprécier. Quelles sont les réserves actuelles et futures ? De quoi parle-‐t-‐on ? La planche (23) présente un état des réserves futures qui sont classées dans quatre catégories :
• Les réserves actuelles ou courantes. • Les ressources contingentes (les gisements sont découverts, on attend le permis d’exploiter). • Les ressources prospectives restant à découvrir. • Les ressources en place ou initiales (quantité en place supposées, c’est-‐à-‐dire ni mesurées, ni
estimées). Les réserves ne peuvent qu’évoluer au cours du temps en fonction des moyens mis en œuvre pour les développer et les produire. Pour chacune de ces réserves, il subsiste une incertitude quant à leur volume ou leur dimension. Pour les réserves actuelles on parle de « réserves prouvées », de « réserves probables » et de « réserves possibles » ; l’expérience montre que l’on produit toujours plus que ce qui a été estimé. Pour les autres catégories on fait des estimations « basses », « moyennes » et « hautes ». Pour évaluer les réserves, les spécialistes s’appuient d’abord sur la géophysique, puis font des forages en examinant un certain nombre de paramètres (en particulier la pression du gisement) dont l’évolution permet de déterminer l’importance de la réserve. Il y a une relation évidente entre la dimension des réserves et le coût de sa production. Plus on met d’argent et plus on pourra exploiter des réserves existantes même dans des conditions difficiles. Le diagramme de la planche (24) présente cette relation entre les réserves attendues en Gbl et le coût de production en US$/bl. Au coût de 50 $/bl les réserves sont estimées entre 1300 et 1500 Gbl, alors qu’à 120$/bl les réserves seraient de 2600 à 3200 Gbl. On ne produit que ce que l’on consomme sinon les prix s’effondreraient ; l’orateur estime qu’en 2016 les prix devraient remonter autour de 60$/bl. Quels sont les scénarii de productions possibles pour le pétrole ? La planche (25) prend en compte les quatre catégories de ressources évoquées plus haut, aussi bien en pétrole conventionnel que non conventionnel. Des courbes montrent l’évolution de la production dans les différents cas considérés. Si l’on s’en tient aux trois cas : « bas », « moyen » et « haut », les « pics » correspondant sont compris entre 2020 et 2035. La planche (26) montre les mêmes scénarii à partir d’une enquête plus récente, les mêmes évolutions sont observées, avec un « pic » plus proche de 2020 que 2030.
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Quels sont les scénarii de productions possibles pour le gaz naturel (CH4) ? La planche (27) présente les mêmes scénarii que pour le pétrole, mais compte tenu des réserves on observe que les « pics » correspondants sont bien plus éloignés, le gaz a beaucoup d’avenir. Les « pics » s’échelonnent entre 2025 et 2050. Quels sont les scénarii de productions possibles pour le charbon ? C’est encore plus flagrant pour le charbon, comme le montrent les courbes de la planche (28), les réserves sont énormes ; dans l’hypothèse « haute » le pic n’est pas visible sur le diagramme (au-‐delà de 2050). La dernière planche (29) montre que l’on ne pourra pas se passer des hydrocarbures et des charbons pour satisfaire la demande mondiale en énergie dans les années à venir, si l’on veut maintenir la même croissance que celle observée depuis 10 ans, sachant que la population atteindra 9,4 milliards d’habitants en 2050 et si on veut maintenir la consommation moyenne de 1,8 tep/habitant. Pour se passer des hydrocarbures et du charbon, il faudrait pratiquement multiplier par 4 les productions des EnR et du nucléaire pour satisfaire les besoins de consommation et maintenir une croissance identique à celle observée au cours de ces dernières années. En conclusion, l’orateur souligne que les fossiles sont nécessaires pour une transition énergétique qui prendra beaucoup de temps. Il rappelle que les produits issus du pétrole, notamment, sont indispensables à notre mode de vie (transport, alimentation, loisirs). Cependant ce secteur d’activité nécessite beaucoup d’investissements et des compétences qui sont difficiles à maintenir avec les nombreux départs à la retraite dans ce domaine d’activité. Ce sont les grands enjeux de la période à venir, comment assurer un avenir acceptable pour tous, en évitant la crise écologique et l’effondrement économique ? Sans oublier les risques de conflits graves qui pourraient naître à la suite du manque d’énergie. Au cours de la présentation il y a eu des questions et des commentaires, ces éléments sont regroupés ci-‐après :
• Un gisement en exploitation doit produire, cela coûte plus cher de l’arrêter que de le maintenir en production. On doit donc l’exploiter au maximum.
• Les gaz de schistes en France : aucun industriel ne voudra investir pour faire des essais de recherche en sachant que les permis d’exploiter ne seront pas délivrés. Pour faire ces recherches il sera fait appel au contribuable.
• À l’époque où la France jouait un rôle majeur dans le domaine, ELF (prospection) et TOTAL (raffinage) étaient complémentaires.
• En Europe on est au milieu du « croissant fertile » du gaz. Il y a donc des réserves importantes dans le sous-‐sol.
• Les USA peuvent être considérés comme une île, il faut amener le gaz liquide en bateau, ce qui suppose une unité de liquéfaction au départ et une unité de gazéification à l’arrivée.
• La fracturation hydraulique est un procédé qui date des années 40. • C’est autour de 2500m en moyenne que se forme la matière organique. • Comme le pétrole est actuellement moins rentable, il y a moins d’investissements et donc la
production devrait baisser, mais tout dépend de l’attitude de l’Arabie Saoudite. • Les grandes compagnies pétrolières préparent leur avenir en investissant dans d’autres
domaines. Par exemple la société TOTAL s’est lancée dans la pharmacie pour compenser la baisse éventuelle de ses activités dans le pétrole.
• Les compagnies pétrolières sont des banquiers qui produisent de l’énergie.
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• Des recherches sont en cours pour produire des liquides organiques à partir des micro-‐algues. Pour le moment elles n’intéressent pas beaucoup les pétroliers.
• En France on peut cogner sur le charbon qui n’a pas de supporters. • Le pétrole c’est notre mode de vie confortable actuel. • Stocker du CO2, c’est plus facile que de stocker du méthane. On peut injecter du CO2 dans les
puits de pétrole (compresseur à environ 100 bars) cela augmente leur production. L’idée d’injecter du CO2 dans les mines de charbon est également envisagée ; cela permettrait, en plus, de chasser le méthane qui pourrait être récupéré.
• Selon l’orateur il est trop tard aujourd’hui pour envisager la séquestration du CO2 car il faudrait attendre 10 ans pour que cela devienne intéressant.
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2. Réunion de l’après-‐midi
2.1. Dossier sur « Fukushima, 5 ans après »
Comme cela avait été annoncé dans le dernier compte rendu, un dossier sur l’accident de Fukushima, faisant le point de la situation cinq ans après la date de l’accident (11 mars 2011), est en cours de préparation. Un texte sera proposé à la SFEN au cours de la deuxième quinzaine de janvier. Jean Pierre PERVÈS, qui avait préparé un dossier de même nature trois ans après l’accident, propose la répartition suivante :
• Philippe RAIMBAULT pour les aspects « sûreté ». • Jean-‐Pierre SCHWARTZ pour parler du mix énergétique au Japon. • Yvon GRALL pour l’aspect sanitaire, en mettant en regard les données à Fukushima et à
Tchernobyl. • Jean-‐Pierre PERVÈS, la situation du site et de son environnement. Une première version déjà
très complète est disponible et sera relue par les contributeurs.
2.2. Informations générales et questions d’actualité
• Les résultats de la COP 21 ont été largement commentés ; on peut signaler le papier écrit par Sauvons le climat (COP 21 : Forces et faiblesses de l’accord de Paris) et les commentaires de Sylvestre Huet sur son blog. Les deux documents sont en pièces jointes (PJ 2 et 3).
• Jean Bernard LÉVY a présenté le 18 novembre 2015 le plan stratégique d’EDF pour 2030 ; il a mis en valeur plusieurs prévisions qui apparaissent particulièrement nouvelles et courageuses dans le contexte actuel :
– prolonger, grâce au grand carénage, la durée de vie de 40 à 60 ans du parc actuel. – renouveler le parc à partir de 2028-‐2030 par 30 à 40 EPR « Nouveau Modèle ».
Jean Bernard LÉVY a souligné combien l’électricité était le meilleur moyen de lutter contre le réchauffement climatique et que l’électricité nucléaire resterait, pour encore longtemps, un des moyens les plus économiques pour produire de l’électricité propre. Pour le président d’EDF, le plafond de 63,2 GW de la loi sur la transition énergétique est à la fois un plafond mais aussi un plancher auquel il convient de coller compte tenu des avantages du nucléaire. Voir aussi, sur ce sujet, le document rédigé par Bernard LENAIL (UARGA) : « Une vision à l’horizon 2050 de l’électronucléaire français » en PJ 4.
• La cuve de l’EPR de Flamanville :
L’ASN vient d’adresser à AREVA un courrier au sujet de la cuve de l’EPR de Flamanville (PJ 5). Ce courrier fait suite au dossier transmis par AREVA pour justifier de la ténacité suffisante des calottes de fond et du couvercle de la cuve. Ce dossier a fait l’objet d’un examen par le groupe permanent des équipements sous pression nucléaire le 30 septembre 2015 (on trouvera en PJ 6 le rapport complet du GP ainsi que ses recommandations). Le courrier de l’ASN du 14 décembre reprend les recommandations du GP et précise que « l’ASN considère que la démarche de justification proposée est appropriée ». AREVA a prévu de réaliser deux calottes « sacrificielles » sur lesquelles elle propose de réaliser des essais destructifs pour démontrer que les propriétés mécaniques de résilience des calottes, à partir de la mi épaisseur vers l’intérieur de la cuve, sont supérieures à 60 Joules à 0°C . L’ASN précise dans ce courrier qu’elle « n’a pas d’objection à la poursuite des opérations de fabrication sur le couvercle de la cuve EPR de Flamanville » mais rappelle toutefois « qu’on ne
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peut pas exclure que l’instruction conduise à ne pas accepter le couvercle et le fond de cuve ». Voir la note technique de l’ASN en PJ 7. À noter que l’autorité de sûreté finlandaise a approuvé le dossier relatif à la cuve de l’EPR d’Olkiluoto qui a été fabriqué par Mitsubishi.
• La Russie a connecté au réseau le réacteur rapide BN 800. Il s’agit d’un réacteur rapide
refroidi au sodium qui a démarré avec un combustible à base d’uranium enrichi.
2.3. Tour de table. Françoise DUTHEIL : Souhaite rédiger un article « critique » sur la COP 21, il lui est proposé de s’inspirer d’un très bon article de Sylvestre HUET, évoqué plus haut en 3. Jean-‐Paul CROCHON : Jean-‐Paul rappelle que deux nouveaux modèles de réacteurs HUALONG sont engagés en construction en Chine ; un par CNNC et un par CGN. Le gouvernement Chinois n'a pas réussi à imposer un seul modèle en Chine à ces deux compagnies (seul le cœur de conception CNNC est commun). Dans une deuxième tentative le gouvernement Chinois a demandé un seul modèle HUALONG pour l’exportation notamment en GB sur le site de BRADWELL. Pour cela CNNC et CGN ont constitué une JV commune 50/50. Ce réacteur devra satisfaire aux exigences d'EDF qui sera partenaire dans le projet BRADWELL ainsi qu’aux Autorités de Sûreté Britanniques. Jean-‐François SAUVAGE : S'agissant d'ASTRID, l'avant projet sommaire se termine fin 2015 ; le Gouvernement a autorisé (et financé) le CEA à poursuivre l'avant projet jusqu'en 2019 (conceptual design) avec les mêmes partenaires industriels (notamment AREVA, EDF, Alstom, Bouygues, JAEA & MFRR au Japon, ...). Jean-‐Michel GAMA : Jean-‐Michel nous informe qu’une procédure est engagée, par les élus du Comité Central d’Entreprise d’EDF, pour utiliser le droit d’alerte économique compte tenu de la situation de l’entreprise. Vous trouverez ci-‐joint (PJ 8) le communiqué de presse relatif à l’utilisation de ce droit d’alerte économique, en date du 10 décembre 2015, avec les 10 questions posées à la Direction de l’entreprise. Pierre BOIRON : Pierre nous rappelle que « Le Grand Prix SFEN 2015 » a été attribué à une équipe AREVA-‐CEA-‐EDF avec la participation de l’IRSN, pour un travail approfondi sur l’effet de pré-‐chargement à chaud (effet WPS : Warm Pre-‐Stress). Ces éléments sont intéressants à garder à l’esprit alors que des décisions importantes doivent être prises sur la cuve de l’EPR de Flamanville. L’étude établit que l’effet de pré-‐chargement à chaud améliore sensiblement la ténacité de l’acier dans la phase de transition ductile-‐fragile par rapport aux valeurs mesurées en isotherme. Pour plus de détails reportez-‐vous aux deux notes jointes (PJ 9 et 10) préparées par Pierre.
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2.4. Examen du programme pour les prochaines réunions :
Sujets déjà retenus :
• 14 Janvier 2016 (attention c’est le 2ème jeudi du mois) : « Conséquences sanitaires de l’accident de Fukushima » par André AURENGO.
• 18 Février : Retour sur la COP 21, par Jean-‐Marc JANCOVICI qui a donné son accord à Bertrand BARRÉ (vérification de la disponibilité en cours).
• Mars : L’AP 1000 par Julie Gorgemans (Westinghouse) ou Fukushima 5 ans après par Pierre WIROTH ancien inspecteur général de la sûreté chez EDF (contact à prendre par M. MAZIÈRE).
Autres sujets envisagés, pour 2016 :
• La filière bois par Henri PREVOT (contact par B. LEROUGE). • Le nucléaire en Inde par l’attaché nucléaire. • L’ENTSOE et la problématique des réseaux, impact de l’intermittence sur
l’architecture des réseaux. • Les éoliennes en mer par un représentant d’ALSTOM (contact à prendre par M
MAZIÈRE). • Tchernobyl, 30 ans après, se rapprocher de l’IRSN • Le transport nucléaire. • Pierre DUFAUT pourrait nous parler des réacteurs enterrés • Un sujet sur l’Uranium proposé par Bruno COMBY et Jean-‐Pierre de SARRAU qui
citent des orateurs possibles. • Présentation du modèle ATMEA, approche d’AREVA sur ce réacteur • Le projet CIGEO. • Le stockage de l’énergie par Jean-‐Paul HULOT (ex CEA ; contact à prendre par
M.MAZIÈRE).
Prochaine réunion le jeudi 14 janvier à 10h30.
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