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1 Corinne DUBEL, Diététicienne – Nutritionniste © Copyright Corinne DUBEL
Galette des Rois … de son histoire à sa recette !
: une fève est dissimulée dans une
galette qui se partage entre les différents convives
présents. Il est d’usage que ce soit le plus jeune des
convives qui, caché sous la table, décide de la
distribution des parts. Vous avez tous « joué » sous la
table, enfant, à répondre à la question « C’est pour
qui ? » ! Une fois la distribution des parts terminée, la
dégustation commence et … la personne qui trouve la
fève dans sa part devient le roi ou la reine de la
journée !
Comme beaucoup de fêtes
chrétiennes, l'Epiphanie est à
l'origine à une fête païenne…
L'Épiphanie fait partie du
cycle de Noël et tire son sens
des
célébrations païennes de la Lumière. En effet, Noël, avant d'être un jour, est
d'abord un cycle atteignant son apogée au jour du solstice d'hiver, le 22
décembre. Cette nuit du solstice annonce la renaissance de la Lumière. A
partir de là les jours commencent à rallonger et Noël représente
l’anniversaire de la naissance du Sol Invictus (Soleil Invaincu). L’empereur
Aurélien (270-275) lui assure une place officielle à Rome et proclame que le
Soleil Invaincu est le patron principal de l’Empire romain. C’est lui qui fera du
25 décembre (quelques jours après le solstice) la date d’une fête officielle : le Dies Natalis Solis
Invicti. Plus tard Natalis donnera Noël en français. Noël est donc à l’origine la fête du soleil célébrée
le 25 décembre et se prolongeant durant un nombre de jours particulièrement symbolique : 12 jours
et 12 nuits (Nous retrouvons ce nombre dans 12 mois, 12 heures, 12 Dieux Olympiens, 12 Tribus
d'Israël, 12 Apôtres...)
L'histoire de la fève commence avec le légume, la fève : dans les temps préhistoriques, celle-ci était consommée et utilisée comme engrais. Elle a un rôle important dans les rites antiques à cause de sa forme embryonnaire. Symbolisant le fœtus chez les anciens égyptiens, ces derniers enterraient leurs morts dans des champs de fèves en vue d'une réincarnation. C'est le symbole de vie qui reste au Moyen Âge.
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Le cycle prend donc fin le 6 janvier. C'est à ce moment que les
jours commencent à s'allonger de façon sensible et que la
promesse de la nuit solsticiale est tenue. On célèbre alors les
Epiphanes, autrement dit Apollon et le Soleil qui lui est associé
ainsi que les autres Dieux Souverains (Zeus,
Athéna, Hermès, Héra, Poséidon …). En célébrant
l'Épiphanie, on célèbre la manifestation de la
Lumière. Par sa forme ronde et sa couleur dorée, la
galette symbolise le soleil.
La fête de Noël ne faisait pas partie
des jours célébrés par les premiers
chrétiens : c’est au IVe siècle (en
354) que la fête de la Nativité a été
instaurée à Rome par le pape Libère
à la date du 25 décembre. Cette fête
s’est ensuite progressivement répandue en Orient
et en Gaule. En 425, l’empereur d’Orient Théodose II a codifié officiellement les céré-
monies de la fête de Noël. En 506, le concile d’Agde fait de Noël une fête d’obligation et
en 529, l’empereur Justinien en fait un jour chômé.
Longtemps, le jour de l’Epiphanie fût plus important que le jour de Noël. Aujourd’hui encore, tous
les chrétiens ne fêtent pas Noël le 25 décembre. Les Églises orthodoxes, qui suivent toujours le calen-
drier julien, célèbrent Noël le 6 janvier. En Espagne ce sont les Rois
mages qui apportent les cadeaux à l’Epiphanie et non à Noel. Les Rois
Mages sont bien plus importants dans le cœur des enfants espagnols
que le Père Noel et le 6 janvier est l’occasion d’une grande fêtes et de
défilés dans les rues espagnoles.
La date de l'Épiphanie correspond également à la fête païenne des Saturnales.
Durant l'antiquité romaine, les Saturnales sont des fêtes se déroulant pendant la période proche du
solstice d'hiver. Elles célèbrent le dieu Saturne et sont accompagnées de grandes réjouissances
populaires. Les Saturnales étaient une fête d’inversion des rôles afin de déjouer les jours néfastes de
Saturne, divinité chtonienne : durant ces festivités, les Romains
désignaient un condamné à mort ou un esclave comme « roi
d’un jour ». Ce « Roi » avait le pouvoir d’exaucer tous ses désirs
pendant la journée (comme donner des ordres à son maître)
avant d’être mis à mort ou de retourner à sa vie d’esclave. Au
cours du banquet au sein de chaque grande « familia », les
Romains utilisaient la fève d’un gâteau comme « bulletin de
vote » pour élire le « Saturnalicius princeps » (Maître des
Saturnales ou Roi du désordre). Pour assurer une distribution aléatoire des parts de galette, il était
de coutume que le plus jeune se place sous la table et nomme le bénéficiaire de la part désignée par
la personne chargée du service.
Un peu d’étymologie
« Épiphanie » est un mot d'origine grecque (Ἐπιφάνεια - Epiphaneia) qui signifie « manifestation » ou « apparition ». L'utilisation du terme est antérieure au christianisme. Les « Épiphanes » sont, dans la culture grecque, les divinités qui apparaissent aux hommes, comme Zeus, Athéna, Hermès, Héra, Poséidon, Déméter, Héphaïstos, Aphrodite, Arès, Artémis, Hestia, Dyonisos, Apollon...
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Avant Louis XIV, les grandes dames qui tiraient la fève devenaient reines de France d’un jour et
pouvaient demander au roi un vœu dit « grâces et gentillesses » mais « le Roi Soleil » abolit cette
coutume. Louis XIV conserva cependant toujours l’usage du gâteau des Rois.
En 1711, à cause de la famine, le Parlement délibéra et décida de le
proscrire afin que la farine, trop rare, soit uniquement employée à faire du
pain. Mais cette interdiction n’eut d’effet que pour Paris et l’usage prohibé
continua d’exister dans la plupart des provinces.
Quand vint la Révolution, le nom même de « gâteau
des Rois » fut un danger et Pierre Louis Manuel, du haut de la tribune de la
Convention, tenta sans succès d’obtenir l’interdiction du gâteau des Rois
(son nom fut même un temps remplacé par la galette de l’égalité), mais la
galette triompha du tribun.
Cette fête a finalement été « revisitée » par la tradition chrétienne et se célèbre le 6 janvier. En France, puisque ce jour n'est pas férié, elle est célébrée le premier dimanche de Janvier (sauf si celui-ci tombe le 1er janvier…) Dans la chrétienté, l’épiphanie symbolise l’arrivée des rois mages qui n'étaient, à l'origine, ni rois, ni trois. Le texte biblique indique seulement que ce sont des mages venus d'orient. Si
on se conforme à la Bible on ne peut employer que
cette expression : « les Mages d'Orient ». Les mages ont offert à Jésus de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Comme trois présents ont été offerts, on a alors représenté les rois mages avec trois personnages, chacun offrant un cadeau.
Plusieurs interprétations et traditions se sont ensuite développées au fil des siècles...
Les mages représentent les trois continents : l'Asie, l'Afrique et l'Europe, c'est à dire le genre humain. Ils sont trois, comme les trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. C'est à partir de ces trois fils que toute la terre fut peuplée, selon le récit de la Genèse (IX, 18-19)
Le texte le plus ancien présentant le nom des mages est un manuscrit latin nommé Excerpta Latini Barbari, du VIIIe siècle. C'est une traduction d'un texte grec d'Alexandrie du VIe siècle. Le premier mage, Melchior, vieux et blanc, barbu et chevelu, offre de l'or, symbole de la royauté. Le second, Caspar (ou Gaspard), jeune imberbe au teint rouge, offre de l'encens, symbole de la divinité. Le troisième, Balthasar, barbu au teint sombre, offre de la myrrhe qui rappelle que le Fils de l'homme est mortel.
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célébrant
l’Épiphanie est donc traditionnellement
vendue et
consommée
quelques jours
avant et après le 6
janvier… voire maintenant jusqu’à fin janvier, commerce oblige …
Depuis plusieurs années, la galette préférée des français est celle fourrée à la
frangipane, crème à base de poudre d’amandes douces, de beurre, d’œufs et de sucre. Elle aurait
été inventée par un noble italien, le marquis de Frangipani, au 14ème siècle. Mais la galette fourrée à
la frangipane n’est pas la seule spécialité de l’épiphanie. Il existe la galette simple, sans garniture,
principalement constituée d’une pâte feuilletée et de sucre. Depuis quelques années, une galette
fourrée à la pomme est également apparue chez de nombreux pâtissiers. Dans le Sud, le dessert
traditionnel n’est pas une galette mais une brioche aux fruits confits.
On trouve des coutumes et des recettes similaires selon les régions et les pays :
la brioche dans le Sud de la France
la galette comtoise
le driekoningentaart en Belgique néerlandophone
le roscón en Espagne
le king cake au Sud des États-Unis
le bolo rei au Portugal
la rosca au Mexique
la vassilopita en Grèce.
A l’origine, la « galette parisienne », comme aiment à l’appeler nos amis du sud, est une galette sèche, faite uniquement de deux abaisses de pâte feuilletée au milieu desquelles on glissait une fève. Mais cette parisienne-là s’est fait voler la vedette par la galette à la frangipane ou à la crème frangipane selon que l’on mélange ou non de la crème pâtissière à la crème d’amandes.
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Parisiens, vous êtes des inconditionnels de la traditionnelle
galette des Rois à la frangipane … Alors savourez-la mais …
gare aux excès … car c’est un dessert plutôt calorique ! La
pâte feuilletée est une des pâtes les plus grasses et la
frangipane ne l’allège pas, au contraire !
Cette galette peut se faire à base de frangipane mélangée ou non à une
crème pâtissière. Je vous propose ici la version sans crème pâtissière.
La galette est peu onéreuse et facile à réaliser, en une vingtaine de minutes.
Ingrédients pour 6 à 8 personnes :
450 g de pâte feuilletée (faite maison, achetée chez votre boulanger ou dans le commerce)
150 g de sucre en poudre
200 g d’amandes en poudre
125 g de beurre ramolli
2 œufs + 1 jaune pour dorer la pâte avant cuisson
2 cuillerées à soupe de rhum
Préparation :
Dans une jatte, fouettez les 2 œufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange devienne mousseux.
Incorporez peu à peu les amandes en poudre, puis ajoutez le beurre ramolli
en mélangeant vigoureusement à la cuillère en bois jusqu'à ce que vous
obteniez une crème assez dense, lisse et
homogène.
Parfumez-la avec le rhum.
Composition pour 100 grammes de la recette que je vous
propose ci-dessous :
Calories 460 kcal
Protéines 7 g
Lipides 30 g
Glucides 40 g
Soit près de 600 kcal pour 1 part de 130 g !
6 Corinne DUBEL, Diététicienne – Nutritionniste © Copyright Corinne DUBEL
Etalez la pâte feuilletée et divisez-la en deux parts égales.
Abaissez les 2 parts en 2 disques : un de 28 centimètres de diamètre et l’autre de 30.
Posez avec précaution, pour ne pas le déformer, le plus petit disque sur la tôle du
four légèrement humidifiée.
Etalez sur cette abaisse de pâte la crème aux
amandes, jusqu’à 1.5 centimètres du bord.
Badigeonnez cette bordure au jaune d’œuf.
Mettez une fève dans la crème.
Préchauffez le four (thermostat 8 – 240°C).
Posez le deuxième disque de pâte sur le premier et soudez les bords en
appuyant pour faire adhérer.
Dorez la galette au jaune d’œuf.
Avec un couteau bien pointu, dessinez des motifs sur la galette et enfournez en plaçant la tôle au 1/3
inférieur du four.
Faites cuire la galette pendant 10 minutes à four chaud (240°C, th. 8),
puis baissez la température (210°C, th. 7) et laissez cuire encore
pendant environ 20 minutes, jusqu'à ce que le dessus soit gonflé et
bien doré.
Au sortir du four, faites glisser la galette sur une grille.
Servez tiède.
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