HIS 4668 Histoire du Maghreb Le dernier renouveau, 19e siècle - cours 5 - I. Tunisie : le...

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HIS 4668 Histoire du Maghreb

Le dernier renouveau, 19e siècle- cours 5 -

I. Tunisie : le réformisme ottoman

II. Libye : l’invention d’un pays

III. Algérie : la résistance aux Français, début de l’idée nationale

IV. Maroc : entre deux feux

Stefan WinterDépartement d’histoire

I. Tunisie : le réformisme ottoman

1. Les réformes ottomanes, 1789-1876

2. Les beys husaynides

3. Le constitutionalisme tunisien

4. La mise sous tutelle, 1881

Palais Bardo

1. Les réformes dans l’Empire ottoman

1789-1808 : premières réformes à l’occidental réorganisation de l’armée ; technologie coûteuse ; résistance des oulémas, janissaires

1839-1876 : les « Tanzimat » respect de la loi ; abolition des privilèges égalité juridique des non musulmans (1856) codes de loi séculaires, ministères spécialisés constitution, parlement (1876)

résultats : nouvelle classe de fonctionnaires (et d’opposants) endettement

2. La Tunisie des beys husaynides

pénétration économique européenne 1830 : Tunisie forcée à appliquer les Capitulations (régime

de préférences pour les commerçants étrangers)

pression ottomane pour se rallier à l’Empire soumission au « calife » ; tribut ; application des Tanzimat

Ahmed Bey : l’attrait de l’autonomie relations diplomatiques indépendantes fondation de l’école militaire Bardo, 1840 monopole étatique du tabac, savon, huile

d’olive

3. Le constitutionalisme tunisien

dépenses de l’État dévaluation (1858), endettement pression pour abolir l’esclavage pénétration et ingérence économique

constitution (restriction du pouvoir du bey), 1860 ministres responsables à un Conseil d’État

Khayr al-Din premier président du conseil

opposition par le vezir, les oulémas

contrôle du budget par le conseil, mais... endettement à l’étranger, hausse des impôts constitution suspendue après rébellion tribale, 1864

les réformes de Khayr al-Din,1873-1876

nommé premier ministre en 1873 francophile, éduqué à Paris réduction d’impôts contrôle central des habous (fondations pieuses) fondation d’écoles modernes (Sadiqiyya) équilibre entre les consuls étrangers

constructions publiques : gaz, chemins de fer...

4. La mise sous tutelle française

Conseil international des finances, 1869 responsable pour gérer la dette, le budget 6 Italiens, Français, Britanniques

concessions aux Italiens, plus tard aux Anglais Congrès de Berlin, 1878

compensation pour Alsace-Lorraine équilibre pour gains autrichiens dans les Balkans main libre pour l’Angleterre en Chypre, Égypte

intervention militaire et « protectorat », 1881 finances et diplomatie contrôlées par un « ministre-résident » responsabilité pour la scolarisation, la colonisation...

II. Libye : l’invention d’un pays

1. Les Senoussis

2. Les relations avec les Ottomans

3. Les desseins italiens

1. Les Senoussis (Sanusiyya)

Muhammad ibn ‘Ali al-Sanusi, m. 1859 né dans l’Ouest algérien mystique et savant ; voyage à la Mecque

fonde une confrérie soufie, 1836 installé en Cyrénaïque, 1841 traité comme saint vivant par les tribus

établit des zaouïas partout en Libye centre dans le Jabal al-Akhdar 143 en 1900 ; 45 en Cyrénaïque ; 25 dans

le Fazzan ; Tombouctou...

2. Les relations avecles Ottomans

reprise ottomane, 1835 menace de Mehmed Ali d’Égypte réformes, centralisation des finances, etc.

méfiance des tribus (revendication ottomane du califat) mais surtout : opposition aux Français

commerce : traite d’esclaves base de l’économie 1 500 - 2700 exportés au Levant, 1849-1850 supprimée en 1857 (pressions européennes)

accord avec les Ottomans, 1856 Senoussis gardent le contrôle sur les oasis, tribus

nomades

1879 : Cyrénaïque détachée de la Tripolitaine « condominium turco-senoussi » capitale à Benghazi

3. Les desseins italiens

déclarés après la prise de la Tunisie en 1881 question d’ « honneur national » pour l’Italie poussent les Ottomans à reconnaître la frontière avec la

Tunisie française en 1889

révolution Jeune-Turc, 1908 appui aux Senoussis mis en doute

guerre contre les Ottomans, septembre 1911 prétexte de protéger la vie d’Italiens lourdes batailles, défaite ottomane

traité sur la souveraineté italienne, octobre 1911

Muhammad Idris al-Sanusi (1890-1983)

sultan ottoman reste calife leadership en Libye transféré aux Senoussis

en 1912 ?

victoire italienne, 1913 résistance acharnée dans l’arrière-pays... émirat de Ahmad al-Sanoussi en Cyrénaïque

alliance turco-senoussi, Première guerre mondiale 3 000 Senoussis écrasés par les Anglais en Égypte, 1916

privilèges des Senoussis reconnus par l’Italie, 1917 Muhammad Idris devient roi frontières établies en accord avec la France et la G.-B., 1919

III. Algérie : la résistance aux Français, début de l’idée nationale

1. La conquête française2. La politique coloniale3. La résistance d’Abdelkader4. La « guerre totale », 1839-1848

1. La conquête française

dispute sur les dettes françaises aux commerçants juifs Bakri « coup d’éventail » de 1827 blocus naval inefficace, dénoncé par les marchands marseillais

annexion du Maghreb à l’Égypte ? (Mehmed Ali) crise politique en France, 1830

monarchistes en quête de gloire

2 mars : décision d’envahir l’Algérie (Charles X ) abdication en faveur des Orléans, 2 août !

corps d’expédition de 35 000 hommes capitulation du dey, 5 juillet 1830

2. La politique coloniale

« occupation restreinte » jusqu’en 1839 Oran (1831), Bougie (1833), Constantine (1837)

implantation de colons autour d’Alger destruction de cimetières musulmans reconversion de mosquées en églises

conflit entre l’armée et l’administration civile « bureaux arabes » : liaison armée – tribus gouverneur-général : autonomie budgétaire ; travaux et

instruction publiques ; justice

3. La résistance d’Abdelkader

jihad des marabouts et chefs tribaux

dans l’Ouest soutien depuis le Maroc

émir ‘Abd al-Qadir déclaré « sultan » par les tribus chérif ; attaché à l’ordre soufie Qadiriyya réformateur, progressiste (séjours à Damas, Bagdad)

guérilla dans l’Oranais à partir de 1832 autorité d’abord reconnue par les Français, 1837 relations indépendantes avec l’Europe

essai d’unification des tribus dans un État jihadiste

4. La « guerre totale », 1839-1848

armée de l’émir organisée sur le modèle ottoman instructeurs ottomans et espagnols 8000 fantassins, 2000 cavaliers prélève des impôts pour se financer

guerre du général Bugeaud contre-guérilla en terrain ; logistique de ravitaillement ;

massacres, terre brûlée

Abdelkader se réfugie au Maroc bataille d’Isly ; fin de la résistance effective emprisonné en France ; exil à Damas, 1852

Algérie déclarée partie de la France, 1848

Source : Jean Sellier, Atlas des peuples d’Afrique (La Découverte, 2003).

IV. Maroc : entre deux feux

1. Entre deux feux2. La pénétration écono-politique3. La délimitation des intérêts impériaux

Eugène Delacroix, Comédiens ou bouffons arabes, 1847

1. Entre deux feux

rappel : Moulay Sulayman, 1792-1822 consolidation de l’État, mais repli vers l’intérieur anti-soufie ; anti-européen

Moulay ‘Abd al-Rahman, 1822-1859 reprise de la course, mais aussi ouverture économique 75 % du commerce étranger marocain passe par les

négociants anglais de Gibraltar, 1830

Algérie : garantie britannique d’indépendance en retour d’une promesse de non-interférence armée marocaine écrasée par Bugeaud à Isly en 1844 ;

bombardement des ports première défaite contre les Européens depuis le 16e siècle

2. La pénétration écono-politique

monopoles de l’État sur commerce de denrées sucre, thé, tabac ; céréales, 1846

1856 : accord de libre-échange avec la G.-B sous menace d’intervention

1860 : attaque espagnole, prise de Tétouan révoltes tribales ; chérif du Wazzan indépendant

problème de l’extra-territorialité : réseaux de postes étrangers ; inspecteurs de santé autorité des consuls

1 500 colons européens en 1867 10 000 « protégés » français en 1880

3. La délimitation de intérêts impériaux

réformes de Moulay Hasan, 1873-1894 mais : instructeurs militaires et matériaux importés endettement de l’État

Moulay ‘Abd al-‘Aziz, 1894-1908 manipulé par son régent, par les Français prince de théâtre ; gadgets européens

« Entente cordiale », 1904 l’Égypte aux Anglais, le Marocaux Français région entre le Rio de Oro etla vallée du Sous à l’Espagne

le « protectorat » français

révoltes des tribus berbères Glawis du Haut-Atlas du Nord frère du sultan, Marrakech, 1907 autres révoltes à Meknès, 1911

visite du Kaiser allemand, 1905 incapable de freiner la France

Moulay ‘Abd al-Hafiz signe un traité de protectorat avec la France, mars 1912

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