Intérêt d’une check-list per-anesthésique spécifique : étude prospective, en simple-insu

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Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 33S (2014) A360–A364 A363

bradycardie. 514 patients ont été inclus dans l’étude. Le coûtdirect par patient est revenu à 0,39 euros pour les ampoulescontre 0,46 euros pour les seringues préremplies. Le coût annueldes seringues d’atropine préparées à partir d’ampoules dansles 3 blocs opératoires s’élève à 1550 euros en 2013 (ampouleset consommables) alors que l’estimation du coût annuel desseringues préremplies s’élèverait à 1380 euros, ce qui représenteune économie de 170 euros. L’usage de seringues prérempliesréduit le nombre de gestes et permet un gain de temps pourles IADE tout en diminuant les risques liés à l’administration del’atropine (erreurs médicamenteuses, contamination. . .).Discussion Le prix unitaire d’une seringue préremplie est 8,5 foisplus élevé que celui des seringues préparées à partir d’ampoules.Cependant en raison d’un gaspillage important d’ampoulesd’atropine, l’utilisation des seringues préremplies dans les 3 blocsne semble pas entraîner de surcoût (rapport de 1,12 en faveur desseringues préremplies). La présentation seringue préremplie pré-sente également un intérêt pour la sécurisation de l’administrationau patient tout en répondant aux recommandations des socié-tés savantes. De plus, le changement de présentation permettrad’harmoniser des pratiques différentes suivant les blocs opératoires(préparation par patient, par salle) et d’optimiser le temps des IADE.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.Pour en savoir plusOutils de sécurisation et d’auto évaluation de l’administration desmédicaments – Guide HAS; 2003.Ann Fr Anesth Reanim 2007;26:270–273.Ann Fr Anesth Reanim 2008;28: 211–214.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.607

R553

Rôle des revues de morbi-mortalité(RMM) dans la sécurisation dumédicamentF. Bonnet 1,∗, B. Plaud 2, L. Jacob 2

1 Réanimation chirurgicale2 Anesthésie réanimation, Hôpital Saint-Louis, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Introduction La fréquence élevée d’erreurs médicamenteuses(EM) potentiellement graves et surtout évitables justifie unedémarche de sécurisation de l’administration médicamenteusepour permettre l’administration du Bon médicament à la Bonnedose par la Bonne voie au Bon moment au Bon patient. L’objectif del’étude est d’évaluer le rôle de la RMM dans cette démarche.Matériel et méthodes Bilan de la méthode suivante d’évaluationdes pratiques : mise en place d’une politique de service permettantla déclaration des EM (pas de sanction, formation à l’analyse sys-témique, préparation soigneuse de la réunion et éventuelle revuebibliographique) puis présentation des dossiers en RMM. L’analysede ces EM (à l’origine d’un événement indésirable EI ou porteurde risque EPR) est collective (participation du personnel médicalet non médical), rétrospective et systémique ; elle identifie et meten œuvre des actions correctives pour améliorer l’administrationmédicamenteuse avec pour référentiels les recommandations de laSFAR « Prévention des erreurs médicamenteuses en anesthésie » [1]et le guide de la Haute Autorité de Santé avec sa « boîte à outils »[2].Résultats D’octobre 2006 à décembre 2013 : 42 réunions, 250 EIet EPR déclarés, 100 analysés collectivement en réunion dont 19EM. Répartition de ces EM : 2 erreurs de molécule (ex : atracuriumvs midazolam), 3 erreurs de voie (ex : injection intra-artérielle), 11erreurs de dose. Facteurs favorisants (FF) trouvés : liés aux acteurs6 % (fatigue), à l’équipe 16 % (problèmes de communication), auxtâches 36 % (procédures inexistantes, méconnues, pas appliquées,pratiques inappropriées), à l’environnement 29 % (conditionne-ments similaires, médicament ou dispositif manquant, panne ou

défaut de conception de l’équipement), à l’organisation 10 % (inter-ruption des tâches, effectif). Quatre-vingt-quatre pour centde cesFF sont des facteurs humains. L’identification de ces FF a permisla mise en œuvre de mesures correctives directement au niveaudu service (rédaction de procédures, modifications de pratiques,réorganisation du travail, enseignement) ou au niveau de l’hôpital(achat et maintenance de matériel et médicament, formation conti-nue, adaptation des effectifs, participation du responsable de lasécurité médicamenteuse, déclaration ANSM).Discussion Malgré le ressenti culpabilisant et dévalorisant de soipour les acteurs des EM, une stratégie de service inspirant confiancerend possible leur déclaration spontanée. La méthode de conduitede la RMM doit ensuite permettre de faire face à l’erreur et être àl’origine de mesures utiles et efficaces avec un retour d’expériencepositif. Dans ces conditions les RMM sont bien un outil de gestiondu risque médicamenteux.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.Références[1] « Prévention des erreurs médicamenteuses en anesthésie »

recommandations de la SFAR; 2006 http://www.sfar.org.[2] Haute Autorité de santé. « Outils de sécurisation et

d’autoévaluation de l’administration des médicaments »;2011 http://www.has-sante.fr.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.608

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Intérêt d’une check-listper-anesthésique spécifique : étudeprospective, en simple-insuG. Porta Bonete 1,∗, L. Decun 1, D. Samson 1, R. Fuzier 2

1 Deparement Anesthésie, Auch2 Institut Universitaire du Cancer Oncopole, Toulouse, France∗ Auteur correspondant.

Introduction L’efficacité des check-lists n’est plus à démontrer enmédecine pour améliorer la sécurité des patients [1]. En dehors dela check-list officielle de la HAS réalisée au bloc opératoire, nousavons cherché à évaluer dans cette étude prospective, en simple-aveugle, la pertinence d’une check-list spécifiquement dédiée aux3 phases critiques de l’anesthésie générale.Matériel et méthodes Nous avons élaboré une check-list repre-nant plusieurs items à rechercher avant l’induction anesthésique(éléments du dossier médical, matériel de suppléance), juste aprèsl’intubation (installation patient, réglage alarmes, réchauffage) etjuste avant le réveil (décurarisation, analgésie). Pour valider la per-tinence de cette check-list, nous avons choisi d’évaluer un certainnombre d’items (données patient, aspiration fonctionnelle, bou-gie de Frova, insufflateur manuel, stéthoscope et médicamentsd’urgence en salle, canule de guedel en place, protection des yeux,pression du ballonnet vérifiée, alarmes EtCO2 réglée, réchauffagepatient) de facon anonyme dans notre centre sur une période de3 mois : opérateur unique ne participant pas à l’anesthésie, recueilen peropératoire. Les résultats sont exprimés en médiane [inter-quartile] ou nombre ( %).Résultats Sur la période d’étude, 51 patients (H/F = 21/30 ; 58[43–69] ans ; ASA I (42 %), II (46 %), III (10 %), IV (2 %)) opérés d’unechirurgie digestive, orthopédique, gynécologique ou vasculaire ontété inclus. Aucun des éléments évalués ne manquait dans 47 % descas (24 patients). Parmi les 27 patients restant, 1 (78 %), 2 (18,5 %) ou3 (3,5 %) items faisaient défaut. Dans 29 % des cas (n = 15), l’alarmede l’EtCO2 n’était pas réglée, suivie par l’absence de vérificationde la pression du ballonnet de la sonde d’intubation (10 cas = 20 %),l’absence d’insufflateur manuel (3 cas = 6 %), l’absence de bilan pré-opératoire (2 cas), l’absence de réchauffage (2 cas), une aspirationnon fonctionnelle (1 cas) et l’absence de vérification des critères

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d’intubation difficile (1 cas). Aucune conséquence néfaste n’étaitnotée.Discussion Cette étude pilote montre la pertinence de l’utilisationsystématique de check-lists spécifique au cours des 3 phases cri-tiques de l’anesthésie générale. En effet, une telle check-list auraitpermis d’optimiser la prise en charge des patients dans 53 % des cas.Ce travail est poursuivi pour obtenir un collectif plus important.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.Référence[1] Acta Anaesthesiol Scand 2014;58:5–18.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.609

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Exemple de calcul du coût defonctionnement d’un bloc opératoireavec la salle de surveillance postinterventionnelleJ. Raft 1,∗, F. Millet 2, C. Meistelman 1

1 Anesthésie Réanimation2 Contrôleur de gestion, Institut de Cancérologie de Lorraine,Vandœuvre Lès Nancy, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Afin de participer au mieux à la réduction desdépenses de santé, les différents acteurs hospitaliers doivent gérerau plus juste l’utilisation de leurs ressources humaines et finan-cières. Ces préoccupations économiques ont déjà fait l’objet depublications assez difficiles à comparer. Nous présentons un moyende calcul du coût du bloc opératoire validé par la comptabilité ana-lytique des contrôleurs de gestion participant à l’étude nationaledes coûts (ENCC) [1].Matériel et méthodes Le calcul du coût de fonctionnement d’unbloc opératoire est comparable au coût de production d’uneentreprise. Ce coût représente la somme des dépenses réaliséesdirectement pour produire des biens ou des services. Le serviceest ici représenté par une opération chirurgicale sous anesthésie.Le poste de production choisi est l’ensemble du bloc opératoire etla SSPI. La répartition est composée des charges directes (salaires,médicaments et matériel) et indirectes. Ces charges sont affectéesselon les recommandations du guide de comptabilité analytiquehospitalière [2]. Les charges indirectes n’ont pas de lien immédiatavec le coût de production mais sont indispensables à sa réa-lisation et nécessitent la mise en place de clefs de répartition :l’ingénierie biomédicale (valeur de l’actif brut médical immobilisé),

la stérilisation (volume stérilisé), la pharmacie (l’euro de chargesde dépenses médicaments), les services administratifs à carac-tère général (l’euro des charges directes), le service des ressourceshumaines (l’effectif du bloc), le service hôtelier, l’entretien et lamaintenance de l’établissement (surface utilisée), le brancardage(nombre de courses effectuées), la structure financière (l’euro descharges directes) et la structure immobilière (surface utilisée).Résultats Pour l’année 2012, le coût du bloc opératoireavec la SSPI était de 10,8D par min (Tableau 1). Deuxtiers des charges directes revenaient à la chirurgie pour1/3 l’anesthésie. Le coût d’une anesthésie était de 111,45Dd’un point de vue uniquement médicaments et consommablesmédicaux ((coût médicament d’anesthésie + coût consommablesmédicaux d’anesthésie)/nombre d’anesthésies (n = 2150). Il estde 753,14D par rapport au coût total de l’anesthésie del’établissement ((charges directes de l’anesthésie + 1/3 des chargesindirectes)/nombre d’anesthésies). La part des médicaments etconsommables pour l’anesthésie était de 14,8 % du coût total.Discussion Malgré des difficultés auxquelles se heurte le cal-cul d’un coût, ce modèle de calcul se validé par la comptabilitéanalytique issu d’une méthodologie nationale, permet d’êtrereproductible et comparable. Cela montre également qu’un raison-nement global est nécessaire lors de prise de décisions financières.

Tableau 1

Chirurgie Anesthésie Total

Charges directesPersonnel 1 562 937D 972 472D 2 535 409DMédicaments matériel 1 068 271D 319 357D 1 387 628DTotal 2 631 208D 1291829D 3 923 037D

Charges indirectes 98 253DTotal charges directes etindirectes

4 905 290D

Total ouverture du bloc enheures (4 salles)

7578 h

Coût de la minute d’ouverturedu bloc opératoire avec SSPI

10,80D /min

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.Références[1] http://www.atih.sante.fr/information-sur-les-couts/enc-

presentation.[2] http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/GUIDE CAH BOS 2011-3.

pdf.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annfar.2014.07.610

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