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Université de Liège Faculté des Sciences Appliquées
MCUAT Année académique 2009 – 2010
La stratégie paysagère de l’Emscher Park Etudes de cas concrets
Frédéric SIMON
CONTEXTE RÉGIONAL .......................................................................................................................... 3
1 Localisation et contexte territorial ................................................................................................................... 3 2 Historique de développement de la Région de la Ruhr ..................................................................................... 6 3 Contexte socio‐économique de la Région de la Ruhr ........................................................................................ 7
ENJEUX RÉGIONAUX ............................................................................................................................. 9 PRÉSENTATION DU PROJET............................................................................................................. 10
1 L’IBA Emscher Park ......................................................................................................................................... 10 1.1 Acteurs .............................................................................................................................................................. 10 1.2 Territoire de projet ............................................................................................................................................ 11 1.3 Fonctionnement de l’IBA ................................................................................................................................... 12
Définition de la mission de l’IBA Emcher Park : le Memorandum ............................................................. 12 La gestion et la coordination : l’agence IBA Ltd. ........................................................................................ 13 Les sources de financement de l’IBA Emscher Park ................................................................................... 14
1.4 Objectifs et fiches projets .................................................................................................................................. 16 L’aménagement du parc paysager de l’Emscher........................................................................................ 16 La restauration écologique de la rivière Emscher ...................................................................................... 19 Travailler dans le parc ................................................................................................................................ 21 Habiter dans le parc ................................................................................................................................... 21 La sauvegarde et la réaffectation du patrimoine industriel ....................................................................... 23
2 L’Emscherlandschaftpark Masterplan 2010 ..................................................................................................... 25 1.1 Les acteurs ......................................................................................................................................................... 25 1.2 Le projet ............................................................................................................................................................ 26 1.3 Financements .................................................................................................................................................... 27
3 L’avenir : Concept Ruhr, Metropole Ruhr… Et Capitale européenne de la culture ............................................ 28
CRITIQUE DU PROJET......................................................................................................................... 28 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................... 30
Sources papiers .......................................................................................................................................... 30 Sources internet ......................................................................................................................................... 30 Visite de terrain .......................................................................................................................................... 31 Personnes de contact ................................................................................................................................. 31
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CONTEXTE RÉGIONAL
Cette partie est consacrée à une présentation du contexte dans lequel s’inscrit le projet étudié : localisation générale de la région industrielle de la Ruhr, historique du développement industriel et présentation du contexte socio‐économique actuel.
1 Localisation et contexte territorial
Le parc paysager de l’Emscher se situe le long de la rivière Emscher, au cœur du bassin industriel de la Ruhr. La Figure 1 localise la Région de la Ruhr (en rouge) dans le Land de Rhénanie du Nord ‐ Westphalie (en rose), en Allemagne (en gris).
Figure 1. Localisation générale
Source : www.wikipedia.org
Le réseau hydrographique de la région est constitué du Rhin, s’écoulant du Sud vers le Nord et de trois affluents : la Ruhr (au Sud), l’Emscher et le Lippe (au Nord). Le développement industriel s’étant concentré entre la Ruhr et l’Emscher (Région de la Ruhr), les principaux noyaux d’habitat s’y localisent en formant une grande conurbation de 5,3 millions d’habitants, constituée de 53 municipalités. La Figure 2 en localise les principales villes.
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Figure 2. Hydrologie et noyaux d'habitat de la Ruhr
Source : www.wikipedia.org
Au niveau de l’occupation du sol, 37 pourcents des quelques 4435 km² de la Région de la Ruhr sont urbanisés, 40 pourcents sont dédiés à l’agriculture et 17 pourcents sont recouverts de forêts. Les infrastructures de transports sont fortement développées. La région est parcourue par plusieurs axes autoroutiers importants, d’une longueur totale de 598 km (en jaune sur la Figure 3).
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Figure 3. Réseau autoroutier et aéroportuaire
Source : www.essen.de
Avec 70 gares ferroviaires, 5 gares de triage et une connexion au réseau européen des trains à grande vitesse (Figure 4) avec l’ICE (Deutsche Bahn), le réseau de chemins de fer régional est performant. Enfin, la Ruhr compte 272 kilomètres de voies navigables et accueille un des principaux ports intérieurs d’Europe à Duisburg. Enfin, n’oublions pas l’aéroport international de Dortmund, ainsi que ceux de Cologne et Düsseldorf situé à proximité de la Région.
Figure 4. Réseau TGV européen
Source : www.railteam.eu
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2 Historique de développement de la Région de la Ruhr
Jusqu’à la fin du 18ème siècle, la Ruhr est une région agricole. A cette époque s’ouvrent les premières mines de fer dans les environs d’Oberhausen. En 1857 les premiers puits de mines de charbon sont construits le long de la Ruhr. Rapidement le nombre de mines atteint les 300 unités et l’extraction se développe vers le Nord du bassin hydrologique, le long de l’Emscher. Cette progression s’accompagne du développement du chemin de fer et de la mise à gabarit des voies navigables (écluses sur la Ruhr, artificialisation des berges, etc.). Entre 1905 et 1957, la population croit fortement, passant de 3 millions d’individus à 6,2 millions. L’urbanisation est non‐régulée et les nouveaux noyaux d’habitats s’organisent autour des centres anciens ou à proximité immédiate des sites industriels. Les cités ouvrières sont construites par les groupes sidérurgiques occupant la région, tels Thyssen (marché du chemin de fer et de l’armement lourd), Krupp (fers plats, entre acier et produits finis) et Stinnes (aciers courants).
Figure 5. Illustrations de l'essor de la Ruhr
Source : http://germanhistorydocs.ghi‐dc.org et http://scienceblogs.com
Durant la seconde guerre mondiale, la Ruhr est le cœur de l’industrie militaire allemande. C’est pourquoi presqu’un tiers des infrastructures régionales seront bombardées. Quelques années après, en 1951, est créée la Commission Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA) permettant d’augmenter la collaboration des états et l’efficience du marché, mais surtout de permettre aux Alliés de contrôler les gisements de matières premières servant à l’armement et ainsi assurer la paix en Europe. A partir des années 60’s, s’opère le déclin de l’industrie minière et sidérurgique dans la région ; le nombre de mines passant de quelque 140 en 1957 à 7 en 2000 ; le nombre de mineurs diminuant de 400 000 unités.
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Le taux de chômage dans la Région de la Ruhr1 est d'environ 12,1 %, ce qui le place parmi les plus hauts taux des régions urbaines de l’Ouest de l’Allemagne. Ce taux est encore plus important dans les villes centrales de la Région : 14,3 % à Duisburg, 13,1 à Essen, …
Figure 7. Evolution du nombre de chômeurs
Source : www.metropoleruhr.de
Au niveau de la répartition de l’emploi par secteur d’activité, l’importance du secteur industriel est tombée de 30 % durant les trente dernières années, au profit du secteur des services (tableau ci‐dessous). C’est ainsi que 13 des 50 plus grandes compagnies allemandes sont basées dans la Région.
Tableau 2. Répartition de l'emploi par secteur
1970 2006 Secteur des services 40% 70% Secteur industriel 58% 28% Autre 2% 2%
Source : www.metropoleruhr.de
En termes de formation scolaire, le nombre d’étudiant est passé de 1500 en 1956 à 152 000 en 2006. La Région abrite de nombreux sites de formation : 13 universités (dont 8 facultés de sciences appliquées), 11 instituts et 1 école d’arts.
Au niveau du tourisme, la Région de la Ruhr a accueilli 3 millions de visiteurs en 2009, pour un total de 5,8 millions de nuitées.
1 En décembre 2009. Source : www.metropoleruhr.de
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ENJEUX RÉGIONAUX
A la fin des années 80’s, le déclin industriel a laissé ses empreintes dans toute la Région :
• d’importantes pertes d’emploi et du chômage ;
• de multiples friches industrielles dans les vallées de l’Emscher et de la Ruhr ;
• des cités industrielles vétustes ;
• de la pollution dans les sols, l’ai et les rivières (la rivière Emscher est un égout à ciel ouvert) ;
• des infrastructures industrielles obsolètes (pipelines, routes, voies ferrées, clôtures, …) ;
• une conurbation dense issue d’un étalement urbain non contrôlé ;
• une qualité de vie urbaine médiocre (fortes densités, peu d’espaces verts, pollutions, …) ;
• une image « noire » de la Ruhr.
Cette situation, confortée par un univers sociopolitique dominé par les grandes firmes industrielles et un manque de vision intercommunal au sein de la Région fait « fuir » les nouveaux investisseurs potentiels vers d’autres régions urbaines allemandes (Munich, Francfort ou Düsseldorf). Cependant la Région possède également quelques atouts majeurs. C’est ainsi que sa position stratégique à l’échelle européenne la place au centre de la « Banane Bleue » (Figure 8). A la charnière entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est, la Ruhr profite d’un réseau de communication et d’infrastructures routières très développé.
Figure 8. La Banane bleue
Source : http://lettres‐histoire.info
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Ajoutons qu’avec plus de 5 millions d’habitants dans la Région, une localisation au sein du Land concentrant 22 % du PIB allemand et 23 % de sa population, la conurbation offrait un important réservoir de main d’œuvre qualifiée dans une région historiquement et économiquement dynamique.
PRÉSENTATION DU PROJET
1 L’IBA Emscher Park
Le terme « Internationale Bauausstellung » (IBA), traduit littéralement par « Exposition internationale d’architecture », n’a rien d’une exposition classique : elle ne concerne pas des sites clos et ne constitue pas un événement éphémère. Les IBA intéressent un vaste territoire et s’attachent à lui apporter une valorisation durable par le biais de projets nombreux et divers qui contribuent à toutes les dimensions ‐ sociale, économique et environnementale ‐ du développement […]. L’IBA n’est ni une institution, ni une procédure. C’est un concept fédérateur autour d’une stratégie, qui se concrétise par la réalisation, dans un temps limité, de projets innovants et durables, à valeur exemplaire. (IAU îdF 2009). Ces expositions internationales proviennent d’une longue tradition allemande. Ainsi, dans les années 1920’s déjà, l’Allemagne organisait des expositions afin trouver de nouvelles solutions architecturales et urbanistiques en invitant des acteurs internationaux. La première IBA sensu stricto fut lancée en 1979 à Berlin et dura 8 ans. D’autres ont suivi : l’IBA Hambourg (2006‐2013), l’IBA Emscher Park (1989‐1999) ou encore celle de Saxe Anhalt (2000‐2010).
1.1 Acteurs
En 1988, le Land de Rhénanie du Nord‐Westphalie souhaite créer une IBA au sein du territoire de la Région de la Ruhr pour lancer des pistes de reconversion des sites industriels et du réseau hydrographique pollués. En mai de cette année, le Gouvernement mandate le Ministère du développement urbain, de l’habitat et des transports pour l’organisation de l’IBA Emscher Park. Ainsi, dès le départ, le projet est porté par trois hommes forts :
• Karl GANSER, professeur et haut fonctionnaire au Ministère de l’Urbanisme du Land ;
• Christoph ZOPEL, Ministre du développement urbain, de l’habitat et des transports du Land ;
• Johannes RAU, Ministre‐Président du Land de 1978 à 1998.
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Figure 9. Photographie des "pères" de l'IBA Emscher Park
Source : www.rethinkbe.com
Dans une interview2, Karl GANSER déclarait : « Nous avons remarqué que les les anciennes friches industrielles rachetées par le Fonds foncier régional (voir Les sources de financement de l’IBA Emscher Park, p.14) étaient difficiles à réhabiliter et à vendre, faute de demande. Par conséquent, la végétation est restée ou bien a poussé et personne n’y a touché. On pouvait en déduire que nul n’avait besoin de ces nombreux terrains pour construire des logements ou installer des entreprises. C’était tout simplement des délaissés urbains. Nous pouvions rendre à la nature – comme nous le disions alors – une quantité de friches industrielles ».
La préparation commence en juin avec un discours de l'administration à Recklinghausen. Il est convenu qu’un « memorandum » devra être élaboré avant la fin de l’année pour définir e contenu et l’organisation de l’IBA. Dix‐sept municipalités participent au projet à travers leur parlements locaux ; de même que le gouvernement de la Région de la Ruhr, diverses organisations syndicales et patronales, des sociétés privées (les grandes entreprises de la Ruhr et les propriétaires fonciers), des associations d’architectes et urbanistes ou encore des associations de sauvegarde du paysage.
1.2 Territoire de projet
L’IBA se concentre sur un territoire de 800 km², couvrant 17 municipalités et 2,2 millions d’habitants, soit 40 % de la population de la Région et un cinquième de son territoire (4435 km²). Le périmètre s’étend de Duisburg à Berkamen – soit une centaine de kilomètres de long – dans la vallée de la rivière Emscher.
2 Interview dirigée par Achim Dahlheimer (ministère de la Construction et des Transports de Rhénanie du Nord‐Westphalie) et publiée dans l’ouvrage «Visionen für das Ruhrgebiet IBA Emscher Park: Konzepte, Projekte, Dokumentation», Thomas Urban (éd.), Klartext, Essen, 2008. Source : www.projektion‐ruhr.com.
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Figure 10. Territoire de l'IBA Emscher Park
30 Km
Source : www.iba.nrw.de/iba
1.3 Fonctionnement de l’IBA
Définition de la mission de l’IBA Emcher Park : le Memorandum Pour constituer le Memorandum, trois groupes de travail sont constitués, selon autant de thématiques distinctes. Le groupe « territoires » est composé de personnalités des villes de Duisburg, Oberhausen, Bochum, Dortmund, Bottrop, Gelsenkirchen, Essen, Herne, Gladbeck, Herten, Recklinghausen, Castrop‐Rauxel, Waltrop ; du district de Recklinghausen ; de l'Association des Villes de Rhénanie‐du‐Nord Westphalie ; de l'Association Territoriale de la région de la Ruhr, des préfectures de Münster, Arnsberg et Düsseldorf ; ainsi que de l'Association pour le Paysage de la Westphalie‐Lippe et de la Société de Développement du Land de la Rhénanie du Nord‐Westphalie (IAU îdF 2010). Le groupe de travail « économie » est composé de personnalités des Chambres de Commerce et d'Industrie de Bochum, Dortmund, Duisburg‐Wesel‐Kleve zu Duisburg, d'Essen‐Mülheim a. d. Ruhr‐Oberhausen zu Essen et de Münster zu Gelsenkirchen, du Parlement Allemand de l'Industrie et du Commerce ; de la réunion de toutes les Chambres de Commerce et d'Industrie du Land Rhénanie du
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Nord‐Westphalie (RNW), des Chambres de Commerce de Dortmund, Düsseldorf et Münster, de la Fédération Centrale de l'Artisanat Allemand ; de la Chambre Ouest‐allemande de l'Artisanat, de la Confédération des Artisans du Land RNW ; du Groupement Economique de l'Industrie de la Construction du Land RNW ; d'Associations de l'Industrie du Bâtiment, d'Associations de l'Industrie du Bâtiment de Westphalie ; de la Fédération Centrale de l'Industrie du Bâtiment Allemand et de la Fédération Principale de l'Industrie de la Construction Allemande (IAU îdF 2010). Quant au groupe « architecture et aménagement », il rassemble des personnalités de la Chambre des Architectes de Rhénanie du Nord‐Westphalie, de l'Association des Architectes Allemands du Land RNW (groupe du district de la Ruhr), du Groupe Fédéral des Paysagistes Allemands, du Groupe Fédéral des Maîtres d'Ouvrage du Land RNW, du Groupement des Planificateurs de la Ville, de la Région et du Land, du Groupement des Architectes Indépendants Allemands, et de l'Association Allemande des Artisans de Rhénanie du Nord‐Westphalie (IAU îdF 2010). Les multiples suggestions de plusieurs rencontres sont inscrites dans le Memorandum. Parallèlement, des entretiens individuels sont menés avec des acteurs des grandes entreprises, des syndicats et des professionnels internationaux des domaines de l'architecture, de l'urbanisme, des sciences sociales et de l'écologie.
La gestion et la coordination : l’agence IBA Ltd. Enfin, pour donner l’impulsion nécessaire à mise en œuvre du programme, le Ministère du développement urbain s’engage politiquement à suivre ce mémorandum. Il crée une agence indépendante, IBA Ltd., qui implante ses quartiers à Gelsenkirchen, au centre de la vallée de l’Emscher. Il est alors décidé que l’IBA ne durera pas plus de 10 ans pour ne pas enliser la démarche dans le temps. L’équipe est composée de 30 personnes dirigées par Karl GANSER. L’équipe est scindée en deux départements : concertation – marketing et un service technique. Un chargé de mission est désigné pour chacune des 17 municipalités. La philosophie de l’IBA était de ne pas proposer des projets trop détaillés dès le départ. Ne pas afficher de plans d’aménagement, de budget, de délais,… Mais amener le discours et le partage d’idées entre tous les acteurs concernés pour finaliser un projet avant d’organiser un concours. K. GANSER déclarait avoir appris beaucoup des acteurs locaux sur les possibilités d’action en fonction de la localisation et du sujet des divers projets ; leur permettant d’être plus aboutis (choix des réaffections, apports artistiques et culturels, réutilisation des infrastructures existantes, …). Les missions de l’agence IBA Ltd. sont de quatre ordres :
• Accompagner les communautés locales et les maitres d’ouvrage privés dans la définition de leur projet, en organisant des groupes de travail et en y apportant son expertise;
• Assurer la médiatisation des projets et organiser les concours d’architecture;
• Assurer un suivi des projets tout en veillant au respect des critères de qualité définis;
• Aider les auteurs de projet à la recherche de financements divers.
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Les sources de financement de l’IBA Emscher Park Pour financer les missions de l’agence d’aménagement, le Land dégage un budget exceptionnel de 3 millions d’euros par an. Pour les projets sélectionnés, l’agence agit comme « une grande machine à détourner des subventions » comme le souligne K. GANSER. Deux institutions financeront ces projets :
• Le Land de Rhénanie du Nord‐Westphalie avec des subsides liés aux politiques de rénovation urbaine, de l’environnement, de l’emploi ou encore de la culture ;
• Les Fonds européens à travers les programmes URBA N, OBJECTIFS 2, JESSICA, etc.
Des partenariats entre les instances publiques et les entreprises privées sont engagés sur des projets de logements, de bureaux ou encore de commerces. Des imports financiers de mécènes contribuent également à financer des projets culturels et artistiques. Enfin le Grundstücksfond, le fond foncier régional créé en 1979 pour acheter, dépolluer et revendre les friches (financé à 50% par les Fonds européens et à 10% par le Land) permet l’acquisition aisée de terrains par les maitres d’ouvrage publics. C’est ainsi qu’un total de 5 milliards de Deutsche Marks sera finalement engagé dans l’IBA. Trois milliards proviendront de fonds publics, répartis comme ceci : 60 % du Land, 20 % de l’Union européenne et 20 % des municipalités. Les 2 autres milliards seront principalement investis par les grandes entreprises régionales. La Figure 11 illustre le fonctionnement général de la démarche IBA. Une commune (ou une autre instance publique, semi‐publique ou privée ; ou encore un partenariat) définit un projet en concertation avec différents acteurs avec l’aide de l’agence IBA Ltd. Cette dernière lance alors un concours international d’architecture pour réaliser le projet. Le projet est alors validé par un comité de direction. L’agence aide la maitrise d’ouvrage à obtenir des financements extérieurs.
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Figure 11. Schéma de fonctionnement général de la démarche IBA
Source : Agence d’urbanisme de Lyon, 2008.
Le Kommunalverband Ruhr (KVR) est une association des communes de la Ruhr qui a été mis sur pieds dans les années 1920’s (SVR à l’époque). A cette époque les communes s’étaient réunies afin de réaliser 7 « couloirs verts régionaux ». L’instance a été associée à la démarche IBA mais ne tenait pas un rôle prépondérant, bien que les ceintures vertes dont elle a la gestion soient intégrées dans le projet de l’Emscher Park.
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1.4 Objectifs et fiches projets
L’IBA Emscher Park s’engage à poursuivre 5 objectifs majeurs autour de la vallée de l’Emscher : réaliser un parc paysager, épurer l’Emscher et naturaliser ses berges, créer de l’emploi au sein du parc, créer de nouveaux quartiers de logement et enfin, réaffecter les bâtiments industriels en friche.
Figure 12. Cartographie générale des objectifs IBA
Source : www.iba.nrw.de/iba
L’aménagement du parc paysager de l’Emscher La réalisation d’un parc paysager sur les nombreuses friches industrielles, décharges et autres sols pollués, est l’idée à l’origine de la mise en place de l’IBA. Le masterplan présenté à l’issue de nombreuses concertations entre les acteurs locaux. Ainsi, sur les quelques 800 km² du territoire destiné à l’IBA, 320 km² (dont une grande partie traversée par les nombreuses infrastructures routières, électrique,…) ne devraient recevoir aucune nouvelle urbanisation pour permettre de créer un large parc à la fois présent entre les villes et dans les villes. Les actions envisagées interviennent à trois échelles distinctes. A l’échelle de la vallée de l’Emscher, il est envisagé de connecter tous les espaces verts (friches recolonisées, parcs locaux, etc.) afin de créer une trame verte continue (plus de 70 km) entre les villes industrielles. Ce parc devint la « colonne vertébrale » du redéveloppement régional et s’inscrit dans une logique de métropolisation. Il est aussi le support de multiples activités sportives et culturelles et permet aux habitants de retrouver un lien avec la nature.
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Des connexions locales sont réalisées avec les couloirs verts (Regionaler Grünzug) développés dans les années 1920’s par le Kommunalverband Ruhr (KVR). L’IBA en permet la revalorisation et la différenciation selon leur spécificité. Le KVR en supervise la réalisation en réalisant un plan cadre général alors que les municipalités traversées doivent concevoir des plans précis d’aménagement. Enfin ces plans s’intègrent au niveau local à travers la réalisation de projets ciblés. Sur 250 projets proposés, 120 seront sélectionnés lors de l’IBA et mis en œuvre. Ils sont de cinq types.
1. Des parcs paysagers autour de bâtiments industriels valorisés
Ces parcs prennent place sur d’anciennes friches industrielles. Tout en donnant la priorité à la recolonisation végétale de l’espace, les infrastructures industrielles sont conservées en l’étant, ou tout au mieux sécurisées. Cette démarche permet une flexibilité quant au développement futur : les bâtiments peuvent être reconvertis ou, si la pression foncière croit, les démolir pour réaliser de nouveaux quartiers. Huit parcs ont adoptés cette démarche, sur une superficie totale de 50 hectares.
Figure 13. Le parc paysager de Duisburg Nord : fiche descriptive et photographies
Source : Agence d’urbanisme de Lyon, 2009.
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Source : photographies personnelles
2. Des espaces verts au sein des nouveaux quartiers
La connexion aux parcs locaux intégrant les nouveaux développements urbains permet de les intégrer au parc régional. Le but étant de densifier les espaces verts au cœur des noyaux d’habitats. Vingt‐trois projets ont intégré un parc local dans leur conception, pour un total de 25 hectares.
3. La reconversion de sites en terrains agricoles
Cinq terrains en friche dont le niveau de pollution était faible ont été transformés en surface agricole et sylvicole.
4. Des « forêts industrielles »
Sur quatre sites fortement pollués, le développement d’une forêt a été encouragé. Cette initiative permet de renaturaliser le territoire sans devoir affronter de hautes exigences de sécurité vis‐à‐vis de la pollution de ces sols.
5. Des terrils réaménagés en « points de repère »
Par la mise en place d’un réseau de chemins et de structures artistiques, les terrils deviennent des aires de détente. Ces œuvres d’art deviennent des points de repères dans le grand paysage régional et
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s’inscrive dans une logique de « Land Art ». Une dizaine de site est concernée par ce type d’aménagement.
Figure 14. La pyramide de Bottrop en fête
Source : photographies personnelles
La restauration écologique de la rivière Emscher De 1910 aux années 1980’s, la rivière Emscher recueillit les eaux industrielles et usagées non‐traitées de la vallée. La rivière fut d’ailleurs transformée en canal et sécurisée par l’implantation de 700 kilomètres de clôtures. Les eaux usées n’étaient traitées qu’à la confluence de l’Emscher et du Rhin. Le travail de requalification de la rivière s’effectue selon 3 axes.
1. Création de nouvelles stations d’épuration dans la vallée de l’Emscher
Ces stations sont implantées de manière à épurer l’eau à différents endroits du bassin versant de l’Emscher. D’anciennes infrastructures sont également réutilisées.
2. Installation d’un système d’égouttage
Un réseau de 400 kilomètres d’égouts est programmé afin de stopper les rejets d’eaux usées directement dans la rivière. Ce programme s’étale sur 30 ans, vu l’importance des investissements. Par conséquent se projet devra être suivi après l’IBA.
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3. Renaturalisation des berges
Premièrement les eaux pluviales sont valorisées par la création de bassins d’infiltrations et de rétention, par le déblayement des filets de ruissellement et autres canaux de drainage. Ces techniques permettent de réalimenter les nappes d’eau et d’utiliser l’eau retenue pour l’irrigation estivale des espaces verts. Ensuite, un travail de renaturalisation des berges rend l’eau accessible à certains endroits tout en réinstallant un écosystème en lieu et place des berges canalisées et bétonnées. Ces trois axes sont financés selon les proportions suivantes : 30% pour l’épuration, 60% pour le réseau d’égouttage et le reste pour le réaménagement des berges. Une coopérative privée détenue à la fois par les municipalités et quelques grandes entreprises de la Ruhr, l’Emschergenossenschaft, gère la renaturalisation de la rivière. Des taxes sont perçues auprès des propriétaires et des entreprises pour collecter et épurer les eaux.
Figure 15. Renaturalisation de l'Emscher : fiche descriptive
Source : Agence d’urbanisme de Lyon, 2009.
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Travailler dans le parc Partant du constat que la vallée de l’Emscher ne souffrait pas d’un manque d’activités industrielles, ni de surfaces disponibles mais plutôt d’entreprises du secteur tertiaire, les acteurs de l’IBA ont désiré développer des parcs d’activité à haute qualité paysagère présentant une force d’attraction interrégionale. Connectés au parc de l’Emscher, la qualité architecturale et urbanistique des parcs d’activité est garantie par la sélection sous forme de concours de l’IBA, qui impose une mixité fonctionnelle, une mise en valeur du patrimoine existant, une connexion au réseau de transport en commun, etc. Au total 20 projets ont vu le jour, dont 17 nouveaux centres technologiques. La majorité d’entre eux a été réalisée grâce à un partenariat public‐privé. Soulignons Shell Solar qui a construit, dans une ancienne aciérie, l’usine de cellules photovoltaïques la plus grande et la plus moderne d’Europe à Gelsenkirchen. La ville s’est ensuite dotée d’un lotissement solaire, réalisant des suivis de consommation et premiers écobilans à partir de 2000. En 2002, c’était une douzaine d’entreprises de Gelsenkirchen qui travaillaient en lien avec l’énergie solaire.
Habiter dans le parc L’objectif était de renouveler le parc de logement du bassin hydrographique de l’Emscher afin de renverser l’évolution démographique de la Ruhr (voir Contexte socio‐économique de la Région de la Ruhr, p. 7). C’est ainsi que plusieurs programmes de revitalisation et de rénovation voient le jour. Trois milles appartements seront rénovés et six cités‐jardins modernisées (selon des directives du service des Monuments et Sites). Vingt‐et‐un nouveaux lotissements de 100 à 205 logements seront construits en suivant des principes environnementaux tels la gestion des eaux pluviales, l’économie d’énergie,… Pour un total de 2500 nouveaux logements.
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Figure 16. Le port de Duisburg : fiche descriptive
Source : Agence d’urbanisme de Lyon, 2009.
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Source : Agence d’urbanisme de Lyon, 2009.
La sauvegarde et la réaffectation du patrimoine industriel Echafaudages d’extraction, parcs miniers, hauts‐fourneaux, salles des machines, cokeries, gazomètres et nombreuses autres constructions semblables donnent son identité à la Ruhr (Agence d’urbanisme de Lyon, 2009). Dès le départ l’IBA s’appuie sur la « culture industrielle » comme marque de fabrique de la région. C’est pourquoi toutes les solutions pour réhabiliter les anciennes friches industrielles sont recherchées. Pour créer des lieux d’activité, des musées et autres installations de distraction, l’IBA fait appel à des artistes de renommée internationale. Le but de ces aménagements est de faire des symboles du déclin les images positives du nouvel avenir de la région. A cet égard, les concepts de « Land Art » ou « Culture industrielle » voient le jour. Quatre grandes infrastructures industrielles reçurent ce type de requalification : le gazomètre d’Oberhaussen devient un lieu d’exposition, la mine de Zollverein un centre de musées, la halle de Bochum une salle de spectacle et les hauts‐fourneaux de Duisburg un parc de loisirs.
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Figure 17. La mine de Zollverein : fiche descriptive et photographies
Source : Agence d’urbanisme de Lyon, 2009.
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Source : photographies personnelles
2 L’Emscherlandschaftpark Masterplan 2010
L’IBA Emscher Park ne devant durer que 10 ans, les acteurs ont tenu à assurer la continuité des deux premiers objectifs de l’IBA (voir Objectifs et fiches projets, p.16) : le développement du parc paysager et la renaturalsiation de l’Emscher. Pour ce faire, en 2005, les parlements locaux et régionaux ont mis sur place un nouveau masterplan, intitulé Emscherlandschaftspark Masterplan 2010(ELMP 2010).
1.1 Les acteurs
Cette fois se sont 20 municipalités, 7 intercommunales, l’Emschergenossenschaft, la Région de la Ruhr et le Land de Rhénanie du Nord‐Westphalie qui ont initié le projet. Le Kommunalverband Ruhr devient le Regionalverband Ruhr (RVR) et regroupe l’ensemble des 53 municipalités de la Région de la Ruhr. Il est chargé de piloter le Masterplan 2010 (ELMP 2010).
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1.2 Le projet
Après deux années de discussion, il a été décidé d’étendre le parc paysager de 320 à 457 kilomètres carrés. L’extension se réalise au Sud vers les friches de la vallée de la Ruhr et au Nord englobe les municipalités plus rurales du Nord‐Est de la Région.
Figure 18. Emscher Landschaftspark Masterplan 2010
Source : http://www.cabe.org.uk
Au niveau de l’épuration des eaux, la coopérative Emschergenossenschaft a présenté en 2006 le plan Emscher Future. Il permet de poursuivre les travaux d’assainissement des eaux en continuant l’installation d’égouts (170 sur 400 km ont été installés durant l’IBA ; la fin des travaux étant prévue pour 2027) et la requalification des abords en berges naturelles (20 km réalisés en 2010). La coopérative investit 4,4 milliards d’euros à cette fin. Ces travaux permettent également la dépollution d’une bande de terre de 23 km située entre l’Emscher et le canal Rhein‐Herne qui servira de support à de nouveaux quartiers d’habitation (Emschertal). Ces projets s’accompagnent d’une promotion proactive du parc et de la Région de la Ruhr. Quatre cent kilomètres d’itinéraires sont balisés, 230 spécifiquement pour les vélos. Vingt‐cinq routes à thème sont créées, dont la Route der Industrekultur praticable en voiture. Le développement des loisirs inclus également des sites de sport outdoor, 6 musées, un musée en plein air Land Art, et des événements culturels ponctuels (spectacles, concerts, mise en lumière,…). Enfin, des centres de loisirs privés s’implantent au sein du parc : Centr’O qui est un centre commercial et un parc d’attraction, Sea Living un musée de la vie marine et un complexe nautique, etc.
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Figure 19. Photographies de l'Emscher Landschaftspark
Source : photographies personnelles
1.3 Financements
Comme lors de l’IBA, les subsides provenant du Land et des Fonds européens sont très importants. Ils représentent presque 90 % de l’argent public injecté dans le parc. La maintenance est assurée à 50 % par le RVR ; chaque municipalité devant couvrir la moitié des frais de maintenance du parc sur son territoire.
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3 L’avenir : Concept Ruhr, Metropole Ruhr… Et Capitale européenne de la culture
Pour pérenniser la revalorisation environnementale de la Ruhr et positionner la Région sur la scène internationale, 35 villes représentant 4,8 millions d’habitants se sont regroupées autour du Concept Ruhr en 2007. Cinq objectifs stratégiques sont définis pour cadrer les politiques futures du développement territorial et de l’aménagement du territoire dans le Région. Tous les projets précités permirent à la Région de se renouveler et de se positionner par rapport aux autres grandes villes européennes. Actuellement la conurbation de la Ruhr tente de se positionner comme une grande métropole européenne. C’est pourquoi émerge le nom de Metropole Ruhr, concept s’appuyant sur le parc paysager comme élément fédérateur, l’industrie de la culture comme élément marketing et la tertiarisation de son économie comme moteur. Dans cette lignée, terminons par souligner que la Ruhr est devenue Capitale européenne de la culture en 2010, soit 20 ans après les premiers travaux de reconversion du bassin industriel déclinant.
CRITIQUE DU PROJET
Après un investissement de 5 milliards de Deutsche Mark, 10 ans d’effort, quelque 10 000 entretiens personnels et 120 projets réalisés, le bilan de l’IBA Emscher Park et des programmes suivants reste en demi‐teinte. Au niveau des points positifs, il est indéniable que l’exposition a permis de changer la qualité de vie de la vallée de l’Emscher. Elle a ouvert la voie à de nouvelles pratiques qui étaient impensables à l’époque de sa mise en œuvre. Elle a montré qu’il était possible de fédérer de nombreux acteurs autour d’une problématique globale pour trouver des solutions. C’est aussi dans ce cadre que les communautés locales sont associées pour faire du développement territorial (KVR, RVR, puis récemment Metropole Ruhr). Elle a également :
• permis la régénération et la renaturalisation d’une rivière autant polluée qu’un égout,
• transformé des sites industriels en un parc régional structurant la conurbation ;
• créé de nouveaux pôles de loisirs, de nouveaux quartiers résidentiels et des parcs d’activité économique durables ;
• tourné l’économie industrielle vers une économie de service (voir Contexte socio‐économique de la Région de la Ruhr, p. 7) ;
• changé l’image péjorative d’infrastructures industrielles en hauts lieux de la culture ;
• permis d’inverser la tendance décroissante du volume de population (voir Contexte socio‐économique de la Région de la Ruhr, p. 7) ;
• elle a unifié les habitants de la Ruhr autour d’une identité culturelle et industrielle commune ;
• elle a initié une démarche de redéveloppement territorial à travers la reconversion industrielle poursuivi dans les programmes suivants (ELMP 2010, Concept Ruhr, etc.).
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Tout cela en recherchant continuellement une excellence architecturale, environnementale et sociale. L’IBA a mis en œuvre une illustration du développement durable quelques années à peine après la publication de son concept dans le Rapport Brundtland, en 1987. Cependant, plusieurs points sont critiquables :
• si le parc paysager connecte les pôles de vie, la transformation des centres‐villes ne s’est pas réalisée ;
• le développement d’une mobilité alternative à la voiture n’a pas été prise en compte ;
• la gestion et la pérennité des institutions socioculturelles créées dans les bâtiments réhabilités n’a pas été intégrée au projet : des fonds ont été mobilisés pour la réalisation des projets, mais pas pour en assurer le fonctionnement (ex : la salle de spectacle du gazomètre d’Oberhausen n’est pas rentable) ;
• la prise en compte des populations défavorisées n’a pas été réelle (ex : la réhabilitation d’un quartier de logements ouvrier habité à plus de 95% par des Turcs, a chasse un grand nombre d’entre eux);
• les partenariats public‐privé n’ont pas toujours été réussi ; ainsi le Centr’O témoigne de cette difficulté: ce centre commercial (le plus grand d’Europe avec 200 boutiques) est construit avec des principes d’urbanisme à l’américaine, loin de tous les principes de l’IBA (aucun recyclage de site industriel, pas de principe de qualité ni de développement durable, …);
• aucune mesure du risque lié au degré de dépollution (dépendant de l’affectation future des friches) n’a été publiée;
• la construction de nouveaux logements au milieu du parc (sur d’anciennes friches) accentue l’étalement urbain et il en va de même pour les nouvelles activités économiques ;
• aucune étude sur l’impact socio‐économique du projet n’a été réalisée, ne permettant pas de faire un bilan « objectif » de la démarche IBA et du programme ELMP 2010 en cours. Parallèlement le chômage n’a pas diminué (voir Contexte socio‐économique de la Région de la Ruhr, p. 7).
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BIBLIOGRAPHIE
Sources papiers AGENCE D’URBANISME DE LYON, 2008. L’IBA Emscher Park une démarche innovante de réhabilitation industrielle et urbaine, Recherche et prospective. AGENCE D’URBANISME DE LYON, 2009. Emscher Park, source d’inspiration pour un projet métropolitain Lyon ‐ Saint‐Etienne?,Compte rendu. BOTHMANN F. & AUERS S., 2009. The New Emscher Valley ‐ Reshaping an urban Landscape creates regional Identity, Real Corp (RVR). INSTITUT D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME ILE DE FRANCE (IAU ÎDF), 2009. Initier des projets métropolitains : l’IBA, une pratique féconde, Note rapide. Territoires n°478, Juin 2009. INSTITUT D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME ILE DE FRANCE (IAU ÎDF), 2010. Exposition internationale d’architecture et d’urbanisme Emscher‐Park, Laboratoire pour le futur des anciennes régions industrielles ‐ Mémorandum sur le contenu et l’organisation. LEFÈVRE P., 1999. L’art du paysage à Emscher Park – Génie hydraulique et ingénierie culturelle. Les annales de la recherche urbaine n°85 : Paysages en ville, Janvier 2000. PROJEKT RUHR GMBH, 2005. Masterplan Emscher Landschaftspark 2010, Essen. PROJEKT RUHR GMBH, 2008. IBA Emscher Park – Un laboratoire urbain, Dossier de presse. Cité de l’architecture & du patrimoine. SELTMANN G., 2007. Renaissance of an Industrial Region: « Internationale Bauausstellung Emscher Park » ‐ Achievements and future model for others. GseProjekte. Office for Regional Development.
Sources internet ALLER SUFFIT (http://www.allersuffit.net/IBA/LeParcPaysagerDeLEmscher ) CABE (http://www.cabe.org.uk) CAPITALE DE LA CULTURE 2010 (http://www.essen‐fuer‐das‐ruhrgebiet.ruhr2010.de/home.html) EUROPEAN ROUTE OF INDUSTRIAL HERITAGE (http://www.erih.net)
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ENCYCLOPÉDIE WIKIPEDIA (http://www.wikipedia.org) EXPOSITION « PROJEKTION RUHR » (http://www.projektion‐ruhr.com) GERMAN HISTORY DOCS (http://germanhistorydocs.ghi‐dc.org) GOUVERNEMENT DU DISTRICT DE MÜNSTER (http://www.bezreg‐muenster.nrw.de) IBA EMSCHER PARK (http://www.iba.nrw.de/main.htm) LETTRES‐HISTOIRES (http://lettres‐histoire.info) METROPOLE RUHR (http://www.metropoleruhr.de) RAIL TEAM (http://www.railteam.eu) RETHINKBE (http://www.rethinkbe.com) SCIENCE BLOGS (http://scienceblogs.com) TECHNISCHE UNIVERSITÄT DRESDE (http://www.tu‐dresden.de) VILLE D’ESSEN (http://www.essen.de)
Visite de terrain Visite de terrain le 7 août 2010.
Personnes de contact Monsieur Frank BOTHMANN, employé au Regionalverband Ruhr (RVR) est venu réaliser une conférence sur le projet Emscher Landschaftspark Masterplan 2010 en mars 2010 à l’Université de Liège. Nous avons sollicité de sa part d’autres informations par e‐mail. Aucune réponse ne nous a été fournie jusqu’à présent.
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