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EMS Le Phare-Elim
1990-2010
20 ans d’activité
L’histoire du Phare-Elim
Vingt ans de vie, 20 ans d’évolution… Cette histoire
est en réalité bien plus ancienne. Je vous invite à la
découvrir.
Nous l’aborderons par un découpage des différentes
époques qui ont marqué son évolution, de 1900 à nos
jours, pour vous permettre ainsi de poser quelques
repères sur cette institution.
Didier Bourqui
Directeur
juin 2010
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1904 Ŕ 1933 Les prémices de cette histoire sont en premier lieu
liées à la Mission de l’Armée du Salut qui est de
venir en aide aux plus démunis. Elles sont donc
bien plus lointaines que les vingt ans que nous
fêtons cette année, puisqu’elles remontent au début
des années 1900.
En effet, tout commence à Vevey, en mars 1904. Les textes de
l’époque nous rapportent que :
« Une nouvelle maison, fraîchement construite, accueille dix places
pour des jeunes filles. Elle s’appelle « La Bergère » et compte sur
l’enseignement de la Parole de Dieu, le travail régulier et bien
ordonné pour réformer le caractère et donner de nouvelles habitudes
à celles qui viennent chercher auprès des salutistes l’aide qui leur
est nécessaire. »
Cet article, tiré des archives, démontre bien les valeurs émises en ces
temps…
Par la suite, la maison étant devenue trop petite, ses occupantes ont
déménagé le 2 mai 1907 dans une nouvelle bâtisse, toujours située
à Vevey. Cette nouvelle maison prit alors comme nom « Le Phare » et
la mission d’accompagnement de jeunes filles se poursuivit ainsi
jusqu’en 1933 dans cette même ville.
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1933 Ŕ 1964 En 1933, un nouveau déménagement s’effectue et
cette fois-ci l’Institut de jeunes filles à l’enseigne
du Phare-Elim s’établit à La Tour-de-Peilz, dans le
bâtiment que nous connaissons et que nous
occupons aujourd’hui.
Jusqu’en 1964, Le Phare hébergeait
ainsi bon nombre de jeunes filles,
issues de milieux souvent défavorisés,
qui pouvaient y trouver un lieu pour :
« …s’adapter à un rythme de vie qui
leur permette de prendre dans la
société une place appropriée. » et
« …d’accepter des principes chrétiens et
de trouver le sentiment de leur
dignité. »
Plus concrètement, une possibilité leur était donnée d’effectuer une
formation dans le domaine de la blanchisserie et du traitement du
linge. Cet accompagnement s’est poursuivi jusqu’au milieu des
années soixante, période de transition, pendant laquelle l’Armée du
Salut a choisi une autre option pour cette maison : celle de
l’hébergement de dames âgées.
Ce changement est loin d’être
un hasard. Il s’effectue dans
un moment charnière qui
correspond aux effets de la
mise en place d’une nouvelle
politique en faveur de la
jeunesse.
De ce fait, différentes écoles plus spécialisées, et donc plus à même de
s’occuper des problèmes des jeunes, ont vu le jour. Ces nouvelles
structures établies et financées par l’Etat ont fait que l’Armée du
Salut s’est logiquement retirée de cette mission.
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1964 Ŕ 1990 Cette nouvelle orientation d’hébergement d’une
population âgée correspondait au souhait d’un
couple de commissaires de l’Armée du Salut :
« Créer un home salutiste pour y accueillir des
dames âgées, seules, éprouvant de la difficulté à
s’assumer et nécessitant un soutien et un
encadrement sécuritaire et chrétien ». Dès lors, Le
Phare-Elim offrait le logement, un soutien
relationnel et spirituel et la pension. Des soins ne
pouvaient y être dispensés, de par le manque de
structure adaptée et de personnel spécialisé.
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De la maison de retraite pour dames âgées à l’Etablissement médico-
social… ou l’aboutissement de décisions politiques, leur application,
leur idéologie.
Voici un regard sur le passé politique qui a, par ses différentes
étapes, marqué la prise en charge de la vieillesse.
Ces étapes pourraient s’articuler et se nommer ainsi :
Le temps de La vieillesse invisible
Dans les premières décennies du XXème siècle où la misère et le
chômage étaient latents, les problèmes des « vieux » étaient
confondus avec ceux des autres générations. Durant les deux
guerres qui marquèrent cette époque, ils ont été sollicités, tout
comme les femmes, pour les travaux de maison, de campagne, de
maintien des activités de production puisque les hommes étaient
mobilisés. Mais, dès les conflits terminés, ils ont été recalés… Cet
état de la vieillesse pourrait s’intituler celui de la « Vieillesse
invisible ».
La vieillesse identifiée
En Suisse, et dans le canton de Vaud, vers la fin du XIXème siècle,
le souci de l’Etat s’est tourné vers les problèmes naissants de
politique sociale. C’est à ce moment- là qu’a été élaboré le premier
projet d’une assurance vieillesse et survivants sur le plan fédéral par
l’homme d’Etat Louis Ruchonnet, alors président de la
Confédération. Il en fut donc l’instigateur. L’aboutissement en fut
la loi AVS qui fut soumise au peuple le 6 juillet 1947 et qui entra
en vigueur le 1er janvier 1948.
Dès lors, avec l’avènement de l’AVS, les vieux deviennent des
« retraités ». Ils constituent un ensemble identifiable à partir de leur
âge biologique et d’un statut commun d’inactivité rémunérée.
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La vieillesse médicalisée
Dès les années soixante, au niveau politique toujours, le processus
« de problématisation » de la vieillesse a pris une tournure à
dominante médicale : la vieillesse est quasiment assimilée à une
maladie, et la solitude est devenue un symptôme relevant de
l’établissement médico-social. C’est l’étape que l’on pourrait appeler
de la « vieillesse médicalisée ». Dans le Canton de Vaud, la politique
sociale prend forme avec l’extension des institutions au service des
personnes âgées, parallèlement à la création et au financement des
établissements médico-sociaux.
De pair, avec la notion d’investissement pour créer des lits destinés
aux vieillards dépendants, toute une « mentalité sociale », une
idéologie s’est ainsi développée. Le placement du vieillard dépendant
est la meilleure des solutions, ces nouveaux établissements
aseptisés, non plus asiles mais établissements médico-sociaux, sont
définis à l’époque comme des lieux dignes, adaptés, pour vivre sa
vieillesse confortablement, en sécurité. Ces définitions, qu’il faut
replacer dans le contexte de l’époque, peuvent nous sembler
aujourd’hui quelque peu négative, alors que dans ces années-là elles
représentaient un certain idéal.
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1990 Ŕ 2010 Le Phare-Elim, Etablissement médico-social
Le Phare-Elim n’a pas échappé à cette évolution et a
dû, pour assurer la pérennité de son mandat, se
conformer aux nouvelles dispositions et directives
cantonales.
La réflexion de l’Armée du Salut de poursuivre cette mission auprès
des personnes âgées s’est effectuée sous l’impulsion de la responsable
des Œuvres Sociales de l’Armée du Salut de l’époque, préoccupée par
le fait qu’il n’existait alors que peu ou pas de maison pour recevoir
les officiers retraités, malades. Ainsi : « …pourrait-on envisager la
construction d’une aile médicalisée pour 10 lits environ dans le parc
à côté du jardin potager ?». Cette réflexion s’est poursuivie,
aboutissant sur un projet d’extension du Phare-Elim par
l’édification d’une aile médicalisée, avec du personnel pouvant offrir
des soins.
C’est ainsi que, le 30 mars 1990, après deux ans de travaux,
l’inauguration de cette nouvelle structure eut lieu.
A l’ouverture, 40 pensionnaires peuvent être accueillis dans ce
nouveau bâtiment ; 26 lits «C » pour des personnes nécessitant des
soins infirmiers et 14 lits « D » pour celles plus indépendantes,
ayant besoin d’un accompagnement social et hôtelier, mais ne
nécessitant pas de soins.
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Définition du Phare-Elim
Lors de cette inauguration, le Chef de l’Armée du Salut en Suisse,
Le commissaire Huguenin retraçait pour le grand public la
définition du « Phare-Elim ». D’où vient ce nom ? Quelles en sont les
origines ? En voici l’histoire, telle qu’il l’a rapportée :
« Elim, c’est le premier endroit où le peuple d’Israël a trouvé de l’eau fraîche après sa sortie d’Egypte. Quel soulagement ! Douze sources d’eau et septante palmiers. Quel rafraîchissement ! Il me semble que cette maison Ŕ une fois de plus Ŕ porte bien son nom : au soir de la vie, les pensionnaires trouveront ici une « eau fraîche » qui leur fera du bien et une ombre bienfaisante contre les brûlures de la vie… Douze sources d’eau, une pour chaque mois de l’année, une aide et un soulagement continuels… que cela puisse être une réalité pour chacun ici. Mais il s’agit aussi d’un Phare, c'est-à-dire d’une lumière dans la nuit, lumière qui rassure au milieu des obstacles et des dangers de la « navigation ». Les paroles du vieux cantique me viennent à l’esprit. « Comme un phare sur la plage, perçant l’ombre de la nuit, l’amour de Dieu dans l’orage, cherche l’homme et le conduit... C’est mon vœu pour les pensionnaires et les employés de cette maison : que l’amour de Dieu règne ici sans cesse, source d’eau rafraîchissante, lumière bienfaisante, oasis pour les voyageurs fatigués et blessés. »
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Evolution et développement
Ainsi, depuis 1990, la mission du Phare-Elim a évolué en fonction
des besoins avérés de la population vieillissante et en partenariat
avec les instances publiques reconnues.
En parallèle, la politique pour la mise en œuvre des soins à domicile
déploie tous ses effets et favorise le maintien chez soi, grâce à un
encadrement plus soutenu. Elle a pour conséquence heureuse de
retarder le placement en EMS. Mais, cette conséquence fait aussi
que, des personnes qui ont pu en bénéficier, recourent à
l’hébergement médico-social plus tard, en se trouvant dans une
situation de dépendance un tant soit peu plus importante liée à des
problèmes de santé.
L’idéologie des années soixante déclinée plus haut, qui prônait la
solution d’hébergement en établissement médico-social aseptisé
plutôt qu’à celle d’asile, a manifestement et heureusement évolué
elle aussi. Cette vision qui préconisait en premier lieu soins, sécurité
et confort a clairement intégré depuis la notion de lieu de vie.
L’EMS actuel est maintenant reconnu comme tel.
Dans cette évolution et ses
développements, Le Phare-
Elim a privilégié par-dessus
tout le maintien des valeurs
essentielles et communes :
respect, dignité, liberté… et
d’autres encore. Ces valeurs
sont définies dans la Charte
et les valeurs chrétiennes de
l’Armée du Salut, dans la charte éthique de l’Association vaudoise
des EMS (AVDEMS). Une brochure intitulée « L’essentiel sur les
droits des patients », élaborée par le Service de la Santé publique du
Canton de Vaud, récapitule aussi les droits de chacun en matière de
soins et d’éléments à respecter dans tout établissement.
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Grâce à une équipe dynamique et motivée, durant toutes ces
années, Le Phare-Elim a conduit divers projets :
- Afin d’améliorer les prestations offertes aux résidents, plusieurs
améliorations dans l’aménagement des locaux ont été effectuées
à la fin des années 90 : nouvelle cafétéria dotée d’une décoration
attrayante, salle à manger agrandie, rénovation de la cuisine.
- Le Phare-Elim s’est engagé très tôt dans la mise en place d’un
système qualité et obtenu sa certification spécifique EMS ISO
9001 en juin 2001.
- Très sensible à la qualité de vie et à l’importance de la période de
la fin de vie, tout le personnel représentant l’ensemble des
métiers occupés au sein de l’institution a participé au
programme cantonal de soins palliatifs mis en place par le
« Collège international pour l’évolution des pratiques de soins »,
démontrant ainsi l’importance du travail interdisciplinaire et
son application.
- Penser à la qualité de vie de nos aînés est certes important,
mais se soucier du monde que nous laisserons aux générations
futures l’est tout autant : Un souci constant de protection de
l’environnement, conjugué avec celui lié aux économies
d’énergie, a permis l’obtention du label « Energho » attestant
ainsi la concrétisation de cette démarche.
- Le concept hôtelier a été revu dans son ensemble, reconnu par
l’attribution du label « Fourchette verte seniors » pour ce qui est
de l’alimentation.
En parallèle, une étude visant à combler les déficits
alimentaires fréquents chez la personne âgée a été conduite,
aboutissant à un concept spécifique et appliqué.
- Bien d’autres développements encore pourraient être cités,
sachant que, le fil conducteur dans tous ces projets, ce qui les
soutient, ce sont les valeurs essentielles et communes définies
plus haut.
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2010 et après... L’infrastructure, les prestations
Pour répondre au mieux aux besoins futurs, nous
ne devons jamais perdre de vue la vision que nous
souhaitons promouvoir.
Vingt ans pour l’être humain, c’est la jeunesse ! Pour un bâtiment
c’est le temps des rénovations et des améliorations.
De nouveaux besoins nous incitent à revoir nos prestations
d’hébergement et à planifier les développements futurs :
Chambres à un lit, offres hôtelières supplémentaires, accès internet,
jacuzzi pour la détente et le confort, tels sont quelques exemples des
besoins d’aujourd’hui et de demain auxquels nous nous devrons de
répondre.
Les moyens
Un projet de rénovation est à l’étude. Ce projet devrait nous permettre
d’identifier les surfaces à disposition et encore inexploitées pour les
mettre au profit des besoins futurs. Partie ancienne du bâtiment,
combles, etc. Autant d’endroits que nous pourrions mieux utiliser.
Les ressources en personnel
Pour ce qui est des ressources en personnel, de nouveaux métiers
sont à intégrer : Assistant(e) en soins et santé communautaire,
Assistant(e) socio-éducatif, Gestionnaire en intendance. C’est pour
nous ainsi une opportunité de redynamiser notre organisation et de
composer « Les équipes de demain ».
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Mais par-dessus tout, le respect
Chaque être humain est unique, a droit au respect profond et
authentique de ce qu’il est, de ce qu’il souhaite.
Nous avons la volonté de faire de notre institution un lieu de vie
agréable, au plus proche des souhaits de nos résidents. Ce postulat
est émis pour que chacun se sente à l’aise, chez lui, malgré la
maladie et les pertes successives engendrées par l’étape difficile qui
est celle de l’entrée en EMS.
Mais… dans toutes ces étapes, dans tous ces projets, ce qui nous
tient particulièrement à cœur, ce sont les valeurs essentielles qui
s’articulent principalement autour du respect, du bien être des
personnes qui nous sont confiées. Respect de la personne, respect de
ses droits, de ses choix, de ses croyances et de ses différences.
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