Le Livre des morts des occidentauxby Jean Prieur

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Le Livre des morts des occidentaux by Jean PrieurReview by: Louis-Vincent ThomasArchives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 52.2 (Oct. - Dec., 1981), pp. 278-279Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30115989 .

Accessed: 18/06/2014 17:22

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

c'est ici l'inverse. Autre diff6rence : presenter le Vatican, c'est expliquer ses rouages et s'installer dans l'actualit6, tandis que le Pape, c'est la papaut6, autrement dit vingt sibcles d'histoire.

Malgr6 l'apparence, on prbfbrera ce petit Que sais-je ? plus substantiel, plus dense, au livre plus massif et mieux habill6 paru simul- tan6ment avec un titre dans le vent sans pourtant &tre une pure redondance.

A ce genre d'ouvrages, on demande d'&tre exacts et informis; on leur pardonne d'8tre de surcroit peu ou prou apolog6tiques comme on passe sur les tics litt6raires d'un 6crivain qui a quelque chose 5 dire. Tout de meme, j'ai but6 en lisant ces titres donnis comme allant de soi : < La diplomatie pontificale : Dieu ou la libert6 > (Le Pape) et < Les Papes en notre temps, ou Dieu et la libert6 > (Un pape pour quoi faire ?). Je ne dis pas non, i condition qu'on nous explique par quelles voies et i quel prix cette devise mennaisienne s'est un jour r6veill6e romaine apris la longue nuit glaciale du Syllabus. Je m'obstine a y voir un ph~nomhne c16, ni simple ni trans- parent.

Emile Poulat.

52.501 POUVOIRS.

Les Regimes islamiques. Paris, P.U.F., Pouvoirs, no 12, 1980, 207 p. (Num6ro sp6cial).

Ce num6ro sp6cial de la revue < d'6tudes constitutionnelles et politiques >> (publi6e avec le concours du C.N.R.S.) m6rite une attention particulibre de la part des chercheurs en sciences sociales des religions. On y trouve en effet, sous la plume d'une douzaine de contributeurs, une approche 5 la fois de d6tail ou de cas et une approche globale et doctrinale des multiples facettes de l'6volution r6cente entre < politique et religion >> dans le monde musulman.

En effet, dans une premiere partie intitul6e < Etudes >, est pos6 le cadre th6orique propre a l'islam des rapports du politique avec le religieux. < Pouvoir et Etat dans l'islam a (I.W. Zartman), <<Structure de la pens6e politique islamique classique > (Y. Ben Achour) aminent inivitablement i des inter- rogations sur les combinaisons entre th6orie et pratique : depuis la th6orie inexistante jusqu'5 la pratique 6rigde en th6orie, en passant par tous les 6carts et les distorsions entre les deux sans oublier les th6ories mul- tiples et les pratiques unifi6es. Mais se pen- cher sur la doctrine conduit aussi et surtout 5 se pencher sur les docteurs; on signalera a ce propos l'int6ressant article de P. Nwyia

qui s'interroge sur < L'appareil de I'islam >, interrogation qui devrait, a notre sens, sus- citer bien des recherches (on en voit d6j5 le d6but).

Citons encore, dans cette premiere partie, < L'influence de l'Occident sur les soci6t6s musulmanes > dans le cas de < l'espace arabe > (O. Carr6), les < R6f6rences 5 l'islam dans le droit public positif en pays arabesa (J.F. Ryckx et G. Blanchi), la question g6n6- rale souvent pos6e de < Islam, facteur de conservatisme ou de progris ? > (M. Rodin- son) ou celles, plus particulibres, sur < Les partis dans le monde musulman > (P. Rondot) et < Les minorit6s musulmanes et le pouvoira (V. Monteil).

La deuxibme partie, intitul6e <oNotes>a>. rassemble, outre des < El6ments d'une analyse de la pens6e islamique actuelle >, une s6rie d'6tudes de cas consacr6s i diff6rents pays et r6gimes politiques, depuis l'Alg6rie (H. San- son), l'Iran (A. Chenal, A. Brahim, P. Goudy, P. Moussi), l'Arabie Saoudite (G. Salam6), la Lybie (H. Bleuchot et T. Monastiri), la Turquie (L. Bazin), le S6n6gal (G. Nicolas) et I'Indon6sie (D. Lombard), analyses de cas assez brbves mais qui permettent, dans le concret, d'avoir un panorama des impacts politiques et id6ologiques de l'islam au niveau des pouvoirs nationaux. Rares bibliographies et notes.

Constant Hambs.

52.502 PRIEUR (Jean). Le Livre des morts des occidentaux. Paris, Laffont, 1981, 217 p.

Ce texte a d'illustres pr6d6cesseurs : Le livre des Morts tibitains (Paris, Le Courrier du Livre, 1980), Le livre des Morts igyptiens (dont le vrai titre 6tait < Les incantations de la Sortie vers la Lumire >. Paris, Ed. du Cerf, 1980), Le livre des Morts maya (Paris, Laffont, 1978), tandis qu'un jeune auteur met la dernibre main au Livre des Morts frangais.

J.P., dont c'est la onzibme publication, d6clare dans son prologue les intentions du pr6sent ouvrage : < Un livre des Morts est 5 la fois un recueil de mantras, de paroles sacr6es, et un fil conducteur pour les pre- mibres zones de l'Au-delh. Le plus connu, le plus complet, le plus ancien de ces vademe- cum est le Livre des Morts igyptiens, livre qui, pour employer ses propres termes, r6vble le secret des Demeures myst6rieuses et sert de guide d'initiation aux arcanes du monde inf6rieur >.

Livre de la Parole, car la parole est d'Esprit. Livre de la R6v6lation, dont il faut retrouver le Sens et l'Unit6 perdue. Livre des

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BULLETIN DES OUVRAGES

Portes < puisqu'il y a de l'autre c6t6 tant de seuils 5 franchir, tant de clefs i poss6der, tant de demeures i connaitre. Livre de la Sortie vers la Lumibre, ou Livre-liturgie, que nous devons lire sans h&te dis ce jour et qu'on lira lors de notre mort. Livre de la Vie et de l'Esp6rance qui contient (<pour aujourd'hui un art de vivre; pour demain (et ce demain peut &tre fort lointain) un art de mourir; et pour aprbs-demain un art de survivre >. Tout cela revient au mime autant d'expressions qui n'6puisent pas la port6e de ce trbs beau texte mystique articul6 en douze portes; celles de la Terre, de l'Ombre, du Matin, puis la porte immense, celle des Limbes, de l'abime, de la mer, enfin la porte 6troite, celle du soir, des myriades, des dieux, pour s'achever sur la Porte de Dieu.

L'homme d'Occident ne se sentira plus d6muni devant la mort pense J.P. car il dis- pose d6sormais et grice t lui des textes et invocations qui assisteront le d6funt dans son agonie et dans son long voyage, qui permet- tront au ressuscit6 qui se dirige vers l'Au-delh << de reconnaitre les gardiens des seuils, de discerner les entit6s favorables et les entitis hostiles >>, de s'avancer de sphere en sphere vers le Dieu Supreme, Esprit, Lumibre, Amour.

Ce livre ne convainc que les mystiques et tous ceux qui croient en l'Au-delh, 5 la valeur des Signes, au prestige du Sens et de l'Esprit.

Les textes sont souvent tris beaux et m6riteraient une longue analyse. Mais trop d6marqu6s des systimes de sagesse extra- occidentaux, non d6nu6s de syncr6tisme, conviennent-ils vraiment t notre 6poque? Suffiront-ils h ncs contemporains pour 6chap- per h I'angoisse du mal vivre et surtout du mal mourir ? On peut aussi se demander ce que Hugo, Baudelaire, Novalis, Lamartine viennent faire dans ce concert ang6lique. Je sais bien que l'6poque est friande de bricola- ges mystico-cecum6niques mais quand mime.

Enfin, I'immortalit6 qu'on nous promet est aux antipodes de l'a-mortalit6 vers laquelle tendent beaucoup d'hommes et de femmes d'aujourd'hui. A tort, sans doute, dira l'au- teur. F6licitons n6anmoins J.P. de sa coura- geuse entreprise qui ne saurait laisser indiff6- rent, mime le plus parfait agnostique.

Louis-Vincent Thomas.

52.503 RAJSFUS (Maurice). Des Juifs dans la collaboration. L'U.G.I.F. (1941-1944). Paris, E.D.I., 1980, 406 p. (Pr6f. de P. Vidal-Naquet).

Ce livre, qui a d6ji fait beaucoup de bruit, soulkve en effet une question 6pineuse l'organisation, sous l'6gide du gouvernement de Vichy avec son Commissariat G6n6ral aux Questions juives, et bien entendu des occu- pants allemands, d'un service de < bienfai- sance >, destin6 5 rassembler toutes les organisations juives dissoutes d'autorit6. Ce service, l'Union G6n6rale des Juifs de France (U.G.I.F.), Judenrat 5 la frangaise, se chargea en zone nord surtout, mais 6galement en zone sud, de recenser les Juifs, de les taxer lourde- ment, de rassembler des enfants i d6couvert (donc promis i la d6portation), prodiguant aussi des paroles anesth6siantes et rassurantes i l'6poque oii les pires 6v6nements se pr6- parent (que I'U.G.I.F., par ses fonctions, ne pouvait ignorer).

L'auteur, journaliste et non pas historien de m6tier, de surcroit passionni (on le com- prend, il a perdu ses plus proches dans le g6nocide nazi) n'a peut-8tre pas tout le savoir faire indispensable pour dominer en toute objectivit6 et de la manibre la plus efficace la matibre qu'il a trouv6e dans les archives et dans les t6moignages (mais on ne lui a pas toujours partout facilit6 la tache); toute- fois il d6montre avec suffisamment de preuves i l'appui, qu'une partie de la < bonne > bour- geoisie juive, notamment celle de plus ou moins ancienne origine frangaise, a Et6 quel- que peu vichyste en 1940-42, qu'elle a d'abord cru que sa fid61it6 i la France la pr6serverait du sort r6serv6 aux < m6thques > d'Europe de l'Est. Mais pire encore, certains notables, au d6but avec une totale inconscience probable- ment, ensuite en croyant sauver ainsi leurs proches et eux-m~mes, se sont engag6s sur la pente de la collaboration qui, pour &tre en grande partie bureaucratique, n'en a pas moins facilit6 la ttche des nazis pr6parant le rep0rage et le rabattage des Juifs en vue de la d6portation, sans mettre pour autant i I'abri les bureaucrates autoritaires et paterna- listes de I'U.G.I.F. Aveuglement volontaire ou non ? Li n'est pas tout a fait la question; ce qui est certain c'est I'effet catastrophique, et M.R. le d6montre amplement. Que I'U.G.I.F. n'ait pas 6t6 la principale respon- sable du g6nocide des Juifs en France, c'est 6vident. Mais pr6cis6ment le partage des taches et des responsabilitis constitue une technique et un mode de fonctionnement des plus efficaces et largement pratiqu6 par les systimes totalitaires. C'est d'ailleurs pourquoi toute r6sistance, aussi mince que puisse appa- raitre au premier abord son effet, a des r6percussions importantes; elle grippe la m6canique bien huil6e de la << division du travail >> pratiqu6e par les tyrans. Or que fait I'U.G.I.F. ? Elle recense, rassemble les gens,

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