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Comparação entre o poder local das monarquias Espanhola e Francesa na Época Moderna.
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Lille-3. Tous droits rservs pour tous pays. Il est interdit, sauf accord
pralable et crit de lditeur, de reproduire (notamment par
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sous quelque forme et de quelque manire que ce soit.
Le pouvoir urbain dans le modle monarchique : unecomparaison France Espagne lpoque moderne
Guy Saupin [*]
1La gense de ltat moderne en Europe est un thme fcond qui a dj beaucoup
suscit lintrt des historiens. Nul doute quune question aussi complexe continuera
nourrir les vocations de chercheur pendant encore bien longtemps. Parmi les
multiples entres possibles, le rapport aux pouvoirs urbains a connu un riche
renouvellement historiographique depuis un quart de sicle . Il a paru intressant
de prsenter une rflexion globale de nature comparative en confrontant les modles
diffrents, puis relativement convergents des monarchies franaise et espagnole du
XVIe au XVIIIe sicle. Cest bien sr une manire de saluer le rle pionnier de Philippe
Guignet qui avait choisi pour sa thse fondatrice sur le pouvoir urbain au XVIIIe sicle
de se placer de part et dautre de la frontire franco-belge , mme si les Pays-Bas
passaient alors de la couronne dEspagne la maison dAutriche aprs la guerre de
Succession dEspagne.
[1]
[2]
2Lintrt de cette comparaison est de confronter les ralits observables au sein de
deux modles monarchiques assez loigns, principalement durant les deux premiers
sicles, au temps des Habsbourg dEspagne, dans un contexte daffrontement de deux
grandes puissances, dans une remise en cause de lhgmonie espagnole . Il
importe dabord de rappeler le dcalage dans le processus de la construction dun
tat-nation. Alors que la monarchie franaise a dj au moins dix sicles dexistence
et tente de se renforcer dans une logique intgrative du royaume en transformant les
principauts annexes en provinces relevant dune mme lgislation royale dont on
essaie avec opinitret daffirmer la suprmatie sur les coutumes rgionales, la
monarchie espagnole, tout juste naissante lore des temps modernes, conserve une
structure agrgative dans laquelle un mme roi se trouve en ralit dans des
dispositions institutionnelles trs varies avec ses divers royaumes et provinces, fort
attachs la prservation de leurs liberts (fueros). Il faut attendre les dcrets de la
[3]
Sci-Hub.
http://www.cairn.info/article_p.php?ID_ARTICLE=RDN_400_0653
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Pouvoir urbain et culture politique des acteurs : le modle desouverainet
sa dimension ibrique en Europe dans un processus de restructuration la franaise.
3Lenjeu est de comprendre le positionnement des pouvoirs urbains dans la relation
entre le roi et ses sujets, leur importance stratgique dans lencadrement politique du
royaume. Le pouvoir sexerce travers des normes (lois et rglements) qui sont
produites et garanties par des institutions dont la lgitimit peut varier (roi ou
royaume au sens de corps et communauts) . Ces institutions sont incarnes dans
des personnes, elles-mmes incluses dans des familles, des lignages, des groupes
sociaux (tat ou classe), des rseaux dinfluence qui tentent de faire converger leurs
intrts particuliers avec un intrt gnral dont ils nentendent pas perdre la
dfinition, intrt public au croisement de la dfense des positions sociales et dune
vision idale du monde renvoyant une culture humaniste profondment marque
par la religion, la rforme catholique tridentine dans les deux exemples retenus.
[4]
4Comparer lexercice du pouvoir dans les monarchies espagnole et franaise permet
dtablir la distance sparant le pactisme de labsolutisme, mme si ce dernier
demeure toujours relatif et inachev . La premire notion dsigne une situation o
la force de lhritage fodal mdival entretient un clatement de la souverainet
partage dans de nombreux corps et communauts diviss sur une base doublement
gographique (seigneuries et villes) et sociale (les ordres et tats sociaux). La logique
de fonctionnement est base sur une politique dchanges de fidlit et des
obligations dans lesquelles elle sincarne contre la cession dimportants privilges,
dans une pratique de ngociation qui peut sassimiler une politique contractuelle.
Lexistence dune reprsentation institutionnelle du royaume npuise pas lexercice
de la souverainet par bien dautres corps, mme si elle en incarne la forme
suprieure. La comparaison de la position du souverain Habsbourg face aux
diffrentes Cortes du royaume dEspagne reste une des meilleures illustrations des
dnivellations qui simposent lui dans lexercice de son autorit. Sur des questions
majeures comme le rituel de lgitimation de son accession au trne, la formation de
la loi et ltablissement de limpt, il existe des dcalages entre le royaume de Castille
(Vieille et Nouvelle Castille, Andalousie, province de Murcie) et les territoires de la
couronne dAragon (royaume dAragon et de Valence, principaut de Catalogne).
Dans le premier cas, o il nexiste quune reprsentation pour lensemble des
territoires, le roi reoit le serment de fidlit du royaume, y tablit ses lois, mais doit
recueillir le consentement ses innovations fiscales. Dans le second cas o chaque
territoire dispose dune reprsentation particulire, cest le roi qui doit sengager
respecter les chartes de fueros et doit faire adopter sa lgislation comme sa fiscalit.
[5]
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grande de lautorit comme moyen de direction de ltat. Dans leurs tentatives de
renforcement de leur autorit au cours des XVIe et XVIIe sicles, les Habsbourg
dEspagne ne sont jamais sortis idologiquement de ce paradigme du bon
gouvernement .[6]
5Labsolutisme repose idologiquement sur laffirmation de lunicit de la souverainet
indivisible, rserve la personne royale, non partage avec les corps et
communauts. Le roi consulte lorsquil en sent le besoin ses tats gnraux,
reprsentation institutionnelle de son royaume, qui ne peut lui prsenter ses
dolances et ses dlibrations que sous forme davis consultatifs, ce qui ne signifie pas
que ceux-ci ne sont pas entendus lorsque la situation est grave comme au temps des
guerres civiles religieuses. Il ne leur a jamais cd un partage de lcriture de la loi ou
de ltablissement de sa fiscalit. Il convient de nuancer le dernier point en rappelant
lexistence dtats provinciaux dans certaines provinces, dont cest prcisment la
principale des prrogatives et des justifications . Une vision historiographique
classique nous avait habitu lier la progression de labsolutisme en France au
dprissement de cette institution provinciale, principalement sous les coups de
boutoir de Richelieu, ne laissant subsister que ce qui paraissait trop bien enracin
pour pouvoir laffronter ou ce qui pouvait servir faciliter lintgration des nouveaux
territoires conquis, principalement ceux arrachs la monarchie espagnole. Une
meilleure comprhension du fonctionnement rel des tats du Languedoc sous Louis
XIV a permis de proposer de nouvelles lectures revalorisantes du rle politique de
ces institutions rgionales au XVIIIe sicle, non plus saisies comme des structures
archasantes de rsistance un autoritarisme tombant den haut, mais comme un
outil dintgration des lites sociales la gestion du royaume dans un partage bien
senti des bnfices . Ce processus reste pourtant rempli dambigut. Si dans un
premier temps, il sert bien au renforcement de labsolutisme en aidant la sduction
de la noblesse, il contient cependant un principe de participation lexercice du
pouvoir qui ne saurait tre longtemps accept au niveau rgional et refus lchelle
du royaume.
[7]
[8]
[9]
6La comparaison entre les monarchies espagnole et franaise aux XVIe et XVIIe sicles
rend compte des divergences de conception de la nature profonde du pouvoir royal,
ce qui renvoie la mutation du discours sur la souverainet. Dans le premier, la forte
perptuation du principe de la conception corporative du royaume fait de la
prminence royale un arbitrage obligatoire entre les concurrences de privilges, ce
qui place au-dessus de tout la figure judiciaire comme source principale de lautorit
royale . Dans le second cas, le dlitement de la conception corporative au profit de
lunit du corps mystique roi-royaume qui met en avant le monopole total de la loi, y
compris en finances, entrane un basculement dans une logique administrative de
laction visant la centralisation . Dans le modle franais, avec la prise du
[10]
[11]
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gouvernement royal au profit du contrleur gnral des finances.
7En Espagne comme en France, le recours la notion dabsolutisme a soulev et
continue de poser beaucoup de questions . Son degr dincompltude en fait un
concept historiographique trs dbattu. Mme sil dsigne une formulation thorique
tablie par les lgistes royaux beaucoup plus quune ralit acheve sur le terrain, il
nen demeure pas moins quil caractrise une perspective politique au sein de laquelle
les deux monarchies ont essay davancer, de manire trs irrgulire dans les deux
cas avec les guerres civiles religieuses en France et le dernier soubresaut de la Fronde
ou le noforalisme en Espagne sous le rgne de Charles II aprs le raidissement
autoritaire sous la direction du valido Olivares . Le modle de conduite de ltat
tabli par Louis XIV a inspir les Bourbons dEspagne au XVIIIe sicle qui ont pu
effacer partiellement les diffrences de traitement des deux couronnes de Castille et
dAragon en sortant victorieux de la guerre civile au sein de la guerre de Succession
en 1713-1714.
[12]
[13]
8Rappelons quelques grandes donnes permettant une utilisation raisonnable du
terme contest, mais fort utile pour caractriser les distinctions fortes dont nous
avons parl. De manire gnrale, dans sa formulation thorique, labsolutisme a pris
soin de simposer des limites pour se diffrencier de la tyrannie au sein des catgories
de pense de la science politique hrite dAristote. Naturellement, ces freins nont
pas la mme ampleur sils restent extrieurs la fonction royale et traduits dans des
institutions ou simplement lis la conscience morale intrieure de lindividu roi .
Les rapports conflictuels entre la monarchie franaise et ses parlements illustrent
cependant limportance des recours cette base thorique afin de justifier des
prtentions institutionnelles lintgration dans ce que labsolutisme considre
comme suprieur : ltablissement de la loi. Il existe aujourdhui un accord gnral
des historiens pour souligner la tension permanente entre le discours et la pratique
monarchique, limportance du dcalage entre la thorie de la souverainet produite
par les lgistes et les possibilits daction des grands agents royaux. Surtout,
lexplication fondamentale du succs relatif de labsolutisme a t renverse. Plutt
que de linterprter comme une soumission oblige un autoritarisme tombant den
haut, il est apparu beaucoup plus pertinent de lanalyser comme une convergence
dintrt entre les lites sociales et le pouvoir royal pour la dfense dun ordre
conomique et social favorable et ladhsion un idal socio-culturel trs marqu par
le confessionnalisme catholique .
[14]
[15]
9Dans cet imaginaire politique, comment les lites urbaines pouvaient-elles se
positionner par rapport lexercice du pouvoir local qui formait la fondation mme
de leur autorit publique ? Elles nont pas chapp aux interrogations poses par la
qute de labsolutisme, dans une patiente rduction des traditions de la monarchie
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La ville comme structure dencadrement du royaume
fdralisme rpublicain des Provinces-Unies ntaient pas concevables, la divergence
sest marque doublement dans limpact des diffrences de conception de la
souverainet sur la place de la ville dans lencadrement monarchique du royaume et
sur son mode de relations avec lautorit royale travers la mdiation de son pouvoir
municipal. Pour la France, le processus du glissement du modle des bonnes
villes vers les villes royales de lintendance illustre la pluralit des choix qui ont t
faits, entre rticence et soutien actif, dans un processus irrgulier, dans une
comptition complexe entre la reprsentation locale de ltat royal sous la forme des
corps dofficiers et le pouvoir municipal dans lequel ces derniers nont pas manqu de
sinfiltrer afin dy tablir leur contrle. Il a fallu passer dune logique contractuelle
entre deux autorits lgitimes assises sur le respect de la cession ancienne de
privilges contre les services politiques et militaires la monarchie la ngociation
plus pre et fiscalise de la grce royale, dans une intgration croissante dans
lappareil dtat . Si le pouvoir municipal y a perdu une part importante de son
autonomie daction, il en a tir un renforcement de sa puissance locale, comme relais
privilgi de lintendance dans sa comptition structurelle avec les cours de justice.
En Espagne, la durabilit du modle idologique de la souverainet partage, des
degrs divers selon les couronnes, et le choix stratgique de sappuyer sur les villes et
leurs pouvoirs municipaux trs complets pour assurer lencadrement des sujets ont
favoris une perptuation des modes traditionnels de relation sur une base
contractuelle. Linflexion vers le modle franais soutenue par la nouvelle dynastie au
XVIIIe sicle a rencontr beaucoup de rsistances, mme au temps de Charles III,
moment le plus offensif dune variante du despotisme clair.
[16]
10Linterrogation pose est double entre : la ville, centre dadministratif de quel
territoire ? Quel type dadministration pour quel territoire ?
11Le choix espagnol de sappuyer sur le pouvoir municipal comme organe majeur du
contrle des sujets justifie le maintien de lensemble des prrogatives pour un
pouvoir qui a double dimension : gestion des problmes locaux et articulation
majeure vers le pouvoir central, ceci sur un territoire bien Au-del de son espace
urbain. La ville est une seigneurie collective qui contrle un territoire plus ou moins
vaste, grce lexercice de tous les pouvoirs : police, justice, finances. Les appels de
justice vont dans les audiencias et les deux chancelleries de Valladolid et Grenade
pour le royaume de Castille . La monarchie franaise a choisi de construire une
forte administration tatique en concurrence directe avec le pouvoir municipal.
Celui-ci est de plus rduit son espace urbain (ville close et banlieue proche) alors
que les cours de justice et de finances couvraient des territoires plus grands
[17]
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souvent rduit la police urbaine.
12Lopposition est aussi majeure pour le rle de la ville comme instance de
reprsentation du royaume . Dans la couronne dAragon, les principales villes
assurent la reprsentation du troisime ou quatrime bras pour chaque royaume.
Il en est de mme des principales villes de Castille qui, de surcrot, se retrouvent
seules depuis 1538, date o les deux ordres du clerg et de la noblesse ont cess de
siger. Ce sont ainsi dix-sept villes, puis vingt qui sont investies du rle politique
majeur de ngocier la fiscalit avec le gouvernement royal. Cela est dautant plus
important que cette dernire va connatre une transformation importante au XVIIe
sicle avec la monte en puissance du servicio de millones dont la cration a t
ngocie par Philippe II contre la cession de lorganisation du recouvrement aux
Cortes, cest--dire aux villes avec dputation. Les villes parlent ainsi pour le royaume
(Reino) . La monarchie, percevant le danger de cette force collective, na plus
convoqu les Cortes partir de 1667 pour traiter directement et sparment avec
chaque ville . Les historiens ne saccordent pas pour savoir qui incarne le mieux le
royaume : la commission permanente des Cortes ou les villes ?
[18]
[19]
[20]
13En France, la fin du XVe sicle, les villes ont perdu le monopole de la reprsentation
du tiers tat aux tats gnraux, privilge tendu lensemble des communauts dont
les rurales. Si les dputs du tiers sont le plus souvent des urbains, ce sont surtout des
officiers royaux. Ils ne reprsentent pas directement lautorit municipale. Oublis
dans le premier ge de labsolutisme avec Franois Ier et Henri II, les tats gnraux
sont revitaliss au temps des troubles de 1560 1615, pour seffacer de nouveau. Le
principe du consentement est limit aux pays dtats provinciaux dont le nombre se
rduit jusquau rgne personnel de Louis XIV. Dans ces provinces, les villes assurent
la reprsentation du tiers tat. On ne peut que dplorer le manque dtudes
approfondies sur le rle exact et la puissance daction de ces dputations urbaines,
non seulement en faveur de leurs espaces urbains, mais aussi dans le processus
dlaboration des rponses des provinces aux demandes du pouvoir royal.
14Les deux monarchies ont naturellement veill tablir leur tutelle sur des pouvoirs
urbains aussi importants. En France, ce furent les gouverneurs, relays et souvent
supplants par les intendants depuis le ministriat de Richelieu, qui furent chargs de
ce contrle politique. Ldit de 1683 a consacr la prpondrance sauf exceptions
comme en Bourgogne avec les princes de Cond de lintendance, relais direct du
conseil du roi pour la justice, la police et les finances. Aprs une phase plus
autoritaire sous Louis XIV par obligation fiscale et financire suite la multiplication
des guerres, une pratique plus collaborative a caractris le XVIIIe sicle, dans une
alliance stratgique pour rduire les prtentions politiques des officiers de justice.
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Les dimensions sociales du systme politique
commissaires royaux portant des noms diffrents jouent le mme rle dans la
couronne dAragon. Limplantation dintendants dans lEspagne bourbonienne
unifie au XVIIIe sicle rapproche les deux monarchies, mme sil ne sagit pas dune
pure duplication car les pouvoirs municipaux conservent une belle autonomie
daction. Dans les deux monarchies, la surveillance des nominations est un art
consomm, avec un mlange de douceur et dautoritarisme selon le comportement
des villes et les personnalits des agents royaux.
16Pour bien comparer les conditions daccs aux pouvoirs urbains, il ne faut jamais
oublier lopposition entre le systme espagnol qui sappuie sur des municipalits trs
fortes en pouvoirs dencadrement et le systme franais qui a rduit lautorit
municipale en construisant ses cts un appareil administratif tatique concurrent.
Les consquences sont immdiatement lisibles dans les choix opposs quant au
recours aux lections ou la vnalit des offices. La monarchie franaise a vendu
massivement les offices de justice et de finances de son administration tatique .
Elle ne la fait pour les offices municipaux qu partir de la dernire dcennie du XVIIe
sicle, avec relativement peu de succs parce quil sagissait surtout de manipulations
fiscales visant au rachat par les municipalits, soucieuses de conserver leurs
privilges lectoraux. La monarchie castillane a vendu les offices municipaux ds le
XVe sicle, avec une augmentation considrable du nombre de charges , en
tendant cette pratique la couronne dAragon partir de la Nueva Planta (1707). La
politique de vnalit des offices est ainsi une des meilleures cls pour rvler les
logiques politiques trs diffrentes des deux monarchies.
[21]
[22]
17Partout, les lections pour les municipalits se caractrisent par une grande
variabilit des formules. Lattachement aux privilges entretient le particularisme,
fondement solide de lidentit locale. Il existe des rgles gnrales dge, de parent,
de lieu de naissance, dincompatibilit (finances locales ou royales) qui sont loin
dtre respectes. Lessentiel est lexistence ou non dun rglement de rpartition des
charges selon un quilibre sociologique idal. ce sujet, notons la proximit de la
France du sud des consulats et des royaumes de la Couronne dAragon, avec une
dclinaison des charges selon la hirarchie sociale dans un souci dintgration large.
Les historiens ont toutefois not une tendance progressive au contournement des
rgles au dtriment du populaire et au profit dune oligarchisation . Le rglement
bloque toute adaptation lvolution de la socit urbaine, refltant ici la force de
lidologie fixiste en matire de culture sociale et politique. La Castille se distingue en
plus par le triomphe du principe de puret de sang en rservant les charges
municipales aux vieux chrtiens comme pour toutes les autres fonctions
[23]
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18Le processus lectif est caractris par un triple contrle : cooptation, arbitrage
communautaire, lgitimation royale. Le premier est partout essentiel, conforme au
modle hirarchique de la socit et au principe de reprsentation par la sanior pars.
Le second prend deux formes : lintervention dun corps lectoral plus ou moins
ouvert ou ferm, complt par le tirage au sort dans la France mridionale et la
Couronne dAragon (insaculacin). Le troisime fait intervenir les agents royaux
dans une politique variable selon le contexte historique et les personnalits :
arbitrage pacificateur ou autoritarisme arbitraire.
19Lopposition entre la prservation dune forte autorit municipale et la rduction de
celle-ci par concurrence administrative entrane une sociologie municipale trs
diffrente.
20En Castille, la noblesse sest empare des charges de regidor (chevins) nomms
veinticuatros en Andalousie. Il sagit dune petite et moyenne noblesse selon la taille
de la ville (hidalgos et caballeros). Le processus sest renforc suite ltablissement
dans les mentalits dune quivalence entre les qualits de regidor, noble, vieux
chrtien et titulaire de lhabit dun ordre militaire, et larrive plus tardive de certains
titrs. Lentre dans le regimiento a t vue comme preuve de noblesse. Tout ceci est
inscrire dans une stratgie de dfense des anciennes lites face lascension de
nouveaux riches. Comme partout, cette fermeture na t que relative, constamment
nuance par les ngociations particulires des lignages intgrant les nouvelles
fortunes pour leur consolidation. Cette hgmonie de la noblesse dans les
municipalits a t freine par le systme dinsaculacin dans les territoires de la
Couronne dAragon o le partage stablissait entre les nobles, les ciudadanos
honrados (lite roturire et rentire vivant noblement), les bourgeois rentiers et les
marchands, le changement de systme ouvrant un certain rattrapage au XVIIIe
sicle.
21En France, les tudes ont montr limportance de la dualit entre ladministration
tatique, dont le poids varie selon le niveau dquipement et lquilibre fonctionnel
urbain, et le corps de ville, avec application de lchelle de valeur sociale : pe, robe,
commerce . Les villes de commerce et de manufacture laissent le plus souvent la
prpondrance aux marchands dans les chevinages et consulats, alors que les villes
administratives sont diriges par des officiers royaux, et plus globalement des gens de
justice. Lorsque le profil fonctionnel de la ville est mixte, la situation est plus
incertaine au sein des lites roturires, avec des phases diffrentes lies au contexte
politique gnral et local. Toutefois, il convient de sparer les capitales
parlementaires et les autres villes administratives. Dans les premires, le ddain des
officiers des cours souveraines, dont la plupart sont de noblesse rcente ou
confirme, provoque un mimtisme de llite roturire des siges prsidiaux et des
[24]
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llite roturire. Les procureurs tombent mme pour le plus grand nombre dans la
catgorie des offices infrieurs, la frontire de la bourgeoisie, en compagnie des
notaires. Par contre, lorsquune ville administrative na pas de cour souveraine, il
existe une forte comptition entre les officiers moyens bureau des finances contre
prsidial pour simposer face aux marchands dans la matrise de la municipalit. Il
est ainsi trs rvlateur de constater combien la lecture de limportance de lexercice
des charges municipales peut varier pour un mme groupe de loligarchie selon le
profil socio-institutionnel de la ville, dans une logique de mimtisme conduisant les
officiers moyens reprendre les prjugs des officiers suprieurs afin de ne pas
dmriter dans la considration sociale publique. Dans la ville franaise, la
composition sociologique du corps de ville sanalyse autant par les refus que par les
promotions. Dans le bilan, le contraste avec le profil social espagnol est net. Face
linvestissement par la noblesse dun ct, sopposent de lautre le faible intrt et le
dprissement progressif de la prsence du second ordre. Cette tendance globale est
peine nuance et freine par le systme des rangs dans la France mridionale. Par
ailleurs, si la noblesse se maintient, cest de prfrence sur le poste de maire ou de
premier consul, pour son rle prpondrant, situation inconnue de lautre ct des
Pyrnes o le regimiento est prsid par le corregidor, reprsentant du roi. En
France, le niveau municipal est devenu un chelon intermdiaire dans les processus
dascension sociale, un tremplin pour aller plus haut. Dans la monarchie espagnole,
cest plutt le poste de dfense stratgique utilis par la noblesse pour dfendre le
plus possible les positions tablies.
22Il serait vain de prtendre rendre compte de la place des pouvoirs urbains dans les
modles monarchiques sans aborder la question des rseaux dinfluence et du
clientlisme. Contrairement ce quon pourrait croire, la chose nest pas aise. En
Espagne comme en France, linfluence du clientlisme dans la rgulation de la fidlit
au pouvoir royal, dans le lobbying au sein des conseils royaux et dans lanimation de
ladministration tatique a t bien discute depuis un quart de sicle .
Limportance politique des jeux dinfluence la cour, la comprhension de
phnomnes politiques essentiels comme le recours aux validos ou aux favoris et
principaux ministres ont suscit de nombreuses analyses. Force est de constater que
la plupart des tudes concernent surtout le haut de la pyramide clientliste, au mieux
le niveau intermdiaire avec la notion de courtage politique . Dans ces schmas,
lintgration de la base nest gure dcrite, juste voque, car elle demeure pense
comme une vidence. En France, on en arrive prsenter tous les promus comme des
clients des gouverneurs de province ou de villes et des intendants, ce qui na pas
grand sens. Un examen srieux montre au contraire le reprsentant du roi en position
darbitre entre diffrents rseaux dinfluence dont la principale caractristique serait
linstabilit, les alliances stablissant et se dnouant avec opportunisme selon les
[25]
[26]
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annes, les refuss du moment tant les promus du lendemain. Les vritables checs
de candidats soutenus par des groupes de pression de la notabilit urbaine sont
finalement des exceptions qui mritent toute lattention de lhistorien, car il sagit de
comprendre les causes qui ont empch un fonctionnement habituel et recherch
.[28]
23Est-il possible de soutenir lide dune volution identique, en parallle, mais avec un
dcalage chronologique dans les deux monarchies ? En France, de Richelieu la prise
du pouvoir personnel de Louis XIV, on assiste au passage du clientlisme
aristocratique fond sur la puissance de ngociation des grandes familles de haute
noblesse ancienne un clientlisme gouvernemental fond sur lintroduction de la
tte de rseau dans le gouvernement dun tat en processus de centralisation. Cest
toute la diffrence entre la puissance des Guise , des Cond, des Montmorency ou
des Nevers dans la premire modernit et la multiplication des cratures des
deux cardinaux ministres et plus encore du clan Colbert. La mme volution
caractrise lEspagne des Bourbons au XVIIIe sicle, les soutiens Philippe V dans la
guerre civile pour la Succession y obtenant ensuite une large rcompense . Les
Basques, dj bien introduits sous Charles II, surent largement en profiter .
[29]
[30]
[31]
[32]
24Dans les deux monarchies, le contrle des pouvoirs urbains ne reprsente pas les
mmes enjeux. Les municipalits espagnoles sont des lieux stratgiques de
dploiement des clientles, principalement pour leur rle financier, ce qui est facilit
par la vnalit. Les puissants peuvent acheter des charges de regidor dans plusieurs
villes pour les cder des clients ou y venir au bon moment. Les chevinages et les
consulats franais ne sont pas aussi stratgiques. Ce sont quand mme des
rcompenses pour les clients. La question du contrle royal de ce jeu dinfluence
lchelle urbaine reste toutefois dune grande importance dans les pays dtats o il
importe dquilibrer linfluence de la noblesse.
25Cette comparaison indique clairement que les monarchies europennes nont pas
trait de faon uniforme la question du positionnement du pouvoir urbain dans la
construction de ltat moderne. Selon les orientations idologiques relies la
thorisation de la souverainet et limportance relative accorde au choix dun
processus de centralisation, les institutions urbaines, et en premier lieu les
municipalits, sont appeles des rles stratgiques fort diffrents quant
lencadrement des sujets du royaume. Les choix opposs dans lexploitation
financire de la vnalit des offices en donnent la traduction la plus clairante. Dans
une logique sociopolitique dascension sociale ou de maintien des positions
dominantes, les attitudes des lites ne peuvent qutre opposes, limage de lintrt
port par la noblesse lexercice des responsabilits municipales.
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[1] G. SAUPIN, Le pouvoir municipal en France lpoque moderne. Bilan historiographique des vingtdernires annes , dans P. HAMON et C. LAURENT (dir.), Le pouvoir municipal de la fin du Moyen ge
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Les modles monarchiques espagnol et franais de lpoque moderne ont commenc
par diverger du temps des Habsbourg, avant de se rapprocher avec larrive des
Bourbons sur le trne dEspagne. La place des pouvoirs urbains dans lencadrement
des sujets en est un excellent rvlateur. La tension idologique entre le pactisme et
labsolutisme entrane des perceptions trs diffrentes du rle des institutions
urbaines, tant au niveau du pouvoir central que des lites sociales. Alors que les
municipalits espagnoles sont demeures des relais essentiels, les chevinages et
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dsintrt et dsengagement franais contrastant avec la saisie stratgique
espagnole.
absolutisme pactisme centralisation monarchie judiciaire lecture sociale des municipalits
Urban Power in the Monarchy Model : A Comparison between France
and Spain in the Modern Period
The Spanish and French monarchy models in the modern period first diverged at
the time of the Habsburg before eventually getting closer with the accession of the
Bourbons to the Spanish throne. The role of the urban powers in the control of the
subjects is an outstanding indicator of these evolutions. The ideological tension
between agreement and absolutism results in very different approaches of the role
of the urban institutions, both at the level of the central power and at that of the
social elites. While Spains municipalities remained essential relays, Frances
aldermens councils and consulates were exposed to the competition of a powerful
centralized administration. This explains why the perception of the importance of
the power of the local authorities was quite different within the ruling classes, and
particularly among the aristocracy, the French disinterest and disengagement
contrasting with the Spanish strategic grasp.
De stedelijke macht en de monarchie : vergelijking tussen Frankrijk en
Spanje in de moderne tijd
De monarchistische modellen van Frankrijk en Spanje zijn beginnen uiteen te
groeien in de tijd van de Habsburger tot de overname van de Spaanse troon door de
Bourbons een toenadering teweegbracht. De positie van de stedelijke autoriteit over
de burgers reveleert de ideologische spanning tussen het absolutisme en een
overlegmodel (pactisme), zowel wat de centrale macht als de sociale elite betreft. De
Spaanse gemeenten blijven een essentile schakel, terwijl de Franse schepenbanken
en consulaten te maken krijgen met de officieren van een machtige en
gecentraliseerde administratie. Men kan dan ook het belang van de stedelijke
autoriteit verschillend benaderen, zeker wat de sociale elite en de adel betreft :
tegenover de onverschilligheid en terugtrekking in Frankrijk staat een strategische
rol in Spanje.
Mots-cls
Nederlands
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