Le progrès n'est pas toujours facile

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Healthcare Management Forum Gestion des soins de santé 61

Tous n’envisagent pas avec la même circonspection l’idée des’engager à réduire la consommation d’énergie et à améliorerla santé de l’environnement en adhérant à l’Initiative desInnovateurs énergétiques (IIE). En effet, plus de 230 fournis-seurs de soins de santé au Canada se sont volontairement

engagés à appuyer les efforts que déploie le Canada pouratteindre l’objectif qu’il s’est fixé lors de la négociation duProtocole de Kyoto en 1997, lorsqu’il a convenu de réduire sesémissions de gaz à effet de serre (GES) de 6 pour 100 par rapportaux niveaux de 1990, à l’horizon 2008-2012. Les établissementsqui se sont engagés dans la voie de la responsabilité écologiquesont bien récompensés de leur initiative.

Des établissements de soins de santé comme le WinnipegHealth Sciences, l’Institut de cardiologie de Montréal, SaintLuke’s Place, le Toronto Grace, le Hospital for Sick Children, laSouth Westman Regional Health Authority et le Grey GablesHome for the Aged ont bénéficié d’incitations financières deplus de 2,6 millions de dollars en vertu de l’IEE, au titre deprojets d’améliorations visant des économies d’énergie. Si lesétablissements y ont gagné une réduction de leurs dépensesd’exploitation, la santé de l’environnement et de la populationcanadienne y trouve aussi son compte.

Selon Ressources naturelles Canada, au cours des quatre dernièresannées, les établissements de santé participants auraientréduit leurs émissions de GES de plus de 146 204 tonnes et, dumême coup, économisé environ 29 261 122 dollars sur unefacture énergétique annuelle de l’ordre de 374 718 997 dollars,soit une économie d’énergie de quelque 2 522 511 gigajoulesdécoulant de projets d’améliorations d’une valeur approximativede 144 741 286 dollars. L’énergie économisée correspond à laconsommation annuelle de 25 235 foyers typiques.1

Toutefois, en dépit des preuves concrètes à l’appui de ces succèsremarquables, il demeure maints obstacles et difficultés, réels ouimplicites, à la prise d’une action qui aura une incidence positiveet soutenue sur notre si fragile environnement, notamment :2

• la non-reconnaissance de la gravité et de l’urgence duproblème;

• le peu d’importance qu’accordent les établissements desanté aux pratiques écosensibles;

• le manque de sensibilisation sur les directives qui existenten matière de pratique respectueuse de l’environnement;

• l’absence d’outils et de structures susceptibles de guiderle secteur de la santé à cet égard;

• le coût élevé, à court terme, des nouvelles technologies etdes nouveaux programmes « verts »;

• les circonstances actuelles qui incitent au gaspillage,comme la multiplication des tests de diagnostic et

l’augmentation de la charge de paperasserie connexe,attribuables à la crainte de poursuites judiciaires et auxhabitudes de vie et valeurs ancrées, qui font obstacle auchangement (comme les produits jetables, si pratiques).

Lorsque les établissements de santé enchâssent la responsabilitéà l’égard de l’environnement dans leurs politiques et leursactions, ils se trouvent à améliorer la qualité de vie de leursemployés, de leurs locataires, de leurs clients, des patients etdes personnes qui vivent dans les collectivités qu’ils desservent.Outre le bénéfice immédiat d’une baisse de leurs dépenses enénergie et de leurs frais d’exploitation, leur initiative rapportedes bénéfices secondaires et tertiaires : un milieu de travailplus confortable, une amélioration de la santé et du moral desemployés, une réduction des absences pour cause de maladie,la stimulation de l’économie locale découlant des emploiscréés par les projets d’améliorations, une amélioration généraliséede l’infrastructure de l’établissement, l’enrichissement descompétences et des connaissances des employés, une hausse desensibilisation chez les employés et un gain de sécurité d’emploi.

Une considération manifeste à l’égard de l’environnement peutaussi rehausser la sensibilisation de la collectivité quant audésir de l’établissement d’atténuer son incidence négative surl’environnement, perception particulièrement saillante dans lecas d’un établissement de soins de santé et d’un système quise consacrent à la guérison et qui s’efforcent de ne « pas fairede mal ».

Le gouvernement du Canada consacre 1,1 milliard de dollars audossier des changements climatiques au cours des prochainesannées. Une partie de cet investissement finance les mesuresd’incitation dont peuvent se prévaloir les membres de l’Initiativedes Innovateurs énergétiques pour surmonter des obstaclescomme ceux évoqués plus haut. Pour plus d’information,s’adresser à Arlene Wilson, agente des Innovateurs énergétiquesde RNCan – Secteur de la santé, au (613) 943-0647 (awilson@nrcan.gc.ca), ouau coordonnateur du projet de l’Office del’efficacité énergétique du CCDSS, au (613) 756-0435 (kwaddington@cchse.org).

Renvois :1. Robertson DP. ing., Enerscan Engineering Inc., Halifax.

2. Hancock T. Doing Less Harm: Assessing and Reducing the Environmental and Health Impact of Canada’sHealthcare System, Coalition canadienne pour un système de santé écologique, 2001.(www.greenhealthcare.ca/reports.htm)

Kent Waddington est le coordonnateur du projet de l’Office de l’efficacitéénergétique du Collège canadien des directeurs de services de santé (613-756-0435 ou kwaddington@cchse.org).

Le progrès n’est pas toujours facilepar Kent Waddington

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