Le sonnet Quatrains et tercets La charnière (la volta)

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Le sonnet

Quatrains et tercets

La charnière(la volta)

1. Comparaison

Amours de Marie. II, 4 (Ronsard)

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Amours de Marie. II, 4 (Ronsard)

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Amours de Marie. II, 4 (Ronsard)

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Amours de Marie. II, 4 (Ronsard)

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Amours de Marie. II, 4 (Ronsard)

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Amours de Marie. II, 4 (Ronsard)

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Amours de Marie. II, 4 (Ronsard)

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Amours de Marie. II, 4 (Ronsard)

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

Amours de Marie. II, 4 (Ronsard)

Comme on voit sur la branche, au mois de mai, la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l’aube, de ses pleurs, au point du jour l’arrose ;

La Grâce dans sa feuille, et l’amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d’odeur ;Mais, battue ou de pluie ou d’excessive ardeur,Languissante, elle meurt, feuille à feuille déclose;

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,La Parque t’a tuée, et cendre tu reposes.

Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,Afin que, vif et mort, ton corps ne soit que roses.

II. Opposition

Antoine et Cléopâtre (Heredia)

Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,L’Égypte s’endormir sous un ciel étouffant,Et le fleuve, à travers le Delta noir qu’il fend,Vers Bubaste ou Saïs rouler son onde grasse.

Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse,Soldat captif berçant le sommeil d’un enfant,Ployer et défaillir sur son coeur triomphantLe corps voluptueux que son étreinte embrasse.

Tournant sa tête pâle entre ses cheveux brunsVers celui qu’enivraient d’invincibles parfums,Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ;

Et sur elle courbé, l’ardent ImperatorVit dans ses larges yeux étoilés de points d’orToute une mer immense où fuyaient des galères.

Antoine et Cléopâtre (Heredia)

Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,L’Égypte s’endormir sous un ciel étouffant,Et le fleuve, à travers le Delta noir qu’il fend,Vers Bubaste ou Saïs rouler son onde grasse.

Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse,Soldat captif berçant le sommeil d’un enfant,Ployer et défaillir sur son coeur triomphantLe corps voluptueux que son étreinte embrasse.

Tournant sa tête pâle entre ses cheveux brunsVers celui qu’enivraient d’invincibles parfums,Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ;

Et sur elle courbé, l’ardent ImperatorVit dans ses larges yeux étoilés de points d’orToute une mer immense où fuyaient des galères.

Antoine et Cléopâtre (Heredia)

Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,L’Égypte s’endormir sous un ciel étouffant,Et le fleuve, à travers le Delta noir qu’il fend,Vers Bubaste ou Saïs rouler son onde grasse.

Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse,Soldat captif berçant le sommeil d’un enfant,Ployer et défaillir sur son coeur triomphantLe corps voluptueux que son étreinte embrasse.

Tournant sa tête pâle entre ses cheveux brunsVers celui qu’enivraient d’invincibles parfums,Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ;

Et sur elle courbé, l’ardent ImperatorVit dans ses larges yeux étoilés de points d’orToute une mer immense où fuyaient des galères.

Il faut finir mes jours en l’amour d’Uranie,L’absence ni le temps ne m’en sauraient guérir,Et je ne vois plus rien qui me pût secourir,Ni qui sût rappeler ma liberté bannie.

Dès long-temps je connais sa rigueur infinie,Mais pensant aux beautés pour qui je dois périr,Je bénis mon martyre, et content de mourir,Je n’ose murmurer contre sa tyrannie.

Quelquefois ma raison, par de faibles discours,M’incite à la révolte, et me promet secours,Mais lors qu’à mon besoin je me veux servir d’elle ;

Après beaucoup de peine, et d’efforts impuissants,Elle dit qu’Uranie est seule aimable et belle,Et m’y r’engage plus que ne font tous mes sens.

Vincent Voiture

Il faut finir mes jours en l’amour d’Uranie,L’absence ni le temps ne m’en sauraient guérir,Et je ne vois plus rien qui me pût secourir,Ni qui sût rappeler ma liberté bannie.

Dès long-temps je connais sa rigueur infinie,Mais pensant aux beautés pour qui je dois périr,Je bénis mon martyre, et content de mourir,Je n’ose murmurer contre sa tyrannie.

Quelquefois ma raison, par de faibles discours,M’incite à la révolte, et me promet secours,Mais lors qu’à mon besoin je me veux servir d’elle ;

Après beaucoup de peine, et d’efforts impuissants,Elle dit qu’Uranie est seule aimable et belle,Et m’y r’engage plus que ne font tous mes sens.

Vincent Voiture

III. Progression

(moindre importancede la charnière)

a. Énumération

Marcher d’un grave pas, et d’un grave sourci,Et d’un grave souris à chacun faire fête,Balancer tous ses mots, répondre de la tête,Avec un Messer non, ou bien un Messer si ;

Entremêler souvent un petit E cosi,Et d’un son Servitor contrefaire l’honnête,Et comme si l’on eût sa part en la conquête,Discourir sur Florence, et sur Naples aussi ;

Seigneuriser chacun d’un baisement de main,Et suivant la facon d’un courtisan romain,Cacher sa pauvreté d’une brave apparence ;

Voilà de cette cour la plus grande vertu,Dont souvent mal monté, mal sain, et mal vêtuSans barbe et sans argent on s’en retoume en France.

Du Bellay

1 Marcher d’un grave pas, et d’un grave sourci,2 Et d’un grave souris à chacun faire fête,3 Balancer tous ses mots, 4 répondre de la tête,Avec un Messer non, ou bien un Messer si ;

5 Entremêler souvent un petit E cosi,6 Et d’un son Servitor contrefaire l’honnête,7 Et comme si l’on eût sa part en la conquête,Discourir sur Florence, et sur Naples aussi ;

8 Seigneuriser chacun d’un baisement de main,9 Et suivant la facon d’un courtisan romain,Cacher sa pauvreté d’une brave apparence ;

Reprise Voilà de cette cour la plus grande vertu,Dont souvent a mal monté, b mal sain, c et mal vêtud Sans barbe et e sans argent on s’en retoume en France.

Du Bellay

Voyelles

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,Je dirai quelque jour vos naissances latentes:A, noir corset velu des mouches éclatantesQui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;I, pourpres, sang craché, rire des lèvres bellesDans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,Paix des pâtis semés d’animaux, paix des ridesQue l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,Silences traversés des Mondes et des Anges :- O l’Oméga, rayon violet de ses Yeux !

Arthur Rimlbaud

b. Récit

La Maline

Dans la salle à manger brune, que parfumaitUne odeur de vernis et de fruits, à mon aiseJe ramassais un plat de je ne sais quel metBelge, et je m'épatais dans mon immense chaise.

En mangeant, j'écoutais l'horloge, - heureux et coi.La cuisine s'ouvrit avec une bouffée,- Et la servante vint, je ne sais pas pourquoi,Fichu moitié défait, malinement coiffée

Et, tout en promenant son petit doigt tremblantSur sa joue, un velours de pêche rose et blanc,En faisant, de sa lèvre enfantine, une moue,

Elle arrangeait les plats, près de moi, pour m'aiser ;- Puis, comme ça, - bien sûr, pour avoir un baiser, -Tout bas : « Sens donc, j'ai pris une froid sur la joue... »

Charleroi, octobre 70 Arthur Rimbaud

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