Leçon 8 platon l'allégorie de la caverne

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Qu’est-ce qu’une allégorie ?

Une allégorie (du grec allêgorein, parler par images)

est la représentation métaphorique d’une idée.

Figurons-nous des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne.

Ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux. Une chaîne les empêche de tourner la tête.

La lumière leur vient d’un feu allumé sur une hauteur, au loin derrière eux.

Entre le feu et les prisonniers il y a un petit mur. Le long de ce mur, des hommes portent des objets de toute sorte, des statuettes d’hommes et d’animaux, qui dépassent le mur. Les uns parlent, les autres se taisent.

Les prisonniers n’ont jamais vu autre chose que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne.

GLAUCON – Quel étrange tableau! Quels étranges prisonniers!

SOCRATE –

Ils nous ressemblent!

Ils n’ont jamais vu que des ombres. Ils les confondent avec la réalité. Ils vivent dans l’ignorance.

Si l’on détachait l’un des prisonniers… Si on le délivrait de ses chaines… Si on le forçait à se dresser il tournerait son cou il marcherait vers l’arrière de la caverne il regarderait le feu il se rendrait compte qu’il n’a vu jusqu’alors que de vains fantômes il guérirait de son ignorance

Si on le conduisait au delà du feu, en dehors de la caverne en lui faisant gravir une montée rude et escarpée… ne souffrirait-il pas vivement?

Si on le traînait jusqu’à la région supérieure, ne serait-t-il pas ébloui par l’éclat du soleil?

Il attendrait la nuit, pour contempler les astres et la lune

puis le jour, pour contempler la nature.

Il se réjouirait!

Mais il se rappellerait de ses compagnons de captivité qui se décernaient de vaines honneurs et des louanges à qui saisissait mieux le passage des ombres. Il les plaindrait. Il redescendrait dans la caverne

Dans la caverne il aurait les yeux aveuglés par les ténèbres… Il essairait de délier les prisonniers… Et les conduire en haut… Mais est-ce que les prisonniers accepteraient ses jugements?

Ne se moqueraient-ils pas de lui? N’iraient-ils pas dire qu’il est revenu avec la vue ruinée, que ce n’est pas la peine d’essayer de monter en haut? Ne préféraient-ils pas de rester enchaînés?

Ces prisonniers pourraient même arriver à le tuer!

Qui est le prisonnier affranchi qui essaie de délier ses compagnons? Qui est-ce qu’il symbolise?

C’est Socrate!

Deux interprétations de l’allégorie de la caverne

L’interprétation épistémologique

L’interprétation sociopolitique

L’interprétation épistémologique Projetez l’analogie de la ligne sur la scène de l’allégorie!

Le Bien Le monde des idées

L’étude La recherche de la vérité

Le soleil

Le monde sensible

Les images

Le Soleil

La Nature

L’ascension

Le feu

La caverne

Les ombres

Le monde sensible est comme une caverne dans laquelle nous sommes tous captifs

C’est un espace fermé et obscure ; c’est l’espace de l’ignorance.

Si nous restons dans le monde sensible, c’est-à-dire si nous nous

bornons à nos sensations, nous ne connaîtrons jamais la vraie réalité.

Nous serons prisonniers des ombres.

Le chemin escarpé et laborieux vers l’extérieur c’est la recherche de la science, l’épistémè.

C’est l’ascèse de l’âme

vers le monde des idées, le chemin de la libération de la prison de l’ignorance

le chemin des mathématiques

et de la dialectique Ce chemin ne peut pas être parcouru sans

effort ni sans douleur. L’étude et la vie intellectuelle est une bataille incessante

qu’on doit livrer contre la négativité.

Le monde extérieur c’est le monde des Idées, la vraie réalité,

celle qui est digne d’être contemplée. Le prisonnier délivré de ses chaînes, libre des ténèbres de la caverne, ressent un bonheur extrême quand il découvre la clarté et la splendeur du monde extérieur.

Le bonheur est lié à l’activité intellectuelle, à la connaissance, pour Platon.

Le Soleil qui brille en dehors de la caverne c’est l’idée du Bien.

Il ne peut être perçue qu’au bout d’un long processus dialectique. La splendeur du Bien émeut et bouleverse le philosophe. Rien ne peut être comparé à l’instant où on touche la vérité du doigt.

Le philosophe est amoureux du savoir . Eros pousse l’âme vers la connaissance.

L’interprétation sociopolitique Projetez la philosophie politique de Platon sur la scène de l’allégorie!

Le Bien

Le monde des idées

La tâche politique du philosophe

Les politiciens qui manipule le peuple

La cité injuste

Les idéologies politiques trompeuses , les préjugés, la propagande

Le Soleil

Le monde extérieur

La descente à la caverne

Les trompeurs

La caverne

Les ombres

La caverne = l’espace social et politique

Selon Platon, l’espace politique de la cité d’Athènes

était une espèce de caverne, où les citoyens étaient esclaves

de préjugés politiques.

Ils ignoraient LA JUSTICE et se laissaient tromper par des démagogues

qui manupulaient l’opinion publique profitant de la démocratie.

Pourquoi le prisonnier délivré retourne-t-il à la caverne ?

Pour Platon, le savoir est lié à la solidarité. L’ancien prisonnier doit affranchir

ses compagnons captifs.

Le philosophe a le devoir d’élargir l’horizon de la conscience collective.

Le retour du prisonnier délivré à la caverne =

La tâche politique du philosophe

Le philosophe doit quitter les sommets. Il doit s’enfoncer dans les ténèbres.

Le philosophe doit gouverner la cité idéal

La tâche politique du philosophe

Les philosophes sont les seuls citoyens qui n’ont aucune ambition politique.

Ils préfèrent se consacrer à une vie contemplative, heureuse et paisible, et rester en dehors de la caverne.

Néanmoins,

les philosophes doivent s’engager dans l’action politique,

car ils sont les seuls à avoir contemplé l’Idée de Justice.

VIIe lettre de Platon

« Tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités,

ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment

et sérieusement philosophes, [...]

il n'y aura de cesse aux maux de la cité, ni, ce me semble, à ceux

du genre humain. »

La réaction des prisonniers Les prisonniers de la caverne ne se sentent pas prisonniers. Ils pensent que leur mode de vie est la vraie vie. Pour eux les ombres sont réelles. Ils ne peuvent pas tourner la tête.

Les prisonniers ne veulent pas croire celui qui est revenu. Pour eux les réponses qu’il apporte du monde supérieur sont des paroles violentes, dures à écouter. Ils ont toujours cru que ce qu’ils avaient devant les yeux était la vérité. Croire au prisonnier affranchi remettrait en question toute leur

existence. Cette révélation les perturbe.

Le prisonnier affranchi = Socrate

Si le prisonnier affranchi insiste pour les délier, Platon dit que les prisonniers arriveraient à le tuer! Socrate essaya d’affranchir ses concitoyens des préjugés. Il fut assassiné, tout comme le prisonnier délivré de l’allégorie de la caverne.

Les hommes porteurs d’objets =

les démagogues, les politiciens mystificateurs,

les propagandistes

Dans la démocratie athénienne de l’époque classique, le peuple était manipulé par des démagogues. ¿Qui étaient ces démagogues ? C’était des politiciens qui

faisaient des discours grandiloquents faisant appel aux sentiments les plus élémentaires des citoyens, à leurs passions les plus viles.

Les démagogues flattaient le peuple pour conquérir le pouvoir. Ils leur

parlaient de la supériorité d’Athènes sur les autres cités grecques; ils incitaient le peuple à engager une politique impérialiste. Ils furent à l’origine des guerres du Peloponnèse. Beaucoup de citoyens se laissèrent convaincre et votèrent en

faveur de la guerre.

Les ombres et les échos = les idéologies trompeuses

Platon croyait que la multitude était ignorante, qu’elle était victime d’idées politiques inauthentiques, semblables aux ombres de la caverne. La foule ne visait pas la vérité politique. Elle n’avait pas un vrai idéal de la justice. Elle se laissait bercer par des ombres, des idéologies mensongères ; elle se méprenait sur le bien de la cité.

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