Les fonds de vallées dans le Parc naturel régional des Vosges du nord. P Hamann

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Les fonds de vallées dans le Parc naturel

régional des Vosges du nord.

P Hamann

Le Parc en chiffres :

· 130.500 hectares (1 305 Km2) compris dans un triangle Wissembourg-Saverne-Volmunster 

· 113 communes : 2/3 dans le Bas-Rhin et 1/3 en Moselle - 80000 habitants

 . 4 secteurs paysagers : d'Ouest en Est : le plateau ouvert, la zone intermédiaire, le massif forestier, le piémont

 · 65% de couverture forestière, soit 83 000 hectares (45 % de feuillus, 30 % de résineux, 25 % mixtes)

 · 2 200 hectares de vergers

 · 600 hectares de sites naturels sous protection juridique

 · Point culminant : le Grand Wintersberg à Niederbronn-les-bains(581m)

· 2.600 km d'itinéraires de randonnées pédestres, équestres, VTT ou cyclotouristiques, balisés sur le Parc dont 1.700 km par le Club Vosgien.

 . 35 châteaux forts sur des éperons de grès et 2 châteaux Renaissance

 . 26 musées et expositions liés à l'histoire, aux traditions populaires ou à des savoir-faire techniques et artistiques. 

. 113 monuments historiques et sites, classés ou inscrits. 

· 5 ouvrages de la ligne Maginot.

Le réseau hydrographique :

Le massif est fortement entaillé par des vallées parallèles de direction NW – SE essentiellement, et dont les débouchés forment les grands pôles urbains

(Saverne, Ingwiller, Niederbronn, Wissembourg)

Ces vallées témoignent du rôle de réservoir d’eau du massif gréseux vosgien : les précipitations infiltrées par le massif et le plateau lorrain se déversent sous forme

de sources.

Les rivières ont entaillé les dalles de grès et creusé des vallées souvent étroites à pente très forte

Histoire des fonds de vallée :Histoire des fonds de vallée :

Les fonds de vallées boisés ont été défrichés au moyen âge ( tout comme la plaine d’Alsace!) pour permettre leur exploitation par les populations qui se sont installées :

- Pour utiliser la force hydraulique ou la pisciculture des étangs ont été créés

- Ou pour l’utilisation agricole sous forme de

prairies

Ces prairies permettaient un apport de fourrage et de foin aux petites exploitations d’ouvriers-paysans qui travaillaient en forêt

ou dans les carrières et possédaient une ou deux vaches.Les parcelles étaient fauchées à

la main et l’herbe souvent rapportée à dos d’homme en fin

de journée..

Pour beaucoup de ces prairies, étroites et humides, il y avait

un mode de gestion original et très élaboré qui permettait

plusieurs fauches pendant la belle saison, quelles que soient

les conditions climatiques :

les « prés à dos »les « prés à dos »

Ces parcelles perpendiculaires au lit de la rivière

comprenaient -des fossés de drainage pour

assécher en période humide et- des canaux d’irrigation pour

irriguer en période sèche

De petits barrages permettaient d’amener l’eau dans des fossés latéraux qui la redistribuaient

ensuite au centre des prés bombés

L’eau était un bien très précieux et son utilisation ainsi

que le fonctionnement de ce système collectif étaient

soumis à une réglementation très stricte depuis des temps

très anciens.

Des conflits existaient et il n’était pas rare de se « faire voler l’eau

du ruisseau »

Ce système a fonctionné jusqu’ après la deuxième guerre

mondiale lorsque la double activité a cessé. Ces parcelles n’étaient plus intéressantes car

trop petites et humides pour utiliser les machines agricoles de

plus en plus lourdes et volumineuses…

S’est posé alors un problème de gestion et

d’aménagement et souvent de conscience, pour ces habitants proches de leur

terre………..

« que faire de ces parcelles qui ont perdu

leur destination d’origine ?? »

Différentes solutions ont été mises en œuvre pour « occuper »

le terrain , de manière assez anarchique et avec des impacts

souvent négatifs sur l’environnement….

Des plantations d’épicéas, en « timbre-poste » qui ont rapidement fermé la perspective des vallées et acidifié l’eau..

Des étangs de « pêche » de taille très variable

Des résidences secondaires pour un « retour à la nature » qui occasionne souvent une pollution

visuelle…

Beaucoup de parcelles ont été laissées à l’abandon, devenant des frichesdes friches et retournant petit à petit à

leur état d’équilibre, c’est à dire la forêt

C’est là que se pose un problème de problème de

développement durabledéveloppement durable Que faire pour allier à la

fois :

La protection de l’environnement:La protection de l’environnement:

Est-il mieux - de revenir en arrière en défrichant ?- laisser « faire la Nature »?- maintenir l’état actuel ?Quelle exploitation sur les parcelles rentables ? Intensive ??

L’aspect économique :L’aspect économique :

-ces prairies peuvent-elles être rentables ?- quel coût pour « l’entretien »  de l’espace? Et qui paie ?- quelles sont les solutions les moins onéreuses ?

L’aspect social :L’aspect social :

permettre aux habitants de rester sur place , dans les vallées avec des conditions de vie agréables , si possible des emplois et des conditions de circulation optimales

Seules les vallées les plus larges continuent d’être exploitées par

l’agriculture

Dans ces secteurs, le Sycoparc encourage et soutient des

opérations de réhabilitation (abattage des épicéas par

exemple…)Parfois, la Nature, par tempête ou scolytes interposés, participe au

processus…

Des études sur les conséquences hydrauliques ,écologiques, paysagères ,climatiques et sociologiques ont permis d’orienter les décisions concernant les parcelles

inexploitées :

Les prairies ouvertes, ont une biodiversité supérieure aux zones

de friche correspondantes et méritent d’être conservées

La reconstitution de forêts humides (aulnaies marécageuses, aulnaies-frênaies) est d’un grand intérêt écologique et mérite d’être

favorisée

A proximité des villages, il convient de garder le milieu

ouvert pour des raisons essentiellement paysagères et

sociologiques

C’est ainsi qu’est né le programme de gestion gestion

écologique des friches (GEF)écologique des friches (GEF)

Les parcelles intéressantes sont sélectionnées en tenant compte de différentes contraintes grâce

au système d’information au système d’information géographique (SIG)géographique (SIG) du

Sycoparc

Cette gestion écologique fait appel à des bovins rustiques, les Highlands cattleHighlands cattle qui sont très

bien adaptés à des milieux humides

Ces bovins consomment des végétaux herbacés même très

coriaces ainsi que les colonisateurs ligneux, l'évolution l'évolution

de la friche est donc stoppéede la friche est donc stoppée

L’évolution du cheptel permet actuellement de valoriser cette action

par l’opération :« Le paysage a du goût »« Le paysage a du goût »

LES PARCS NATURELS REGIONAUX SONT DES

LIEUX LIEUX D’EXPERIMENTATION D’EXPERIMENTATION

POUR LE POUR LE DEVELOPPEMENT DEVELOPPEMENT

DURABLEDURABLE