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LES
MANGROVES
4ème année
Camille MAHEAS Emeric PANISSET
Guillaume PLOUHINEC
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SOMMAIRE INTRODUCTION
I- Qu’est-ce qu’une mangrove p.4 A- Définition du dictionnaire p.4 B- Les différents types de mangroves p.4
1- Mangrove d’eau douce p.4 2- Mangrove d’eau salée p.4
C- Caractéristiques principales des mangroves p.5 1- Le sol p.5 2- La flore p.5 3- La faune p.7
a- La faune marine p.7 b- La faune terrestre p.8
D- Liens entre faune, flore et sol au sein de l’écosystème p.9
II- Répartition géographique p.10 A- Etat des lieux p.10 B- Facteurs de cette répartition p.11
1- Facteurs climatiques p.11 2- Facteurs côtiers p.11
III- Intérêts des mangroves p.12
A- Intérêts biologiques des mangroves p.12 B- Intérêts écologiques des mangroves p.12
1- Une barrière naturelle contre les risques d’érosion p.12 2- Une barrière naturelle contre les tempêtes et la houle p.12 3- Une zone de piégeage des gaz à effet de serre p.13 4- Un filtre naturel contre les pollutions p.13
C- Intérêts économiques des mangroves p.13 1- La sylviculture p.13 2- La pêche p.14 3- Le tourisme p.14 4- La pharmacologie p.14
IV- Impacts anthropiques p.15
A- Les mangroves en danger p.15 1- Le développement des côtes p.15
a- Urbanisation p.15 b- Tourisme p.16 c- Pollution p.16
2- La surexploitation des ressources naturelles p.17 a- Déboisement p.17 b- Chasse, pêche et braconnage p.18
3- Changement climatique p.18 4- Aquaculture, riziculture et élevage de crevette p.18
B- Les actions et les mesures de protection p.19 1- Les outils règlementaires p.19
a- A l’international p.19 b- Au niveau européen p.20 c- Au niveau national p.20
2- Les actions sur le terrain p.21 a- Gestion durable p.21 b- Les associations et leurs missions p.21 c- Les industriels et les mangroves p.22
3- Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) p.23
3
INTRODUCTION
Une mangrove est un environnement très particulier. En effet, c’est un écosystème unique
car il est le point de rencontre à la fois de la terre, de l’eau douce et de l’eau de mer. Elles se
retrouvent seulement dans des régions spécifiques car leur existence n’est possible que par la seule
réunion de certains éléments. Dans cet environnement particulier, vivent des plantes et des animaux
spécialisés à ces conditions difficiles. Cet environnement hostile à la plupart des espèces.
En plus d’être le berceau d’une incroyable biodiversité, ces endroits sont également
extrêmement importants pour la planète, ainsi que pour la survie de l’être humain mais les activités
anthropiques actuelles sont une menace pour cet équilibre et provoquent leur disparition de jours en
jours.
Après vous avoir présenté dans un premier temps les mangroves, nous nous intéresserons à
leurs répartitions géographiques, puis nous verrons l'intérêt des mangroves pour la nature et pour
les Hommes et enfin nous nous intéresserons à l'impact anthropique sur cet écosystème unique.
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I- Qu’est-ce qu’une mangrove
A- Définition du dictionnaire
D’après le dictionnaire, une mangrove est une « formation forestière littorale tropicale, à
base de palétuviers, qui colonise les dépôts vaseux d'estuaires ou de lagunes. (Les sols correspondants
sont des gleys sodiques, ou sols hydromorphes). »
En effet, une mangrove est une « lisière », c’est-à-dire un écosystème qui fait la transition
entre deux écosystèmes : Un écosystème forestier et un écosystème aquatique. On n’y distingue pas
moins de 70 espèces endémiques, c’est-à-dire, qui vivent uniquement dans ce type d’écosystème.
B- Les différents types de mangroves
Il y a 2 types de mangroves :
- celles se basant sur un écosystème aquatique d'eau douce.
- celles se basant sur un écosystème aquatique d'eau marine.
1- Mangroves d’eau douce
On trouve les mangroves d'eau douce dans des rivières
ou des criques. La structure de la forêt évolue d'une végétation
typique des mangroves vers les côtes, pour se rapprocher vers
une végétation type forêt pluviale au centre de la mangrove.
Les rivières vont apporter eau douce et nutriments à la
mangrove.
2- Mangroves d’eau salée
Dans les mangroves d'eau salée au contraire la
majeure partie de la ressource en eau vient de l'océan avec une
infime partie d'eau douce provenant des pluies. On trouve une
végétation propre aux mangroves vers les côtes, puis en
s'enfonçant dans la mangrove elle se transforme en région
boisée avec des zones très salées où peu de plantes peuvent
pousser : les tannes.
Cependant, souvent ces deux types d'environnement sont associés, les mangroves se
trouvant sur des littoraux à des embouchures de rivières.
La partie rouge indique la concentration en sel.
La partie rouge indique la concentration en sel.
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C- Caractéristiques principales des mangroves
1- Le sol
Le sol des mangroves est dit à « gleys sodiques hydromorphe ».
Un sol de gleys est caractérisé par la présence de fer à l'état ferreux (réduit). L'eau est
chargée en matière organique. On parle de gley sodique car avec la présence d'eau salée, le sol est
chargé en sodium. De plus le sol est dit hydromorphe quand il est saturé en eau.
De manière plus spécifique le sol des mangroves est composé de vase fine généralement
argileuse et rarement sableuse. Une particularité de ce sol est la présence de soufre sous forme de
sulfure de fer : la pyrite (FeS2).
2 S04 + Fe FeS2 + 2 O2
Celle-ci vient des sulfates soumis à l'eau salée de l'océan et du fer provenant du continent.
Les mangroves étant des milieux anaérobies (sans oxygène) et riches en matière organique les
bactéries sulfato-réductrices s'y développent facilement. Les sulfates (SO4) sont alors réduits en
sulfures, et combinés au fer ils donnent des pyrites. Ces sols sont souvent neutres.
Dans le cas où les sols ne sont plus inondés, la pyrite se transforme en porosite (un sulfate de
fer, FeSO4) reconnaissable par sa couleur jaune pâle. Le pH devient alors très acide, d'où le nom de
« sols sulfatés acides ». Cette acidité peut entrainer la formation d'aluns, des sulfates d'aluminium
(Al2(SO4)3) : on parle alors de « sols alunés ».
Dans les régions très riches en sel, les sols de mangroves contiennent non seulement du
soufre mais également des sels marins : ce sont alors des "sols sulfatés acides et salés".
2- La flore
S’il y a bien une caractéristique typique dans les mangroves, c’est sans doute sa végétation.
En effet, celle-ci se compose de végétaux poussant dans l'eau salée avec une Flore allant d'arbustes
tentaculaires à des arbres pouvant atteindre les 60 mètres. La structure floristique des mangroves
est telle que plus on se rapproche des écosystèmes terrestres, plus les arbres deviennent de moins
en moins aquatiques. Elle est caractérisée par une espèce dominante que sont les palétuviers.
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Les palétuviers sont des arbres ou arbustes tropicaux qui supportent l'ennoiement régulier
de leur base dans l'eau salée, vivent en colonies et forment de véritables forêts amphibies. Pour
s'adapter à la forte salinité et à la faible oxygénation du substrat marin, la plupart ont développé des
systèmes de racines aériennes. La forme la plus caractéristique est celles des échasses qui
permettent aux arbres de vivre sur de véritables pilotis.
Il existe plusieurs espèces de palétuviers. Les principales sont le palétuvier rouge
(Rhizophora mangle), le noir (Avicennia germinans), le blanc (Laguncularia racemosa) et le gris
(Conocarpus erectus).
Le palétuvier est un génie qui a su s'adapter à :
Un sol vaseux instable et pauvre en oxygène : le palétuvier rouge a développé un système
racinaire aérien en forme d’échasse (rhizophore) qui lui permet de respirer et d’être stable sur la
vase. Tandis que les palétuviers blancs et gris possèdent des pneumatophores pour assurer la
respiration aérienne de leurs racines (la technique du tuba), même lorsqu'elles sont submergées par
les marées.
Un milieu saumâtre : la survie des palétuviers dépend de leur capacité à éliminer le sel,
lorsqu’ils absorbent l’eau. Pour ce faire, les racines des palétuviers rouges filtrent l'eau salée. Les
palétuviers blancs, eux, possèdent des glandes à sel, situées sur la face inférieure de leurs feuilles,
qui rejettent l'excès de sel.
Dans les mangroves d’eau salée, la présence d'une concentration en sel importante dans le
sol entraine la création de zones nues ou recouvertes d'une végétation d'herbacées halophytes. Ces
zones sont appelées des tannes. Les plantes ont très bien su s'adapter aux conditions contraignantes des mangroves :
Elles sont halophiles, stockent ou se rendent
imperméables au sel.
Elles survivent malgré la faible oxygénation
des milieux. L'adaptation la plus remarquable est les
pneumatophores.
Elles savent également gérer leurs pertes
d’eau, leurs ressources en nutriments et leurs
fixations sur des sols argileux.
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3- La faune
La mangrove forme une mosaïque d'habitats terrestre et aquatique interdépendants, qui abritent une multitude de crustacés, de poissons, d'oiseaux et de mammifères. Tous tirent profit de l’abondante matière organique piégée dans les sédiments des vasières, ou issue de la transformation par des bactéries et champignons, des débris végétaux des palétuviers.
a- La faune marine
Celle-ci est très riche, on y retrouve toutes sortes d’espèces allant des poissons aux crustacés,
en passant par les mammifères.
Du côté des poissons, on retrouve l’étonnant « gros
yeux (ou « quatre yeux »), ce poisson peut voir à la fois sous l’eau
et dans l’air, car son œil est divisé en deux parties. Sa vision
aérienne lui permet d’étendre son alimentation aux insectes
volants. Ce poisson est également capable de passer plusieurs
minutes hors de l’eau.
On retrouve également de nombreux juvéniles de
poissons qui trouvent, dans la mangrove, un abri pour grandir
cacher des prédateurs, ainsi que toute la nourriture nécessaire à
leur croissance.
Le crabe violoniste, qui doit son nom à
l’hypertrophie d’une de ses pinces chez le mâle. Ce
crabe creuse ses terriers dans la vase des
mangroves. En aérant ainsi le sol, il devient un
acteur essentiel de la survie des palétuviers.
On y retrouve également la fameuse crevette tropicale,
celle-ci nait au large, dans l’océan, puis les larves de
crevettes migrent vers les mangroves pour trouver un abri
contre leurs nombreux prédateurs. Elles y grandissent et
grossissent avant de retourner au large. Si la salinité se
rapproche de celle de l'eau de mer des grappes d'huîtres se développent à la base des racines.
Les lamantins et les loutres, hôtes d’exception des mangroves broutent les jeunes feuilles de
palétuviers. Autrefois décimés par la chasse, ils demeurent aujourd’hui encore grandement
menacés par les filets de pêche, les hélices de bateaux, les hydrocarbures et les pesticides.
On y retrouve également de nombreux reptiles, dont Le caïman à lunettes qui est une
espèce emblématique des estuaires et des mangroves d’eau salée.
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b- La faune terrestre
Même si les mangroves sont des écosystèmes hostiles, et présentent surtout un
environnement propice aux animaux aquatiques, on y retrouve quelques animaux terrestres, de
passage, ou s’étant adaptés à la vie sur les pilotis formés par les palétuviers.
Une multitude d’oiseaux :
Les mangroves côtières se font reposoirs pour nombre de hérons,
aigrettes et ibis qui y font également leurs nids à l’abri de toute
activité humaine. A l’aide de leurs longs becs, ils fouillent la vase à la
recherche de crustacés, mollusques et petits poissons. D’autres
oiseaux, de passage lors de leur migration, utilisent les mangroves
comme point de ravitaillement puisqu'elles sont bien pourvues en
nourriture et en abris.
Mais le joyau de la mangrove est, sans conteste, le splendide
Ibis rouge qui s’alimente sur les vasières ou sur les vases plus fermes
de la jeune mangrove.
Ainsi que quelques mammifères :
On y retrouve quelques grands mammifères tels que
les singes hurleurs, nasiques, le cerf axis, mais également
quelques rongeurs tels que les ratons crabiers.
La mangrove du Bangladesh a également la particularité de servir de refuge aux tigres du Bengale.
Les mangroves peuvent également accueillir une multitude d’insectes tels que des termites, des
araignées, des scorpions ainsi que des lézards.
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D- Liens entre Faune, Flore et Sol au sein de l’écosystème
Afin de mettre en lien les relations entre la Faune et la Flore, nous pouvons nous servir du
schéma ci-dessous. Les palétuviers et les arbres bordant la mangrove servent d'habitat pour la
Faune, et pour les petits poissons qui vont ensuite partir vers le large une fois adultes. Les feuilles
mortes qui tombent dans l'eau ainsi que d'autres sources de matière organique, nourrissent la
microfaune, qui elle-même nourrit les autres animaux plus gros. Les animaux quant à eux, une fois
décomposés, servent à l'alimentation des plantes. C'est un cycle permanent qui régit la vie dans la
mangrove.
Ainsi le sol, la Flore et la Faune sont en interaction, dépendants les uns des autres. Ces
éléments sont très variés au sein de la mangrove, certaines espèces n'existant que dans cet
écosystème complexe.
Mais ce milieu unique n'est possible qu'à certains endroits de la planète et par la réunion de
facteurs particuliers.
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II- Répartition géographique
A- Etat des lieux
Voici une carte présentant la répartition des mangroves autour du monde :
Comme dit précédemment, la mangrove se
développe sur le littoral dans des zones calmes et peu
profondes.
Elle occupe les trois-quarts des côtes et deltas des
régions tropicales, assurant une excellente protection
contre l'érosion et même les tsunamis.
Elle couvre une superficie d'environ 150 000 km² sur notre
planète.
Elle se situe le long des zones côtières de la zone
intertropicale.
Le plus grand ensemble de mangrove au monde se
trouve dans le delta du Gange et du Brahmapoutre.
Si les mangroves sont perçues souvent comme
typiques des régions intertropicales on constate cependant
quelles sont présente dans les climats moins chaud.
Dans les zones tempérées, le type de structure
biologique correspondant est le marais salant.
Continent Pays Surface (en
hectare)
Asie Indonésie
4 251 011
Malaisie
630 000
Myanmar
517 000
Bangladesh
410 000
Inde
356 000
Philippines
400 000
Viet Nam
370 000
Amériques Mexique
1 420 200
Venezuela
673 569
Cuba
626 000
Colombie
501 300
Panama
297 532
États-Unis
280 594
Océanie Australie
1 161 700
Afrique Nigéria
3 238 000
Madagascar
325 560
Cameroun
306 000
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B- Facteurs de cette répartition
1- Facteurs climatiques
o La température
Pour qu’une mangrove se développe elle a besoin d’une température moyenne supérieur à 20°C, et
d’une fluctuation saisonnière ne dépassant pas 10°C. Cette fluctuation est réduite par la végétation
et les zones de tannes.
o La luminosité
L’étude de la flore des mangroves a permis aux scientifiques de constater que les palétuviers
disparaissent rapidement sous les arbres et c’est ainsi que se constitue le sol vaseux des mangroves.
Mais la lumière est avant tout déterminante dans la zonation des mangroves. En effet, quand ces
zones sont inondées, la physionomie des palétuviers leur permet de continuer à effectuer la
photosynthèse contrairement aux plantes herbacées.
o La pluviométrie
Les zones des mangroves se trouvent généralement le long des côtes et donc exposées à de fortes
précipitations. Ces précipitations permettent l’infiltration dans la zone de l’arrière-pays. Elles sont
souvent sujets à une forte sédimentation ce qui permet de fournir différents types de substrat et
d’éléments nutritifs qui deviennent favorables à la croissance de la mangrove. Ainsi, plus les
précipitations sont abondantes plus la mangrove se développe et de façon relativement uniforme
durant l’année lorsque le climat est régulier. De plus, de fortes précipitations permettent de
diminuer la salinité des eaux.
o Salinité
Pour que la mangrove soit viable elle a besoin d’une salinité entre 5 et 30%.
o Importance des marées
Les marées jouent également un rôle décisif car elles doivent être assez importantes. Il faut
également une pente relativement faible pour permettre aux eaux marines de s’introduire dans les
terres, soit près d’une cinquantaine de kilomètres dans les estuaires de certains fleuves.
2- Facteurs côtiers
Les mangroves nécessitent une certaine protection, pour les marées qui seraient trop fortes
ou encore des vents trop violents (qui généreraient des vagues).
On retrouve donc souvent des mangroves situés dans des zones côtières abritées, en retrait dans des
zones protégées des hauts fonds par des récifs. Ceux-ci protègent ainsi la mangrove des vagues trop
puissantes.
Mais la côte a également besoin d’être protégée d’une forte érosion. Car les mangroves sont
sur des pentes relativement faibles, elle se protège par la forme atypique des palétuviers mais
également par la forme de la côte. Les mangroves ne pourraient exister au niveau de pointes
rocheuses, ou de plage de sables.
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III- Intérêts des mangroves
Les mangroves ont longtemps été considérées comme des lieux improductifs et insalubres.
Les mangroves n’ont, jusqu’à la dernière décennie, fait l’objet d’aucune forme de protection
particulière. Aujourd’hui elles commencent à être reconnues d’utilité publique car elles présentent
de nombreux intérêts tant d’un point de vue économique qu’écologique.
A- Intérêts biologiques des mangroves
Les mangroves présentent la particularité d’être l’un des systèmes organiques productifs des
plus importants de la planète. Les racines des palétuviers piègent la plupart des sédiments marins,
ainsi, les eaux des mangroves sont très riches en nutriments et en matières organiques.
En moyenne les mangroves produisent un kilogramme de litière par mètre carré par an, pour
comparer cette productivité est égale à celle des forets tropicales humides. Ces différentes
ressources permettent de créer un réseau alimentaire complexe et favorisent le développement de
nombreuses espèces marines.
De plus, les racines des palétuviers sont un refuge pour de nombreuses espèces et favorisent
la reproduction de petits poissons ou crustacés qui peuvent ainsi grandir à l’abri des prédateurs. Les
mangroves abritent également des amphibiens, des reptiles et des oiseaux, dont certaines espèces
sont en voie d’extinction.
B- Intérêts écologiques des mangroves
Réparties sur les trois-quarts des côtes et deltas des régions tropicales, les mangroves
occupent une superficie totale de 150 000 km². Dans ces régions les mangroves assurent une
excellente protection contre l’érosion côtière et font face aux tsunamis, aux cyclones et aux autres
effets du dérèglement climatique.
Les racines des palétuviers sont, quand à elles, un filtre naturel contre les pollutions et
permettent de piéger du dioxyde de carbone.
1- Une barrière naturelle contre le risque d’érosion
Les mangroves jouent un rôle de protection des côtes contre l'érosion engendrée par les
vagues, les courants marins et le vent. L'écoulement des eaux provenant des terres est ralenti par le
réseau dense de racines de palétuviers. Cela facilite le dépôt des sédiments issus du continent au
pied des racines.
Cette filtration des sédiments permet de limiter la dispersion des particules et évite ainsi aux
récifs, situés prés des mangroves, d'être recouverts de vase et donc de dépérir.
2- Une barrière naturelle contre les tempêtes et la houle
La mangrove est une excellente barrière entre l'océan et la côte souvent fragile,
particulièrement pendant des épisodes de tempêtes ou d’ouragans qui peuvent provoquer une
montée subite des eaux sur les rivages et ainsi détruire des constructions se trouvant sur le littoral.
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Le système racinaire des palétuviers est très efficace pour absorber l'énergie des vagues, en
effet l’énergie d’une vague peut être réduite de 75 %, lorsqu’elle passe à travers 200 mètres de
mangrove.
3- Une zone de piégeage des gaz à effet de serre
Les émissions de dioxyde de carbone sont les causes principales de l'augmentation des gaz à
effet de serre dans l'atmosphère. Par la photosynthèse l’arbre construit sa propre matière organique
en captant le dioxyde de carbone.
Profitant de conditions hydrique et nutritionnelle optimales, les mangroves ont des forts taux
de croissance, elles fixent donc des quantités importantes de carbone. En moyenne les mangroves
piègeraient 25.5 millions de tonnes de carbone par an soit environ 110 kg net de carbone par hectare
et par jour.
4- Un filtre naturel contre les pollutions
Les différents systèmes racinaires des palétuviers contribuent à la rétention et à la filtration
des matières en suspension et des polluants, comme les métaux lourds, contenus dans la mer. Cela
permet donc de limiter la quantité de polluants atteignant la côte.
C- Intérêts économiques des mangroves
1- La sylviculture
Les mangroves sont en partie exploitées pour leur bois, qui présente la particularité d’être
un bois nerveux, remarquablement solide et exceptionnellement durable. Le bois de palétuviers est
utilisé comme bois de construction pour les habitations ou les bateaux, mais également pour
fabriquer du charbon (bois avec une grande valeur calorifique) ou de la pâte à papier.
Cependant dans certaines régions les mangroves ont été très dégradées suite à une
sylviculture intensive. Aujourd’hui une sylviculture précise se développe dans certaines régions, mais
en Afrique la sylviculture de la mangrove n’en est qu’à ses débuts et, par conséquence, ces
mangroves ne font l’objet d’aucune gestion forestière à grande échelle.
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2- La pêche
Comme expliqué précédemment, les eaux au sein et aux alentours des mangroves, qui sont
généralement riches en nutriments et en matière organique, abritent de nombreuses espèces de
crustacés et de poissons. Les mangroves représentent une des principales sources de nourriture
pour les populations côtières des pays tropicaux.
La mangrove est donc un lieu recherché pour certains types de pèche : des poissons, des
crevettes, des huitres, des mollusques, des crabes, et d'autres espèces marines y sont récoltés. En
moyenne un hectare de palétuviers permet la récolte chaque année de 400 kg de poissons et
crustacés. En Guyane, cette pèche a représenté 18,4 millions d’euros à l’exportation.
3- Le tourisme
Si globalement, les mangroves ne sont pas perçues
comme des sites propices au tourisme, l’image des
mangroves est en train d’évoluer. En effet, ce lieu
permet d’observer des espèces peu communes qui
trouvent refuges entre les racines des palétuviers. Le
développement du tourisme, et plus particulièrement
de l’écotourisme, prés des mangroves a permis
d’aménager les contours des mangroves avec
notamment la création de sentiers.
4- La pharmacologie
Les feuilles, les racines et les graines de palétuviers entrent dans beaucoup de préparations
thérapeutiques, notamment contre les maux de tête, les maux de ventre et pour la cicatrisation.
Exemple : En Guyane, la liane mangle est associée dans la médecine créole au palétuvier
blanc et au tabac pour soigner les piqûres de raies venimeuses.
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IV- Les impacts anthropiques
Comme nous avons pu le voir précédemment, les mangroves ont une réelle utilité sur le plan
environnemental, économique et culturelle. C’est la raison pour laquelle elles sont aujourd’hui
menacées, du fait des activités de l’homme.
Néanmoins, la prise de conscience des populations et des gouvernements locaux, sur
l’importance des mangroves, ont permis la mise en place d’actions de protection de ces
écosystèmes.
A- Les mangroves en danger
A l'échelle planétaire, plus de la moitié des zones de mangroves a déjà disparu (30 % depuis
20 ans). Certaines régions en ayant perdu jusqu’à 80 %. Parmi les mangroves qui subsistent, plus de
50 % sont en mauvais état et le taux de disparition actuel estimé demeure de 2 à 8 % par an.
Les causes majeures de la disparition des mangroves sont diverses et variées. Elles sont liées
au développement de la côte, à la surexploitation des ressources naturelles, au réchauffement
climatique et surtout à l’aquaculture, la riziculture et l’élevage de crevette.
1- Le développement de la côte
a- Urbanisation
Dans le monde, la mangrove est menacée par l’afflux de populations croissantes sur le
littoral. A l'exception de quelques atolls isolés, la moitié des mangroves sont situées à moins de 25
kms de centres urbains habités par 100 000 personnes et plus.
Exemple : En Guyane, la mangrove côtière a subit localement des dégradations au niveau des
communes importantes. Certaines zones industrielles des communes de Matoury et de Cayenne,
certains lotissements à Kourou, et certaines routes ont été construits sur des zones de mangroves.
La construction de routes et
d'infrastructures peuvent aussi provoquer
la disparition de la mangrove et favoriser
l'érosion.
De même, la construction de
barrages et l’irrigation contribue à la
modification du régime des fleuves qui
réduisent considérablement la quantité
d’eau arrivant à la mangrove, ce qui influe
beaucoup sur la salinité des eaux dans la
forêt. Si la salinité devient trop forte,
la mangrove meurt.
Les détournements d’eau douce
peuvent aussi conduire à un assèchement
des mangroves.
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b- Tourisme
Avec le développement du tourisme, le littoral est
également victime d’une urbanisation parfois massive, bien
souvent au détriment de la mangrove dans les zones
intertropicales.
L’activité humaine empiète de plus en plus sur la mer
pour la construction de villas, de complexes hôteliers ou
bien de marinas. La mangrove est alors asséchée, comblée
par des terrassements et les palétuviers sont remplacés par
des allées de cocotiers, offrant ainsi une image du site plus
conforme aux désirs des touristes.
Le tourisme a aussi joué un rôle sur l’augmentation des déchets. Auparavant, les mangroves
se chargeaient d’évacuer les déchets générés par les habitants. Aujourd’hui, il a fallu construite des
centres de déchets et des stations d’épurations qui modifient un peu plus l’écosystème.
c- Pollution
Plus de 77 % des polluants qui
arrivent en mer proviennent du
continent et 44 % de ces polluants sont
issus de déchets non traités et du
phénomène de ruissellement. Les
déchets et eaux usées rejetés dans les
écosystèmes voisins des mangroves tels
que les rivières, marais et fleuves
arrivent finalement dans la mangrove du
fait des courants et de la marée. Rejetés
directement dans la mangrove, ils
posent d’importants problèmes.
C’est une pollution visuelle d'abord, ainsi que de mauvaises odeurs et une dégradation de la
qualité de l'eau (par les eaux usées chargés de produits chimiques divers issus des activités
domestiques et industriels).
Les zones de mangroves les plus à
risque sont celles à proximité des Centres
Spatiaux (rejets chimiques issus lors du
lancement des fusées) et en aval des ports
commerciaux (pollution importante par les
hydrocarbures : stockage dans ces zones, et
fréquentation fluviale importante).
Des constructions en plein cœur de la mangrove
17
Il existe aussi une pollution dû aux engrais, pesticides et autres produits chimiques toxiques
produits par l’homme qui descendent le cours des fleuves menacent la survie des animaux vivant
dans la mangrove.
De même, la pollution aux hydrocarbures asphyxie les racines des mangroves et provoque
ainsi la mort des arbres.
2- Surexploitation des ressources naturelles
a- Déboisement
Les forêts de mangrove sont exploitées pour la production de bois de chauffage, de bois de
construction, de copeaux, de pâte à papier, de charbon de bois et de fourrage. L’exploitation
forestière existe depuis des siècles mais, dans certaines parties du monde, elle n’est plus exécutée de
manière responsable et menace l’avenir des forêts.
Les mangroves peuvent faire l’objet d’une exploitation à grande échelle.
Exemple : Au Nigeria le bois des mangroves était utilisé pour les houillères. Bien que la
demande de charbon ait ensuite baissé, le bois est encore exploité à des fins diverses notamment
pour la construction de charpentes.
Les forêts de mangrove ont souvent été
considérées comme improductives et
nauséabondes. De ce fait, elles ont été
éradiquées pour laisser place à des terres
agricoles, des habitations, des infrastructures
(notamment des ports) et des zones
industrielles.
Récemment, elles ont aussi été
remplacées par des complexes touristiques, des
élevages de crevettes et des marais salants. La
déforestation est l'une des causes principales de la disparition des mangroves.
En outre, la déforestation terrestre aggrave le phénomène d’érosion, ce qui provoque une
augmentation massive de la quantité de sédiments dans les cours d’eau. Si les arbres de
la mangrove ne parviennent pas à en filtrer l'excédent, la forêt finit par s’asphyxier.
La surexploitation du
bois est une réelle
menace pour les
mangroves
18
b- Chasse, pêche & braconnage
La crise mondiale liée aux excès de la pêche dans les océans a des conséquences bien au delà
des populations de poissons directement concernées. L’équilibre écologique des chaînes alimentaires
et les communautés de poissons des mangroves peuvent aussi être atteints.
Exemple : La surpêche du vivaneau en mer provoque la diminution de la quantité de juvéniles
qui grandissent dans la mangrove, ceci provoque un déséquilibre dans la chaîne alimentaire de la
mangrove.
Avec les nombreuses espèces d’oiseaux qui vivent dans ce milieu, la chasse dans les
mangroves est une pratique bien ancrée dans les modes de vie.
Exemple : L’Ibis rouge a failli disparaître dans les années 80 en réponse à une chasse
exagérée. Aujourd'hui c'est une espèce intégralement protégée, mais elle est encore chassée.
3- Changement climatique
Le problème vient des variations de niveau de la mer. Les mangroves ont besoin que le
niveau de la mer soit stable pour survivre à long terme. Elles sont donc très sensibles à son actuelle
élévation due au réchauffement climatique mondial.
Il est à noter que des activités humaines qui se déroulent ailleurs peuvent avoir des
répercussions sur la mangrove. C’est le principe d’interdépendance.
C'est une certitude à présent que les épisodes de tempêtes sont plus fréquents à l'échelle
mondiale, que le niveau de l'eau et la température de surface des océans augmentent du fait du
changement climatique global. Les répercussions de ces phénomènes sur le niveau marin pourraient
menacer la survie à long terme de la mangrove.
4- Aquaculture, riziculture et élevage de crevette
La principale cause de destruction est à attribuer à l’aquaculture et aux élevages de
crevettes, surtout en Asie du Sud Est. Cette industrie, opérée par des multinationales occidentales,
serait à l’origine de la disparition de 65 000 hectares de mangrove en Thaïlande, premier pays
importateur de crevettes, et 665 000 hectares en Indonésie.
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Les bassins d’élevage sont souvent construits dans la mangrove car grâce au balancement
des marées, l’eau se renouvelle facilement.
Exemple : En Asie et en Amérique du sud, les mangroves sont abattues pour aménager des
bassins où sont élevés de façon intensive poissons et crevettes. Pourtant, cette activité surnommée
« blue revolution » si elle connaît un très grand développement dans certains pays (Indonésie,
Vietnam, Equateur, Madagascar etc.) est la cause essentielle du recul des mangroves aujourd'hui et
fait de cet écosystème l'un des plus menacés de la planète.
Les mangroves peuvent aussi être détruites pour
laisser la place à des rizières, des exploitations agricoles
ou des marais salants. Dans les régions très arides, la
mangrove est coupée davantage que la surface nécessaire
aux marais salants car il faut du bois pour faire bouillir
l'eau salée pour récupérer le sel.
Exemple : En Guyane, les zones de mangroves les
plus à risques sont celles à proximité des rizières de Mana
(menace par les phytosanitaires utilisés en grande
quantité).
B- Les actions et les mesures de protection
Les conséquences majeures de ces diverses surexploitations des mangroves sont d’abord, de
véritables pertes économiques. En effet, l’exploitation de l’ensemble des mangroves dans le monde
représenterait 1,2 milliard d’euros par an !
Perte économique donc, mais également un déclin écologique important. La disparition des
espèces endémiques entraine une perte de biodiversité certaine. De plus, les mangroves étant un
réel moyen de stockage du carbone, leur disparition accentuerait les phénomènes de changement
climatique.
Heureusement, pour lutter contre ces menaces, des personnes agissent et réagissent !
1- Les outils règlementaires
A la croisée de la réglementation de l'eau et de celle de la protection de l'environnement,
existe une véritable panoplie d'outils réglementaires pour préserver des milieux naturels particuliers
comme les mangroves.
a- A l’international
La convention Rasmar est la plus importante. Elle permet, là où elle s’applique, d’assurer la
conservation des zones humides, de leurs ressources en eau, de leur flore et de leur faune, en
conjuguant des politiques nationales à long terme à une action internationale coordonnée.
Exemple : Au Brésil, dans le plan national de gestion côtière de l’Etat de Santa Catarina, les
mangroves sont reconnues comme aires de préservation permanentes. Elles sont de plus protégées
au niveau fédéral par le code forestier et le décret de classement de la forêt atlantique.
La mangrove transformée en rizière
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b- Au niveau européen
La Directive Cadre européenne sur l'Eau du 23 octobre 2000 engage les pays de l'union
européenne dans un objectif de reconquête de la qualité de l'eau et des milieux aquatiques. Son
ambition: les milieux aquatiques (cours d'eau, plans d'eau, eaux côtières, eaux souterraines) doivent
être en "bon état" à l'horizon 2015.
Cette Directive renforce le caractère prioritaire de la protection des milieux aquatiques et de
la ressource en eau. Elle impose de procéder à un état des lieux, à définir des actions et à rendre
compte des résultats à l'échelle de plan de gestion qui devront être engagés à l'échelle de chaque
bassin hydrographique.
La participation et l'implication de tous les usagers, c'est à dire de tous les citoyens, à
l'élaboration de ces plans de gestion représentent une nouveauté majeure de la Directive. En effet, la
consultation est étendue vers le grand public en comparaison de la consultation plus restreinte
engagée dans les SDAGE. La consultation publique dans le cadre de cette Directive est prévue en
Guyane pour la fin d'année 2006.
c- Au niveau national
L’une des premières mesures est la protection des sites naturels. Cela ce traduit par la
création de réserves ou de parcs naturels.
Exemple : Sur l’île de Mayotte, l’école primaire de Mzouasia a proposé à l’Assemblée
nationale une loi pour la création d’un parc national marin incluant la mangrove.
Autre mesure, l’aménagement et la gestion des activités économiques. Il s’agit par exemple
des textes de réglementation régissant les activités minières, agricoles et industrielles ou du Plan
POLMAR pour éviter et réparer les dégâts des pollutions maritimes. (Les plans POLMAR constituent
des plans d’intervention en cas de pollution accidentelle des milieux marins, permettant la
mobilisation et la coordination des moyens de lutte préalablement identifiés).
Exemple : Les effets néfastes engendrés par l’élevage de crevettes lorsque les bassins sont
construits dans la forêt ne sont plus un mystère. En revanche, il est tout à fait possible de maintenir
les fermes de crevettes en construisant des bassins à l’arrière de la mangrove. Il suffit pour cela
d’établir un système d’évacuation et d’alimentation en eau.
La loi sur l'eau de janvier 1992 marque un tournant dans la gestion de l'eau en France. Elle
place l'ensemble de l'eau et des milieux aquatiques dans le patrimoine commun de la nation.
Autrement dit, nul n'a le droit de s'approprier une ressource au delà des restrictions d'usages
imposés par la réglementation. Ce principe entraîne par conséquence que le propriétaire d'un terrain
ne peut prélever de l'eau dans une nappe sans autorisation, dès lors que ce prélèvement dépasse le
simple usage domestique.
La loi sur l'eau de 1992 instaure la mise en place de SDAGE (schéma directeur
d'aménagement et de gestion des eaux) au niveau de chaque bassin. Ces derniers recensent tous les
problèmes et déséquilibres relatifs aux usages de l'eau, et définissent tout un ensemble de mesures
et d'actions qui devront être appliquées ou respectées.
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Exemple : Le SDAGE Guyane a établit des actions et recommandations relatives à l'aspect
sanitaire, économique et environnemental concernant les enjeux de l'eau en Guyane.
Les décisions du SDAGE ont une portée juridique et réglementaire. Elles créent de nouvelles
règles qui s'imposent à tout projet ou activité humaine, la protection de la ressource en eau pour le
bien être des hommes étant la contrainte prioritaire.
2- Les actions sur le terrain
Ces actions sont menées par les politiques locales et les associations. Elles comprennent la
réintroduction d’espèce, le replantage, la gestion durable, l’éducation, le développement du
tourisme vert et l’éco-volontariat.
a- La gestion durable
Certaines forêts de type mangrove bénéficient d’une gestion durable, parfois depuis une
centaine d’années.
Exemple : Les Sundarbans, en Inde et au Bengladesh, sont aménagées suivant un système
d’écrémage depuis 1892-1893, date à laquelle le premier plan d’aménagement forestier a été mis en
œuvre. Le système s’est avéré excellent pour l’aménagement durable de cet écosystème. Dans
les Sundarbans, des coupes annuelles distinctes sont établies pour l’extraction de bois d’œuvre, de
bois de feu et de bois à pâte.
Aujourd’hui, la mangrove des Sundarbans est l’une des plus grandes d’un seul tenant. Elle est
classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987 et est connue pour la richesse de sa faune,
qui comprend 260 espèces d’oiseaux, le tigre du Bengale et d’autres espèces menacées comme le
crocodile marin et le python indien.
b- Les associations et leurs missions
Le rôle associatif est très important pour la sauvegarde de ces milieux. C’est le cas de l’ONG
« Mangrove action Project » (MAP) qui est présente dans neuf pays, en Asie en Afrique et en
Amérique Latine. La MAP soutient des programmes de reforestation et d’éducation.
Exemple : Les enfants des écoles situées dans des zones de mangrove sont invités chaque
année à participer à un concours, le « Mangrove Art Calendar » dont l’objectif est de faire entendre la
vois enfants qui vivent dans ce milieu.
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En matière de restauration et reforestation, l’ONG met en place des programmes en
partenariat avec les pêcheurs pour favoriser un développement durable.
« Sur l’île d’Utila, dans la mer des Caraïbes, à quelques encablures de la côte hondurienne,
une équipe d’éco-volontaires s’apprête à traverser la mangrove. Leur mission : relâcher au milieu de
ce royaume d’eau de racines et de lumière, un petit iguane endémique qui vit dans les palétuviers et
se nourrit de crabes. Pendant ce temps, à la station des iguanes, d’autres bénévoles assurent les
visites guidées, pour mieux sensibiliser la population sur l’importance de la préservation de la
mangrove dans l’île ».
D’autres alternatives existent, notamment avec le développement du tourisme vert et des
missions d’éco-volontariat.
c- Les industriels et les mangroves
Les lois Grenelle ont rendu obligatoire, pour certaines entreprises, collectivités et
établissement publics, ainsi que pour l’Etat, la réalisation d’un bilan des émissions de gaz à effet de
serre, et d’une synthèse des actions envisagées pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre
(GES)
Exemple : Le Groupe Danone s’est engagé à diminuer son empreinte carbone non seulement
en diminuant les émissions de gaz à effet de serre dans ses activités de production (produits laitiers et
eau minérale), mais en participant à des projets produisant de grandes quantités de crédits de
carbone comme la plantation de mangrove.
Ainsi, les mangroves sont la
cible des grandes entreprises qui
cherchent avidement à acheter des
crédits de carbone pour compenser la
pollution qu’elles ne cessent de
provoquer
Un groupe de touriste se ballade
dans la mangrove avec pour guide
un pêcheur !
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3- Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE)
Le PNUE a proposé différentes stratégies en matière d’aménagement du territoire afin de
pallier au mieux à la monté des eaux. Ainsi, il est envisageable d’éloigner les infrastructures de la
côte pour permettre aux mangroves de se répandre plus à l’intérieur des terres.
A ce titre, selon Jean-Michel Amouroux, chargé de recherches au CNRS à Banyuls-sur-Mer,
dans bien des régions du monde « la mangrove suivra en quelque-sorte l’élévation du niveau de la
mer en colonisant des espaces actuellement plus à l’intérieur des terres. Ainsi la monté des eaux ne
ferait que déplacer la mangrove ».
A ce jour, dans les Sundarbans, le Programme des Nations Unies pour le développement
travaille avec l’Inde et le Bangladesh sur un partenariat visant à protéger la diversité biologique de
ces marécages.
Ce projet devrait permettre aux gens extrêmement pauvres qui vivent à proximité de ces
sites, de développer d’autres sources de revenu tel que le tourisme. Ainsi la population locale serait
moins dépendante de l’exploitation de la forêt.
Conclusion
Les mangroves sont des écosystèmes uniques qui présentent de nombreux intérêts. Ces
intérêts on amenés l’homme à l’utiliser, parfois de manière respectueuse, parfois de manière
abusive. Aujourd’hui, si nous ne faisons rien, les générations futures paieront le prix fort de cette
inaction.
La sauvegarde des mangroves est devenue l’une des priorités de certains gouvernements qui
ont pris conscience de leurs importances. Mais comme toujours, cela prend du temps et demande
des financements importants. La productivité d’une mangrove est telle que les mesures de
protection se sont vue rapidement établis.
Heureusement, la population locale et les associations luttent également pour sauvegarder la
biodiversité présente dans les mangroves. Les mangroves sont des sortes de petits « poumons » de la
terre dispersés aux quatre coins du monde qui permettent d’absorber nos rejets en carbone et en
fait ainsi des lieux capitaux pour la survie de l’espèce humaine.
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