Les tests allergologiques aux bêtalactamines

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Médicaments / Revue française d’allergologie 52 (2012) 277–286284

Conclusion.– Les tests aux anesthésiques ont présenté un complément trèsintéressant à l’enquête de pharmacovigilance permettant une meilleure sécuritéau patient lors d’une nouvelle anesthésie.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.093

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Les tests allergologiques aux betalactaminesA. Zaiem, I. Aouinti, S. Kastalli, R. Daghfous, M. Lakhal, S. El Aidli

Centre national de pharmacovigilance, Tunis, Tunisie

Introduction.– Les tests allergologiques aux bêtalactamines sont actuellementbien standardisés. Ces tests ont une bonne valeur diagnostique et prédictivesurtout quand ils sont associés au test de provocation orale. Le but de notretravail était d’étudier les résultats des tests allergologiques aux bêtalactaminespratiqués au Centre national de pharmacovigilance.Matériel et méthode.– Il s’agit d’une étude rétrospective, portant sur 42 patientssélectionnés à partir de la consultation de pharmacovigilance et chez qui nousavons pratiqué des tests allergologiques aux bêtalactamines (prick test, IDR ettest de provocation). Les tests étaient pratiqués, après consentement éclairé dupatient, dans un cadre hospitalier sous stricte surveillance médicale et enprésence d’un médecin réanimateur.Résultat.– Il s’agit de 42 patients (35 de sexe féminin et 7 de sexe masculin).L’âge des patients a varié entre 3 et 67 ans. L’évènement indésirable notifié étaitde nature cutanée dans 18 cas, anaphylactique dans 19 cas et non précisée dans5 cas. Les pénicillines étaient suspectées dans 29 cas et les céphalosporines dans9 cas. Dans le reste des cas, la bêtalactamine n’était pas précisée. Les testscutanés étaient positifs dans 8 cas. Le test de provocation oral était positif dans2 cas dont un associé à des tests cutanés négatifs.Discussion.– Les réactions immuno-allergiques aux bêtalactamines sont rares.Les manifestations indésirables d’allure allergique survenant au cours d’untraitement antibiotique entrent souvent dans le cadre de la pathologieinfectieuse ayant nécessité la prescription de l’antibiotique. Dans notre travail,nous n’avons trouvé que 8 tests cutanés positifs et 2 tests de provocation oralepositifs parmi nos 42 patients.Conclusion.– Les tests aux bêtalactamines sont un complément d’explorationincontournable à l’enquête de pharmacovigilance pour permettre d’identifier lesréactions allergiques vraies et également de permettre au patient une alternativethérapeutique en cas de besoin.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.094

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Toxidermie au ranelate de strontiumB. Guerrouj, F.Z. Lamchahab, S. Abil, M. Ait Ourhroui, K. Senouci,

B. Hassam.

Service de dermatologie, Rabat, Maroc

Introduction.– PROTOS ou ranélate de strontium (RS) est un nouveautraitement antiostéoporotique. Le RS a été commercialisé au Maroc depuisl’année 2007 dans le traitement de l’ostéoporose. Il est de plus en plus prescritdu fait de sa bonne tolérance, mais il n’est pas dénué de risque d’effetssecondaires, parfois gravissimes. Nous rapportons le cas d’une patiente ayantprésenté une toxidermie suite à la prise du ranélate de strontium.Matériel et méthode.– Mme F.O âgée de 60 ans était hospitalisée pour éruptionfébrile maculopapuleuse généralisée. Pour ses antécédents, on notait uneostéoporose lombaire et fémorale traitée depuis décembre 2008 par du RS« PROTOS » à la dose de 2 g par jour. Les symptômes étaient apparus sixsemaines après l’introduction du PROTOS. Le tableau clinique cutané associaitun exanthème maculopapuleux prurigineux d’extension ascendante et unœdème du visage. Les lésions étaient diffuses avec des espaces de peau saine,polymorphes, associant des éléments érythématopapuleux à des pseudoco-cardes à disposition symétrique et quelques lésions purpuriques des MI. Uneatteinte des muqueuses était également présente à type d’une hyperhémieconjonctivale, une otite purulente bilatérale et une pharyngite. On notait unsyndrome fébrile (température entre 38 et 39 8C) avec une altération de l’état

général. L’examen physique n’avait pas mis en évidence une organomégalie nid’adénopathies périphériques. Les examens biologiques révélaient un syndromeinflammatoire modéré avec une protéine C réactive (CRP) élevée à 90 mg/L.Discussion.– Le diagnostic de toxidermie a été retenu devant l’association d’uneéruption cutanée polymorphe fébrile, d’un œdème du visage, d’un syndromeinflammatoire biologique et d’une nécrose kératinocytaire. Devant la négativitédu bilan étiologique, notamment les sérologies virales, l’origine médicamenteuseétait suspectée. L’étiologie de cette toxidermie au RS a été imputée, l’absence deprise médicamenteuse concomitante, le délai d’apparition après la prise et larégression complète de l’éruption à l’arrêt du RS constituent des argumentsd’imputabilité. Selon la méthode francaise, le diagnostic de toxidermie au RS étaitplausible C1 S3 et probable selon la méthode OMS. Le RS est un nouvel agentanti-ostéoporotique formé de 2 atomes de strontium stable et du sel de ranélate quiexerce une double action antirésorptive et ostéoformatrice sur le métabolismeosseux. Il est indiqué en traitement de première intention dans la prévention de laperte osseuse postménopausique, quels que soient l’âge des patientes ou le stadede gravité de la maladie. Ce médicament est aussi utilisé dans le traitement del’ostéoporose postménopausique fracturaire et dans la prévention des récidives defractures vertébrales. La dose quotidienne recommandée est de 2 g par jour en uneseule prise par voie orale pour une longue durée. Les effets secondaires les plusfréquemment rapportés sont à type de troubles gastro-intestinaux (nausées,diarrhées, douleur abdominales), complications thromboemboliques(emboliepulmonaire,phlebite), troubles neurologiques (céphalées, malaises, troubles de lamémoire, convulsions et syndrome confusionnel), douleurs osseuses, musculaireset/ou articulaires,crampes et rhabdomyolyse. Le RS a été impliqué dans différentstypes de réactions cutanées à type de prurit, d’urticaire et d’angio-œdème. Des casd’alopécie ont été rapportés réversibles à l’arrêt du traitement. Le RS estégalement responsable d’effets secondaires cutanées plus sévères, ainsi unevingtaine de cas de syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse ou drug rashwith eosinophilia and systemic symptoms (DRESS), dont 5 décès, ont étérapportés de par le monde, associant éruption cutanée, fièvre, adénopathiespériphériques, hyperéosinophilie, parfois une atteinte pulmonaire, hépatiqueet rénale, voire neurologique. Pour cela, l’Agence française de sécuritésanitaire des produits de santé (Afssaps) et le Centre anti-poison et depharmacovigilance du Maroc avaient émis une mise en garde concernant sonutilisation. Les manifestations cliniques apparaissent typiquement entre la 3e

et la 6e semaine après le début du traitement et évoluent favorablement, dans laplupart des cas, à l’arrêt du traitement et après instauration d’unecorticothérapie. La guérison peut être lente et des épisodes récurrents dusyndrome ont été rapportés en cas de diminution ou d’arrêt des corticoïdes. Lemécanisme de ce syndrome n’est pas connu. L’hypothèse immunoallergiqueest plus probable, les réactions cutanées sont dues au sel de ranélate, lestrontium cation bivalent étant un composant non métabolisé et de faibletoxicité. Ainsi, le diagnostic d’un rash maculo-papuleux généralisé au RS a étéretenu, faisant toute la particularité de notre observation. Dans la littérature, derares cas similaires à notre cas clinique ont été rapportés, caractérisés par unexanthème généralisé sans signes systémiques. L’éruption était survenue dansdélai de 9 semaines à 2 ans après l’introduction du médicament évoluantfavorablement après arrêt du RS. Bien que le RS occupe une place de choixdans l’arsenal thérapeutique de l’ostéoporose, ses effets secondaires cutanéspeuvent engager le pronostic vital, d’où l’intérêt d’une rationalisation de saprescription et d’un suivi régulier des patients.Conclusion.– Il s’agit, à notre connaissance, de la première observationmarocaine de toxidermie induite par le ranélate de strontium.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.095

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Arthrites, urticaire et angioedeme secondaires au clopido-grelD. Fagedet, F. Sarrot-Reynauld, R. Albouza, A. Cozzi, L. Bouillet

Pole pluridisciplinaire de medecine, clinique universitaire de medecine interne,

CHU de Grenoble, Grenoble, France

Introduction.– Nous rapportons le cas d’une patiente de 55 ans aux antécédentsd’asthme, de diabète insulino-dépendant, de dyslipidémie et d’hypertensionartérielle ayant présenté un syndrome « Arthritis Hives Angioedema ».

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