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Licence Brochure 2015-2016
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DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE ◆ UFR Arts, philosophie, esthétique ◆
1ER CYCLE
L I C E N C E D E P H I L O S O P H I E
PROGRAMME DES ÉTUDES
2 0 1 5 – 2 0 1 6
UNIVERSITÉ PARIS 8 2, rue de la Liberté
93526 Saint-Denis Cedex 02 Tél. : 01 49 40 66 25 Fax : 01 48 21 04 46
http://www.philosophie.univ-paris8.fr
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TABLE SECRÉTARIAT DU DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE 5
PRÉSENTATION DU DÉPARTEMENT 6
ORGANISATION DU DÉPARTEMENT 7
1) CYCLES D’ENSEIGNEMENT 7 2) FORMATION ET RECHERCHE 7
ENSEIGNENT EN LICENCE : 8
INSCRIPTION ET SCOLARITÉ 9
1) INSCRIPTION 9 2) CONDITIONS D’ACCÈS 9 3) ORGANISATION DE LA SCOLARITÉ 9 4) MODALITÉS DE CONTRÔLE DES CONNAISSANCES 10 5) ÉVALUATION DES ENSEIGNEMENTS 11
ACCUEIL ET ORIENTATION 12
1) SEMAINE D’ACCUEIL PROPÉDEUTIQUE 12 2) TUTORAT ENSEIGNANT 12 3) COMMISSION D’ORIENTATION 12 4) LISTE ÉLECTRONIQUE D’INFORMATION 12 5) LE CONTRAT INDIVIDUEL DE RÉUSSITE 12
PRÉSENTATION DE LA LICENCE 13
PREMIÈRE ANNÉE 14 DEUXIÈME ANNÉE 17 TROISIÈME ANNÉE 19
DOUBLE CURSUS 21
MOBILITÉ INTERNATIONALE 22
RÉPARTITION DES COURS DANS LES EC ET UE 24
-‐ LICENCE 1 -‐ 24 -‐ LICENCE 2 -‐ 27 -‐ LICENCE 3 -‐ 30
DESCRIPTIF DES ENSEIGNEMENTS 33
ANNEXES 63
« PHILOSOPHER HORS CHAMPS » -‐ STAGES 63 SEMAINE D’ACCUEIL 66 INFORMATIONS DIVERSES 69 MOBILITÉ INTERNATIONALE : 69 SCUIO-‐IP (SERVICE COMMUN UNIVERSITAIRE D’INFORMATION, D’ORIENTATION ET D’INSERTION PROFESSIONNELLE) : 69 RESO8 (AIDE À LA RECHERCHE DE STAGES) : 69 MÉDECINE PRÉVENTIVE : 69
AVERTISSEMENT 70
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SECRÉTAR IAT DU DÉPARTEMENT DE PH I LOSOPH I E
1er cycle
Responsable de la formation de Licence : Bruno CANY (co-‐responsable : Matthieu Renault) courriel : cany.bruno@gmail.com Secrétariat : Chakira SALAMI Salle A 030 Téléphone : 01 49 40 66 13 courriel : logos@univ-‐paris8.fr
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PRÉSENTAT ION DU DÉPARTEMENT
Fondé en 1969 dans le cadre du Centre Universitaire Expérimental de Vincennes par Michel Foucault, le département Philosophie de Paris VIII s’est depuis lors inscrit, par ses recherches, et à tous les niveaux de ses enseignements, dans une triple orientation : 1) Interrogation des formes et des frontières de la politique, 2) Étude des modalités de constitution de l’esthétique comme domaine de pensée, 3) Critique des circulations entre discours savants et profanes sous la détermination des divers champs de la pratique humaine.
Comme nous l’ont montré François Châtelet, Gilles Deleuze ou Jean-‐François Lyotard qui ont enseigné dans notre département, il ne saurait y avoir de travail de l’histoire de la philosophie sans que celle-‐ci engage une pensée du présent ; mais il ne saurait non plus y avoir de pensée critique du présent qui ignore les conditions dans lesquelles se sont constitués les concepts dont nous nous servons pour bâtir notre jugement. De ce que nous entendons par la beauté, la liberté ou par le justice, jusqu’à la détermination de ce qui constitue la singularité d’une expérience ou les conditions d’élaboration d’un espace commun, en passant par les lignes de partage entre la science et l’opinion, entre le sensible et le conceptuel, les questionnements propres à la philosophie y sont partout déterminants. Ils n’ont pas en vue d’offrir des clôtures de sens, mais proposent à chacun de lui fournir des instruments de jugement qui ne seront vraiment opératoires que dans la mesure où il les fera lui-‐même évoluer.
Afin d’entretenir un lien continu entre enseignement et recherche, les activités du département de philosophie de l'Université Paris 8 se sont ainsi caractérisées par : -‐ une vocation d'ouverture aux différentes pratiques de la philosophie et à leurs différents lieux d'élaboration, -‐ une ouverture internationale, -‐ une tradition de pensée critique.
Le département de philosophie propose ainsi un cursus complet d’études supérieures comprenant une licence, un master, un doctorat.
La licence, qui est aujourd’hui le premier degré d’études universitaires (bac+3) confère une solide formation initiale en philosophie s’appuyant sur la connaissance des textes et sur une familiarisation avec les langues, méthodes et concepts, hérités de la tradition critique de cette discipline. Elle poursuit de la sorte un quadruple objectif : 1) Munir de solides connaissances, tant en philosophie antique, classique ou moderne, qu’en philosophie contemporaine, des étudiants envisageant de s’orienter vers des études philosophiques approfondies. 2) Accompagner des parcours étudiants ouverts dans le domaine des arts, des sciences, des sciences humaines et sociales, susceptibles de recevoir sens et cohérence d’un socle stimulant d’enseignements philosophiques ; l’obtention de la licence de philosophie permettant l’inscription en de nombreuses filières d’enseignement supérieur. 3) Intensifier la compréhension des interactions pratiques et épistémologiques existant entre divers champs de connaissance à l’occasion des premiers parcours au sein de l’enseignement supérieur pour des étudiants qui opteraient pour une orientation professionnelle à l’issue de la licence ; la formation proposée constituant un atout pour la préparation à des concours généraux. 4) Ouvrir une possibilité d’instruire un parcours d’étude au sein duquel l’expérience professionnelle puisse être validée et source d’un questionnement philosophique.
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ORGAN I SAT ION DU DÉPARTEMENT
1) CYCLES D’ENSEIGNEMENT
Responsable du Département : Patrice VERMEREN vermeren.patrice@gmail.com Responsable du 1er cycle (Licence) : Bruno CANY cany.bruno@gmail.com Responsables du 2ème cycle (Master sciences humaines et Arts) : Bertrand OGILVIE bertrand.ogilvie@wanadoo.fr Responsable du 2ème cycle (Parcours de Master : « Parcours Caraïbe : arts, philosophie, littératures » délocalisé à Haïti) : Stéphane DOUAILLER douailler@gmail.com Responsable du 3ème cycle (doctorat) : Fabienne BRUGÈRE fa.brugere@orange.fr et Bertrand OGILVIE bertrand.ogilvie@wanadoo.fr Pour contacter l’École Doctorale « Pratiques et théories du sens » (ED 31) : Yves ABRIOUX et Catherine VERNA (dir.sens@univ-‐paris8.fr; www.univ-‐paris8.fr/sens) Responsable des stages des 1er et 2ème cycle : Bruno Cany Responsable des réorientations du 1er cycle : Bruno Cany Responsable des équivalences : Jean-‐Pierre MARCOS jnprrmrc@aol.com Responsable de la mobilité internationale : Frédéric RAMBEAU fredericrambeau304@gmail.com
2) FORMATION ET RECHERCHE
La licence a vocation à préparer une inscription en master pour les étudiants qui souhaitent poursuivre leurs études en 2è cycle. Le master est lié au laboratoire de recherche du département, le LLCP (Laboratoire d’Études et de Recherches sur les Logiques Contemporaines de la Philosophie). Responsables : Fabienne BRUGÈRE et Bertrand OGILVIE. Secteurs d’activité et/ou domaines d’applications:
• Philosophies critiques et philosophie française contemporaine (toutes équipes internes) • Violences extrêmes et représentations ( M. Kullashi, P. Bayard chercheur associé) • Biopolitique du contemporain (M. Kullashi) • Puissances et productions du commun, univers mimétiques, régimes de l’apparaître (A. Birnbaum, S. Douailler, E. Lecerf,
P. Vauday, N. Grangé) • Formes du corps politique, partages et circulations, émancipations (G. Navet, P. Vermeren, L. Cornu, G. Fraisse chercheure
associée) • Grammaires et paradigmes de la comparaison appliqués au champ musical, à la symbolisation de l’expérience de la qualité
vécue à la qualité pensée, aux thérapies langagières de l’âme et du souci de soi, aux formes cliniques des malaises dans la culture et chez le sujet (A. Soulez, J.-‐P. Marcos, P.W. Prado)
• Pratiques formelles et informelles de la problématisation scientifique (Ch. Alunni, chercheur associé) • Transferts conceptuels et fictionnels des mondes scientifiques (Pierre Cassou-‐Noguès) • Analyse anthropologique des constructions culturelles à partir de l’expérience communicationnelle (J. Poulain, professeur
émérite) • Expérimentations transculturelles de la modernité mondialisée (J. Poulain, professeur émérite) • Modélisations de l’esprit dans le monde médical et médico-‐psychologique (N. Puig-‐Vergès, professeur émérite) • Discordances et hétérodoxies politiques (P. Osborne, P. Hallward, E. Alliez, S. Sandford) • Philosophies des sciences et épistémologie de la culture (Ch. Ramond) • Problématisations transdisciplinaires de la philosophie et construction post/philosophique du concept de
transdisciplinarité (P. Osborne, E. Alliez, S. Sandford) • Philosophie et art contemporains (E. Alliez, A. Birnbaum, P. Vauday, P. Osborne)
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ENSE IGNENT EN L I C ENCE :
-‐ ALLIEZ Éric -‐ BADIOU Alain -‐ BIRNBAUM Antonia -‐ BRUGÈRE Fabienne -‐ BUCHENAU Stefanie (dpt d’allemand) -‐ CANY Bruno -‐ CASSOU-‐NOGUÈS Pierre -‐ CAYGILL Howard (Kingston University) -‐ DE MICHELE Giustino -‐ DOUAILLER Stéphane -‐ GRANGÉ Ninon -‐ HALLWARD Peter (Kingston University) -‐ HÄRNSTEN Johan -‐ JACQUARD Aurore -‐ KAKOGIANNI Maria -‐ KULLASHI Muhamedin -‐ LECERF Éric -‐ LOUIS Camille -‐ MANNET Geoffroy -‐ MARCOS Jean-‐Pierre -‐ MENDÈS-‐SARGO David-‐Emmanuel -‐ MOREAU Didier (dpt de sciences de l’éducation) -‐ NAVET Georges -‐ OGILVIE Bertrand -‐ OSBORNE Peter (Kingston University) -‐ PILLE René-‐Marc (dpt d’allemand) -‐ PINGEOT Mazarine -‐ POULAIN Jacques -‐ POURHOSSEINI Behrang -‐ PRADO Plinio Walder Jr -‐ RAMBEAU Frédéric -‐ RAMOND Charles -‐ RENAULT Matthieu -‐ SANDFORD Stella (Kingston University) -‐ SCHERER René -‐ SCHMEZER Gerhard (dpt d’anglais) -‐ SOULEZ Antonia -‐ STETTER Jack -‐ TOUIZA-‐AMBROGGIANI Sara -‐ VAUDAY Patrick -‐ VERMEREN Patrice -‐ WASZEK Norbert (dpt d’allemand)
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INSCR I PT ION E T S COLAR I T É
1) INSCRIPTION
Les étudiants qui s'inscrivent en 1ère année dans le premier cycle philosophie devront constituer un dossier nominal qui les suivra durant toute leur scolarité en premier cycle. Pour ouvrir ce dossier, les étudiants sont invités à se présenter au secrétariat, munis de 2 photos et de 4 enveloppes timbrées avec leur nom et adresse et leur carte d'étudiant pour l'année en cours. Les étudiants doivent en outre procéder à leur inscription dans les différents enseignements qu'ils suivent. Cette inscription comprend deux phases :
-‐ L'inscription auprès de l'enseignant responsable de l'EC qui doit se faire durant les deux premières séances, suivie du renseignement d’une fiche pédagogique récapitulative mentionnant le nom du tuteur choisi.
-‐ L'inscription informatique au département (avec login et mot de passe personnels). Les étudiants nouvellement inscrits devront rencontrer le responsable du 1er cycle Philosophie pour un entretien d'accueil.
2) CONDITIONS D’ACCÈS
Première année de licence (L1) : - Baccalauréat ou toute attestation équivalente de fin d’études du deuxième degré. - L'inscription des étudiants non-‐bacheliers se fait selon les règles communes de l'Université. Les tests
d'entrée en Faculté sont organisés centralement au niveau de l'UFR 1 (Arts, Philosophie, Esthétique). Deuxième année de licence (L2) :
- Première année d’enseignement supérieur et dossier attestant l’acquisition des ECTS assimilables à des enseignements en philosophie.
- Licence de sciences, d’économie, de communication et de droit . Troisième année de licence (L3) :
- Deux premières années de philosophie (DEUG ou diplôme équivalent). - Deux premières années d’une formation universitaire (DEUG ou diplôme équivalent) attestant
l’acquisition des ECTS assimilables à des enseignements en philosophie). - Licence de sciences humaines et sociales, de disciplines artistiques.
3) ORGANISATION DE LA SCOLARITÉ
La formation se décompose en 6 semestres. La première année (L1) se décompose en
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-‐ une Majeure Tronc Commun, -‐ une Découverte -‐ une Transversale La deuxième année (L2) se décompose en -‐ une Majeure Tronc Commun -‐ une Mineure -‐ une Transversale La troisième année (L3) se décompose en -‐ une Majeure Tronc Commun -‐ une Mineure -‐ une Transversale L’étudiant dispose pour chaque UE (= Unité d’enseignement) de philosophie d’un choix entre plusieurs cours (= Élément constitutif) indiqués dans la brochure. Les ECTS (European Credit Transfer System) afférents à chaque EC sont acquis dès que l’étudiant a obtenu une moyenne de 10/20 lors de sa validation. Une compensation entre les notes peut être effectuée :
- entre les UE de la majeure de la même année, - entre les UE de la mineure de la même année, - entre les UE de la transversale de la même année.
À chaque EC correspond un horaire de 39 heures au sein duquel l’enseignant répartit Cours Magistraux et Travaux Dirigés. Certains EC comptent un nombre d’heures différent, en fonction des contenus. Un projet tutoré est requis en deuxième année de licence. Un stage (PPPro = Projet Personnel Préprofessionnel) ou un minimémoire (PPR = Projet Personnel de Recherche) est requis en troisième année de licence. Découverte L1 : les EC « Approche des œuvres » doivent être choisis dans un département de l’UFR 1 Arts, Philosophie, Esthétique, sauf en philosophie. Se référer à la brochure spécifique de présentation.
4) MODALITÉS DE CONTRÔLE DES CONNAISSANCES
Les modalités de contrôle des connaissances sont fixées dès le début du semestre par l’enseignant responsable de l’EC. Elles peuvent comprendre :
- un contrôle continu constitué d’exercices écrits et/ou d’exposés, compensé par un travail spécifique pour les étudiants salariés inscrits sous régime dérogatoire.
- un contrôle terminal constitué d’un devoir sur table et/ou d’un dossier suivant les EC. - une combinaison de contrôle continu et d’un examen terminal.
Tout dossier impliquant une part majoritaire de « copiés – collés » sera considéré comme non valide, et, dans un cas de pure duplication, pourra entraîner la disqualification de l’étudiant. Chaque enseignant indique lors de son premier cours quelle modalité de contrôle de connaissances il appliquera.
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Le rattrapage des EC non obtenus est effectué lors de la session de rattrapage suivant le calendrier universitaire. Nota Bene : De manière générale, le département de philosophie recommande aux étudiants la consultation large et avisée des sources écrites et électroniques pour les travaux qu'ils rédigent. Le référencement exact des textes consultés et utilisés permet d'apprécier la part de contribution personnelle de l'étudiant ainsi que le sens qu'il lui donne. A contrario, la dissimulation de sources, le « copier-‐coller », le plagiat sont passibles de poursuites disciplinaires.
5) ÉVALUATION DES ENSEIGNEMENTS
Chaque enseignement (EC) fait l’objet d’une évaluation par les étudiants. Un formulaire unifié, élaboré par l’université, est distribué à l’issue de chaque semestre. Informé de manière anonyme, il est remis à l’enseignant. La synthèse des évaluations est traitée par l’équipe pédagogique.
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ACCUE I L E T OR I ENTAT ION
1) SEMAINE D’ACCUEIL PROPÉDEUTIQUE
Une semaine d’accueil intensive est proposée en matière de propédeutique et d’introduction à la philosophie. Elle s’adresse prioritairement, mais sans exclusive, aux étudiants de Licence 1. Assurée par plusieurs membres de l’équipe enseignante, elle consiste en une lecture suivie d’un texte de philosophie, ou en un approfondissement d’une notion, afin d’introduire aux méthodes et aux questionnements de la philosophie. L’approche est plurielle, les séances, variées dans les outils mis en œuvre. Elle se tiendra du 21 au 25 septembre, sur le thème : « L’utopie » (voir programme en Annexe).
2) TUTORAT ENSEIGNANT
Tout étudiant a un tuteur enseignant qui est son interlocuteur privilégié. Lors de la première inscription de l’étudiant, un tuteur lui est attribué. Toutefois, il peut choisir le tuteur de son choix, une fois l’équipe enseignante connue. Le dialogue entre l’enseignant-‐tuteur et l’étudiant est constant : il permet l’élaboration d’un parcours d’études cohérent, l’aménagement de l’emploi du temps pour intégrer des contraintes d’ordre salarial par exemple, la recherche de stage. Le tuteur conseille pédagogiquement et administrativement.
3) COMMISSION D’ORIENTATION
À l’issue du premier semestre de L1 se tient la commission d’orientation. Elle étudie les demandes de réorientation et examine les problèmes individuels soulevés par un parcours d’étudiant en difficulté. Tout étudiant peut demander à voir examiner son dossier, il participe, avec son tuteur, à la réunion d’orientation.
4) LISTE ÉLECTRONIQUE D’INFORMATION
Le département de philosophie a mis en place une liste de diffusion (info.philo@listes.univ-‐paris8.fr) à destination des étudiants. Les informations de tous ordres (examens, programmes de travail, annonces de colloques et journées d’étude, absences…) y sont annoncées. Les étudiants sont fortement incités à s’inscrire comme destinataires de cette liste auprès du secrétariat de philosophie (N.B. les étudiants ne peuvent pas envoyer de messages via cette liste, d’autres outils de communication au sein du département existent, comme paris8philo@googlegroups.com).
5) LE CONTRAT INDIVIDUEL DE RÉUSSITE
Le Contrat individuel de réussite relève d’une démarche contractuelle entre l’étudiant et son enseignant-‐référent (désigné aléatoirement), lors de l’accueil individualisé au mois de septembre. Lors de l’accueil, formalisé par un entretien individuel, inclus dans le « contrat de réussite » qui décrit le projet personnel de l’étudiant informé et guidé par l’enseignant-‐référent, évaluation sera effectuée du niveau en informatique et en langue. Le contrat de réussite sera rédigé, au cas par cas, lors de la semaine d’accueil, dans le cadre d’un entretien entre l’étudiant et l’enseignant-‐tuteur pour 1) évaluer son niveau en langue française, 2) apprécier son niveau en informatique, 3) dessiner un parcours incluant le choix des cours, la Mineure, le projet personnel, 4) initier un plan d’études cohérent, 5) examiner le travail personnel et l’emploi du temps de l’étudiant (inclure les contraintes d’un travail salarié, etc.).
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PRÉSENTAT ION DE LA L I C ENCE
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PREMIÈRE ANNÉE
- L1 - Majeure Tronc commun : Majeure philosophie Semestre Intitulés des UE Coeff ECTS Intitulés des EC de chaque UE VH Coeff ECTS
1 UE Introduction 1 19 Initiation à la philosophie 39 1 7 Méthodologie 39 1 6 Théories et pratiques 39 1 6
2 UE Histoire de la philosophie 1 19 Méthodologie 39 1 7 2 EC AU CHOIX SUR 3
Les origines de la philosophie
Fondements historiques des concepts philosophiques
39 1 6
Philosophie contemporaine 39 1 6
Découverte : Découverte d’un champ disciplinaire Semestre Intitulés des UE Coeff ECTS Intitulés des EC de chaque UE VH Coeff ECTS
1 UE Pratiques et savoirs transdisciplinaires I
1 6 Approches des œuvres *Voir brochure spécifique*
39 1 3
1 EC AU CHOIX SUR 2 39 1 3 Intersections et perspectives :
Perspectives transdisciplinaires
Intersections et perspectives : Regards croisés
2 UE Pratiques et savoirs transdisciplinaires II
1 6 Approche des œuvres *Voir brochure spécifique*
39 1 3
1 EC AU CHOIX SUR 2 39 1 3 Pré-‐mineure interne (dpt philo) Externe (hors philo)
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Transversale : Compétences transversales
Semestre Intitulés des UE Coeff ECTS Intitulés des EC de chaque UE VH Coeff ECTS
1 UE Compétences transversales I
1 5 Outils pour le travail de recherche et de création
15 1 3
1 EC AU CHOIX SUR 2 1 2 C2i 36 Formation philosophique interactive,
utilisation des outils numériques 39
2 UE Compétences transversales II
1 5 Langue 36 1 3
EC Libre 10-‐39
1 2
-‐ « Intersections et perspectives, perspectives transdisciplinaires » : EC offert par le département de philosophie, il propose une approche non disciplinaire sur une question hors champ (l’économie, la psyché, le raisonnement géométrique…). -‐ « Intersections et perspectives, regards croisés » : EC assuré en binôme avec un autre département (sciences politiques, histoire, sociologie, littérature, droit, mathématiques, psychologie, etc.), ou, par défaut, par un enseignant du département de philosophie. -‐ « Approches des œuvres » (S1 et S2) : EC spécifique à l’UFR 1, mutualisé dans l'UFR Arts. Cet EC témoigne de la volonté de l’UFR d’avoir un projet collectif qui soit d’enseignement et non pas de recherche, et de la volonté du département de valoriser son ouverture sur les enseignements et les métiers artistiques, en lien avec son histoire. Les étudiants inscrits en philosophie choisissent parmi les EC « Approche des œuvres » des autres départements de l’UFR (Arts plastiques, Cinéma, Études théâtrales, Musique, Photographie, Danse…), qui obéissent à une validation harmonisée sur l’UFR (responsable: Guillaume Loizillon). Ce sont des cours théoriques et pratiques offerts aux étudiants de philosophie par les autres départements de l’UFR Arts et, réciproquement, des cours offerts aux étudiants non philosophes par le département de philosophie. Ils sont principalement orientés vers la méthodologie non spécialisée (analyse de textes, d’œuvres, etc.) dans d’autres champs disciplinaires et procurent aux étudiants une connaissance ouverte, une expérience pluridisciplinaire, la découverte d’outils méthodologiques différents, et non les outils méthodologiques appliqués : une ouverture aux méthodes autres qui poursuivent pourtant une même finalité théorique. Ces cours renforcent l’inscription de la philosophie dans l’UFR Arts, opèrent un mélange des étudiants de différentes obédiences, introduisent le comparatisme en acte. * Voir la brochure spécifique aux cours « Approche des œuvres » de l’UFR Arts, Philosophie, Esthétique.* -‐ La transversale propose, en outre, un EC « Outils pour le travail de recherche et de création », construit et élaboré par le département de philosophie, qui consiste le plus souvent en une semaine d’accueil propédeutique où prennent place des conférences d’intervenants extérieurs, des cours-‐ateliers-‐débats assurés par les enseignants du département, et toute autre initiative de réflexion et de création, le plus souvent autour d’un thème et de textes précis (Le commencement, Le voyage, etc.) À la fin du premier semestre, une commission d'orientation étudie les possibilités de réorientation des étudiants désireux de quitter le département (commission d'orientation : Éric Lecerf et Jean-‐Pierre Marcos).
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Le passage en deuxième année de licence n’est rendu possible que sous la condition que l’étudiant ait réussi au moins l’équivalent d’un semestre sur les deux qui constituent la première année. L’obtention d’un minimum de 30 ECTS est donc obligatoire. Les étudiants qui s'inscrivent de manière « conditionnelle » en L2 doivent impérativement s’acquitter des cours manquants (ECTS du niveau antérieur) au 1er semestre de l'année suivante.
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DEUXIÈME ANNÉE
- L2 - Majeure Tronc commun : Majeure Philosophie Semestre Intitulés des UE Coeff ECTS Intitulés des EC de chaque UE VH Coeff ECTS
1 UE Histoire de la philosophie 1 18 Approches historiques des systèmes philosophiques (1)
39 1 6
Approches historiques des systèmes philosophiques (2)
39 1 6
Concepts 39 1 6
2 UE Arts, sciences et société 1 18 Ateliers de lecture et d'analyse 39 1 6 2 EC AU CHOIX SUR 3 1 6 Esthétique 39 6 Philosophie des sciences 39 Philosophie politique
Mineure Philosophie Semestre Intitulés des UE Coeff ECTS Intitulés des EC de chaque UE VH Coeff ECTS
1 UE interne Majeure renforcée 1 1 6 2 EC AU CHOIX SUR 3 1 3
Esthétique 39 3 Philosophie des sciences 39 Philosophie politique 39
2 UE interne Philosophie contemporaine 1
1 6 Philosophie contemporaine 1 39 1 3
Philosophie contemporaine 2 39 1 3
Transversale : Projet Personnel Semestre Intitulés des UE Coeff ECTS Intitulés des EC de chaque UE VH Coeff ECTS
1 UE Compétences transversales 1 6 EC langue 36 1 3 EC libre 10-‐39 1 3
2 UE Projet Personnel 2 6 Projet tutoré: Philosopher Hors Champ 40 2 6
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Projet Personnel tutoré (Philosopher Hors Champ) : Obligatoire, il peut prendre la forme d’un travail libre, original, personnel et encadré, à partir d'une idée, d'un intérêt de départ apportés par l’étudiant, sous condition d'accord du tuteur de projet: traduction d'un inédit, dossier, essai, compte rendu, synopsis, court-‐métrage, enquête... la liste est ouverte. Il peut aussi prendre la forme d'un travail plus classique (minimémoire, essai, analyse d’une question…). L’étudiant et son tuteur s’entendent à l’avance sur la forme, le contenu et les modalités de validation du projet. À l’issue de la deuxième année de licence, si les 120 ECTS requis ont été obtenus, un DEUG en philosophie peut être délivré aux étudiants qui ne souhaitent pas prolonger leurs études supérieures ou en vue d’opérer un changement d’orientation. La délivrance de ce diplôme n’est pas automatique et ne peut être effectuée qu’à la demande de l’étudiant concerné. Le passage en troisième année de licence n’est rendu possible que sous la condition que l’étudiant ait réussi au moins l’équivalent de trois semestres sur les quatre qui constituent les deux premières années. L’obtention d’un minimum de 90 ECTS est donc obligatoire. Les étudiants qui s'inscrivent de manière « conditionnelle » en L2 ou L3 doivent impérativement s’acquitter des cours manquants (ECTS du niveau antérieur) au 1er semestre de l'année suivante.
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TROISIÈME ANNÉE
- L3 - Majeure Tronc commun : Majeure philosophie Semestre Intitulés des UE Coeff ECTS Intitulés des EC de chaque UE VH Coeff ECTS
1 UE Passés, présents, futurs 1 18 Généalogie des concepts philosophiques 39 1 6 Archéologie des théories de la
connaissance 39 1 6
Métaphysique et logique 39 1 6
2 UE Savoirs et mondes 1 18 Méthodes 39 1 6 2 EC AU CHOIX SUR 3 39 1 6 Arts 39 6 Philosophie et épistémologie Philosophie politique
Mineure philosophie Semestre Intitulés des UE Coeff ECTS Intitulés des EC de chaque UE VH Coeff ECTS
1 UE interne Majeure renforcée 2 1 6 2 EC AU CHOIX SUR 3 39 1 3 Arts 39 3 Philosophie et épistémologie Philosophie politique
2 UE Philosophie contemporaine 2
1 6 Philosophie contemporaine 3 39 1 3
Philosophie contemporaine 4 39 1 3
Transversale : Projet personnel Semestre Intitulés des UE Coeff ECTS Intitulés des EC de chaque UE VH Coeff ECTS
1 UE Compétences transversales 1 6 EC langue 36 1 3
EC libre (possible préprofessionnalisation)
10-‐39 1 3
2 UE Projet Personnel 2 6 1 EC AU CHOIX SUR 2 80 2 6
PPPro= stage préprofessionnel PPR= minimémoire (obligatoire pour
passer en Master philosophie)
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Le Projet Personnel de Recherche (PPR) en L3 recueille les fruits de la méthodologie explorée dans le projet tutoré de L2, précise les enjeux et la question et donne lieu à la rédaction d’un minimémoire qui est une introduction au master dans la poursuite d’études. Dans le cas où l’étudiant ne souhaiterait pas poursuivre en Master et voudrait engager une fin d’études professionnalisante, il peut opter pour le Projet Personnel Professionnalisant (PPPro), par exemple sous la forme d’un stage préprofessionnalisant. Les étudiants qui s'inscrivent de manière « conditionnelle » en L3 doivent impérativement s’acquitter des cours manquants (ECTS du niveau antérieur) au 1er semestre de l'année suivante. Le diplôme de la licence ne peut être délivré que lorsque les 180 ECTS requis ont tous été obtenus. Aucun passage en second cycle (master) ne peut être effectué de façon conditionnelle. Il est vivement recommandé aux étudiants étrangers possédant imparfaitement la langue française de suivre une formation spécifique en Français Langue Étrangère (FLE). Cette formation leur sera comptabilisée au titre des EC de langue en L1, L2 et L3. Il leur est également recommandé de rencontrer en début d'année le responsable du premier cycle pour organiser leur cursus en fonction de cela.
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DOUBLE CURSUS
Les étudiants qui le souhaitent, et qui en ont la possibilité, peuvent s’inscrire en double cursus, c’est-‐à-‐dire suivre les enseignements de deux licences en parallèle, et ainsi obtenir les deux diplômes à l’issue des trois années dûment effectuées. La validation des ECTS et l’obtention du diplôme obéissent aux règles propres à chacun des départements sollicités. Les droits d’inscription doivent être acquittés dans chaque UFR (contacter le bureau Scolarité). L’étudiant construit son emploi du temps en concertation avec le responsable du double cursus (Ninon Grangé pour la philosophie). Le département de philosophie est ouvert à tout type de double cursus, notamment mais pas exclusivement au sein de l’UFR Arts ; il propose en outre de manière privilégiée les doubles cursus suivants :
ü Philosophie-‐Allemand ü Philosophie-‐Anglais ü Philosophie-‐Espagnol ü Philosophie-‐Droit
Ont été déjà mis en œuvre, sur initiative d’étudiants, les doubles cursus suivants :
ü Philosophie-‐Histoire ü Philosophie-‐Science politique ü Philosophie-‐Arts plastiques ü Philosophie-‐Musique ü Philosophie-‐Cinéma
Pour tout double cursus qui ne serait pas mentionné ci-‐dessus, prière de contacter Ninon Grangé (ninon.grange@wanadoo.fr).
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MOBI L I T É INTERNAT IONALE
Programmes d’échange ERASMUS : -‐ Allemagne, Université de Francfort/Main -‐ Allemagne, Université de Francfort/Oder -‐ Allemagne, Université de Stuttgart -‐ Autriche, Université de Vienne -‐ Autriche, Université de Graz -‐ Danemark, Université d’Aarhus -‐ Espagne, Université de Cadiz -‐ Espagne, Université Complutense de Madrid -‐ Espagne, Université de Valence -‐ Italie, Université de Trieste -‐ Italie, Université de Venise -‐ Norvège, Université de Bergen -‐ Pologne, Université de Jagellone (Cracovie) -‐ Suisse, Université de Bâle -‐ Turquie, Université de Galatasaray (Istambul) Conventions européennes et internationales : 1) institutions de l’Union Européenne -‐ Département de philosophie de la technique de l’Université de Stuttgart -‐ Institut de philosophie, Centre de recherches scientifiques, Académie slovène des Sciences et des Arts de Ljubljana -‐ Département de philosophie de l’Université de Cluj -‐ Département de philosophie de l’Université de Cracovie -‐ Département de sciences sociales de Modène 2) institutions hors de l’Union Européenne -‐ Université Galatasaray d'Istanbul -‐ Département d’art et d’architecture de l’Université Nationale de Bogota -‐ Département de Théories de la culture et des médias de l’Université Fédérale Fluminense de Rio de Janeiro -‐ Département de philosophie de l’éducation de l’Université d’État de Rio de Janeiro -‐ Centre franco-‐Argentin des Hautes Études Partenariat international diplômant en licence : 1. Double diplôme de licence (philosophie) Université El Bosque (Bogota/Colombie) 2011-‐2013. Accords de coopération bilatéraux et partenariat pédagogiques : 1. Université de Sao Paulo Brésil 2. Institut des hautes études en Sciences sociales (IGLOBAL) de la fondation Globale Démocratie et Développement (FUNIGLODE), Saint-‐Domingue/République dominicaine 3. Réseau des universités périphériques de Buenos Aires /Université du CONURBANO, San Martin, Avellaneda, San Justo, Lanus, Saenz Pena, Los Polvorines, Bernal/Argentine 4. Université de Sao Paulo Brésil 5. Université Fédérale de Rio de Janeiro 6. Université Fédérale Fluminense Niteroi, Brésil 7. Benemerita Universidad Autonoma de Puebla, Puebla/Mexique 8. Université Veracruzana de Xalapa, Xalapa/Mexique
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9. Université de Buenos Aires Buenos Aires/Argentine 10. Université de Entre Rios Uruguay/Argentine 11. Université Nationale de Lanus, Lanus/Argentine 12. Université de Cuyo, Mendoza/Argentine 13. Université Nationale de Colombie Bogota/Colombie 14. Université Pédagogique du Mozambique Maputo/Mozambique 15. Université Mentouri de Constantine Constantine/Algérie 16. Université de Tokyo-‐Todaï, Tokyo/Japon Site internet Relations Internationales : http://www.univ-‐paris8.fr/Le-‐Service-‐de-‐la-‐cooperation-‐et Responsable de la mobilité internationale au sein du département : Frédéric Rambeau, fredericrambeau304@gmail.com Vous êtes étudiant dans une université partenaire de Paris 8 et souhaitez venir à Paris 8 : Catherine Rochemont Bâtiment G salle 222 catherine.rochemont@univ-‐paris8.fr 01 49 40 70 68 Vous êtes étudiant à Paris 8 et souhaitez faire un séjour à l’étranger : Ludovic Maillard Bâtiment A salle A0177 ludovic.maillard@univ-‐paris8.fr 01 49 40 64 12
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RÉPART I T ION DES COURS DANS L E S EC E T UE
◉ Les cours, à l’intérieur d’un même EC, sont au choix. ◉
- LICENCE 1 -
Majeure Tronc commun : Majeure philosophie Semestre Intitulés des UE Intitulés des EC de chaque UE
1 UE Introduction Initiation à la philosophie -‐ Ch. Ramond: Introduction à la philosophie moderne : la pensée et l’étendue. -‐ J. Stetter : Lire l’Éthique -‐ P. Vermeren : Mémoire et démocratie
Méthodologie -‐ S. Touiza : Méthodologie: la science et la philosophie -‐ N. Grangé : Méthodologie (analyse, argumentation, démonstration) : L’image -‐ S. Douailler : Méthodologie de l’écriture philosophique. À propos des puissances et impuissances de Calliclès
Théories et pratiques -‐ J.-‐P. Marcos: Atelier de Lecture : Lecture de Freud. La question du rêve. -‐ F. Rambeau : Le mot d’esprit -‐ M. Kakogianni et C. Louis : Antigone (la fabrique des résistances) -‐ J.-‐P. Marcos : Atelier de lecture : Lecture de Freud. Psychanalyse et littérature. Freud lecteur de Jensen : La Gradiva (1) (M)
2 UE Histoire de la philosophie Méthodologie
-‐ A. Jacquard: Exercices de lecture. Nietzsche, Le Gai savoir 2 EC AU CHOIX SUR 3
Les origines de la philosophie -‐ D. Moreau : Les Pédagogies de l’émancipation -‐ S. Douailler : Kant, la folie, l’universel -‐ B. Cany : Platon, lecture du Banquet -‐ G. Navet : L’ironie, l’humour, la philosophie (M)
Fondements historiques des concepts philosophiques -‐ A. Birnbaum : Hegel et l’art romantique -‐ N. Grangé : La nature et la loi. Écologie politique ou philosophie tragique ? -‐ P. Cassou-‐Noguès/M. Pingeot : Le cogito et la psychanalyse. -‐ F. Rambeau : Le matérialisme de l’incorporel (Logique du sens 2) (M)
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Philosophie contemporaine -‐ Ch. Ramond: La philosophie contemporaine française et « l’événement », 1. Jacques Derrida, Le ‘concept’ du 11 septembre -‐ F. Rambeau: La conversion éthique (Deleuze, Foucault) -‐ G. De Michele: Jacques Derrida – de « l'animalité de la lettre » -‐ P. Prado: Anesthétique. La « crise des fondements » et la défection de l’aisthèsis. -‐ P. Vermeren: 1966 comme année philosophique -‐ S. Douailler: Le cogito hors de soi -‐ N. Grangé: Violence politique : l’état d’exception, la force et le droit (M) -‐ Ch. Ramond: Peter Sloterdijk, Bulles (Sphères 1) (M)
Découverte : Découverte d’un champ disciplinaire Semestre Intitulés des UE Intitulés des EC de chaque UE
1 UE Pratiques et savoirs transdisciplinaires I
Approches des œuvres
* VOIR LA BROCHURE DES COURS MUTUALISÉS DE L’UFR
ART, PHILOSOPHIE, ESTHÉTIQUE *
1 EC AU CHOIX SUR 2 Intersections et perspectives : Perspectives transdisciplinaires
-‐ M. Pingeot-‐F. Burdino : La représentation de l’ob-‐scène -‐ D. Moreau : L’éducation métamorphique, de la Paideia à la Bildung -‐ A. Jacquard : Lecture de Malaise dans la culture de Freud -‐ A. Jacquard : Les effets d’une éthique du désir (M)
Intersections et perspectives : Regards croisés -‐ B. Pourrhosseini : Les réflexions sur la question animale -‐ P. Prado : Talking cure, cura sui. Le travail sur soi à l’âge de la psychanalyse (Foucault, l’inconscient et le sexuel.) -‐ G. Mannet : La sociologie de Pierre Bourdieu au miroir de la pensée politique de Jacques Rancière -‐ P. Vermeren : Philosophie biologique, histoire des sciences et politique chez Georges Canguilhem (M) -‐ N. Grangé : Vestiges ou mémoire vive ? Récit, mémoire et histoire. (M)
2 UE Pratiques et savoirs
transdisciplinaires II Approche des œuvres
* VOIR LA BROCHURE DES COURS MUTUALISÉS DE L’UFR
ART, PHILOSOPHIE, ESTHÉTIQUE *
1 EC AU CHOIX SUR 2 Pré-‐mineure interne (dpt philo)
Externe (hors philo)
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Transversale : Compétences transversales Semestre Intitulés des UE Intitulés des EC de chaque UE
1 UE Compétences transversales I Outils pour le travail de recherche et de création -‐ SEMAINE SUR L’UTOPIE
1 EC AU CHOIX SUR 2 C2i
Formation philosophique interactive, utilisation des outils
numériques
2 UE Compétences transversales II Langue
EC Libre
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- LICENCE 2 -
Majeure Tronc commun : Majeure Philosophie Semestre Intitulés des UE Intitulés des EC de chaque UE
1 UE Histoire de la philosophie
Approches historiques des systèmes philosophiques (1) -‐ J. Stetter : Lire l’Éthique -‐ B. Pourhosseini : Les réflexions sur la question animale -‐ S. Douailler : Puissances et impuissances de Calliclès (atelier méthodologique d’écriture philosophique) -‐ D. Moreau : L’éducation métamorphique, de la Paideia à la Bildung -‐ A. Birnbaum : Phénoménologie de l’esprit (M) -‐ Ch. Ramond : Kant : Critique de la Faculté de Juger ; 2ème partie (Critique de la faculté de juger téléologique).(M)
Approches historiques des systèmes philosophiques (2) -‐ Ch. Ramond : Introduction à la philosophie moderne : la pensée et l’étendue. -‐ M. Renault : Philosophie mineure : les traductions de la dialectique maître-‐esclave (classe, genre, race) -‐ G. Mannet : La sociologie de Pierre Bourdieu au miroir de la pensée politique de Jacques Rancière -‐ M. Kakogianni et C. Louis : Antigone (la fabrique des résistances) -‐ S. Douailler : Expériences du crime et politiques de la mémoire (M) -‐ N. Grangé : Vestiges ou mémoire vive ? Récit, mémoire et histoire. (M)
Concepts -‐ S. Touiza: Méthodologie : La science et la philosophie -‐ N. Grangé: Méthodologie (analyse, argumentation, démonstration) : L’image -‐ F. Rambeau: Le mot d’esprit
2 UE Arts, sciences et
société Ateliers de lecture et d'analyse -‐ A. Jacquard : Exercices de lecture. Nietzsche, Le Gai savoir -‐ S. Douailler : Kant, la folie, l’universel -‐ B. Cany : Platon, lecture du Banquet -‐ J.-‐P. Marcos : Atelier de lecture : Lecture de Freud. Psychanalyse et littérature Freud lecteur de Jensen : La Gradiva (II) (M) -‐ G. Navet : L’ironie, l’humour, la philosophie (M)
2 EC AU CHOIX SUR 3 Esthétique
-‐ F. Brugère: La haine du beau -‐ A. Birnbaum: Hegel et l’art romantique -‐ P. Prado: Anesthétique. La « crise des fondements » et la défection de l’aisthèsis -‐ Atelier reportages/documentaires / montage -‐ Semaine des arts -‐ Atelier captation multi-‐caméras – Semaine des arts
Philosophie des sciences -‐ M. Pingeot-‐ P. Cassou-‐Noguès : Le cogito et la psychanalyse. -‐ J.-‐P. Marcos : Atelier de lecture : Lecture de Freud. Psychanalyse et littérature. Freud lecteur de Jensen : La Gradiva (II) (M)
Philosophie politique -‐ N. Grangé: La nature et la loi. Écologie politique ou philosophie tragique ? -‐ D. Moreau: Les Pédagogies de l’émancipation -‐ M. Renault: Libéralisme, empirisme et empire : la philosophie britannique face
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à la question coloniale -‐ N. Grangé: Violence politique : l’état d’exception, la force et le droit (M)
Mineure Philosophie Semestre Intitulés des UE Intitulés des EC de chaque UE
1 UE interne Majeure renforcée 1
2 EC AU CHOIX SUR 3
Esthétique -‐ F. Brugère: « Qu’appelle-‐t-‐on art contemporain ? ». Avec l’esthétique de Jacques Rancière. -‐ É. Alliez: Qu'est-‐ce que le Pop Art ? -‐ J. Poulain: Philosophies pragmatiques contemporaines et esthétique transculturelle -‐ É. Alliez: Deleuze et Guattari, ou "Qu'est-‐ce qu'un diagramme ?"
Philosophie des sciences -‐ J.-‐P. Marcos: Atelier de Lecture : Lecture de Freud. La question du rêve. -‐ A. Jacquard: Lecture de Malaise dans la culture de Freud -‐ P. Cassou-‐Noguès: Lectures de textes logiques : Les logiques paraconsistantes -‐ P. Prado: Talking cure, cura sui. Le travail sur soi à l’âge de la psychanalyse (Foucault, l’inconscient et le sexuel.) -‐ J.-‐P. Marcos: Atelier de lecture : Psychanalyse et littérature. Freud lecteur de Jensen : La Gradiva (1) (M) -‐ A. Jacquard: Les effets d’une éthique du désir (M) -‐ P. Vermeren: Philosophie biologique, histoire des sciences et politique chez Georges Canguilhem (M)
Philosophie politique -‐ P. Vermeren: Mémoire et démocratie -‐ N. Grangé: Vestiges ou mémoire vive ? Récit, mémoire et histoire. (M) -‐ F. Brugère: Y a-‐t-‐il une voix des femmes ? (M) -‐ S. Douailler: Expériences du crime et politiques de la mémoire (M) -‐ M. Kakogianni : Sujets politiques performatifs (M)
2 UE interne Philosophie contemporaine 1
Philosophie contemporaine 1 -‐ F. Rambeau: La conversion éthique (Deleuze, Foucault) -‐ G. De Michele: Jacques Derrida – de « l'animalité de la lettre » -‐ Ch. Ramond: La philosophie contemporaine française et « l’événement », 1. Jacques Derrida, Le ‘concept’ du 11 septembre -‐ F. Rambeau: Le matérialisme de l’incorporel (Logique du sens 2) (M)
Philosophie contemporaine 2 -‐ P. Vermeren: 1966 comme année philosophique -‐ S. Douailler: Le cogito hors de soi -‐ Ch. Ramond: Peter Sloterdijk, Bulles (Sphères 1) (M)
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Transversale : Projet Personnel Semestre Intitulés des UE Intitulés des EC de chaque UE
1 UE Compétences transversales EC langue
EC libre
2 UE Projet Personnel Projet tutoré: Philosopher Hors Champ
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- LICENCE 3 -
Majeure Tronc commun : Majeure philosophie Semestre Intitulés des UE Intitulés des EC de chaque UE
1 UE Passés, présents, futurs
Généalogie des concepts philosophiques -‐ Ch. Ramond: Introduction à la philosophie moderne : la pensée et l’étendue. -‐ D. Moreau: L’éducation métamorphique, de la Paideia à la Bildung -‐ N. Grangé: Méthodologie : L’image -‐ M. Kakogianni et C. Louis : Antigone (la fabrique des résistances) -‐ A. Birnbaum : Phénoménologie de l’esprit (M)
Archéologie des théories de la connaissance -‐ S. Touiza : Méthodologie : La science et la philosophie -‐ S. Douailler : Puissances et impuissances de Calliclès (atelier méthodologique d’écriture philosophique) -‐ J. Stetter : Lire l’Éthique -‐ M. Renault : Philosophie mineure : les traductions de la dialectique maître-‐esclave (classe, genre, race) -‐ G. Mannet : La sociologie de Pierre Bourdieu au miroir de la pensée politique de Jacques Rancière -‐ Ch. Ramond : Kant : Critique de la Faculté de Juger, 2ème partie. (M)
Métaphysique et logique -‐ P. Cassou-‐Noguès: Les logiques paraconsistantes -‐ F. Rambeau: Le mot d’esprit -‐ B. Pourhosseini: Les réflexions sur la question animale
2 UE Savoirs et mondes Méthodes
-‐ S. Douailler: Kant, la folie, l’universel -‐ A. Jacquard: Exercices de lecture. Nietzsche, Le Gai savoir -‐B. Cany : Platon, lecture du Banquet -‐ G. Navet: L’ironie, l’humour, la philosophie (M)
2 EC AU CHOIX SUR 3 Arts
-‐ É. Lecerf: Figures du double : ombre, reflet ou copie -‐ F. Brugère: La haine du beau -‐ A. Birnbaum: Hegel et l’art romantique -‐ P. Prado: Anesthétique. La « crise des fondements » et la défection de l’aisthèsis. -‐ Atelier reportages/documentaires / montage -‐ Semaine des arts -‐ Atelier captation multi-‐caméras – Semaine des arts
Philosophie et épistémologie -‐ P. Cassou-‐Noguès et M. Pingeot: Le cogito et la psychanalyse. -‐ J.-‐P. Marcos: Psychanalyse et littérature Freud lecteur de Jensen : La Gradiva (II) (M)
Philosophie politique -‐ N. Grangé: La nature et la loi. Écologie politique ou philosophie tragique ? -‐ M. Renault: Libéralisme, empirisme et empire : la philosophie britannique face à la question coloniale -‐ D. Moreau: Éthique de l’éducation
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-‐ N. Grangé: Violence politique : l’état d’exception, la force et le droit (M) -‐ D. Moreau: Les Pédagogies de l’émancipation
Mineure philosophie Semestre Intitulés des UE Intitulés des EC de chaque UE
1 UE interne Majeure renforcée 2 2 EC AU CHOIX SUR 3 Arts
-‐ J. Poulain: Philosophies pragmatiques contemporaines et esthétique transculturelle -‐ F. Brugère: « Qu’appelle-‐t-‐on art contemporain ? ». Avec l’esthétique de Jacques Rancière. -‐ É. Alliez: Qu'est-‐ce que le Pop Art ? -‐ É. Alliez: Deleuze et Guattari, ou "Qu'est-‐ce qu'un diagramme ?" (M)
Philosophie et épistémologie -‐ J.-‐P. Marcos: Atelier de Lecture : Lecture de Freud. La question du rêve. -‐ P. Prado: Talking cure, cura sui. Le travail sur soi à l’âge de la psychanalyse (Foucault, l’inconscient et le sexuel.) -‐ A. Jacquard: Lecture de Malaise dans la culture de Freud -‐ J.-‐P. Marcos: Atelier de lecture : Lecture de Freud. Psychanalyse et littérature. Freud lecteur de Jensen : La Gradiva (1) (M) -‐ A. Jacquard: Les effets d’une éthique du désir (M) -‐ P. Vermeren: Philosophie biologique, histoire des sciences et politique chez Georges Canguilhem (M)
Philosophie politique -‐ P. Vermeren: Mémoire et démocratie -‐ S. Douailler: Expériences du crime et politiques de la mémoire (M) -‐ N. Grangé: Vestiges ou mémoire vive ? Récit, mémoire et histoire. (M) -‐ F. Brugère: Y a-‐t-‐il une voix des femmes ? (M) -‐ M. Kakogianni : Sujets politiques performatifs (M)
2 UE Philosophie contemporaine 2 Philosophie contemporaine 3
-‐ F. Rambeau: La conversion éthique (Deleuze, Foucault) -‐ G. De Michele: Jacques Derrida – de « l'animalité de la lettre » -‐ Ch. Ramond: La philosophie contemporaine française et « l’événement », 1. Jacques Derrida, Le ‘concept’ du 11 septembre -‐ F. Rambeau: Le matérialisme de l’incorporel (Logique du sens 2) (M)
Philosophie contemporaine 4 -‐ P. Vermeren: 1966 comme année philosophique -‐ S. Douailler: Le cogito hors de soi -‐ Ch. Ramond: Peter Sloterdijk, Bulles (Sphères 1) (M)
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Transversale : Projet personnel Semestre Intitulés des UE Intitulés des EC de chaque UE
1 UE Compétences transversales EC langue
EC libre (possible préprofessionnalisation)
2 UE Projet Personnel 1 EC AU CHOIX SUR 2
PPPro= stage préprofessionnel
PPR= minimémoire (obligatoire pour passer en Master philosophie)
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DESCR IPT I F DES ENSE IGNEMENTS
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N.B. Deux séminaires sont offerts sur l’année.
Merci de bien vouloir vous adresser conjointement au responsable de l’enseignement et au responsable de la Licence pour les modalités de validation.
BADIOU ALAIN
❐ L’immanence des vérités (III) : Les vérités comme modes d’accès fini à l’infini
L’année dernière, nous avons surtout traité des modalités opératoires de la finitude, comme idéologie dominante : les différents moyens qui nous convainquent que vivre revient toujours à s’installer de façon passive dans le caractère inévitable de la finitude. Autrement dit, tout ce qui nous persuade que vivre, c’est accepter d’être le déchet fini de l’infinité des contraintes. Nous avons vu, dans ce registre, d’abord le fini lui-‐même, dans sa division entre activité – alors, il prend la forme d’une œuvre – et passivité – alors, il n’est que déchet. Puis, le mécanisme des identités, familiales, nationales, culturelles, raciales, sexuelles...Nous avons démontré qu’aucune identité ne peut se clore, et donc affirmer sa valeur finie, ou fermée, dès lors que le Même est toujours dépendant de l’Autre. Ensuite, nous avons parlé de la répétition, qui se divise en insistance du fini et du même, ou insistance toujours oeuvrante de l’altérité et d’une infinité latente. Nous avons abordé la nécessité, et la manière dont le stoïcisme essaie de transformer la finitude de la soumission au destin en héroïsme de l’acceptation, ce qui veut dire : tenter de faire prendre un déchet pour une œuvre. Nous avons parlé de Dieu, qui prétend séparer de nous une infinité transcendante, et que le salut de la créature finie dépend de notre obéissance à une Loi extérieure. Nous avons conclu par la mort, argument suprême quant à notre dimension finie, à quoi nous avons objecté que la mort n’est la dimension d’aucun Sujet humain comme tel, et qu’il n’existe nul « être-‐pour-‐la-‐mort ». Pendant l’année 2015-‐2016, nous allons gagner le versant affirmatif, celui qui montre que le fini comme œuvre résulte toujours d’un accès à deux infinis distincts, dont le croisement, le frottement, engendre précisément la dimension universelle d’un fragment fini. Nous le ferons en deux étapes : d’abord, l’examen critique du formalisme le plus profond de la pensée du fini, à savoir la théorie des ensembles constructibles. Ensuite, un premier parcours des registres de l’œuvre, sous l’angle de l’immanence de ce qui les constitue, à savoir la dialectique des vérités qui entrelace deux infinis et leur résultat fini : les sciences, les politiques, les arts et les amours. Le séminaire a lieu un lundi de chaque mois (sauf en décembre). Voici les dates pour l’année 2015-‐2016 : 19 octobre ; 9 novembre ; 11 janvier ; 15 février ; 14 mars ; 11 avril ; 23 mai ; 6 juin. Le séminaire à lieu à 20h au théâtre de la Commune, lequel se situe à Aubervilliers, 2, rue Edouard Poisson. Vous pouvez vous y rendre: Soit par le métro : prendre la ligne 7 jusqu'à la station Aubervilliers-‐Pantin Quatre-‐Chemins. Ensuite à pied, remonter l'avenue de la République vers Aubervilliers-‐centre et prendre la cinquième rue à gauche (compter 10mn). Il est éventuellement plus rapide de prendre au métro le bus 150 ou 170 jusqu'à l'arrêt André Karman. Soit par le bus : bus 35 de gare de l'Est à mairie d'Aubervilliers. Soit en voiture : il y a un parking en face du théâtre. A l'issue du séminaire il y aura une navette qui desservira Porte de la Villette, Stalingrad, gare de l'Est et Châtelet. Le bar-‐restaurant sera ouvert au théâtre avant et après le séminaire.
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SCHÉRER RENÉ
❐ « Mort des beaux-‐arts? »
Séminaire bi-‐mensuel, Les jeudis à partir de 15h jusqu'là 17h30 Ce titre que j'emprunte à Jean Galard (1971) sera agrémenté d'un point d' interrogation, la disparition du système classique des « beaux-‐arts » selon les Muses étant peut-‐être moins assurée qu'on ne le prétend. On assisterait même plutôt à une inflation artistique ; car, il est vrai que, dans le domaine de la peinture, avec l'extension indéfinie de la notion de « plastique », les frontières s'effacent, les critères disparaissent. Appartient-‐il au philosophe d'en juger ? De quelle façon la philosophie s'insère-‐t-‐elle dans le débat artistique ? Depuis plusieurs années, on le sait, avec Lyotard, Badiou, Rancière, pour ne citer qu'eux, le problème de l'art est venu sur le devant, si l'on peut dire, de la scène philosophique. Et je pense qu'il n'est pas mauvais de se rappeler, à l'heure actuelle, la manière dont, juste après Mai 68, pouvait se poser un débat politique, alors que « l'art » ambitionnait d'être partie prenante et entière d'une « révolution ». De là ce livre de Jean Galard: Mort des beaux arts auquel François Châtelet répondait dans une « Lettre écrite de la main gauche »dans laquelle il mettait en doute la vocation révolutionnaire de l'art au sens politique et social, réservant sa fonction à une esthétique proprement dite, c'est-‐à-‐dire à l'aisthesis (sensation), à une jouissance forcément contingente dont les critères, pour essentiels qu'ils soient, ne peuvent être que subjectifs, ni éthiques, ni politiques. C'est autour de ces rappels que sera organisé le séminaire de cette année, prolongeant, précisant et complétant celui de l'an dernier sur le « bonheur ». Une place inaugurale, « pivotale », y étant réservée à une pensée rarement mise à contribution en ce domaine, celle de Charles Fourier ; étude abordée déjà par Florent Perrier avec sa « topeaulogie » de l'utopie. Ce séminaire, conduit collectivement avec Thierry Briault et Alexandre Costanzo, comme l'an dernier, pense pouvoir compter sur la participation ponctuelle de Jacques Rancière, Alain Badiou, Georges Bloess (sans doute)..... Il est fait appel d'ores et déjà, pour préciser le calendrier, à tous celles et ceux qui sont intéressés par les questions ainsi soulevées. « Où l'art se fera-‐t-‐il? » interrogeait Rancière en 2007 ; qu'attendons-‐nous de lui ? Reprise milieu octobre.
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ALLIEZ ÉRIC
❐ Qu'est-‐ce que le Pop Art ? Semestre 1 Lundi 18h-‐21h Salle 061 On se propose de poursuivre notre introduction à l’art contemporain, à ses enjeux de pensée en « art et politique » et à la définition de son régime « diagrammatique » sur le mode d'une enquête sur le Pop Art à travers ses trois exposants majeurs : Richard Hamilton, Roy Lichtenstein et Andy Warhol (qui a fait l'objet du séminaire de l'année dernière). Le séminaire s'attachera à leurs pratiques de l'image et à sa subversion "machinique", à laquelle est associée la forme-‐peinture mise à l'heure de la société de consommation que le Pop investit comme principe d’exposition et de
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surexposition de l'art. Le travail se déploiera dans une analyse croisée d’œuvres et de textes (les textes anglais analysés seront partiellement traduits). Il visera moins à produire une philosophie de l’art contemporain qu’à se tenir dans l’entre-‐deux le plus critique de l’Art et de la Philosophie. On privilégiera pour ce faire la reconstruction du concept de simulacre. Où comment repartir (autrement) de Deleuze… Indications bibliographiques : Jean Baudrillard, La société de consommation, Gallimard, 1970 Walter Benjamin, L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, Carré, 1997. Benjamin Buchloh, Neo-‐avantgarde and Culture Industry: Essays on European and American Art from 1955 to 1975, October Books -‐ MIT, 2000 Peter Burger, Théorie de l'avant-‐garde, trad. franç., Questions théoriques, 2013 Guy Debord, La Société du spectacle, Paris, Gallimard, 1967 Gilles Deleuze, Différence et répétition, Presses Universitaires de France, 1968 Hal Foster, The First Pop Age, Princeton University Press, 2012
❐ Deleuze et Guattari,
ou "Qu'est-‐ce qu'un diagramme ?" Semestre 1 Mardi 18h-‐21h Salle 061 Cours de master (ouvert à la licence) « Le diagramme ne fonctionne jamais pour représenter un monde objectivé ; au contraire il organise un nouveau type de réalité. […] Le diagramme n’est pas une science, il est toujours affaire de politique […] défaisant les réalités et les significations précédentes, constituant autant de points d’émergence ou de créationnisme, de conjonctions inattendues, de continuums improbables » (Gilles Deleuze, « Écrivain non : un nouveau cartographe », Critique, n° 343, décembre 1975, p. 1223). C'est au vu de l'importance d'un tel énoncé que le séminaire se propose d’étudier la construction du concept de "diagramme" entre Deleuze et Guattari, et dans une manière d'hétérogenèse continuée de leur œuvre commune dont on montrera qu'elle demande à être redéfinie en tant que "pensée diagrammatique". Indications bibliographiques : Gilles Deleuze, « Écrivain non : un nouveau cartographe », Critique, n° 343, décembre 1975 -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ Francis Bacon. Logique de la sensation, La Différence, 1981 ; 2e éd., Le Seuil, 2002 -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ Foucault, Les éditions de Minuit, 1986 Gilles Deleuze, Félix Guattari, Kafka. Pour une littérature mineure, Les éditions de Minuit, 1975 -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ Mille plateaux, Les éditions de Minuit, 1980 -‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐-‐ Qu'est-‐ce que la philosophie?, Les éditions de Minuit, 1991 Félix Guattari, passim
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BIRNBAUM ANTONIA
❐ Hegel et l’art romantique
Semestre 2 Mardi 15h-‐18h Pour Hegel, l’art est manifestation sensible de l’idée, et à ce titre, il est une des déterminations que traverse le vrai, qui s’y trouve noué à une matérialisation. Dans le développement historique hégelien, l’art romantique correspond à l’intériorisation du vrai. Paradoxalement, il se trouve alors dépositaire d’une vérité qui n’a plus pour détermination d’apparaître, ou encore, il est en deuil de sa propre vérité. Autant dire que l’art romantique est un art intrinsèquement inadéquat, qui ne peut être identique à ses manifestations, et qui est voué par Hegel à se nier lui-‐même et à se dépasser dans l’intériorité spirituelle de la religion. Si l’on coupe cette séquence de ce dépassement, on peut y discerner la négation déterminée suivante : l’art n’est art qu’à nier la manifestation comme ce qui lui serait propre, à éprouver ce en quoi sa vérité est dénouée de l’apparence. Ou encore, l’art est art de n’être pas identique à sa matérialité, d’agencer celle-‐ci comme problème de la pensée. Ici, la pensée hégelienne reformule la réflexivité romantique qu’elle fustige, mais elle formule aussi bien la conceptualité telle qu’elle irrigue la modernité artistique et le champ contemporain. C’est sous cet angle que l’on étudiera la section de l’art romantique dans le deuxième tome du Cours d’esthétique. G.W.F. Hegel, Cours d’esthétique, (édition Hotho), tome 2, trad. J.-‐P. Lefebvre et V. Schenk, éditions Aubier Flammarion, Paris, 1998.
❐ Phénoménologie de l’esprit
Semestre 1 Mercredi 15h-‐18h Cours de Master ouvert à la Licence La Phénoménologie de l’esprit est la science du vrai comme faux, ou la science de l’expérience que fait la conscience de la non-‐vérité de l’apparence phénoménale. La trajectoire du livre prend son départ dans l’inquiétude de la conscience. Celle-‐ci ne peut poser un objet dans le savoir phénoménal qu’il est pour elle qu’en posant également l’être de cet objet pour lui-‐même, hors de ce savoir. C’est dire que l’opposition différentielle entre phénoménalité et être se trouve logée au sein même de la conscience. A ce titre elle est le moteur de sa propre expérience, laquelle est une expérience des contradictions du savoir apparaissant selon un ordonnancement nécessaire et total. Ce cours explore quelques-‐unes des figures contradictoires de la conscience, puis de l’esprit. Il s’agira d’interroger La conscience de soi (A et B, maîtrise et servitude, stoïcisme, scepticisme, conscience malheureuse), le chapitre L’esprit vrai. Le souci des mœurs et de la coutume qui traite de l’éthique tragique, le chapitre consacré à L’esprit étranger à lui-‐même. La culture traitant de l’utilitarisme, de la révolution, de la moralité, de la belle âme. Bibliographie G.W.F.Hegel, Phénoménologie de l’esprit, trad. et présentation par J.-‐P. Lefebvre, Flammarion, Paris 2012. « La torsade subjective », in : Alain Badiou, Théorie du sujet, Paris Editions du Seuil, 1982, p. 301-‐313. « Le sujet et l’autre : l’aliénation », in : Jacques Lacan, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Editions du Seuil, 1973, p. 185-‐195. « L’essence de la tragédie », in : Jacques Lacan, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Editions du Seuil, 1986, p. 285-‐315.
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BRUGÈRE FABIENNE
❐ « Qu’appelle-‐t-‐on art contemporain ? ». Avec l’esthétique de Jacques Rancière. Semestre 1 Jeudi 12h-‐15h L’art contemporain est-‐il encore de l’art tant les formes artistiques qu’il déploie débordent sur la politique, l’éthique ou encore la vie et la nature ? Plus spécifiquement, l’art a-‐t-‐il encore une place dans des sociétés converties à l’utilitarisme des marchés, au divertissement ou au développement personnel ? Pour répondre à ces questions, nous travaillerons à partir des textes de Jacques Rancière. Il s’agit bien dans ces textes d’analyser des formes actuelles d’art qui produisent des formes de visibilité spécifique à un moment où l’art se caractérise radicalement par l’hétérogénéité et parfois l’effacement. Indétermination de l’art qui peut voisiner avec une indétermination de la politique jusqu’à permettre une redéfinition de la notion même de « démocratie ». Bibliographie (à lire pour la rentrée du semestre) Jacques Rancière, Malaise dans l’esthétique, Galilée, 2004. Jacques Rancière, Le partage du sensible, La Fabrique, 2000.
❐ La haine du beau Semestre 2 Jeudi 12h-‐15h L’art ne cesse de se redéfinir pour construire son domaine propre et exister par lui-‐même, produisant des images et des objets opposés à l’idée de beau. Comment s’est constituée dans l’art ce que l’on pourrait nommer une haine du beau, laquelle ne peut s’envisager que par le biais d’une critique et d’un abandon de ce que la philosophie a pu constituer comme « esthétique » ? Cette redéfinition contemporaine de l’art sera envisagée avec les textes de Jacques Rancière (arts de l’image principalement) et avec la référence à des expositions qui envisagent radicalement l’abandon du beau et de préoccupations trop exclusivement formelles au profit d’un souci du monde. Nous poserons la question suivante : qu’est-‐ce que l’art dans un monde qui va mal ? En quoi l’hétérogénéité des manifestations artistiques participe-‐t-‐elle d’une critique sociale et d’une mise en avant du commun ? Bibliographie (à lire pour la rentrée du semestre) Jacques Rancière, Aisthésis. Scène du régime esthétique de l’art, Galilée, 2011 Insoumission, catalogue de l’exposition du musée de la Palmeraie, Marrakech, novembre-‐décembre 2014.
❐ Y a-‐t-‐il une voix des femmes ?
Semestre 1 Mardi 15h-‐18h Cours de Master ouvert à la Licence En 1982, Carol Gilligan publiait, Une voix différente, pour poser un coup d’éclat théorique dans le domaine de la morale : la morale a un sexe. Plus exactement, les femmes auraient hérité d’une morale reposant sur le souci des autres et les pratiques de soin. Une quinzaine d’années plus tard, Joan Tronto réactualise cette question du « prendre soin » pour en faire l’affaire des oubliés du capitalisme. Elle montre les enjeux de pouvoir et d’exploitation qui réduisent ces activités à la survie parfois, en tout cas, à une invisibilité et à une non-‐reconnaissance. A partir de ces deux livres, nous déploierons une théorie critique du capitalisme actuel (post-‐industriel) pour poser le rôle du genre
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(ainsi que de la race et de la classe) dans la non-‐reconnaissance d’activités qui actuellement consolident la frontière entre êtres puissants et indépendants, êtres vulnérables et exploités. Avec une question : le féminisme peut-‐il s’enraciner dans des pratiques qui ont largement aliéné les femmes à l’espace privé, posant par là-‐même une impossibilité pour les hommes d’habiter cet espace ? Bibliographie (à lire pour la rentrée du semestre) Carol Gilligan, Une voix différente, Champs Flammarion, 2008 Joan Tronto, Un monde vulnérable, La découverte, 2009 Fabienne Brugère, L’éthique du care, PUF, 2011
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CANY BRUNO
❐ Platon, Lecture du Banquet Semestre 2 Vendredi 12h-‐15h Après avoir interrogé le lien intrinsèque du penser platonicien avec l’art, nous questionnerons celui qu’entretient le penser avec la vie, puisque philosopher est à la fois une technique de penser et un mode de vie. Pour cela, il nous faudra au préalable dresser la « Figure du philosophe » telle qu’elle s’élabore dans la pensée platonicienne sous le nom de Socrate. Après une présentation de la pensée mythique philosophique platonicienne, ce cours s’interrogera, plus spécifiquement, sur sa conception de la forme du récit initiatique ainsi que sur sa proximité avec la pensée mystérique. Bibliographie succincte : PLATON, Apologie de Socrate, traduction Luc Brisson, GF Flammarion n°848 PLATON, Banquet, traduction Luc Brisson, GF Flammarion n°987 Louis-‐André DORION, Socrate, Que sais-‐je ? N° 899 Pierre HADOT, Qu’est-‐ce que la philosophie antique ?, Folio Essais n°280
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CASSOU-‐NOGUÈS PIERRE
❐ Lectures de textes logiques : Les logiques paraconsistantes
Semestre 1 Lundi 9h00-‐12h00
Nous étudierons dans ce cours plusieurs systèmes de logiques paraconsistantes, c'est-‐à-‐dire autorisant des énoncés qui seraient dans la logique classique contradictoires. Nous retracerons l'histoire des logiques paraconsistantes et analyserons la façon dont y est abordée l'idée de paradoxe. Comment, et pourquoi, constituer, et dans quelles circonstances utiliser, une logique du paradoxe qui permet d'affirmer une chose et son contraire ?
Indications bibliographiques : Une bibliographie sera donnée lors de la première séance.
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❐ Voir le cours en collaboration avec Mazarine Pingeot
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DE MICHELE GIUSTINO
❐ Jacques Derrida – de « l'animalité de la lettre » Semestre 2 Mercredi 15h-‐18h L’objectif de ce cours sera d’introduire la pensée de Jacques Derrida à partir du motif de l’animalité, qui devient de plus en plus insistant dans les ouvrages tardifs du philosophe. Ce motif n’est pourtant pas « nouveau » ; au contraire, à en croire Derrida, il s’agit de « la grande question, la plus décisive », celle qui aurait stimulé l’entreprise déconstructive dès son commencement et qui resterait encore à creuser, qui inciterait encore à penser. Il s’agira donc de montrer dans quelle mesure cette problématique comporte une transformation, une reprise, une catalyse des préoccupations classiques de la déconstruction : le phonocentrisme, la différence sexuelle, la spectralité, et surtout « l’écriture » dans toutes ses versions (la figure, la trace, le « poématique » ou le « littéraire », l’autobiographie). Le problème de l’animalité fournit en outre une excellente perspective pour comprendre comment Derrida situe sa propre entreprise par rapport aux figures philosophique qui l’habitent et qu’il sollicite – d’Heidegger à Levinas, de Kant à Deleuze, d’Aristote à Lacan, à Nietzsche. Indications bibliographiques : Jacques Derrida, De la grammatologie, Paris, Minuit, 1967 L’écriture et la différence, Paris, Seuil, 1967 Marges. De la philosophie, Paris, Minuit, 1972 L'animal que donc je suis, Paris, Galilée, 2006 Séminaire La bête et le souverain (vol. I, 2001-‐2002), Paris , Galilée, 2008 Séminaire La bête et le souverain (vol. II, 2002-‐2003), Paris , Galilée, 2010
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DOUAILLER STÉPHANE
❐ Puissances et impuissances de Calliclès Semestre 1 Lundi 18h-‐21h La chose est connue : Calliclès « finit toujours par dire tout ce que Demos d’Athènes veut qu’il dise » (Platon, Gorgias 481 e). Dit autrement : il passe complètement à côté de la question philosophique et politique de la puissance. On placera à l’inverse cette question au centre de ce cours, qui s’inscrit dans le prolongement des lectures faites au fil des années des Dialogues platoniciens. Les séances prendront dès lors pour fil directeur le Gorgias en requérant que ce dernier soit attentivement lu et relu, et en donnant lieu, conformément à l’orientation méthodologique retenue pour ce cours, à des exercices hebdomadaires d’écriture.
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Bibliographie première : PLATON, Gorgias NIETZSCHE, La généalogie de la morale ; Le crépuscule des idoles
❐ Expériences du crime et politiques de la mémoire
(Espaces publics de la philosophie – atelier-‐laboratoire de l’initiative d’excellence en formations innovantes idefi-‐créatic en lien avec le parcours de master espace caraïbes : art, philosophie, littératures) Semestre 1 Mercredi 18h-‐21h Cours de Master ouvert à la licence Le crime se lie à des traces par un lien qu’on a pu vouloir indissoluble, ineffaçable, tout autant qu’on a pu chercher à l’effacer et à le dissoudre. L’une et l’autre opération en font, en ont fait, une donnée ou une existence dont les modalités subjectives, politiques, sociales, et leurs transformations, se déplient dans le réseau stratifié et conflictuel d’une archive en réalité très vaste. En lien avec les crimes du temps et depuis plusieurs décennies, celle-‐là s’est mise en particulier à abriter des politiques qui revendiquent d’agir dans et avec la mémoire, ainsi que de travailler à partir de ses lieux et de ses matières à des évolutions juridiques et à des déplacements de combats politiques. En rédigeant La mémoire, l’histoire, l’oubli (Le Seuil, 2000), Paul Ricoeur s’était engagé dans la tâche de reprendre ces politiques au sein d’une interrogation au sujet de ce que mémoire est capable de nommer, de saisir, d’ordonner dans une histoire. C’est cette même question que, par des voies plus exploratoires que systématiques, le cours tentera à son tour de faire revenir. Bibliographie première : BERGSON, Matière et mémoire HALBWACHS, La mémoire collective RICOEUR, La mémoire, l’histoire, l’oubli
❐ Le cogito hors de soi Semestre 2 Lundi 18h-‐21h La tâche de réaffirmation d’un sujet déploie dans la philosophie contemporaine une action ou les voies d’un problème qui font converger une pluralité d’entreprises opposées, hétérogènes, ici ou là entrelacées. L’une d’entre elles, particulièrement porteuse d’entrelacements inventifs, est celle de Slavoj Zizek, que ce cours propose à l’étude. Bibliographie première : S. ZIZEK, Le sujet qui fâche (1999 / Flammarion 2007) S. ZIZEK, Quatre variations philosophiques sur thème cartésien (Germina 2010)
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❐ Kant, la folie, l’universel Semestre 2 Mercredi 18h-‐21h Il y a, chacun le pressent, un pari intenable dans la raison kantienne. Ce qui n’est pas encore convenir qu’il faudrait se tenir en deçà. Il n’y a en effet pas grand chose à entreprendre avec les accommodements qui invitent à contourner le pari. C’est en réalité autrement qu’il faut s’en accommoder. Le cours suivra la double entreprise engagée successivement par Monique David-‐Ménard pour examiner sous les contraintes de cette exigence l’art kantien des délimitations frontalières et celui des constructions de l’universel. Bibliographie première : M. DAVID-‐MÉNARD, La folie dans la raison pure. Kant lecteur de Swedenborg (Vrin 1990) M. DAVID-‐MÉNARD, Les constructions de l’universel (PUF 2009)
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GRANGÉ NINON
❐ Vestiges ou mémoire vive ? Récit, mémoire et histoire. Semestre 1 Séminaire intensif. Du 4 au 8 janvier 2016 9h-‐12h et 13h-‐16h Cours de Master ouvert à la licence L’écriture de l’histoire ne coïncide pas exactement avec les sciences historiques. La narration d’un temps passé, récent ou reculé, emprunte différentes formes, qui vont de la mythologie à l’idéologie politique. L’écriture est une récriture presque instantanée, dont l’objet et le dessein restent fuyants. On s’intéressera aux manières imaginantes de constituer une société à partir de l’exposition, de la mise en forme et de la mise en mots de son passé, celui-‐ci serait-‐il appréhendé par une volonté objective ou bien par des fictions imaginaires. Ainsi on mettra en question toute philosophie de l’histoire possible à partir d’autres approches : témoigner, raconter, créer sont des manières autres de philosopher l’histoire, qui, plutôt que de reproduire une temporalité, l’inventent. On envisagera plusieurs types de narration : le réel historicisé, le témoignage, le récit biographique, le procès, les documentaires, l’oralité, l’art, les thérapies, l’archive… afin de comprendre, à travers une rhétorique du temps, ce qui se joue dans la constitution des mémoires et si la connaissance provoque reconnaissance. La validation du séminaire se fera par exposé (après-‐midi) ou par le rendu d’un travail de réflexion. Indications bibliographiques : BENJAMIN, Walter, Thèses sur le concept d’histoire HALBWACHS, Maurice, La mémoire collective HEGEL, G. W. F., La raison dans l’histoire MARX, Karl, ENGELS, Friedrich, L’idéologie allemande RANCIÈRE, Jacques, Les mots de l’histoire RICŒUR, Paul, Temps et récit ; La mémoire, l’histoire, l’oubli
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❐ Violence politique : l’état d’exception, la force et le droit Semestre 2 Mardi 9h-‐12h Cours de Master ouvert à la licence L’état d’exception se situe à la frontière du droit et de la politique. Son existence juridique est problématique, dans le sens où il n’est pas toujours dûment inscrit dans une constitution. En outre, longtemps synonyme de l’état de siège, il a partie liée avec la guerre, alors même que sa décision n’en dépend pas directement. L’état d’exception peut être décrété pour se protéger d’une agression étrangère mais aussi pour faire face à des troubles internes et s’exercer contre la population d’une même cité. Décision politique et flou juridique sont les caractéristiques de cette pratique « à la limite ». Suspension du droit pour préserver le droit, elle procède avant tout d’un contexte historique, d’une analyse politique et de la décision d’un gouvernement qui se met par là même en danger d’illégitimité. Qui décide de l’extrême nécessité ? Y a-‐t-‐il des degrés dans la violence politique ? Il faudra envisager la grande complexité de cette notion d’un point de vue philosophique, car elle ouvre une brèche dans l’aspiration à fonder des systèmes politiques idéaux, pour permettre une suspension légale du droit et des mesures exceptionnelles censées sauver des institutions incapables de se défendre par la force de la loi. La proclamation que la nation est en danger permet-‐elle toutes les transgressions ? Indications bibliographiques : AGAMBEN, Giorgio, État d’exception BALIBAR, Étienne, Violence et civilité BENJAMIN, Walter, Pour une critique de la violence DERRIDA, Jacques, Force de loi MONOD, Jean-‐Claude, Penser l'ennemi, affronter l'exception. Réflexions critiques sur l'actualité de Carl Schmitt SAINT-‐BONNET, François, L’état d’exception SCHMITT, Carl, La dictature
❐ Méthodologie (analyse, argumentation, démonstration) : L’image
Semestre 1 Jeudi 9h-‐12h L’analyse de concepts, l’argumentation à partir d’un problème, la démonstration d’une thèse constituent la base de toute approche philosophique, tant pour la réflexion et l’invention, que pour le traitement d’un sujet. Le cheminement philosophique, loin de s’apparenter à une quelconque « recette », est à la fois exigeant et simple. On cherchera donc à apprendre à aborder un problème philosophique (tel qu’il peut se présenter sous la forme d’un sujet de dissertation) et à s’exercer au traitement de ce problème (présupposés, hypothèses, impasses éventuelles, propositions...). Comme ce cours se veut vivant et portant sur une matière, le thème général de l’« image » nous permettra de varier les problématiques rencontrées. Des exercices en cours et à préparer chez soi jalonneront les séances, faites d’analyses de sujet, de constructions de raisonnements, de commentaires de textes courts, de lectures suivies, d’approfondissement d’exemples, etc. L’image, de la représentation mimétique à la représentation figurée et à l’analogie, a été l’objet de la critique philosophique qui y voyait une illusion trompeuse, inadéquate aux essences. Pour autant, même chez Platon, elle a sa place dans la théorie de la connaissance. De la reproduction à la création, du signe au sens, on cherchera à définir l’image et les images à travers différentes esthétiques pour reposer la question de l’opposition entre concept et image. Indications bibliographiques : BENJAMIN, Walter, L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique BERGSON, Henri, Matière et mémoire DIDI-‐HUBERMAN, Georges, Images malgré tout KANT, Emmanuel, Critique de la faculté de juger
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MONDZAIN, Marie-‐José, Homo spectator PLATON, La République RANCIÈRE, Jacques, Le partage du sensible SARTRE, Jean-‐Paul, L’imagination
❐ La nature et la loi. Écologie politique ou philosophie tragique ? Semestre 2 Jeudi 9h-‐12h La nature désigne à la fois ce qui fait qu’un être est ce qu’il est, et en même temps ce qui l’environne. Ainsi le naturel est censé s’opposer à l’artifice d’une loi imposée de l’extérieur. Pour autant la relation entre fusis et nomos ne dessine pas une stricte opposition excluante. Entre l’être et le devenir, un partage s’exerce qui obéit à une contrainte qu’il importe de déterminer dans toutes ses acceptions : la technique, le politique, l’histoire, l’éthique… Faut-‐il comprendre la nature comme l’irréductible noyau sur lequel s’exercent des forces étrangères, ou bien comme une origine à tous les développements humains ? La loi comme convention juridique, comme règle dirigeant l’action, comme abstraction scientifique, ne peut-‐elle être comprise comme un principe de fixité là où la nature serait principe de changement ? On s’autorisera un parcours hétérodoxe qui nous mènera du conflit entre Platon et les sophistes aux nouvelles théories de l’écologie politique en passant par le commentaire de Heidegger. Indications bibliographiques : ARISTOTE, Physique HEIDEGGER, Martin, Questions I et II KANT, Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique LARRÈRE, Catherine et LARRÈRE, Raphaël, Penser et agir avec la nature LUCRÈCE, De la nature des choses PLATON, Gorgias ; La République ROUSSEAU, Jean-‐Jacques, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes
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JACQUARD AURORE
❐ Les effets d’une éthique du désir Semestre 1 Jeudi 15h-‐18h Master ouvert à la licence Nous nous proposons d’interroger, à travers la lecture du Séminaire de Lacan intitulé L’éthique de la psychanalyse (1959-‐1960), le geste par lequel Freud renoue avec une question propre à la philosophie antique, celle du bonheur, et par lequel il pose singulièrement un problème éthique depuis un contexte épistémologique marqué par l’émergence de la physique moderne. Les résonances batailliennes du séminaire de Lacan nous incitent à placer ce geste du côté d’une interrogation sur « l’être de la limite », interrogation qui atteste que « nous devenons tous les jours plus grecs » (Foucault) bien qu’elle ne se pose plus dans le monde clos, fini, hiérarchisé, des grecs. Elle prend alors la forme de l’affirmation paradoxale selon laquelle il existe « une mesure incommensurable, une mesure infinie qui s’appelle le désir ». Le désir ressemble au « tu dois » inconditionné de Kant, mais laissé dans un vide. Indications bibliographiques : Lacan J., Séminaire VII, L’éthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986.
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Lacan J., Ecrits II, « Kant avec Sade », Paris, Seuil, 1999. Freud S., Malaise dans la culture, Paris, PUF, 1998. Freud S., « Esquisse d’une psychologie scientifique » in Naissance de la psychanalyse, Paris, PUF, 1996. Kant E., Critique de la raison pratique, Paris, GF, 1999. Foucault M., « Préface à la transgression » in revue Critique n° 195-‐196 (1963).
❐ Lecture de Malaise dans la culture de Freud
Semestre 1 Vendredi 12h-‐15h Le Malaise dans la culture est un ouvrage pris dans une hésitation, ou plutôt dans une tension constante entre ce qui s’apparente d’une part à la critique de l’idée de progrès, visant la dimension conjoncturelle du malaise, et d’autre part ce qui relève de la description d’une dysharmonie inhérente à l’existence humaine, dysharmonie dont l’autre nom serait la sexualité. Nous nous attacherons à décrire cette tension bien plus qu’à la résoudre, en interrogeant la place singulière de la pulsion de mort dans de l’ouvrage. Freud fait intervenir la pulsion de mort à l’endroit de l’impossible résolution du malaise dans une énergétique. Elle est en quelque sorte la cause absente du champ phénoménal : en effet, tout l’ouvrage s’articule autour du chapitre 5 où elle surgit sous la forme de l’agressivité. L’insistance du malaise ne peut s’expliquer par le simple jeu de l’économie libidinale, il faut quelque chose d’autre. Pourtant cette autre chose ne saurait se réduire à l’idée d’une nature mauvaise de l’homme. Les analyses sur le sentiment de culpabilité montrent bien que l’élément de la pulsion de mort ne peut être que la culture elle-‐même. Indications bibliographiques : Freud S., Le Malaise dans la culture, Paris, PUF 1998, (trad. Pierre Cottet). Freud S., Le Malaise dans la culture, Paris, GF, 2010, (trad. Dorian Astor). Freud S., Le Malaise dans la civilisation, Paris, Seuil, 2010, (trad. B. Lortholary, nous travaillerons sur cette traduction) Freud S., Essais de psychanalyse, Paris, Payot, 1993. Freud S.., l’avenir d’une illusion, Paris, PUF, 2010. Freud S., Totem et Tabou, Paris, Payot, 1992. Freud S., « Pour introduire le narcissisme » (1914) in La vie sexuelle, PUF, Paris, 1972.
❐ Exercices de lecture. Nietzsche, Le Gai savoir
Semestre 2 Vendredi 9h-‐12h Ce cours ne sera pas consacré à l’étude du Gai savoir et à la place singulière que cet ouvrage occupe dans la pensée de Nietzsche. Il s’agira plutôt d’y trouver le terrain privilégié pour réaliser quelques exercices de lecture. Envisager la lecture d’un texte philosophique comme l’occasion d’un exercice, ce n’est pas, ou pas seulement, chercher à l’expliquer, à en déployer la logique ou l’économie interne, c’est peut-‐être aussi éprouver son étrangeté, la résistance qu’il nous oppose sans laquelle il ne pourrait susciter notre intérêt, tout en inventant les moyens de s’y rapporter. Indications bibliographiques : Nietzsche F., Le Gai savoir, Paris, GF, 2000 (trad. P. Wotling)
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KAKOGIANNI MARIA
❐ Sujets politiques performatifs Semestre 1 Jeudi 12h-‐15h Séminaire de Master ouvert à la Licence « Ce qui semble être le problème de la politique égalitaire aujourd’hui : une lutte de classes sans classe ». Avec cette formule J. Rancière résume la dissociation entre sujet politique et classe sociale, éprouvée notamment à partir les mouvements des années ‘60-‐‘70, et qui dès lors met l’accent sur la subjectivation politique et sur son caractère performatif. Nous allons travailler le livre The performative in the political issu de la collaboration de A. Athanassiou et J. Butler et dans lequel les deux auteurs essaient de rendre compte des récents mouvements d’occupation des places en 2011. Cette lecture croisera le travail de B. Cassin qui place la figure sophistique à l’origine d’une conception performative de la politique. Tout en essayant d’avoir un nouveau regard sur les mouvements politiques contemporaines et les inventions dont ils sont porteurs, il s’agira de s’interroger comment et dans quelle mesure la politique aujourd’hui est suspendue à ce qu’on peut appeler un « effet sophistique », et de l’autre côté, sur les ressources critiques d’un autre Platon : celui de l’engagement impossible pour la vérité. Indications bibliographiques : A. Athanasiou – J. Butler, The performative in the Political, Polity press, 2013 J. Butler, Le pouvoir des mots. Politique du performatif, Amsterdam, 2004. B. Cassin, L’effet sophistique, Gallimard, 1995. B. Cassin, « Sophistique, performance, performatif », Anais de Filosofia Clássica, vol. 3 no 6, 2009. B. Cassin, L’archipel des idées de B. Cassin, Maison des Sciences de l'Homme, 2014.
en collaboration avec LOUIS CAMILLE
❐ Antigone (La fabrique des résistances 3) Semestre 1 Samedi 10h-‐13h et 15h-‐18h (1 samedi par mois) Ce séminaire s’inscrit dans la continuité du travail d’enquête initié l’année dernière sur les récents mouvements politiques (printemps arabe, Indignados, Occupy, etc.) et les nouvelles formes de lutte (occupation des places, ZAD, etc.). Cette année nous poursuivrons l'enquête avec les figures multiples d’Antigone et leurs métamorphoses. Le mythe d’Antigone a souvent occupé cette place qui consiste à y voir, fondamentalement, un symbole de la Résistance. D’une certaine manière, à travers « Antigone » nous essayerons de nous interroger sur la manière dont la politique aujourd’hui tend de plus en plus à se réduire à une forme de résistance. Les différentes Antigones et leurs métamorphoses seront pour nous le fil d’Ariane pour essayer de poser une question sur notre contemporain : « Nous » résistons à qui et à quoi ? Quelles sont les nouvelles formes coercitives à côté de celle de l’Etat ? Mais aussi qu’est-‐ce qui résiste en « nous » dans la pensée et dans l’action ? Les séances du séminaire mêleront des lectures plus spécifiquement philosophiques (à travers notamment la présentation des trois Antigones : Hegel, Lacan, et Butler) avec du matériel venant des expérimentations artistiques de mise en scène et de réécriture (par exemple le spectacle : « Alexis, une tragédie grec », proposé par la compagnie Motus, suite à l’assassinat d’Alexandros Gregoropoulos et l’éclatement des émeutes grecques en 2008 et bien d’autres).
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Une bibliographie sera donnée lors de la première séance.
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LECERF ÉRIC
❐ Figures du double : ombre, reflet ou copie
Semestre 2 Vendredi de 15h à 18h Cours mutualisé avec Cinéma C’est d’abord ainsi que le cinéma s’est défini : comme pure inscription d’un double qui demeurerait permanent là où l’existence des sujets concrets est par définition aléatoire. Au sein de cet écran-‐miroir du réel, le sujet s’est cependant vite dédoublé, empruntant à la littérature ses propres jeux d’ombre et de miroir. Des textes tels que Le portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, L’Eve future de Villiers de l’Isle-‐Adam, ou L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde de Stevenson, tous publiés dans les années qui précèdent la première projection de Frères Lumière, en ont ainsi constitué autant de préfigurations idéales. Mais avec la diffusion de ce nouveau média, le double, dans ses diverses figurations symboliques, va perdre son caractère métaphysique pour engager une sorte de matérialisme narratif au sein duquel la question des ambivalences du sujet se posera à nouveaux frais. Le double est désormais pleinement incarné. Il perd son caractère évanescent et devient un potentiel rival, tel que l’avait déjà imaginé Edgar Poe dans William Wilson ; tel que la psychanalyse commence alors aussi à le faire ressurgir sous couvert de l’inconscient. Dans ce cours, nous étudierons une série de films où le double est inscrit comme gémellité problématique et révélatrice d’un trouble tels que The iddle class de Chaplin, quelques versions de Jekyll & Hyde, L’homme aux deux visages de Mayo, Dark miror de Siodmak, Kagemusha de Kurosawa, Fight club de Fincher.
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MANNET GEOFFROY
❐ La sociologie de Pierre Bourdieu au miroir de la pensée politique de Jacques Rancière : retour sur les termes d'une critique politique de la science sociale
Semestre 1 Mercredi 15h-‐18h Le philosophe Jacques Rancière a bâti une partie de son œuvre contre la sociologie de Pierre Bourdieu. La critique argumentée de ce dernier fait apparaître une généalogie philosophique de la sociologie bourdieusienne qui remonterait à la philosophie politique de Platon. Pierre Bourdieu reprendrait et prolongerait les opérations par lesquelles la philosophie politique depuis Platon tente de supprimer la politique et son scandale de pensée : l'égalité démocratique, l'égalité des inégaux. Cette hypothèse provocatrice de Jacques Rancière noue indissociablement philosophie politique et sociologie dans le même présent de pensée en interrogeant les présupposés anti-‐politiques et anti-‐démocratiques de ces deux sciences. Nous étudierons les œuvres de Jacques Rancière et de Pierre Bourdieu dans la perspective du premier afin de comprendre les enjeux politiques, philosophiques et esthétiques qui ont conduit Jacques Rancière trente années durant à écrire contre Pierre Bourdieu. Bibliographie :
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Rancière, Jacques, Le Philosophe et ses pauvres, Paris, Flammarion, 2007 Rancière, Jacques, Aux bords du politique, Paris, Folio essais, 2004 Rancière Jacques, La Mésentente. Politique et philosophie, Paris, Galilée, 1995 Rancière Jacques, Les Scènes du peuple (Les Révoltes logiques, 1975/1985), Horlieu éditions, 2003 Bourdieu, Pierre, Passeron, Jean-‐Claude, Les Héritiers : les étudiants et la culture, Paris, Les éditions de Minuit, 1964 Bourdieu, Pierre, Passeron, Jean-‐Claude, La Reproduction : éléments pour une théorie du système d'enseignement, Paris, Les éditions de Minuit, 1970 Bourdieu Pierre, La Distinction : critique sociale du jugement, Paris, Les éditions de Minuit, 1979
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MARCOS JEAN-‐PIERRE
❐ Atelier de Lecture : Lecture de Freud. La question du rêve.
Semestre 1 Vendredi 9h-‐12h A partir d’une lecture suivie de quelques textes emblématiques de Freud sur le rêve, nous nous efforcerons de répondre à quelques questions : -‐Que signifie « interpréter un rêve » ? -‐A quel titre le rêve peut-‐il être pensé sous la catégorie de la « satisfaction du désir » ? -‐Dans quelle mesure l’universalité de la thèse freudienne peut-‐elle se voir objecter l’argument contradictoire des cauchemars ? Bibliographie complète distribuée en début de cours Références immédiates S. Freud, Leçons d’introduction à la psychanalyse, P.U.F.
❐ Atelier de lecture : Lecture de Freud. Psychanalyse et littérature. Freud lecteur de Jensen : La Gradiva (1)
Semestre 1 Samedi 9h-‐12h Cours de Master ouvert à la licence L’abord freudien de la vie amoureuse des hommes et des femmes, exige de renouer avec les créateurs de fantaisies, tel Jensen, l’auteur fameux de la Gradiva laquelle désignait selon R. Barthes « l’image de l’être aimé pour autant qu’il accepte d’entrer un peu dans le délire du sujet amoureux afin de l’aider à en sortir. » Nous nous proposerons de lire le roman de Jensen et de lire la lecture qu’en proposa Freud afin de : -‐mesurer de manière critique le statut de l’ « application » de la littérature à la philosophie -‐définir le régime hallucinatoire de fonctionnement du désir -‐caractériser et identifier la modalité de l’épreuve dite de réalité Bibliographie provisoire : Sigmund Freud, Le délire et les rêves dans la Gradiva de W. Jensen, trad., Paris, Gallimard, 1986 On trouvera une première bibliographie critique dans le livre de Jean Bellemin-‐Noël, Gradiva au pied de la lettre, P.U.F., 1983, pp.274-‐279. Lire avec Freud. Pour J. Bellemin-‐Noël. P. Bayard (dir.), Paris P.U.F., 1998
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❐ Atelier de lecture : Lecture de Freud. Psychanalyse et littérature Freud lecteur de Jensen : La Gradiva (II)
Semestre 2
Samedi 9h-‐12h Cours de Master ouvert à la Licence L’abord freudien de la vie amoureuse des hommes et des femmes, exige de renouer avec les créateurs de fantaisies, tel Jensen, l’auteur fameux de la Gradiva laquelle désignait selon R. Barthes « l’image de l’être aimé pour autant qu’il accepte d’entrer un peu dans le délire du sujet amoureux afin de l’aider à en sortir. » Nous nous proposerons de lire le roman de Jensen et de lire la lecture qu’en proposa Freud afin de : -‐mesurer de manière critique le statut de l’ « application » de la littérature à la philosophie -‐définir le régime hallucinatoire de fonctionnement du désir -‐caractériser et identifier la modalité de l’épreuve dite de réalité Bibliographie provisoire : Sigmund Freud, Le délire et les rêves dans la Gradiva de W. Jensen, trad., Paris, Gallimard, 1986 On trouvera une première bibliographie critique dans le livre de Jean Bellemin-‐Noël, Gradiva au pied de la lettre, P.U.F., 1983, pp.274-‐279. Lire avec Freud. Pour J. Bellemin-‐Noël. P. Bayard (dir.), Paris P.U.F., 1998
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MOREAU DIDIER
❐ Éthique de l’éducation Semestre 2 Mardi 12h-‐15h Du 26/01 au 8/03 Cours de M2 ouvert aux M1 et L3 Le séminaire montrera pourquoi, dans l’éducation, l’éthique est une question centrale. On interrogera la possibilité d’une reconquête philosophique du champ de l’éducation morale, par une prise en compte de cette expérience éducative qui donne l’accès, pour les « nouveaux-‐venus » à l’autonomie intellectuelle et morale. Cette reconquête implique que la question éthique structure désormais la formation de soi-‐même dans le champ des pratiques orientées vers autrui. On posera les étayages théoriques conceptuels nécessaires pour leur interprétation, en référence aux courants contemporains de la réflexion morale et de l’éthique appliquée ; ils permettront de discuter la structure d’une éthique métamorphique, comme éthique du risque et de la rencontre, dégagée des injonctions institutionnelles à la compassion et à la déontologie juridique. Indications bibliographiques :
Sénèque, Lettres à Lucilius. Derrida J., De l’hospitalité, Paris, Calmann-‐Levy, 1997. Moreau D., Education et théorie morale, Paris, Vrin, 2011. Williams B., L’éthique et les limites de la philosophie, Paris, Gallimard, 1990. Ricœur P., Soi-‐même comme un autre, Paris, Seuil, 1990. Badiou A., L’éthique, Paris, Nous, 2003.
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D’autres textes et documents seront accessibles sur la pateforme pédagogique : http://www.sc-‐educparis8.org/ ; code du cours : ETHIKEDUC
❐ L’éducation métamorphique, de la Paideia à la Bildung
Semestre 1 Jeudi 15h-‐18h Du 24/09 au 5/11 Cours mutualisé avec les Sciences de l’éducation
L’histoire des idées pédagogiques est corrélée à l’histoire de la métaphysique. Plutôt que de postuler une structure éternelle de l’éducation, nous chercherons à comprendre comment la pensée pédagogique a pris en charge, depuis l’antiquité, la problématisation philosophique de la formation de l’homme. Face au schème onto-‐théologique encore prégnant de la conversion de l’homme à la vérité de son essence, nous reprendrons le fil de la pensée d’une éducation métamorphique, telle qu’elle fut ouverte par l’humanisme stoïcien, développée par la Renaissance comme l’arme majeure contre la théologie dogmatique, et réinvestie dans la pensée de la Bildung comme antidote à cette sécularisation de l’Absolu représentée par la figure de l’État Éducateur. L’éducation métamorphique pourra apparaître comme le paradigme philosophique majeur d’une éducation émancipatrice. Indications bibliographiques : Heidegger M. , La doctrine de Platon sur la vérité, Questions II, Paris, Gallimard, 1968. Jaeger W. , Paideia, Paris, Gallimard, 1988. Montaigne, Les Essais. Herder, Une autre philosophie de l’histoire, Paris, Aubier, 1964. Humboldt, De l’esprit de l’humanité, Charenton, Premières Pierres, 2004 D’autres textes et documents seront accessibles sur la plateforme pédagogique : http://www.sc-‐educparis8.org/ Code du cours : PEPB ; un mot de passe sera communiqué lors de premières séances
❐ Les Pédagogies de l’émancipation
Semestre 2 Mardi 15h-‐18h Du 26/01 au 08/03 Cours hybride, mutualisé avec les sciences de l’éducation Le séminaire visera à mettre en évidence, dans les idées pédagogiques, la prégnance des concepts majeurs de la philosophie de l’éducation, dans leur articulation à l’idée d’émancipation. L’analyse des pratiques et doctrines de Rousseau, Pestalozzi, Fourier, Jacotot, Cousinet, Hermann Lietz, W. Paulsen, Freinet, etc. permettra d’appréhender comment cette question émancipatrice a été l’objet mis à l’épreuve par les principaux pédagogues. La lecture des textes de Jacques Rancière contribuera ensuite comprendre les enjeux véritables des débats contemporains sur l’École. On recherchera enfin, dans l’œuvre de Walter Benjamin, les lignes de force d’une émancipation pédagogique. Indications bibliographiques : Rousseau J.J. , Émile ou de l’éducation Houssaye J. , Quinze pédagogues, Paris, A. Colin, 1995 Schérer R. , Vers une enfance majeure, Paris, La fabrique, 2006. Rancière J. , Le maître ignorant, Paris, Fayard, 1987. Benjamin W., Enfance, Paris, Payot, 2011. L’enseignement est sous forme hybride : en dehors des séances du séminaire, les documents et les forums de discussion seront accessibles sur la plateforme pédagogique de l’UFR SEPF : http://www.sc-‐educparis8.org/
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Code du cours : PEM (un mot de passe sera communiqué lors des premières séances).
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NAVET GEORGES
❐ L’ironie, l’humour, la philosophie Semestre 2 Mercredi 12h – 15h Cours de Master ouvert à la licence De l’attaque frontale de Thrasymaque : « Voilà bien l’ironie habituelle de Socrate ! » (République I, 337 a) à l’éloge ambigu d’Alcibiade : « il passe sa vie à ironiser » (Banquet, 216 e), Socrate est désigné comme l’ironiste par excellence. Kierkegaard affirmera de lui, dans son Concept d’ironie que « sa situation dans la vie est réfractaire à tout prédicat » et à toute place assignée. Il reste que si, pour le Kierkegaard ultérieur, l’ironie demeure un point de départ indispensable, c’est l’humour qui est susceptible de pousser plus loin – plus loin du coup que la philosophie qui est en conséquence rétrospectivement reléguée à l’enseigne de l’ironie. On trouverait chez Dostoïevski, celui en tout cas des Démons, un geste analogue, lié cette fois à la « vie ironique » d’un des personnages principaux, au fait que le narrateur du roman ne comprend manifestement pas grand-‐chose aux événements qu’il relate, et à l’attitude (forcément quelque peu teintée d’humour) que l’auteur induit ainsi chez son lecteur. La philosophie, qu’on la célèbre ou qu’on la rejette, ne serait-‐elle audible qu’en clé d’ironie ? Un philosophe au moins propose une autre partition. Ce cours peut être compris comme un commentaire de la dix-‐neuvième série de Logique du sens de Gilles Deleuze, intitulée De l’humour, qui traite bien sûr principalement de l’ironie. Indications bibliographiques : G. Deleuze, Logique du sens, Ed. de Minuit, Paris, 1969. F. Dostoïevski, Les Démons, trad. André Markowiz, Actes Sud, Collection Babel, Arles, 1995 (3 volumes). V. Jankélévitch, L’ironie, Flammarion, Paris, 1964. S. Kierkegaard, Le concept d’ironie constamment rapporté à Socrate, trad. P.H. Tisseau et E.M. Jacquet-‐Tisseau, Œuvres complètes de Soeren Kierkegaard, Ed. de l’Orante, t. II, Paris, 1975.
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PINGEOT MAZARINE et BURDINO FANNY
❐ La représentation de l’ob-‐scène
Semestre 1 Mardi 9h-‐12h Cours en commun avec le département cinéma Si l’on entend par ob-‐scène, non seulement ce qui blesse ouvertement la pudeur, comme le veut la définition du Larousse, mais encore et surtout ce qui brouille la frontière entre les catégories, l’organique et l’inorganique, le visage et le masque, l’insert d’un morceau de peau et un paysage, le dedans et le dehors comme la bouche, qui ouvre et qui ferme, qui appelle ou qui crie, le vivant et le mort : autrement dit, si l’on rapproche l’obscène de ce que Freud a conceptualisé sous le terme d’inquiétante étrangeté, alors nous pourrons interroger différents films, et parmi eux
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notamment ceux de Bergman, de Lynch et de Cronenberg, sous ce prisme. Mais l’obscène, c’est aussi ce qu’on montre alors que cela devrait rester caché, ce que l’on voit trop et qui cache. L’obscène va alors du côté de la monstruosité, du « monstrare », ce qu’on montre. « Ob-‐scenus, ce qui reste d’un homme quand il ne se met plus en scène, quand s’exhibe ce qu’on doit cacher ou éviter » écrit Régis Debray. Et cette définition va alors interroger les films qui montrent et exhibent à la jouissance spéculaire des images qu’on devrait interroger plutôt que livrer telles quelles : ainsi en va-‐t-‐il des images d’horreur, des images de mort, des images de camps de concentration, des images de génocide : ceci ouvre non seulement le champ de la fiction mais du documentaire. Ces deux voies sont induites par l’ambiguïté qui demeure sur l’étymologie d’obscène : les académiciens, dans la neuvième édition de leur Dictionnaire insistent sur cette ambivalence : "emprunté du latin obscenus, proprement de mauvais augure, sinistre, puis compris comme ce qui ne doit pas être montré sur scène". En fait, ob a pour premier sens "devant" : est dit obscenus, ce qui est non pas sur la scène, bien en vue, face au peuple, mais devant la scène, à l’abri des regards.".
PINGEOT MAZARINE ET CASSOU-‐NOGUÈS PIERRE
❐ Le cogito et la psychanalyse. Semestre 2 Mardi 9h-‐12h Le cours portera sur le cogito de Descartes et les interprétations que la psychanalyse a pu en donner. Dans les Méditations métaphysiques, après le récit du doute, l'hypothèse du Malin, Descartes établit, à travers ce « Je pense, je suis », l'existence du sujet en tant que chose pensante. Les premières séances proposeront une lecture attentive de ces passages. Le cours se divisera ensuite en deux parties. La première discutera de l'interprétation qu'en fait Lacan dans Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse et la comparera à la critique du sujet par Wittgenstein. La seconde tentera de faire se rencontrer l’interprétation phénoménologique du cogito et la refondation d’une possible psychanalyse. Nous suivrons alors la lecture que fait Michel Henry de Descartes, dans Généalogie de la psychanalyse en la confrontant au texte même.
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POULAIN JACQUES
❐ Philosophies pragmatiques contemporaines et esthétique transculturelle
Semestre 1 Mercredi 15 h-‐18 h Les pragmatiques scientifiques, les théories des actes de parole et les pragmatiques éthico-‐politiques se prétendent philosophiques parce qu’elles disent tirer les conséquences des découvertes de l’anthropologie. Elles cherchent à rendre opératoire la nature communicationnelle de l’homme en faisant du consensus avec lui-‐même et autrui la clé de l’expérimentation qu’il tente de lui-‐même, du monde et d’autrui. Cet usage reproduit et renforce les limites des systèmes juridiques, moraux et politiques et de la modernité. La transformation pragmatique de la culture se règle sur l’expérimentation contemporaine de l’art. La culture de l’art cherche à s’approprier sa créativité en adaptant le moyen de figuration esthétique au but de la jouissance esthétique. L’entente communicationnelle opère de la même façon, sans le détour d’un concept. Le retour du jugement dans l’esthétique transculturelle s’opère en sondant la capacité des cultures à ouvrir un monde qui réponde au désir de bonheur inscrit dans l’usage de la langue et recherché en toute culture.
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Indications bibliographiques Jürgen Habermas Théorie de l’agir communicationnel, Payot, 1987 Jean-‐François Lyotard, Le différend, Minuit, 1983 H.G. Gadamer, L’actualité du beau, Ed. Alinea, 1992 Jacques Poulain, De l’homme.Eléments d’anthropobiologie philosophique du langage, Cerf, 2001 J. Poulain, H.-‐J. Sandkühler, F. Triki L‘agir philosophique dans le dialogue transculturel, L’Harmattan, 2006, Coll. Perspectives transculturelles. B. Cany et J. Poulain (éds.) Recherches d’esthétique transculturelle. 1 Notes d’anthropologie esthétique, L’Harmattan, 2013, Coll. Perspectives transculturelles
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POURHOSSEINI BEHRANG
❐ Les réflexions sur la question animale
Semestre 1 Mardi 15h-‐18h Depuis quelques années la réflexion sur la question animale, qui est désormais indissociable de la pensée sur l’homme, a connu de nombreux développements dans le champ de la pensée contemporaine. La manière dont Jacques Derrida aborde cette question (son dialogue constant avec l’histoire de la métaphysique occidentale) nous permettra à la fois de creuser la conception traditionnelle de l’animalité, et de jeter une nouvelle lumière sur l’animalité et ses implications dans le domaine politique, ontologique, et éthique. Ainsi, dans le cadre de ce cours nous allons nous interroger, ou plutôt nous allons reproblématiser, les concepts comme la bête, l’animal, et l’animalité. Indications bibliographiques Derrida, Jacques. L'Animal que donc je suis. Éditions Galilée, 2006. Derrida, Jacques. Séminaire. La bête et le souverain. Volume I (2001-‐2002). Éditions Galilée, 2008. Derrida, Jacques. Séminaire. La bête et le souverain. Volume II (2002-‐2003). Éditions Galilée, 2010. Heidegger, Martin. Les Concepts fondamentaux de la métaphysique. Éditions Gallimard, 1992. Simondon, Gilbert. Deux leçons sur l'animal et l'homme, Ellipses, 2004.
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PRADO PLÍNIO
❐ Talking cure, cura sui. Le travail sur soi à l’âge de la psychanalyse
(Foucault, l’inconscient et le sexuel.) Semestre 1 Jeudi 18h-‐21h « Lacan a été, me semble-‐t-‐il, le seul depuis Freud à vouloir recentrer la question de la psychanalyse sur cette question précisément des rapports entre sujet et vérité. C’est-‐à-‐dire que, en des termes qui sont bien entendu absolument étrangers à la tradition historique de cette spiritualité, que ce soit celle de Socrate ou de Grégoire de Nysse,
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et de tous leurs intermédiaires, en des termes qui étaient ceux du savoir analytique lui-‐même, il a essayé de poser la question qui est historiquement, proprement spirituelle : la question du prix que le sujet a à payer pour dire le vrai, et la question de l’effet sur le sujet du fait qu’il a dit, qu’il peut dire et qu’il a dit le vrai sur lui-‐même. En faisant resurgir cette question, je crois qu’il a effectivement fait resurgir à l’intérieur même de la psychanalyse la plus vieille tradition, la plus vieille interrogation, la plus vieille inquiétude de cette epimeleia heautou, qui a été la forme la plus générale de la spiritualité. » (M. Foucault, L’herméneutique du sujet, 1981-‐1982.) Textes-‐tuteurs : Foucault, Histoire de la sexualité 2 (L’usage des plaisirs) et 3 (Le souci de soi), 1984. Derrida, Résistances – de la psychanalyse, 1996. (Le texte intégral de l’argument avec les références bibliographiques sera diffusé par ailleurs ; il est disponible sur demande, adressée à plinio.prado@univ-‐paris8.fr)
❐ Anesthétique. La « crise des fondements » et la défection de l’aisthèsis.
Semestre 2 Jeudi 18h-‐21h Texte-‐tuteur : Kant, Kritik der Urteilskraft, 1790; tr. fr. Philonenko, Critique de la faculté de juger, 1979. Autres références : Adorno, Aesthetische Theorie, 1970 ; tr. fr. Théorie esthétique, 1974. Lyotard, Leçons sur l’Analytique du sublime, 1991. —, Moralités postmodernes, 1993. Th. Mann, Doktor Faustus, 1947; tr. fr. Le Docteur Faust, 1950. (Le texte intégral de l’argument avec les références bibliographiques sera diffusé par ailleurs ; il est disponible sur demande, adressée à plinio.prado@univ-‐paris8.fr)
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RAMBEAU FRÉDÉRIC
❐ Le mot d’esprit
Semestre 1 Mardi 12-‐15h Cet objet qui, d’emblée, tourne la philosophie vers ses dehors, et remet en cause ce qui est supposé être son « sujet », touche aussi certaines questions logiques et métaphysiques fondamentales qu’elle rencontre régulièrement dans son histoire. Il ne s’agira pas toutefois de rendre compte des nombreux discours qui ont étudié le mot d’esprit (le trait d’esprit français, le witz de la tradition allemande ou le wit de la tradition anglaise), ni d’homogénéiser le matériau disparate que constituent ses différentes variétés (du nonsense au witz tendancieux), mais de dégager, à partir d’un nombre de cas limité, un fonctionnement articulant ensemble un terrain matériel (la matérialité signifiante du langage), une opération logique (l’invention d’un rapport selon le non-‐rapport) et une disposition subjective (l’involontaire et la surprise). On interrogera, à partir de là, cet « esprit », excentré de la fonction critique du jugement, ainsi que la puissance subversive du mot d’esprit. Reste-‐t-‐il attaché à ce qu’il feint de subvertir, sans déranger l’ordre ou le code dont il révèle les structures ? Ou bien sa manière de soutenir la règle et les lois normales de la signification
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consiste-‐elle à en subvertir les fondements ? Sigmund Freud, Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient, Gallimard/Folio essais, 2002 Jacques Lacan, Les formations de l’inconscient, Seuil, 1998 J.L. Nancy, P. Lacoue-‐Labarthe, L’absolu littéraire, Seuil, 1978 J.L. Austin, Quand dire c’est faire, Seuil, 1970 David Hume, Essais esthétiques, GF Flammarion, 2000 Montaigne « De l’art de conférer », in Essais, Livre III, Puf/Quadrige, 1988
❐ La conversion éthique (Deleuze, Foucault) Semestre 2 Lundi 12-‐15h Les éthiques de Deleuze et de Foucault ont connu un même infléchissement. D’abord repensée dans sa relation au désir et à la sexualité, et par rapport aux modes immanents selon lesquels la pensée est affectée par le corps, l’éthique finit par désigner des formes de croyance et des opérations subjectives de conversion. Elle s’énonce, en ce qui nous concerne, sous un régime très invocatoire. La foi dans le monde chez Deleuze ou la singularisation spirituelle du mode d’existence chez Foucault sont-‐elles d’origine religieuse et, plus spécifiquement, chrétienne ? Sont-‐elles, elles-‐mêmes, des formes de discours pieux ? On distinguera les objets singuliers et les pratiques matérielles à partir desquelles ils ont, chacun différemment, conçu leurs dernières éthiques (l’image dans le cinéma moderne ou la littérature anglo-‐saxonne chez Deleuze, les exercices spirituels et les formes de subjectivation du dire-‐vrai chez Foucault). On s’attachera, à partir de là, au double enjeu que sont venus incarner ces ultimes personnages de leurs philosophies, les cyniques et les originaux : l’affirmation d’une universelle fraternité entre les hommes et la croyance en ce dont les gens sont capables. Gilles Deleuze, Critique et Clinique, Minuit, 1993 L’Image-‐Temps, Minuit, 1985 Michel Foucault, L’Herméneutique du sujet, Gallimard/Seuil, 2001 Le gouvernement de soi et des autres, Gallimard/Seuil, 2008 Le courage de la vérité, Gallimard/Seuil, 2009
❐ Le matérialisme de l’incorporel (Logique du sens 2)
Semestre 2 Vendredi 12-‐15h Cours de Master ouvert à la Licence On étudiera dans Logique du sens l’exposé de la « genèse dynamique du sens », soit la métamorphose des pulsions et des causes corporelles en pensée et en effet de sens. En assemblant des références hétérogènes, en restituant aussi toute une tradition de la logique, non-‐aristotélicienne, allant de Mégare aux stoïciens, Deleuze propose une logique matérialiste mais non réductionniste du sens. Le rapport aux corps et à l’humour instruit un matérialisme de l’incorporel, dans lequel la psychanalyse freudienne et sa théorie de la sexualité joue un rôle charnière. On s’attachera notamment à la fonction du fantasme dans la production du sens et dans la genèse de la pensée rationnelle. (Ce cours ne nécessite pas pour être suivi d’avoir participé à celui du premier semestre consacré au début du même livre) Gilles Deleuze, Logique du sens, Minuit, 1969 (Une bibliographie détaillée sera donnée au début du cours).
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RAMOND CHARLES
❐ Introduction à la philosophie moderne : la pensée et l’étendue.
Semestre 1 Jeudi 15h-‐18h
La philosophie s’engage, au 17ème siècle, sur les chemins nouveaux du « mécanisme », du « rationalisme » et de la modernité, par une réduction généralisée de tous les phénomènes à l’étendue. Le cours présentera les doctrines et les controverses portant sur cette réduction, en traitant principalement de Descartes (distinction entre les corps étendus et les pensées inétendues dans les Méditations et les Principes de la Philosophie), Spinoza (parallélisme de la pensée et de l’étendue dans l’Éthique), Malebranche (théorie de l’étendue intelligible dans les Entretiens sur la métaphysique et la religion et la Correspondance avec Dortous de Mairan), et Leibniz (critique de la conception cartésienne de l’étendue passive dans le Système nouveau de la nature et de la communication des substances –éd GF par Christiane Frémont). La présentation des doctrines, des controverses, et des interprétations sera aussi, dans ce cadre, l’occasion d’une réflexion sur l’histoire de la philosophie. L’évaluation consistera en un oral portant sur un texte étudié en cours (explication et questions).
❐ Kant : Critique de la Faculté de Juger ; 2ème partie (Critique de la faculté de juger téléologique).
Semestre 1 Mercredi 9h-‐12h Cours de Master ouvert à la Licence
La Critique de la Faculté de Juger Téléologique parachève le système kantien en poussant à son terme l’analyse des rapports entre le mécanisme et la finalité dans la nature. Elle se présente ainsi comme la résolution des apories les plus profondes de la modernité.
Edition utilisée pour le cours : Traduction de A. Renaut, GF. L’évaluation consistera en un oral portant sur un texte étudié en cours (explication et questions).
❐ La philosophie contemporaine française et « l’événement », 1. Jacques Derrida, Le ‘concept’ du 11 septembre
Semestre 2 Jeudi 15h-‐18h
La philosophie française contemporaine semble obsédée par la question de « l’événement », qu’il s’agisse de la liberté chez Sartre, de Deleuze en général, de Badiou dans L’Être et l’Événement, mais aussi, selon des modalités diverses, chez Rancière, Rosset, ou Marion. Cette première année de cours traitera de la philosophie de Derrida, et particulièrement de l’ouvrage Le ‘concept’ du 11 septembre (Galilée, 2004), qui présente les analyses de Derrida et de Habermas au sujet des attentats de 2001 contre les Tours du World Trade Center de New-‐York.
L’évaluation consistera en un oral portant sur un texte étudié en cours (explication et questions).
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❐ Peter Sloterdijk, Bulles (Sphères 1)
Semestre 2 Mercredi 9h-‐12h Cours de Master ouvert à la licence Les trois épais volumes de Sphères, abondamment illustrés, proposent une relecture philosophique et esthétique du monde contemporain comme il se présente lui-‐même, c’est-‐à-‐dire comme « globalisation », production des sphères protectrices indispensables à la vie des individus comme de l’humanité toute entière, après que la modernité nous ait laissés, comme exclus, dans le froid et le vide d’espaces plans à l’infini. Le séminaire proposera une lecture suivie du premier volume, sans s’interdire des aperçus sur la suite de ce triptyque et sur les autres ouvrages de Peter Sloterdijk.
L’évaluation consistera en un oral portant sur un texte étudié en cours (explication et questions).
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RENAULT MATTHIEU
❐ Philosophie mineure : les traductions de la dialectique maître-‐esclave (classe, genre, race) Semestre 1 Mercredi 18h-‐21h L’histoire intellectuelle du XXe siècle a été marquée par l’appropriation des problèmes et concepts philosophiques par des minorités politiques, sexuelles, « raciales », etc. Ce cours se propose de problématiser ce qu’on peut appeler une philosophie mineure à partir d’un cas précis, celui des usages de la « dialectique » hégélienne du maître et de l’esclave, conçus comme autant de variations sur un thème, comme des pratiques de réécriture impliquant des formes de traduction théorique et politique. Il s’agit de retracer les circulations transatlantiques du schème hégélien de la maîtrise et de la servitude en examinant les transformations dont il a fait l’objet pour penser les relations de classe (Lukács, Marcuse, Tronti, etc.), de genre (de Beauvoir, Butler, Jessica Benjamin, etc.) et de race (Du Bois, Fanon, Angela Davis, etc.) et en resituant ces usages au sein d’un corpus plus large, allant de Kojève à Fukuyama en passant par Bataille et Lacan. Il s’agira notamment d’élucider les conditions et modalités du renversement du discours hégélien du pouvoir (le « récit du maître ») en discours de l’émancipation (le « récit de l’esclave »). Indications bibliographiques : Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe (2 tomes), Paris, Gallimard, 1986. Susan Buck-‐Morss, Hegel et Haïti, Paris, Lignes -‐ Léo Scheer, 2006. Judith Butler et Catherine Malabou, Sois mon corps : Une lecture contemporaine de la domination et de la servitude chez Hegel, Montrouge, Bayard, 2010. Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Paris, Le Seuil, 2015. Alexandre Kojève, Introduction à la lecture de Hegel, Paris, Gallimard, 1979. Herbert Marcuse, Raison et révolution, Paris, Éditions de Minuit, 1968.
❐ Libéralisme, empirisme et empire : la philosophie britannique face à la question coloniale
Semestre 2 Mercredi 18h-‐21h Ce cours examine les problématisations de l’impérialisme (en Amérique du Nord, Caraïbe et Inde) dans la philosophie britannique de la fin du XVIIe siècle au XIXe siècle, au croisement de la philosophie politique (libéralisme), de la théorie
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de la connaissance (empirisme) et de l’éthique et des théories de la justice (utilitarisme). On s’intéressera notamment : à la question de l’expansion coloniale en Amérique chez Locke ; au projet forgé par Berkeley de fondation d’un collège de théologie aux Bermudes ; aux thèses racialistes-‐racistes de Hume dans son essai sur les « caractères nationaux » ; à l’anticolonialisme de Bentham à propos des Antilles et à sa participation à l’entreprise coloniale dans les Indes britanniques ; à l’engagement de Mill à la suite de la révolte de Morant Bay en Jamaïque (1865) et à sa théorie du gouvernement despotique des « peuples barbares » par les « pays dominants ». L’enjeu est d’examiner non seulement comment les systèmes philosophiques européens ont été « appliqués » dans les colonies, mais aussi comment ils ont été affectés en retour par les impératifs de la construction d’un ordre impérialiste-‐global centré sur l’Europe. Indications bibliographiques : Jeremy Bentham, « Émancipez vos colonies » in Garanties contre l’abus de pouvoir et autres écrits sur la liberté politique, Paris, Éditions rue d’Ulm, 2001. Uday S. Mehta, Liberalism and Empire : A Study in Nineteenth-‐Century Liberal thought, Chicago, University of Chicago Press, 1999. David Hume, « Des caractères nationaux » in Essais moraux, politiques et littéraires et autres essais, Paris, PUF, 2001. John Locke, Deuxième Traité du gouvernement civil ; Constitutions fondamentales de la Caroline, Paris, Vrin, 1985. Domenico Losurdo, Contre-‐histoire du libéralisme, Paris, La Découverte, 2013. John Stuart Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif, Paris, Gallimard, 2009.
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SCHMEZER GERHARD
❐ Anglais pour philosophes : Introduction à la philosophie analytique
Semestre 1 Lundi 12h-‐15h Qu’est que la philosophie analytique ? Comment comprendre cette tradition intellectuelle qui semble se définir justement par une certaine distance à l’égard de la philosophie traditionnelle ? Certes, quand on examine de près les multiples manifestations de cette philosophie depuis ses origines jusqu’à nos jours, on trouve chez quasiment tous ses représentants une exigence intraitable sur la clarté du langage et une certaine méfiance à l’égard des grands systèmes philosophiques. Pourtant, le terme même de « philosophie analytique » reste ambigu : il n’y a aucun texte fondateur, aucune doctrine à laquelle tous les praticiens adhèrent et aucune méthode suivie par tous. En étudiant cette tradition très pluraliste, nous espérons mieux faire saisir les enjeux de cette « manière », ou plutôt, de « ces manières » de faire de la philosophie. Ce cours poursuit un double objectif, philosophique et linguistique : il s’agit d’une part de lire et de commenter des textes philosophiques, d’autre part de se familiariser avec la langue anglaise, son fonctionnement et son vocabulaire spécifique à la philosophie contemporaine. Il est impératif d’avoir passé le test de niveau en ligne avant de se présenter au cours. Le test est accessible à partir de l’espace étudiant. Ce cours, donné principalement en langue anglaise, est accessible à partir du niveau A2 (CECRL). Page web : http://www.depa.univ-‐paris8.fr/spip.php?article1358 Indications bibliographiques : F. ARMENGAUD (dir.), G. E. Moore et la genèse de la philosophie analytique, présentation et traduction des textes par F. ARMENGAUD, Paris, Klincksieck, 1985. A. J. AYER, Language, Truth and Logic, London, Victor Gollancz, 1936 ; Langage, vérité et logique, trad. par J. OHANA, Paris, Flammarion, 1956. A. P. MARTINICH et D. SOSA (dir.), A Companion to Analytic Philosophy, Oxford, Blackwell, 2005.
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G. RYLE, The Concept of Mind, Londres, Hutchinson, 1949. A. SOULEZ (dir.), Manifeste du Cercle de Vienne et autres écrits, 2e éd., Paris, Vrin, 2010. L. WITTGENSTEIN, The Blue and Brown Books, 2e éd., Oxford, Blackwell, 1997.
❐ Anglais pour philosophes : L’éthique et la religion dans la tradition analytique
Semestre 2 Lundi 12h-‐15h La naissance de la philosophie analytique au début du XXe siècle et son « tournant linguistique » ont changé sensiblement la manière d’aborder les questions éthiques et religieuses. En effet, sa critique radicale du langage métaphysique a remis en question la possibilité même d’un discours signifiant portant sur les valeurs ou sur les « objets » religieux. Ce cours donnera l’occasion d’étudier un échantillon de textes inscrits dans cette tradition philosophique. Nous verrons que, contrairement à certaines idées reçues, l’éthique et la religion ont occupé une place assez importante dans la philosophie analytique depuis ses origines, même si les approches de ces questions ont été extrêmement différentes selon les auteurs. Ce cours poursuit un double objectif, philosophique et linguistique : il s’agit d’une part de lire et de commenter des textes philosophiques, d’autre part de se familiariser avec la langue anglaise, son fonctionnement et son vocabulaire spécifique à la philosophie contemporaine. Il est impératif d’avoir passé le test de niveau en ligne avant de se présenter au cours. Le test est accessible à partir de l’espace étudiant. Ce cours, donné principalement en langue anglaise, est accessible à partir du niveau A2 (CECRL). Page web : http://www.depa.univ-‐paris8.fr/spip.php?article1514 Indications bibliographiques : A. J. AYER, Language, Truth and Logic, Londres, Victor Gollancz, 1936. M. CANTO-‐SPERBER, La philosophie morale britannique, Paris, Presses Universitaires de France, 1994. G. E. MOORE, Principia ethica, Cambridge, Cambridge University Press, 1903. B. RUSSELL, Religion and Science, Home University Library, 1935 A. SOULEZ (dir.), Manifeste du Cercle de Vienne et autres écrits, 2e éd., Paris, Vrin, 2010. L. WITTGENSTEIN, Lectures and Conversations on Aesthetics, Psychology and Religious Belief, éd. par C. BARRETT, Oxford, Basil Blackwell, 1966.
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STETTER JACK
❐ Lire l’Éthique
Semestre 1 Mardi 15h-‐18h L’Éthique est un livre à part, et nombreux les obstacles qui le rendent d’accès difficile, dont, au premier rang, ses interprétations : l’interprétation de Kojève, pour lequel c’est un livre surhumain et impossible, qui a été écrit et doit être lu hors du temps, « en un clin d’œil », ce que nul ne peut faire ; l’interprétation d’Alquié, qui juge que c’est un livre « incompréhensible », puisque « l’expérience que traduit le système » est inconnaissable ; l’interprétation bergsonienne, selon laquelle la pensée suprême du spinozisme est celle d’une « éternité morte » ; enfin, certaines
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lectures « spinoziennes», qui font comme s’il s’agissait d’un livre sacré, trop élevé pour toute analyse critique. Bref, tout conspire pour que l’Éthique demeure une inconnue célèbre. Travailler l’Éthique, soit sa lecture méthodique et attentive, pour savoir mieux ce que c’est que lire un texte philosophique, voilà notre devoir à nous. Indications bibliographiques : SPINOZA. Éthique (tr. Bernard PAUTRAT).
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TOUIZA-‐AMBROGGIANI SARA
❐ Méthodologie : La science et la philosophie
Semestre 1 Mardi 9h-‐12h Ce cours vise à s’exercer à la pratique écrite et orale de la réflexion philosophique. À l’occasion de quelques textes fondamentaux autour de l’idée de science en philosophie, nous chercherons à « mettre en pratique » un raisonnement philosophique tout en cherchant à acquérir une culture philosophique dans le domaine étudié. Nous aborderons la méthodologie du commentaire de texte, de l’exposé oral, les règles de la citation. Les textes étudiés seront fournis à chaque séance. À titre d’introduction, il est recommandé de lire le Que sais-‐je ? de Dominique Lecourt intitulé Philosophie des sciences (PUF, 2010).
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VERMEREN PATRICE
❐ Mémoire et démocratie Semestre 1 Lundi 15h-‐18h Qu’est-‐ce qu’un testament ? Qu’est-‐ce qu’une mémoire sans testament ? René Char écrit, dans les Feuillets d’Hypnos (1946), à propos des Résistants au nazisme qui ont ouvert un espace nu où la liberté pouvait apparaître, mais dont le trésor s’est perdu pour un avenir sans passé assigné: « Notre héritage n’est précédé d’aucun testament ». Hannah Arendt commente ce texte ainsi : « Le testament, qui dit à l’héritier ce qui sera légitiment sien, assigne un passé à un avenir. Sans testament, ou pour élucider la métaphore, sans tradition, -‐ il semble qu’aucune continuité dans le temps ne soit assignée et qu’il n’y ait, par conséquent, humainement parlant, ni passé, ni futur, mais seulement le devenir éternel du monde et en lui le cycle biologique des êtres vivants » (« La brèche entre le passé et le futur », La crise de la culture (1968), Folio, 1989). Commentant ce commentaire, Miguel Abensour y puise la question de la possibilité ou non d’une existence politique, question préalable à toute reconstitution d’un espace publico-‐politique, à toute « redécouverte » de la politique (Hannah Arendt contre la philosophie politique ?, 2006). Et Etienne Tassin une invitation à retrouver le sens instituant de l’action politique qui a le monde comme condition et comme fin, parce que toute politique s’apprécie au regard du monde qu’elle est susceptible d’instaurer (Le trésor perdu, Payot , 1999). Soit une interrogation sur le politique dont on trouverait une autre trace dès 1986, dans un Chili soumis au couvre-‐feu, sous la dictature militaire, où Jacques Rancière renvoyait dos à dos les dénonciateurs de la démocratie formelle et les satisfaits de la démocratie libérale, examinant quelques aspects de ce qu’il appelait la vita democratica (au sens où Hannah Arendt parle de la vita activa), dissipant les fausses évidences sur la nature de la démocratie rapportées à l’idée d’une démocratie originelle qui serait la démocratie antique, pour mieux montrer que la démocratie n’est ni une
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forme de gouvernement, ni un style de vie sociale, mais un mode de subjectivation par lequel existent des sujets politiques et la mise en acte de la présupposition égalitaire ( Aux bords du politique, 1990). Bibliographie : Miguel Abensour : « Hannah Arendt : la critique du totalitarisme et la servitude volontaire ? », Le Goût de l'altérité, hommage à Eugène Enriquez, Desclée de Brouwer, 1999. Theodor W. Adorno : « Que signifie repenser le passé ? », Modèles critiques : interventions, répliques, Payot, 1984. Martine Leibovici : Hannah Arendt, Desclée de Brouwer, 2000. Jacques Rancière : « Onze thèses sur la politique », Filozofski Vesthik/Acta Philosofica, 2/97, réduites à dix dans Aux bords du politique, Folio, troisième édition, 1998 ; « La cause de l’autre », Lignes, 1/1997 ; « La fiction documentaire : Marker et la fiction de mémoire », dans La fable cinématographique, Le Seuil, 2001. Jacques Derrida : « Versöhnung, ubuntu, pardon: quel genre? », Vérité, Réconciliation, Justice, Le Genre Humain, 2004. Antonia Garcia Castro : La mort lente des disparus au Chili sous la négociation civils-‐militaires, Maisonneuve et Larose, 2002. Humberto Giannini : “Del perdón que se pide y del perdón que se da”, et “Reconciliarse”, Fedra Cuestas, Patrice Vermeren (comp.) : Una memoria sin testamento: con posterioridad a las dictaduras militares en América Latina, Santiago de Chile, Lom, 2015.
❐ Philosophie biologique, histoire des sciences et politique chez Georges Canguilhem
Semestre 1 Mercredi 15h-‐18h Cours de master ouvert à la Licence
Qu’est-‐ce qu’une intervention philosophique ? En quel sens entendre cette opération par laquelle la philosophie intervient dans le champ du politique, sinon dans la conduite de la vie et de l’action? On interrogera l’œuvre de Georges Canguilhem en tant que certains de ses écrits philosophiques ne sauraient être compris sauf à en restituer leur dimension critique et sociale, et que ses articles journalistiques recèlent une substructure proprement philosophique. Bibliographie : Georges Canguilhem : Le Normal et le Pathologique, PUF, 1966 Georges Canguilhem : Résistance, philosophie biologique et histoire des sciences, Œuvres complètes, 1940-‐1965, Vrin, 2015 Georges Canguilhem : « Mort de l’homme ou épuisement du cogito ? », Critique, 1967 Georges Canguilhem : « Le cerveau et la pensée », G. Canguilhem, philosophe, historien des sciences, Albin Michel, 1992 Georges Canguilhem : « La décadence de l’idée de progrès », Revue de métaphysique et de morale, 1987. Georges Canguilhem : « Qu’est-‐ce qu’un philosophe en France aujourd’hui ? », Commentaire, 1991.
❐ 1966 comme année philosophique
Semestre 2 Lundi 15h-‐18h En 1966 paraissent Le bergsonisme de Gilles Deleuze, et Les Mots et les choses de Michel Foucault, sans préjudice de l’édition en français des Œuvres philosophiques complètes de Nietzsche. Sortent en librairie aussi les Ecrits de Jacques Lacan (qui les dédicace ainsi à Louis Althusser : « cher Althusser, nous voilà dans la même charrette ! Tout de même sur la route qu’on a choisie (C’est encore une chance), Votre J.Lacan). Georges Canguilhem réédite avec de nouvelles réflexions le Normal et le pathologique. Et Jacques Derrida s’apprête à rassembler ses derniers articles dans L’écriture et la différence et De la grammatologie. Paraissent enfin de nouvelles livraisons des Cahiers marxistes léninistes de
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l’ENS (avec l’article d’Althusser sur « Matérialisme dialectique et matérialisme historique », et dans les numéros suivants : « Art, langue, lutte des classes », celui de Alain Badiou sur « L’autonomie relative du processus esthètique », et :« La Grande Révolution Culturelle Prolétarienne », une introduction anonyme rédigée par Louis Althusser) ; ainsi que les deux premiers Cahiers pour l’analyse (« La vérité « ; « Qu’est-‐ce que la psychologie ? »). Jacques Rancière a décrit comment sa génération va ensuite se séparer entre ceux qui s’inscrivent dans un projet de refondation théorique et ceux qui choisissent l’action pratique , puis se rejoindre en 68 contre les althussériens qui restent au PCF. On partira de l’étude de ces textes et de quelques autres pour poser la question : qu’est-‐ce qu’une année philosophique ?
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Atelier reportages/documentaires / montage -‐ Semaine des arts
Semestre 2 Périodicité hebdomadaire puis intensif du 21 au 25 mars. Enseignant : Personnels techniques de l’UFR L’UFR Arts, Philosophie et Esthétique organise une semaine des arts (du 21 au 25 mars 2016) au cours de laquelle se tiendront des expositions, des concerts, des forums, des ateliers, des spectacles, des débats, des projections, des performances, des tables rondes… Les étudiants inscrits à ce cours seront amenés à réaliser des petits films (reportages, interviews, etc…) sur les évènements de cette semaine. Les élèves intéressés pourront s’atteler à des réalisations plus longues de type documentaire (ex : suivi de la préparation de la semaine, coulisses, documentaire sur le thème de la semaine des arts 4 : « L’Art engage… »). Ils seront à la fois formés à la prise de vue et de son en équipe restreinte ainsi qu’au montage afin de pouvoir mener leur(s) projet(s) de bout en bout. Ces travaux seront par la suite mis en ligne sur le site de l’UFR et éventuellement repris sur les sites des différents partenaires. Ouvert à tous les étudiants de Licence L2/L3 de l'UFR Arts, Philosophie et Esthétique. Pré-‐inscriptions en janvier auprès des tuteurs. Capacité d’accueil : 20
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Atelier captation multi-‐caméras – Semaine des arts
Semestre 2 Périodicité hebdomadaire puis intensif du 21 eu 25 mars. Enseignant : Personnels techniques de l’UFR Dans un premier temps les étudiants seront amenés à engager un travail de réflexion et d’analyse sur la captation évènementielle en configuration régie multi-‐caméras (quel dispositif pour quel type d’événement : filme-‐t-‐on de la même façon une table ronde et un spectacle vivant ? où placer les caméras ? quelles valeurs de plans etc). Dans un second temps, ils apprendront à prendre en main et installer le matériel. Ils se familiariseront avec deux types de dispositifs : -‐ régie avec caméras motorisées -‐ régie avec cadreurs Ils seront dès que possible mis en situation : captation d’évènements organisés par l’UFR en début de semestre. Ensuite, ils assureront les captations multi-‐caméras des évènements artistiques de la semaine des arts qui se tiendra du 21 au 25 mars 2016 : concerts, pièces de théâtre, conférence, tables rondes, etc… Leurs réalisations seront mises en ligne sur le site de l’UFR
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Ouvert à tous les étudiants de Licence L2/L3 de l'UFR Arts, Philosophie et Esthétique. Pré-‐inscriptions en janvier auprès des tuteurs. Capacité d’accueil : 20
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ANNEXES
« PHILOSOPHER HORS CHAMPS » - STAGES
PRÉSENTATION
L’Unité d’Enseignement « Philosopher Hors-‐Champs » est destinée à ouvrir le cursus philosophique L2, L3, M1 à ce qui se constitue comme son extériorité. Elle s’obtient sur projet personnel déterminé conjointement par l’étudiant et son tuteur. Philosopher hors champ, c’est se donner la liberté de réfléchir aux diverses pratiques et formations qui jalonnent la vie d’étudiant (pratiques culturelles, éducatives, associatives, militantes, politiques, etc.). L’étudiant choisit une des deux options suivantes:
- un projet personnel qui se détermine librement, éventuellement à partir d’une pratique hors cursus universitaire (expérience militante, associative, pratique artistique…), ou en complément du cursus, par des travaux de traduction, réalisation de court-‐métrage, exposition, annexes du mémoire réalisées par fiches de lectures, compte rendus de séminaires, iconographies, etc.).
- un stage dans une institution choisie par l’étudiant. Quelques stages peuvent être trouvés par l’intermédiaire de l’université (voir les partenariats déjà établis). Les stages sont agréés par l’université et requièrent la signature d’une convention de stage, à retirer au secrétariat. Leur durée doit être compatible avec le suivi régulier des cours. Il est impératif de joindre une copie de l’assurance en responsabilité civile pour obtenir la signature d’une convention. de stage.
L’étudiant définit son projet. En fonction de ses intérêts, de son projet et de ses affinités, il le propose à un tuteur choisi parmi l’équipe enseignante. La forme du travail, le mode d’évaluation sont discutés conjointement entre létudiant et le tuteur. Le tuteur évalue le travail et valide l’UE. Le travail consiste le plus généralement en la rédaction d’un mémoire court. Dans le cas des stages, il est recommandé de ne pas s’en tenir à un rapport, mais à une problématisation des pratiques mises en œuvre pendant la période de stage. D’autres formes de travaux sont envisageables, audio, vidéo, performance etc., elles seront décidées conjointement entre le tuteur et l’étudiant.
PROPOSITIONS ET PARTENARIATS DU DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE : Arts contemporains La revue en ligne paris-‐art.com propose des stages à temps complet ou partiel (possibilité 3 mois et plus). Contact : A. Rouillet pour rendez-‐vous : 01 42 01 57 94 ou 06 64 26 57 63 et welcome@paris-‐art.com. Web> http://www.paris-‐art.com. L’Association La Bande Passante explore les sciences humaines, les arts et les pratiques alternatives. Elle propose des stages d’édition et de documentation pour l’exploitation de son site, la mise en ligne d’articles et de documentations. Site : http://www.labandepassante.org/ Contact Julie Paratian :
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julie@labandepassante.org Le Centre de Développement Chorégraphique du Val de Marne (Domaine Chéroux, 4, route de Fontainebleau, 94400 Vitry sur Seine, 01 46 86 17 61) propose des stages notamment pour la rédaction d’un journal in situ à l’occasion des Plateaux, manifestation à la Maison des Arts de Créteil, dans le cadre du laboratoire Parole d’artistes. Document consultable (ninon.grange@wanadoo.fr). Contact : Cécile Vernadat : relationspublics@alabriqueterie.com La Petite Compagnie de Cirque propose, au cours d'un stage, de découvrir les techniques du cirque, en retour il s’agirait d’apporter son intuition et son savoir-‐faire dans le domaine de l’écriture (développement des scènes) et de la mise en scène (visuel, gestuel). Contact : lacompagnieduclou@yahoo.fr Le collectif TRIBUDOM propose des stages (rémunération prévue) d’apprentissage des métiers du cinéma (assistant de réalisation, de prise de son, d’image, de régie, de post-‐production). Contact : tribudom.recrut@gmail.com Édition, Bibliothèques & Documentations La Société Chauvinoise de Philosophie. Éric Puisais développe à Chauvigny dans la Vienne, une bibliothèque d’histoire du syndicalisme et de l’anarcho-‐syndicalisme. Il propose un accès à des archives ouvrières de la région pour un travail documenté et/ou une collaboration à la constitution d’une base de données. (Éventualité de rémunération). Contact : ericpuisais@wanadoo.fr Les Cahiers Critiques de Philosophie (Revue du département). Secrétariat de rédaction. Contacter B. Cany : cany.bruno@gmail.com Les éditions Hermann, éditrices de la revue Cahiers critiques de la philosophie, peuvent aussi accueillir des stagiaires au service éditorial à temps plein ou à mi-‐temps pour une durée de 3 mois avec indemnisation. Contact B. Cany : cany.bruno@gmail.com La MSH Nord peut proposer des stages à sa bibliothèque. Se renseigner auprès du secrétariat du département. Ou directement auprès de M. Porchet et G. Popovici. MSH : 01 55 93 93 00 Les éditions l’Harmattan proposent des stages sur différents postes. Se renseigner auprès du secrétariat du département ou de J.-‐L. Déotte. La bibliothèque de Paris 8 propose des stages pour la section philosophie. Contact : Département ou bibliothèque de Paris 8, Mr. Ribes Ros, webmaster. Enseignement, Éducation, Solidarité Le Collège Louise Michel de Clichy sous Bois, met en œuvre une expérience de Classe à Projet Artistique fondée sur la pratique théâtrale. Les étudiants sont invités à participer pendant l’année à la mise en œuvre de ce programme. Un professionnel du théâtre, en partenariat avec les professeurs, finalisera un spectacle orienté par les thèmes du soin, de l’antagonisme, et des sentiments. L’étudiant en philosophie pourra intervenir dans la problématisation de ces thèmes, en accord avec les professeurs, dans leur classe avec les élèves des classes de 4e et de 3e du Collège. Contact : Nour BOUKLILA, Conseiller Principal d’Éducation du collège : catulle@voila.fr L’AFEV, est une association du 93, en faveur de la socialisation périscolaire. Elle propose une courte initiation aux méthodes pédagogiques et des stages de courte durée dans un réseau d’encadrement de jeunes enfants ou d’adolescents en dehors du milieu scolaire. Contact Coline Berlaud, AFEV 93, 20 rue de Toul 93200 Saint-‐Denis tél. 01 48 20 20 10 mail: coline.berlaud@afev.org Le Cours Saint-‐John Perse (lycée privé) cherche parfois des stagiaires pour des missions de surveillance et de soutien à la vie scolaire. Lieux : 3 rue de l'Eure, 75014 Paris -‐ 01 45 43 05 15. Contact : Directeur Paul Andréo sur recommandations de B. Cany. Contact : cany.bruno@gmail.com *Différents lycées de Seine Saint-‐Denis sont susceptibles d’accueillir des étudiants pour expérimenter l’enseignement de la philosophie en terminale. Association ZUPdeCO : « J’aide un collégien en difficulté à réussir son année scolaire » isabelle@zupdeco.org et site internet www.zupdeco.org
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Épistémologie et philosophie des sciences. Valorisation scientifique Paris-‐Montagne, une association de l’ENS-‐Paris (45 rue d'Ulm -‐ 75005 Paris. Tél. : 01 44 32 28 84), engage des actions de valorisation des sciences et édite une revue. Elle propose régulièrement des stages, ou des actions ponctuelles. Association Paris-‐Montagne www.paris-‐montagne.org et www.scienceacademie.org Contact : contact@paris-‐montagne.org L'Institut National d'Archéologie Préventive propose des stages de courte durée, 1 à 2 semaines. Il s’agit d’acquérir une méthodologie de recherche scientifique sur le terrain, dans le cadre de chantiers de fouilles archéologiques en cours notamment en Île-‐de-‐France, Centre et Midi-‐Pyrénnées. Contact : Stavroula Bellos : sbellos@univ-‐paris8.fr Organisation d’événements culturels L’institut du Monde Arabe propose des stages dans le cadre de son département Colloques et Manifestations. Contact Zouzi Chebbi : zouzichebbi@yahoo.fr Identité philosophique européenne La fondation Notre Europe recrute régulièrement des stagiaires de niveau M2. Participation aux activités de recherches de la Fondation (organisation de séminaires, interventions, articles).
N’hésitez pas à nous faire part de vos idées de conventions ou partenariats, et à nous communiquer les stages déjà effectués, pour augmenter cette liste.
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SEMAINE D’ACCUEIL
! La présence des étudiants entrant en première année de licence est obligatoire. La participation
à la semaine d’accueil valide l’EC « Outils pour le travail de recherche et de création » !
Du 21 au 25 septembre 2015
Salle A028
L’UTOPIE « En matière sociale, il n’y aurait de normal qu’une organisation où aucune norme de vie ne tirerait sa valeur normative de l’oppression des autres normes, où aucun sacrifice ne serait imposé au rebours de l’ordre des valeurs, ordre dont le nom est progrès. Dire qu’un tel état est utopique n’est pas lui retirer sa valeur de normal au contraire. L’utopie c’est le nom que prend en matière sociale le caractère d’exigence opposé à l’existence, de tout jugement normatif. »
Georges Canguilhem, Cours de philosophie générale et de logique – 1942-19431
La semaine d’accueil de l’année universitaire 2015-2016 portera sur le thème de l’utopie. Il s’agit pour le département de philosophie d’accueillir ses étudiants à travers la pratique philosophique, autrement dit, de proposer une série de petites conférences autour d’un thème commun. Celui qui nous réunira donc cette année, du lundi 21 septembre 2015 au vendredi 25 septembre 2015, sera l’utopie. L’année dernière, c’est autour du voyage que les étudiants furent accueillis, c’est donc un nouveau type de voyage qui sera ici proposé, puisque, étymologiquement, ou-topos, en grec, signifierait « en aucun lieu »2. C’est bien parce qu’il y aurait un « pas encore être » selon la formule d’Ernst Bloch que le voyage – tout au moins celui de la pensée – serait possible. L’utopie serait-elle là pour ouvrir les brèches du réel ? Nous aurons la chance de recevoir René Schérer, autour d’un film 26 lettres et un philosophe dont il est le cœur, et d’un livre Petit alphabet impertinent, dont il est l’auteur ; ainsi que Pierre Macherey et Nestor Capdevila qui ne se connaissent pas et engageront une réflexion, animée par Bertrand Ogilvie, autour de notre thème. Enfin pour conclure cette semaine, Miguel Abensour, dont l’œuvre cherche à montrer en quoi l’utopie est le principe critique qui peut résister au totalitarisme, au rebours de la doxa libérale qui assimile l’utopie tantôt au rêve adolescent, tantôt à la tentation totalitaire. L’utopie serait justement peut-être cette altérité nécessaire qui permet de résister à la tyrannie du réel. Mais l’utopie est aussi une forme de discours, contournant historiquement la censure, une rhétorique fondée sur le détour. Ainsi nous fait-elle signe vers la politique, la littérature et la critique, trois champs que nous investirons ensemble, et que l’achat de livres au profit des étudiants de Paris 8 permettra d’enrichir. Seront disponibles : 1 Dans Georges Canguilhem, Œuvres complètes, t. IV, Paris, Éditions Vrin, 2015 p. 108. 2 Le mot « utopie », utopia en latin, est un néologisme formé à partir du grec par Thomas More en 1516, et qui sert de titre à son ouvrage Utopia.
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Miguel Abensour, L’Homme est un animal utopique, Paris, Sens et Tonka éditeur, 2013, et L’Utopie de Thomas More à Walter Benjamin, Paris, Sens et Tonka éditeur, 2009. Pierre Macherey, De l’Utopie !, Paris, De l’Incidence éditeur, 2011. Ernst Bloch L'Esprit de l'utopie, (trad. de l'allemand par Anne-Marie Lang et Catherine Piron-Audard), version de 1923 revue et modifiée, Paris, Gallimard, (Collection Bibliothèque de Philosophie), 1977. Ainsi qu’un recueil de textes proposés par les enseignants de Paris 8. On peut annoncer aussi de Nestor Capdevila, Équivoques et tourments de l’Utopie. Un concept en jeu, Paris, Éditions des Presses Universitaires de la Sorbonne, à paraître en novembre 2015.
PR O G R A M M E Les séances se tiendront tous les après-midi de 13h à 17h30, sauf le vendredi, où les interventions commenceront à 9h. Lundi 21 septembre 13h-14h30 : Patrice Vermeren, « Utopie et émancipation humaine », avec Alejandro Bilbao 14h30-16h : Charles Ramond, « Bruno Latour : La Terre, nouvelle utopie ? » 16h-17h30 : Constantin Irodotou, « Desiderare aude : Du logiciel des utopies sadiennes » Mardi 22 septembre 13h-16h00 : Projection du film 26 lettres et un philosophe de Suzy Cohen sur le philosophe René Schérer, avec Malgorzata Grygielewicz et Nathalie Périn. À la suite de cette projection, aura lieu un petit débat avec les étudiants en présence du philosophe René Schérer sur le livre qui a suivi ce film et qui a été publié aux éditions Hermann : Petit alphabet impertinent, Hermann, 2014 16h-17h30 : Stéphane Douailler, « L’éternité des astres de Blanqui » Mercredi 23 septembre 10h-13h : Bertrand Ogilvie recevra Nestor Capdevila et Pierre Macherey, autour du thème de l’utopie, pour une discussion improvisée. Jeudi 24 septembre 13h-14h30 : Éric Lecerf, « Marcel, premier dialogue de la cité harmonieuse, de Charles Péguy » 14h30-16h : Fabienne Brugère et Guillaume le Blanc, « La philosophie est-elle une utopie ? » 16h-17h30 : Georges Navet, « Daniel Defoe, le grand rêve flibustier et l'utopie » vendredi 25 septembre Matinée 9h00-10h00 : Thierry Briault, « L’utopie artistique » 10h00-11h00 : Sara Touiza-Ambroggiani, « L’utopie communicationnelle » 11h00-12h00 : Laura Moscarelli, « Le bien commun selon Platon et selon les sophistes, utopies
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en Hellade » 12h00-13h00 : Barbara Zauli, « L’Utopie du langage. Albert Camus et "l’écriture blanche" » Après-midi 13h-14h30 : Plinio Prado, « Lyotard et l’utopie freudienne » 14h30-16h : Miguel Abensour
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INFORMATIONS DIVERSES
Mobilité internationale :
Responsable de la mobilité internationale au sein du département : Frédéric Rambeau, fredericrambeau304@gmail.com
Vous êtes étudiant dans une université partenaire de Paris 8 et souhaitez venir à Paris 8 : Catherine Rochemont Bâtiment G salle 222 catherine.rochemont@univ-paris8.fr 01 49 40 70 68
Vous êtes étudiant à Paris 8 et souhaitez faire un séjour à l’étranger : Ludovic Maillard Bâtiment A salle A0177 ludovic.maillard@univ-paris8.fr 01 49 40 64 12
SCUIO-IP (Service Commun Universitaire d’Information, d’Orientation et d’Insertion Professionnelle) :
Bâtiment A salle 347 (3e étage) 01 49 40 67 17 (67-15 ou 67-14) Mél. : scuio@univ-paris8.fr
Reso8 (aide à la recherche de stages) :
www.univ-‐paris8.fr/scuio/reso8
Médecine préventive :
Maison de l’étudiant – 1er étage (ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 17 h) Tél. 01 49 40 65 10 Mél. medecine.preventive@univ-paris8.fr
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AVERT I S S EMENT
Les horaires des cours peuvent être modifiés en fonction de l 'attribution des salles. Consulter le planning à la rentrée universitaire, le tableau d’affichage fait foi.
Illustration de couverture : Chérubin, putto, ange, Bois sculpté, Allemagne.
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