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Mémoire
Promotion 2012-2015
Ecole Imhotep
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INTRODUCTION
Mais que m’a-t-il pris ce jour d'août 2012, lorsque je me suis décidé à prendre
le téléphone pour contacter Imhotep j’avais une vague connaissance de
l'acupuncture, et de la culture chinoise, bref j’étais complètement ignare du monde et
de la philosophie asiatique.
Je n'ai pas compris qu'à plus de 50 ans, âge ou généralement on vit sur ses
acquis, avec une expérience reconnue, je me décide à partir pour un long
apprentissage dans un domaine que je ne connaissais pas du tout ! Non pas 3 ans,
mais pour tout le restant de ma vie.
Quelle mouche m'avait donc piquée ? Un coup de soleil, une insolation ?
Pourquoi vouloir agiter mes méninges et changer ma vision occidentale de la
médecine ?
Pourtant j'ai un travail assez passionnant : je travaille dans un bloc opératoire
ou je pratique l'anesthésie depuis plus de 20 ans. Cela aurait dû suffire à mon
bonheur … .
Je réalise des anesthésies, j'accompagne des femmes dans leur
accouchement pour qu'elles soient dans les meilleures conditions possible, je
travaille avec le SMUR sur des urgences et accidents de tous ordres ; bref je sauve
des vies. Qu'il y a-t-il de plus noble dans ce monde et cette médecine occidentale... .
Et pourtant, pourtant... .
Pourtant depuis très longtemps, j'ai voulu soigner autrement, je voulais être
ostéopathe mais je croyais que cette profession était uniquement ouverte aux
médecins et kinésithérapeutes, je n'ai donc pas cherché plus loin.... (Le foie a donné
l'information à la rate qui n'a pas donné suite).
L'hypnose de Milton Erickson, que m'a fait découvrir Marie-Paule, mon
épouse, a été une partie de la réponse, en tout cas elle a eu le mérite d'enclencher
un processus, une autre dynamique, une autre énergie. Comment pourrais-je la
remercier assez !
Je découvrais un autre univers, où l'on prenait le patient dans toute son
intégralité, avec ses antécédents, ses peurs, ses certitudes, ses croyances et non
plus en sectionnant le patient comme sait si bien le faire la médecine actuellement.
Je suis effaré par la façon dont on coupe les patients en mille morceaux : un
médecin s'occupe de lui « remonter la hanche », un autre règle sa constipation, et le
troisième traite ses hémorroïdes.
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Que devient le patient dans tout ça ? Disons que de façon caricaturale, celui-ci
passe dans les mains de différents garagistes spécialisés dans le moteur, la
carburation ou la carrosserie ... .
Avec l'hypnose, je devais faire preuve d'imagination dans les cas qui m'étaient
présentés, mais surtout j’intervenais auprès du malade en tenant compte de son
intégralité.
Il ne fallait pas sombrer dans la routine, car chaque hypnose était différente
suivant les sujets. Leur histoire permettait de réaliser un joli voyage différent à
chaque séance.
Il se créait presqu’à chaque fois une autre relation avec le patient, un
échange, une relation complètement différente avec celui-ci et j’ai réalisé quelques
belles rencontres dont je garde le souvenir.
Je soignais, non pas avec mes mains, mais avec ma voix ... et je soignais
autrement, en évitant les drogues d'anesthésie, ou en les diminuant fortement.
Oui, effectivement, l'hypnose a été cette bouée de sauvetage qui m'a permis
de tenir dans ce monde hospitalier pour le moins" inhospitalier".
Mais je n’étais pas pleinement satisfait, l'hypnose, comme je la pratique sur
mon lieu de travail, est soumise aux aléas de la fonction hospitalière publique. En
effet il est très difficile de créer une façon différente de travailler.
Imaginez l’arrivée de l'hypnose au sein du bloc opératoire : entre les
commentaires de ceux qui ignorent, qui disent tout et n'importe quoi, les sceptiques,
les réfractaires contrairement à ce que l’on aurait pu penser, ces derniers sont ceux
qui ont le plus évolué,), et bien sur la concurrence de collègues non formés qui rient
et croient être drôles, et enfin de médecins qui voient en vous un concurrent…un
comble !
Et comme je ne suis pas médecin mais un personnel paramédical, je n'ai pas
le pouvoir…Ha le pouvoir... de changer les choses ou très peu.
Je disais donc qu'il est difficile pour un infirmier de pouvoir entreprendre,
créer, au sein de l'hôpital, Subir ce que j'appelle la TVNA : Taxe à la Valeur Non
Ajoutée. J'avais besoin de mon propre chemin, de mon pèlerinage de Saint Jacques
en quelque sorte.
Cette grande idée merveilleuse de l'hôpital public, qui soigne d'abord et
cherche un financement ensuite, et qui m'a conforté dans mon rôle de soignant
pendant mes premières années professionnelles, n'existe plus, malheureusement.
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Il faut de la rentabilité : l'hôpital doit rapporter des bénéfices, sinon on ferme
les services. Il faut donc travailler de plus en plus vite et soigner le plus de malades
possible, quitte à multiplier les cas et les indications plus ou moins bonnes (ou
mauvaises !).
Imaginez qu'un patient n'est plus un patient, mais un client. Je n’étais pas
encore prêt à intervenir comme hypno-thérapeute dans un cabinet, malgré une
formation professionnalisante et sérieuse de deux ans. Je devais encore développer
ma culture en psychologie et en psycho-pathos pour que je " m'autorise" à travailler à
l'extérieur sur des patients.
Mais quoi faire quand on veut travailler comme thérapeute et s'échapper du
carcan hospitalier ?
Autant rentrer dans un monde ou l'hôpital n'a pas de prise ou très peu, et
l'acupuncture, par sa philosophie et ses origines, me semblait une approche à
l'opposé de ce qui se fait dans ce milieu.
Aussi, j’ai intégré la formation chez Imhotep. C’est évident, naissance de
l'idée, l'information est emmagasinée, je me projette dans le futur, puis vient la
réalisation, avec la joie du travail accompli qui nourrit l'Empereur ! Rien de bien
compliqué en somme, sauf que ça ne marche pas comme cela, en tout cas pas pour
moi !
L'énergie nécessaire pour " commencer " à être acupuncteur a été vraiment
un cheminement difficile, une longue quête, et j’ai dû observer différemment le
monde de la médecine.
Je n'ai jamais travaillé l'anesthésie autant que l'acupuncture.
Parce qu'il faut apprendre par cœur pléthores de données, mais surtout, se
noyer corps et âme dans cette philosophie nouvelle pour moi.
Je n'en sors pas indemne loin de là, tant pis et tant mieux !
« Mes reins sont à plats !! Vous pouvez être fiers de vous !! »
Mais quelles recherches effectuer et quel mémoire écrire une fois que le
redoutable " Cap Horn " des Kan et Che est franchi avec l'examen final ?
Je me souviens du premier cours de Jean Motte, entre le primate, le perroquet
et l'évolué. Je ne voulais pas rester primate (règle des 3 b) même si c’est très
agréable! Rester perroquet et essayer de reproduire tant bien que mal ce que j'ai
appris chez Imhotep, cela semble l'évolution logique.
Évoluer oui bien sûr ! Et c'est là que j'ai trouvé mon sujet de mémoire.
Je suis un infirmier anesthésiste qui pratique l’acupuncture. Enfin, c'est ce que
j'étais encore il y a quelque temps.
NON, je suis sur le chemin pour devenir (du moins je l'espère) un acupuncteur
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traditionnel, qui pratique l’anesthésie moderne.
Il fallait donc que j'utilise l'acupuncture traditionnelle en l’adaptant aux
techniques de l'anesthésie contemporaine. Le grand écart en quelque sorte, mais
pas tant que ça !
A. Dans quels domaines peut s'appliquer ce mémoire ?
La médecine, et en particulier la chirurgie, ont tout un arsenal chimique et
technique à leur disposition pour pouvoir réaliser les interventions chirurgicales, ou
pratiquer toutes sortes d'examens plus ou moins invasifs, du plus simple au plus
lourd.
Prenons l'exemple d'une intervention des plus banales et fréquentes chez les
jeunes adolescents :
A.1) L'ongle incarné
Cette intervention est simple à réaliser et ne pose pas de problème particulier,
si ce n'est que pour que l'on puisse faire une intervention sans douleur il faut faire
très mal avant, c'est à dire en pratiquant l'anesthésie locale.
En effet l'anesthésique local est injecté dans le gros orteil et la douleur est due
à la fois au produit lui-même, qui pique ou brûle, mais surtout à l'injection d'un
volume assez conséquent de produit dans une extrémité peu habituée à se dilater.
D’où l'impression extrêmement douloureuse que l'on met votre doigt de pied dans un
étau serré fortement (il n'y a pas une torture qui ressemble à ça dans l'Inquisition ?)
Cette petite intervention est vraiment très douloureuse et les jeunes
adolescents s'en souviennent toute leur vie.
Quelles solutions ? Une anesthésie générale, effectivement c'est une solution,
mais elle coûte très cher et la sécurité sociale ne verrait pas cela d'un bon œil par
ces temps d'économies. De plus, les risques d'une anesthésie générale ne sont
pas anodins et le risque zéro n'existe pas.
Une première solution existe grâce à l'hypnose, et elle permet d'aider le
patient à "oublier " l'injection. Seul « hic », il faut être présent et tout le monde
n’accepte pas forcément l'hypnose.
J'ai donc proposé de pratiquer l'acupuncture qui a montré son efficacité au
moment de l'injection douloureuse de l'anesthésique local. En général, même si les
interventions sous AL (anesthésie locale) sont bien codifiées, elles sont parfois très
redoutées, à juste titre, lorsqu'elles concernent le visage et les extrémités car
douloureuses.
De plus, l'acupuncture, en tout cas je le crois, améliore aussi le post
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opératoire : moins de douleur et moins de stress permettent une meilleure
cicatrisation ce que nous démontrerons dans les chapitres à suivre.
A.2) Autre exemple : la pose d'une chambre implantable
Ce dispositif permet (l'injection) grâce à un boîtier sous la peau et connecté
aux gros vaisseaux veineux, d'injecter les traitements tels que la chimiothérapie, qui
est entre parenthèse un véritable poison (fong feu) pour l'organisme et en particulier
pour les veines, qu'elle brûle littéralement.
Cette intervention paraît elle aussi relativement banale mais les patients qui
subissent celle-ci sont pour la plupart assez douloureux, fatigués, anxieux, ce qu’on
peut tout à fait comprendre, et vivent cela comme une épreuve. Pourtant on injecte
un produit anesthésiant : mais là aussi la formule avec l'anesthésie locale a ses
limites et dépend aussi en partie du caractère de chaque patient.
Sans compter que le patient est seul, seul sous les champs opératoires, sans
ou avec très peu d'accompagnement.
Une des caractéristiques de la médecine occidentale, c'est sa propension à ne
pas avoir de limites quant à l'exploration du corps humain. En effet, et je suis bien
placé pour le savoir, dans un bloc opératoire, nous mettons et installons tout une
pléthore de dispositifs et de substances dans le corps afin de réaliser les
interventions ; sondes d'intubation, cathéters veineux sondes urinaires, gastriques.
Un certain nombre de patients commencent à se poser des questions sur tous
ces dispositifs et n'acceptent plus de se laisser injecter toutes les drogues possibles
et imaginables ; ce n'est pas un rejet de la médecine habituelle, mais ils commencent
à renâcler et préfèrent, dans la mesure où cela est possible, de faire le plus simple
ou plus écologique.
Autre aspect, bénéficier d’une anesthésie générale fatigue et le temps de
récupération est plus ou moins long selon les personnes, et de plus en plus de
patients souhaitent éviter autant que faire se peut de multiplier les drogues.
Soigner autrement, et se soigner autrement, c’est un nouveau concept, et les
patients ne veulent plus forcément accepter tout ce que fait la médecine occidentale.
A.3) Les coloscopies
Ces examens sont proposés à la fois avec ou sans et sans anesthésie ou
avec l'adjonction de protoxyde d'azote, avec l'hypnose, bien sûr, qui a une indication
assez parallèle avec l’acupuncture.
A.4) Tous les actes et ponctions douloureux
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Nombre de pansements peuvent être douloureux, ponctions pleurales, drains
thoraciques, ablations de petites tumeurs, extractions dentaires.
A.5) Pose d’Essure
Cette intervention se caractérise par la pose de ressorts métalliques dans les
trompes afin de boucher les trompes.
Je pratique déjà cette intervention sous hypnose, mais l’acupuncture peut
grandement améliorer l’analgésie.
A.6) Interventions sur la thyroïde
L’acupuncture a tout à fait sa place pour améliorer la prise en charge de
l’anesthésie
lors d’ablation de nodules simples de la thyroïde.
I. DIFFICULTES POUR REALISER CE MEMOIRE
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I.1/ Fonctionnement des hôpitaux
Actuellement, je travaille comme IADE (Infirmier Anesthésiste D E) au sein
d'un hôpital public périphérique, dans une ville de 15000 habitants. Le bassin de
population que touche cet établissement est de 50000 habitants environ.
Ces " petits " hôpitaux périphériques n'apportent rien de révolutionnaire dans
les soins, et ce n'est pas là qu'émergent les nouveautés thérapeutiques (pas tout à
fait puisque je fais un mémoire sur l’acupuncture).
Du fait des restructurations hospitalières, ces établissements ont une priorité
absolue, celle de survivre pour garder leur plateau technique, c’est-à-dire, un bloc
opératoire, une maternité, un service de radiologie et des urgences.
En effet l'ARS (agence régionale de santé) doit absolument faire des
économies budgétaires et les hôpitaux n'ayant pas assez d'activité sont
inexorablement fermés un à un.
Dans le département de l'Orne, département très rural, lorsque j'ai commencé
ma carrière dans les années 1985, il y avait 7 hôpitaux avec un plateau technique.
Aujourd'hui il n'en reste plus que 4 et d’autres risquent de fermer, dans
l'intervalle de 2 ans il ne devrait en rester que 3 et à plus long terme 2.
C'est dire si les restructurations en termes d'établissements présents sur le
territoire sont importantes.
La condition pour survivre passe donc par un bilan d'activité positif et une
gestion financière équilibrée.
Soumise à la loi des chiffres, l'administration nous oblige à avoir des
rendements toujours plus élevés, et il faut donc de plus en plus de patients à opérer
dans une journée, avec le moins de dépenses possibles.
Tout devient très codifié et le déroulement d'une journée est comparable à un
planning de ministre, tout est organisé. Comment l'acupuncture peut-elle s'intégrer
dans ce fonctionnement hospitalier, elle qui demande du temps, une autre vision de
ce temps, une autre dimension, une autre philosophie ?
Notre société est actuellement « drivée » par les laboratoires qui font les
recherches et incitent à ce que l'on utilise leurs produits, malgré les effets
secondaires qui peuvent survenir.
Le monde hospitalier se lance dans une fuite en avant avec, je dirais, une
complexification des actes qui rapportent de plus en plus.
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Je pense toujours à cet exemple des CPRE (Cholangio-Pancréatographie
Rétrograde Endoscopique) où un calcul bloque le passage de la bile et où on
propose une endoscopie avec anesthésie générale, et non pas une cure aux sels
d'Epsom.
Développer cette médecine alternative est donc un challenge face à ce
rouleau compresseur hospitalier. Sans parler de la morbidité importante de cette
intervention sur les patients.
I.2/ L'acupuncture qu'est-ce que c'est ?
Cette discipline n'est absolument pas connue ou reconnue, encore moins
dans un bloc opératoire.
L'acupuncture est plutôt vue comme une médecine douce. Elle n'est d'ailleurs
même pas reconnue comme médecine.
Il faut donc prendre son bâton de pèlerin et expliquer, faire comprendre aux
médecins, administrateurs, la teneur du projet, et ce que l'on peut apporter. Même si
dans cette étude tout est à retrouver, l’utilisation de l’acupuncture ne se fait plus à
cause de l'arsenal chimique et technologique qui a fait de grandes avancées au
cours des vingt dernières années. A l’instar de l’hypnose qui avait commencé à se
développer au début du 20e siècle, et qui a disparu suite à l’apparition de produits
anesthésiants.
Cependant l’apparition de « l’effet mode » vient favoriser cette étude.
En effet, il est assez tendance pour un établissement de santé de proposer
des soins qui ne se font pas ailleurs, même s’il ne faut pas trop bousculer l'ordre
établi.
I.3/ Le temps
Le temps pour réaliser les actes d'anesthésie sous acupuncture est assez
long.
Pour réaliser une anesthésie, il faut au minimum 20 minutes de stimulation, et
c'est un minimum, car il faut aussi le temps de poser les aiguilles, sans oublier bien
sur les explications qui sont à fournir au patient. Donc, un temps minimum d'une
demi-heure. Il est impératif d'anticiper cette demi-heure au maximum, car si on tolère
un retard dans une configuration normale de soins, cela bouscule le déroulement du
planning opératoire, et la possibilité de réaliser alors cette acupuncture passe par
pertes et profits.
Le temps n’existe pas en acupuncture !
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I.4/ Les indications opératoires
En l’espace de vingt ans, elles se sont énormément modifiées ; bon nombre
d’intervention viscérales se font sous cœlioscopies entrainant un pneumopéritoine
(gaz CO2 dans la cavité abdominale qui provoque une dilatation de ventre avec une
hyperpression, d’où une difficulté à respirer, le tout aggravé par la tête en bas), ce
qui contrindique l'acupuncture.
L’anesthésie générale est la seule possible, ne serait-ce que pour le confort
du patient.
Cette progression de la coelio-chirurgie va se poursuivre car les nouveaux
chirurgiens sont de plus en plus formés à cette technique chirurgicale limitant de ce
fait la possibilité de réaliser des anesthésies par acupuncture.
II. Différence entre la médecine Chinoise et la
médecine occidentale
II.1/ La douleur en médecine chinoise
En médecine chinoise, la classification de la douleur se fait sur 2 principaux
critères: les algies viscérales et les algies non viscérales. Cette classification peut
paraître artificielle et peu précise, mais elle suffit généralement.
La classification chinoise des algies est purement pratique ; elle divise les
algies viscérales et les algies non viscérales.
Cette classification est mise en évidence par un interrogatoire mené à la
manière chinoise.
Une algie non viscérale est en général plus ou moins superficielle et ne
semble pas résider dans un viscère. Ce peut-être une arthrite ou une tendinite.
Une algie viscérale, par contre semble résider dans un viscère profond ou
dans le voisinage. Douleur abdominale dysménorrhée, etc… .
Mais dans les deux cas, il faut procéder à une étude plus précise de l'algie et
rechercher les caractères qui lui sont propre, tel que le territoire de l'algie avec
l'interrogatoire à la manière chinoise.
Tout un questionnaire va influer sur le pronostic et le traitement lui-même, afin
de savoir utiliser les différents points d'acupuncture.
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L'interrogatoire va permettre de reconnaître si l'algie est de nature Yin ou
Yang, ceci va nous indiquer s'il faut disperser ou tonifier les points.
NB une indication donnée par les pouls prime toujours sur une classification
des symptômes.
De préférence, il faut disperser les points dans une algie Yang (grande
majorité des cas), soit de tonifier dans le cas d'algies Yin.
II.1.1) Les algies non viscérales
a: Ancienneté de l'algie
Récente : datant de moins de 1 mois
Ancienne : algie de plus de 1 mois et moins de six mois
Algies très anciennes datant de plus de 6 mois
Du point de vue occidental, une algie récente correspond le plus souvent à
une algie essentielle, c'est-à-dire que le déséquilibre originaire de l'énergie n'a pas
provoqué de processus lésionnel susceptible de créer un nouveau déséquilibre
capable d'entretenir la douleur. Par contre une algie ancienne et plus encore, une
algie très ancienne, provient d'un déséquilibre de l'énergie en général qui a eu le
temps bien souvent de créer une lésion secondaire qui, à son tour, est le point d'un
nouveau déséquilibre.
b : Rythme de l'algie
Une algie peut-être continue ou intermittente. Une analyse donne des
renseignements plus importants.
Continue : sans être influencée par le mouvement, par le jour ou la nuit, les
circonstances météorologiques, c'est donc un caractère Yin.
Intermittente : lorsqu'il y a des périodes d'accalmie. Elle Se manifeste le jour où
pendant les mouvements. C'est donc un caractère Yang. La douleur peut être
modifiée par le froid et la chaleur.
Aggravée par le froid est soulagée par la chaleur : caractère Yin
Aggravée par la chaleur est soulagée par le froid : caractère Yang
Aggravée à la pression : Caractère Yang.
Soulagée par la pression : caractère Yin.
Au cours d’une journée, il existe des tranches horaires précises ou la douleur,
même si elle est parfois intermittente, est à son maximum. Ce qui nous renseigne sur
un état de remplissage excessif d’un méridien en rapport avec la circulation de
l’énergie IONG.
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Il y a bien sûr d'autres caractères qui sont important à noter.
Superficielle (caractère Yang) sauf si c'est l'épiderme : caractère Yin
Profonde dans les os ou les articulations : Yin
Suivant que la douleur est fixe erratique ou intermittente elle sera classée soit dans
les TK les TP ou les TT.
Il faudra bien sûr localiser le trajet du Méridien concerné et repérer sur le
territoire douloureux s’il y a une rougeur, lividité, chaleur, froid, enflure, gonflement
etc.
Si c'est une articulation qui est concernée, il faudra repérer le fonctionnement
et si il y a l’éventuelle présence d’ankylose : caractère Yin.
Topographie des algies
Les algies peuvent être en nappe ou linéaire.
II.1.2) Les algies viscérales
Comme dans les algies non viscérales, il convient d'effectuer un diagnostic
étiologique et clinique, et procéder à la palpation des poux radiaux et à
l'interrogatoire.
Comme pour les algies non viscérales, une algie viscérale ancienne est
souvent Yin
La classification tient compte de la rythmicité comme dans les algies non
viscérales, de la période maximum et du type de douleur.
La palpation permet de la ramener à l'organe dont elle provient.
Tableau récapitulatif des éléments in ou yang qui permettent d'établir si une
douleur et du type Yin ou Yang.
Mais comment expliquer la douleur chirurgicale en acupuncture, car la
chirurgie est un concept Occidental et non pas chinois ?
a : Première idée
La chirurgie provoque une fuite énergétique et donc un vide qui nécessite de
travailler sur les merveilleux vaisseaux.
Un risque de FONG froid lié à la température polaire qui règne dans les blocs
opératoires sur un être en vide d'énergie et également liée à l'anesthésie.
Peut-être est-il possible de rajouter une peur qui vide les reins.
Beaucoup de questions se posent sur l'énergie dans le cadre d'une
intervention chirurgicale.
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L'incision de la peau provoque une fuite énergétique et la stimulation de points
rétablit cet équilibre et diminue la douleur il faudrait donc dans cette vision des
choses tonifier le méridien par un ou plusieurs points.
b : Deuxième idée
Mais qu'en est-il, lorsque l’on fait une injection d'anesthésique local sur un
doigt de pied ? Par exemple, il s’agirait d’un apport d’énergie considéré comme une
plénitude d’énergie incorrecte. Il conviendrait alors de disperser l’énergie ou
l’évacuer).
Cette même question se pose pour une coloscopie, qui apporterait un surplus
d'énergie perverse. Il faudrait donc rétablir l'équilibre en dispersant l'énergie, ou peut-
être, s’occuper d’une énergie à contre-courant, puisque la montée de la coloscopie
est inversée par rapport au sens du transit intestinal.
A partir de ce concept de plénitude d'énergie incorrecte, pourquoi ne faudrait-
il pas mieux utiliser des points fenêtre du ciel, qui vont évacuer l'énergie incorrecte.
Ou bien utiliser des points LO, qui sont extractifs pour les Yang. Ou encore, utiliser
les points fils des éléments concernés, sinon piquer dans le sens opposé du
méridien, voire poser au départ l'aiguille sur inspiration ou une expiration.
De plus l'électro acupuncture provoque-t-elle une tonification ou une
dispersion ? Comment peut-on le savoir ? En prenant les pouls avant et pendant la
stimulation ? Beaucoup de questions restent en suspens.
II.2/ La douleur en médecine occidentale
Neurophysiologie de la douleur
II.2.1) La transmission du message douloureux
Le message douloureux part de la périphérie au niveau des nocicepteurs,
chemine le long des fibres nerveuses de petit calibre, puis pénètre à l'étage
médullaire.
Ensuite, il va monter le long de la moelle épinière, et informer le tronc
cérébral, l'hypothalamus et le thalamus, le système limbique et le cortex cérébral.
Ceci va permettre une analyse de ce message pour reconnaître les
composants et pouvoir y répondre au niveau comportemental et physiologique.
En effet, tout au long de ce trajet, il existe des points de modulation de ce
message et au niveau supérieur des possibilités d'amorcer une lutte contre ce
phénomène douloureux par le biais des voies ascendantes.
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II.2.2) Le système périphérique
a : Les nocicepteurs
Ce ne sont pas des structures individualisées, mais des terminaisons libres des fibres
nerveuses sensitives.
L'activation de ses structures se fait par des stimulations thermiques, chimiques,
électriques, mécaniques.
Les stimuli partent de la peau, des viscères, des muscles et des articulations.
Ces nocicepteurs sont dits polymodaux, ils peuvent être activés par différents stimuli
générateurs de douleur.
Le message nociceptif douloureux prend naissance grâce à la modification de
la perméabilité des membranes, qui engendre un potentiel d'action qui va se
propager le long de la fibre nerveuse jusqu'à la moelle.
La répartition des nocicepteurs est homogène au niveau de la peau, ce qui
permet une bonne localisation de la douleur, malgré le chevauchement de leur
champ de perception.
Par contre la répartition dans les autres tissus et moins bien organisée, ce qui
explique les difficultés de localisation de douleurs d'origine plus profondes.
Les viscères sont en général sensibles à la traction, la distension et au
spasme, et insensibles à la pression, à la coupure, et à la brûlure.
b : Les fibres nociceptives
Elles conduisent le message douloureux et sont de petit diamètre. Les nerfs
afférents sont constitués de nombreuses fibres de différents calibres.
Les fibres A Alpha et A bêta, entourées de myéline, à conduction rapide
transmettent la sensation tactile proprioceptive.
Les fibres A Delta myélinisées et de petit diamètre, à conduction lente
transmettent des informations mécaniques et thermiques.
Ces fibres sont responsables de la première sensation au cours des
phénomènes douloureux, bien localisés à type de piqûre.
Les fibres C de très petits diamètres, amyéliniques, à conduction très lente,
transmettent la douleur à type de brûlure. D'apparition tardive, cette sensation est
plus diffuse.
c : Les médiateurs périphériques
Les stimulations thermiques et mécaniques activent directement les
nocicepteurs.
Les lésions traumatiques, inflammatoires ou ischémiques vont provoquer sur
le tissu lésé l'apparition des substances chimiques.
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Ces substances pourront, soit activer directement les nocicepteurs et elles
sont dites algogènes, soit sensibiliser les nocicepteurs à d'autres stimuli.
Parmi ces substances algogènes, nous avons la bradykinine la plus connue,
on retrouve les ions potassium, hydrogène et l'oxyde nitrique ainsi que l'histamine et
la sérotonine.
Les prostaglandines et probablement les leucotriènes jouent un rôle de
sensibilisateur des nocicepteurs.
Ceci explique l'hyperalgie dans les phénomènes inflammatoires et l'action
antalgique des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens).
Parmi les peptides impliqués dans la transmission du message douloureux, la
substance P est la plus connue car la première découverte. Elle semble jouer un rôle
primordial dans la nociception. Elle a une action vaso-dilatatrice à l'origine de
l'inflammation algogène.
Il existe d'autres Neuro peptides le C G R P peptide associé aux gènes de la
calcitonine et la Neurokine A, ainsi que d’autres à l'action non encore élucidée,
comme la somatostatine, le peptide intestinal vasoactif du cordon postérieur, et plus
récemment, l'adénosine.
II.2.3) L'étage médullaire
Les corps cellulaires des fibres nociceptives sont situés dans les ganglions
rachidiens. La grande majorité de ces fibres pénètre dans la moelle épinière par la
racine postérieure en émettant des collatérales, qui se distribuent sur plusieurs
niveaux.
Les fibres de petits calibres :
Les fibres d'origine viscérale se distribuent au niveau I, V, VII, X, alors que les
fibres d'origine musculaire se distribuent sur les couches I, V, VI.
La couche V reçoit les influx de toutes les fibres qui proviennent à la fois des
zones cutanées et viscérales, et qui sont à l'origine des douleurs projetées.
Les voies ascendantes de petit calibre (composant somatique et viscérale.) :
Les voies ascendantes de gros calibre transportent les messages
proprioceptifs et tactiles, et pénètrent la moelle par la corne postérieure.
Transmission de l’influx nerveux.
La transmission de l'influx nerveux se fait grâce à des Neuro médiateurs :
- La substance P, peptide secrété par les fibres amyélinique, le plus connu
- La Neurokine A, la gala mine, l'angiotensine, l'ocytocine, l'arginine-
vasopressive
- L’ACTH, la dysnorphine, et les enképhalines.
- Dans les acides aminés : le L glutamate Et d'autres médiateurs dans le
rôle n'est pas encore défini.
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II.2.4) L’ étage supra médullaire
Les grosses fibres du cordon postérieur se terminent dans les noyaux gracile
et cunéiforme du bulbe inférieur.
Un deuxième neurone rejoint le thalamus ventro- postéro-latéral et de là
l’information suit le troisième neurone jusqu'au cortex somesthésique.
Ce faisceau est responsable de la sensibilité tactile et kinesthésique. Il
transfère, sans le modifier, des renseignements sur la topie, les modalités, l'intensité,
et la durée des stimulations périphériques.
Concernant les petites fibres, il existe :
- les faisceaux spinothalamiques qui conduisent la sensibilité douloureuse.
- les faisceaux spino réticulés et spino mésencéphaliques qui informent sur
le caractère nociceptif du message.
- le faisceau spino solitaire qui reçoit les afférences vagales et intervient
dans la mise en jeu des réponses neurovégétatives.
II.2.5) Le troisième neurone
Les relais bulbaires et ponto- mésencéphalique jouent un rôle facilitateur de la
transmission douloureuse.
Les relais thalamiques
Le thalamus latéral détermine la composante sensori discriminative de la
douleur (intensité est somatotopie), le thalamus médian participe à l'élaboration des
réactions motrices et émotionnelles de la douleur.
Les relais corticaux.
Il n'existe pas de zone spécifique dévolue à la nociception. Le cortex intègre
l'expression affective et le transforme en souffrance.
Il permet une expression Cognitive de la réaction psychologique à la douleur,
en fonction des expériences antérieures, de la personnalité, de l'héritage culturel.
C'est le lien où vont s'exercer les suggestions. C'est le lieu de transformation du
langage.
Les autres relais centraux.
C’est le rhinencéphale, l’hypothalamus est relié au rhinencéphale et au
système limbique. Ce dernier commande le système nerveux autonome et les
sécrétions hypophysaires. Il entraîne des réactions végétatives communes à toute
émotion douloureuse.
17
II.3/ Le contrôle physiologique de la douleur
II.3.1) À la périphérie
Les endomorphines interviennent comme inhibiteurs des sécrétions de
substance P, avec probablement d'autres mécanismes non identifiés..
II.3.2) À l'étage médullaire
Les collatérales des grosses fibres bloquent l'arrivée du message plus
spécifiquement douloureux et plus lent des petites fibres. Cette propriété est utilisée
en thérapeutique avec la Neuro stimulation Transcutanée, la cryothérapie et
l'acupuncture qui vont, avec de faibles stimulations, activer les grosses fibres.
II.3.3) À l'étage supra médullaire
Les contrôles descendants.
La sérotonine et la noradrénaline jouent un rôle prépondérant dans ces
contrôles, ainsi que les endomorphines et d'autres peptides.
II.3.4) Les endomorphines
La découverte des endomorphines a suscité beaucoup d'intérêt, mais il est
encore impossible d'expliquer les mécanismes par lequel elles agissent au niveau de
la nociception. Certains faits sont démontrés.
Leur forte concentration à tous les niveaux périphériques, médullaire est supra
médullaire.
Ligne mission de la sécrétion de substance P : neurotransmetteurs de la douleur.
La naloxone supprime l'action analgésique des stimulations centrales.
Il existe trois familles d'endomorphines :
- Les endorphines,
- les enképhalines,
- les dysnorphines.
Il existe cinq types de récepteurs opiacés spécifiques :
- Mu
- Delta
- Eta
- Sigma
- Kappa
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Ces récepteurs sont répartis de façon très dense dans le système nerveux
central, aussi bien central que périphérique.
Les plus fortes concentrations de récepteurs opiacés sont rencontrés au
niveau de la substance gélatineuse de la corne dorsale, de la formation réticulée, du
locus coeruleus, du thalamus médian, de l'amygdale, de l'hypothalamus en
particulier.
Il existe un fossé immense entre les deux conceptions de la douleur dans la
médecine occidentale et la médecine chinoise ou plutôt devrais-je dire entre la
pensée occidentale et la pensée chinoise.
Le monde occidental a une vue très anatomique de la douleur, tandis que la
philosophie asiatique privilégie le coté énergétique.
III. L'ANESTHESIE PAR ACUPUNCTURE, OU
PLUTOT L'ANALGESIE ACUPUNCTURALE
III.1/ Caractéristiques
Le terme d'anesthésie par acupuncture me paraît excessif car il ne supprime
pas toutes les sensations.
Définition de l’anesthésie :
Elle correspond à l'effet de perte de sensations, température, contact,
conscience, et en particulier la douleur. Elle peut toucher une région du corps ; ce
sont les anesthésies locorégionales, ou l'organisme tout entier, et alors ce sont les
anesthésies générales.
Définition de l'analgésie :
C’est l'abolition de la sensibilité à la douleur spontanée ou thérapeutique.
Elle laisse la perception du toucher et ne fait qu'atténuer la douleur.
Nous parlerons donc d'analgésie acupuncturale, qui ne touche ni le conscient,
ni la motricité, Le patient peut bouger le membre concerné pendant la stimulation.
L'étendue et la profondeur dépendent de plusieurs facteurs :
- Les points stimulés auront un territoire anatomique très variable.
Ainsi, certains points comme RO KOU 4 GI ont une action généralisée,
d'autres ont une action plus localisée.
Ainsi le 5E quant à lui agit plus particulièrement sur la face et les lèvres.
19
Pour une même zone, l'analgésie peut être obtenue grâce à des points
différents, mais aussi par des modes de stimulations différentes manuelles ou
électriques.
Ces points peuvent être corporels ; ce sont ceux que nous utiliserons. Nous
les appellerons points Corporels.
Ou il existe aussi des points situés sur le pavillon de l'oreille nous les
nommerons Points Auriculaires.
Ces points donnent des résultats analgésiques similaires pour une même
région.
Le degré d'analgésie ne dépend pas seulement des choix des points.
L'analgésie est d'autant plus prononcée que l’aiguille est enfoncée
profondément.
Dans les cas de stimulation électrique, la tension, la fréquence de récurrence
et le temps de passage ont leur importance.
L'analgésie s'installe aussi en fonction des tissus que l'on rencontre et du lieu
on doit intervenir.
Certains tissus sont réfractaires à l'analgésie acupuncturale : ce sont le
périoste, la peau elle-même et le péritoine.
Le péritoine est une zone toujours plus ou moins sensible même en
anesthésie classique.
L'analgésie est variable suivant le type de stimulus nociceptif, la coupure est
peu ou pas ressentie (une sensation de brûlure diffuse), alors que les tractions sont
plus douloureuses.
L'analgésie mets du temps à s'installer, contrairement à une algie qui peut être
supprimée instantanément.
Il existe toujours un temps de latence entre le commencement de l'excitation
des points, et l'apparition de l'analgésie.
Pour ma part j'estime qu'il faut un minimum de 20 minutes de stimulation
avant de commencer l'intervention.
La plupart des autres sensations, autre que douloureuses, sont conservées :
c’est la sensibilité thermique. La tonicité musculaire est conservée. Les effets vago
sympathiques sont conservés.
III.2 Comment fonctionne l'analgésie
III.2.1) La théorie des méridiens
Chaque région du corps est régie par un réseau circulatoire, que l'on appelle
Méridien.
En agissant sur les points cutanés en rapport avec ce Méridien, on influerait
également sur la région du corps correspondante.
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Déjà les anciens asiatiques expliquaient l'action des aiguilles dans le
traitement des algies. C'est cette théorie qui a été étendue à l'analgésie, car ce serait
en modifiant l'état, l'équilibre et la quantité d'énergie dans le Méridien correspondant
à la zone où l'on doit pratiquer une intervention, que l'on analgésierait celle-ci.
De plus certains Méridiens gèrent un aspect plus particulier de l'organisme
exemple comme le foie qui gère les ongles par exemple. D'où le choix dans l’ablation
d'un ongle incarné de choisir le foie comme Méridien, d'une part parce qu'il passe à
proximité de l'incision ;
d'autre part, par ce qu'il gère les ongles.
III.2.2) La théorie des fluides
Cette théorie aurait été établie à la suite d'une expérimentation menée au
laboratoire de la faculté de médecine de Pékin.
Si on relie trois chiens du même groupe sanguin par une même circulation
sanguine et que l'on stimule les points indiqués d'analgésie sur le premier chien,
malgré la présence du deuxième chien qui les séparent, l'analgésie se produit sur le
troisième chien que l'on peut opérer sans douleur.
Comment expliquer ce phénomène ?
Cela voudrait dire que l’énergie se déplace de corps en corps par le simple
contact du sang. Que le sang est le transporteur de l’énergie ?
Ou que ce sang transporte des médiateurs chimiques vecteurs d’analgésie ?
Est-ce l’énergie quantique qui agit ?
Les trois chiens sont-ils émetteurs, relais et récepteurs et se mettent en
résonnance, en harmonie, ce qui permet de diffuser la même énergie du 1er chien au
3ème et ainsi donner l’analgésie nécessaire.
Déjà comment expliquer ce qu’est un Méridien ?
Les Méridiens n’ont pas d’existence anatomique !
Pas si sûr que ça !
La question de la localisation des points et de leur réalité anatomique intrigue
depuis longtemps les scientifiques.
L’un des premiers chercheurs à explorer cela fût Nakatani, qui au Japon
découvrit que la conductibilité électrique au niveau des points d’acupuncture était
plus grande que dans les tissus environnants.
Un autre scientifique a démontré que la densité du tissu conjonctif interstitiel
du derme était plus importante au niveau des points d’acupuncture.
J'ai donc proposé ce procédé à des collègues du même groupe sanguin pour
faire une expérience mais ils n'en n'ont pas voulu… et on se demande bien pourquoi !
21
III.2.3) La théorie nerveuse
La théorie nerveuse est plus ou moins affirmée, car si on stimule un certain
niveau en dessous d'une lésion nerveuse l'analgésie s’installe quand même au
niveau supérieur.
Par quelle voie analgésie peut-elle se faire ? On suppose que l'aiguille, par le
traumatisme qu'elle génère, libère des substances chimiques qui se transmettent par
voie vasculaire. Si on pose un garrot sur un lapin, le sang ne passe plus, mais
l'analgésie se met tout de même en place.
Si on continue l'expérience en ajoutant un anesthésique local au voisinage de
l'aiguille, il ne se produit plus aucun phénomène d'analgésie.
Autre idée : quand les patients ont une « nouure », c’est à dire un nœud, on
dit que l'énergie ne passe pas, ou mal et qu'il faut rétablir cette circulation pour
diminuer la douleur. Peut-être est-ce le même principe ?
III.2.4) La théorie géographique
La théorie géographique est utilisée parce que les Méridiens passent dans la
zone opératoire.
Exemple : Lors de l’intervention sur un ongle incarné, on utilise les Méridiens du Foie
et de la Rate parce qu’ils passent de chaque côté du gros orteil.
C'est cette idée que j'ai prise principalement pour mon mémoire avec la
théorie des méridiens.
III.3/ Inconvénients
L'analgésie acupuncturale n'a aucune influence sur l'anxiété pré ou per
opératoire.
Certains sujets présentent une forte anxiété, il est donc difficile d’envisager
une anesthésie locale.
Dans cette configuration, proposer une analgésie acupuncturale, surtout avec
une phobie des aiguilles, semble impossible.
De plus, l'acupuncture ne supprime que la douleur, et n’a pas d’action rapide
sur l'anxiété comme peuvent le faire les Benzodiazépines de façon quasi immédiate.
L’anxiété est à la Terre, en vue d’une intervention, il paraît souhaitable de
travailler sur le patient pour que cette Terre en tant qu’élément soit équilibrée.
L’idéal étant de préparer le patient avant son intervention par une consultation
avec un rééquilibrage des énergies.
Dans l’état actuel de ma gestion du temps c’est impossible !
Et je le regrette « amèrement » (est-ce une colère du bois qui s’annonce ?)
22
Pourtant, l’acupuncture possède des points suceptibles d’agir sur l’anxiété.
Le 20TM qui calme le Shen et clarifie la tête.
Le 26TM qui lui aussi calme le Shen.
Le point auriculaire dit « chenn-menn » à la pointe de la fossette naviculaire
(porte du conscient) et son analogie avec le 7C qui a une action importante sur
l’anxiété.
Et puisque on est dans une pathologie émotionnelle une technique de 5
éléments peut tout à fait trouver sa place ici.
Certains patients vont aussi trouver le temps de l'intervention trop long, et
risquent de s’agiter quelque peu, même si l'intervention se passe sans aucun
problème.
L'analgésie acupuncture supprime la douleur mais n'agit ni sur le conscient, ni
sur les phénomènes physiologiques et neurovégétatifs réflexes.
Le tonus musculaire n'est pas du tout diminué il semble même parfois être
plutôt augmenté.
L'analgésie par acupuncture supprime ou diminue la sensation douloureuse.
Elle modifie la sensibilité thermique sans pour autant la supprimer et garde le
toucher, la sensibilité à la pression, et surtout celle de la traction.
C'est à mon sens un des aspects le plus notable dans la perception sensitive,
les patients conservent, quel que soit l'intervention, une sensibilité assez grande a
toute traction lors de manœuvres opératoires.
C'est pourquoi, il est nécessaire d'expliquer les sensations qui peuvent être
ressenties lors d'un acte chirurgical.
Cette explication est aussi nécessaire auprès du chirurgien qui ne connaît pas
l'acupuncture et qui doit travailler plus doucement, que sous anesthésie générale.
Il faut également préciser que nous avons aussi des sensations douloureuses
perçues lors d'anesthésies locorégionales, et même sous anesthésie générale. Lors
de gestes sur le péritoine, il peut y avoir des manifestations cardiaques (accélération
du pouls ou bradycardie et augmentation de la tension).
L'analgésie par acupuncture ne supprime pas les réflexes vago-sympathiques.
Peut- être pouvons- nous utiliser les points 20 VB et 10V dans l’équilibre ortho
et para sympathique.
Une contrainte réside dans le coté beaucoup plus lent de l’acupuncture
contrairement à la médecine occidentale qui agit de façon quasi immédiate surtout
dans les situations d’urgence.
Une possibilité s’offre à nous en surveillant les paramètres hémodynamiques
du patient, grâce à l’utilisation d’un scope qui permettra de suivre en continu la
fréquence, le rythme cardiaque ainsi que la tension artérielle du sujet.
23
Il semble difficile d'utiliser l'acupuncture chez des patients qui ont des
cicatrices importantes, car ces dernières vont modifier la géographie des points.
L'inconvénient majeur de l'analgésie acupuncturale est que parfois elle n'est
pas complète.
Cette hypo analgésie peut provenir de différents facteurs :
- une erreur dans le choix des points.
- des erreurs sur le mode de stimulation et bien sûr des erreurs de
localisation de ces points.
L'expérience du praticien va de toute évidence être le facteur le plus important
dans le succès ou l'échec de cette technique.
III.4/ Avantages
L'analgésie par acupuncture n'a aucun des inconvénients bien connus des
anesthésiques classiques. Elle peut se pratiquer chez les cardiaques, les insuffisants
respiratoires, dans les problèmes d'allergie aux anesthésiques, en gros chez des
sujets fragiles.
Elle n'a en général aucune action perturbatrice importante sur la tension et la
fréquence du pouls, la respiration.
L'hémostase me semble de meilleure qualité, de même que la cicatrisation qui
semble plus rapide. J'ai pu le vérifier sur les interventions pour les ongles incarnés.
L'analgésie persiste parfois après l'intervention. Une fois l'opération terminée,
les aiguilles sont retirées, et il n'y a eu aucune injection de produits chimiques ou
anesthésiants.
Cet aspect plus " écologique " devient un argument chez des patients
soucieux de ne pas cumuler trop d'injections dans leur organisme.
III.5/ Indications et contre-indications
La première contre-indication est le refus du patient. En effet, vouloir installer
une analgésie par acupuncture sans la participation du patient semble vouée à
l'échec.
De même que son niveau d'anxiété est à prendre en compte : les sujets très
émotifs, ceux qui ont la phobie des aiguilles sont des sujets pour qui cette technique
ne sera pas adaptée, à moins d'avoir eu le temps de préparer par une ou plusieurs
entretiens ces patients afin de les préparer à leur intervention.
L'hypnose sera d'une grande utilité pour prendre en charge ces patients.
La possibilité physiologique d'avoir le TCHI.
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D'après l'étude de J.E.H. NIBOYET, 90% des sujets peuvent bénéficier de
l'acupuncture, 10% seraient acupuncturo-résistants.
D'où la nécessité de pouvoir repérer le patient acupuncturo résistant. Pour
cela, si l'on projette de faire une intervention, on effectue si possible un test sur le
point chinois en recherchant le TCHI : 4GI. RO KOU.
Encore faut-il définir ce qu'est le TCHI.
Le TCHI est la sensation, l'impression de gonflement d’engourdissement
désagréable qui se ressent sur place et se propage éventuellement le long d'une
partie plus ou moins grande du trajet du méridien, lorsqu'on le pique et qu'on le
stimule manuellement, en tournant l'aiguille, à condition d'avoir bien sûr la bonne
localisation.
Si le Tchi est obtenu facilement, il est probable (sans certitude absolue) que
l'on obtiendra une analgésie suffisante.
Si par contre le patient, même s’il ne s'agit d'un sujet très calme ne ressent
pas le TChi il est probable qu'il soit acupuncturo- résistant.
A ce moment il paraît nécessaire de vérifier l’état énergétique du patient de
façon globale, si les pouls sont perçus au niveau périphérique (7E, 4VB ou 7VB,
21TR, 9P, 4GI, 7C, 10Fou 3F, 3R, 11Rte) si TCHI n’est pas ressenti : 2 questions se
posent. Le méridien est-il vide ? Est-ce la bonne localisation ? Si ces paramètres
sont corrects, il semble souhaitable de ne pas se lancer dans une analgésie par
acupuncture pour ce type de patient. Pour ma part je n’ai pas encore rencontré ce
problème, le nombre de patients que j’ai eu en charge n’étant pas suffisamment
grand.
S'il est évident qu'une anesthésie chimique peut être plus ou moins bien
supportée selon l'état du patient, cet aspect semble moins évident pour
l'acupuncture. En effet l'analgésie par acupuncture peut être proposée pour les
personnes fragiles ou pour les personnes âgées.
D'aucuns la préconise pour les enfants et les nouveaux nés, avec un taux de
réussite supérieur à l'adulte.
Personnellement, cela me semble difficile dans notre vision occidentale
actuelle des soins de proposer cette technique pour des nourrissons.
Il en est autrement pour des interventions sous anesthésie locale sur des
enfants ou adolescents en particulier pour un ongle incarné.
Autre contre-indication si la zone opératoire n'est pas bien définie, il sera
difficile de savoir quelles zones analgésier.
D'autres personnes refuseront, parce que le temps de stimulation sera trop
long, ou parce qu’ils ne supporteront pas le côté désagréable de la stimulation
électrique.
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Dans ses textes, le SO WEN précise bien quelles sont les contre-indications
de l'analgésie acupuncturale :
- Une activité physique très importante,
- Un rapport sexuel,
- Un repas avec consommation d'alcool.
- La consommation de cannabis ou de drogue.
J'ai toujours en mémoire cet épisode concernant deux interventions pour deux
adolescents de 15 ans, qui avaient une verrue plantaire.
La première intervention s'est très bien déroulée, sans aucun problème particulier, ni
douleur.
Satisfait de notre premier succès, nous avons appliqué la même méthode
pour le deuxième sujet. Le scénario s'est déroulé complètement à l'opposé de la
première intervention.
L’anesthésie locale n’a pratiquement pas fonctionnée, comme si nous avions
une anesthésie en damiers, et que ces carrés ou damiers fonctionnaient à certains
moments et pas à d'autres. Le jeune homme se tordait de douleur pendant l'incision.
Après avoir essayé d'approfondir l'anesthésie par injection sans succès, nous avons
interrogé le patient sur une consommation éventuelle de drogues. Ce dernier a
révélé, sans retenue, une consommation de 15 " joints" par jour. A méditer ... .
IV. LA TECHNIQUE DE L'ANALGESIE
ACUPUNCTURALE
L'avantage de l'analgésie par acupuncture, c'est qu'elle ne nécessite pas un
matériel très important.
Théoriquement, nous avons seulement besoin de quelques aiguilles de
sparadrap et de deux petites pinces, qui se mettent sur les aiguilles reliées à un
câble qui ira se brancher sur le stimulateur.
Ce stimulateur peu encombrant peut se mettre à côté du patient ou sur lui-même.
Généralement, l'acupuncteur ou l’anesthésiste, se mettent à la tête du patient
afin de pouvoir lui parler, le rassurer.
IV.1/ Les aiguilles
Les aiguilles employées sont les mêmes que pour un traitement en
acupuncture. Leur longueur varie en fonction de l'endroit à piquer.
Pour les aiguilles utilisées pour les points auriculaires les aiguilles Ting sont
celles que j’utilise car plus petites et plus faciles à fixer sur l'oreille.
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Si l'intervention nécessite d'utiliser le 8TR (Sann-Iang-Lo), en particulier pour
la pose d'une chambre implantable, il faut une aiguille d’au moins 5cm de long, afin
de traverser l'avant-bras vers le 4 MC, sans traverser la peau de l'autre côté, on doit
pouvoir sentir l'aiguille sous la peau.
Le soulagement, ou la disparition d'une algie, peut se produire instantanément
en tournant les aiguilles dans le sens voulu, que si les points sont bien choisis, au
contraire quel que soit la technique, l'analgésie chirurgicale ne se produit
qu'exceptionnellement sur le champ, et nécessite toujours un certain temps de
latence. Celui-ci serait plus long lorsque les aiguilles sont seulement plantées dans la
peau, raccourci si on les manipule, et surtout si on les stimule par un courant
électrique.
Ce délai est d'environ 30 minutes.
IV.2/ Introduction des aiguilles dans le tégument et techniques
manuelles
Une fois le point choisi et quel que soit le mode d’analgésie utilisé, (simple
pénétration ou ajout de manipulation ou de stimulation des aiguilles par l'électricité), il
faut le localiser exactement.
Cette localisation se fait d'abord par la consultation des planches anatomiques
et les repères anatomiques habituels ; mais aussi par la recherche de la meurtrissure
que donne le point quand on appuie dessus.
Certains trouvent indispensable de s'assurer que l'on est effectivement sur le
point à l'aide d'un détecteur électrique.
"Cette méthode n'a pas lieu d’exister chez IMHOTEP " ou alors je n'ai pas
compris la philosophie de l'école... .
Il faut savoir ce que l'on fait et connaître ses points et les sentir. Il faut ensuite
piquer l'aiguille en la faisant pénétrer de 2 à 3 cm parfois plus.
Les aiguilles peuvent être introduites, soit perpendiculairement à la peau, soit
légèrement en oblique.
Les points situés au voisinage de l'aine sont piqués en oblique.
Les aiguilles, sont toujours introduites de façon parallèle le long d’une voie
d’abord, et en sous-cutanée. Il faut éviter de les tordre, surtout si elles ont une
longueur assez importante. Elles restent en place, jusqu'à terminaison complète de
l'intervention. On peut les enlever juste avant l'incision lorsqu'elles sont placées sur
un membre, car elles peuvent gêner le chirurgien.
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Les aiguilles, lors de l'introduction dans les téguments, comme dans tous les
traitements par acupuncture, doivent subir un mouvement de bas en haut, combiné
avec une rotation alternative jusqu'à ce qu'elle soit solidement agrippée par la peau
du tissu sous épidermique.
Tant qu’elles donnent l'impression de tourner librement dans le tégument
(impression que les chinois appellent " piquer dans du fromage blanc ») et que le
patient n'a pas la sensation d'un gonflement ou d'un engourdissement, le résultat est
toujours nul.
Lorsqu'on a obtenu le serrement de l'aiguille dans la peau et cette sensation
d'engourdissement, on peut suivre deux méthodes :
- Soit en rester là et attendre pendant 30 minutes. Une partie du trajet du
méridien et des tissus qui l'entourent présente une analgésie.
Cette méthode est employée pour les extractions dentaires avec la piqûre
de RO KOU 4 GI
- Soit imprimer un mouvement de va-et-vient en profondeur et de rotation
alternative sur place, entre les doigts pendant environ 30 minutes.
L'anesthésie est obtenue lorsque les points ont bien été choisis.
Ce mouvement doit être continué sans arrêt, pendant toute la durée de
l'intervention. Cette technique manuelle serait aussi efficace que la
stimulation électrique mais beaucoup moins facile pour le praticien, et plus
difficile à supporter pour le patient.
IV.3/ Techniques de stimulation électrique des aiguilles
Il faut planter chaque aiguille aux points choisis, et les manipuler quelques
instants, jusqu'à ce qu’elles soient bien agrippées par la peau et que le patient ait
une sensation de gonflement et d'engourdissement.
Lorsque les aiguilles sont plantées dans les membres, il n'est pas utile de
prendre de précaution particulière.
Par contre, pour les aiguilles que l'on doit courber en raison de la position du
patient, et de leur lieu d'implantation, il faudra isoler la partie qui ne pénètre pas dans
la peau du sujet. En général, on utilise un sparadrap d'une longueur supérieure à la
partie libre de l'aiguille sur laquelle on fixe les électrodes, et on la courbe sur ce
sparadrap. On la recouvre ensuite avec un autre morceau de sparadrap, ce qui
procure un isolement très suffisant de l'aiguille vis-à-vis de la peau.
Lorsque toutes les aiguilles sont plantées et éventuellement isolées de la
peau, on les relie deux par deux à une sortie de stimulateur. Pour cela, on fixe sur
leur tête la pince spéciale prévue à cet effet, et on prend soin que les fils ne tirent
pas sur les aiguilles au risque de les arracher.
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On doit envoyer simultanément dans toutes les aiguilles à la fois des tensions
pulsées de Basse fréquence, d'une manière très progressive.
En pratique, on tourne à peine les boutons des potentiomètres, on augmente
petit à petit l'intensité et la fréquence jusqu'à ce que le malade ressente une
impression désagréable. On observe un palier pour habituer le patient puis on
recommence à augmenter l'intensité et la fréquence.
D'après les essais de J.E.H NIBOYET, on arrive pour les membres à une
fréquence de quelques Hertz jusqu'à 60 pour les aiguilles sous-cutanées. Il faut
laisser la stimulation pendant au moins 30 minutes avant de pratiquer l'incision.
Pour ma part, je ne dispose pas d'un appareil me permettant de quantifier
l'intensité et la fréquence, je n'ai que des repères visuels et la réaction du patient
pour me guider.
En règle générale, le malade continue à ressentir l'endroit de l'implantation
des aiguilles et non le lieu qui doit être analgésié. Il s’agit d’une impression de
gonflement, de tension, phénomène potentiellement douloureux qui se propage plus
ou moins loin le long du Méridien où est placée l’aiguille.
C'est une impression annonciatrice de l'analgésie, que les chinois appellent le
TCHI, que l'on avait dû rechercher préalablement chez le patient avant l'intervention
est qui est important de trouver.
Le courant électrique occasionne des contractions spasmodiques au niveau
des muscles. D'après les chinois, ce clonus musculaire qui provoque un certain
battement de l'aiguille inhérents au passage du courant, n'a pas par lui-même une
influence favorable sur l'analgésie et constituerait même un écueil.
Après environ une demi-heure, l'analgésie est généralement suffisante,
l'incision de la peau, des tissus superficiels, des séreuses, sont les temps les plus
délicats ensuite la douleur éventuelle est moins forte.
Ces moments de l'incision sont une phase où il est important d'être à côté de
son patient afin de le soutenir moralement.
Cette technique électrique standard est parfois modifiée selon certaines
interventions.
Il est possible d'avoir une modulation électrique continue, c'est-à-dire,
l’utilisation d’impulsions de fréquence de récurrence toujours égale. Car c'est a priori
la méthode qui est la mieux tolérée par les patients, qui ne donnerait jamais de
malaise, et qui serait d’une bonne efficacité.
D'autres, soutiennent que justement, parce que le malade s’habitue
relativement bien au courant, avec le temps, la qualité de l'analgésie diminue ou
pourrait diminuer. Dans les interventions longues, afin d’éviter cette habitude du
patient, il faut après une demi-heure ou 1h30, abandonner la modulation continue
pour la modulation discontinue. C'est-à-dire, une succession d'impulsions d’intensités
différentes.
Ces diverses options varient et rien n'a encore été codifié définitivement et la
question est toujours à l'étude.
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Me concernant, j’utilise un mode de stimulation continue et je n’envisage pas
de modifier mon mode d’intervention pour la réalisation de ce mémoire. En effet, il y
a déjà tellement de paramètres à prendre en compte que je ne souhaite pas les
multiplier.
IV.4/ Préparation du patient
Actuellement dans la démarche que j’entreprends au niveau du bloc
opératoire dans le centre hospitalier où j’interviens, il est particulièrement difficile de
préparer les interventions, sauf pour les patients prévus pour une coloscopie sous
hypnose.
La plupart des actes que je peux réaliser dans mon établissement, se
pratiquent au coup par coup, c'est-à-dire, que je n'ai pas beaucoup de temps pour
préparer le patient. Il faut donc qu’en amont de l'acte opératoire, je puisse discuter
avec ce dernier.
L’anxiété présente est tout à fait normale, et il faut donc modifier cette transe
négative par un état psychologique beaucoup plus serein.
Je dois donc prendre du temps pour expliquer ce qu'est l'acupuncture, la
démarche, le but que je me suis fixé, et surtout, prévenir que cette démarche est un
travail de recherche qui n'est pas forcément couronné de succès.
Il est indispensable de bien expliquer toutes les sensations que le patient va
pouvoir ressentir, le TCHI, les stimulations, les petits mouvements induits par
l'énergie électrique, mais surtout expliquer la philosophie de l'acupuncture et
pourquoi j'ai entrepris cette démarche. Les patients sont d'autant plus accrochés par
l’acupuncture que je leur parle du mouvement des énergies, de leur rapport entre
elles, de cette écologie, mais aussi de l’aspect un peu mystérieux de cette science
millénaire, qu’est l'acupuncture.
En les associant à cette technique et à mon mémoire, ils ont un petit peu
l'impression d'être des explorateurs ; ce qui ne manque pas d'aiguiser un tant soit
peu leur curiosité.
J'espère de moins en moins secrètement pouvoir avoir du temps et des
moyens pour recevoir les futurs patients intéressés par la technique acupuncturale.
Bien sûr je peux m'aider de l'hypnose que je pratique depuis quelques
années, mais dans le cadre de mon mémoire, je ne tiens pas à trop l'utiliser pour être
sûr de ce qu'elle apporte dans l'analgésie, ou ce qu'elle n'apporte pas ou peu ... .
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IV.5/ L'énergie électrique en analgésie acupuncturale
Il me paraît difficile, pour moi qui ne connais absolument rien dans la science
de l'électricité, d'expliquer tout le processus de l'analgésie par stimulation. De plus,
l'appareil que j'utilise a été acheté en Chine, et je ne dispose pas d'explications, ni de
mesures qui me permettent de vous parler de fréquence d'impédance, de tension, de
voltage, c'est-à-dire de toutes ces valeurs qui définissent le courant électrique.
Cependant quelques précisions peuvent être apportées.
Nous retiendrons que, faute de pouvoir atteindre une haute valeur d'énergie
d'une manière permanente, on applique l'énergie électrique pendant des temps très
brefs, séparés par des périodes de repos. La notion de fréquence est importante,
même s'il est difficile d'en mesurer les effets. Certaines personnes supportent mieux
une énergie forte et une fréquence plus faible, à l'inverse, d'autres patients
supportent mieux une fréquence élevée mais une intensité faible.
L'énergie électrique est appliquée au corps humain par l'intermédiaire
d'aiguilles dont la profondeur d’enfoncement est très variable : D’un à deux
centimètres pour les aiguilles plantées perpendiculairement à la peau, et plusieurs
centimètres pour les aiguilles enfoncées parallèlement à la peau.
De cette technique, résulte que la résistance, ou plus exactement l'impédance
entre deux aiguilles, est beaucoup plus faible que la résistance cutanée.
L'autre élément important dans la stimulation électrique est le fait que l'on
obtienne des résultats après un passage assez long (plusieurs dizaines de minutes)
,de l'énergie électrique, dont le niveau ne peut être augmenté que progressivement.
Sinon, on risque de s’exposer à un rejet pur et simple de la technique par le patient,
parce que cette dernière serait trop désagréable.
Les aiguilles sont reliées par deux à une borne. Sur quels critères relier Deux
points à la même borne ?
- Ce peut-être des points de Méridiens couplés (poumon et GI) par exemple.
- Ou des points sur un Méridien Yin et l'autre sur un Méridien Yang.
- Ou Sur des points importants ou bien encore sur des points réputés pour
avoir une action antalgique dans la zone concernée.
IV.6/ Description du boîtier électrique
C'est un boîtier qui a 5 bornes. Chaque borne peut être reliée à deux aiguilles.
Il y a un variateur d'intensité pour chaque borne et un variateur pour la fréquence.
3 modes de stimulation sont possibles :
- Stimulation identique
- Stimulation forte suivie de petites intensités
- Alternance d'une stimulation forte et d'une stimulation faible
31
Il y a la présence d’un voyant de minuteur allant jusqu'à 60mn et la présence
de 5 fils qui sont reliés à la borne et aux deux aiguilles fixées à celles-ci par des
petites pinces.
C'est un matériel assez sommaire, d'origine chinoise, mais qui me permet
quand même de débuter dans cette recherche et ce mémoire.
V. LES POINTS CORPORELS
Nous savons que les algies peuvent être traitées, soit par des aiguilles
proches, sur ou en dehors des points chinois, soit au contraire par des aiguilles
éloignées placées sur de véritables points chinois, avec des propriétés électriques
particulières.
De même, on peut obtenir l'analgésie d’acupuncture d'un lieu anatomique
déterminée du corps, par l'utilisation d'aiguilles placées, soit près du siège anatomie
de l'intervention, soit à distance.
Il est également possible que le mécanisme d'action puisse être voisin mais
différent dans ces deux cas.
Il y a eu en république populaire de Chine une évolution dans le choix des
points.
Au début les chinois utilisaient presque uniquement 2 points rapprochés, ainsi
pour analgésie de la région de la thyroïde ils stimulaient le point fou trou (18GI) qui
se trouve sur le cou. Mais la nécessité de tourner les aiguilles entre les doigts avant,
et pendant l'intervention, rendait difficile l’utilisation de ces points rapprochés du lieu
de l'intervention, car l'anesthésiste gênait les gestes du chirurgien.
Cette gêne a encouragé la recherche et la sélection de points plus éloignés, à
l'époque où l’on n’avait pas encore découvert la stimulation électrique.
Actuellement, si l'on emploie encore des points rapprochés, maintenant que la
manipulation manuelle a été remplacée par la stimulation électrique, la gêne
opératoire est très minime. Il faut noter qu'on utilise surtout de plus en plus des
points éloignés.
Il semblerait que ces points éloignés donnent une analgésie plus profonde et
plus durable.
Ce sont toujours les mêmes pour une intervention siégeant dans une région
anatomique donnée, et ne sont pas individualisés en fonction du malade.
NIBOYET pensait que c'était peut-être une erreur, et que si les points étaient
choisis en fonction de l'état de l'énergie du malade à diagnostiquer par la palpation
des Pouls, l'aiguille seule, (sans manipulation ni électricité) permettrait dans
certaines circonstances une analgésie suffisante pour pratiquer une intervention
chirurgicale.
32
Si l'on ne tient pas compte de la personnalité du malade, ni de l'état de ses
pouls pour choisir des points éloignés, il faut noter cependant que ce ne sont pas
n'importe quels points qui agissent, et ceux-ci doivent être sélectionnés pour chaque
type d'intervention. Ce choix peut se faire par l'application des anciennes théories de
l'Antiquité d'une part, ou par l'observation clinique et les procédés modernes de
statistiques d'autre part. Il faut remarquer que l'on en est toujours à la période de
tâtonnements car, quel que soit le moyen de sélection, les points sont souvent très
différents en fonction des praticiens. En Chine, dans les différents hôpitaux pour une
même sorte d'opération, les points étaient très variables.
Choix des points en fonction des anciennes théories de l'Antiquité.
Par analogie avec le traitement des algies, les points peuvent être choisis sur
les méridiens dont le trajet passe à l'intérieur ou très près de la zone, où doit être
pratiquée l'incision.
On peut également choisir des points situés sur des Méridiens qui, selon la
tradition, ont un rapport avec le siège de l'intervention. Ainsi, pour une intervention
pulmonaire, on utilise des points portés par le Méridien des poumons comme le 7P.
Ou on choisit des points sur le Foie parce qu'il gère les ongles ; c'est le cas
dans l'ongle incarné.
On peut utiliser les propriétés des Méridiens superficiels Yang qui sont
couplés avec les Méridiens profond Yin. Ainsi, dans une intervention pulmonaire, on
peut utiliser RO KOU (4GI), car le Méridien du gros intestin qui le porte est couplé
avec celui des poumons.
On peut utiliser des points qui étaient déjà réputés dans l'Antiquité pour
apporter un soulagement à des algies situées dans la région où doit se faire
l'intervention. Les points ainsi choisis en fonction des anciennes théories de
l'Antiquité, donnent effectivement le plus souvent une analgésie. Il ne faut pas
mésestimer ces procédés qui ont permis la découverte de l'analgésie acupuncturale.
Cependant ces points ne donnent pas une analgésie parfaite dans tous les
cas.
Quel que soit le mode de choix, les points éloignés sélectionnés sont souvent
des points de commande de Méridiens.
Quelques points se démarquent :
- 4GI,
- 6Rte,
- 36E,
- 6MC,
- 8TR
33
Le 4GI HE GU
Torrent harmonisateur : c’est un point yuan, point des 4 barrières.
Notion de 2 bouches, l'une chante et l'autre inversée qui fait le contre chant en une
belle harmonie.
Notion de se fermer et d'ouvrir.
Tenir, joindre, harmonie concorde
Torrent
HE a le sens d'ajuster, harmonie, mais également réunir, ce qui prend tout son sens
si une incision chirurgicale est une rupture de cette harmonie.
GU c'est la vallée où le torrent au fond d'une gorge.
Torrent harmonisateur parce que c'est un grand point de commande du Yang et qu'il
permet la remise en circulation de l'énergie stagnante (rôle des 4
Barrières).
Indications thérapeutiques
Favorise la communication des Lo
Grand point de l'énergie de défense
Débloque les nœuds
Ôte les douleurs
Soulage la superficie
Élimine le vent
Recteur de l'énergie yang du haut du corps
Purifie la chaleur
On peut comprendre que l'on utilise dans le cas d'intervention chirurgicale ce point
car c'est un grand point d'analgésie.
6Rte
SANYINJIAO
Colline des 3 Yin
Point de croisement des 3 méridiens Yin du bas du corps
SAN : le nombre 3 nombre des souffles à partir desquels sont formés les 10000 êtres
Yin : yin de yin
JIAO : personne assise avec qui on a des relations (pacifique)
Échange
Nouer des échanges, avoir des rapports sexuels, entrer en contact, croisement
36E
Zusanli, 3 distances, 3 internes
Point Penn, point RO harmonise sang et énergie, augmente l'énergie Yang du corps,
Chasse le pervers, favorise la descente.
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6MC
Neiguan
Point clé du yin OE mo,
Point Lo du tcheou TSUE Yin
Point maitre de FM fait descendre le QI
Point barrière interne
8TR
SANYANGLUO
San : 3
Yang
Luo : ramification des vaisseaux sanguins
Porte des communications
Fais circuler l'énergie des méridiens.
Tous ces points sont des grands points de régulation, ou de communication et
sont utilisés souvent en acupuncture traditionnelle lors de traitements. Il paraît assez
logique qu'ils soient utilisés aussi pour l'analgésie acupuncturale.
VI. Les points auriculaires
Contrairement aux idées reçues, l'auriculothérapie n'est pas une science
ignorée de l'Antiquité. Il y a un peu plus de deux mille ans, dans certaines régions, on
cautérisait l'oreille dans les douleurs et névralgie sciatique.
L'idée générale est que l'oreille présente de fortes ressemblances avec le
fœtus dans sa structure, et que chaque partie de l'oreille correspondrait à une partie
du corps. Certains points de l'oreille permettraient de soigner mais aussi de pratiquer
des interventions chirurgicales grâce à l'analgésie que ces points auriculaires
procurent.
En Chine, certains hôpitaux utilisent seulement cette technique. C'est-à-dire
qu'ils utilisent uniquement les points auriculaires, ou alors, ils utilisent les points
auriculaires et les points corporels ensembles.
Dans l'hôpital de Nankin dans les années 1965-1970, 3379 interventions ont
été effectuées avec la seule analgésie acupuncture auriculaire, avec un taux de
réussite de 80,8 %.
Les échecs avaient surtout lieu lorsque la localisation et la profondeur du lieu
de l'intervention rendaient difficile de découvrir le champ opératoire.
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Ainsi, plusieurs prostatectomies ont abouti à des échecs. Pour les
interventions simples, l'implantation dans la peau de l'aiguille suffit, sans aucune
stimulation.
Il semblerait que la modulation discontinue soit la seule utilisée de même que
la fréquence est toujours plus élevée pour les points auriculaires que pour les points
corporels.
Voici quelques exemples :
VI.1/ Glaucome
On utiliserait quatre points seulement piqués unilatéralement, sur l'oreille
homolatérale de l'œil sur lequel on intervient.
La stimulation est en discontinue.
Point « dit sympathique ».
Localisation : à l'extrémité interne de l'anthélix.
"Point dit du rein".
Localisation : sous l'anthélix, au niveau de la fossette naviculaire, dans la
partie supérieure de la conque.
Ces 2 points sont reliés à la même sortie d'un stimulateur.
"Point dit Du foie".
Localisation : dans la conque au-dessus de la racine de l'hélix.
"Point dit de l'œil".
Localisation : en plein milieu du lobe, le point est équidistant à toutes les
limites du lobe.
Ces 2 points sont reliés à la même sortie d'un stimulateur.
VI.2/ Cystoscopies
On utilise seulement les 2 points supérieurs qui correspondent aux organes
génitaux, sur le début de la branche montante de l'hélix qui fait suite à la racine de
l’hélix.
On peut piquer ces points unilatéralement, ou des deux côtés des deux
aiguilles fichées dans ces 2 points sont réunies à la même sortie d'un stimulateur.
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VI.3/ Adénome de la thyroïde
On utilise seulement 4 points uniquement du côté de l’adénome, c'est-à-dire
unilatéralement.
Point dit "Chen menn ".
Localisation : à la pointe de la fossette naviculaire.
Comme son nom l’indique (porte du conscient) et son analogie avec le 7C auquel il
emprunte son nom, ce point à une action importante sur l'anxiété.
Le point dit sympathique
Ces 2 points sont reliés à la même sortie d'un stimulateur.
Point dit sous cortical.
Localisation : situé à la partie supéro antérieure de l'antitragus.
Piqué d'avant en arrière.
On doit traverser l'antitragus pour arriver au point dit de l'asthme, l'aiguille doit faire
saillie sans traverser la peau.
Point dit des glandes endocrines
Localisation : en bas de la conque près de l'échancrure.
Ces 2 points sont reliés à la même borne d'un stimulateur.
VI.4/ Intervention sur les membres
Toujours piqué, qu'il s'agisse des membres inférieurs ou supérieurs.
Point dit Chen menn
Point dit du rein
Localisation : sous l’anthélix, il contribuerait particulièrement à l’analgésie des os
Un point variable selon la localisation.
Le point dit sympathique.
Ces 2 points reliés à la même borne du stimulateur.
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VI.5/ Curetage utérin ou pose d'Essure
Point dit de l'utérus
Point dit sympathique.
Pour ma part ce sont ces 2 points auriculaires que j'ai utilisés lors de la pause
d’Essure.
Ces deux points ont été justes piqués et non pas stimulés avec l'utilisation
aussi des points corporels tels que le 6 Rte le 36E, et le point hors méridien situé à
mi-distance, entre le 35E et la pointe de la malléole externe. Le point est situé un
pouce au-dessus de la mi-distance, et un travers de doigt vers le tibia.
Et le 3F tous ces points reliés au 36E. (le Yin nourrit, le Yang protège)
VI.6/ Calcul urétéral
Utilisation de 4 points du côté où l'intervention se passe.
Point dit du rein.
Point dit des poumons.
Localisation : au bas de la conque très prêt de l'extrémité inférieure de l'anthélix.
Ce serait un point d'analgésie de la peau.
Ces deux points sont réunis à la même sortie d'un stimulateur.
Point dit de la vessie.
Localisation : en avant du point dit du rein sous l'anthélix.
Point dit sympathique déjà décrit.
Ces 2 points sont réunis à la même borne d'un stimulateur.
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VII. ANATOMIE OREILLE / AURICULOTHERAPIE
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Sternotomie avec une scie oscillante électrique
grâce à des points auriculaires et corporels !
Ça laisse rêveur !
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Analyse
Pour ma part, j’ai assez peu utilisé les points auriculaires.
La première raison est que j'ai déjà de nombreux paramètres à intégrer dans
chaque acte, et que j'ai jugé bon de ne pas me disperser.
La deuxième est que ce mémoire est un travail de fin d'études, et que
l'auriculothérapie ne fait pas partie de l'enseignement chez Imhotep. Il me paraissait
donc plus évident de travailler sur les points corporels.
VIII. MES EXPERIENCES
Le 20 mai 2014, trois personnes ont bénéficié de l´analgésie par acupuncture.
2 personnes pour une coloscopie avec hypnose et acupuncture. J'ai utilisé
seulement deux points : 4GI et 6MC sur un seul côté.
Il est difficile de statuer sur ce premier cas.
Eugénie
Intervention pour ongles incarnés bilatéraux : j’utilise l'hypnose d'abord,
hypnose qui marche peu chez cette pré-adolescente, et surtout j'utilise l'acupuncture
avec le 6Rte en bilatéral avec stimulation manuelle car je n'ai pas encore l'appareil.
Après questionnaire, ma jeune patiente me dit qu'il y avait moins de douleur
que sans acupuncture. (douleur, évaluée à 7 puis à 5 en fin d'intervention).
Manipulation manuelle pendant 5 mn avant l'anesthésie locale, la patiente me
décrit une sensation plus ou moins désagréable lors de la stimulation et une
sensation d'engourdissement de toute une jambe d'un côté, et de la cheville de
l'autre côté.
C'est un début mais je vois bien que je suis loin du compte et de plus la
stimulation manuelle est trop astreignante.
10 Janvier2014
2 patients pour ongles incarnés.
Cette fois ci je possède le stimulateur. Après recherche du TChi, je procède à
une stimulation régulière. Augmentation progressive de la fréquence et de l'intensité.
15 minutes pour le premier patient de stimulation et 20 minutes pour le deuxième.
Les points choisis : 3F, 2 ou 3 Rte, 6Rte, le tout relié au 36E.
Pas de sensation de douleur au niveau de l'injection et surtout au moment de
l'injection de l'anesthésie locale, contrairement à l'habitude.
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Les deux patients sont pleinement satisfaits de cette technique ; surtout le
deuxième qui a eu déjà eu une intervention avec anesthésie locale seulement, et
pour lui le changement est radical.
Le chirurgien est lui aussi assez satisfait, d'autant qu'il a eu une formation en
acupuncture, enfin plus ou moins ! Nous avons gardé l'anesthésique chimique car
elle procure un confort dans le temps.
OK maintenant je sais que ça marche !
Le 21 février.
Un patient de 15 ans pour ongle incarné.
Je reprends la même formule, stimulation régulière augmentation progressive
de l'intensité et de la fréquence pendant 20mn
Points choisis : 3F, 3Rte, 6Rte le tout relié au 36E.
Je commence aussi l'hypnose, mais le chirurgien n'a pas attendu l'hypnose
pour voir si l'acupuncture est efficace, et elle l'est car le patient a juste ressenti
l'aiguille au moment où elle a été enfoncée sans avoir de douleur.
Nous avons ici une très bonne participation du sujet ; il est très satisfait de
même que l'équipe qui voit une grosse différence dans le déroulement de
l'intervention.
Auréolé de ce succès je passe au deuxième patient qui a, à peu près le même
âge, patient dont je vous ai parlé un peu plus haut dans ce mémoire.
Comme on ne change pas une équipe qui gagne, je ne change rien à ma
technique, les points sont exactement les mêmes. Lors de l'injection, le patient hurle
de douleur, de même qu'au moment de l'incision.
Le chirurgien procède à une nouvelle réinjection d'anesthésique local, ce qui
ne change pas grand-chose.
Le patient se tord de douleur comme si l'analgésie fonctionnait en damier et
de façon intermittente.
Après le premier succès, personne ne comprend cette réaction de ce jeune de
15 ans et c'est après avoir refait un questionnaire que ce garçon nous a dit sans
problème qu'il consommait régulièrement 15 joints par jour. Le SO WEN nous
apporte des précisions sur les indications et contre-indications de l'acupuncture, la
drogue en fait partie.
Février
Une patiente de 45 ans pour pose d'Essure (stérilisation tubaire).
Choix 2 points auriculaires. Je prends le point dit sympathique et le point dit utérus.
Adjonction d'hypnose.
La patient à juste ressenti une petite douleur lors de la pose d’un dispositif dans la
trompe et sur un court instant.
Une anesthésie locale a été faite au départ au niveau du col de l'utérus.
Bonne coopération de la patiente qui est satisfaite de la prise en charge.
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Le 25/08
Femme de 42 ans pour pose d'Essure, sous hypnose et acupuncture.
Je pose mes points en recherchant systématiquement le TCHI,
Les points sont 6Rte bilatéral, 2JM, 7F, 11F, 36E.
Nous avons d'assez bons résultats, pas de douleur ressentie, plutôt une gêne
à la stimulation. Je n'ai pas essayé de monter la fréquence, ni l'énergie, car la
patiente était assez focalisée sur la stimulation.
Au demeurant, personne assez satisfaite des soins et peu stressée par
l'intervention.
Novembre 2015
Coloscopie totale.
Stimulation régulière les points choisis sont le [6Rte, 36E, 4GI et 6MC] x2
Chen men en point auriculaireX2
12JM relié au 36E
La stimulation a duré 20 minutes, ce qui ne me paraît pas suffisant.
À l'examen, la montée du coloscope est difficile et le gastro-entérologue doit pousser
beaucoup pour pouvoir progresser. L'examen difficile a duré trois quarts d'heure.
À l'évaluation de la douleur, nous avons 7 sur 10 pendant la montée du coloscope,
en fin d'examen pas de douleur, ce qui est la plus part du temps le cas, même sans
anesthésie.
J'ai l'impression que l'analgésie a été quand même plus profonde et la patiente est
satisfaite d'avoir tenté l'acupuncture.
Même jour
Deuxième patiente pour une Coloscopie, suite des douleurs à l'anus et irritation.
Personne constipée.
Le points choisis [6Rte, 36E, 4GI, 6MC]x2
Je n'ai pas tenté d’en ajouter, car la personne trouve la stimulation très désagréable.
De même que je ne monte pas beaucoup l'intensité de la fréquence.
Stimulation régulière.
Se plaint dès l'intromission du Coloscope
7/10 à l'échelle de douleur.
Elle se plaint aussi après l'examen.
La coloscopie se fera jusqu'à l'angle droit.
Sensation d'une personne un peu douloureuse, dans la plainte. Cette personne a été
auparavant opéré par charge d'une chirurgie Bariatrique, elle est passée de 180kg a
130kg depuis.
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Janvier 2016
Patient pour pose de stérilisation tubaire.
A des antécédents de sclérose en plaques. 2 points Auriculaires sont choisis à
l’oreille droite. Le point dit sympathique.
Le point dit utérus, plus des points corporels.
6Rte,3F reliés au 36E plus un point HM, VEI MA, on le localise entre le 35E situe le
long du tendon rotulien et la pointe de la malléole externe, et on repère la mi-
distance.
Ce point est situé un pouce au-dessus de cette mi-distance, et un travers de
doigt en avant (vers le tibia).
Lors de la stimulation sur une jambe, cette patiente trouve que la stimulation
est exacerbée, alors qu'habituellement elle présente un déficit sensoriel sur cette
même jambe, ceci probablement dû à la SEP (sclérose en plaques).
Devant ce problème je préfère arrêter la stimulation de ce côté.
La stimulation a duré 3/4h et a été arrêtée pour cause d’intervention
impossible car le matériel était non disponible.
Et il fallait attendre 4 h pour disposer d'un nouveau dispositif ... .
La patiente est partie en claquant la porte!
Nous avons repris cette patiente quelques jours plus tard, mais seulement en
hypnose car elle n'a pas souhaité renouveler l'expérience qui lui a semblé assez
pénible. Pénibilité ressentie encore lors de l'installation en position gynécologique, de
même que cette patiente ne supporte pas même un câble très fin sur sa jambe.
Cette patiente a juste ressenti un picotement lors de la pose de l'Essure mais
l'hypnose a permis de réaliser cette intervention sans problème.
Après cette péripétie la patiente nous a remerciés.
Le 26 janvier 2016.
Acupuncture pour reprise d'un kyste sébacé au niveau de la nuque.
Une aiguille a été posée de chaque côté du kyste simplement avec une stimulation
de 20mn.
Stimulation régulière pas de progression dans l'intensité.
La zone impliquée est difficile car il y a des séquelles d'infection et la peau à cet
endroit est dure et cartonnée.
Les impressions du patient sont assez mitigées : il n'a pas eu l'impression d'une
grande différence. La remarque vient du chirurgien qui a dit que dans la profondeur,
l’aspect était remanié et que l'acupuncture avait été efficace car, habituellement, les
patients souffrent bien plus.
C'est donc une bonne aide à l'anesthésie locale et le chirurgien veut continuer.
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Le 27 janvier 2016.
Monsieur X, 30 ans, lipome de hanche gauche qui fait à peu près 3 cm. Deux
électrodes sont posées de chaque côté de l'incision à environ 1 cm et demi de la
Plaie.
Les points 6Rte et 36E sont choisis et stimulés pendant 20mn.
Le chirurgien fait une anesthésie locale cutanée et le patient perçoit une sensation
de picotement lors de l'injection. Pas d'injection en profondeur et l'intervention s'est
très bien passée. Le chirurgien pense que l’analgésie est améliorée par rapport à
une anesthésie locale surtout en profondeur.
Femme de 30 ans pour panaris du pouce
Les points choisis sont 4GI et 9P couplés et 8TR et 6MC couplés.
La patiente a ressenti l'injection EVA 4/10 au moment de l'injection, ce qui est
relativement bien, compte tenu de la douleur potentielle et de la phobie des aiguilles
de cette patiente.
Elle trouve la sensation de la stimulation assez désagréable et je dois monter
progressivement par pallier.
Personne assez satisfaite de la prise en charge, car elle pensait avoir bien plus mal.
Pose de chambre implantable chez homme de 50 ans
Les points choisis sont 7P couplé au 4GI
Et 6TR couple au 6MC.
Stimulation régulière, la stimulation va durer 1H durée prolongée par le retard dans
les autres interventions.
Patient SDF qui s'est bien pris au jeu une fois les explications données
EVA 2/10 les résultats sont intéressants car la pose de chambre implantable même
s’il y a une AL, est difficile à vivre et aussi douloureuse tant physiquement que
moralement et le chirurgien est demandeur d'une prise en charge plus importante.
Au vu du résultat le chirurgien est intéressé.
Patient pour coloscopie
Pose d'aiguilles sur 7P et 4GI reliés ensembles
6Rte et 36E reliés à la même borne en bilatéral.
L'analgésie est plus moins bonne, malgré l'hypnose et une sédation est nécessaire
pour terminer l'examen.
Le patient est pourtant satisfait car la sédation a été courte et il ne semble pas avoir
dormi.
Ongle incarné
Point choisis 6Rte, 3F reliés tous les 2 au 36E.
La personne est très anxieuse et ressent l'injection en postérieur mais plus de peur
que de mal. Pourtant, l'analgésie postérieure n'a pas été satisfaisante et je prévois
de rajouter le 3Rte le 2R pour étoffer l'analgésie.
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Pose de chambre implantable
Points choisis : 7P et 4GI reliés à la même borne
8TR, que je pique profondément pour aller rejoindre le 4MC. L'aiguille ne doit pas
traverser la peau mais on doit la sentir sous les doigts.
Le patient n'a ressenti que la tunnélisation du cathéter.
Chirurgien et patients très satisfaits.
On progresse!
Coloscopie
Essai d'acupuncture pour une coloscopie, mais la patiente ne supporte pas la
stimulation, et je dois arrêter pour ne faire que de l'hypnose qui sera renforcée par
une sédation pour poursuivre l'examen.
Chambre implantable
Autre échec lors d'une pose de chambre implantable où le patient fait un beau
malaise vagal dès la stimulation électrique, et je dois arrêter la stimulation.
Mr L
Cuisinier, diabétique, diabète induit par des collyres, a subi une greffe de
cornée.
Les points sont toujours les mêmes avec en plus le 3Rte et le 2R qui sont ajoutés,
tous connectés au 36E.
Stimulation régulière, à certains moments, le patient a du mal à supporter la
stimulation sur le 2R
Bilan énergétique.
Avant la stimulation, les pouls de la Rte et du Rein sont quasi inexistants, par contre,
pendant la stimulation les pouls, aussi bien dans les Yang que dans les Yin, sont
augmentés, je les considère comme " pleins".
EVA 1/10
Mr L doit faire l'autre côté et ce sera avec l'acupuncture le tout agrémenté d'un
" Génial votre truc ! "
Je suis très satisfait, j'avance tout doucement, mais j'avance. Et surtout, je
marque des points vers les différents chirurgiens qui sont étonnés, ne comprennent
pas, et sont un peu déboussolés, car ils n'ont pas cette philosophie dans leurs
approches, mais ne crions pas victoire car tout reste à faire et à convaincre.
Mari d'une collègue
Qui travaille avec moi et qui veut bien servir de cobaye !
2 molluscum à enlever et il se propose sans AL uniquement avec 2 aiguilles de
chaque côté.
L'essai est peu concluant malgré le courage de mon cobaye et je sens bien qu'il faut
rajouter des points généraux. Bravo pour le courage et le dévouement.
50
4 Avril 2016
Pose d'Essure chez une Hypno thérapeute.
Bilan énergétique
Pas de choses notables, personne en bonne santé et calme.
Les points choisis : [6Rte, 5F, point HM VEI MA, 36E] x2
Avec 2 points auriculaires, le point dit sympathique, et le point dit de l'utérus.
5F et VEI MA reliés à la même borne et 6Rte et 36E reliés à la même borne.
La patiente à peu ressenti de choses au niveau de l'appareil génital.
Le froid du désinfectant a été perçu comme de la fraîcheur (pas désagréable).
L’intromission du spéculum a été devinée plutôt que ressentie.
AL du col de l’utérus pas ressentie de même que la pose de l’ hystéroscope.
La pose du premier côté s'est faite sans problème, la patiente a ressenti une traction
sans pour autant avoir mal, par contre le médecin n'a pas pu poser le 2ème dispositif
malgré avoir fortement poussé sans aucune douleur chez la patiente.
Cette analgésie a été de bonne qualité, seuls les points corporels ont été stimulés,
les points auriculaires ont juste été piqués.
Finalement, une cœlioscopie a été pratiquée pour terminer la stérilisation.
Ce n'est pourtant pas un échec, la patiente est contente de la prise en charge et n'a
pas nécessité d'analgésiques en post opératoire.
Avant et pendant l'intervention ses pouls étaient : comme les vagues de l'océan
par temps calme !
Hypnose
L'hypnose est une aide précieuse dans ma démarche d'analgésie, par
acupuncture. En effet, l'anxiété pré et per opératoire est une réalité qu'il ne faut pas
négliger.
Les patients sont parfois beaucoup plus anxieux, sachant qu'ils doivent subir
une petite intervention par anesthésie locale plutôt que pour une anesthésie
générale.
En effet, notre société occidentale est tributaire de nos émotions.
Dans notre façon de soigner, nous sommes beaucoup plus touchés par le
côté émotionnel que la société asiatique, qui elle, est beaucoup plus pragmatique.
Notre façon de soigner est donc complètement impactée par le côté
émotionnel de nos patients.
Certains gestes sont tout à fait acceptés en Chine et complètement refusés,
voire inadaptés en France.
De plus en plus de sujets ne veulent rien voir, rien sentir, ne rien faire, et être
presque à l'hôtel, ce qui est un peu paradoxal dans la réduction des coûts de la santé
publique.
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Par la façon de prendre en charge les patients dans leur globalité, par sa
personnalisation et parce qu'elle donne une analgésie supplémentaire, et en
permettant d'oublier le geste opératoire, l'hypnose se révèle une aide précieuse dans
la réalisation pouvoir réaliser une analgésie par acupuncture.
À fin de pouvoir réaliser ce mémoire, j'ai quelque peu laissé de côté l'hypnose
afin de bien voir les limites entre les pouvoirs de l'acupuncture et ceux de l'hypnose.
Elle n'enlève rien à l'acupuncture, bien au contraire, elle permet d'accepter la
stimulation des aiguilles beaucoup plus facilement car cette stimulation est loin d'être
agréable.
De plus, par son action, elle apporte une analgésie supplémentaire qui semble
assez profonde avec des caractéristiques différentes de l'analgésie par acupuncture
pourquoi donc s'en priver !
Il faut donc s'en servir sans retenue, avec ou sans acupuncture de toute
façon.
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CONCLUSION
Une affirmation : ça marche !
Ce choix d'utiliser le trajet des branches profondes et parce que tel ou tel
méridien s'occupe d'une partie du corps, est une bonne première approche.
Elle se révèle efficace pour la chirurgie des extrémités ou des membres, en
tout cas, là où il y a une incision avec une " brèche énergétique" au niveau du corps.
Peut-on parler pour autant d'anesthésie ? Non, plutôt d'analgésie, encore que
quelquefois, nous n'en sommes pas très loin.
J'espère améliorer par l'apprentissage des succès et des erreurs que je ne
vais pas manquer de connaître.
Toutefois, sur certains actes et examens, cette théorie n'est plus très valable.
Je pense bien sûr aux coloscopies, où mes résultats sont pour le moment décevants,
non pas parce que l'analgésie par acupuncture ne marche pas, mais parce qu'a
priori, je n'ai pas la bonne démarche, la bonne vision du phénomène, la bonne
analyse, et donc le bon traitement.
La coloscopie est un examen très particulier que je dois repenser en termes
d'énergie pour pouvoir améliorer la prise en charge.
Même si les tractions, les étirements, les pressions sont des phénomènes qui
sont toujours ressentis et plus difficiles à supprimer même en anesthésie classique.
Par contre, franc succès pour l'ongle incarné qui est une petite intervention
très douloureuse, et qui grâce à l'acupuncture, devient banale.
Cette différence de résultats réside dans la caractéristique du stimuli
douloureux et que l'analyse qui doit être faite ne peut être que différente du choix des
branches profondes.
Je vois bien qu'en " petit ouvrier » en acupuncture, je suis loin du compte, le
chemin va être long. Je commence tout juste à faire un bilan énergétique dans mes
dernières interventions.
Plusieurs pistes s'offrent à moi que je n'ai pas ou peu exploré.
Les points auriculaires d'abord
Pour des raisons de sujet de mémoire, je ne les ai pas privilégiés car ils ne
sont pas enseignés chez Imhotep. Mais il va falloir les intégrer dans ma démarche et
mes recherches. Peut-être vont-ils ils être une solution dans l'analgésie des
coloscopies ?
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Les Kan et Che
Encore un sujet à traiter, peut être un mémoire à eux seuls.
Actuellement je ne suis pas prêt à les utiliser. Je crois qu'il me faut progresser
dans le choix et l'analyse des points pour pouvoir les intégrer dans ma démarche.
De plus, si je commence à parler des points d'ouverture, je crois que l'on va
me cataloguer comme fou (ce que je suis déjà pour avoir voulu faire cette formation
en acupuncture).
Je m'aperçois, bien que je ne sois qu'au début de cette histoire, que ce sujet
de mémoire sur l’acupuncture et l’anesthésie se déroulera sur plusieurs années.
Reste une difficulté majeure à tout ce projet, c'est l'inertie de l'hôpital.
Pour pouvoir pratiquer quelques actes, il me faut revenir sur mes congés. Il
est impossible de réaliser quoi que ce soit lorsque je suis dans une configuration
IADE dans la journée, le programme opératoire passe avant tout.
La solution serait d'avoir un poste à temps partiel au début, reste à convaincre
la hiérarchie.
Il me reste peut-être 6 ans à travailler dans cet hôpital, et je ne sais pas si mes
reins auront l'énergie pour continuer à ce rythme.
" Le sage n'est pas là, là où il ne doit pas être"
C'est bien la question que je me pose depuis quelque temps maintenant, car
mon milieu professionnel habituel devient difficile à supporter en tant que IADE … .
Non, je rectifie, en tant qu'acupuncteur traditionnel ! En effet, du fait de mon
apprentissage en acupuncture, je mesure la difficulté d’apporter une autre façon de
soigner, une autre philosophie, et c’est ce grand écart et l'usure du temps et de mon
énergie sont difficiles à supporter.
Pourtant, les possibilités de travailler en acupuncture dans un centre
hospitalier sont immenses.
Soins palliatifs, soins post opératoires, services de médecine, et même le
service d'urgences.
En attendant, je vais réchauffer Ming men pour retrouver de l'énergie dans ce
long apprentissage de l'acupuncture.
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Voici une petite phrase qui résume bien ma situation :
« Toute doctrine traverse trois états.
On l'attaque d'abord en la déclarant absurde ; puis on admet
qu'elle est vraie, évidente, mais insignifiante.
On reconnaît enfin sa véritable importance, et ses adversaires
revendiquent l'honneur de l'avoir découverte. »
W .JAMES
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