MYCOSES SUPERFICIELLES 1

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Mycoses SUPERFICIELLES 1Dr. Fred. Kechia

Objectifs: -Avoir une Connaissances générales et -Savoir quoi faire, face à certaines situations cliniques les mycoses à envisager, leur agents pathogènes potentiels et la démarche diagnostique

PLAN

• Introduction (Rappels)• Dermatophytoses• Pityriasis versicolor• Candidoses• Conclusion • Référence

Introduction• Rappel:

– Les mycoses sont des maladies provoquées par des champignons microscopiques appelées micromycètes, susceptibles de vivre en parasites chez l’Homme.

– Les mycoses superficielles sont celles qui affectent la peau, les ongles et les cheveux.

Introduction• Les dermtophytoses ( ou dermatophyties ou

dermatomycoses) sont des affections mycosiques de la peau ou des phanères, dues à des champignons microscopiques filamenteux: les dermatophytes.

• Le pityriasis versicolor est une mycose superficielle, liée à la prolifération sur la peau d'un champignon commensal du genre Malassezia. Il se traduit par des taches de couleur sur le tronc, le cou et les membres supérieurs.

• Candidoses superficielles …….

Dermatophytoses

• Les dermatophytoses sont des mycoses cosmopolites superficielles dues aux dermatophytes, champignons microscopiques parasites de l’épiderme, des phanères et très exceptionnellement des tissus profonds.

• Les dermatophytes sont des champignons filamenteux se répartissant en 3 genres : – Epidermophyton,– Microsporum et– Trichophyton .

DermatophytosesAgents pathogènes

• Ces champignons sont kératinophiles.• Ils ont une prédilection pour la kératine de la

couche cornée de la peau, des poils ( Microsporum, Trichophyton), des cheveux (Microsporum, Trichophyton)et des ongles (Trichophyton) chez l'être humain;

• Ils attaquent aussi la peau, les poils et les griffes chez l'animal ( chat, chien, chevaux, bovins…).

DermatophytosesAgents pathogènes Principales espèces de Dermatophytes

Genre Espèce Habitat préférentiel

Microsporium M. audouinii var. langeronii Anthropophile

M. canis Zoophiles

M. persicolor

M. praecox

M. gypseum Tellurique

Trichophyton T. tonsurans Anthropophiles

T. violaceum

T. soudanense

T. rubrum

T. schoenleinii

T. erinacei Zoophiles

T. gallinae

T. verrucosum

T. terrestre Tellurique

T. mentagrophytes Anthropophile (var. interdigitale), Zoophiles et Tellurique

Epidermophyton E. flocosum Anthropophile

DermatophytosesModes de contamination

• Les dermatophytes sont répartis en trois groupes– Les espèces anthropophiles ont une transmission

• directe par contact interhumain, • indirecte via le linge, les vêtements, les peignes, les

brosses • par l’intermédiaire de sols souillés par des squames

issues de la peau parasitée.Les spores contaminants peuvent vivre des mois dans le

milieu extérieur

DermatophytosesModes de contamination

– Les espèces zoophiles sont transmises par contact direct avec l’animal contaminé ( caresses) ou ses poils parasités.

L’animal peut être porteur ou non de lésions apparentes

– Les espèces géophiles retrouvés dans le sol, affectent rarement l’Homme , suite à un contact d’une peau fragilisée ( macération, plaie…)

DermatophytosesFacteurs favorisants • Le dermatophyte pénètre dans l’épiderme à la faveur

d’une lésions cutanée parfois minime.

• Les facteurs favorisants les dermatophytoses sont:– La chaleur, – L’humidité, – La macération, – Les microtraumatismes, – Les facteurs hormonaux (guérison à la puberté de la plupart

des teignes), – Les facteurs immunologiques.

DermatophytosesAspect clinique

Formation des lésions Elle dépend du site d’infection : Epiderme : pénétration par une microlésion

puis évolution de façon centrifuge. Ongle : pénétration par le bord libre puis

évolution vers la matrice. Cheveu ou poil :pénétration par l’ostium puis

évolution vers le bulbe. La prolifération dans le phanère varie suivant les espèces.

DermatophytosesAspect clinique

Les Epidermophyties de la peau glabre Lésions des plis (intertrigos)

– Agents responsables : T. rubrum, T. mentagrophytes var. interdigitale, E. floccosum.

– Grands plis : pli inguinal, chez l’homme le plus souvent, lésion prurigineuse. Pli axillaire…

– Petits plis : au niveau de la macération des espaces interdigitaux des pieds surtout (pied d’athlète). Très fréquente chez l’adulte, peu prurigineux. Rechercher un onyxis associé.

Eczéma marginé de Hebra ou intertrigo des grands plis

Intertrigo axillaire à Epidermophyton floccosum

Intertrigo interdigito plantaire

DermatophytosesAspect cliniqueLes Epidermophyties de la peau glabre Lésions en dehors des plis « herpès circiné »

– Agents responsables : T. rubrum et E. floccosum ( contamination interhumaine); T. mentagrophytes, T. verrucosum, M. canis (contamination par les animaux)

– Début par une zone érythémateuse, ± prurigineuse– Lésion en disque bien limité avec une zone centrale

plus claire et une périphérie squameuse ou vésiculeuse.

– Lésions observées aussi bien chez les enfants que chez les adultes.

DermatophytosesAspect cliniqueLes Onyxis ou Onychomycoses

Plus fréquents aux pieds, la contamination est souvent due à un intertrigo négligé :

• Atteinte distale (bord libre de l’ongle) de l’ongle sans périonyxis : Progression de la lésion vers la matrice, puis prolifération dans le lit de l’ongle avec destruction de la tablette unguéale. Un aspect moins fréquent est l’attaque directe de la tablette unguéale (=leuconychies).

• Atteinte proximale (base de l’ongle) chez les ID : envahissement total et destruction de l’ongle.

Onyxis distal du gros orteil à Trichophyton rubrum

DermatophytosesAspect clinique

Lésions du cuir chevelu : Teignes On distingue

– Les teignes tondantes sèches, – Les teignes suppurées – Les teignes faviques ou favus

DermatophytosesAspect clinique

Teignes tondantes sèchesTeignes tondantes microsporiques

Teignes tondantes trichophytiques

Germe M. canis, M. langeronii T. violaceum, T. soudanense, T. tonsurans

Plaques d alopécie 4 à 7 cm, peu nombreuses, arrondies, squames grisâtres

Petites, nombreuses

Cheveux Cassés, courts, visibles cassé plus court, masqué par des squames

Fluorescence Intense, verte en lumière de Wood.

Absente en lumière de Wood.

Fluorescence verte (Wood’s Lamp) sur un chat porteur de M. canis

Teigne microsporique (endo-ectothrix ) du cuir chevelu à Microsporum

langeronii

Teigne trichophytique (endothrix ) du cuir chevelu

à Trichophyton soudanense

DermatophytosesAspect clinique

Les teignes suppurées et les teignes faviques Teignes suppurées (kérions) Teignes faviques (favus)

Germe T. mentagrophytes, T. verrucosum, M. gypseum

T. schoenleinii

Manifestation s Folliculite inflammatoire, chute du poil ou cheveu, adénopathie, fièvre possible.

Godet favique jaune soufre, friable, fétide à la base du poil; expulsion du bulbe du cheveu; alopécie définitive

Fluorescence Absente en lumière de Wood. Verdâtre en lumière de Wood

Autres

/ Aucune tendance à guérir à la puberté, favorisée par le manque d’hygiène

Teigne inflammatoire (Kérion) du cuir chevelu à Trichophyton

verrucosum Favus

DermatophytosesAspect clinique

Dermatophytides = mycétides • Réactions allergiques à distance du foyer réel.

Le foyer est à rechercher avant tout traitement (onyxis, intertrigo). L'aspect est celui d'une dyshidrose, mais peut aussi ressembler à un herpès circiné.

DermatophytosesAspect clinique

Dermatophyties profondes chez les immunodéprimés :

• Formation de nodules et d’abcès dans le derme (pratiquer une biopsie pour le diagnostic).

• Atteintes systémiques (foie, rate, poumon, os, système nerveux).

DermatophytosesDiagnostic biologique

• Prélèvement de la zone active des lésions à distance de tout traitement antifongique: – Ecouvillonnage pour un kérion contenant du pus – Grattage des squames– Prélèvement de l’ongle à la limite de l’ongle sain– Arrachement de cheveu ou poil parasité à l’orifice

du follicule pileux à l’aide d’une pince.• Différenciation des teignes par la lumière de

Wood (qui oriente aussi le prélèvement ).

DermatophytosesDiagnostic biologiqueExamen direct• Technique indispensable pour mettre en évidence le

Dermatophyte sous un « état parasitaire », apporte en quelques minutes la preuve formelle de la dermatophytose.

• Un examen microscopique minutieux de la morphologie des éléments fongiques dans les produits biologiques – permet de préciser le(s) type(s) de Champignon(s) impliqué(s)– oriente ainsi son (leur) identification ultérieure par culture– de plus, la constatation de la coexistence de plusieurs types de

mycélium permet la détection de fréquentes associations.

DermatophytosesDiagnostic biologique

Examen direct : deux modalités• Examen direct « à frais », facilité par l’utilisation

d’éclaircissants ( potasse à 10, 20, 30, ou 40%,)• Examen direct après coloration

– Le bleu coton est couramment utilisé – La technique de Hotchkiss-MacManus (HMM) est indiquée

pour mettre en évidence les filaments des Dermatophytes dans les squames, les fragments d’ongle et la matière sous-unguéale.

• Les résultats devront être corrélés à ceux de la culture.

DermatophytoseExamen direct : filaments mycéliens septés, réguliers

Examen direct squames cutanées avec arthrospores (haut) Parasitisme pilaire de type ecto-endothrix (gauche) et endothrix

(droite)

DermatophytosesDiagnostic biologique

Culture : isolementL’ensemencement se fait de façon stérile sur:

• Le milieu de Sabouraud simple ou le milieu de Sabouraud –Chloramphénicol ± Actidione.

• Le milieu de Brain Heart Agar permet l’isolement des dermatophytes exigeants.

• Les milieux ainsi ensemencés sont conservés à 27° C au moins trois semaines avant que les cultures soient considérées comme négatives.

DermatophytosesDiagnostic biologique• Les milieux d’identification des Dermatophytes utilisés

en pratique courante sont :– le milieu PCB; « Pomme de terre-Carotte -Bile»,– le milieu Lactritmel de Borelli,– la gélose au malt,– la gélose au Maïs ou corn meal agar.

• Il faut observer– le délai d’apparitions des colonies, leurs vitesses de

croissance, leurs formes, consistances, couleurs– les spores, leur taille, leur morphologie, la façon dont elles

sont rattachées aux filaments

DermatophytosesDiagnostic biologique

Culture: isolement• En cas de positivité, se développeront en une

à trois semaines (parfois plus) des colonies dont la forme, la consistance et la couleur, variables, seront des critères macroscopiques d’identification des Dermatophytes.

• La négativité des cultures n’infirme pas le diagnostic ( surtout quand l'examen direct est positif).

DermatophytosesDiagnostic biologique

Epidermophyton foccosum: culture sur milieu de Sabouraud à gauche et milieu de malt à droite

DermatophytosesDiagnostic biologique

Microsprium canis: culture sur milieu de Sabouraud

DermatophytosesDiagnostic biologique

Culture sur Sabouraud de gauche à droite: T. mentagrophytes, T. soudanense, T. violaceum

Culture : colonies de Trichophyton rubrum

DermatophytosesDiagnostic biologique

Culture : identification• Un fragment de la colonie est prélevé et examiné

entre lame et lamelle.• Le milieu de Sabouraud favorise la croissance du

mycélium des Dermatophytes, mais non leur sporulation.

• Il est donc nécessaire de repiquer les colonies sur des milieux d'identification qui stimuleront la fructification des organes sporigènes et des spores.

DermatophytosesDiagnostic biologique• Les milieux d’identification des Dermatophytes utilisés

en pratique courante sont :– le milieu PCB; « Pomme de terre-Carotte -Bile»,– le milieu Lactritmel de Borelli,– la gélose au malt,– la gélose au Maïs ou corn meal agar.

• Il faut observer– le délai d’apparitions des colonies, leurs vitesses de

croissance, leurs formes, consistances, couleurs– les spores, leur taille, leur morphologie, la façon dont elles

sont rattachées aux filaments

Aspects microscopiques: Trichophyton mentagrophytes (en haut),Microsporium canis (à gauche) et Epidermophyton

floccosum (à droite)

Macroaleuriospores de Microsporum canis (gauche) et de Trichophyton mentagrophytes (droite)

DermatophytosesTraitement préventif

La prophylaxie est basée sur: • La maitrise de la source de contamination , • La reprise rapide du traitement en cas de

récidives,• Le respect des mesures d’hygiène corporelle

DermatophytosesTraitement médicamenteux

• Le traitement doit être local dans tous les cas, associé à un volet général et prolongé en cas d'atteinte des phanères ( cheveux, ongles).

• Le traitement de premier intention: griséofulvine

• Les principales:– la terbinafine (LAMISIL) – les dérivés azolés (fluconazol , itraconazol…)– Le cyclopirox (MYCOSTER)

DermatophytosesAutres mesures thérapeutiques

Un traitement anti-inflammatoire et anti-infectieux peut être envisagé en présence de teignes inflammatoires

Pityriasis versicolor

Pityriasis versicolorAgent pathogène• Malassezia furfur est une levure connue de

longue date en pathologie humaine, responsable du Pityriasis versicolor.

• Par la suite, elle a été appelée Pityrosporum orbiculare et différenciée de Pityrosporum ovale, isolée dans la dermite séborrhéique.

• Actuellement, on distingue plusieurs espèces impliquées en pathologie humaine : M. furfur, M. sympodialis, M. globosa, M. restricta, M. obtusa.

• Ce sont des levures lipophiles et kératinophiles

Pityriasis versicolorFacteurs favorisantsLevures commensales de la peau, les Malassezia

prolifèrent sous l'influence de différents facteurs :• Peau grasse (teneur importante en triglycérides et

acides gras libres) ou application de corps gras sur la peau (huiles solaires).

• Chaleur, humidité (fréquence des Pityriasis versicolor dans les régions tropicales et sub-tropicales).

• Grossesse.• Hypercorticisme.• Immunodépression.

Pityriasis versicolorAspect clinique

• C'est une dermatose fréquente. Elle siège sur le thorax, le cou mais peut s‘étendre à tout le corps (sauf paumes et plantes).

• Il s'agit de macules de couleur chamois, finement squameuses, qui s‘étendent de façon centrifuge

• Le prurit est inconstant. Une forme achromiante existe, à différencier du vitiligo ou d'une sclérodermie.

• la forme classique en climat tempéré se manifeste par des éléments légèrement squameux qui occupent le tronc et la racine des membres, respectant le visage et les extrémités. Ces lésions sont arrondies de couleur jaune clair à rouge brun.

Pityriasis versicolor

• Chez les noirs, la sémiologie du pityriasis versicolor est modifiée par le pigment mélanique et par le climat ; les éléments sont grisâtres comme toutes les desquamations sur peau noire ; le visage n’est pas épargné .

Pityriasis versicolorhyperchromiant

Pityriasis versicolorhyperchromiant

• Le pityriasis interverti ou achromiant survient après exposition au soleil. Il est dû à la sécrétion par le parasite d’acide azélaïque, ce produit inhibe et tue les mélanocytes. En Afrique, en raison du soleil, les formes achromiantes sont très fréquentes (Photo 28). Ces achromies associées à l’atteinte du visage simulent la lèpre inquiétante pour le malade

Pityriasis versicolorDiagnostic biologiqueLUMIÈRE DE WOOD• L'examen en lumière de Wood montre une fluorescence

jaunâtre.PRÉLÈVEMENT• Le grattage des lésions au vaccinostyle ou a la curette

ramène des squames qui sont ensuite examinées entre lame et lamelle dans un produit éclaircissant

• Le prélèvement du Pityriasis versicolor peut se faire aussi avec du scotch transparent (Scotch Test) est ensuite collé sur une lame, dans une goutte d‘éclaircissant

Prélèvement du Pityriasis versicolor par grattage des lésions: leur surface pèle finement lorsqu'on la

gratte.

Pityriasis versicolorDiagnostic biologique

EXAMEN DIRECT• Il peut se faire dans une solution de potasse,

mais il est plus net avec une solution de noir chlorazole ou de fluorochrome.

• On observe des grappes de levures rondes a paroi épaisse (2 a 6 μm de diamètre), associées a des filaments courts.

Examen direct d'un Scotch test positif

Pityriasis versicolorDiagnostic biologiqueCULTURE• Elle est rarement réalisée en pratique courante.• Elle peut se faire sur milieu de Sabouraud additionné

d'huile d'olive, ou sur milieu de Dixon (spécifique des Malassezia).

• La morphologie microscopique, l‘étude de la pousse a 40°C, l'assimilation du cremophore et des tweens permettent de différencier l'espèce.

• En pratique, diverses études montrent que les infections à Malassezia sont dues à la prolifération concomitante de plusieurs espèces d'où des difficultés d'identification.

Pityriasis versicolor Traitement

• Le Pityriasis versicolor se traite par une application de kétoconazole en topique (Kétoderm gel moussant a 2 %), avec 2e application recommandée 1 semaine après.

• Dans les lésions très extensives, un traitement per os de 10 j. par kétoconazole comprimés (Nizoral) peut être prescrit (après vérification des fonctions hépatiques).

Conclusion

• Les affections mycosiques de la peau, posent un préjudice esthétique aux patients.

• Elle peuvent dans certains cas revêtir des formes plus ou moins sévère, avec répercussion sur la qualité de vie des patients.

• Le prélèvement mycologique avec examen direct et culture est de règle avant la mise en œuvre du traitement.

• Le traitement doit être local dans tous les cas, associé à un volet général si nécessaire.

References

• Diagnostic de laboratoire en mycologie, MALOINE S.A. 17e

édition, 1987

• Parasitoses et mycoses des regions tempérées et

tropicales,ELSEVIER MASSON S.A.S.,2007

• Les Mycoses humaines: Demarche diagnostique. Renée

Grillot, Editions scientifiques et Médicales Elsevier, Paris

1996

• ANOFEL, 3e édition, 2007

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