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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
MÉMOIRE PRÉSENTÉ À
L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES
COMME EXIGENCE PARTIELLE
DE LA MAÎfRISE EN BIOPHYSIQUE
PAR
NADINE MAYarIE
EXPRESSION ET LOCALISATION DU GÈNE HOMÉOTIQUE
. 'J'
PAX-6 AU COURS DU DÉVELOPPEMENT EMBRYONNAIRE DE L'ENCÉPHALE
DE POULET
MAI 1998
Université du Québec à Trois-Rivières
Service de la bibliothèque
Avertissement
L’auteur de ce mémoire ou de cette thèse a autorisé l’Université du Québec à Trois-Rivières à diffuser, à des fins non lucratives, une copie de son mémoire ou de sa thèse.
Cette diffusion n’entraîne pas une renonciation de la part de l’auteur à ses droits de propriété intellectuelle, incluant le droit d’auteur, sur ce mémoire ou cette thèse. Notamment, la reproduction ou la publication de la totalité ou d’une partie importante de ce mémoire ou de cette thèse requiert son autorisation.
11
. , ' . . '
«Celui qui a une raison de vivre peut affronter presque tout.»
Nietzsche
, .. '
iii
RÉsUMÉ
OrigineHement identifié dans un segment de la drosophile, le Paired box constitue une
séquence d· ADN de 384 paires de bases. Cette séquence s'est grandement conservée au
cours de 1· évolution. Le Pairedbox code pour une protéine ayant dans sa partie amino
terminale un domaine de 128 acides aminés qui représenterait un nouveau modèle de
structure protéique se liant à l'ADN. Jusqu ·à maintenant, neuf gènes dans la famille des
Paired box ont été isolés. L'étude présente porte plus particulièrement sur le gène Pax-6
représentant la sixième classe de la famille des Paired box. Le gène Pax-6 code pour une
protéine composée d'un Paired domain et d'un homéodomaine. Des techniques de la
biologie moléculaire ont permis soit de quantifier l 'expression du gène au cours du
développement de l' encéphale de poulet par le transfert de type Northem, ou encore de
localiser 1· expression du gène sur des coupes histologiques d 'un cerveau de poulet âgé de 15
jours embryonnaires par la technique de l·hybridation in situ. En premier lieu, les résultats
obtenus par la technique de Northem blot ont démontré la présence du gène Pax-6 tout au
long du développement de rencéphale lui suggérant un rôle clef dans rontogenèse. En
second lieu, les résultats obtenus par la technique de l 'hybridation in situ ont permis
l·identification des structures exprimant le gène Pax-6 dans rencéphale, notamment au
niveau du télencéphale, diencéphale, mésencéphale et rhombencéphale. À l' aide de ces
résultats, nous avons pu dans un premier temps, comparer 1· expression du gène Pax-6 avec
ce qui déjà été publié chez la souris. Nous en concluons que pour la majorité des structures
iv
encéphaliques, le gène Pax-6 est effectivement conservé entre ces deux espèces. Dans un
deuxième temps, nous avons constaté l'implication de certaines structures encéphaliques
exprimant le gène Pax-6 avec les voies de projections visuelles chez l'Oiseau.
, .
v
" ... '
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer sincèrement toute ma reconnaissance envers mes codirecteurs
de maîtrise, Madame Maria-Grazia Martinoli, Ph.D. et Monsieur Dom Miceli, Ph.D.. Je
tiens à remercier le Professeur Maria-Grazia Martinoli pour son dévouement, ainsi que pour
ses remarques et ses directives stimulantes. Je tiens également à remercier le Professeur
Dom Miceli pour ses judicieux conseils et son expertise. Tout deux m'ont permis de
développer les attitudes et les comportements nécessaires à l'élaboration de mon travail.
Je remercie également mes collègues de travail Sylvie Gélinas et Jo~l Rousseau
pour les merveilleuses échanges que nous avons partagées ensembles. Enfm il est important
pour moi de souligner l'appui et les encouragements de ma famille, de mon copain Rock, de
tous mes amis et de mes colocataires de la rue Bourjoly.
TABLE DES MATIÈRES
. n . . '
RÉSUMÉ ........ ................................................................................................................. .iü
RE~RCIE~NTS ........................................................................................ ................ v
LISlE DES FIGURES ..................................................................................................... .ix
LISlE DES ABRÉVIATIONS (A) ................................................................. .. ................. x
LISlE DES ABRÉVIATIONS (B) .................................................................................... xiü
INTRODUCTION ....................................................................................................... ...... 1
CHAPITRE 1: LES GÈNES "P AIRED BOX ...................................................................... 3
1. Les gènes homéotiques .............................................................................................. 3
2. Rôles fonctionnels des membres de la famille des gènes Pax .................................... .4
2.1 Rôles principaux des gènes Pax durant le développement .............................. : ... 9
2.1.1 Les gènes Pax dans l'organogenèse ........................................................... 9
VI
2.1.2 Modèle animal: les souris mutantes ........................................................... 10
2.1.3 Pathologies liées à l'expression des gènes Pax chez l'être humain ............. 10
2.2 Les gènes Pax dans la différenciation cellulaire ................................................... 1 1
2.3 Les gènes Pax dans la prolifération cellulaire et l'oncogenèse .............................. 12
3. PAX-6: spécificité et structure .................................................................................... 12
3.1 Le Paired domain ........................................................................................ .. ...... 13
3.1.1 Le domaine N-terminal PAl ...................................................................... 18
vii
3.1.2 Le domaine C-terminal RED ..................................................................... 19
3.2 L 'homéodomaine ........................................................................................... :;·; ' .. 20
4. Comparaison de l'expression de Pax-6 pour différentes espèces au cours de l'évolution .22
4.1 Pax-6 dans l'évolution du système nerveux .......................................................... 24
4.2 Pax-6 dans l'évolution de l'oeil ............................................................................ 24
4.3 Conservation de la molécule dans la phylogenèse ....................... ......................... 27
5. Expression comparée de Pax-6 au cours du développement embryonnaire précoce. 28
5.1 Expression de Pax-6 dans l'encéphale ................................................................. 29
5.1.1 Prosencéphale ............................................................................................ 30
5.1.2 Mésencéphale ........................................................................................... 3 1
5.1.3 Rhombencéphale ...................................................................................... 31
5.1.4 Moelle épinière ......................................................................................... 32
5.2 Régulation de l'expression de Pax-6 dans le système nerveux centraL ................ 34
5.3 L·oei1. ................................................................................................................. 34
5.3.1 Régulation de l'expression de Pax-6 dans l'oeil ......................................... 35
5.4 Hypothèse et objectif du projet de recherche ....................................................... 36
CHAPITRE 2: MATÉRIELS ET MÉTHODES EXPÉRIMENTALES .................................. 37
, . , 2.1 Matériels ............................................................................................................. 37
2.2 Embryons ........................................................................................................... 38
2.2.1 Extraction de l'ARN ................................................................................... 38
2.2.2 Préparation des coupes histologiques ........................................................ 39
2.3 Sonde Pax-6 chez le poulet ................................................................................. 39
2.3.1 Amplification et purification de la sonde ................................................... 41
viii
2.3.2 Synthèse et marquage des sondes ARN .................................................... .41
2.4 Northern blot ................................................................................................. ; ... :: .42
2.5 Hybridation in situ .............................................................................................. 44
CHAPITRE 3: RÉSULTATS ............................................................................................... 46
3.1 Analyse du niveau de l'ARNm Pax-6 par transfert de type Northem ............ 46
3.2 Localisation de l'ARNm Pax-6 par la technique de l'hybridation in situ ............ .49
3.2.1 Télencéphale ............................................................................................. 49
3.2.2 Diencéphale .............................................................................................. 50
3.2.3 Tronc cérébral: mésencéphale ................................................................... 50
3.2.4 Tronc cérébral: pont ................................................................................. 51
3.2.5 Cervelet ..................................................................................................... 52
CHAPITRE 4: DISCUSSION .............................................................................................. 5 7
4.1 Fonctions possibles et déroulement dans le temps de l'expression du gène Pax-6. 5 7
4.2 Description de l'expression du gène Pax-6 à un stade tardif chez le poulet
et comparaison de l'expression avec la souris ........................................................ 59
4.3 Parallèle entre les structures exprimant le gène Pax-6 et le système visuel aviaire. 65
CONCLUSION ................................................................................................................... 68
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................. 69
LISTE DES FIGURES
., . . . ,
Figure 1. Exemples de facteurs de transcription .................................................................. 5
Figure 2. Représentation schématique et classification des six classes des gènes Paired Box.8
IX
Figure 3. Comparaison des séquences du Paired domain et de l'homéodomaine du gène Pax-6 chez différentes espèces ..................................................................................... 14
Figure 4. Complexe Paired domaine-ADN et complexe homéodomaine dimère-ADN ........ 17
Figure 5. Représentation schématique de l'expression du gène Pax-6 chez la souris .......... 33
Figure 6. Vecteur pGEM 4 ................................................................................................. 40
Figure 7. Résultat des Northem blot ................................................................................... 48
Figure 8. Représentation schématique de l'expression du gène Pax-6 à travers différentes régions antéro-postérieurs de l'encéphale du poulet âgé de 15 jours embryonnaires ........................................................................... 53
Figure 9. Expression du gène Pax-6 au niveau de (a) tubercule olfactif; (b) diencéphale; (c) sous-divisions du système raphé dorsal ................................................................. 54
Figure 10. Expression du gène Pax-6 au niveau mésencéphalique ...................................... 55
Figure 11. Expression du gène Pax-6 au niveau rhombencéphalique ................................. 56
Figure 12. Projections des voies visuelles chez l'Oiseau ...................................................... 67
A
ADN
ARN
ARNm
BDNF
C
CSPD®
DAB
Dig
EUfA
ey
fig.
G
g
gsb
gsb-d
gsb-p
gsbn
h
LISTE DES ABRÉVIATIONS CAl
adénine
acide désoxyribonucléique
acide ribonucléique
acide ribonucléique messager
brain derived neurotrophic factor
cytosine
disodium 3-( 4-methoxyspiro{ 1 ,2-dioxetane-3,2' -(5' -chloro)
tricyclo[3.3. 1. 1 3.7] decan }-4-yl phenyl phosphate
diaminobenzidine
digoxigénine
acide éthylène diaminotétraacétique
eyeless
figure
guanine
accélération standard de la gravité (9,81 rn/s2)
gooseberry
gooseberry-distal
gooseberry-proximal
gooseberry neuro
heure
x
. n .. ,
xi
H202 Peroxyde d'hydrogène . '.~~
HCI Acide hydrochlorique
Hox homéo-box
HRP horse radish peroxydase
LB milieu Lenox broth
M mole par litre
Jl microlitre
mamm. mammifère
Jlg micro gramme
min. minute
ml millilitre
mM millimole par litre
Jlffi micromètre
Jln undulated
MOPS 3-[N-morpholino] propanesulfonic acid
NaCI Chlorure de sodium
NaOAc Acétate de sodium
ng nanogramme
NGF nerves growth factor
NMR nuclear magnetic resonance
NTE NaCI- Tris-HCI- EDTA
Pax Paired box
pb paire de bases
prd paired
SDS sodium lauryl sulfate
Sey Smalleye
Shh Sonic hedgehog
XlI
Sp Splotch . , '
SSC NaCI- citrate de Na ... '
T thymine
TE Tris-HCI- EDTA
]Nf Tris-HCI-NaCI-Tween®
toy twin of eyeless
Tris (tris[hydroxymethyl] arninornethane
r • ~ . ....
A
AnI
C
CbI
CbM
CDL
DBC
DLL
FLM
FRL
GLv
HA
Hb
HD ,' " "
HIS
Hp
HV
HY
ICf
Imc
LISTE DES ABRÉVIATIONS (Bl
NEUROANATONUOUES
archistriatum
n. annularis
cervelet
n. cerebellaris intemus
n. cerebellaris intennedius
aire corticoidea dorsolateralis
decussatio brachiorum con juncti vorum
n. dorsolateralis anterior thalami, pars lateralis
fasciculus longitudinalis medialis
fonnatio reticularis lateralis mesencephali
n. geniculatus lateralis, pars ventralis
hyperstriatum accessorium
n. habenularis
hyperstriatum dorsale
hyperstriatum intercalatus superior
hippocampe
hyperstriatum ventrale
hyperstriatum
n. intercalatus thalami
n. isthmi, pars magnocellularis
xiii
. J '
XIV
Ipc n. isthmi, pars parvocellularis . '.~'
L lingula
La n. laminaris
Le n. linearis caudalis
LHy n. lateralis hypothalami
LoC locus ceruleus
LS lemniscus spinalis
N neostriatum
n. nucleus
P paleostriatum
PL n. pontis lateralis
PM n. pontis medialis
PPC n. principalis precommissuralis
R n. raphe
RP réticulé pontique
Rpgc n. reticularis gigantocellularis
RPO n. reticularis pontis oralis
Rt n. rotundus
Rv n. raphé ventral
S septum
SAC stratum album centrale , . "
" ,"
SCI stratum cellulare intemum
SCv n. subceruleus ventralis
sac stratum griseum centrale
sap stratum griseum et fibrosum superficiale
SOp stratum opticum
TO tubercule olfactif
xv
TPc n. tegmenti pedunculo-pontinus, pars compacta .,' .• !
TrO tractus opticus
Tm n. et tractus descendens nervi trigemini
V ventriculus
VDL n. vestibularis dorsolateralis
VeL n.vestibularislateralis
ZpFLM zona péri FLM
r· ."
INTROPUCTION
Les mécanismes contrôlant le développement embryogénique d'espèces aussi
divergentes que la drosophile, la souris, le nématode et l'humain sont grandement conservés
au cours de l'évolution. Le développement des organismes multicellulaires est géré par un
programme génétique très précis. De récentes recherches ont prouvé que les gènes codés par
. diverses familles multigéniques jouant un rôle de facteur de transcription (fig. 1), partagent
des domaines très conservés dans l'évolution comme par exemple, l'homéodomaine (hélice
coude-hélice) (résumé dans Scott et coll., 1989), le paired-domain (Bopp et coll., 1986a, b;
PressIer et coll., 1988; résumé dans Kessel et Gruss, 1990; Peutsch et Gruss, 1991), le
POU domain (Herr et coll., 1988; résumé dans Rosenfeld, 1991), l'hélice-bouc1e-hélice
(Murre et coll., 1989), le domaine doigt de zinc (résumé dans Beato, 1989), l'agrafe de
leucine (Landschulz et coll., 1988) et le domaine fork head (Weigel and Jakle, 1990). ~
plus, il a été démontré que plusieurs de ces gènes ont une fonction essentielle durant le
développement des Vertébrés (Balling et coll., 1988, 1989; Chisaka et Capecchi, 1991; Cho
et coll., 1991; Harvey et Melton, 1988; Kessel et coll., 1990; McMahon et Bradley, 1990;
Ruiz i Altaba et Melton, 1989; Wright et coll., 1989). La conservation de la structure ainsi
que la fonction de ces gènes suggèrent que l'ensemble des Vertébrés partage un programme
génétique de développement commun, malgré les différentes sortes de migrations cellulaires
typiques de la gastrulation et de la neurulation (PressIer et Gruss, 1988; Kimmel, 1989).
Le gène faired bo~ (Pax) fait partie de ces gènes qui se sont grandement conservés au
cours de l'évolution (phylogenèse) et qui sont impliqués dans l'organisation du
2
développement embryonnaire (ontogenèse). Le travail qui suit, décrit l'expression du gène
Pax-6 au cours du développement de l'encéphale de poulet de même que son rôle dans
l'organisation spatiale du cerveau jusqu'à un jour post-éclosion. De plus, un second volet
porte sur la localisation encéphalique de l'expression du gène chez le poulet à un stade tardif,
soit âgé de 15 jours embryonnaires. De plus, nous comparons entre les différentes structures
de l'encéphale de poulet et de la souris l'expression du gène Pax-6 pour un même stade
donné. L'expression de Pax-6 a déjà été étudié chez la souris (Walther & Gross , 1991;
Püschel et coll. , 1992a; Stoykova & Gross, 1994 et Grindley et coll., 1995). Des techniques
de la génétique moléculaire sont les approches les plus appropriées nous permettant de décrire
le plus précisément possible l'expression de l ' homéogène Pax-6 au cours du développement
de l'encéphale embryonnaire du poulet.
Le prochain chapitre permet tout d 'abord d'élaborer en détail certains concepts
entourant les gènes homéotiques. Nous décrivons par la suite, les membres de la famille des
gènes Paired box en énumérant notamment leurs rôles au cours de l' organogenèse, du
développement, de la différenciation ainsi que la prolifération cellulaire. Cette étude présente
toutefois plus en profondeur la compréhension et les connaissances actuelles de l'homéogène
Pax-6.
3
CHAPITRE 1
LES GÈNES PA/RED BOX
1. Les ~ènes homéotiQues
Les gènes homéotiques (de «homeosis», signifiant: transfonnation d'un corps en un
autre) jouent un rôle de tout premier plan dans la morphogenèse de la drosophile; les gènes
les plus connus sont «antennapedia» et «ultrabithorax». Une mutation de ces gènes entraîne
de graves malfonnations au niveau du corps de la drosophile. En effet, ces gènes gouvernent
très minutieusement la façon dont les segments du corps de l'animal se développent et ces
gènes sont de plus agencés les uns en relation avec les autres. Ces gènes homéotiques sont
caractérisés par la présence d'une séquence appelée homéobox. Les homéobox sont des
motifs très conservés de 180 nucléotides codant pour un domaine protéique de 61 acides
aminés interagissant avec l'acide désoxyribonucléique (ADN) (motif hélice-tour-hélice).
L'analyse de ces gènes chez d'autres espèces démontre que bon nombre d'entre eux sont
réellement homologues aux gènes correspondant chez la drosophile.
4
Dans la présente étude, il sera question de la description détaillée d'un g~ne, nommé
Paired box répondant à la défmition de ce qu'est un gène homéobox. La spécificité de la
structure du gène Pax-6 sera décrite ultérieurement à la section 3 du chapitre 1.
2. RÔles fonctionnels des membres de la famille des gènes Pax
La famille des gènes Paired box code pour une séquence très conservée et découverte
originellement dans un segment de la drosophile nommée: "gene paired "(prd). Ses
homologues de séquences sont, gooseberry-distal (gsb-d) et gooseberry-proximal (gsb-p)
(Bopp et coll., 1986a, b ; Baumgartner et coll., 1987). Le paired box a été grandement
conservé au cours de l'évolution et il est présent chez plusieurs organismes très variés tels, le
crustacé nommé: poisson zèbre (Krauss et coll. , 1991a, b; PUschel et coll., 1992a, b), le
poulet (Goulding et coll., 1992), le nématode, la grenouille, la tortue et l'humain (Dressler et
coll., 1988; Burri et coll., 1989). Le Paired box code pour une protéine ayant dans sa partie
amino-tenninale un domaine de 128 acides aminés qui représenterait un nouveau modèle de
structure protéique se liant à l'ADN (Treisman et coll., 1991; Chalepakis et coll., 1991;
Goulding et coll., 1991) et fonctionnant comme un facteur de transcription. Les facteurs de
transcription possèdent des sites de fixation sur l'ADN de nature variée (1 'homéodomaine, le
domaine doigt à zinc, le paired-domain, le POU domain, l'hélice-boucle-hélice, l'agrafe de
leucine et le domaine fork head) (voir fig. 1) et influencent sa transcription.
NH2
NH2
(a) Homéodomaine (hélice-coude-hélice)
( c) Agraphe de leucine
fi' J><t .
(b) Doigt à zinc du type C2H2
HOCC COOH
(d) Hélice-boucle-hélice
5
Figure 1. Exemples de facteurs de transcription. (A) L'homéodomaine est fonné de trois
hélices Cl. L'hélice 3 est l'hélice de reconnaissance et établie les contacts avec
l'ADN. (B) Doigt à zinc. Sur la partie gauche de figure, se trouve un doigt à zinc
fonné de deux cystéines (C) et deux histidines (H) coordonnées par un atome de
zinc. Les autres acides aminés conservés dans cette structure sont indiqués:
6
CF: phénylalanine; L: leucine; Y: tyrosine). La figure de gauche r~présente la
structure protéique. (C) Agraphe de leucine. Les protéines de l' agraphe de leucine
agissent sous forme de dimère comprenant deux sous-unités. À l'extrémité C
terminale de la protéine se trouve une région contenant des leucines. Du côté
amino-terminal des leucines, la région est riche en acides aminés chargés
positivement et constituerait le site de liaison avec l'ADN. (0) L'hélice-boucle
hélice est formée de deux hélices associées par une boucle et une troisième hélice
qui est riche en acides aminés chargés positivement est responsable de la fixation
de la protéine à l'ADN. (modifié de: ADN Recombinant p. 164)
7
Basé sur l 'homologie de la séquence de gsb-d du paired box de la drosophile, neuf
membres de la famille multigénique de Pax ont été isolés jusqu'à maintenant chez la souris
(Pax-l àPax-9) et chez l'humain (PAX-I à PAX-9) (Walther et coll., 1991; Wallin et coll.,
1993; Stapleton et coll., 1993). Les gènes Paired box sont de plus regroupés en six
différentes classes (fig. 2) dépendent s'ils possèdent ou non, outre le paired domain
obligatoire, soit l'homéodomaine complet ou en partie, soit l'octapeptide conservé, ou encore
une classe spécifique d'acides aminés. Les classes regroupent également les gènes qui
partagent ou non une structure similaired'intron-exon (Walther et coll., 1991).
Contrairement à l'homéobox Hox contrôlant aussi le développement, les gènes Pax ne
sont pas organisés en amas (Pilz et coll., 1993; Stapleton et coll. , 1993). Chez la souris par
exemple, les gènes Pax sont localisés sur cinq chromosomes différents; chacun sur un locus
séparé (Walther et coll .. 1991), de même que chez l'humain où chaque gène PAX sont
entièrement localisés sur différents chromosomes. Or, le fait que les gènes Pax ne sont pas
regroupés entre eux suggère inversement à l 'homéobox qu'ils puissent être exprimés seuls et
non obligatoirement ensemble.
8
Classes des gènes Pax
Paired dOIll ain <XtapepCide Hora éodom aine souris drosophile
Classe 1 -4 1- +- Pax·1,-t PoJt"*O
Classe II -4 1- ..0- -c:c:J- Pax·3.-7 Ptf1._., Classe III -t: ~ ..0- ..a- Pu-2.-5. ~
Classe IV -4 J.- -ct::::l- Pa,, ·
Classe V -4 ~ POJtMUtO
--. Classe VI -« ~ .-e::::J- PIX-8 .,.. *'1
Figure 2. Représentation schématique et classification des six classes des gènes Paired box
connues chez la souris et la drosophile. (Modifié de Callaerts et coll., 1997)
9
2.1 Rôles principaux des ~ènes Pax durant le développement
Les gènes Pax jouent un rôle clé dans la formation et le développement de différents
organes. Et, c'est par la création de souris mutantes que les scientifiques ont pu déterminer
les véritables rôles de ces gènes dans le développement
2.1.1 Les ~ènes Pax dans 1'0r~ano~enèse
À l'exception de Pax-l et Pax-9, les gènes Paired box jouent un rôle clé dans Je
développement du système nerveux. La présence de transcrits des gènes Pax tôt dans le
développement, justifie une fonction dans la formation de plusieurs organes. Par exemple,
Pax-l est exprimé dans le thymus, Pax-2 et Pax-8 dans le foie, Pax-8 dans la thyroïde, Pax-6
dans le pancréas et les yeux, et Pax-4 dans le pancréas (Dressler et coll., 1990; Plachov et
coll., 1990; Turque et coll., 1994; Wallin et coll., 1996; B Sosa-Pineda, P Gruss, données
non publiées). Une mutation du gène Pax-l chez la souris mutante undlllated provoque une
réduction de la grosseur du thymus et affecte la maturation des thymocytes (Wallin et coll.,
1996). Dès lors, Pax-l semble être requis dans la différenciation de l'épithélium du thymus
et influencerait ainsi la maturation des cellules T (Wallin et coll., 1996). Or, les protéines
codées par Pax joueraient un rôle crucial dans la régulation de l'organogenèse du thymus, du
foie, de la thyroïde, du pancréas et des yeux en plus du système nerveux.
10
2.1.2 Modèle animal; les souris mutantes
Le recours à des souris mutantes a été l'approche la plus directe pour mettre en
évidence les principaux rôles des gènes Pax durant le développement. Il a été démontré
qu'une mutation de Pax-l inteIfère dans le développement normal de la colonne vertébrale et
du sternum (Grüneberg, 1950, 1954). En effet, le cartilage des disques intervertébraux ainsi
que du sternum expriment normalement Pax-l, et chez la souris mutante "undulated" (un)
tous ces tissus présentent des anomalies (Balling et col/., 1988). La souris nommée Splotch
(Sp) quant à elle, possède une mutation spontanée de Pax-3, se définissant comme étant un
défaut du site d'épissage de l'exon 4 (Russel, 1947; Epstein et coll., 1991a, b, 1993;
Goulding et coll., 1993). L'étude du mutantSplotch souligne l'importance de la fonction de
Pax-3 durant le développement; les souris homozygotes présentent comme caractéristique une
malformation prononcée du tube neural (spina bifida), ainsi qu'une déformation de la crête
neural et de certains muscles squelettiques (Auerbach, 1954; Moase et Trasler, 1989; Franz,
1989, 1990; Bober et coll., 1994; Goulding et coll., 1994; Tremblay et coll., 1995). Par
ailleurs, les souris mutantes homozygotes Small eye (Sey) sont caractérisées par une mutation
du gène Pax-6. Chez ces souris, une absence complète des yeux et des cavités nasales est
remarquée (Pritchard et Clayton, 1974).
2.1.3 Pathologies liées à l'expression des ~ènes Pax chez l'être humain
Les mutations des gènes Pax sont associées à trois désordres congénitaux chez
l'humain. Une mutation de PAX-2 provoque une anormalité rénale, un reflux vésico
urétéral, résultat de l'incompétence valvulaire, ainsi qu'une déficience visuelle chez l'enfant
Il
(colobome au nerf optique) (Sanyanusin et coll., 1995). Une mutation de PAX-3 cause les
syndromes de Waardenburg de type 1 ainsi que de Klein-Waardenburg (Baldwin et coll.,
1992; Hoth et coll., 1993; Morrel et coll., 1992; Tassabehji et coll., 1992); les syndromes de
Waardenburg sont caractérisés par une dépigmentation cutanée, par la proéminence de la
racine nasale et de la partie médiane des sourcils, par une surdité congénitale et par une
hétérochromiede l'iris. Finalement, une mutation de PAX-6 est caractérisée par l'aplasie de
l'iris (aniridie; Ton et coll., 1991).
2.2 Les f:ènes Pax dans la différenciation cellulaire
Des études confirment la participation des gènes Pax durant la différenciation
cellulaire dans plusieurs régions spécifiques. Par exemple, l'analyse de la souris mutante
undulated démontre l'importance de Pax-l dans la condensation des sclérotomes et dans
l'initiation de la chondrogenèse (Wallin et coll., 1994). L'effet de Pax-l sur la différenciation
du sclérotome est régularisé par le notochorde via la sécrétion de la protéine Shh (Sonic
hedgehog) (Ebensperger et coll., 1995; Fan et coll., 1995). De plus, il a été établi par
l'inactivation des gènes cibles, que Pax-5 est essentiel pour la différenciation des cellules ~
hâtives dans le pancréas (Urbanek et coll., 1994). Chez la souris mutante splotch, les
muscles des membres dont les précurseurs expriment Pax-3, sont anormaux (Franz et coll.,
1993) de même que la crête neurale, les cellules de Schwann et les mélanocytes sont affectés
(Moase & Trasler 1990; Auerbach 1954). Des expériences "in vitro" démontrent que Pax-3
est exprimé exclusivement lors de la différenciation des cellules de Schwann et non pendant la
myélinisation (Kioussi & Gruss 1996). Or, Pax-3 est impliqué dans la migration, la
différenciation et possiblement la prolifération des cellules de la crête neurale ainsi que des
12
myoblastes. Quant à Pax-7 , il serait aussi impliqué dans la spécification, la différenciation
et/ou la prolifération de la crête neurale céphalique (Mansouri et coll., 1996).
2.3 Les ~ènes Pax dans la prolifération cellulaire et l'onco~enèse
Le fait que les gènes Pax soient impliqués dans le processus du développement
d'organes, suggère qu'ils sont en partie responsables de la génération et la progression de
cancers. Effectivement, l'une des fonctions des gènes Paired box concerne la régulation et la
dérégulation de la croissance des cellules. En fait, plusieurs facteurs de transcription, dont
Pax fait parti, ont été classifiés comme des proto-oncogènes. Un proto-oncogène se définit
comme étant un gène cellulaire susceptible de devenir, suite à une modification qualitative ou
quantitative, un gène transformant. Dès lors, une dérégulation de l'expression des gènes Pax
peut induire la formation de tumeurs. Cette hypothèse est supportée par des observations
antérieures certifiant qu'une surexpression des gènes Pax transforme des fibroblastes en
foyer tumoral chez la souris (Maulbecker & Gross 1993).
3. Pax-6: spécificité et structure
Pax-6 représente la sixième classe de la famille des gènes Paired box. Pax-6 code
pour une protéine composée du paired domain et de l'homéodomaine tandis que l'octapeptide
est absent (fig. 2). Dans cet ouvrage, les données les plus récentes seront présentées en ce
qui concerne les caractéristiques structurales et fonctionnelles du gène Pax-6 provenant de
13
différentes espèces. De plus. il sera question de l'implication de Pax-6 dans l'év<?~ution et le
développement de l'encéphale et du système visuel.
3.1 Le Paired domain
Une brève compilation des séquences du paired domain de Pax-6 pour différentes
espèces est décrite à la figure (3 A) démontrant la grande conservation de la séquence entre
certains Vertébrés et Invertébrés.
A
Homo. Mus" Phallusia ,. Paracentrotus Loligo Lineus ,. Drosophila EY,. Drosophila TOY Caenorhabditis ,. Dugesia
PAIRED DNA contact
Homo. Mus,. Phallusia ,. Paracentrotus Loligo Lineus ,. Drosophila EY,. Drosophila TOY Caenorhabclitis" Dugesia
PAIRED DNA contact
B
~----,I==:JgITI==:J~~~@~~~C===W~===r----------Il 110 120 130 140 150 160 170
SNGCVSKILGRYYETGSIRP ••••••.•. . 1iiI.,. ..•.. T •••
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Homo. Mus" Phallusia ,. Paracentrotus Loligo
110 120 130
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100 5.10.11 95
Linaus ,. Droaophila El{ ,.
Drosophila TOY Caanorhabditis " Ougesia
PURED Q50 DNA contact
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93 2 92 , 93 90 90 93 73 7
Figure 3. Comparaison des séquences du paired domain (A) et de l'homéodomaine (B) du
gène Pax-6 chez différentes espèces. Seulement les séquences de Homo et Mus
sont représentées pour les Vertébrés puisque les séquences des autres Vertébrés
15
sont très similaires ou identiques. Les structures secondaires des domaines sont
représentées par les figures du haut. Les petites têtes de flèches noires suivant le nom
des espèces et dans les séquences indiquent une limite d'intron-exon des gènes Pax-6
ainsi que sa localisation dans la séquence. La tête de flèche vide indique pour la
séquence des Vertébrés (Homo, Mus), la localisation du site d'épissage où un fragment
de 42-pb a été inséré à l'intérieur du paired box. Les parties ombragées indiquent les
acides aminés spécifiques à Pax-6 (Loosli, 1995). Le pourcentage représente
l'homologie de séquence entre Pax-6 de souris et des autres espèces. Références (1)
Chisholm & Horvitz, 1995, (2) Czerny & Busslinger, 1995 (3) T. Czerny, G. Halder,
P. Callaerts, W. J. Gehring & M. Busslinger, données non publiées, (4) S. Glardon,
P. Baumgartner, P. Callaerts, G. Halder & W. 1. Gehring, données non publiées, (5)
Glaser et coll., 1992, (6) Loosli et coll., 1996, (7) M. Munoz, P. Callaerts, W. 1.
Gehring & E. Salo, données non publiées, (8) Quiring et coll., 1994, (9) S. Tomarez,
P. Callaerts, R. Zinoviev a, L. Kos, G. Halder, W. J. Gehring & J. Piatigorsky,
données non publiées, (10) Ton et coll." 1991, (11) Walther & Gruss, 1991 (tiré de
Callaerts et coll., 1997).
16
En comparant le paired domain des protéines de Pax-6 avec les autres protéines des
membres de la famille de Pax, huit acides aminés du paired domain sont spécifiques à Pax-6:
sérine 21, alanine 34, isoleucine 42, glutamine 44, arginine 66, cystéine 91, isoleucine 114 et
alanine128 (Loosli 1995), correspondant aux régions ombragées de la figure (3 A).
L'asparagine en position 47 correspond au facteur déterminant de liaison spécifique à!' ADN
(Czerny et Busslinger 1995). Ces acides aminés sont conservés pour tout le paired domain
de Pax-6 à l'exception de l'ascidie, Phallusia mammilata, pour lequel, il y a une substitution
d'un acide aminé de même que le nématode, Caenorhabditis elegans, et l'aoelomate, Dugesia
tigrina, lesquels possèdent quatre substitutions d'acides aminés dans le paired domain. Par
ailleurs, les protéines Pax-6 des Vertébrés partagent un paired domain identique à l'exception
près du Pax-6 du poisson zèbre dont un seul acide aminé est différent. En ce qui concerne la
comparaison des protéines Pax-6 entre les Invertébrés et les protéines Pax-6 de souris, une
homologie de séquence du paired domain d'environ 90% est observée (fig. 3 A). Cette
affirmation est acceptable pour les gènes de la drosophile, du némerte, de l'oursin de mer, et
du calmar.
Le modèle de structure de Czerny et coll., (1993) décrit une bipartie du parred domain
se liant aux deux moitiés du site dans la grande gouttière adjacente à l'ADN. Ce modèle a été
confinné par la cristallographie aux rayons X (XU et colL, 1995) d'un complexe contenant le
paired domain ainsi qu'un duplex de 15 paires de bases (pb) d'ADN provenant de la
drosophile. Le paired domain constitue un domaine globulaire N- et C-terminal nommé PAl
et RED respectivement (Jun & Desplan 1996). Ces domaines sont séparés par un agent liant,
et chaque domaine contient une région hélicoïdale semblable à l'homéodomaine (fig. 3 A et 4
A).
5'
(A)
P A 1
R E o
17
(B)
Figure 4. (A) Complexe Paired domaine-ADN et (B) complexe homéodomaine dimère-ADN.
Les cylindres représentent les hélices a et les flèches les feuillets~. (modifié de
Callaerts et coll., 1997).
18
3.1.1 Le domaine N-tenninal P AI
Le domaine N-tenninal PAl contient une courte séquence d'un feuillet bêta
antiparallèle, suivie par un coude bêta de type II, trois hélices a avec un pli ressemblant à
l 'homéodomaine, et une queue C-tenninale. Les feuillets ~ (acides aminés de 4-6 et lü-12)
interagissent avec les sucres phosphatés de l'ADN. Le coude ~ (résidus 13-16) se situe
directement à l'intérieur de la petite gouttière de l'ADN et constitue la base de contact (voir
fig. 4 A). Cette interaction est stabilisée par les contacts protéine-protéine et protéine-ADN de
cette région. Le domaine N-tenninal de PAl contient trois hélices a (résidus 20-32, 37-43 et
47-60), l'hélice 2 et 3 fonnant une unité hélice-coude-hélice. L'hélice 2 fonne un contact
phosphate extensible et 1 'hélice 3 se situe directement à l'intérieur de la grande gouttière. La
queue terminale (résidus 65-72) du domaine N-terminal fait un contact avec la grande
gouttière. Les résidus conservés à la fin de la troisième hélice attachent la chaîne de
polypeptides. Les résidus 68-72 sont invariables pour tous les paired domain, et s'ajustent
directement à l'intérieur de la petite gouttière, où ils entrent en contact avec la région adjacente
à la région contactée par le coude ~.
Les régions spécifiques de liaison à l'ADN pour le paired domain de Pax-6 sont
déterminées par les acides aminés suivants: isoleucine 42, glutamine 44 et asparagine 47
(Czerny & Busslinger 1995). L'analyse de la forme cristalline du paired domain a pennis de
constater en premier lieu que le résidu 42 est situé près de la région C-tenninale et de l'hélice
2. Et en second lieu, que le résidu 44 est situé dans le motif hélice-coude-hélice et interagit
avec la boucle entre les deux brins du feuillet~.
19
3.1.2 Le domaine C-tenninal RED
Une courte région (résidus 73-78) lie les domaines P AI et RED (fig. 4 A). La partie
C-tenninale du domaine RED du paired domain contient trois hélices ex (résidus 79-88, 96-
106 et 117-124) qui ne disposent d'aucun contact avec l'ADN (Cai et coll., 1994; Chalepakis
et coll., 1991; Czerny et coll., 1993; Treisman et coll. , 1991). La partie C-tenninale RED
joue toutefois un rôle important dans la reconnaissance de l'ADN par les autres paired
domain. Il existe un variant de Pax-6 (Pax-6 Sa) contenant une insertion de 14 acides aminés
dans le domaine P AI. Cette insertion résulte en une rupture de liaison de l'ADN ayant pour
conséquence de posséder un domaine de liaison RED et se liant à un site différent de celui du
consensus de PAl pour Pax-6 (Epstein et coll., 1994b).
Xu et coll., (1995) proposent un modèle de liaison de la protéine Pax-6 basé sur la
structure hélice-coude-hélice du domaine RED. Selon ces chercheurs, le liant compris entre
les domaines N- et C-tenninal fait un contact dans la petite gouttière. Quant à l'hélice de
reconnaissance (l'hélice 6) du domaine RED, elle se lie dans la grande gouttière adjacente, où
elle interagit avec les paires de bases 16-20. Les contraintes du modèle imposées par la
longueur du liant ainsi que la position des paires de bases additionnelles ajoutées à Pax-6
supportent aussi ce modèle.
20
3.2 L'homéodomaine
L'homéodomaine du gène Pax-6 est grandement conservé entre les espèces (fig. 3
B). L'homéodomaine est un domaine de 61 acides aminés codés par l'homéobox.
L'homéodomaine contère à certaines protéines du développement, codées chez les
mammitères par des gènes HOX, la capacité de reconnaître et de se lier spécifiquement à
certaines séquences de l'ADN.
En comparant les séquences des homéodomaines de Pax-6 et des autres membres de
la famille Pax, on remarque une différence de dix acides aminés spécifiques à Pax-6
correspondant aux acides aminés suivants: leucine 1, glutamine 2, asparagine 4, sérine 7,
arginine 33, lysine 37, praline 41, arginine 58 et acide glutamique aux positions 59 et 60
(Loosli 1995) (partie ombragée de la figure 3 B). Ces acides aminés sont conservés dans
tous les homéodomaines Pax-6 à l'exception de Pax-6 du calmar et du ver plat dont
respectivement neuf sur dix et cinq sur dix acides aminés sont conservés. Quant aux
comparaisons entre homéodomaines chez les Vertébrés, elles sont identiques. Par ailleurs,
chez les Invertébrés comparés à la souris, une homologie de séquence est retrouvée à plus de
90%. La seule exception concerne l'homéodomaine Pax-6 du ver plat dont seulement 73%
de la séquence est conservée, il demeure pas moins l'homéodomaine le plus semblable
comparativement aux autres homéodomaines. Les plus grandes variations pour
l'homéodomaine de Pax-6 se retrouvent aux positions 10, 11 et 36 (fig. 3B); ces acides
aminés sont localisés dans les deux premières hélices de l'homéodomaine. Les acides aminés
de l'hélice de reconnaissance sont identiques pour tous les Pax-6 homologues, à l'exception
près de Pax-6 pour le ver plat où une substitution de l'alanine est retrouvée en position 43 par
une thréonine. Pour tous les homéodomaines des gènes Pax, une sérine est observée à la
21
position 50 (position 9 dans l'hélice de reconnaissance). Cet acide aminé est un. constituant .'
majeur pour le site de liaison spécifique à l'ADN de l'homéodomaine in vitro et in vivo
(Capovilla et coll., 1994; Hanes & Brent 1989; Percival-Smith et coll., 1990, 1992; Schier &
Gehring 1992; Treisman et coll., 1989).
D'autres similarités de séquence se retrouvent dans les régions N- et C-terminales
touchant la séquence de l'homéodomaine du gène Pax-6 (fig. 3B). En moyenne, huit acides
aminés précédant immédiatement l 'homéodomaine sont conservés dans une section de douze
acides aminés. L'exception touche le ver plat dont seulement deux de ses acides aminés sont
identiques. En outre, en ce qui concerne la région C-terminale de l'homéodomaine, six
acides aminés sur sept sont conservés à l'exception près du Pax-6 du ver plat dont un seul
acide aminé est conservé.
La structure cristalline de l'homéodomaine a été déchiffrée (Wilson et coll., 1995) et
est très similaire à d'autres homéodomaines décrits par la méthode de la résonance
magnétique nucléaire (Otting et coll., 1990; Quian et coll., 1989) ou de cristallographie par
les rayons X (Hirsch & Aggarwal 1995; Kissinger et coll., 1990; Klemm et coll., 1994;
Wolberger et coll., 1991). L'homéodomaine est donc formé par trois hélices Cl pliées à
l'intérieur d'un domaine globulaire serré (fig. 4 B). L'hélice 1 est précédée par un bras N
terminal flexible et séparée par une boucle provenant de l'hélice 2 laquelle forme un motif
hélice-coude-hélice avec l'hélice 3. L'hélice de reconnaissance 3 et le bras N-terminal
forment un contact spécifique dans la grande et petite gouttière respectivement Le bras N
terminal ainsi que l'hélice 3 constituent les motifs principaux de liaison et sont composés de la
séquence TAAT. L'acide aminé à la position 9 de l'hélice 3 (position 50 de l'homéodomaine)
interagit avec les deux paires de bases situées à la position 3' de cette séquence. Les
22
chercheurs ont démontré que différents acides aminés à la position 9 peuvent açcorder des
sites de liaison spécifiques variables (Hannes & Brent 1989; Percival-Smith et coll., 1990;
Schier & Gehring 1992, Treisman et coll., 1989).
La structure cristalline dimérique de l'homéodomaine révèle que chaque
homéodomaine se compose de la façon suivante: un bras flexible N-terminal (résidus 1-9),
l'hélice 1 (résidus 10-22), une boucle correspondant aux résidus 23-27, l'hélice 2 (résidus
28-37), un coude de trois résidus (38-41), l'hélice 3, étant l'hélice de reconnaissance
s'étendant du résidu 42 jusqu'au C-terminal de l'homéodomaine (voir les figures 3B et 4B).
Les hélices 1 et 2 sont antiparallèles entre elles, tandis qùe l'hélice 3 est perpendiculaire aux
deux premières. Un motifhélice-coude-hélice est formé avec les hélices 2 et 3. L'hélice de
reconnaissance est insérée à l'intérieur de la grande gouttière de l'ADN par les résidus valine
47 et asparagine en position 51 faisant un contact direct avec deux bases. La position 50 de
l'homéodomaine est critique pour accorder différents sites de liaison spécifiques à
l'homéodomaine. Le bras N-terminal du paired domain forme un contact étendu sur "le
corps" de l'ADN et contribue en plus à la reconnaissance du coeur du motif T AA T.
4. Comparaison de l'expression de Pax-6 pour différentes espèces au cours de l'évolution
Chez les différents animaux étudiés, le gène Pax-6 est exprimé dans le développement
de certaines structures de l'encéphale et des yeux, lorsque les espèces en possèdent En effet,
l'expression de Pax-6 est retrouvée lors de la formation de l'oeil chez la drosophile, le calmar
ainsi que chez les mammifères. Par ailleurs, pour le cas des némertes et du ver plat, le gène
Pax-6 est observé que dans le pigment primitif dans la cavité de l'oeil.
23
Chez toutes les espèces étudiées, l'homéogène Pax-6 se manifeste d'abord dans une
large région de la tête et subséquemment devient restreint au futur emplacement de l'oeil. En
effet, l'expression de Pax-6 précède généralement la düférenciation de l'oeil suggérant qu'il
joue un rôle clé dans la formation morpho génique, dans la prolüération primaire ainsi que
dans l'initiation du développement de diverses structures de l'oeil.
L'expression de Pax-6 dans le cerveau et dans le reste du système nerveux central;
dans la moelle épinière chez la souris et dans le cordon du nerf ventral chez la drosophile, est
limitée aux sous-domaines. Généralement lors de l'initiation du développement, l'expression
du domaine dans le cerveau est étendue et par la suite devient de plus en plus restreinte
jusqu'à· un niveau cellulaire chez l'adulte. Ainsi le gène Pax-6 peut être impliqué dans la
spécification spatiale des domaines chez les cerveaux embryonnaires des Vertébrés (Puelles &
Rubenstein, 1993) et chez d'autres espèces d'Invertébrés. Par ailleurs, d'autres parallèles
dans la régionalisation du cerveau (Hirth et coll., 1995) entre les Vertébrés et la drosophile
suggèrent des mécanismes similaires impliqués dans le développement de leur système
nerveux. De plus, les transcrits de Pax-6 sont toujours présents chez les cellules adultes
suggérant au gène un rôle dans le maintien et le bon fonctionnement cellulaire.
En dépit des similitudes mentionnées, plusieurs divergences existent entre les
espèces. L'exemple le plus éminent concerne les nématodes dont Pax-6 est exprimé dans
d'autres structures telles la queue des mâles et dans l'organe sensoriel. Ou encore, chez les
Vertébrés, l'homéogène Pax-6 est détecté dans les cellules endocrines du pancréas ainsi que
dans l'adénohypophyse. Or, toutes ces exemples démontrent en premier lieu une
24
conservation possible dans le développement du cerveau et de l'oeil et en sec~nd lieu des
divergences pour d'autres structures retrouvées chez différentes espèces.
4.1 Pax-6 dans l'évolution du système nerveux
Chez les Vertébrés et les Invertébrés plusieurs homologies dans le système nerveux
sont retrouvées au niveau des protéines membranaires comme par exemple, les canaux
ioniques, les récepteurs membranaires et certains neurotransmetteurs. Cette vaste distribution
phylogénétique implique qu'une partie de la diversité moléculaire retrouvée chez les différents
systèmes nerveux antidate les divergences majeures des phylums (Arbas et coll., 1991).
Très tôt dans le développement, Pax-6 se manifeste de façon étendue dans le système
nerveux des mouches, ainsi que des différentes classes de Vertébrés. Ceci suggère que
l'implication de Pax-6 dans le développement du système nerveux de même que son
engagement dans la régionalisation de l'encéphale sont conservés.
4.2 Pax-6 dans l'évolution du système visuel et de l'oeil
Chez l'ensemble des Vertébrés examinés, la voie rétinofuge se divise après
décussation au niveau du chiasma en deux contingents principaux: le tractus optique marginal
et le tractus optique basal. De plus, pour la totalité des espèces, les fibres rétiniennes se
répartissent sur cinq niveaux distincts de l'encéphale: 1) l'hypothalamus (antérieur ventro
médian), 2) le toit optique mésencéphalique superficiel, 3) le thalamus latéral (dorso- ventral),
25
4) le prétectum (médian) et 5) le tegmentum mésencéphalique (latéro- median). L'universalité
de ce plan suggère qu'il s'agit d'un événement historique très primitif chez les Vertébrés
(Repérant, 1978). En effet, cette description observée chez une forme aussi archaïque que la
Lamproie, témoigne que ce plan est phylogéniquement très ancien et devait être présent chez
les Agnathes des différentes lignées de Vertébrés. Cette évidence infirme la notion d'une
évolution linéaire, par palier, du système visuel primaire. La théorie évolutive classique
postule que l'édification phylogénique du névraxe (axe cérébro-spinal) s'est effectuée en
plusieurs étapes (théorie des paliers) correspondant à la superposition de trois principaux
paliers: mésencéphalique, thalamique et télencéphalique. Cette théorie a souvent été avancée
pour expliquer que chez les Mammifères la télencéphalisation des fonctions sensorielles était
plus prononcée que chez les groupes de Vertébrés non-mammaliens.
Chez la mouche et les Vertébrés, l'expression de l 'homéogène Pax-6 dans le
développement de l'oeil est saisissante même si le développement et les structures des yeux
de ces espèces sont totalement différents. Par exemple, la composition de l'oeil, pour les
arthropodes, est tellement différentes des autres Vertébrés qu'aucune homologie de structure
ne peut être prétendue. En revanche, au niveau moléculaire, les pigments visuels
responsables de la capture des photons sont très similaires.
Les caractéristiques structurales et fonctionnelles des animaux de différents phylums
identifiant des gènes Pax-6 présentent des homologies. En effet, le gène code un facteur de
transcription conservé agissant comme un régulateur dans le développement de l'oeil chez la
mouche, les mammiÎeres et possiblement chez d'autres Vertébrés. Plusieurs modèles ont été
proposés pour expliquer l'association du gène Pax-6 avec le développement de l'oeil.
26
L'un des modèles suggère que le gène ancestral de Pax-6 pourrait jouer un rôle dans
l'arrangement des régions neurales antérieures (Chisholm & Horvitz, 1995, Hanson & van
Heyningen, 1995, Nilsson, 1996). En effet, dans les lignées séparées, le gène va
graduellement changer son rôle et inclure de nouveaux gènes cibles participant au
développement de l'oeil. Ceci implique que la sélection aboutie dans le recrutement de Pax-6
au cours de l'évolution et dans le développement des yeux après la séparation des lignées
phylogénétiques. Dans ce modèle évolutif l'homéogène Pax-6 est donc toujours impliqué
dans le développement des yeux.
Un second modèle décritPax-6 comme un gène ancestral pouvant s 'associer avec un
gène cible spécialisé dans, par exemple, la photodétection. À travers le temps, d'autres gènes
auraient pu être incorporés dans la séquence de Pax-6. En effet, il a été suggéré que plusieurs
gènes cibles de Pax-6, impliqués dans le développement du système visuel, ont été insérés
dans la séquence (Scott, 1994). Or, le recrutement de ces gènes additionnels a pu modifier
les structures du système visuel.
L'identification des facteurs de transcription: sine oculis chez la drosophile (Cheyette
et coll., 1994; Serikaku & O'Tousa, 1994) et de son homologue chez la souris Six3 (Oliver
et coll., 1995) agissent très tôt dans le développement de l'oeil suggèrant que le mécanisme
du développement de l'oeil était bien en place avant la séparation des lignées phylogénétiques.
Or, suivant ce modèle, même les espèces possédant des yeux avec des morphologies très
dissemblables proviendraient d'une origine commune (Halder et coll., 1995b). D'où
l'affirmation qu'un ancêtre collectif de Pax-6 serait perpétuellement impliqué dans le
développement primitif du système visuel.
27
4.3 ConServation de la molécule dans la phylo~enèse
Le gène homéotique Pax-6 a été identifié chez des espèces aussi dissemblables que le
ver et l'humain. La caractéristique saisissante concerne la molécule de ce gène, possédant un
très haut degré de conservation dans la séquence des acides aminés du domaine liant l'ADN
ainsi que pour plusieurs introns-exons. L'étude des acides aminés permutés, situés dans le
domaine liant l'ADN, démontre que ces modifications se retrouvent dans des régions étant de
moindre importance pour la liaison à l'ADN (voir fig. 3). Par ailleurs, en ce qui concerne les
régions hors du domaine de liaison à l'ADN, le degré de conservation de séquence entre les
espèces décroît.
Le domaine C-terminal PST-rich de Pax-6 pour les Vertébrés, les échinodermes et les
mollusques détient une région avec une similarité de séquence significative, suggérant que le
dernier des ancêtres communs aux espèces mentionnées, possédant le gène ancestral Pax-6,
contient cette même séquence dans le domaine C-terminal. D'un autre coté, l'urochordate P.
mammillata dispose de différences significatives avec les Vertébrés pour le gène Pax-6. TI en
est de même pour les nématodes où l'absence des yeux peut expliquer une différence de
séquence dans le paired domain. Par ailleurs, un trait commun retrouvé seulement chez la
souris, le poisson zèbre et l'humain s'applique sur un petit exon pouvant mener à un paired
domain inséré dans le paired box suggérant une évolution dans la lignée des Vertébrés. Par
ailleurs, ce qui concerne les acides aminés du paired domain, ils sont aussi largement
conservés entre les espèces.
28
5. Expression comparée de Pax-6 au cours du développement embryonnaire précoce
Chez les divers Vertébrés, le modèle d'expression du gène Pax-6 est très similaire.
C'est grâce à l'analyse de l'ARNm par la technique de Northem blot et à des techniques
d'hybridation in situ pratiquées chez la souris (Grindley et coll., 1995; Schubert et coll.,
1995; Stoykova & Gross, 1994; Walther & Gross, 1991), le rat (Matsuo et coll., 1993), le
poisson zèbre (Krauss et coll., 1991a, b; Püschel et coll., 1992a), le poulet (Li et coll.,
1994), la caille (Martin et coll., 1992; PIazza et coll., 1995b, Turque et coll., 1994) et
l'humain (Gérard et coll., 1995; Ton et coll., 1991) que des similitudes de l'expression de
Pax-6 ont pu être établies.
Au cours du développement embryonnaire, les transcrits de l'homéogène Pax-6 sont
observés dès le début de la formation du premier somite et lorsque les plis neuraux
commencent à se diriger vers la région cervicale. En effet, chez la souris, l'expression débute
au jour embryonnaire 8 (E8.0) (Grindley et coll., 1995; Walther & Gross, 1991), à lOh à
28,5°C chez le poisson zèbre (Krauss et coll., 1991b; Püschel et coll., 1992a), au stade 7+
(deux somites formés) chez le poulet (Li et coll., 1994) et au stade 10 (jour 22-23) chez
l'humain (Gérard et coll., 1995).
29
médullaire et dans une vaste région de l'ectoderme couvrant le prosencéphale. Plus
tardivement. les transcrits de Pax-6 sont présents dans le télencéphale et le diencéphale.
originaires du prosencéphale et dans le myélencépha!e, une partie du rhombencéphale. À
partir du jour E Il,5, l'expression dans le mésencéphale est observée, à l'avant dans le
tegmentum. La partie supérieure du mésencéphale (colliculus supérieur) est dépourvue de
transcrits de Pax-6. En ce qui concerne la division métencéphalique du rhombencéphale, le
gène Pax-6 s'exprime seulement à partir du jour E15,5. Et en ce qui concerne le tube neural,
l' expression se prolonge le long de l'axe antéro-postérieure à partir de l'isthme
rhombencéphalique délimitant le mésencéphale du rhombencéphale et l'expression est
observée principalement dans les cellules mitotiques actives de la zone ventriculaire ventrale.
L'expression de Pax-6 dans l'ectoderme superficiel devient limitée aux placodes qui
formeront ultérieurement le cristallin, la cornée ainsi que l'épithélium olfactif. Le gène Pax-6
demeure toujours présent dans ces structures tout au long du développement.
Ultérieurement, les transcrits de Pax-6 se retrouvent dans les vésicules optiques et le bulbe
olfactif.
Puisque la majorité des travaux ont été effectués chez la souris, nous décrirons
sommairement, dans les parties qui suivent, la localisation de l'expression du gène Pax-6
dans le système nerveux central ainsi que dans le système visuel de cette espèce (voir
références citées ci-haut).
30
5. 1. 1 Prosencéphale
L'expression du gène Pax- 6, chez la souris, débute au jour ES.O dans le
neuroépithélium du prosencéphale de même que dans les futures vésicules optiques.
L'expression dans le télencéphale (ElO,5 à E18,5) est restreinte aux zones ventriculaires de
l'épithélium neural latéral et dorsal. Le télencéphale basal est dépourvu de transcrit Pax-6.
Une forte expression de Pax-6 est retrouvée lors du développement du diencéphale s'étendant
dans les zones ventrales du thalamus et de l 'hypothalamus antérieur avec une limite au niveau
de la zona limitans intrathalamica étant la borne entre le thalamus ventral et dorsal. Les
transcrits de Pax-6 dans le thalamus dorsal se situent au niveau de la couche germinale
interne et sur une fine couche de cellules au-dessus de la zona limitans. Par ailleurs, le gène
Pax-6 est observé dans la zone ventriculaire de l' épi thalamus et dans les zones pré
commissurale et commissurale du prétectum. La commissure postérieure délimite la zone
caudale de l'expression de Pax-6 dans le diencéphale.
Dans le cerveau adulte, les transcrits de Pax-6 sont retrouvés discrètement dans les
régions du prosencéphale tels que le bulbe olfactif, les noyaux septallatéral et médian, l'aire
de la bande diagonale de Broca, le noyau du complexe basolatéral des amygdales, ainsi que
dans certaines cellules du pallidum ventral , du noyau entopédunculaire. De plus ,
l'expression s'observe dans les cellules de la zona incerta s'étendant jusqu'aux noyaux
thalamiques réticulaires.
3 1
5.1.2 Mésencéphale
Dans le tegmentum du mésencéphale l'expression de Pax-6 au jour E13 s'étend
latéralement dans la région qui deviendra la substantia nigra. Une forte expression est
retrouvée dans la région du raphé dorsal différencié. Chez les jeunes souris adultes d'environ
quatre semaines, le gène Pax-6 est observé dans la partie dorsolatérale de la substantia nigra
reticularis, dans la partie rostrale gris central mésencéphalique, dans quelques cellules
dispersées dans la région du tegmentum ventral et dans les noyaux profonds
mésencéphaliques.
5.1.3 Rhombencéphale
L'expression dans le rhombencéphale débute discrètement au jour E8,O dans Je
métencéphale (pont et cervelet) et le myélencéphale (bulbe rachidien). Au jour E13,5 lors du
développement du cervelet, l'expression de Pax-6 est restreinte à la zone ventriculaire et dans
la couche germinale externe. Cette couche formera la couche cellulaire granulaire du cervelet,
où Pax-6 demeure toujours exprimé, même chez le cerveau mature. Pax-6 est aussi détecté
dans les noyaux pontiques et olivaires inférieurs. En ce qui concerne la jeune souris adulte,
les transcrits de Pax-6 se retrouvent dans les düférents noyaux du pont et du bulbe rachidien
(noyaux pontiques, corps trapézoïde, noyau réticulotegmental, noyau tegmental postéro
dorsal, noyaux cochléaires dorsaux, noyaux prepositus de l'hypoglosse) ainsi que dans les
couches granulaires ventriculaires et externes du cervelet Dans une culture cellulaire primaire
de cervelet, l'expression de Pax-6 est confinée aux neurones granulaires et aux astrocytes
gliales (Kioussi & Gross, 1994; Yamada et coll., 1994). Quant au myélencéphale,
32
l'expression de Pax-6 est similaire à ce qui est décrit dans la moelle épinière .;(voir partie
5.1.4). Une représentation schématique à la figure 5 résume l'expression du gène Pax-6
dans l'encéphale d'une souris âgée de 13 jours embryonnaires.
5.1.4 Moelle éDinière
L'initiation de l'expression de Pax-6 dans le moelle épinière coïncide avec la
fermeture du tube neural. Au jour E8,5, le gène Pax-6 est observé dans une large bande de
cellules mitotiques actives mi-latérale au tube neural. Ultérieurement, au jour E9,O,
l'expression devient restreinte à la moitié ventrale du tube neural. Quant au coté dorsal, Pax-
6 se situe sur la plaque dorsale. Les transcrits de Pax-6 se retrouvent principalement dans la
zone ventriculaire et sont absents de la zone intermédiaire à l'exception près des cellules
situées ventralement Plus tard au cours du développement, au jour E15.5, lorsque les
neurones sont formés et que la régression des ventricules est complétée, l'expression de
l'homéogène Pax-6 est restreinte aux cellules épendimaires autour d'une large partie du canal
neural et faiblement dans les cellules postmitotiques localisées ventralement
33
Figure 5. Représentation schématique de l'expression du gène Pax-6 chez la souris âgée de
13 jours embryonnaires. Abréviations: cb, cerebellum; et, epithalamus; fc, frontal
cortex; fi, fovea isthmi; Iv, lateral ventricule; ob, olfactory bulb; oe, olfactory
epithelium; sc, spinal cord; vt, ventral thalamus (modifié de Stoykova & Gruss,
1994).
34
5.2 Ré~ulation de l'expression de Pax-6 dans le système nerveux central
Les neurotrophines tels les facteurs de croissance des neurones (Nerve Growth
Factor- NGF) et les facteurs neurotrophiques du cerveau (Brain-Derived Neurotrophic
Factor-BDNF) jouent un rôle dans la différenciation cellulaire. L'ajout de NGF ainsi que de
BDNF dans une culture primaire de cellules du cervelet résulte en une augmentation modérée
de l'expression de Pax-6, suggérant que l'expression des gènes Pax est modulée par les
neurotrophines (Kioussi & Gruss 1994).
5.3~
Le sens de la vue à symétrie bilatérale et à extrémité céphalique distincte marquant la
direction du mouvement fut l'un des premiers à se développer chez les Vertébrés. L'oeil des
Vertébrés se développe en deux systèmes distincts avec l'ectoderme neural d'une part et
l'ectoderme externe d'autre part. Chez les Vertébrés, l'expression de Pax-6 dans l'oeil a été
étudiée chez la souris (Ton et coll., 1991, 1992; Walther & Gruss, 1991), le poisson zèbre
(Krauss et coll., 1991b; Püschel et coll., 1992a), le poisson rouge (Hitchock et coll., 1996),
la caille (Martin et coll., 1992), le poulet (Li et coll., 1994), la salamandre (Del Rio-Tsonis et
coll., 1995) et le cochon d'Inde (Richardson et coll., 1995). Le patron de distribution de
l'expression du gène Pax-6 chez toutes les espèces examinées est comparable. Les
descriptions qui suivent sont toutes basées sur les observations faites chez la souris.
35
Au jour E8.0, Pax-6 se manifeste dans une large région de l'ectoderme superficiel
couvrant le prosencéphale et une région étendue de l'ectoderme neural, incluant la cavité
optique. Le jour suivant, le gène Pax-6 est observé dans la couche épithéliale du vésicule
optique et dans la tige optique en développement Par la suite, le niveau d'expression
augmente autour de la cavité optique et par conséquent est plus faible en arrière, ainsi que
dans les structures proximales comme la tige optique. Par ailleurs, les couches épithéliales (la
neurorétine présomptive et l'épithélium pigmentaire rétinal) de la cavité optique expriment
tous deux également Pax-6. À un stade plus tardif, la neurorétine continue d'exprimer
fortement Pax-6, tandis que dans l'épithélium pigmentaire rétinal, l'expression est réduite
exclusivement autour de la cavité optique. Chez l'adulte, l'expression au niveau de la
neurorétine est restreinte à la couche cellulaire ganglionnaire, la couche nerveuse bipolaire
ainsi qu'aux neurones amacrines tel que décrit pour la caille, le poisson zèbre et le poisson
rouge (Hitchcok et coll., 1996; Krauss et coll., 1991b; Martin et coll., 1992; Püschel et coll.,
1992).
L'expression, au niveau de l'ectoderme externe, se manifeste progressivement dans le
cristallin, dans la cavité nasale et dans les tissus adjacents. Chez le poulet, l'expression au
niveau de l'ectoderme superficiel précède l'expression dans le neuroépithélium contrairement
aux autres Vertébrés (Li et coll., 1994).
·5.3.1 Ré~ulation de l'expression de Pax-6 dans l'oeil
Chez la caille l'expression de Pax-6 dans la neurorétine est contrôlée via deux
promoteurs: Po et Pl ainsi qu'avec un activateur spécifique à la neurorétine (pIazza et coll.,
36
1993, 1995a, b). La fonction de l'activateur est restreinte au promoteur PO. Les transcrits .'
des deux promoteurs agissent différemment. En effet, les transcrits de Pl apparaissent en
premier lieu et diminuent tranquillement, tandis que les transcrits Po arrivent plus
tardivement; augmentent, demeurent constants et diminuent suite à l'éclosion. Les transcrits
des deux promoteurs sont détectés dans tous les tissus où Pax-6 est exprimé à l'exception de
l'épithélium pigmentaire de la rétine et du pancréas où seulles transcrits de Pl sont retrouvés.
5.4 Hypothèse et objectif du projet de recherche
Comme décrit précédemment, le gène Pax-6 est impliqué dans l'évolution et le
développement de l'encéphale et des yeux. Le but de cette étude a été de détecter la présence
et de quantifier l'expression de l'homéogène Pax-6 dans un échantillonnage de cerveaux
d'embryons de poulets âgés de 3 à 20 jours ainsi que d'un poussin âgé d'un jour post
éclosion par la technique de Northern blot. De plus, une description précise de la localisation
des transcrits du gène Pax-6 a été effectuée dans l'encéphale du poulet chez un embryon âgé
de 15 jours. Les techniques de la biologie moléculaire notamment l'hybridation in situ a été
l'approche la plus précise permettant la localisation du gène dans l'encéphale. Dans un
premier temps, les résultats obtenus de la localisation de l'expression du gène Pax-6 dans
l'encéphale du poulet ont été comparés avec le patron de distribution qui a été publié chez la
souris à un même stade donné. Et dans un deuxième temps, un parallèle a été fait entre les
structures exprimant le gène Pax-6 et le système visuel aviaire.
37
CHAPITRE 2
MATÉRIELS ET MÉTHODES EXPÉRIMENf ALES
2. 1 Matériels
Les oeufs de poulet fécondés provenaient de la fenne avicole Couvoir Ramsay (St
Félix-de-Valoix, Québec). La sonde de poulet Pax-6 a été synthétisée par Simon Saule de
L'Institut Pasteur de Lille et nous été fournie par Alvarado Mallart du laboratoire INSERM de
M. C. Sotelo (Hôpital de la Salpetrière). Le fragment de Pax-6 nous est parvenu inséré dans
le vecteur pGE~ ((Promega Corporation). L'amplification et la purification du plasmide ont
été accomplies à l'aide de la trousse Qiagen®. L'ARN total a été extrait du cerveau grâce au
produit Tri Reagent® de la compagnie Sigma. Les enzymes de restrictions Hind III, EcoRI
ainsi que les ARN polymérases Sp6 et TI provenaient de New England BioLabs. Les
riboprobes sens et antisens ont été marquées à la digoxigénine (Boehringer Mannaheim). La
chimiluminescence, CSPD® provenait de la compagnie Boehringer Mannaheim également
L'ensemble de Tyramide Signal Amplification pour hybridation in situ nous provenait de
Dupont NEN Products. Tous les autres produits et solutions étaient de qualité ARNase et
ADNase non détectés.
38
2.2 Embryons
Les oeufs fécondés ont été incubés jusqu'aux jours désirés à une température de
37,8°C dans un incubateur rotatif contenant une humidité relative d'environ 60 à 90%. Les
embryons ont été sacrifiés par décapitation et leur cerveau a été rapidement retiré de la boîte
crânienne. D'une part, l'ARN total des cerveaux a été extrait pour un échantillonnage
d'embryons âgés de 3 à 20 jours ainsi que d'un poussin âgé d'un jour post-éclosion, pour la
technique de Northern blot. Et d'autre part, une seconde série formée de cerveaux
d'embryons âgés de 15 jours ayant été fIxés dans une solution de paraformaldéhyde (4%) a
été utilisée pour la coupe au cryostat et ultérieurement pour la technique de l'hybridation in
situ.
2.2.1 Extraction de l'ARN
Les cerveaux, fraîchement extraits, des embryons de poulets ont été immédiatement
homogénéisés, en utilisant un homogénéisateur de verre, dans une solution de Tri Reagent (1
ml par 50-100 mg de tissus). Les homogénats ont été laissés 5 minutes à la température de la
pièce pour assurer la complète dissociation. Au mélange, 0,2 ml de chloroforme a été ajouté
par ml de Tri Reagent utilisé. Par la suite, une centrifugation (15 min. à 12 000 g à 40q a
permis une séparation du mélange en trois phases: la couche inférieure, une phase organique,
comprenant les protéines, l'interphase contenant l'ADN et la couche supérieure, la phase
acqueuse contenant l'ARN. Cette dernière a été récoltée et mise dans un autre tube. L'ARN a
été purifié par précipitation à l'isopropanol.
39
2.2.2 Préparation des coupes histolo~iQues
Suite à la dissection, les cerveaux ont été fixés toute une nuit à 40C par immersion
dans une solution de paraformaldéhyde 4% fraîchement préparée. Le jour suivant, les
cerveaux ont été transférés dans une solution de sucrose (30%) pour une nuit à 4°C. Par la
suite, ils ont été congelés à -80oe avec le 2-méthylbutane.
Les cerveaux ont été coupés à une épaisseur de 14 ~m et 50 Jlffi à l'aide d'un cryostat
(Leica, Jung CM 3000) et à une température de -20oe. Les sections ont été mises sur des
lames chargées positivement (Fisher Scientific). Les coupes ont été conservées à -80oe ou
utilisées immédiatement pour l'hybridation in $Ïtu.
2.3 Sonde Pax-6 chez le poulet
La séquence totale du gène Pax-6 est formée de 1964 paires de bases. La sonde
utilisée était un fragment de 312 pb. Nous avons reçu la sonde insérée à l'intérieur du vecteur
pGEM4 (voir figure 6). Le vecteur pGEM4 contenait un promoteur pour SP6 et T7' ainsi
qu'un gène de résistance à l'ampicilline.
Ssp 1
Xmn..-....... -1776
Sca 1 1657
PvuI 1547
Fsp 1 1399
AatII 2099
Vecteur PGEM4 2871 pb
ori
. Figure 6. Schéma du vecteur pGEM4
1 10 20 26 26
Pax-6
Pax-6 Séquence totale 1964 pb
40
41
2.3.1 Amplification et purification de la sonde
Pour amplifier un fragment ADN, l'insère doit préalablement être introduit dans un
plasmide. Dans notre cas, le fragment de 312 pb de Pax-6 nous est parvenu inséré dans Je
vecteur pGEM4' Le plasmide a tout d'abord été introduit dans les cellules rendues
compétentes par le diméthyl sulfoxyde; 10 ~ d'ADN (1 ngl~) ont été ajoutés directement sur
100 ~ de cellules compétentes (Escherichia coli, souche RR1). Le tube a d'abord été mis sur
la glace 10 min. et transféré par la suite à 37°C pendant 5 min. produisant ainsi un choc
thermique. Les plasmides se sont donc retrouvés à l'intérieur des cellules. L'amplification
des cellules s'est effectuée grâce à un milieu riche en nutriments (milieu LB avec ampicilline)
et à une température adéquate (37°C) sous agitation durant toute une nuit
Le milieu de culture a ensuite été centrifugé (10 min. à 6 000 g) pour ainsi récolter Je
culot de bactéries. Le culot a été remis en solution dans un tampon ayant pour fonction de
lyser les bactéries, l'ADN s'est donc retrouvé en solution. Une seconde centrifugation du
mélange a permis de disposer des cellules mortes. Le surnageant a subséquemment été passé
dans une colonne de résine ayant pour rôle de séparer les plasmides des contaminants.
Finalement, l'ADN a été précipité par l'isopropanol, centrifugé, lavé à l'éthanol 70%,
recentrifugé et puis le culot a été ressuspendu dans un volume approprié de tampon JE (10
mM Tris-HCI, 1 mM EDTA, pH 8).
2.3.2 Synthèse et marqua~e des sondes ARN
Les plasmides ont été linéarisés par l'enzyme de restriction Hind ID et l'ARN
polymérase T7 a été ajouté permettant la synthèse de la sonde antisens ; ou encore nous avons
linéarisé le plasmide avec l'enzyme de restriction EcoRI et ajouté l'ARN polymérase SP6
42
pour synthétiser la sonde sens, tout deux ont été marquées de façon non radi()active à la
digoxigénine. À environ 1 ~g de plasmide d'ADN linéarisé, 2 ~l du tampon (lOx) NTP
(lOmM ATP, 10 mM CfP, 10 mM GTP, 6,5 mM UTP, 3,5 mM DIG-ll-UTP, pH 7,5) et 2
~ de tampon de transcription (lOx) ont été ajoutés. Le volume a été complété à 18 ~ total
avec de l'eau stérile et sans ARNase. Les polymérases Sp6 et TI ARN ont été utilisés (2 ~)
pour les sondes sens et antisens respectivement La réaction a été inhibée après 2 h avec de 2
~ d'EDTA (0,2 M à pH 8). Finalement, le volume a été complété à 100 ~ avec de l'eau
stérile pour ainsi obtenir une concentration approximative de 10 ~g par 100 ~l. Ces sondes
étaient maintenant prêtes pour être utilisées pour les techniques de Northern blot et de
l'hybridation in situ.
2.4 Northern blot
Le procédé Northern fournit des données sur la présence, la taille et la quantité
d'ARN messagers particuliers dans un échantillon. Approximativement 7 -1 0 ~g d'ARN total
dénaturés provenant des cerveaux d'un échantillonnage d'embryons de poulets âgés de 3 à 20
jours ainsi que d'un poussin âgé d'un jour post-éclosion sont fractionnés selon la taille des
molécules sur un gel d'agarose 1,2% composé de 2% formaldéhyde et 1 x MOPS (0,02 M
MOPS, 5 mM NaOAc, 1 mM EDTA) . L'ARN a été transféré par la suite sur une membrane
de Nylon chargée positivement (Boehringer Mannaheim) ftxant les molécules d'ARN
dénaturées sous forme déployées. La ftxation des ARN messagers sur la membrane a été
renforcée par la réticulation aux rayons ultra violets, 3 minutes de chaques côtés.
La membrane a été pré-hybridée 3 h à 65°C dans une solution composée de 50%
formamide, 5 X SSC (provenant d'une solution de 20 X SSC: 3 M NaCI, 0,3 M acide
citrique à pH 7,0), 2% de réactif de blocage, 0,1 % N-Iauryl sarcosine, 0,02% SDS et 50
43
J.1.glml d'ARN de levure. Par la suite, la sonde antisens marquée a été additionnée à la
solution et l'hybridation s'est effectuée durant toute une nuit à une température de 65°C.
Le jour suivant, la membrane a été lavée avec deux concentrations différentes de
tampon SSC dont 0,1% de SDS a été ajouté. Le premier lavage s'est effectué à une
concentration de 2 X SSC à la température de la pièce et le second à 0,1 X à 65°C, tout deux
sous agitation.
Révélation par la chimiluminescence
Suite aux lavages stringents, la membrane a été rincée avec le tampon de lavage (0,1
M acide maléique, 0,15 M NaCI à pH 7,5) et a été incubée 1 h à 37°C dans une solution de
blocage (1 %). L'incubation avec l'anticorps anti-digoxigénine-alkaline phosphatase (1:10000
dans la solution de blocage) a duré 20 min. à 37°C. La membrane a ensuite été relavée et a été
équilibrée avec un tampon composé de 0,1 M Tris-HCl, 0,1 M NaCI à pH 9,5 et
subséquemment, elle a été trempée une solution de chimiluminescence (1: 100); cette dernière
détectait l'alkaline-phosphatase. La membrane a été par la suite scellée dans un sac et a été
déposée dans un incubateur à 37°C pour environ 5 à 15 min. permettant ainsi d'augmenter la
réaction de luminescence. La détection du signal s'est faite par un exposition de 15 à 30 min.
sur un fllm autoradiographique (Kodak BIOMAX ML).
Les valeurs des résultats sont basés sur trois expériences répétées de façon identique.
Et une fois les autoradiographies digitalisées, l'analyse des résultats a été effectuée à l'aide du
logiciel NIH Image version 1.61 où l'expression des différents stades ont été évaluées. D!
plus, en parallèle, deux contrôles ont été faits suivant les mêmes procédures l'un avec l'ARN
total de cerveau de rat adulte et l'autre avec la sonde ARN sens. Dans chacun des deux cas,
aucun signal n'a été détecté.
44
2.5 Hybridation in situ
La technique de l 'hybridation in situ permet la détection d'un ARNm particulier sur
une coupe histologique. Les sections ont été tout d'abord décongelées, par des passages
allantde -80, -20, 4°C, à la température de la pièce. Pour conserver l' intégrité des coupes,
elles ont été fixées 20 min. avec une solution de paraformaldéhyde 4% fraîchement préparée
suivi de trois lavages de trois minutes chacun dans le tampon TE. Par la suite, les sections
ont été traitées 10 minutes avec 200 mM HCI pour dénaturer les protéines, et 10 minutes avec
0,5% de solution d'acétique anhydride pour réduire le bruit de fond. Les peroxydases
endogènes ont été inhibées sous l'action de 0,3% H2Û2 pendant 30 minutes.
Subséquemment, une solution contenant la protéinase K a été appliquée pendant 10 min. à
une température de 37°C. La protéinase K favorise l'accessibilité de la sonde à sa cible par la
digestion des protéines entourant les acides nucléiques ciblés et ce, à une concentration, 0 ,5
~g/ml pour les sections de 14 ~m et 20 ~g/ml pour les sections de 50 ~m. Entre chaque
traitement, trois lavages de 3 min. dans le tampon TE avaient lieu. Finalement, les coupes
ont été déshydratées par une série de concentration croissante d'éthanol.
Durant la période de pré-hybridation, les coupes ont été réhydratées dans une chambre
humide à 55°C pendant 30 minutes. Par la suite, la solution d'hybridation composée de 50%
formamide, 2X SSC, 10% dextran sulfate, 0,02% SOS , 0,25 mg/ml d'ADN provenant de
sperme de hareng dénaturé ainsi que la sonde antisens marquée à la digoxigénine sont ajoutés
sur les lames. Pour augmenter le signal de l'hybride ARN/ARN, les coupes ont été chauffées
sur une plaque thermique à 95°C pendant 4 minutes. L'hybridation s'est produite dans une
chambre humide, évitant l'évaporation, et dans un incubateur à une température de 5SOC
pendant toute une nuit. La sonde sens a été appliquée à quelques coupes à titre de contrôle
négatif.
45
Lavages. amplification et révélation
Le lendemain, les lames ont été plongées tout d'abord dans le tampon 3 X SSC et par
la suite dans le tampon NTE (500 mM NaCI, 10 mM Tris-HCl, 1 mM EDTA, pH 7,5)
pendant 5 minutes. Pour éliminer les simples brins ARN non-hybridés, les lames ont été
incubées 30 min. à 37°C en présence de 50 J.l.glml ARNase A, suivit par trois lavages de cinq
minutes dans le tampon NTE. Subséquemment, deux lavages stringents ont été faits l'un
dans 2 X SSC 30 min. et l'autre dans 0,1 X SSC pendant 1 h à 57°C.
Les coupes ont ensuite été lavées trois fois pendant 5 min. dans le tampon TNT (0,1
M Tris-HCI, pH 7,5, 0,15 M NaCI, Tween®20 0,05%) et, l'étape de blocage a eu lieu dans
une solution 0,5% à 370C pendant 30 minutes. Subséquemment, la détection de la sonde
hybridée sur l'ARNm du tissu s'est faite grâce à l'anticorps anti-dig-peroxydase (Boehringer
Mannaheim) dilué 1:100 dans la solution de blocage 0,5%, l'incubation a durée 30 min. à
37°C dans une chambre humide suivie par trois lavages de 5 min. dans le tampon TNT avec
agitation.
Une amplification du signal s'est faite par la suite par une incubation de 7 à 10 min.
avec la tyramide biotinyl (1:50) suivie de trois lavages de 5 min. dans le tampon TNT avec
agitation. L'amplification a été détectée par l'enzyme de conjugaison anti-streptavidine-HRP
(horse radish peroxidase) (1:100), lequel a été incubé sur les coupes 30 min. à une
température de 370C et trois lavages de 5 min. ont suivi. Finalement, le substrat, Je
chromogène 3-3' -diaminobenzidine (DAB) (0,39 mM DAB, 0,01% H202 dans le tampon
Tris-HCl 50 mM à pH 7,3) a été ajouté formant un précipité visible par la microscopie
optique.
CHAPITRE 3
RÉSULTATS
46
Les variations du degré d'expression de l'homéogène Pax-6 durant le développement
de l'encéphale embryonnaire de poulet ainsi que la détermination des régions d'expression du
gène pour un stade tardif (15 jours) ont été évalués en utilisant deux techniques différentes de
la biologie moléculaire. Le procédé de type Northern consistait en l'analyse de l'ARN
messager (ARNm) Pax-6 sur une membrane. Et la technique de l'hybridation in
situ.permettait la détection de l'expression de l'ARNm Pax-6 directement sur des coupes
histologiques.
3.1 Analyse du niveau de l'ARNm Pax-6 Dar transfert de type Northern
Aftn de nous permettre de comparer le degré d'expression du gène Pax-6 durant le
développement encéphalique du poulet, nous avons extrait l'ARN total des cerveaux des
embryons âgés de 3 à 20 jours, ainsi que d'un poussin âgé d'un jour post-éclosion et nous
avons effectué un transfert de type Northern blot. Un message d'environ 1964 pb a été
détecté correspondant effectivement au paired box 6 (un cas expérimental est représenté à la
ftgure 7 A). L'analyse quantitative a été effectuée par la moyenne des résultats des
autoradiographies obtenus de trois cas expérimentaux différents. Or, la moyenne de
l'expression des transcrits du gène Pax-6 révèle une augmentation entre les jours 3 et 7 et
ultérieurement, l'expression tant à se stabiliser, mise à part aux jours Il et 14 où une légère
47
augmentation se manifeste. Le tracé de la figure 7 B représente la moyenne des résultats
obtenus pour l'expression du gène Pax-6 au cours du développement.
(A)
(B)
48
Expression du gène Pax-6
9 1 0 11 12 1 3 14 1 5 1 6 1 7 1 8 1 9 20 P RAT
JOURS EMBRYONNAIRES
Figure 7. (A) Northern blot, d'un échantillonnage de 7 ~g ARN total de cerveaux de
poulets âgés de 3 à 20 jours embryonnaires ainsi que d'un poussin (P) d'un jour
post éclosion et d'un cerveau de rat (R). L'ARN messager a été hybridé avec la
sonde antisens Pax-6. Un message d'approximativement 1964 pb a été détecté.
Aucun signal n'est détecté concernant l'ARN total de rat.
(B) Représentation graphique résumant l'expression du gène Pax-6 au cours du
développement encéphalique basée sur trois expériences.
49
3.2 Localisation de l'ARNm Pax-6 par la technique de l'hybridation in situ
Afm de localiser les régions exactes de l'expression de Pax-6, des coupes
histologiques d'un cerveau de poulet âgé de 15 jours embryonnaires ont été hybridées avec la
sonde ARN antisens de Pax-6 marquées à la digoxigénine. Plusieurs niveaux de coupes ont
été sélectionnés afm d'obtenir un échantillonnage détaillé de l'expression du gène dans
l'encéphale de poulet. La figure 8 représente schématiquement la localisation des transcrits
du gène Pax-6 observés sur des coupes transversales à travers différentes régions antéro
postérieurs encéphaliques.
3.2.1 Télencéphale
Au niveau du télencéphale, l'expression du gène Pax-6 est résumée sur le schéma de
la figure 8 a. Une population de cellules marquées est observée au niveau du télencéphale
dorsal dans la zone la plus superficielle, au dessus du ventricule, correspondant chez l'adulte
à l'hyperstriatum accessorium (HA). De plus, d'autres transcrits ont été détectés entre le
ventricule et la ligne médiane du télencéphale, correspondant dorsalement à l'hippocampe
(Hp) et ventralement au septum. Plus latéralement, nous retrouvons deux groupes de cellules
marquées. L'un dont les cellules sont plutôt dispersées à un niveau antérieur du neostriatum
(N) latérale et le second où les cellules sont plutôt regroupées à un niveau postérieur
correspondant à l'aire corticoidea dorsolateralis (CDL) (fig. 8 b). Les tubercules olfactifs
(TO) (fig. 9 a), situés ventralement dans le télencéphale, · les bulbes olfactifs ainsi que les
neurones de la bande diagonale de Broca, située juste au-dessus du TO, expriment le gène
Pax-6. Au niveau du paleostriatum, quelques neurones dispersés ventralement sont
également marqués.
50
3.2.2 [XencéphaJe
Le schéma à la figure 8 b décrit la localisation de l'expression du gène Pax-6 au
niveau du diencéphale. Les résultats de l'hybridation in situ révèlent une plus grande
présence du gène Pax-6 au niveau du thalamus ventral que dorsal (fig. 9 b). En effet, nous
retrouvons ventralement, une forte expression dans les noyaux geniculatus lateralis, pars
ventralis (GLv) et intercalatus thalami (ICf) ainsi que dans le decussatio supraoptica ventralis
(DSV).
Au niveau du thalamus dorsal, l'expression est détectée plus faiblement dans l'aire
latérale et dorsale du diencéphale, principalement dans les noyaux dorolateralis anterior
thalami, pars lateralis (DLL) et autours du n. rotundus (Rt) avec une préférence le long du
flan latéral. Une population de cellules retrouvées dans la région du noyau habenularis (Hb),
situé à la limite dorsale du diencéphale, sont plus fortement marquées.
Localisé près de la ligne médiane du diencéphale, nous observons dans
l'hypothalamus quelques transcrits colorés à la diaminobenzidine dans notamment le n.
lateralis hypothalami (LHy) et plus dorsalement dans quelques cellules du stratum cellulare
intemum (SCI). Panni les différents noyaux du complexe prétectal, nous constatons la
présence de marquage principalement dans le n. principalis precommissuralis (PPC).
;3.2.3 Tronc cérébral: mésencéphale
Localisées dans le tegmentum mésencéphalique, les volumineuses cellules du noyaux
pars magnocellularis (lmc) sont fortement marquées comparativement aux cellules de plus
petites tailles retrouvées dans le n. isthmiques pars parvocellularis (Ipc) (fig. 10 a). Une
51
autre population de cellules dispersées dans une région étendue de la formation réticulée
mésencéphalique expriment aussi le gène Pax-6.
Au niveau du tectum optique (figs. 8 c et 10), plusieurs cellules en différenciation
formant les strates du tectum expriment le gène. En effet, il s'agit des couches 2 à 7 selon la
nomenclature de Cajal & Ramon y (1911). Au niveau des strates 2/3, les cellules marquées
sont comprimées les unes sur les autres. Par ailleurs, les cellules localisées dans la vaste
couche 5, sont plutôt étalées. Et de même que dans les strates 2/3, les cellules qui se
retrouvent dans les strates 617, sont considérablement entassées. Nous savons que ces
couches superficielles sont reconnues pour être le site cible des axones rétiniens. C'est
toutefois dans les couches profondes que la présence des ARNm Pax-6 est plus intensément
observée notamment dans les cellules entassées et de gros diamètre retrouvées dans le stratum
griseum centrale (SGC), correspondant à la couche 13. Au niveau du stratum album centrale
(SAC) ou couche 14 ainsi qu'au niveau de la couche 8, les transcrits sont présents, mais de
moindre intensité.
3.2.4 Tronc cérébral: pont
Dans le tegmentum ponti que rostral (figs. 8 c et 9 c), l'expression est présente dans le
locus ceruleus (LoC) et médialement autours du fasciculus longitudinalis medialis (FLM),
correspondant à la zone ZpFLM (zona péri FLM). De plus, le long de la ligne médiane,
plusieurs cellules retrouvées dans les noyaux tegmentaux sont marquées, notamment dans le
dans n. annularis (AnI) du système raphé dorsal et s'étendant en direction latéral; plus
ventralement, dans la région du decussatio brachiorum conjunctivorum (DBC), de même que
dans le n. linearis caudalis (LC) faisant parti du système raphé ventral et qui constitue d'une
bande de cellules longitudinales située de part et d'autre de la ligne médiane.
52
Au niveau du tegmentum pontique latéral, nous avons pu identifier une expression
très répandue, particulièrement dans les zones du n. reticularis pontis oralis (RPO) ainsi que
du n. tegmenti pedunculo-pontinus, pars compacta (TPc).
Par ailleurs, nous avons observé la présence du marquage dans des régions du
tegmentum pontique caudal (figs. 8 d et Il b, c), spécialement dans le n. raphé ventral (Rv)
et la réticulée pontique (RP) rostroventrale, incluant le n. reticularis gigantocellularis (Rgc) et
dorsoventralement, dans le n. subceruleus ventralis (SCv). Les ARN messagers de Pax-6
sont en outre observés dans certaines structures plus dorsales par rapport au SCv
correspondant aux noyaux vestibulaires, notamment dans les noyaux latéral et dorsolatéral
(VeL et VOL respectivement). L'expression est aussi visible dans l'ensemble des cellules
retrouvées dans les noyaux pontis lateralis et medialis (pL et PM) (fig. Il b) situés dans la
partie la plus ventrale du tegmentum pontique.
3.2.5 Cervelet
Dans le cervelet moyen (fig. 8 d), les transcrits du gène Pax-6 sont observés dans les
noyaux profonds cerebellaris internus et intermedius (CbI et CbM) (fig. Il a), retrouvés
autours du ventricule. Par ailleurs, les cellules de la couche germinale externe des lobules
cérébelleux forment une rangée homogène de cellules Pax-6 positif. Cette couche correspond
dans le cervelet adulte à la couche granulaire.
53
abc d
(d)
Figure 8. Représentation schématique de l'expression du gène Pax-6 à travers différentes
régions antéro-postérieurs de l'encéphale du poulet âgé de 15 jours embryonnaires;
(a) télencéphale; (b) diencéphale; (c) mésencéphale (d) rhombencéphale.
54
Figure 9. Expression du gène Pax-6 au niveau de (a) tubercule olfactif (fQ); (b) diencéphale;
et (c) sous-divisions du système raphé dorsal.
55
Celh.des du tectum
Couches d.u rectum
Figure 10. Expression du gène Pax-6 au niveau mésencéphalique (a) mésencéphale (tectum optique et tegmentum); (b) cellules marquées vues à fort grossissement (25x) dans
la couche SGC; (c) couches du tectum optique (6.3x) du tectum optique.
56
~)~------------~ Figure 11. Expression du gène Pax-6 au niveau rhombencéphalique; (a) cellules (lOx) dans
les noyaux profonds cérébelleux; deux niveaux du rhombencéphale (b) antérieur et
(c) postérieur.
CHAPITRE 4
DISCUSSION
4.1 Fonctions possibles et déroulement dans le temps de l'expression du ~ène Pax-6
57
Nos résultats obtenus par Northem blot (voir fig. 7) nous indiquent que Pax-6 est
présent tout au long du développement de l'encéphale, suggérant son rôle important dans la
formation du cerveau aux stades précoce et tardif. La présence du gène hâtivement indique
un rôle clé du gène dans l'initiation du développement de diverses structures du système
nerveux. Le développement général de l'encéphale débute par la formation de la plaque
neurale qui origine de l'épaississement de l'ectoderme le long de l'axe médian postérieur de
l'embryon. Li et coll. (1994) observent initialement l'expression de Pax-6 dans une région
antérieure de l'ectoderme de la plaque neurale. Le fait que nous retrouvons déjà à trois jours
embryonnaires des transcrits de Pax-6 confmne son action très tôt dans le processus du
développement On attribut aussi à Pax-6 des fonctions importantes dans la formation
morphogénique, dans la prolifération primaire, dans la régionalisation et dans la subdivision
de l'encéphale. Donc la présence d'une augmentation du gène sur les Northem blot pourrait
s'expliquer par la transformation de la vésicule la plus antérieure (prosencéphale) en deux
vésicules cérébrales secondaires (télencéphale et diencéphale); la seconde vésicule de
l'encéphale, le mésencéphale, se développera et formera le cerveau moyen; et la troisième
58
vésicule, le rhombencéphale, fonnera aussi deux vésicules secondaires: le métencéphale (pont
et cervelet) et le myélencéphale (bulbe rachidien).
Nous pouvons observer une augmentation de l'expression sur les Northem blot, entre
les jours 3 et 7, ce résultat nous laisse supposer que Pax-6 à une fonction dans les
mouvements morphogéniques, le rendant essentiel dans le développement. En effet, nous
savons qu'à ce stade le mouvement cellulaire des parties est irréversible et qu'il engendre une
succession de mouvements créant en conséquence une nouvelle fonne à la structure en
. développement Par exemple, si l'on prend le cas du prosencéphale, juste avant qu'il soit
subdivisé en télencéphale et diencéphale, une paire de protusions apparaît sur ses côtés
latéraux. Ces protusions ou vésicules optiques seront l'ébauche des futurs yeux. Les
vésicules optiques se feront comprimer par les "restes" du prosencéphale qui engendreront les
différentes parties de l'oeil. La connexion entre les deux fonnera le nerf optique qui
demeurera la jonction entre l'oeil et le cerveau (diencéphale).
Par la suite, l'expression du gène Pax-6 toujours présente jusqu'aux stades tardifs
suppose une fonction dans les cellules des différentes parties qui deviendront
histologiquement spécifiques, c'est-à-dire qu'elles acquerront les propriétés structurales et
physico-chimiques pour lesquelles elles ont été programmées. Par exemple, le télencéphale
fonne entre autre les hémisphères cérébraux; le thalamus et l'hypothalamus se différencieront
dans le diencéphale, de même que plusieurs noyaux spécifiques retrouvés dans le pont et le
cervelet. En résumé, à un stade tardif, le rôle du gène Pax-6 laisse supposer qu'il agierait
dans la différenciation de certaines cellules jusqu'à ce qu'elles soient aptes à remplir leurs
fonctions physiologiques dans une région spécifique de l'encéphale. Or, nous pouvons donc
soutenir que Pax-6 est effectivement un gène du développement De plus, sa présence dans
l'encéphale de poulet d'un jour post-éclosion ainsi que chez l'adulte (puelles & Rubenstein,
59
1993) lui suggèrent un rôle possible dans la différenciation, le maintien et le fonçtionnement
des cellules adultes.
4.2 Description de l'expression du ~ène Pax-6. à un stade tardif chez le poulet et comparaison
de r expression avec la souris
Pax-6 a été identifié comme un régulateur pouvant être impliqué dans le
développement du système nerveux central à une stade tardif (Kawakami, A. et coll. 1997).
Dans cette étude, nous avons premièrement démontré par le transfert de type Northem la
présence de l'expression du gène Pax-6 tout au long du développement de l'encéphale de
poulet Par la suite, nous avons décrit le patron de distribution de l'expression du gène dans
l'encéphale à un stade embryonnaire tardif (15 jours). Le patron de distribution du marquage
observé grâce à la technique d'hybridation in situ démontre que les différentes subdivisions
du cerveau de poulet exprimant le gène est comparable pour de nombreuses structures aux
résultats obtenus lors d'expériences similaires effectuées chez la souris (Walther & Gruss
(1991), Pilschel et coll. (1992), Stoykova & Gruss (1994), et Grindley et coll. (1995).
Télencéphale
Dans la partie télencéphalique du cerveau, les transcrits de l'homéogène Pax-6 se
retrouvent dans une division du Wulst l'hyperstriatum accessorium qui est le site d'arrivée
des projections visuelles thalamiques, chez l'Oiseau. Chez la souris, l'expression entre les
jours embryonnaires 10,5 et 18,5 est fortement détectée .latéralement et dorsalement dans
l'épithélium néocortical (Walther & Gruss, 1991).
Dans l'aire archipalliale du télencéphale, nos résultats chez le poulet, nous permettent
d'observer des ARNm du gène Pax-6 dans la région hippocampique, comme il a été observé
60
chez la souris. D'un point de vue fonctionnel, à l'instar de son homologue t:nammalien,
l'hippocampe aviaire jouerait un rôle important dans l'élaboration d'une carte spatiale, dans
l'orientation spatio-temporelle (mamm.: O'keefe & Nadel, 1979; Olton et coll., 1979, pigeon:
Bingman et coll., 1984) ainsi que dans la mémoire (mamm. Gaffan, 1972; Olton et coll.,
1979; Winocur, 1979, pigeon Sahgal, 1984; Bingman et coll., 1985). De plus, nos résultats
vont dans le même sens à ce qui a été retrouvé chez la souris en ce qui concerne la présence
de transcrits dans les cellules de l'aire septale ainsi que dans la bande diagonale de Broca
(souris: Stoykova & Gruss, 1994). Le n. septal est rattaché à des fonctions autonomes et à
des réactions comportementales principalement impliquées dans la procréation de l'espèce
(Macle an , 1973).
Dans les régions basales du télencéphale du poulet embryonnaire âgé de 15 jours,
nous obServons que les cellules du tubercule olfactif expriment fortement Pax-6. Néanmoins,
chez la souris les auteurs Walther et Gruss (1991) ne décrivent aucun transcrit dans la région
basale du télencéphale. Concernant les bulbes olfactifs retrouvés dans le télencéphale
rostroventral les auteurs décrivent un haut degré de transcrits de Pax-6 chez la souris
(Walther & Gruss, 1991), et nous en avons de même observé chez le poulet. TI existe chez
les Oiseaux une région possiblement d'origine palliale, l'aire corticoidea dopsolateralis, où
une population de cellules expriment Pax-6, on ignore cependant jusqu'à maintenant son
équivalence chez le système cortical mammalien.
Dans le corps principal du télencéphale, dans l'aire néostriatale incluant l'ectostriatum,
nous retrouvons chez le poulet très peu de transcrits marqués à la diaminobenzidine. Le
néostriatum reçoit des projections visuelles provenant du thalamus dorsal plus
particulièrement du DLP (Gamelin & Cohen, 1982). L'ectostriatum pour sa part, reçoit des
projections du noyau Rt (Karten & Hodos, 1970), faisant partie du système visuel tectofuge
61
aviaire. Par ailleurs, ces deux düférentes voies de projections équivaleraient dans leur
ensemble aux voies visuelles extragéniculées mammaliens (Miceli et colL, 1990).
Diencéphale
Le domaine d'expression s'étend du télencéphale jusque dans le diencéphale à une
limite caudale de la commissure postérieure, laquelle délimite la frontière entre le diencéphale
et le mésencéphale. Cette limite caudale persiste tout au long du développement
L'expression retrouvée dans le diencéphale de poulet est observée en majorité dans le
thalamus ventral, plus particulièrement dans les noyaux GLv, ICT et DSV. L'expression
chez la souris autours du même stade étudié chez le poulet est aussi retrouvée en plus grande
partie dans le thalamus ventral notamment dans des régions débutant leur différenciation
soient la zona incerta ainsi que les noyaux réticulaire et entopédunculaire de même que les
noyaux du complexe basolatéral amygdalien (Altman & Bayer, 1988). Une seconde limite à
l'intérieur du diencéphale correspondant chez la souris au sulcus diencephalicus medius
(Niimi et coll.,1962) sépare le thalamus ventral du thalamus dorsal. L'expression de Pax-6
dans le thalamus dorsal est cependant moins répandue chez les deux espèces. Par exemple,
chez le poulet, nous avons retrouvé un léger marquage dans le n. DLL, qui constitue une
région importante dans les projections des voies visuelles. Pour le cas de la souris,
l'expression est restreinte dans une fine couche de cellules juxtaposées à la zona limitans
(Stoykova & Gross, 1994). li existe aussi une structure diencéphalique commune aux
Oiseaux et aux Mammifères, le n. habenulae, où l'on retrouve également des ARNm de Pax-
6 (souris: Walther & Gross, 1991). Localisés près de la ligne médiane dans le diencéphale
ventral, nous retrouvons chez le poulet dans la région de l'hypothalamus des transcrits
d'ARNm du gène Pax-6, notamment pour les n. LHy et SCI et chez la souris, les auteurs
décrivent l'expression dans la zone pré optique de l'hypothalamus (Walther & Gross, 1991).
62
Mésencéphale
À la limite diencéphalique/mésencéphalique, nous retrouvons une expression dans
une structure importante prétectale chez les Oiseaux, le n. principalis precommissuralis de
même une expression similaire a été décrite dans une région précommissurale prétectale chez
la souris (Stoykova & Gruss, 1994).
C'est au niveau du tectum optique que nous observons les plus grandes inégalités au
niveau de l'expression du gène Pax-6 entre le poulet et la souris. En effet, contrairement à la
souris, chez le poulet, nous observons des transcrits de Pax-6 distribués de façon homogène
dans les couches superficielles du tectum, notamment les couches 2 à 7 et de façon plus
intense dans les couches profondes 8, 13 et 14. Chez la souris, aucune étude ne décrit
jusqu'à maintenant l'expression en employant la sonde Pax-6 au niveau du colliculus
supérieur (homologue du tectum optique). C'est au niveau des couches superficielles
qu'arrivent les projections nerveuses provenant de la rétine de l'oeil contralatéral. Quant aux
couches profondes, elles sont réputées d'être polysensorielles et impliquées notamment dans
l'intégration sensori-motrice (Karten & Hodos, 1970) par leurs connections avec des
structures visuomotrices du tronc cérébral. De plus, contrairement à la souris, nos résultats
démontrent la présence de l'expression du gène Pax-6 dans les noyaux isthmiques Imc et Ipc.
Nous pouvons tenter d'expliquer ces différences par le fait que certains auteurs considèrent
que les couches profondes aviaires de même que les noyaux isthmiques seraient d'origine
tegmental plutôt que tectal (Karten, 1969). Stoykova et Gruss (1994) décrivent chez la souris
une expression au niveau du tegmentum pour le gène Pax-6. Or dans ce cas, il n'existerait
pas de différence à ce niveau entre les deux espèces étudiées. Une autre explication peut être
proposée suggérant que malgré les ressemblances observées dans le développement du
système nerveux central , il existe de grosses différences structurales au niveau de l'encéphale
du poulet et de la souris. Par exemple, en ce qui concerne le système visuel chez les
63
Mammitères, l'ascension progressive des centres se serait traduite par le développement d'un
important cortex visuel hautement stratifié aux dépens du colliculus supérieur qui quant à lui,
aurait régressé dans sa taille relative et dans sa complexité d'organisation laminaire. Par
ailleurs, concernant l'encéphale non-mammalien, le toit optique représenterait la structure
visuelle la plus "élevée" et, par conséquent assumerait une gamme de fonctions, notamment
celles attribuées généralement au système géniculo-strié mammalien (Güntürkün, 1991). Ce
qui pourrait être une autre explication pour justifier les différences de l'expression du gène
retrouvée au niveau du toit optique entre le poulet et la souris. Et finalement, en ce qui
concerne les différences observées au niveau des couches superficielles, elles pourraient
s'expliquer par une partie de séquence commune entre la sonde Pax-6 que nous avons utilisée
et la sonde Pax-7. En effet, certains auteurs décrivent, comme ce que nous avons observé, la
présence d'une expression au niveau des couches superficielles et profondes du tectum
optique, mais lorsqu'ils utilisent cependant la sonde Pax-7 (Stoykova & Gruss, 1994).
Rhombencéphale
Nos résultats d'hybridation in situ, nous permettent d'observer l'expression du gène
Pax-6 dans le tegmentum pontique ventrolatéral de l'embryon de poulet et notamment dans
une population de cellules présumées d'être dopaminergiques (Medina & Reiner, 1994)
situées dans le TPc. Les cellules dans cette région chez l'Oiseau se projettent ipsilatéralement
au télencéphale notamment dans le septum et l'archistriatum (Kitt & Brauth 1980), le
paléostriatum (Brauth et coll., 1978; Lewis et coll., 1981) et l'hyperstriatum (Kitt & Brauth
1980; Miceli et coll., 1983). Basées sur des observations neuroanatomiques et
histochimiques, le n. TPc qui est une source majeure de projections striatales, correspondrait
à la substance noire des Mammitères (Brauth et coll., 1978) et dont des transcrits de Pax-6
sont également observés chez la souris (Stoykova & Gruss, 1994). La substance noire chez
les mammitères contient aussi des neurones dopaminergiques (Lindvall & BjOrklund, 1983;
64
Kalsbeeck et coll., 1992). Bien qu'il soit difficile d'assigner le destin d'une ce,llule par sa
voie d'expression, ce résultat suggère que le gène Pax-6 pourait être impliqué dans quelques
aspects de la différenciation des neurones hydroxylase-immunoréactifs (Stoykova & Gruss,
1994).
Nous observons aussi d'autres groupes de cellules exprimant Pax-6 retrouvés dans
l'aire du raphé dorsal, notamment dans les noyaux AnI, DBC et dans la région du· ZpFLM.
On retrouverait une projection bilatérale sur le télencéphale provenant des noyaux AnI, LC et
ZpFLM (Miceli & Repérant, 1985). Ces trois structures sont considérées comme étant le
foyer sérotoninergique de l'encéphale (Ikeda & Gotoh, 1971; Dubé & Parent, 1981; Challet
et coll. ,1996). Nos résultats, démontrent aussi des transcrits de Pax-6 dans LoC du poulet
qui contient un groupe de cellules catécholaminergiques du tegmentum dorsolateral. Cette
structure est comparée chez la souris au locus coeruleus (Ikeda & Gotoh, 1971; Tohyama et
coll., 1974) contenant aussi des ARNm Pax-6 (Stoykova & Gruss, 1994). Chez les
Oiseaux, le LoC se projette bilatéralement sur des structures télencéphaliques, notamment
HA, HIS, HD ainsi que vers l'ectostriatum, le paleostriatum augmentatum, le paleostriatum
primitivum, le neostriatum (Miceli & Repérant, 1985) ainsi que l'aire parahippocampique
(Casini et coll., 1986).
L'expression du gène Pax-6 observée chez l'embryon de la souris par Stoykova et
Gruss (1994) au niveau du pont et du bulbe rachidien se situe au niveau des noyaux
pontiques cérébelleux profonds et olivaires, ainSi qu'au niveau des noyaux
réticulotegmentum, vestibulaire et hypoglossal prepositus. Le patron de distribution que
nous avons observé chez l'embryon de poulet correspond aussi à ces structures. De plus,
nous observons que le gène Pax-6 est exprimé autant chez le poulet que chez la souris
(Stoykova et Gruss, 1994) dans la zone ventriculaire ainsi que dans la couche externe
65
genninale du cervelet embryonnaire. La couche genninale fonnera ultérieur!!ment chez
l'adulte la couche granulaire du cervelet
4.3 .. Parallèle entre les structures exprimant le gène Pax-6 et le système visuel aviaire
Nous avons décrit précédemment qu'un ancêtre collectif du gène Pax-6 serait
impliqué dans le développement primitif du système visuel et jouerait un rôle dans
l'arrangement spatial et l'organisation des régions neurales. Nous tenterons donc ici d'établir
un parallèle entre les régions exprimant le gène Pax-6 chez l'embryon de poulet et les
structures impliquées dans les projections des voies visuelles chez l'Oiseau. La majorité des
auteurs s'accordent aujourd'hui pour reconnaître chez les oiseaux et les reptiles l'existence de
deux systèmes visuels télencéphalopètes. Ces systèmes sont présentés souvent comme étant,
thalamofuge et tectofuge respectivement ou encore comme des voies visuelles néo palléales
(Belakhova & Vesselkin, 1985; Miceli et coll., 1990; Repérant et coll., 1994; Bulter, 1994a,
b). La voie rétino .. thalamo--télencéphalique chez l'Oiseau serait l'analogue du système
géniculo-strié visuel des Mammifères (Karten et coll., 1973; Miceli et coll., 1979; Miceli &
Repérant, 1982; Bagnoli & Burhalter, 1983; GUntUrkUn et coll., 1993). Brièvement,
l'organisation de la voie visuelle thalamofuge aviaire se décrit comme suit: les cellules
rétinales de l'oeil contralatéral se projettent dans le complexe du n. thalamus dorsolateral et
subséquemment se dirigent vers une zone distincte du télencéphale appelée le Wulst visuel et
plus spécifiquement, dans l'hyperstriatum accessorium (fig. 12) qui, dans notre cas, est
. pourvu de transcrits de Pax-6.. Cette région du Wulst constitue le site de projections
visuelles hyperstriatales de la voie thalamofuge selon les auteurs Perisic et coll. 1971;
Wilson, 1980; Denton, 1981. Une seconde composante du thalamus dorsal reçoit aussi des
projections rétiniennes et se projette au complexe hippocampique (HP .. AP) (frottier et coll.,
1995) où l'on observe de même des transcrits de Pax-6. En ce qui concerne la voie
66
tectofuge, les projections des cellules rétiniennes de l'oeil contralatéral sont "directement
transmises jusqu'aux couches superficielles du tectum optique (fig. 12) pour lesquelles nous
retrouvons des transcrits de Pax-6 (fig. 10). Subséquemment, les projections passent par le
n. rotundus du thalamus et les fibres efférentes aboutissent jusqu'à l'ectostriatum ipsilatéral
du télencéphale.
TI existe aussi des projections extratélencéphaliques du Wulst sur le mésencéphale et le
diencéphale (fig. 12). Nous avons observé par la technique d'hybridation in situ que
plusieurs de ces structures expriment le gène Pax-6, notamment au niveau du thalamus
dorsal, le n. DLLd; au niveau du thalamus ventral, les noyaux ICf et GLv (fig. 9 b); au
niveau de certains noyaux du prétectum dont le PPC; et fmalement, le Wulst visuel se projette
sur les couches superficielles (2 à 7) et profondes ( 12 et 13) du toit optique dans lesquelles
nous observons des transcrits de Pax-6 (fig. 10). Une représentation schématique à la figure
12 résume les régions marquées qui jouent aussi un rôle dans les projections visuelles chez
l'Oiseau.
67
1 Vo e Thal ofuge !.:-....................... oc Oeil contraJaté al Vole Tectofuge . r
Projections extratélencéphaliques du Wulst
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Figure 12. Projections des voies visuelles chez l'Oiseau. (Les régions ombragées ainsi que les *, représentent les régions exprimant le gène Pax·6.
68
CONCLUSION
Le but poursuivi par cette étude était de déterminer et de localiser l'expression du gène
homéotique Pax-6 dans l'encéphale de l'embryon de poulet au cours du développement.
Les résultats obtenus par la technique de Northem blot, nous permettent d'établir que
le gène s'exprime tout au long du développement de l'encéphale ce qui suggére que Pax-6
joue un rôle dans la formation morphogénique, la régionalisation et la subdivision de
l'encéphale et plus tardivement, dans la différenciation de cellules spécialisées.
Les résultats obtenus par la technique de 1'hybridation in situ, nous permettent de
localiser les régions exprimant le gène Pax-6 dans l'encéphale de poulet âgé de 15 jours
embryonnaires. Les données démontrent qu'il existe un patron d'expression semblable du
gène Pax-6 dans différentes structures au cours du développement de l'encéphale de poulet
comparé à celui décrit chez la souris. Nous pouvons donc appuyer à la lumière de nos
résultats que l'expression de l'homéogène Pax-6 est conservée entre ces deux groupes de
Vertébrés. Par ailleurs, d'après l'inventaire des structures exprimant le gène Pax-6, plusieurs
sont impliquées dans les voies de projections visuelles chez l'Oiseau suggérant également un
rôle important au gène dans le développement du système visuel.
69
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