PB2013 (Page 3)

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Interview

3Le Petit Bleu •Jeudi 28 mars 2013

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Portes ouvertesPortes ouvertesPortes ouvertesSamedi 30,Samedi 30,

dimanche 31 marsdimanche 31 marset lundi 1et lundi 1erer avril avril

Samedi 30,dimanche 31 mars

et lundi 1er avril

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Est-ce que ça vous étonne sion vous compare à StéphaneHessel ?

J’ai une trop grande admira-tion pour Hessel pour ne pas êtreétonnée que quelqu’un puisseme comparer à lui. Bien qu’àla réflexion, notre parcoursest parallèle comme lesbas-côté d’une route qui,évidemment, ne se ren-contrent pas. Mes com-bats ont été les siensmais nous n’avons paseu la même vie, les mê-mes relations, la guerreterminée.

Que faites-vous au-jourd’hui ? Êtes-voustoujours en lutte ?

Je vais avoir 90ans. Bien

qu’en plutôt bonne forme physi-que et encore potable sur le plande l’intellect, je n’ai peut-être plusl’allant d’il y a quelques années.

Cependant, j’aiencore par-

ticipé àd e s

a s -

sociations d’aide aux sans pa-piers. Je fais toujours des confé-rences. Je serai à Monza (Milan)puis à Brescia pour y parler descrimes imprescriptibles des Nazisà l’encontre des malades enfantset adultes qu’ils ont assassinésparce que susceptibles de souil-ler la race supérieure. J’ai travaillépendant trois ans sur le sujet et aiparticipé à des colloques sur lethème en Allemagne, en Suisse eten France. Je travaille pour uneUniversité populaire « Le savoirpartagé » de Dieulefit où je réside.Ainsi, la semaine prochaine, jesuis sur la sellette pendant quatreheures (trois séances) pour descours sur la biologie de la mé-moire.

Dans quelle région vivez-vous ?

Depuis que j’ai quitté Genève,il a plus de 20 ans, j’habite dansune superbe région, la Drômeprovençale. Je partage ma vie en-tre ce lieu, Saint-Cast et Bastia oùvit mon dernier fils. J’y fréquentequelques militants non pas indé-pendantistes mais réclamant unecertaine autonomie qui, leur sem-ble-t-il, leur permettrait de lutterplus efficacement que le pouvoircentral contre la mafia omnipré-sente.

Parlez-nous de vos parents,Marthe et Jean : eux aussi, ontété nommés Justes de Francepour avoir sauvé des Juifs ?

Mon père et ma mère ont eneffet reçu la médaille des Justespour avoir hébergé pendant plusd’un an Daniel et Simone Liso-prawski qui sont devenus et res-tés mon frère et ma sœur. Mes pa-rents sont venus s’installer à Di-nan vers l’année 37. Auparavant,nous étions au port du Guildo où

je suis née. Mon père y a continuéson métier de marchand de vélospuis de Vélo solex. Il était très im-pliqué (déjà quand nous habi-tions à Saint-Cast-le-Guildo) dansles sociétés sportives dont la Di-nannaise. Ancien coureur cy-cliste, il a été entraîneur de plu-sieurs équipes dans le Tour deFrance. Il était, je crois, assezconnu dans le milieu sportif de Di-nan. Ma mère tenait le café restodes Sports fréquenté par dessportifs. Mon père a été membrede réseaux de résistance. À sesobsèques, en 1953, plusieurs dis-cours le faisaient revivre commerésistant. Il est décédé à l’âge de50 ans. Dès lors ma mère a vécu àSaint-Cast où nous avions unemaison où je reviens encore cha-que année.

Avez-vous conservé desliens avec Dinan ?

Dinan reste pour moi la plusbelle petite ville de France. J’yviens souvent lorsque je suis àSaint-Cast. Je circule dans monpassé de collégienne avec bon-heur !

Recueilli par Pierre-YvesGAUDART

‘Dinan est la plus belle ville de France’

Remerciement☞ Un grand merci à Henri La-guitton, de Bobital, (conseil-ler principal d’éducation,sous-directeur des Corde-liers de 1970 à 1988) de nousavoir fait connaître AnneBeaumanoir, cette femmedont il a lu le récit et qu’il arencontrée, enthousiaste,l’année dernière.

Après le 19 mars 1962, AnneBeaumanoir gagne l’Algérie danssa voiture personnelle, avec unecarte d’identité de réfugiée algé-rienne. Elle n’est plus la docto-resse rouge mais une ‘pied-rouge’ comme on appelle les Eu-ropéens venus participer à laconstruction d’une Algérie nou-velle. Avec une demi-douzaine decopains, la voici aux « avant-pos-tes du futur ministère de la Santéet des Affaires sociales » du gou-vernement de Ben Bellaqu’elle avaitr e n c o n t r éq u e l q u etemps aupara-vant. « Il fallaitmeubler auplus vite le dé-sert sanitaire,faire fonction-ner les hôpitaux,redémarrer dèsl’automne la fa-culté de méde-cine. »

Alors qu’elleest désormaismembre du cabi-net du ministèrede la Santé algé-rien, Ben Bella luiannonce qu’il valui donner la nationalité algé-rienne bien qu’elle n’ait rien de-mandé. Anne Beaumanoir ne vapas aux réceptions données auPalais du Gouvernement maiselle rencontre, dans d’autrescontextes, le futur ‘Che’ Guévaraou encore Nasser.

L’aventure algérienne prendfin lorsque Ben Bella est renversépar le colonel Boumediene le 19juin 1965. La directrice de la for-mation médicale et para-médi-cale est recherchée. Une fois en-core, la voici contrainte à la clan-

destinité, jusque dans un souter-rain. La jeune quadragénaire estalors expulsée d’Algérie.

Le programme de formationqu’elle a contribué à mettre surpied est réduit à néant toutcomme « l’éducation sanitaire ba-sique et adaptée pour le peuple ».Elle ne reverra ce pays qu’en1989. Lors d’un séjour où, dansun carnet intime, elle revient surcette époque et n’hésite pas à seremettre en question sur la façon

dont elle voulait‘changer la vie’des Algériens.« Les condi-tions économi-ques du paysauraient vouluque chacun denous modèreses ambitionsquand ils’agissait dedomaines nonprioritaires. »Et ce qui lablesse, tou-jours au-j o u r d ’ h u i ,« c’est devoir que l’Al-gérie n’a pas

encore décollé ».Anne Beaumanoir, alors sous

l’objet de poursuites judiciaires(jusqu’à l’amnistie en 1966), nepeut rentrer en France et choisitdonc la Suisse où elle exerce àl’hôpital universitaire de Genèvejusqu’à sa retraite.

Durant toute sa vie, AnneBeaumanoir, la petite Dinannaisedevenue neurophysicienne n’acessé de lutter. Lutter comme ellel’écrit joliment « pour que vos en-nemis d’aujourd’hui soient vosamis de demain ».

PYG

La Pied-rouge

Anne Beaumanoir

L’enfance au GuildoDans son livre ‘Le feu de la mémoire’, Anne Beaumanoir consacre unchapitre important à son enfance dans la région dinannaise. À 7 ou 8ans, elle passe beaucoup de temps dans la famille Betentou, des Ro-manichels. Le ’papou’ lui apprend des contorsions, des figures desauts avec plusieurs cerceaux. Elle aurait tant voulu en faire son métier !Elle évoque un monde si différent et pourtant pas si lointain dans letemps : sa mémère qui, enfant, dormait dans la paille après un bol desoupe. « Elle fut placée comme vachère et avait pour salaire annuel unepaire de sabot et deux vêtements. Un soir, elle me dit ‘Tu sais, jusqu’à ceque je parte de Corseul, je n’aimais que les vaches. J’avais faim, alorsquelquefois, j’en trayais une avec ma bouche. »À l’école, publique qu’Anne Beaumanoir a fréquentée, personne n’étaitriche. C’est peut-être ce monde difficile, jalonné d’injustice qui a faitd’Anne Beaumanoir une résistante de tous les jours.Puis, après le ‘certif’ la voici pensionnaire au collège de Dinan jusqu’à ceque ses parents s’installent en ville comme restaurateurs. Dans l’atelierde cycles du père, une partie est libérée pour un forum où l’on vient par-ler « des luttes victorieuses de Blum et de Thorez ».

AnneBeaumanoir

milite encorepour diverses

causes.

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