Rapide histoire des C.R.S. et Histoire en image de la CRS...

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Rapide histoire des C.R.S.

et

Histoire en image

de la CRS n°181

Cdt Roderic Martin

RAPPEL HISTORIQUE

Les compagnies républicaines de sécurité ont été créées le vendredi 8 décembre 1944 par le général De

Gaulle en remplacement et en substitution quasi immédiat des groupes mobiles de réserve (G.M.R.) dissous

le 8 décembre 1944 par le gouvernement provisoire de la République.

Ces formations civiles de police mobiles dissoutes (Vichy 1941.1944) , contribuèrent à donner une première

ossature opérationnelle aux CRS dès leur création , sans temps mort , les GMR étant pour partie reversés

dans ces unités de police dites « républicaines » mobiles par essence et vocation , sur l’ensemble du

territoire français .

Nota : Une commission ad hoc était chargée de valider les bons états de service des candidats…

L’Etat français en phase de reconstruction avait un besoin urgent et vital dans le domaine de l’ordre public,

comme pour de nombreux autres pouvoirs régaliens , de forces symbolisant sa souveraineté en tout point du

territoire .

Seule la projection quasi instantanée de forces de police mobiles pouvait relever cette gageure .

Le nombre théorique prévu des CRS était de 70 , réparties par groupements (20) ( nota : jusqu’à 82

CRS ! sur l’ensemble du territoire selon certaines sources). De même , citons les 19 unités Algériennes

crées après 1954 et dissoutes en 1962-1964.

Certaines créations ou projets de 1944 -1945 seront avortées dès 1946…D’autres créations seront reportées

et certaines CRS dissoutes disciplinairement en 1948. (renumérotation générale des CRS en 1964).

Une part des effectifs sera reversée d’office dans les autres CRS dont la 181 de Bordeaux.

Par ailleurs, l’Administration prévoyait parfois de « dédoubler » certaines unités.

L’effectif théorique d’une unité de CRS se compose d’un commandant , un capitaine adjoint , deux

officiers (lieutenants) , 4 brigadiers-chefs ,17 brigadiers , 21 sous-brigadiers et 150 gardiens de la paix (crs : titulaire – stagiaire ou auxiliaire) , d’un médecin auxiliaire et du personnel « civil » au mess

Dans les faits l’ossature de commandement provenait d’anciens militaires , des ex-G.M.R., il sera complété

de jeunes patriotes à hauteur d’environ 180 à 200 hommes, effectif réparti en quatre sections de service

général ainsi qu’une section « hors rang » dite : B.H.R puis S.H.R enfin « SCS » : gestion de l’unité.

Brigade et section hors-rang puis section de commandement et des services.

Recrutés plus sur dossier que sur véritable concours , ces fonctionnaires subiront quelques mois ou années

plus tard une régularisation par le passage réglementaire d’un examen professionnel approfondi organisé par

les C.A.T.I. ( futurs SGAP). Les premiers mois, jusqu’à l’été 1945 permirent de « réguler » l’effectif des 70

unités de CRS , en purgeant parfois certains éléments indésirables rattrapés par leur passé…

Le nombre des unités de CRS sera ramené à 60 (grèves insurrectionnelles : loi du 27 décembre1947. ( hors

les compagnies algériennes.). Les Groupements ou états majors régionaux seront ramenés aussi à 10 en

1948.

Pour mémoire: évolution de l’architecture: en 1993 : 9 groupements interrégionaux (9.11.1992) et en

octobre 2003 : 7 Directions zonales pour 61 unités de SSG. (création de la CRS 61 en 1979).

Et différentes délégations des CRS seront constituées pour compenser cette évolution.

Ce fut le temps de l’instruction, de la formation de base de ces jeunes hommes âgés de 20 à 25 ans pour la

plupart, découvrant la vie en collectivité pour certains, la formation à l’ordre serré, la discipline, le

maniement des armes, les longues marches de cohésion, les sports individuels et collectifs destinés à forger

un état d’esprit sain dans un corps sain…mais déjà les premières missions leur furent assignées.

Un casernement fut affecté à chaque unité de CRS, un parc automobile conséquent, une régie d’avances,

des moyens radio électriques, de l’armement individuel et collectif, un uniforme dérivé des GMR les deux

premières années, des cuisines fixes et mobiles type roulante « Marion »…des lits de déplacements, une

cantine etc...

Les CRS furent dès cette époque comparées à un navire appareillant et quittant son port d’attache, cette

image ne les quittera plus.

La vocation des CRS étant leur mobilité ( plus de 220 jours par an de déplacements, soit pour une journée

ou 30 jours consécutifs - hors les séjours en Algérie de 3 mois ) l’accent fut mis sur la capacité d’autonomie

à la fois des personnels, des moyens et de leur capacité de projection quasi instantanée à la moindre

sollicitation de la Direction générale de la Sûreté nationale dont les CRS n’étaient à cette époque qu’une

sous- direction.

Les personnels étaient soumis à une obligation de disponibilité (hors congés annuels et dépôt ) à hauteur

des « 3/5 ème » de l’effectif voire plus ! Ce à longueur d’année, et dans un délai maximum de 6 heures

pour se rassembler, aussi la plupart habitant à proximité du casernement un système de plan de rappel , voire de plan de ramassage était prévu pour favoriser les départs inopinés.

Les préfets de région et de département (IGAME) sollicitaient « pour emploi » une ou plusieurs unités de

CRS pour faire face aux premières manifestations d’après-guerre et à l’assistance et à la protection des

populations. - Circulaire nr 214 du 28 mai 1949 – circulaire 315 du 24 mai 1965.

Les CRS constituaient la Réserve générale de la Police d’Etat.

Cette force de police inédite devenait dès lors le pendant de la Garde Mobile Républicaine d’essence

militaire. Les CRS faut- il le rappeler , n’ont pas le droit de grève, et sont soumis à une stricte obligation de

réserve.

Le concept moderne pour l’époque, de ces unités mobiles relevant directement pour emploi de Paris, surtout

par rapport au fonctionnement figé dans un cadre territorial de compétence restreint de la quasi-totalité du

reste de la police nationale (Sûreté nationale et Police parisienne - P.P.) ne manqua pas de susciter les

commentaires, les critiques voire les jalousies des autres directions ainsi qu’une fraternelle rivalité avec les

gardes mobiles.

Un sentiment d’appartenance très fort se développa au sein des compagnies de républicaines de sécurité

(CRS) dont le nom commun éponyme devint également celui du fonctionnaire y servant…CRS d’abord,

puis policier auquel se rajoutait le numéro de la compagnie pour achever de créer une légende en devenir dont la devise est « SERVIR », et où le terme solidarité prenait tout son sens.

Il restait donc aux CRS à faire leurs preuves…justifiant leur existence, assurant leur pérennité…

Si les bases d’un fonctionnement des CRS paraissent avoir été jetées rapidement elles n’en reposaient pas

moins sur un très solide socle d’expérience de leurs fondateurs que vint étayer une remarquable doctrine

d’emploi dès 1948 .

Loi du 27 décembre 1947 nr 47-2384. et article 27 du décret n° 48-605 du 26 mars 1948 portant

réorganisation des CRS.

De très nombreux règlements d’emploi vinrent décliner et soutenir une organisation pragmatique et

républicaine respectueuse du droit et du cadre légal de l’action de police et de l’ordre public. Citons

notamment le droit de manifester dans le respect des libertés individuelles et donc de la légalité

républicaine.

Sans prétendre à leur exégèse , il convient de citer la notice sur le Service Intérieur, le livre III relatif à

l’emploi (notice sur la technique de l’ordre public) , la notice sur la Présentation dans les CRS , la notice sur

les déplacements dans les CRS, la Tenue des personnels et la notice sur l’entraînement physique

notamment ainsi que l’ensemble des Notes de base..

(voir en annexe).

Pour chaque aspect ou spécialité de l’institution CRS venait se greffer tout naturellement une doctrine

d’emploi complétée par une formation théorique et pratique (stage) gage de professionnalisme.

Les CRS pouvaient compter sur l’école de SENS (86) d’abord baptisée C.I.A.S.N - centre d’instruction et

d’application de la Sûreté Nationale puis C.N.I.A.P.N. centre national d’instruction et d’application de la

Police Nationale – ancienne caserne Gémeau 1887. – ex caserne des arènes 1884.

A noter : la réforme du 9 Juillet 1966 , avec l’étatisation de la Police et la création de la Police Nationale, en

juillet 1966.

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Les fonctionnaires de CRS étaient formés à l’école de Sens (3 mois) en 1948 puis tout au long de leur carrière

retournaient « en stage à Sens » pour acquérir telle ou telle spécialité : (permis - mécanique - conduite

motocyclette dès 1946 - police routière – armement – tir - armurier compagnie - sports de combat –

secourisme – gestion - infirmier compagnie. etc..).

De petits centres de formation décentrés coexistèrent également en raison des forts recrutements, de même les

militaires assurèrent des formations spécifiques telle la spécialité de radio (morse) et de télémécanicien.

La création et la formation des Montagnards (1953) et des Maître Nageurs Sauveteurs (1958) constituent une

expérience inédite dont les CRS sont à l’origine, fruit d’une adaptation à l’évolution des comportements et

mode de vie des années 50.60.

Rapidement les CRS devinrent les professionnels du maintien de l’ordre que nous connaissons en raison de

leur spécialisation liée à l’évolution (révolution) de la société française dont l’expression privilégiée se

retrouvait immanquablement dans la manifestation de rue au sortir de la seconde guerre mondiale.

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LA CRS 181 BORDEAUX

LE CASERNEMENT DU CHÂTEAU DES ARDILOS 1944-1947

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L’arrivée des premiers fonctionnaires à la CRS 181 : automne 44.

Crédits photos : collection M.Fernandez/R.Morin. 13

Cérémonie : vue d’ensemble du parc

du casernement de la CRS 181 au

château des Ardilos à

Mérignac (33), quartier Pichey.

Photographie prise depuis le premier étage du château.

Musique de la Sûreté Nationale en poste à Bordeaux Crédits photos : collection M.Fernandez/R.Morin. 14

Crédits photos : collection M.Fernandez/R.Morin. 15

Le chien « Somport », mascotte de la CRS

181, était un « Patou » des Pyrénées qui suivit

la compagnie à Carayon Latour.

Une autre figure de la CRS 181,

un bélier qui mourut de mort naturelle bien des

années plus tard…

Mission de surveillance

à résidence sur le port

de Bordeaux : octobre 45.

Crédits photos : collection M.Fernandez/R.Morin. 16

Les premiers déplacements, les premières missions

Journal de marche

Pont de l’Untxin entre Ciboure et Urrugne (64). Crédits photos : collection M.Fernandez/R.Morin. 17

Le premier journal de marche de la CRS 181 aux Ardilos. 18

1946 : déplacement à Nice (06)

Mission d’escorte de prisonniers italiens

à Vintimille (frontière italienne)

Quartiers libres sur la « Promenade des Anglais » Crédits photos : collection G.Dupuy. 19

Crédits photos : collection R.Morin. 20

Le départ pour la caserne Carayon Latour, rue Rigoulet à Bordeaux :

Mars 1947.

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Carayon-Latour : rue Rigoulet à Bordeaux

Crédits photos : collection M.Fernandez/R.Morin.

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Défilé de la CRS 181 à l’occasion de la cérémonie du 11 novembre, années 1950-1952, dans le centre ville de Bordeaux, place de la comédie.

Crédits photos : collection G.Dupuy. 30

Crédits photos : collection R.Morin.

Fabian Gutierrez 31

Cérémonie et défilé dans le centre ville

de Bordeaux, années 1950-1952, allées de Tourny.

Crédits photos : collection R.Morin.

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1950

Fabien Gutierrez au 1er plan,

lors d’un déplacement à St Paul Trois Châteaux (Drôme 26) .

Crédits photos : collection R.Morin. 33

Déplacement

à St Paul Trois Châteaux (Drôme)

Mission : protection d’un barrage

hydro-électrique en raison du

projet de construction d’une

centrale atomique (Mondragon/

Tricastin)

Construction du barrage de Mondragon Crédits photos : collection R.Morin. 34

1958-1962, LES MAITRES NAGEURS SAUVETEURS

Les premières années

des Maîtres Nageurs Sauveteurs

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Les funérailles officielles,

Eglise St Martial de Bordeaux

le mercredi 1er août 1962.

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Les funérailles se sont déroulées en l’église

St Martial de Bordeaux, en présence de nombreuses

personnalités.

(voir articles de presse)

Tombe: cimetière de la

Chartreuse de Bordeaux

Crédits photos : Cne Gensous, CRS AA.

« Le tombeau des héros est le cœur des vivants » Saint-Exupéry

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Le Cdt Trouïs

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Annuaire de la Gironde 1955

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Stèle au Grand-Crohot

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Colonel André Arsimoles

Colonel Jean Vignes Colonel Robert Pousse

1944-1948 1948-1954

1954-1964 Une énigme résolue

Les Commandants de Groupement CRS nr IV successifs : Période 1944- août 1964.

Crédits photos : collection M.Fernandez/G.Dupuy. 82

L’énigme du Colonel Jean Vignes qui ne figura pas sur le premier

tableau d’honneur des anciens commandants de Groupement CRS nr IV.

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Les BRM brigades routières motocyclistes seront transformées en pelotons

motocyclistes en mars 1953.

Cérémonie à Carayon-Latour,

le Colonel Pousse, vers 1950.

Le peloton motocycliste de

la CRS 181 : période 1955-1960

Crédits photos : collection Dupuy/.Morin/Kemner. 84

Les documents d’instruction des

Compagnies Républicaines

de Sécurité

Collection particulière Cdt Martin, DZSO CRS Bordeaux. 86

Collection particulière Cdt Martin, DZSO CRS Bordeaux. 87

Collection particulière Cdt Martin, DZSO CRS Bordeaux. 88

L’ensemble des fonctionnaires de la 181 présenta le certificat d’aptitude professionnelle organisé par le CATI de Bordeaux, permettant ainsi de

valider définitivement leur titularisation dans la Police d’Etat, « Sûreté Nationale ».

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Collection particulière Cdt Martin, DZSO CRS Bordeaux. 90

Collection particulière Cdt Martin, DZSO CRS Bordeaux.

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LA PLUME ET LE GLAIVE

Centre d’Instruction et d’Application de la Sûreté Nationale : 1946-1966, Sens (Yonne)

Collection particulière Cdt Martin, DZSO CRS Bordeaux. 92

Collection particulière Cdt Martin, DZSO CRS Bordeaux. 93

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