REGARDER AUTREMENT DOCTEUR GÉRARD TORLOTING Toi, le lecteur, que vois-tu ?

Preview:

Citation preview

REGARDER AUTREMENT

DOCTEUR GÉRARD TORLOTING

Toi, le lecteur, que vois-tu ?

- Une jolie composition florale.

- Mais encore ?

- Une plante verte, des fleurs blanches, des

buissons, une pelouse, des roches, des pavés, une poutre qui dessine

une marche.

- Et puis ?

- ?

- Allons voir de plus près.

- Et maintenant, là, que vois-tu ?

- ?- Ah si, une feuille morte, en bas, près du coin de la

poutre, la pauvre ! Le jardinier aurait pu…

- La couper ?Mais sais-tu que pendant

qu’une feuille fane, la chlorophylle se transforme

pour une part en polyéthylène – glycol qui protège la plante du gel

en hiver ?

- Mais notre propos n’est pas là. Que vois-tu depuis que nous nous sommes

rapprochés de la plante ?- ???

- Alors allons demander au spécialiste.

- Monsieur le Botaniste, que voyez-vous là, à vos

pieds ?

- La plante avec les feuilles larges au premier plan est un saxifrage dont voici la floraison en avril –

mai :

- La plante en arrière plan avec les fleurs blanches

qui apparaissent en juillet – août est un platycodon.

- Mais, Monsieur le Botaniste, le saxifrage est

malade, non ?- Monsieur sait observer !

En effet la feuille au centre est atteinte de

septoriose qui est due à un champignon qu’on

combat avec un traitement à base de zinabe ou de thirame.

- En fait, c’est comme chez l’homme :

diagnostic, traitement ?- Exactement.

- Mais, Monsieur le Botaniste, ne voyez vous

rien d’autre ?- ???

- Et toi, le lecteur, ne vois tu rien d’autre ?

- ???

ALORS CHANGEONS L’ÉCLAIRAGE,REGARDONS AUTREMENT…

- Toujours rien ?- ???

- ALORS APPROCHE TOI ET REGARDE AVEC TON IMAGINATION ET TON EMPATHIE

Le front

Les yeux

Le nez

La bouche

- A l’évidence le saxifrage souffre !

MAIS REVENONS AU DÉPART (AVANT QUE NOUS NE CHANGIONS D’ÉCLAIRAGE) : C’ ÉTAIT DÉJÀ ÉVIDENT !

- Trois visages !Le saxifrage :

oiseau, homme ou plante ?

Philippe IBARS, enseignant et photographe, disait : « À

force de les côtoyer (les arbres du Jardin de la

Fontaine), de les fréquenter, j’ai pu

surprendre des plaintes, des soupirs, des

conversations. J’ai traduit quelques bribes de leur sylvestre « parladure »,

qu’on ne doit pas prendre — comme je l’ai déjà conté dans le Dit de Malebranche

— pour de la langue de bois… »

- Je te vois à la fois étonné et heureux de cette

découverte ?- Oui, très !

-Attends, doucement, es tu certain d’avoir tout découvert

?- ???

AVOUE LE, TU CROYAIS QUE LA FLEUR ÉTAIS BLANCHE ?

ALORS, SACHONS REGARDER AUTREMENT

Recommended