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Rhétorique chez Aristote
Kiyoaki AKAI
Selon Bourgey, la Rhétorique d'Aristote est parmi ses ouvrages le plus riche au point de vue de la
psychologie descriptive, ce qui en soi n'est point étonnant car l'orateur doit connaître l'homme afin de
pouvoir agir sur lui; mais le savoir de l'orateur ressort d'une facpn très générale et pour une large part à
l'ordre de l'expérience (voir, Louis Bourgey, Observation et expérience chez Aristote, p.96, n.6.). A part
quelques questions de la psychologie descriptive, il vaut mieux examiner la définition de la rhétorique en
premier lieu.
"%TU 8i] i] ~ ~ T O P L ~ S u v a ~ ~ ç rrcpi i ~ a o ~ o v TOU Bcwpfjoa~ TO i vScx6~cvov rr~Bav6v. TOÛTO yàp
0 6 8 ~ ~ ~ " € T ~ ~ G I Ç ~ O T ; T ~ X V ? ~ Ç ~ ~ Y O V ' TOV yàp ahhwv ~ K ~ C T T ? ~ TTC@ TO G ~ U T ~ ~ T T O K € ~ ~ C V ~ V ~ O T L V
~L~~CJKCLXLK+ KU; TT~LCJTL~, 0 1 0 ~ ~ C L T P L K ~ ] l T t f i V Y L ~ L V C Ô V KU^ VOO€P&V, KU^ ~ t c ù p t ~ ~ i a T T t p i TÙ
o v p P t p q ~ 6 - r ~ .rruOq ~ o î s p ty ie to t , ai apLOpq-rLtoj ntpi ùptBpôv, bkoicùs S i ~ u i ui XoL.rrui ~ ô v
~ t x v ô v KU^ i.rrLo~qpCÔv. i] S i p q ~ o p ~ ~ ~ j vtpi -roc SoBiv~os WS t i n t î v S o ~ t î SvvaoBat Btoptîv TO
.rrtBuvov, StO KU^ +aptv aU~+v oU .rrtpi TL y i vos LStov ù+cùp~o~ivov t x t t v TO T ~ X V L K O V . [Aristoteles,
Ars Rhetorica. 1, 13551325-341
Admettons donc que la rhétorique est la faculté de découvrir spéculativement ce qui, dans
chaque cas, peut être propre a persuader. Aucun autre art n'a cette fonction; tous les autres sont,
chacun pour son objet, propres a l'enseignement et a persuasion; par exemple, la médecine sur les
états de santé et de maladie; la géométrie pour les variations des grandeurs; l'arthmétique au sujet des
nombres, et ainsi des autres arts et sciences; mais, peut-on dire, la rhétorique semble être la faculté de
découvrir spéculativement sur toute donnée le persuasif; c'est ce qui nous permet d'affirmer que la
technique n'en appartient pas à un genre propre et distinct. (traduit par Médéric Dufour)
Selon Aristote, la rhétorique semble être la faculté de découvrir spéculativement sur toute donnée le
persuasif. Après la définition de la rhétorique, Aristote divise le persuasif en deux classes.
~ ô v S i .rrio-rtcùv ui k i v a-rtxvoi t i o ~ v ui 6' ~VTEXVOL. Ü-rtxvu S i Xiycù Oou p+ 81' i]kôv
.rrt.rropLo-rat ùXXa .rrpou.rrfjp~tv, o1ov k a p ~ u p t s puouvo~ ouyypa+ai ~ u i Oou ~ o ~ a û - r a , tv-r txvu S i
Goa Stù ~ f j s ptO6Sov ai 61' i]kôv ~ u ~ a o ~ t ~ a o O f j v a ~ Suva~Ov, O>o-rt StL TOUTOV TOIT k i v
xpjouoOaL, TÙ S i t i ipt îv. [Aristoteles, Ars Rhetorica. 1, 1355b35-391
Entre les preuves, les unes sont extra-techniques, les autres techniques; j'entends par extra-
techniques, celles qui n'ont pas été fournies par nos moyens personnels, mais étaient préalablement
données, par exemple, les témoignages, les aveux sous la torture, les écrits, et autres du même genre;
par technique, celles qui peuvent être fournies par la méthode et nos moyens personnels; il faut par
conséquent utiliser les première, mais inventer les secondes. (traduit par Médéric Dufour)
La persuasion a des relations avec la faculté de raisonnement syllogistique. Aristote affirme de la
rhétorique qu'elle est une branche de la dialectique, et au commencement de la Rhétorique, il dit que la
rhétorique est l'analogue ( u v ~ i o ~ p o + o s ) de la dialectique (Aristote, Rhétorique, 1354a1). On voit que
l'objet de la rhétorique est entièrement parallèle a celui de la dialectique. Aristote fait mention de la
relation de la rhétorique avec la dialectique et la politique.
i r r c i
6' a i n i o ~ t t s SLÙ TOVTC~V t i o i , +avtpbv OTL ~au- ras i o ~ i Xaptîv ~ o û ovXXoyiouo0uL Suvakivou ai
TOÛ Btopfoat .rrtpi TÙ qOq KU; ntpi TÙS apt-ras ai ~p i - rov [TOU] ntpi TÙ naOq, TL TE t ~ a o ~ O v
i o - r ~ v TGV .rruOGv ai .rroîOv TL, ai i~ ~ivcùv i y y i v t ~ a ~ ai .rrGs, O j o ~ t oupPaivtt T~]V ~ ~ T O P L K ~ ] V
OTOV .rrupa+vis TL ~ f j s SLUX~KTLK~~S GVUL ai ~ f j s .rrtpi TÙ 4Oq .rrpayka~tius, $v S i ~ a t o v &TL
npooayopcUcLv r r o h ~ ~ ~ ~ ~ j v . 8 ~ b ai unoSUc~a~ Urrb T?I oxf jka T?I ~ f j ç ~ ~ A L T L K ~ ~ Ç i] P ~ T O ~ L K ~ ] ai o i
a v ~ ~ r r o ~ o U k c v o ~ TaU~qç ~à k i v SL' ana~8cvoiav, ~à 8 i 81' aha<ovciav, ~à 8 i ai 81' ahhaç a i ~ i a ç
a v 0 p ~ r r ~ ~ a ç . &TL yàp ~ 6 p ~ 6 v TL ~ f j ç S L ~ ~ ~ K T L K ~ ~ Ç ai 0 ~ 0 i ~ k a , ~aOarrcp ai Ù ~ x ~ ~ ~ v o L <inokcv.
ncpi oÙ8cvbç yàp O p l o ~ i v o v ~ Ù S c ~ i p a ~ÙTOV ~ O T L V i r r ~ o ~ j k q nOç excl, ahha 8vvakc~ç T L V ~ Ç TOU
.rropiout Xoyous. [Aristoteles, Ars Rhetorica. 1, 1356a20-331
Puisque les preuves s'administrent par ces moyens, le maniement en suppose manifestement
l'aptitude au raisonnement syllogistique, la connaissance spéculative des caractères, celle des vertus,
troisièmement des passions, de la nature et des modalités de chacune, des causes et des habitus qui la
font naître chez les auditeurs; d'où il résulte que la rhétorique est comme une ramification de la
dialectique et de la science morale, qu'il est juste de dénommer politique. C'est précisément pour
cette raison que la rhétorique prend le masque de la politique, et ceux qui ont la prétention de la
pratiquer font de même, tantôt faute de culture, tantôt par charlatanisme, tantôt encore pour d'autres
raisons humaines; c'est une section de la dialectique et sa pareille, comme nous l'avons dit en
commençant, car ni l'une ni l'autre n'est une science ayant un sujet distinct dont elles définissent les
caractères; ce ne sont que des facultés de fournir des arguments. (traduit par Médéric Dufour)
Rhétorique chez Aristote (AKAI) 23
Ce qui est commun à la rhétorique et à la dialectique, c'est qu'elles ne sont pas des sciences qui aient
un objet déterminé, comme l'arithmétique a pour objet le nombre, mais elles sont des facultés ou méthode
qui donnent le moyen de raisonner sur toute espèce de sujets. Elles les traitent comme des sciences
spéciales, c'est-à-dire, elles dénaturent les sujets. D'après Ch. Thurot (p.155), il résulte de là trois
conséquences. D'abord la dialectique et la rhétorique ne sont pas pratiquées exclusivement par des gens
spéciaux. Ensuite, comme la dialectique et la rhétorique ne se proposent pas de démontrer, elles peuvent
établir indifféremment les deux propositions contradictoires. Enfin, le dialecticien et l'orateur ne sont pas
tenus de réussir; ils ont fait ce qu'ils devaient quand ils ont fait possible. C'est un point commun entre
elles, tandis qu'il y a une ressemblance entre elles.
TOV 6 i 6 ~ a TOU 6 c ~ -
KVUVUL ij +uivcoOu~ ~ ~ L K V U V U L , ~uOarrcp ~ u i i v T O ~ Ç ~ L C L X ~ K T L K O ~ Ç TO k i v i r r u y ~ y i ~ O T L V , TO 6 i
ouXXoy~o~Oç, TO 6 i +ULVOF~VOÇ OUXXO~LOIIOÇ, KU; i v~uÛOu i ) ~ o i ~ ç . COTLV yàp TO k i v . r r a p a 6 c ~ y ~ u
irruywyfi, TO 6' i v O U ~ q ~ u ouXXoy~o~Oç, TO 6 i +ULVOF~VOV i v O u ~ q ~ u + U L V O ~ ~ V O Ç OUXXO~LOIIOÇ.
K ~ X G 6' ivOvkqpu k i v pq-ropt~ov ouXXoy~opov, .rrapuStLyka 6È inaycùy+v pq-ropt~fiv. . r ruv~ ts S i
-rùs n i o - r t ~ ç T~OLOÛVTUL 6 tù TOÛ S~LKVUVUL ij n a p u 6 t i y p u ~ u X i y o v ~ t ç ij i v O u k j k a ~ u , ai napù
~ u û - r a ou6 iv GOT' tl.rrtp ai GXos a v u y ~ q ij ouXXoyt[optvov ij inayov-ra S~LKVUVUL ~ T L O Û V [$
~VTLVOÛV] (64XoV 6' 4lJ"V TOÛTO i K T&V 'AvaXu-rt~Gv), U V ~ ~ K U ~ O V ~ K U T ~ ~ O V UUTGV i K a ~ i p L $ TOUTUV
TO UUTO ~ V U L . [Aristoteles, Ars Rhetorica. 1, 1356a35-bl l]
Quant aux preuves qui procèdent par la démonstration réelle ou la démonstration apparente, ce
sont ici, comme dans la dialectique, l'induction, le syllogisme et le syllogisme apparent. Car
l'exemple est une induction; l'enthymème un syllogisme; <l'enthymème apparent un syllogisme
apparent>. J'appelle enthymème le syllogisme de la rhétorique; exemple, l'induction de la rhétorique.
Tous les orateurs, en effet, pour produire la persuasion, démontrent par des exemples ou des
enthymèmes; il n'y a pas d'autres moyens que ceux-là. Donc, s'il est d'absolue nécessité que toute
démonstration se fasse ou par syllogisme ou par induction (évidence qui résulte de nos Analytiques),
ces deux méthodes sont nécessairement identiques dans les deux arts. (traduit par Médéric Dufour)
Après les définitions du syllogisme et de I'induction empruntées aux Topiques 1, 100a25 et 105a13,
le syllogisme est le raisonnement dans lequel, certaines prémisses étant posées, une proposition différente
de ces données est conclue nécessairement par le moyen de ces données, et l'induction procède par les
particuliers pour atteindre au général. En traduisant à la lettre, l'enthymème est ce qu'on a dans l'esprit.
Logique de Port-Royal (III, xiv, p.227) exprime la définition des enthymèmes de la manière suivante: Les
enthymèmes sont donc la manière ordinaire dont les hommes expriment leurs raisonnement, en
supprimant la proposition qu'ils jugent devoir être facilement suppléée; et cette proposition, est tantôt la
majeure, tantôt la mineure, et quelquefois la conclusion; quoi qu'alors cela ne s'appelle pas proprement
enthymeme[sic], tout l'argument étant contenu en quelque sorte dans les deux premieres propositions. On
a déjà dit, généralement, que I'enthymème était un syllogisme parfait dans l'esprit, mais imparfait dans
l'expression. Par conséquent, ce qui est commun a la rhétorique et a la dialectique, c'est qu'elles
emploient une sorte de la raisonnement ou syllogisme, tandis qu'il y a une différence notable entre elles.
La rhétorique et la dialectique n'emploient pas les mêmes moyens. L'enthymème employé dans la
rhétorique cherche à toucher l'esprit des auditoires, car l'enthymème, littéralement, signifie ce qu'on a
dans l'esprit. La rhétorique emploie, comme la dialectique, le syllogisme (l'enthymème), mais d'une autre
manière et avec des propositions d'une autre espèce; elle emploie aussi l'induction, mais sous une autre
forme. Contrairement, la dialectique emploie, le plus souvent, le raisonnement déductif, et de temps en
temps, I'induction.
Quant a I'objection ou réfutation, Aristote exprime son idée de la façon suivante.
to-rtv S i Xvt~v I] U v ~ t o u X X o y ~ o a p t v ~ ~ 4 ~ V O T U O L V i v t y ~ O v ~ a . TO p iv OVUV Uv~touXXoyi[toOu~
SfXov GTL i~ TOV UVTOV ~6ncùv ivSixt-rat n o ~ t î v oi p iv yàp ovXXoytokoi i~ TOV ivSOecùv,
So~oûv-ra S i noXXù i v u v ~ i a UXhjXo~s io-riv. ui 6 ' ivo-raotts +ipov-rat ~ u O a v t p ai i v ~ o î s
T o r r ~ ~ o î ç , TCTPGIXOÇ' I] yap &ctVTOÛ 4 & K TOÛ ~ ~ O ~ O V I] C K TOÛ &VCLVT~OU 4 C K TOV K € K P L ~ ~ V W V .
[Aristoteles, Ars Rhetovica. II, 1402a3 1-37]
On peut réfuter soit en faisant un contre-syllogisme, soit en introduisant une instance. Le contre-
syllogisme peut évidement se tirer des même lieux, car les syllogisme se fondent sur des vérités
d'opinion, et beaucoup de vérités d'opinion se contredisent. Les instances sont apportées, comme
dans les Topiques, de quatre manières: on les tire ou de l'enthymème constesté, ou de son semblable,
ou de son contraire, ou de décisions déjà prononcées. (traduit par Médéric Dufour)
L'objection ou réfutation est une sorte de moyens pour persuder les auditoires. L'instance [ < v o ~ a o ~ s ]
est a proprement parler un obstacle opposé au raisonnement de l'adversaire (APv. II, 26, 69a37; Top. II,
10, 114b26). Puis, Aristote divise l'enthymème, comme le moyen de I'objection ou réfutation, en quatre
lieux, correspondant a la classification dans les Topiques.
i n t i S i -rà ivOuk4ka-r~ X i y t ~ a t i~ ~t-r-rapcùv, -rà S i ~ i ~ ~ a p u TUÛT' i o ~ i v , t i ~ O s v a p a S t ~ y k a
T E K ~ ~ P L O V oqpeov , to-rt S i TÙ p iv i~ TOV Ws i v i ~6 voXv I] Ov-rov 4 So~ovv-rov ovvqykiva
Rhétorique chez Aristote (AKAI) 25
i vOvk(ka~u i~ TGV ELKOTOV, TÙ S i 61' i r rayoyfs i~ TOÛ bkoiov, fj ivOs fj ~Xt~Ovcùv, OTUV XaPOv TO
~aO6Xou ETTU ovXXoyioq~at TÙ ~ a ~ à pipos, 6tù rrapuStiyka~os, TÙ S i Stù a v a y ~ a i o u ~ u i <ùti>
~ V T O S S L ~ ~ c ~ k q p i o v , ~a 8 i 8 ~ à TOU ~aO6hou [ij] TOÛ i v k i p c ~ OVTOÇ, i a v TC Ov i a v TC pj, 8 ~ à
oqkciwv, TO 8 i c i ~ O ç OU TO ac i ahha TO 0s i r r i TO rrohii. [Aristoteles, Ars Rhetorica. II, 1402b13-211
Puisque les enthymèmes se tirent de quatre lieux, que ce sont le vraisemblable, l'exemple, le
telcmérion, l'indice; que les enthymèmes tirés de ce qui arriva ou semble arriver la plupart du temps
sont ceux qui procèdent par vraisemblances; que les enthymèmes [par induction] par le semblable, ou
unique ou multiple, quand, prenant comme prémisse le général, on conclut des particuliers, sont ceux
qui procèdent par exemple; que les enthymèmes reposant sur le nécessaire ou le permanent sont ceux
qui procèdent par tekmérion; que les enthymèmes fondés sur le réel général ou le réel particulier,
selon qu'il est ou non, sont ceux qui procèdent par indices; que le vraisemblable n'est pas le constant,
mais le fréquent. (traduit par Médéric Dufour)
En premier lieu, les définition logique du vraisemblable et l'indice sont trouvée dans les Premiers
anlytiques, II, 27, 70a sqq.; Le vraisemblable et l'indice ne sont pas identiques: le vraisemblable est une
prémisse probable. Ce que l'on sait devenir ou ne pas devenir, être ou ne pas être la plupart du temps de
cette façon est vraisemblable, par exemple haïr qui vous hait ou aimer qui vous aime. L'indice veut être
une prémisse démonstrative nécessaire ou probable: quand une chose étant une autre est, quand une chose
devenant une autre devient antérieurement ou postérieurement, ces dernières sont des indices du devenir
ou de l'être.
Puis, Aristote fait mention des autres genres d'objections.
'E r r~o~ t r r - r i ov 66 KU^ ntfi TGV ÜXXUV ~ V O T U O ~ ~ ~ V , ~ O V ntfi TGV &K TOÛ ~ V U V T ~ O U KU^ TOÛ ~ ) F O ~ O U
ai TOÛ K ~ T Ù SOEav, ~ u i ti ~ f i v i v p i p t ~ i~ TOÛ r rphou ij ~ f i v O T ~ ~ ~ T L K + i~ TOÛ p ioov SUVUTOV
XaPtîv. [Aristoteles, Analytica Priora. II, 69b38-70all
Il faut considérer aussi les autres genres d'objections, savoir celles qui sont tirées du contraire,
du semblable, de l'opinion, et voir si I'objection particulière ne peut pas être formée dans la première
figure, ou I'objection négative dans la seconde. (traduit par J. Tricot)
Au reste, la ressemblance et la différence qui se remarquent entre la rhétorique et la dialectique se
reproduisent sur toutes les autres questions et tiennent aux principes mêmes de sa philosophie. Quant à son
rapport à Platon, Platon et Aristote s'accordent à exclure de la science l'expéreience et l'opinion. Selon
Platon, l'expérience et l'opinion sont le contraire de science, comme l'erreur est le contraire de la vérité,
comme le doute est le contraire de la certitude. Aristote, au lieu d'opposer l'experience et l'opinion à la
science, fait sortir la science de l'expérience et de l'opinion par voie de généralisation et de discussion.
Voici sa rhétorique qui n'est pas identique a la dialectique.
Bibliographie
Arnould, A. et P. Nicole, 198 1, La Logique ou 1 'art de penser, Paris, Vrin.
Bourgey, L. 1955. Observation et expérience chez Aristote, Paris, Vrin.
Cope, E.M. 1867, The Rhetoric of Aristotle, with a commentary, 3 voll., Arno Press.
Croissant, J. 1986, Études de philosophie ancienne, Bruxelles, Éditions OUSIA S.C.
Dufour, M. et A. Wartelle, 1980(1991), Aristote, Rhétoriques, [traduction et notes], Paris, Gallimard.
Freese, J.H. 1947, Avistotle, The Avt qf Rhetovic, Loeb Classical Library.
Grimaldi, W.M.A. 1980, Avistotle, Rhetovic, Vol.1: A Commentavy, Fordham University Press.
Grimaldi, W.M.A. 1988, Avistotle, Rhetovic, Vol.11: A Commentary, Fordham University Press.
Ross, W.D. 1958, Avistotelis Topica et Sophisitici Elenchi, Oxford.
Ross, W.D. 1959, Aristotelis Ars Rhetorica, [text], Oxford.
Ross, W.D. 1949, Aristotle's Prior and Posterior Analytics, [Intorduction, text, and Commentary],
Oxford, Clarendon.
Tricot, J. 1936, Aristote, Organon III, Les Premiers analytiques, [traduction et notes], Paris, Vrin.
Tricot, J. 1939, Avistote, Ovganon V, Les Topiques, [traduction et notes], Paris, Vrin.
Tricot, J. 1939, Avistote, Ovganon VI, Les Réfutations sophistiques, [traduction et notes], Paris, Vrin.
Thurot, Ch. 1860, Études sur Avistote, Politique, Dialectique, Rhétorique, Paris, Durand, ~ibraire-Éditeur.
Rhétorique chez Aristote (AKAI)
[Résumé latin]
Ars rhetorica apud Aristotelem habet relationem intimam ad dialecticam in libris Topicorum.
Quodquod problema positum fuerit, rhetorica et dialectica istud problema tractare possunt. Haec quidem
est similitudo inter rhetoricam et dialecticam, sed differntia notabilis existit in usu enthymematum.
Rhetorica utitur enthymematibus ut mediis moventibus mentem auditorum. Contra hoc, dialectica
generaliter utitur syllogismis et inductionibus ut mediis elenchi. Rhetorica qui est non eadem ac dialectica
valet vulgare in experientia et opinionibus.
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