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Direoteur • Fondateur : Pierre
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RédactloD et AdministratioD : ZZ l, B@ulel'ard
Registre du Commerce 11.578ABONNEMENTS : France, Colonies et Protectorats,
SOMMAIRE
L'Education du Chef d'EntreprisePar Georges HARDY, Recteur del'Académie d'Alger.
La Construction au Maroc - Son Avenir.La Cote CommercialeMarché de la Main-d'œuvreLe Mouvement Commercial du Maroc en 1933Analyse du commerce extérieur du Maroc
pendant le le' trimestre de 1934Relations Commerciales avec l'Argentine,
par René RENARD.Chronique FinancièreEchos
Chronique AgricoleLd Crise Agricole Isuite).
Chronique ImmobilièreLes Transactions Immobilières avecl'Indigène Marocain.Pratique et Jurisprudence.
Chronique Météorologique
Chronique MaritimeInformations Maritimes.
Chronique Juridique et Fiscale
Page à nos abonnés étrangersLes Fruits et Primeurs du Maroc.
Afin de permettre la publication des statistiques et cour.~ mensuels dès qu'ils sont ëlablis, leBULLETIN COMMERCIAL DU MAROC paraîtra désormais le 5 et le 20de chf/que mois.
L'Éducation du Chef d'Entreprise
Tel est le titre d'un ouvrage récemmentpublié à la Librairie de l'Enseignementtechnique, par M. Pierre JoUy, et qui résume des conférences données sous le patronage de M. James H. Hyde et de l'Université Harvard. C'est, en réalité, plutôt qu'uneétude générale de la question, l'exposé d'unsystème spécial d'éducation, qui a été conçuà l'Ecole de droit de Harvard et qui a reçuses premières applications dans un autreétablissement de cette même Université, à laGraduate School of Business Administration.
Sujet d'une importance particulière, àl'heure où notre Enseignement technique,qui hésitait encore sur ses principes, se voitaux prises avec un monde d'affaires enplein bouleversement et des problèmes à peu
près totalement renouvelés. Plus que jamais,l'éducation du chef d'entreprise apparaîtcomme un élément important de réussite.« Les récents événements, note l'auteur,n'ont-ils pas prouvé que d'assez nombreusesdisparitions d'entreprises sont au moins autant imputables au fait de ceux qui en furent les chefs et les états-majors, qu'auxseules causes extérieures ? Une prévisionet une compréhension mieux éclairées desfacteurs de troubles, une perception plusexacte et moins tardive de leurs indicesn'eussent-eUes pas assuré à bien des entreprises - cellules de l'armature économique- une protection autrement efficace quel'empirisme auquel elles se sont parfoisabandonnées? »
4 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
On connaît les reproches habituellementadressés aux formes courantes de notre enseignement technique: il demeure trop théorique ; il sacrifie trop volontiers l'éducationà l'enseignement; ses programmes sontécrasants ; la mémoire, au lieu d'être « traitée par lui comme un serviteur », est « adorée comme un dieu» ; il s'abstrait des réalités; il prétend préparer à la vie en se séparant d'elle.
Or, quelles sont les qualités les plus nécessaires au dirigeant ? De solides connaissances techniques sans aucun doute, mais enmême temps et surtout une exceptionnellepromptitude de décision et d'action, un bonsens imbattable, une habileté constante àdiscerner l'essentiel de l'accessoire, des vueslarges, l'habitude du diagnostic, le goût del'organisation, le flair psychologique. Toutcela, une école conçue selon nos formulestraditionnelles n'est guère capable de l'inculquer. Seul, « l'enseignement clinique »peut, en affaires, comme en médecine, combiner harmonieusement la théorie et la pratique et, par là, orienter dans le seul sensqui convienne le futur chef d'entreprise :« Contre-épreuve de la formation dogmatique, dit M. Jolly, la clinique apporte soncontingent de problèmes expérimentaux sanscesse renouvelés. Vivant de la pratique, ellelibère l'esprit des notions abstraites. Auxcadres fixes et conventionnels, aux conclusions tirées du syllogisme rigoureux, elleoppose la souple variété des notions de l'expérience. S'offrant aux investigations, elledéveloppe l'initiative et accroît l'activité personnelle. Et, tandis qu'en théorie les lois générales fleurissent, les idées éclosent..., elletend à rendre plus évidente la spécifité personnelle, soulignant qu'il n'y a pas de maladies mais des malades, et que ce qui importe, comme le disait Claude Bernard,c'est de ramener les idées aux faits, et nonles faits aux idées... »
La clintque en affaires trouve, selon notreauteur, son expression parfaite dans « la méthode du cas », dans le case system qui peutse définir ainsi : « la substitution, non paspartielle mais intégrale, aux cours dogmatiques, de discussions méthodiques portantsur des espèces concrètes et dirigées par leprofesseur, un peu à la manière de la maÏeutique de Socrate ». Pour plus de précisiondans le domaine qui nous occupe, le business case est « l'exposé de la situation d'Uneentreprise donnée, à un moment déterminéde son existence et qui se rapporte à desquestions d'organisation industrielle, com-
merciale, financière, de contrôle, de preVIsion, d'administration, etc.. , plus généralement de politique intérieure ou extérieurede l'affaire, qui appellent, en définitive, unedécision de la part des dirigeants ». C'esten somme, « un problème d'état-major »,et c'est, non pas l'examen d'un événementaccidentel, mais « une espèce, une de cesmultiples opérations dont l'enchaînementréalise la vie d'une entreprise ».
En voici quelques exemples-types:a) Problème de distribution. - Une so
ciété qui fabrique des appareils électriquesà usage domestique se rend compte que sonchiffre d'affaires ne progresse pas d'une façon suffisante. Elle Se demande si ce fait neprovient pas d'un système de distributiondéfectueux. Doit-elle continuer à amplifierla prospection directe des détaillants, ou, aucontraire, travailler surtout avec les grossistes ? D'autre part, comment attaquer laclientèle rurale à peine explorée ?
b) Problème de politique de vente. - Unesociété spécialisée dans la vente des extincteurs, a toujours fabriqué des articles de lameilleure qualité; mais, par suite d'uneconcurrence de prix des plus sévères, lamarge brute de bénéfices est devenue trèsfaible. Tel qu'il se dégage de l'exposé complet des faits, un problème se pose dontchaque jour souligne l'urgence : la sociétéva-t-elle se décider à entreprendre la fabrication d'extincteurs de qualité inférieuredont le prix de revient peu élevé lui permettrait de lutter contre ses concurrents ?Continuera-t-elle, au contraire, la fabrication d'articles de qualité ?
c) Transformation d'une affaire. - Aprèsavoir mis au point un médicament de réelleefficacité, un chimiste a emprunté des capitaux pour exploiter son invention. Malconduite au point de vue commercial, l'affaire n'a rencontré que des déboires. Il s'agit de trouver une forme de société qui,tout en sauvegardant les intérêts du promoteur, permette de rembourser le capitaliste qui a fourni les premiers fonds et de continuer l'exploitation sur des bases nouvelles.
d) Réorganisation industrielle générale. Le problème se posait de rechercher les raisons pour lesquelles une imprimerie fonctionnant au maximum de sa capacité de production, réalise des bénéfices excessivementminimes. Le mauvais rendement est dû àune organisation industrielle très défectueuse. Un remaniement progressif a été opéréportant sur les points suivants : Aménagement général de l'atelier ; fonctionnement
BULLETIN COM:MERCIAL DU MAROC 5
du magasin de matières premières ; ordonnancement du travail de fabrication ; établissement d'un nouveau système de calculdes prix de revient.
e) Problème commercial. - L'analyse descomptes-clients d'une fabrique de chaussures montre qu'un certain nombre de cescomptes se traduisent par un bénéfice nulou même par une perte. Comment les dirigeants de la société doivent-ils réagir devantcette constatation? La suppression descomptes déficitaires sera-t-elle accompagnéed'une diminution suffisante des frais généraux pour que l'opération se traduise parun bénéfice ? D'autre part, une politiquede « restriction» commerciale n'aurait-ellepas de graves inconvénients ?
f) Prévision budgétaire. - Il s'agit d'examiner comment une société, qui fabriquedes machines, a réalisé une coordinationefficace entre son activité commerciale etson activité financière, au moyen d'un budget très détaillé, périodiquement révisé, àl'établissement duquel concourent tous lesrouages de l'entreprise.
Manié par des maîtres inexpérimentés, lecase system court le risque de graves reproches : lenteur, superstition du précédent,verbalisme, abus de la méthode inductive.l'ilais il en va de cette méthode-là commedes autres: tout dépend de l'intelligence etdu soin de ceux qui l'appliquent. Du moins,doit-on reconnaître qu'elle est bien propre àcréer une atmosphère de curiosité et d'en-
train, à développer les facultés d'analyse,à imposer à l'étudiant un vif effort personnel. En admettant qu'elle ne réponde pas àtous les besoins d'une éducation, on doit enattendrè assurément un bénéfice considérable.
Pour être vraiment féconde, la méthodesuppose une étroite liaison de l'école et desentreprises industrielles et commerciales. Cesont elles qui procurent les matériaux et garantissent ainsi aux problèmes posés unevaleur de réalité. Tel est l'objet des « Bureaux de recherches» qui représentent pourtoute Ecole d'affaires une annexe nécessaireet qui la couvrent « contre le risque de vivredans l'isolement ». Notons que l'idée a cesséd'être exclusivement américaine: la Chambre de commerce de Paris a créé, pour l'adjoindre au Centre de préparation aux affaires qu'elle a fondé en 1930, un Bureau derecherches industrielles et commercialessur le modèle du Bureau of Business Research de l'Université Harvard.
N'y a-t-il pas là, pour ceux de nos établissements d'enseignement technique qui n'ontpas encore mis cette méthode à l'épreuve,un essai qui vaille la peine d'être tenté ?Dans la tâche de réadaptation que nous imposent les événements, tout ce qui tend àdonner le pas à l'intelligence sur l'automatisme doit retenir notre attention.
GEORGES HARDY,Recteur de l'Académie d'Alger.
La Construction au Maroc
- SON AVENIR -
Le rythme à peine ralenti des demandesd'autorisation de construire au Maroc, estpour certains un sujet d'étonnement. Comment, pensent-ils, des capitalistes peuventils investir encore leurs fonds dans la construction d'immeubles de rapport de 8 à 10étages, alors que les appartements actuellement vacants, à Casablanca notamment, sontextrêmement nombreux! N'est-ce pas foliede la part de ces grosses compagnies d'assurances françaises, de multiplier le nombre des locaux sans se soucier de qui pourra les louer! Cette politique s'expliquait en1929, lorsqu'un afflux continuel d'immigrants augmentait la population de la zone
française du Maroc de deux cents à troiscents unités par mois, mais depuis que ledahir de décembre 1931 s'est chargé detarir à peu près cet afflux d'immigrants, quele gain des installations sur les départs définitifs d'habitants du Maroc n'est plus quede vingt à quarante par mois, on comprendmal une politique de constructions qui jettemensuellement de 150 à 200 appartementssur le seul marché de Casablanca, et que nejustifie pas non plus l'accroissement intérieur de la population. Ces « pessimistes»ne manquent pas d'ajouter que le développement de Casa en particulier, semble avoiratteint sinon son ap9gée, du moins devoir
6 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
construction au Maroc pour Casablanca ettqute la zone française.
Ces chiffres appellent une première observation : ils ne sont pas comparables, car leprix de tous les éléments de la constructiona énormément varié depuis le début de 1931et on peut soutenir que les 104 millions de1933 équivalent aux 217 millions de 1930,car, depuis 1931, les prix des matériaux deconstruction et de la main-d'œuvre ont accusé une dévaluation sérieuse. D'après lesarchives du Service du Commerce (Bureaude Casablanca), nous avons pu dresser letableau suivant :
A Casablanca Dans l'cn ..\mbl~ct Il '~JMI'OC ["ançais
(en millions de francs)
rester au niveau actuel pendant un certaintemps. Sa jeune industrie lutte difficilementcontre la concurrence étrangère et demandeinstamment la révision de l'Acte d'Algésiras,la colonisation traverse une période critique,les débouchés n'ayant pas répondu à l'accroissement de la production. La créationde la voie ferrée Fès-Oujda va nuire à Casablanca qui, de port du Maroc, verra sonhinterland se limiter à la seule région dela Chaouia, etc...
Et pourtant, comment croire à un engouement irréfléchi, à une sorte de folie collective de la construction, comme d'aucunsvoudraient l'appeler, quand on voit de prudentes sociétés d'assurances, qui ont l'habitude de placer leurs fonds après étudesérieuse des conditions de sécurité des capitaux, investir néanmoins des sommesconsidérables en immeubles de rapport !
Après avoir rappelé le rythme de la construction au cours de ces dernières années,nous allons essayer de dégager les principales raisons de cet accroissement et suggérer quelques remèdes au problème immobilier. Utilisant le précieux tableau publié par « L'Entreprise au Maroc », nousreproduirons ci-dessous les chiffres de la
Années
1927192819291930193119321933
(3 premiersmois 1934
7086
256217285160104
26
137198461418533356257
v
Cocfticienl de
Janv. 1930 Janv. 1931 Janv. 1932 Janv. 1933 Janv. 1934deVHllli'l!;OU
de 1934
Prix du mètre super- pal' l'nl'portil (g:j()
ficiel de construction,par étage .......... 600/700 500/600 400/450 400/450 350/400 42%Prix du ciment local 290 265 170 155 135 53%Prix du ciment d'im-portation ........... 320 280 165 150 140 56%Prix de la chaux hyd. 200 175 160 145 110 45%Prix du plâtre ..... 200 210 210 160 140 30%Prix des briques ! creuses 250 210 200 130 97 61%
(le mille) (pleines 450 400 310 270 270 40%Prix des fers ronds,pour ciment armé; 125 92 65 57 75 40%(intervention des priximposés par le carteldu fer dès le milieude 1933).Prix de la main-d'œu-re sur la base d'une
journée de 10 heures,pour 8 h. 30 à 9 h. detravail effectif :
Maçon ( européen. 50/70 45/60 45/60 35/45 35/45 33%( indigène •. 35/50 20/30 15/25 15/20 15/17 61%
F 11 (européen 40/45 35/40 30/40 35/40 35/40 11%erraI eure d' ,lU Igene 20/30 15/25 15/20 15/20 15/17 36%
Terrassier manœuvreindigène ...... "... 12/18 7/12 6/8 6/8 2,50/7 83%
BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 7
Il semble inutile de commenter ce petittableau et de souligner la baisse réelle etconsidérable aussi bien sur la main-d'œuvreque sur les matériaux de construction ; remarquons simplement :
10 Que le dahir sur l'immigration de décembre 1931, dont le but était d'enrayer labaisse des salaires, n'a pas atteint son objectif, et qu'une fois de plus l'arbitrairegouvernemental, avec la meilleure intentioncependant, n'a eu pour résultat que d'arrêter le développement de la colonisation etde précipiter la crise.
20 Que la baisse générale sur les matériaux de construction a été entraînée surtoutpar celle des ciments, grâce à la pressiondes ciments belges dès 1929. Qu'il nous suffise de reproduire ci-dessous le chiffre desimportations comparées des ciments étrangers au cours des huit dernières années
AnUl'e!\ Pr:,y,,'oaw',e PrÜVt'nnnrefl'Hr,ç:-'iise hel?c
1926 38.000 tonnes 4.000 tonnes1927 41.000 5.0001928 72.000 8.0001929 109.000 33.0001930 91.000 93.0001931 60.000 120.0001932 14.000 10/1.0001933 7.000 64.000
1er trimestre 1934 : importation totale del'étranger: 14.000 T.
Cette importation étrangère est donc enrégression, grâce à une adaptation raisonnéeet bien comprise des usines marocaines auxnouvelles conditions du marché. On sait, eneffet, que l'importante industrie locale, composée des groupes Lafarge (Palmier) et depuis le milieu de l'année 1931 Poliet etChausson, peut produire de 200 à 250.000tonnes de ciment annuellement. Ces usinestravaillent dans des conditions difficilespeut-être, mais rémunératrices néanmoins,et satisfaction leur a été donnée contre ledumping russe par le dahir du 30 janvier1933, instituant une taxe de compensationà l'importation sur les ciments russes.
* * *Mais si une large déflation s'est produite
depuis 1931, aussi bien sur le coût de lamain-d'œuvre que sur celui des matériaux,on ne constate pas un mouvement parallèleet correspondant sur le prix des loyers. Les
statistiques du Service du Commerce donnent les chiffres suivants pour Casablancabasés sur le prix d'un appartement de 3pièces, cuisine, salle de bain (moyenne calculée sur les prix des logements au centreet à la périphérie).
..:\ j'PHI'l Pll1t'nl ~; piè:~es.cuit·;Ïnc, salle de bains
1 19:;0 700 francs
~ 1931 700 )}
:Mars ..... 19~2 700 II
( 19:~~~ G50 »
193't 625 »
I~onmcinnt de divaluation de Mors 1934 par rnp~ort à Mm 193e:10 '/.)
Les loyers d'habitation ont donc baissé de10% seulement en moyenne, tandis que lecoÎlt des éléments de la construction accusedes chutes allant de 30 à 83%. C'est cettemarge ou plutôt ce déséquilibre qui constitue le stimulant à la construction. Les sociétés d'assurances, dont nous avons parléau début et qui construisent maintenant, savent bien que le public casablancais seraattiré par l'attrait du neuf et surtout duconfort, que ne possèdent pas souvent lesbâtiments édifiés il y a que1ques années.De plus, le rêve de chaque immigrant étantd'avoir Ulî petit coin de terre et sa villa, laconstruction des villas contin.ue sur un rythme d'autant moins ralenti que l'Etat, dansle but de fixer l'Européen, a consenti desfacilités de crédit pour les habitations à bonmarché par une législation bien connue etdéjà ancienne.
Que faut-il donc faire ?
D'un côté, la baisse du prix de revient dela construction est un stimulant à celle-ci,puisque la baisse des loyers n'est pas correspondante ; d'un autre, l'immigration esttarie en, fait par un dahir accordant un privilège de travail aux seuls travailleurs quiont eu l'idée de se fixer au Maroc avantdécembre 1931! Quelques commerçantsviennent bien s'installer, car ils ne sont pasvisés par le dahir, mais le marché est déjàtellement encombré que cet apport de population est aléatoire et d'ailleurs très faible. N'a-t-on pas vu depuis trois ans, à Casablanca, se multiplier les magasins de chaussures, de chapellerie, de photographie, d'alimentation, les pharmacies, etc... à un telpoint qu'il semble impossible à d'autres detrouver une place désormais. La baisse desloyers serait une solution ; elle a déjà étéimposée pour les fonds de commerce seulement, par la récente législation sur les bauxcommerciaux, calquée sur la loi française,mais cette baisse serait catastrophique pour
8 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
la plupart des propriétaires qui n'ont pas encore eu le temps d'amortir les hauts prixpayés pour la construction d'il y a cinq ou sixans, et surtout qui ont fréquemment fait desopérations spéculatives en bâtissant avec lecapital des autres ce qui les a entraîné àconsentir des hypothèques lourdes à supporter. Et d'ailleurs, cette baisse des loyersne changerait pas le problème, car elle neferait pas surgir de nouveaux locataires,puisque l'immigration est arrêtée en fait !
Le nombre des demandes de location restant inchangé, les appartements vides, qu'ilest difficile d'évaluer à Casablanca, maisdont le chiffre est certainement très élevé,pèseraient toujours sur le marché. Le procédé serait efficace seulement pour l'avenir,car il comblerait la marge signalée précédemment entre le coût de la construction etcelui des loyers, mais il aurait le gros inconvénient d'arrêter net l'industrie du bâtiment en accentuant le chômage dans cettebranche.
La seule solution du problème est doncdans la recherche du locataire éventuel,c'est-à-dire de l'immigrant. Il faut à toutprix que les entrées de nouveaux habitantsau Maroc reprennent, comme par le passé,sur la base de 150 à 300 immigrants par mois.Mais ces nouveaux venus ne devront êtreni des travailleurs, ni des gens actifs, commerçants ou autres, mais uniquement desconsommateurs, donc des rentiers. Ces genslà apporteront un peu d'argent frais à notreéconomie anémiée. Cette thèse se défend ;actuellement, on attire bien le touriste quiest un consommateur temporaire, pourquoine pas faire venir le rentier, consommateurpermanent ! Il appartiendra aux Servicescompétents de la Résidence de faire ressortir par une propagande aussi habile quecelle qu'ils mènent actuellement pour le développement du tourisme, que le rentierqui vient au Maroc bénéficie d'avantagesnombreux. Le loyer est le seul élément decherté, mais la nourriture et l'habillement
sont bon marché (meilleur marché qu'enFrance en particulier). De plus, le seul impôt à payer est une taxe locative qui dépasserarement 200 francs par an.
Le climat tempéré de la côte en fait unpoint d'hivernage idéal et l'organisation dessîtes dans l'Atlas, poussée avec dévouementpar notre Syndicat d'Initiatives, permet déjà de passer l'été dans des régions fraîchesà des conditions assez avantageuses.
Cette propagande devrait porter sur lecontingent des retraités de l'Etat, qui vontêtre touchés par les dispositions des décretslois, et aussi sur les fonctionnaires des colonies dites d'exploitation, qui, comme on lesait, sont pris par la nostalgie, quand ils retournent dans la métropole, alors que le Maroc leur offrirait un abri agréable. Pourquoimême ne pas étendre la propagande à nosamis belges, par exemple, car nombreuxsont les fonctionnaires ou colons belges, quiayant passé une existence active au Congohésitent à retourner dans leur métropole parcrainte des brouillards nordiques ! Cetteimmigration au point de vue politique neprésenterait d'ailleurs aucun danger. LesAnglais nous tracent la voie puisqu'ils incitent leurs fonctionnaires des Indes à venirprendre leur retraite à Tanger.
Pour conclure, nous dirons que la seulesolution au problème de la construction auMaroc que nous avons posé d'une façon toutà fait objective, en nous appuyant sur desdocuments officiels et contrôlables, résidedans une augmentation du nombre des habitants. C'est ce à quoi les pouvoirs publicsdevraient s'employer de toutes leurs forces,plutôt que de s'ingénier, par des mesuresplus ou moins inopportunes et qui n'atteignent certainement pas leur but (telle dahirsur l'immigration) à décourager au contraireles immigrants. Faute d'agir à temps, nousrisquons sous peu de sombrer dans une catastrophe immobilière effroyable.
BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 9
la Cote Commerciale
PRIX DE GROS DES PRINCIPALES MARCHANDISES
Casablanca
205/240420 270 230 200 155 145/16025/40
500 45 70/8065/75
205/2304:-l0 270 230 200 155 145/16025/40
500 45 70/8065/75
30/50 30/509,50 9,50
76 - 76 -95/100 95/10065/68 65/68
100/122,50100/122,50110 - 110-
12,5 12,5092 - 92 -
Sucre en pain 100k logHuile d'olives du pays »Pétrole en fût de 200 1. le fû.lEssence " )}Houille la t.Bou",c1j'CS Fournier 4 cals&eS
······de25paQ" du pays )}
Thés verts 1" qualité .. , le kg.Café vert Rio N° 7 .... )}Cotonnades blanches fr.24 ydsVins d'import. bl. ou r. hect.Vins du pays" )}
EngraisSuperphosphates 100 k.Phosphates moulus )1
Phosphate bicalciqne 38-~2 % )}Nitrate de soude )}Sulfate d'amoniaque '" )}Sulfate de potasse »
Poudre de sang )}Chaux grasses en poudre )1
Chlorure de potassium, »
l' DÉSIGNATION NITR COURS COURS DÉSIGNATION É COURS COURS
U DU 28/5 4/6 UNIT DU 28/5 4/61 DES MARCHANDISES .I I_D_U II__D_E_S_M_A_RC_H_A_N_D_IS_E_S_.I__I I__D_U__II
IlBlé dur (Maroc) 100 k. 65 - -
:t (Chaouïa). . . . . .» 70 - -Blé tendre ............» 63 - 60
» » , )} Juin 51 Jn Jt 52,75» » Juill. 52 -
Orze ,......» 36 - 35» . . . . . . . . . . . . . .. » JuilI.:~4,5 Juin 34
Maïs ,....» (( 42 At Sept. 44Avoine .. » Juill. 40 Jn Jt 39
Graine de lin .. " .. ,... » Juill. 94 Jt At 98Fèves (tout venant) ....» (( 46 Jn Jt 44,5Pois chiches :t • • ,) Juill. 60 In At 63Alpiste , , » Juill. 76 Jt At 82Coriandre ., ,..... » - 67 Jt At 67Amandes douces » 625 - 625
:t amères. . . . . . » 525 - 525Crin végétal supérieur ..)} 62/64 62/64
1
Œufs (courant) lea/amlr;s 17/19 18/20
1
Cuirs bœufs salés verts 100 k. 165 - 150Peaux moutons :t la douz. 125 - 110Bœufs vivant ln qualité le k. 2,60/2,75 2,25/2,5
1
Moutons vivants .......» 1,50/3 1,50/3Porcs vivants maigres )} 2/3 2,50/3
- -
Cours de Matériaux de Construction
(PRIX DE GROS Mai 1934)
Chaux (fabrication indigène), le m3 : 70 à 80Chaux hydraulique (Le Palmier) la tonne 108Ciment (Le Palmier 20/25), la tonne: 133Ciment (Le Palmier 15/20), la tonne: 118Ciment (Le Palmier super), la tonne: 153Ciment « Coq » (20/25), la tonne .... 133Ciment « Bœuf» (15/20), la tonne '" 118Ciment belge « Obourg », la tonne 133/140Chaux hydraulique belge C.B.R. la tonne 110Plâtre PoHet-Chausson, la tonne 133Plâtre (Khémisset), la tonne 145Sable) le m3 16 à 18Moëllons (tout venant), le m3 16 à 18Gravette (à l'anneau de 2 c/m) 45/50Briques (pleines, 5x11x22), le mille 265Briques (creuses, 5x11x22), le mille 95Briques silico-calcaires (4x11x22) 280/300Carreaux ciro. (20X20) 1 cou!., le cent 35/40Buses en ciment (0 m. 4x1 m.) le m. 13/15Agglomérés de ciment (0,40xO,2) » 220/230
Tuiles (plates, genre Marseille), l'unité 0,75Tuiles demi-rondes vernissées
(grandes), le mille 650Tuyaux en ciment (0,15X1 m.) le m. 4,5 à 6Peinture (une couche), le m2 1,25 à 2Peinture (2 couches), le m2 2,25 à 3Peinture (3 couches), le m2 3,50 à 4,50Blanchiment (extérieur), le m2 0,75 à 1Blanchiment (intérieur), le m2 .. 0,60 à 0,75Plaques fibro-ciment (0,40XO,40) l'une 1,85Plâtre (d'Oran), la tonne 170/180Cuivre rouge en feuil. (2 m.x1 m.XO,001)
le kg. 7Zinc en feuilles (2x1 m., n°· 8 à 14)
le kg. 2,10Etain pur en masse 99%, le kg. 25,00Etain pour soudure (33% en baguettes)
le kg. 850Tôle ondulée (2 m. 44xO m. 60) l'unité ' 9Madriers sapin blanc (0,08XO,23), le m. 4,60
10 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
Madriers sapin rouge (do) , le m. 7,10Chêne de France (Avivé de 41 à 45)
le m3 1.000 à ~100
Verre à vitre (simple, 4" choix), la caissede 10 m2 65 à 75
Fers ronds pour ciment armé(12 à 16 m/m), le quintal 75/85
Poutrelles (120 à 140 m/m) 97/105Tôles planes noires (2 m.x1 m. et
2 m/m épaisseur) 99
Fonte de moulage (type P.L. n° 3) 45Tuyaux en fonte de descente pour
bâtiment 110/130Plomb en tuyau, diam. 8 à 40 mlm 1,70 à 1,80
RENSEIGNEMENTS GENERAUXPrix de la maconnerie ordo en moëllons
le m3 ..... ~ . . .. . . .. . . .. . . . ... 80 à 100Prix du mètre superficiel, par étage,
(construction europ.) 350 à 400
Marché de la Main - d'l"l::u-vre
A CASABLANCA, la situation semble envoie de stabilisation. Les employeurs ne prévoient plus de licenciements et espèrent même une reprise des affaires. D'assez nombreux placements ont été effectués. Il a étéreçu environ 250 offres d'emplois (manœuvres et terrassiers). Le salaire proposé à cestravailleurs n'a jamais été inférieur à 5francs par jour.
A MEKNES, bien que le nombre des demandes d'emploi soit en diminution, il seraitprématuré d'en conclure que l'état du marché s'est amélioré. En effet, de nouveauxlicenciements sont encore prévus dans diverses entreprises.
A MARRAKECH, les travaux de moissonpermettent de n'enregistrer qu'un nombrede plus en plus restreint de demandes d'emploi.
A FES, aucun renseignement n'a été fourni sur l'état du marché de la main-d'œuvre.
A OUJDA, la situation reste assez bonne.Le placement s'effectue normalement.
A RABAT, plusieurs chantiers deconstructions viennent d'être ouverts; unereprise sensible Se manifeste aussi dans l'industrie du bois; par contre, le chômage persiste dans les industries du fer.
PRIX DE LA MAI N-D'ŒUVRE(Mai 1934)
(Basé sur une joul'llé~ de 10 heures pour 8 1/2 à (1 heures de travail effectif.)
ConstnLCtionMaçon (la journée)Plâtrier .. ,., , .. , ~
Ferrailleur ,... J')
Manœuvres J')
MétauxMécanicien (la journée)Plombier-zingueur J')
Serrurier-forgeron »Electricien J')
BoisCharpentier (la journée)Menuisier . . . . . . . . . J')
Ebéniste ,., .. ,. ~
Agricultu1'eContre-maître , ,. (au mois)Ouvrier agricole , ;)
Européens
30/4040/4530/40
25/3540/4535/4040/45
40/5025/3030/40
900/1100600/800
Indigèn~s
10/1515/2012/152,50/6
10/1510/1510/1510/12
15/2015/2015/20
(Plus pourcenl8j1;e, logéel quelques "'Tantag~s
en nature,)
.~
BULUTIN COMMÈltcIAL DU :MAROC 11
PRIX DE DETA.ll DES PRINCIPALES DENREES ET PRODUITS DE CONSOMMATION
A CASABLANCA
PRODUITS
EpiceriePain Français .
~ Indigène ,Sucre scié .
~ en pains .Farine .Riz .Beurre (Russe ou Arg.)
li> (Européen) .Café grillé 1'" quaI. .
~ li> 2· ~ ..Thé (Lipton) ..Bougies .Savon « Marseille li> ••••
Pétrole .Essence .Lait frais .Huile d'olives .
~ ordin .Olives .Vin rouge ou blanc .Vinaigre .Haricots secs .Lentilles ..Œufs .
BoucherieViande de bœuf :
de France (hors série) .,1'" qualité .2' qualité .
Viande de mouton :hors série .1'· qualité .2" qualité ..
Viande de porc :hors série .ro qualité .2' qualité ..
Veau de France ..~ du pays .
PoissonsPageot .Merlan ,.Raie .Rouget .Soles .Sardines ..
UNITÉ
kilopainkilo
2kiloskilo»»
»
»
125 gr.paq.
500 gr5 lit.
»
litre»
»
kilolitre
»
»
douz.
kilo»
»»
kilo»
»
»
kilo»»
»»
»
kilo»
»»
»Il
PHlXdu :';0 Maiau 5 Juin
1,20 O,50à 0,602,20à 2,504,75à5 -
2,401,25à4 4,80 à 10
12 à 2818 à 407,50 à 156,00
2,25à5,50l, JO à 1,40
2,00 à 2,256,50à 9,902,75à3,906 à 8
1,20à21,40à2,502 à 6
2,40à8 2,50à7,20
l( à 24 10 à 126à 7 -
14 à 15 8à 10 6à 7-
12à 14 lOà 12 8à 9
18à30 12à 18 -
3,25 à6,504 2
10,60 à 7,7610,50 à 20,76
2,00 -
PRODUITS
Volaillespoulet .Oanard .Lapin .Pigeon .
LégumesArtichauts .Carottes ..Céleri en bottes .Choux '" .Choux-fleurs .Courgettes .Epinards ..Fèves fraîches .Haricots verts .Navets .Oignons secs .Petits pois .Poireaux 'Pommes de terre :
blanches ou rougesnouvelles .
Salades .Tomates .Topinambours .
FI'uitsAbricots secs .Amandes sèches .
)} vertes .Bananes ..Cerises .Citrons .IJattes ..Figues sèches .Fraises .Noix .Pommes .Poires .Pêches ..Oranges .Mandarines .
UNITÉ
unité»
»
piècekilo
bottepièce
»
»
kilo»
»
bottekilo
bottekilo»»
piècekilo
"
kilo
»
"»
dOllz.kilo»
»
»
»
»
piècedouz.
»
PRIXdu 30 Maiau 5 Juin
8 à1420 à2516 à225 à 6-
O,20àO,250,75à2 2,50à3-
là2 là2,50
0,20 là 1,25-
2 à 40,25
làl,25 làl,25
0,50 -0,90, 1,
1,25
Q,40, D,Sa, 0.1&l,50 l,50 -
3-5-87à8 2à3 -
4,50 à 56à8
3 à 66 à 8
2,50 à410 àl2
8 4-6-8 8àl2
Il à 12 -5àlO -
12 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
LE MOUVEMENT COMMERCIAL
de la zone française du Maroc' pendant l'année 1933
DÉSIGNATION DES PUISSANCES
IMPORTATION EXPORTATION
FRANCE .ANGLETERRE .IRLANDE .BELGIQUE .ALLEMAGNE .SUISSE .ITALIE .ESPAGNE .PORTUGAL .TCHECOSLOVAQUIE .AUTRICHE .HONGRIE .ALBANIE .YOUGOSLAVIE .BULGARIE .GRECE .TURQUIE .ROUMANIE .U.R.S.S .FINLANDE .ESTHONIE .LETTONIE .LITHUANIE .POLOGNE .SUEDE .NORVEGE .DANEMARK .PAYS-BAS ..POSSESSIONS ANGLAISES
DE LA MEDITERRANEE .EGYPTE .TUNISIE .ALGERIE '"ILES CANARIES ..A.O.F .CAMEROUN .TOGO .UNION SUD-AFRICAINE .SyRIE .PERSE .IRAK .INDES ANGLAISES .INDES HOLLANDAISES .INDOCHINE .
TONNES
311.45094.419
7171.290
31.036420
14.33439.353
9.2059.893
577105
29.82619133
3.00363.39442.938
1.07812
3615
2.9994.972
5683.688
48.488
7103
1.22710.168
1.7832.008
830
160141
1.4125.1551.5926.6202.102
FRANCS
734.729.56194.332.052
28.41685.780.34030.810.060
8.286.83055.723.HOfl34.423.942
5.416.66815.719.898
2.742.625562.621
7.278.538149.590166.481607.285
62.498.54029.794.307
651.46835.705
807.57128.901
3.812.6095.335.277
567.7668.086.906
28.376.802
40.246671.999
3.307.75015.391.322
2.121.8762.141.780
637.853
947.647440.415
1.457.4013.685.4974.434.4947.648.9823.276.168
TONNES
532.98763.485
24.35467.281
231.257321.853
23.9263
101
3.7905
18.83117446
6267
15030
7.1001.616
12.510105.129
95.823
4.71424
97196.94520.676
2.134
143.6441.198
1.054
FRANCS
345.093.56620.100.515
8.336.54316.440.496
15.85031.524.80643.775.297
2.690.60015.00055.455
750731.141
2.3509.671.325
309.23032.115
34.13838.15484.38115.220
1.586.807556.002
1.726.01911.311.18912.775.241
1.715.18520.620
892.16760.642.097
8.125.6213.660.219
312600
4.972.790828.748
548.150
1.500
BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 13
IMPORTATION EXPORTATION
DÉSIGNATION DES PUISSANCESTONNES FRANCS TONNES FRANCS
CHINE .JAPON .AUSTRALIE '" .CANADA .ETATS-UNIS .MEXIQUE .MARTINIQUE .GUADELOUPE .VENEZUELA .BRESIL .URUGUAy .PARAGUAy .ARGENTINE .PEROU .CHILI .HAITI ..CUBA .Poss. Hollandaises en AmériquePoss. Anglaises en Amérique "Colonies Françaises n. dénom.Autres Pays d'Afrique .Autres Pays d'Asie .Autres Pays d'Amérique .
10.8716.796
60540
12.7404.683
20
1.7302.232
526223
3.2671010
16.0558.040
16.1794.540
455459125279
74.403.35165.217.325
101.5221.695.008
70.612.2082.186.447
110.847
1.226.0758.864.9542.048.218
659.4115.900.232
12.5836.500
8.276.fi4h4.644.023
17.458.€872.453.6292.199.!156
664 5;~()
329836383.182
23.4104978
10.128
11
37
88
502
8.9913
45
2.704.70745.612
105.0777.933.180
2.6852.0801.137
8.23215.000
72.021
45.1393.805
908.1537.160
47.072
Total des Importations
Total des Exportations
1.006.795.621 kg.
1.724.801.022 kg.
1.532.416.277 fr.
600.231.159 fr.
du Maroc
1934extérieur
de
Analyse du commerce
pendant le 1er trimestre
Le Service du Commerce vient de publierles résultats du Mouvement commercial etmaritime de la zone française du Maroc pendant les 3 premiers mois de 1934. Il ressortde cette publication que la France a venduau Maroc pour 162.848.000 fr. de marchandises, tandis que l'étranger en plaçait pourprès de 184 millions.
La part de la France tombe donc à moinsde 47%. Cette diminution est due à notrerecul sur les ventes de beurre, les ciments,les bougies, les tissus de coton en tous genres, les chaussures, etc... Par contre, la métropole tient toujours la tête pour les fromages, 2.552 qx sur 4.475; les sucres raffinés262.442 qx sur 278.000 ; les huiles d'arachides et d'olives; les vins de liqueurs, 1.800
hl. sur 3.286 ; les rails 72.686 qx sur 72.794;les savons ordinaires 13.500 qx sur 13.750;les pneumatiques 1.149 qx sur 2.102 qx ;etc... La situation est stationnaire pour lesautomobiles carrossées, 479 françaises contre496 voitures étrangères.
Aux exportations qui se sont élevées à119 millions, dont 79 millions pour la France, on remarque une progression sensibledes sorties de porcs 11.812 têtes contre 7.500pendant la même période de 1933 ; des poissons marinés et conservés, 29.750 qx contre14.400 en 1933 (1er trimestre) et 6.370 en1932 (1er trimestre) ; les primeurs, 15.800qx contre 13.500 l'année précédente ; lescitrons et oranges 5.484 qx ; les mineraisde manganèse 21.000 qx contre 12.000 qx. ;
14 BULLETIN COMM:tRCIAL DU MAROC
tous ces produits étant presque exclusivement absorbés par le marché métropolitain.
Les ventes sur l'étranger sont en progression pour le seul crin végétal 133.826 qx,contre 84.000 qx pendant le 1er trimestrede 1933. Elle est stationnaire pour les phosphates. A noter l'apparition d'une nouvellerubrique à l'exportation marocaine: les vinsen fûts qui figurent pour 906 hl, dont 884à destination de l'étranger.
En résumé, la balance commerciale duMaroc marque une amélioration sensible,puisque les exportations se sont maintenues
à un chiffre sensiblement égal à celui del'année dernière, tandis que les importationsont baissé de 406 millions de francs (1er trimestre de 1933) à 347 millions (1er trimestre de 1934). A noter une forte augmentationde la consommation du beurre dont les importations passent, pour le 1er trimestre, de3.570 qx en 1932, à 4.418 qx en 1933 et6.707 qx en 1934, augmentation causée parla chute des cours puisque les prix correspondants furent de 3.248.000 fr. en 1932 ;2.459.000 en 1933 et 2.662.000 en 1934.
Ci-dessous, nous reproduisons la balancecommerciale des principaux pays :
VALEURS EN FRANCS
Importations Exportations
France ........ 160.214.931 69.202.917Japon ......... 23.966.188 958Belgique ...... 17.445.064 2.309.445Chine ......... 16.343.224 2.940Etats-Unis ..... 16.800.575 1.039.449Angleterre .... 15.939.822 3.424.702Roumanie ..... 13.791.531 10.060Italie ......... 12.838.022 6.770.355Espagne ...... 6.989.375 8.634.963U.R.S.S........ 6.842.678 11.050Pays-Bas ...... 6.623.254 4.170.858Allemagne .... 5.645.064 3.312.306Tchécoslovaquie 3.527.074 16.050Danemark .... 2.749.391 3.996.651Algérie o •••••• 2.632.606 9.667.685Yougoslavie ... 2.532.036 422.677Brésil ..... , '" 2.418.213 1.200Suisse ........ 2.287.111Argentine ..... 2.018.099Suède ......... 1.961.488 39.510Portugal ...... 1.799.287 269.254Pologne ....... 1.354.765 148.325Uruguay ...... 925.022Cuba ......... 698.229 5.700A.O.F. ....... . 549.723 1.623.517Tunisie ....... 302.841 89.60'7Iles Canaries .. 215.545 1.073.332Norvège ...... 206.861 397.563Autres Pays 17.228.757 2.398.619
TOTAUX 346.846.776 119.039.693
En plus aux exportations (en francs)
Espagne: 1.645.588; Danemark: 1.247.260;
Algérie: 7.035.079; A. O. F.: 1.073.794; Iles
Canaries: 857.787; 190.702.
On remarque que l'Angleterre, qui depuistoujours avait tenu la deuxième place, rétrograde pour la 1re fois à la 6e• C'est ce quenous avions prévu dans notre article « Lesimportations au Maroc » page 6 de notrenuméro du 15 mai 1934.
BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 15
Relations Commerciales avec l'Argentine
Le Maroc se trouve acheteur de l'Argentine de différents produits : viandes congelées et refroidies, beurres, jambons, saucissons, fromages, conserves de viandes,etc... , dont les importations atteignent actuellement près de six millions de francsannuellement.
La réciproque n'est pas vraie. L'Argentinene reçoit rien du Maroc. Or, tous les pays,et l'Argentine particulièrement, ont adoptéla politique du « donnant, donnant » c'està-dire d'acheter à qui vous achète. Le Marocétant un client de l'Argentine, il est doncnaturel que l'Argentine achète au Maroc.
Chaque mois, deux bateaux français, venant de Buenos-Aires, touchent Casablanca,régulièrement, pour y apporter des produitsargentins ; il est nécessaire qu'il en soit demême à l'aller, c'est-à-dire de France enArgentine, afin que les produits marocainspuissent aller directement de Casablanca enAmérique du Sud. La chose est des plusfaciles. L'essentiel est d'ouvrir le marchéSud-Américain au Maroc. Cela se peut,étant donné que le Maroc est exportateurde produits nécessaires en Sud-Amérique,dont nous allons donner la liste, et en outreà raison de ce que le décalage de six mois,des saisons, permet au Maroc d'envoyer enplein hiver de l'hémisphère Sud, des primeurs et des fruits en Argentine, en Uruguay et au Brésil. A cet égard, il suffitd'indiquer que Buenos-Aires est une villede trois millions d'habitants, à caractère nettement européen, dont la consommation estextrêmement importante. Il en est de mêmede Rosario (500.000 habitants) ; lVIontevidéo,en Uruguay, a environ 800.000 habitants ;Rio-de-Janeiro, au Brésil, dépasse 1.200.000habitants ; Saint-Paul atteint près d'un million d'habitants. Toutes ces grandes agglomérations ont besoin, sans cesse davantage,de se procurer, en toute saison, tous les produits comestibles frais.
Ainsi, d'une part, grâce à son décalage desix mois sur les pays de l'hémisphère Nord,l'Argentine peut envoyer aux Etats-Unis eten Europe, ses fruits frais: poires, pommes,raisins, mais elle doit, d'autre part, recevoirdes fruits de Californie et d'ailleurs, pendantles mois de mai, juin, juillet, août, septembre.
Ceci dit, voyons les produits marocainsqui peuvent convenir à l'Argentine. Il y ad'abord les produits qu'on ne trouve pas enArgentine et que l'on peut y exporter toutel'année. Nous citerons d'abord les pois chiches dont la consommation, en Argentine,est très considérable. Ces pois chiches sontimportés d'Espagne. Ils constituent les éléments principaux du plat national : le « puchero » qui se prépare à peu près journellement dans tous les ménages.
Les lièges naturels ou préparés, venantprincipalement d'Espagne, ont un très granddébouché en Argentine. Les frigorifiques,les brasseries, utilisent en très grandequantité des plaques isolantes, agglomérésde liège et de goudron.
Le cumin, venant d'Europe et notammentd'Alsace, est très demandé par toutes lespopulations allemandes et de l'Europe centrale vivant en Argentine.
La semoule de blé dur est très recherchée.Enfin, tous les fruits et légumes secs ont
une très grande entrée en Argentine : abricots séchés, dattes, noix, noisettes, amandes,haricots.
Mais, à côté de ces produits, il y en auraitsans doute bien d'autres, comme les sardinesen boîtes, le tanin de tizra, etc...
L'Argentine reçoit, en outre, en grandequantité, du Nord de l'Afrique, des diatomées, ou silices fossiles, pour la clarificationde ses pétroles, de ses huiles et de ses jusde sucre. Le Maroc doit en avoir aussi bienque la Tunisie et l'Algérie. Ces exploitationssont pour la plupart entre les mains d'allemands ou de nord-américains.
Un jour ou l'autre, quand l'Argentine ferade l'agriculture intensive, au lieu de cultures extensives, les phosphates marocains ytrouveront un débouché formidable.
Et enfin, tout ce qui est primeur trouverait une sortie facile en Argentine, à condition d'y arriver dans la saison propice, c'està-dire, entre les mois de mai et de septembre, qui constituent la saison d'hiver. Parmices primeurs : les tomates, les haricots, lespetits pois, les artichauts, les pommes deterre nouvelles, les melons, les raisins yseraient accueillis avec faveur.
16 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
Tout cela est question d'organisation. Dèsqu'il y aura quelques demandes directesd'Argentine, il est certain que les bateauxde Bordeaux et de Marseille, qui font leservice de l'Amérique du Sud, n'hésiterontpas à faire escale à Casablanca pour y prendre le fret qui leur sera demandé. Ils lefont déjà au retour d'Argentine pour lesproduits Sud-Américains qui viennent auMaroc. Ce sont principalement des bateauxfrigorifiques dont les chambres froides conviennent parfaitement au transport des fruitset des primeurs.
Il est à souhaiter que des efforts soientpromptement réalisés dans ce sens et ceciplus particulièrement dans l'intérêt des producteurs marocains.
Nous savons d'ailleurs que M. Dupré,Directeur de l'Office Chérifien du Contrôleet de l'Exportation s'est déjà engagé dansoette voie et nous sommes certains, paravance, que ses efforts seront couronnés desuccès.
René RENARD.
Chrol1iqtle 1"'il1ancière
l.1a Bourse de l~aris
La quinzaine qui vient de s'écouler a étémarquée par une baisse générale. Le facteurpolitique a suspendu pendant ces dernièressemaines l'activité spéculative. Les incidentsde la Sarre, la situation internationale, ladéception de Wall Street devant le bill présidentiel au sujet de l'argent ont contribuéà alourdir le marché. La baisse de la livreest la marque la plus caractérisée de l'inquiétude provoquée surtout par l'attitude de l'Allemagne, et cependant il faut noter que lemoratoire allemand ne fera que sanctionnerun état de choses existant depuis longtemps.
L'on serait d'autant plus mal fondé à semontrer pessimiste que d'autres facteursnon négligeables (détente du loyer de l'argent, réforme fiscale imminente) doiventamener une reprise rapide principalementdans les compartiments nationaux.
Il faut également reconnaître que la situation générale s'assainit : les indices générauxde la production industrielle progressent, des signes encourageants d'amélioration se manifestent dans les domaines nationaux respectifs, le volume de l'endettement international à court terme qui étaitévalué à 70 milliards de francs suisses en1930, est tombé, selon un récent rapport dela B.R.!., à 32 milliards en 1933 ; autantde considérations qui doivent justifier notreoptimisme et nous inciter à profiter de lalourdeur actuelle du marché.
Bruits el Nou~elles
CHAUX, CIMENTS ET MATERIAUXDE CONSTRUCTION AU MAROC
Le tonnage des ventes, au cours de l'exercice 1933, est tombé de 158.000 tonnes à125.000 tonnes par suite des effets de laconcurrence étrangère. Bien que les prixde vente aient été, pour la même raison, encore moins favorables qu'en 1932, le Conseila décidé dans sa dernière séance, de proposer le maintien du dividende à 10 francs paraction.
ETABLISSEMENTS HENRY HAMELLE
L'assemblée du 17 mai a approuvé lescomptes de 1933 et voté le dividende prévude 120 fr. contre 135 fr. par action, et de29 fr. 68 contre 34 fr. 75 par part. Le rapport signale une augmentation du chiffred'affaires en France et en Algérie, pour lapremière fois depuis 1929. Les prix pratiquésen 1933 ont été inférieurs à ceux de 1932.
COMPAGNIE FRANCO-MAROCAINEDU PORT DE FEDALA
Les comptes de l'exercice 1933, qui serontprésentés à l'assemblée du 22 juin, se soldentpar un bénéfice du même ordre que le précédent qui avait atteint 109.388 fr. Il ne serapas encore fait de répartition.
BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 17
BRASSERIES DU MAROC
, Bénéfices de 1933 : 6.514.874 fr. contre6.682.562 francs. Le dividende sera maintenuà 22 fr. 50 par action ancienne et fixé à11 fr. 25 par action nouvelle ; les parts recem'ont 153 fr. 125 contre 131 fr. 25.
ce FASI D'ELECTRICITE
Le rachat des parts sera proposé à uneassemblée extraordinaire convoquée pour le29 juin.
Cette opération s'effectuera par remised'actions gratuites créées par prélèvement
sur les réserves. La même assemblée auraà approuver l'augmentation du capital parcJ'éation d'actions nouvelles à prélever surles réserves et qui seront attribuées gratuitement aux actionnaÏJ·es.
(De l'Agence Economique et Financière).
MAROCAINE AGRICOLE DE JACMA
Une assemblée aura lieu le 30 juin pourrapPoJ't du Comité de liquidation Sur lesopémt'ions effectnées du 1er octobre 1931 au30 septembre 1933 et répartition du soldedisponible conformément aux clauses duconcordat.
Il
les Valeurs Marocaines
COURS
du fJ/5
Maroc 5 % 1910 .Maroc 4 % 1914 .Maroc 5 % 1918 .Obligations Chemins de fer du Maroc 6 %Obligations Chemins de fer du Maroc 6,5 %Obligations Tanger-Fès 6,5% .Obligations Energie Electrique 7 % 1924 '"Obligations Energie Electrique 7 % 1926 .Obligations Ports Marocains 5 % .Obligations Ports Marocains 6 % .Obligations Paris-Maroc 6 % .Banque Commerciale du Maroc .Brasseries du Maroc, act. . .Brasseries du Maroc, parts .Chaux et Ciments du Maroc .Chemins de fer du Maroc .Compagnie Générale du Maroc .Compagnie Marocaine .Energie Electrique du Maroc .Marocaine Distribution Electricité .Port de Fédala .Ports Marocains .Superphosphates et Prad. Ch. Maroc .Tabacs du Maroc , .
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COURS
du 3115
au Bulletin ~ommercjal ~u ~taroc
18 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
les Valeurs Mobilières au MarocBULLETIN DE L'OFFICE DE COMPENSATION DE CASABLANCA
nominale PAYR LE NET
1-500 1-4 - 34 20 -5UO 1-4 - 34 17,50500 1-4 - 34 15 -
1. 000 ll-l - 34 25 -
525530505
870502890
520502
COURS DU
2~ Mal 31 MaiVALEURS
Bons et ObligationsCaisse de Prêts Immobiliers du Maroc
Bons 8% ex cp 16 .» 7% .» et oblig. 6% .
Office Chérifien des Phosphates 5%
DERNIER COUPONValeur
7.3il4.606
38&.19025.000
NOMBREDR
TITRES
Actions- Caisse de Prêts Immobiliers du Maroc25 - 1 Anciens Etabl. Buisson Act. A .25 - :1> » » Act. B .
50 90
1.050 1.100
40.0004.4002 000
12.8004.2ÜO5.000
15.0003.600
30.00010.0009.000
45.00035 00060.00010.000
160.0003lJ.00016.0007.500
1.000 30 - 5-33500 5 -1-32500 5 - 1-3'2250 5 - 5-3350U 1-12-33500 1 -5-33100 1 -8-33500 15-12-33100 31-5-33500 31-12-33500 15-12-33100 15 - 7-33100 lii - 7-33100 15 - 6-30100 31-7-31250 1 - 8-33100 5-12-33100 16-10-33
1. 000 1 - 6-33
20 2540 1540-4,50
10024,10J210,5012,501545-9,337-
100 -
Cl. Afr. At. Cons. Schwartz-HautmontEtabl. Bernard Héguy .Huileries et Savonneries du Maroc ..Africaine de Matériel Industriel .Anciens Etabl. Henri Bernard .CIe Autonome Chérifienne .Cle Africaine de Transports .cte Fasi d'E1ectricité .France-Auto, act. anc. . .
» act. nouv .Générale, Automobile Marocaine .Marocaine d'Automobiles .Omnium Nord-Africain '" .Tramways et Autobus de Fès .Tramways et Autobus de Meknès .Immob. et Finan. Chérifienne .
2.100
115
5059067
260
115
5906075
320240
145
2.1001.050
120
340
295310
3iO
115
620120
3.000500275
15-1-311-]2-325-]2-3331-7-316 - 6-33
Parts bénéficiaires25 - Anciens Etabl. Buisson .
110 - Etabl. Bernard Héguy .12'25 11 Compagnie Fasi d'Electricité .33,33 Marocaine d'Automobiles .
336,06 Immob. et Finan. Chérifienne .
425 455
3.100
--=--:=T====================;=====::;===:;=====ïlCours
précédentsA titre indicatif : Hors cote
COURS DU
1==::;===1 Demande OIIre24;5 31/5
4.500206542
50032
20
275
110
Actions Banque d'Etat du Maroc .» Marocaine d'Approvisionnements (S.A.M.A.) .» Mines d'Aouli V.P.» IVIines d'Erdouz . .» Comptoir Immob. du Maroc ..» Fez-Auto '" .» Auto-Rabat .» Mines du Bramrane Tensift .» Chérifienne d'Hivernage ........................•....» Briqueteries, Carrières et Usines d'El Hank .» Transports de Rabat-Salé .» Minière des Rehamnas .:1> Etablissements Industriels J. Lafon .
20 207045450
320
50
25
50040
200100
25600
500105
l':CHOS
:BTJLLETIN COMMERCIAL DU MAllOC 19
LE PROJET DE REFORME FiSCALE
Le projet de réforme fiscale de M. Germain Martin déjà approuvé par le Conseildes Ministres, apporte des modifications etdes simplifications importantes et d'inspiration nettement démocratique à notre législation de\?'enue trop complexe et trop lourde.
La réforme remanie l'impôt sur le revenu.Elle édicte un taux général de 12% pourtous les impôts cédulaires ; elle diminue cetaux de moitié pour les revenus 'du travail(traitements et salaires) ; elle le majore aucontraire en vue de combattre la fraude surles revenUs du capital qui se prêtent à l'évasion fiscale.
Quant à l'impôt général sur le revenu, il,est limité au double du taux des impôts cédulaires, soit 24% au maximum, au lieu de36%.
Le taux de l'impôt sur les salaires est réduit de 10 à 6% et même de 5 à 370 pourles salaires comptés entre 20.000 et 10.000 fr.
Aucune modification n'est prévue pour l'abattement à la base tant à l'impôt généralqu'à l'impôt sur le salaire.
Le projet comporte en outre la suppression pure et simple de l'impôt cédulaire surles bénéfices agricoles, mesure qui avantageparticulièrement les petits agriculteurs.
Par ailleurs, le taux de l'impôt cédulairesur le revenu des valeurs mobilières est également fixé à 12% pour les valeurs nominatives, taux éminemment favorable aux petitsporteurs qui ne se livrent pas à de fréquentes opérations. Ce taux reste maintenu à17% pour les valeurs au porteur.
Le taux de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux est réduit de 15 à 12%.
Signalons que la refonte du chiffre d'affaires qui comporte l'unification des taux etla suppression de la taxe de luxe sur lesventes d'objets dits de luxe et les affairesfaites par les hôtels et établissements classésa été réclamée par le Syndicat des Contributions indirectes, dans un but réellementdémocratique.
Enfin, le projet comporte également la fusion des droits de succession et de la taxesuccessorale.
* * *Il semble qu'un grand pas sera fait vers
la reprise des affaires lorsque les Chambres
auront voté ce projet de réforme dont lebut est non seulement de simplifier notrelégislation fiscale et d'atténuer certaines inégalités antidémocratiques, mais encore etprincipalement de combattre la thésaurisation, de stimuler l'activité économique dupays et de lutter efficacement contre le chômage et le marasme actuels.
LES RELATiONS COMMERCIALES
ENTRE LE MAROC ET LA SUISSE
Le vendredi 25 mai, lVI. Ernest Judet donnait sous les auspices du Service du Commerce et de la Chambre de Commerce deCasablanca, une conférence sur le développement des relations commerciales entre leMaroc et la Suisse.
Les auditeurs spécialement sollicités pOarcartes d'invitation, représentaient un publicsur lequel pouvait porter une telle conférence ; outre MM. Criblez et Fabre, Consulsde Suisse, M. Blondelle, représentant leService du Commerce à Casablanca ; M.Gay, inspecteur régional d'Agriculture; MM.Chapon et Abt, président et vice-présidentde la Chambre de Commerce; JVL Wagner,Président du Syrldicat d'Initiative etde Tourisme ; nous avons noté laprésence de divers exportateurs marocains parmi lesquels: M. Tarbouriech (pourles tapis); M. I\lIaurras, exploitant une 'carrière de marbre à Bou Acila, près de Boujad, (marbre dont il fut longuement question, M. Judet estimant que la colorationspéciale de ce produit lui vaudrait en Suisseun débouché intéressant). Il y avait aussides représentants des différentes maisonsvinicoles de Casablanca, qui apprirent, grâceau conférencier dans quelles conditions ilspourraient exporter les produits de choixsur le marché suisse; M. Mercier, directeur de la Coopérative «Maroc Primeurs », qui entendit traiter de l'exportation des fruits et primeurs sur la Suisse.
Après un brillé'nt exposé de ces questionsM. Judet s'est offert, en terminant,à servir d'interrDédiaire, ou plutôt d'agent de renseignements pour les exportateurs marocains sur le marché suisse.
20 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
LES PRODUITS MAROCAINSA LA FOIRE DE PARIS
D'après des informations très précises provenant de l'Office du Maroc à Paris, les produits marocains auraient trouvé cette annéeun accueil particulièrement favorable à laFoire de Paris.
Le « Grape Juice », jus de raisin frais,aurait retenu l'attention de plusieurs acheteurs éventuels, ainsi que les échantillons
de fleurs de roses séchées, gomme sandaraque et arab1que, lin, crin végétal et chanvre.
Nous conseillons aux maisons marocainesspécialisées dans l'exportation de ces produits de se mettre en liaison avec l'Officedu Maroc: 21, rue des Pyramides, à Paris.D'autre part, nous sommes à la dispositionde nos abonnés étrangers pour leur communiquer les adresses des exportateurs lesplus sérieux des produits ci-dessus.·
CllrOl1icltie i\gricole
La Crise Agricole (1) (suite)
LES TYPES DE CRISES
Au cours de précédents articles, je mesuis efforcé de montrer le mécanisme classique des crises garicoles, oui, dans son essence, est le même que celui de toutes lescrises économiques: déséquilibre de la production et de la consommation. Ce déséquilibre ne se traduit pas uniquement par dela surproduction : il y a aussi des périodespend,mt lesquelles la production est insuffisante. Les prix traduisent ces fluctuationspar des mouvements de hausse et de baisse:ils sont les indices d'un état de choses, plusencore que sa cause et pour agir sur euxc'est cet état de chose qu'il convient de modifier en ajustant la production et la consommation. Ajuster signifie d'ailleurs aussi bienaugmenter que réduire et vise aussi bien laconsommatoin que la production, mais cettenécessité d'ajuster l'une à l'autre voue à lastérilité tout effort qui consisterait - direcement ou indirectement - à augmenter ousimplement maintenir la production quandelle est en excédent ; et cela revient à direque tout effort tendant à maintenir les prixsans agir sur la production ou la consommation, quand il y a surproduction, est vouéà la stérilité, si même elle n'est pas nuisible.Il en va de même si la production est insuffisante : il faut l'ajuster, c'est-à-dire l'accroître et je répète les mêmes mots parce quele phénomène économique est le même dansson essence ; tout effort pour maintenir lesprix, les empêcher de monter,est égalementvoué à la stérilité si même il n'est pas nuisible, si la somme payée par quintal de blépeut être maintenue fixe par la loi, si le
loyer payé en argent pour l'appartement nevarie pas, il y a d'autres éléments invisiblesdes prix qui interviennent : conditions delivraison, qualité de la marchanàise, etc... ,paul' le blé, et pour les logements il en vade même : ce sont par exemple les « pas deporte » payés aux concierges qui ont atteintdes sommes invraisemblables à Paris il y aune dizaine d'années, ou bien ce sont encoredes reprises de mobilier qu'il faut consentiraux locataires quittant l'immeuble, ou bienencore des frais d'entretien qu'il faut assumer ou des réparations nécessaires auxquelles il faut renoncer.
Il est donc illusoire de toucher aux prixsans toucher à la production ou à la consommation : on ne fait en réalité que modifierleur mode de paiement ;on jette le désordredans l'organisation économique du pays; eton risque de détruire involontairement lesefforts de civilisations lentement élaborésau cours des siècles.
Si toutes les crises agricoles présentent cescaractères communs, inhérents même auxdéséquilibres qui les causent, est-ce à direqu'elles soient toutes semblables.
Outre la distinction entre les périodes desurproduction et de sous-production, il fautreconnaître qu'il existe plusieurs types decrises.
Je ne prétendrai pas ici faire un exposécomplet àe cette question; ce serait d'autantplus difficile que j'ai tendance à comprendresous le terme de crise des phénomènes éco-
(l) V. n"' 1, 2, 3, 4 cl 5 du BulletinCommercial du Maroc.
BULLE:'l'IN COMMERCIAL nU MAROC 21
nomiques agricoles de très petite importance, que l'on néglige habituellement pourcette raison et dont le seul intérêt est, ensomme, de donner des exemples plus facilesà saisir et de faire comprendre la permanence du problème essentiel, que j'ai ra.ppeléci-dessus : l'équilibre des ressources et desbesoins.
Certaines crises de surproduction sontd'une amplitude si faible q1!'elles passentinaperçues ; en voici un exemple marocain:pendant la guerre, un colon, voisin d'uneville assez importante, s'aperçut qu'on netrouvait pas de choux sur le marché et queles prix étaient fort élevés. Il en cultiva unou deux hectares, réussit, apporta un tombereau de ce légume à la ville et l'écoulaà prix d'or. Ce jour-là, tout le monde mangea du chou à B... et l'on s'en réjouit. Lelendemain un deuxième tombereau de chouxse vendit mal : il fallut rapporter entièrement à la ferme le troisième envoi qui n'avait pas trouvé preneur.
Je n'ai pas su de façon certaine ce quefît notre colon. Peut-être s'est-il contentéde laisser les choux monter en graine et desupporter la perte provoquée par la surabondance de sa production.
Il ne faudrait pourtant pas s'imaginerqu'une crise de cette nature ne soit pas justiciable des remèdes généraux aux crisesagricoles. Le problème ci-dessus, sans grandeimportance quand il s'agit d'une petite villedont l'approvisionnement général est aisément assuré, devient plus grave s'il est question du ravitaillement de millions d'habitants, de ceux de Londres, par exemple. Lesproducteurs de choux d'Angleterre sont soumis aux mêmes aléas que ceux du Maroc,mais comme l'affaire est d'envergure, ils fontsouvent l'élevage du porc et lorsque les prixsont trop bas sur le marché, ils trouventquand même l'écoulement de leur marchandise pour l'affouragement de leurs animaux.
Autre exemple, marocain également. Vers1921, les maraîchers des environs de plusieurs villes du Maroc arrivèrent assez viteà satisfaire les besoins du marché local ;tandis que dans la plupart des cas ils furentcontraints de limiter leur production, parsuite de la baisse des prix; ceux des environs de Casablanca s'acharnèrent à s'ouvrirun marché plus vaste et dès 1923 ils réussirent à envoyer quelques primeurs à Paris.On sait la suite de cette tentative, mais,dans cette étude, il convient de la rapprocher d'une expérience australienne.
Vers 1870 ou 1880 - il ne m'est pas possible de préciser - les colons de la hautevallée de la rivière de Brisbane s'aperçurentque leur pays ne convenait pas à l'élevagedu mouton : les bovins, par contre, réussissaient très bien: ils se lancèrent dans cettevoie nouvelle: leur succès fut tel qu'au boutde quelques années, les bœufs, surabondants, ne pouvaient plus se vendre : leurprix était celui de la peau et des cornes.Après de longs efforts, ils réussirent à organiser le transport frigorifique des carcassesvers l'Angleterre et la fortune leur sourit ànouveau.
La même aventure est arrivée, dit-on, enArgentine.
Pour revenir à notre étude d'économierurale, nous devons conclure que certainescrises sont caractérisées par une surproduction locale, mais que l'ouverture de nouveaux débouchés permet de transformerl'excès en insuffisance de production.
C'est ce qui s'est passé au Maroc nonseulement pour les primeurs, mais également pour le blé, aux environs de 1922-23.
D'autres crises ont un caractère tout différent : en 1900, le prix moyen du blé esttombé, en France, à 14 fI'. 77 par hectolitre,soit environ 74 fI'. de notre monnaie actuelleet, par quintal, un peu moins de 100 fI'.
Ce prix, comme on le voit, est très voisinde certains prix pratiqués clandestinementdans la métropole à l'heure actuelle. Mais,lors de cette crise, il y avait en France même, sous-production, et c'est le marché mondial qui était surabondamment POUTVU enmarchandises. Dans notre pays, cette crisedu blé était donc d'un type tout à fait différent de celui des crises citées tout à l'heure. Les droits de douane ont joué efficacement pour maintenir les prix intérieurs etune évolution culturale a permis de réduireles prix de revient.
Les Etats-Unis étaient, à cette époque, legrand pays d'exportation; leur agricultureévolua également. Quelques années plustard, l'équilibre était revenu et en 1910-11,les prix du blé à l'hectolitre ont été de 20fI'. environ, en France, soit par quintal à peuprès 130-135 fI'. de notre monnaie.
Voilà donc quelques distinctions fondamentales à faire entre les diverses crisesagricoles.
Dans les unes, celles des porcs, du cuminet de la coriandre, que j'ai déjà citées, l'équilibre s'atteint par modification desmoyens de production : extension ou restriction des ensemencements ou des élevages.
22 BULLETIN COMMÊRCIAL DU MAROC
Dans d'autres, celles que rappelle l'exemple de la production des choux, on s'organisepour faire varier la consommation: c'est leprocédé de choix pour remédier, par exemple, aux crises très fréquentes et très curieuses qui sévissent constamment dans la production du lait.
Une troisième série de crises sont justiciàbles d'une extension du marché : nousl'avons vu au Maroc aU cours de ces dernières années, lorsque le marché local étantsatisfait, nous avons rétabli l'équilibre enintervenant sur un marché mondial déficitaire, par l'exportation de nos blés ou denos primeurs, mais l'exemple inverse se présente, celui où la crise mondiale vient étouffer une production déficitaire par elle-même.Ce fut le cas de la crise du blé en France,aux environs de 1900. Les droits de douaneet une évolution des techniques culturalessont alors susceptibles d'apporter des remèdes.
Il existe aussi des crises d'une autre sorte,où il y a surproduction et sur ,le marché localet sur le marché mondial : c'est par exemple
ce type de crises qui sévit périodiquementau Brésil sur la culture du café. C'est également ce type de crise qui a sévi aux EtatsUnis lorsque l'agriculture de ce pays a provoqué la crise du blé de la seconde moitiédu XIX" siècle. On sait que le Brésil atténueses maux par la destruction massive descafés en excédent. Parmi les causes qui ontatténué la crise du blé aux Etats-Unis - àl'époque en question - on peut citer l'accroissement de la population et de laconsommation, d'une part, et, d'autre part,la substitution de la culture du maïs à celledu blé dans certains secteurs.
Ainsi donc, si les crises agricoles sonttoutes caractérisées par le déséquilibre dela production et de la consommation, encoreraut-il faire de larges distinctions suivantles caractères de ce déséquilibre. L'étudede la crise actuelle a montré que les problèmes à résoudre sont encore plus complexes que ne le laissent supposer les exemples ci-dessus.
BAB N'IGRAN.(A suivre).
Cl1rOl1icilie Il111110bilière~~~~~~
Doctrine !Zt L,égislalion
LES TRANSACTIONS IMMOBlllERES AVEC l'INDIGENE MAROCAIN (1)
(Suite)
Cette solution se justifie, en pratique, parle fait que ces magistrats astreints à la stricte observation de la loi religieuse du Chrâane peuvent concilier les règles impél'''üivesde leur religion av'~c le'; principe<; nouveauxdu droit foncier.
Dès lors, et par opposition à la règle quenous avons donnée dans la première partiede cette étude, il faut poser en principe fondamental que toute personne traitant avecun indigène marocain relativement à unepropriété immatriculée - et désirant adopter la forme authentique - doit passer sonacte devant un notaire français ou devantl'un des secrétaires greffiers en chef desTribunaux de paix ou de 1"" instance qui lesupplèent dans certains cas.
Mais, ainsi que nous l'avons déjà indiqué,la forme sous seings-privés peut égalementêtre utilisée par les parties, à la condition« sine qua non », toutefois, qu'elles traitentavec un indigène lettré.
II est, en effet, indispensable à l'existencemême de l'acte que la signature de l'indigène soit apposée de sa propre main au basdu contrat. Une simple croix, une empreintedigitale sont absolument sans effet: on nesaurait les considérer comme une signaturerégulière et suffisante, et l'acte privé sur lequel elles seraient apposées ne pourraientproduire en aucun cas les effets juridiquesd'un contrat parfait.
(1) Voir les Bulletins nO 4 et 5 des 1er
et 15 mai 1934.
BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC 23
Ceci résulte expressément de l'article 477D.a.C. ainsi conçu: « Les écritures portantl'obligation des personnes illettrées ne valent que si elles ont été reçues par notairesou par officiers publics à ce autorisés. »
D'autre part, la loi foncière exige que lessignatures de l'Européen et de l'Indigènesoient légalisées par les autorités compétentes (art. 24 de l'arrêté viziriel du 3 juin1915).
Il nous paraît intéressant, à cet égard, derappeler brièvement les autorités auxquelleson peut s'adresser dans ce but.
Aux termes de l'article 1er du dahir du25 juillet 1915, modifié par le dahir du 10juin 1921, « la légalisation des signatures desparticuliers est confiée dans les villes pourvues d'une organisation municipale auxchefs des services municipaux et, en dehorsde ces localités, à l'autorité du contrôie civilou militaire. »
En pratique, si le signataire justifie de sonidentité et appose sa signature en présencede l'agent légalisateur, la mention de légalisation est rédigée en ces termes : « Vupour légalisation de la signature apposéeci-dessus de M. X ... , qui. a signé devant nouset justifié de son identité. »
Mais, le plus souvent, surtout dans leslocalités importantes, l'agent légalisateurn'exige pas que les signatures soient apposées en sa présence et la mention est ainsitransformée : « Vu pour la légalisation dela signature de M. X ... apposée ci-dessus etconnue de nous, ainsi que l'identité du signataire. »
En tout état de cause, les effets de l'uneet l'autre mention sont identiques et ellessont indifféremment acceptées par le Service foncier.
En dehors de ces formalités de signature,et de légalisation, la loi a laissé la plus grande latitude aux parties.
C'est ainsi que le contrat peut être entièrement rédigé en langue française, la signature de l'indigène étant, par contre, apposéeen caractères arabes. Une erreur assez répimdue consiste à mettre en cause la régularité de ces contrats en quelque sorte hybrides. Cependant, la jurisprudence estconstante pour admettre la valeur juridiquede ces actes et ce point a une importancetoute particulière pour les intéressés. D'ailleurs, les tribunaux ne font qu'appliquer
purement et simplement à la matière lesdispositions du Code des obligations etcontrats qui ne formulent aucune restrictionsur ce point.
La seule condition requise par le législateur marocain pour la validité d'un actesous seing-privé est que celui-ci soit signé« de la propre main de la partie ».
L'article 426 D.a.C. s'exprime à cet égarden ces termes: « L'acte sous seings privéspeut être d'une autre main que celle de lapartie pourvu qu'il soit signé par elle. Lasignature doit être apposée de la propremain de la partie au bas de l'acte : un timbreou un cachet ne peuvent y suppléer et sontconsidérés comme non apposés. »
L'application de ce texte à la matière permet de décider qu'un acte sous seing privé,rédigé en langue française seulement, entreun indigène et un Français est parfaitementvalable, sous la seule réserve que l'indigèneait apposé sa signature de sa propre mainau bas du contrat.
La loi ne posant pas d'autre condition, etcelle-ci étant réalisée, la force probante d'une semblable convention ne saurait être discutée et est égale à celle de n'importe quelacte sous seing privé régulier.
Quant à l'objection qui consisterait à prétendre que les indigènes marocains ne connaissant pas le français sont des illettrés ausens de l'article 427 D.a.C. déjà cité, elle estdépourvue de toute efficacité.
Un arrêt rendu le 16 janvier 1934 parla Cour d'appel de Rabat (1) faisant suiteà une longue jurisprudence, considère, eneffet, que lorsque des indigènes « ont revêtude leur signature en langue arabe des obligations stipulées en langue française, leurseule méconnaissance de cette dernière langue ne saurait les constituer personnes illettrées au sens de l'article 427. »
Enfin, l'expérience journalière révèle quel'Européen et l'Indigène Marocain adoptenttrès souvent cette manière de constater leursconventions en raison de l'indiscutable commodité qu'elle leur offre.
Il nous reste maintenant à examiner ladernière hypothèse, celle dans laquelle l'indigène est illettré.
(A suivre).
(1) Gazette des Tribunaux, nO 581, du24 mars 1934, page 89.
24 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
l~ralique ~t Jurisprudence
Une précaution utile en matière de vente
immobilière O!.l de prêt hypothécaire
Un lecteur de cette rubrique nous téléphonait récemment pour nous demander dequelles garanties il devait s'entourer pourne payer qu'à bon escient le prix de vented'une propriété immobilière titrée ou lemontant d'un prêt hypothécaire.
Et il suggérait de ne délivrer les fondsqu'à la Conservation Foncière, au momentde l'acceptation de l'acte au bureau du public.
La question intéressant plus ou moins toutle monde, nous lui répondons par la voiedu Bulletin.
La précaution envisagée peut être illusoire. Le fait que la Conservation Foncièreaccepte un acte fait présumer qu'il sera inscrit mais ne donne aucune certitude à cesujet. Un examen plus approfondi du contratpeut révéler un vice quelconque s'opposantà l'inscription. Auquel cas l'acte sera purement et simplement restitué aux intéressés
pour régularisation. Et la partie qui auraversé le prix de vente ou le montant duprêt risquera d'être lésée par un vendeur ouun débiteur malhonnête.
Cette éventualité est évidemment trèsrare, mais sa possibilité el;lt indiscutable.
En réalité, POU1" être parfaitement garanti,il ne faudrait payer qu'après inscription définitive de la convention sur les livres fonciers.
Et cela, parce que les actes relatifs à unepropriété immatriculée ne produisent effet,même entre parties, qu'à dater de leur inscription sur le titre foncier intéressé.
Un acquéreur ou un créancier hypothécaire très prudent pourrait insérer, en conséquence, dans son contrat, une clause analogue à celle-ci : « Le prix de vente ne serapayé (ou le montant du prêt ne sera délivréau débiteur) que sur production d'un certificat délivré par M. le Conservateur de laPropriété Foncière et attestant que le présent acte a été régulièrement inscrit sur leslivres fonciers ».
EL FQUIH.
CllfOl1iqtle Méléorologiqtle
LE TEMPS QU'IL A FAIT du 15 au 25 maiLe ciel peu nuageux les 11 et 12 mai,
malgré les brouillards matinaux, s'est souvent couvert les jours suivants et est devenutrès nuageux les 15 et 16 mai. Il s'est éclairciprogressivement par la suite, pour devenirpur ou presque le 21. Les jours suivants, lesnuages ont alterné avec des éclaircies, quifurent belles le 25.
Des pluies sont tombées par places du 12au 19 mai, brumes le 12 ; averses orageusesdu 13 au 16.
Après deux journées belles, les 20 et 21,les averses orageuses ont repris dans le Suddu Maroc occidental, le 22, puis dans l'ensemble du pays. Elles se sont poursuiviesdans les régions septentrionales et dans leMaroc oriental, le 25.
Les vents, modérés pendant toute la période envisagée, malgré les rafales signaléesdu 12 au 16 et du 20 au 24, ont soufflé d'abord du N-E et d'E., puis ils ont tourné à
l'Ouest à partir de l'après-midi du 13 mai,au N.-O. le 17 et au N. le 19. Ils sont alternésdu N.-E. et d'Est du 20 au 24 et le cherguis'est fait sentir par places. Les vents du S.-O.ont commencé· à souffler sur la partie Suddu littoral dès le 23, ils ont tourné à l'Ouestle 24 et se sont fait sentir dans tout le MarocOccidental. Puis les vents du N.-O. ont prévalu le 25.
La température, d'abord stationnaire, ahaussé légèrement le 12 et le 13 pour s'abaisser légèrement les jours suivants et rester stationnaire les 16 et 17, baisser à nouveau faiblement le 18 et remonter d'abordlégèrement le 20 puis fortement le 21. Lesjours suivants ont marqué une baisse continue mais irrégulière.
La mer, généralement bell,e a été un peuagitée par endroits, les 13, 16, 18, 19, 21 et ~4mai. La houle, habituellement très faible oufaible (1 à 2) a été faible à modérée (2 à 3)les 19 et 20 mai dans les ports du Sud.
BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
Cllfoniqlle Marililne
25
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jours, par les paquebots des CompagniesFABRE et FRAISSINET.
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26 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
Le régime du draw-back sur les conservesde poissons, de viandes et de légumes
destinés à l'exportation
Aux termes du dahir du 28 juillet 1931,les droits de douane, la taxe spéciale et lesdroits de consommation sur les huiles et surles emballages (boîtes, clefs, caisses, fûts,etc... ) utilisés pour la fabrication au Marocdes conserves de poissons, de viandes et delégumes, exportées par 'mer ou par terre,60nt remboursés d'après un taux moyen quele gouvernement détermine pour chaque espèce de conserves.
Un dahir en date du 23 avril 1934 spécifieque ce régime ne s'applique qu'aux conserves préparées avec des poissons de pêchemarocaine et avec des viandes ou des légumes originaires de la zone française.
Le remboursement n'est accordé que lorsque les produits fabriqués sont reconnus debonne confection, de qualité marchande eten bon état de présentation commerciale etde conservation.
TAXES SUR LES CEREALES
Les taxes instituées par le dahir du 13juillet 1933 et modifiées par les dahirs des21 août et 15 novembre 1933 en vue d'étendre les ressources de la « Caisse du blé :.ont été de nouveau modifiées comme suitpar un dahir en date du 23 mai 1934 :
La taxe spéciale sur les céréales secondaires, seigle, avoine, maïs, sorgho) entranten zone française ou en sortant, est fixéed'après les tarifs ci-après :
Orge, avoine et seigle :
1 fr. 50 par quintal net.
Maïs et sorgho :
3 fr. 50 par quintal net.
La taxe spéciale sur le riz importé en zonefrançaise est fixée à 5 francs par quintalnet.
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BULLETIN COMM1i:RCIAL DU MAROC 2'i
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Les Fruits et Primeurs du Maroc
1 - PRODUCTION ET EXPORTATION
DES PRIMEURS
HISTORIQUE
Le Maroc, par le fait de son climat exceptionnel dû à sa situation géographiqueet à la protection de la haute barrière del'Atlas, se trouve, par rapport aux autrespays exportateurs de primeurs, dans unesituation privilégiée. Ses produits, très précoces, et d'excellente qualité arrivent à uneépoque où les autres pays producteurs sontdans l'impossibilité de les fournir à laconsommation.
La culture des primeurs, introduite auMaroc vers 1915, dans la région des Zénattas, se répandit rapidement pour atteindreun prodigieux développement. Près de 2.000hectares cultivés en 1934. Mazagan, Rabatet Berkane sont aussi des centres producteurs de primeurs et groupent à eux troisenviron 300 hectares.
Ces zones de culture sont susceptiblesd'être étendues considérablement. Les primeurs peuvent, en effet, être cultivées dansd'aussi bonnes conditions, sur toute la côteoccidentale qui va du Cap Blanc à Agadir,et qui jouit d'une température hivernaleparticulièrement douce (minimum + 7) àcondition, bien entendu, d'y trouver des réserves d'eau suffisantes.
Les débuts de cette nouvelle branche dela production marocaine furent assez lents.Pendant les 7 premières années (de 1920
. à 1927) d'exportation, les tonnages des exportations accusent un accroissement annueltrès faible. Par contre, à partir de 1928,cette progression s'accroît considérablement,pour atteindre, en 1933, le chiffre de 150.000quintaux (ponunes de terre comprises).
Le tableau ci-dessous fait d'ailleurs mieuxapparaître encore l'étonnante progressiondes expéditions de primeurs marocaines depuis 1920 :
(Chiffres exprimés en tonnes) :
ANNÉRE Pommes da terre TOMATES Autres légumes
1920 0,07 0,5 11930 54!) 3.250 7521933 2.439 8.179 3.134
REGIONS DE PRODUCTIONLes principaux centres de production sont
les suivants :a) Région de Casablanca;b) Région de Mazagan ;c) Région d'Oujda-Berkane.Le centre primeuriste de Casablanca est
de beaucoup le plus important. Il comprend,d'une part, la majeure partie du territoire,compris entre Aïn,:,Seba (banlieue de Casablanca) et Pont-Blondin, à 4 km. environau Nord de Fédala ; et d'autre part, lasurface comprise entre les dunes littoraleset la route nationale de Casablanca à Rabat.
On y distingue trois zones principales deculture les Zénattas, Aïn Harouda et Fédala.
PRINCIPALES VARIETES CULTIVEES
1° Tomates - Jusqu'en 1932, la culturede la tomate portait surtout sur les variétésà fruits demi-cotelés (genre Marmande). En1933, étant donnée la demande de plus enplus grande de fruits ronds et lisses, lesvariétés suivantes ont été cultivées sur uneéchelle assez grande : Best of AIl, Tuckwood, Sunrise, Kondine, Comet, Lisse d'Algérie, lisse de Marmande.
2° Pommes de terre. - Les principalesvariétés cultivées sont, par ordre d'importance:
28 BULLETIN COMMERCIAL DU MAROC
A ceux de nos lecteurs étrangers qui disirtraientdes renseignements plus précis SUl' l'('xpol'laliondes pl'ifl:erlr$ du Maroc, nOlis conseiL/ailS vivementde s'adresser direclemenl à l'0flice C/;Crifien deConll'6le el d'Exportation (O. C. E.) 60, AvenuePoeymil'all, Casablanca.
Quantités de colis de tomates exportésdu Maroc et contrôlés par l'O.C.E. en 1933:
(Par destination et colis de 10 kg.)Destinations Quantités PourcentageMarseille 373.955 61,5%Bordeaux 212.680 35 %Zone espagnole 9.850 1,5%Dunkerque 6.590 1 %Hambourg 4.234 0,7%Dakar 1.856 0,3%Nantes 100
CONTROLE DES EXPORTATIONS. En plus du rôle que nous venons de définir,l'O.C.E. a pour objet d'exercer un contrôlequalitatif sur les expéditions de primeurs àdestination de la France et de l'Etranger.
A cet effet, des arrêtés du Directeur Général de l'Agriculture fixent les qualités minima exigées pour l'exportation en Francedes différentes primeurs. Une Marque Nationale Chérifienne de garantie, dont l'usageest facultatif pour la France et obligatoirepour l'étranger, a été créée pour les produitsde tout premier choix. Pour l'accomplissement de cette tâche, l'O.C.E. dispose d'uncorps de contrôleurs opérant dans chaqueport d'embarquement : Mogador, Mazagan,Casablanca, Port-Lyautey, Rabat et aux gares frontières de Martimprey et d'Oujda.
Pour compléter cette organisation, il a étécréé des postes de contrôle à Marseille, Bordeaux, Paris et Nantes. Ce contrôle à la réception fournit des indications très précieuses sur l'état des produits à l'arrivée, enmême temps qu'il est lille garantie supplémentaire de la bonne qualité des produitsd'origine marocaine.
Ce double contrôle prouve la ferme intention du Maroc de se montrer de plus enplus strict sur la qualité de ses exportationsde fruits et primeurs. En créant l'O.C.E., etsurtout en lui conférant les attributions dontles grandes lignes viennent d'être exposées,le Gouvernement a voulu instaurer une politique de qualité procédant d'une unité devue toujours constante et tenant le plusgrand compte des desiderata des consomma-teurs. (A suivre).
100 %609.265
Royal Kidney, Santifolia, Dick Muizen,Idéal, Fluke, Majestic, Saucisse rouge etEarly rose. La Sterlingen, variété la pluscultivée l'an dernier, en raison de la beautéde ses tubercules, a donné de gros déboires,car très peu résistante au mildiou.
3° Haricots verts. - Lés principales variétés cultivées sont: Gloire de Deuil hâtif,(longs filets tigrés) ; Empereur de Russie(longs filets verts) ; Beurre d'Alger (cossescharnues jaunes) ; Mange-tout-Phénix (haricots verts sans fils) ; Coco rouge et CocoDax. Le haricot Gloire de Deuil hâtif estle plus précoce et le plus cultivé.
4° Artichauts - Les variétés les plus répandues sont: Vert quarantin (de beaucoup,le plus important) ; Violet d'Alger; Violetde Provence et Maco.
5° Petits POi.9. - Principales variétésMerveille d'Angleterre ; Petit ProvençalSerpette ; Téléphone, etc..
6° Carottes. - Principales variétés : Nantaises et Muscades.
DEBOUCHES COMMERCIAUX
Par suite de l'énorme développement pris,dans ces dernières années,' par la culturedes primeurs, la recherche de nouveaux débouchés sur les marchés étrangers s'imposecomme une impérieuse nécessité.
L'Office Chérifien de Contrôle et d'Exportation (O.C.E.) s'attache activement à résoudre cette question des débouchés par unepublicité bien comprise, par des expéditionsofficiellement contrôlées, par des accordsavec des firmes spécialisées, qualifiées pourmener à bien ce travail de prospection et desondage, par de nombreuses expositions, tanten France qu'à l'Etranger, etc... Ce problèmeest ardu, sa solution exigeant, en effet, unemodification de la technique culturale (production des variétés et qualités réclaméespar l'acheteur étranger) et commerciale (présentation de la marchandise conformémentaux exigences des marchés destinataires).
RECHERCHES TECHNIQUES. - En 1932le Gouvernement a subventionné la créationd'un jardin d'essais dans la région des Zénattas, pour la recherche de nouvelles variétés de primeurs, le choix des engrais appropriés à chaque culture, les différentesméthodes d'irrigations, en résumé, la recherche. et la mise au point de tout ce quia trait à la culture des primeurs.
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