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Année Académique 2019-2020
SYLLABUS
ÉCOLE : DÉVELOPPEMENT ET MANAGEMENT DES COLLECTIVITÉS LOCALES
FP 101 EC : TECHNIQUES ET OUTILS DU DIAGNOSTIC SOCIAL
SECTION VIP
OBJECTIFS POURSUIVIS
1- Objectif général
Fournir aux auditeurs de cette école les compétences professionnelles utiles et
pratiques susceptibles de les aider à étudier le milieu dans lequel ils vont intervenir.
2- Objectifs spécifiques
- Connaître son milieu d’intervention ;
- Maîtriser les différentes techniques de collecte et de traitement
des données ;
- Identifier/détecter les problèmes, les besoins, les aspirations et même les
attentes des populations locales ;
- Doter les auditeurs des techniques et outils leur permettant d’orienter les
populations dans la recherche des solutions susceptibles de résoudre leurs
problèmes ;
- Permettre aux auditeurs de décider dans leurs interventions en toute
connaissance de cause.
DESCRIPTIF DU CONTENU DE L’ENSEIGNEMENT CHAPITRE 1 : CLARIFICATION SÉMANTIQUE ET DOMAINES DE L’ENQUÊTE 1.1- Clarification sémantique et importance du diagnostic social
1.2- Objectifs et but du diagnostic social
REPUBLIC OF CAMEROON
Peace-Work-Fatherland
-------
NATIONAL INSTITUTE
OF YOUTH AND SPORTS
-------
RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix-Travail-Patrie
-------
INSTITUT NATIONAL DE LA
JEUNESSE ET DES SPORTS
-------
2
CHAPITRE 2 : DONNÉES PERTINENTES POUR LE DIAGNOSTIC SOCIAL 2.1- Milieu physique et cadre de vie
2.2- Milieu naturel
2.3- Occupation du sol
2.4- Paysage
2.5- Structure et la caractéristique du bâti
2.6- Démographie
2.7- Logement et potentiel foncier
2.8- Équipements collectifs et commerciaux
2.9- Tourisme et loisirs
2.10- Agriculture et sylviculture
2.11- Activités économiques et exploitation des ressources,
2.12- Système de déplacements
2.13- Réseaux techniques
2.14- Situation juridique et aux
CHAPITRE 3 : ÉTAPES DU DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE 3.1- Poser le cadre de travail
3.2- Recueillir les données
3.3- Analyser les données
3.4- Définir une stratégie d’action
3.5- Communiquer les résultats
CHAPITRE 4 : COLLECTE DES DONNÉES
4.1- Analyse Documentaire
4.2- Observation
4.3- Enquête
4.3-1- Entretien
4.3-2- Questionnaire
CHAPITRE 5 : TECHNIQUES D’ANALYSE DES DONNÉES
5.1- Analyse des données quantitatives
5.2- Analyse des données qualitatives
Structuration de l’enseignement
1- Interventions magistrales : 6 heures
2- Séances des Travaux Dirigés : 6 heures
3- Travail Personnel de l’Étudiant : en permanence
3
DÉROULEMENT CHRONOLOGIQUE DE L’ENSEIGNEMENT ET COMPÉTENCES ATTENDUES
SÉANCES OBJET MODES D’INTERVENTION
COMPÉTENCES ATTENDUES
1
Prise de contact
Cours Magistral
Au terme de la séance, les auditeurs et l’encadreur doivent se connaître mutuellement d’une part et, les auditeurs doivent découvrir le contenu de l’enseignement, en maîtriser son importance dans la formation, ainsi que les objectifs poursuivis, les modes d’intervention et d’évaluation, les compétences attendues.
2
Clarification sémantique, importance, objectifs et but du diagnostic social
Cours Magistral
Au terme du chapitre liminaire du présent élément constitutif, les auditeurs doivent être capables non seulement de définir clairement les concepts et de connaître l’importance ainsi que les caractéristiques essentielles d’un bon diagnostic social, mais aussi d’en maîtriser les objectifs et le but.
3
Données pertinentes pour le diagnostic social
Cours Magistral
Au terme du deuxième chapitre du présent élément constitutif, les auditeurs doivent être capables de maîtriser les différents types de données qu’il faut collecter pour un meilleur diagnostic social.
4
Étapes du diagnostic du territoire
Cours Magistral
Au terme du troisième chapitre du présent élément constitutif, les auditeurs doivent être capables de maîtriser les différentes étapes qui leur permettent de procéder à un bon diagnostic du territoire. Il est question pour eux d’avoir des compétences sur la démarche à suivre.
5
Collecte des données
Cours Magistral et travaux dirigés
Au terme du quatrième chapitre, les auditeurs doivent être capables de maitriser les techniques et les outils de collecte des données.
6 Techniques d’analyse des données
Cours Magistral et travaux dirigés
Au terme du cinquième chapitre, les auditeurs doivent être capables de maitriser les techniques d’analyse des données.
4
MÉTHODES D’ÉVALUATION ET PONDÉRATIONS
- CC : 30%
- Examen sur table : 60%
- TPE : 10%
PÉRIODICITÉ DES INTERVENTIONS
Avril-Mai 2020
BIBLIOGRAPHIE
1- M.GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1996.
2- R.QUYVY ET L.CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales,
Paris, Dunod, 1995.
3- H.CHAUCHAT, l’Enquête en psychologie, Paris, PUF, 1987.
4- D. CAUMONT, Etudes de marché, Paris, Dunod, 2e éd, 2002.
5- Pr A. ZAGRE, Méthodologie de la recherche en sciences sociales, Paris,
L’Harmattan, 2013.
6- J. YAO, Méthode d’étude et de recherche en sciences économiques et
sociales, avec application au contexte de l’Afrique noire, Paris, L’Harmattan,
2005.
7- G. BENOIT, Recherche en science sociale : de la problématique à la collecte
des données, Québec, Presse de l’Université de Québec, 1997.
8- RAYMOND-ALIN, THIETAT et coll, Méthodes de recherche en management,
Paris, Dunod, 2ème édition, 2003.
9- OMAR AKTOUF, Méthodes des sciences sociales et approche qualitative des
organisations : une introduction à la démarche classique et une critique,
Québec, Presse de l’Université de Québec, HEG Presses, 1992.
10- Jocelyn LETOURNEAU, Le coffre à outils du chercheur débutant : guide
d’initiation au travail intellectuel, Toronto, Oxford University Press, 1989.
11- Jacques FEDRY, Le travail intellectuel. Méthodologie et techniques
d’expression écrite et orale, Yaoundé, Presses de l’UCAC, 2ème édition, 1999.
12- Le Grand Périgueux, Diagnostic social du Grand Périgueux, Approche
sociétale des 33 communes du Grand Périgueux, Février 2014.
13- Rôle du Diagnostic Territorial Participatif dans la prise de décision pour le
développement local- Cas de la commune rurale Sidi Ahmed ou Amer Ouafa
BARAKAT, Abdelaziz BENDOU, barakatouafae@gmail.com;
5
aziz.bendou@gmail.com Ecole Nationale de Commerce et de Gestion,
Université Ibn Zohr Agadir.
14- La démarche de diagnostic de territoire
15- RAPPORT CPDT THÈME 4 : PROJETS TERRITORIAUX COMMUNAUX ET SUPRA-COMMUNAUX 2007-2008.
Syllabus proposé par
MBIDA NKENE Jean Armand Conseiller Principal de Jeunesse et d’Animation
D.E.A ès Lettres Modernes Françaises Assistant, Enseignant Permanent à l’INJS
Tél : 674 916 197 / 699 590 933
6
1.1- CLARIFICATION SÉMANTIQUE ET IMPORTANCE DU DIAGNOSTIC
SOCIAL
Le diagnostic social peut s’entendre en de termes simples comme
l’articulation entre la collecte des informations sur une personne ou individu, sa
situation, ses problèmes d’une part et, la définition d’un projet commun d’intervention
d’autre part. Ainsi, sans diagnostic social il ne peut y avoir :
- élaboration d’une intervention à partir du projet de la personne,
- négociation d’un contrat.
Le diagnostic apparaît comme le raisonnement menant à l’identification de
la ou des cause(s) d’une défaillance, d’un problème ou d’une maladie. C’est à ce titre,
par exemple, qu’en médecine le diagnostic regroupe l’ensemble des examens
pratiqués par un professionnel de santé pour comprendre la pathologie dont souffre
un patient. Le diagnostic ici est basé sur un examen clinique qui intègre, outre la prise
des paramètres, mais surtout l’écoute du patient dont l’importance est capitale dans
l’identification et la détection de la pathologie.
Au plan social, le diagnostic renvoie à l’étude du milieu qui n’est rien d’autre que
la recherche des informations sur l’environnement et les populations d’une part, ainsi
que sur les intervenants et les influences entre tous ses éléments d’autre part. En
réalité, l’étude du milieu désigne l’ensemble des procédures techniques qui peuvent
être mises en œuvre pour produire et fournir l’information utile et fiable en vue d’aider
la prise de décision dans le champ de l’animation locale. Cette information peut être
utilisée pour analyser un problème, pour suggérer un certain nombre de solutions, ou
tout simplement pour vérifier l’efficience (capacité de produire un effet positif) des
décisions prises.
CHAPITRE 1 : CLARIFICATION SÉMANTIQUE ET DOMAINES DE L’ENQUÊTE
7
Pour une bonne compréhension de ce qui précède, disons que l’étude du milieu
est une étude indispensable et fondamentale à l’organisation et à la gestion des
interventions/actions de l’Animateur auprès d’une communauté. En effet, elle permet
à ce dernier de connaître son environnement de travail et surtout de maîtriser les
problèmes, les besoins, les attentes et les aspirations de sa clientèle ainsi que les
forces et les faiblesses de son secteur ou de son cadre d’intervention, susceptibles de
l’aider ou de le freiner dans ses actions.
Pour tout dire, le diagnostic social poursuit plusieurs objectifs, parmi lesquels :
- connaître son milieu de travail en découvrant les caractéristiques de base
de la clientèle ;
- déceler les problèmes (faiblesses, pesanteurs, obstacles, limites) qui
entravent le développement des populations ;
- recenser les ressources nécessaires (humaines, matérielles, économiques,
culturelles) à la mise en œuvre des solutions identifiées ;
- constituer une banque de données afin de pouvoir évaluer les changements
induits par les activités de l’Animateur ;
- établir une relation de confiance entre l’Animateur et les populations cibles
afin d’obtenir leur adhésion ;
- rechercher les solutions avec les populations concernées ;
- etc.
En résumé, la fonction principale du diagnostic social consiste à identifier dans
une localité donnée tous les éléments susceptibles d’intervenir dans la dynamique
d’une action ou d’un projet de développement. D’où la nécessité de s’intéresser, dans
la recherche de ces éléments, à plusieurs domaines à la fois.
1.2- OBJECTIFS ET BUT DU DIAGNOSTIC SOCIAL
Le diagnostic permet de disposer d’un document d’orientation, d’évaluation, de
gestion et de programmation du développement durable de l’ensemble du territoire
communal. Il doit de ce fait permettre de comprendre la structure du territoire (en
fonction des éléments physiques, paysagers, construits) et l’organisation des réseaux
(mobilité, réseaux techniques), ainsi que les contraintes, déficiences et potentialités
aux points de vue démographique, socio-économique, physique, géographique et
8
écologique. Au sein d’une Commune, le diagnostic social peut permettre de pouvoir
répondre à certains enjeux, à savoir :
- Assurer une gestion parcimonieuse du territoire ;
- Satisfaire les besoins matériels, sanitaires, sociaux, scolaires et culturels de
la population ;
- Protéger et valoriser les ressources, les richesses et le patrimoine local ;
- Favoriser une mobilité durable et améliorer l’accessibilité et l’usage des
services et des espaces ;
- Intégrer la dimension économique dans le projet de développement communal
;
- Rechercher les partenariats et stimuler la coopération supra-communale ;
- Intégrer le projet d’aménagement du territoire dans une perspective de
développement durable.
Bien plus, le diagnostic social a pour objectif généraux :
- Partager une vision collective des problématiques sociales afin que les
communes et la nouvelle intercommunalité puissent faire évoluer leurs
interventions de façon plus ciblée, plus précise et plus harmonieuse ;
- Résoudre tout ou partie des problématiques sociales en favorisant les
conditions d’une cohésion sociale aboutie tenant compte des atouts,
richesses et difficultés repérés sur le territoire : • Savoir adapter ce nouveau
cadre de vie aux réalités humaines de ce territoire ; • Créer des nouvelles
richesses pour la dynamique sociale, en co-construisant ce territoire à partir
des diversités des communes.
À titre opérationnel, le diagnostic social a pour objectifs de :
Faire un état des lieux des problématiques sociales ;
Partager une analyse objective avec les différents acteurs du
territoire ciblé, sur les atouts sociaux et les difficultés des communes
au regard de leur fonctionnement ;
Proposer une synthèse des positionnements des acteurs à partir de
leurs témoignages et avis sur les problématiques ;
9
Proposer des pistes d’une stratégie d’intervention sur le territoire, des
axes de travail et des moyens susceptibles d’être activés.
Pour dire, il faut retenir que le diagnostic social sert à :
- Connaître son territoire, ses forces, ses faiblesses, et les opportunités ;
- Connaître son public, ses attentes, ses besoins ;
- Éclairer la décision, orienter ou réorienter son action ;
- Instaurer un dialogue entre les acteurs.
10
Pour une bonne connaissance de son milieu d’intervention, il faudrait avoir des
informations sous plusieurs plans d’étude à la fois. Ceux-ci vont du milieu physique à
la situation juridique et aux réseaux techniques, sans oublier le milieu naturel,
l’occupation du sol, le paysage, la structure et la caractéristique du bâti, la
démographie, le logement et le potentiel foncier, les équipement collectifs et
commerciaux, le tourisme et les loisirs, l’agriculture et la sylviculture, les activités
économiques et l’exploitation des ressources, le système de déplacements, etc.
2.1- MILIEU PHYSIQUE ET LE CADRE DE VIE
Il est question à ce niveau de mettre l’accent sur la compréhension et la
connaissance générale du contexte physique. Ce qui nécessite la présentation
générale du contexte aux niveaux géologique, géomorphologique, hydrogéologique et
hydrographique. Ainsi, plusieurs objectifs peuvent être poursuivis ici :
- Déterminer les contraintes à l’utilisation du territoire : quels sont tous les
éléments qui rendent certaines parties du territoire peu aptes à la
construction ? Ces contraintes sont étudiées en fonction des spécificités du
territoire communal. L’on peut par exemple répertorier : les sites karstiques,
les zones inondables, les pentes, les éboulements, les terrains instables, les
sites archéologiques, etc.
- Déterminer les nuisances éventuelles qui peuvent porter atteinte à la qualité
du cadre de vie. Par exemple répertorier les activités humaines (entreprises,
carrières…) qui pourraient avoir des incidences négatives sur le cadre de
vie.
- Déterminer les potentialités en termes de ressources naturelles du sol et du
sous-sol. Faire par exemple l’état de la situation des eaux souterraines, des
eaux de surface, des ressources géologiques.
- Établir une carte de synthèse de tous les éléments qui pourraient poser un
problème à l’urbanisation.
CHAPITRE 2 : DONNÉES PERTINENTES POUR LE DIAGNOSTIC SOCIAL
11
2.2- MILIEU NATUREL
Le milieu naturel donne la possibilité de connaître les éléments intéressants du
patrimoine naturel et leur organisation dans le maillage écologique. On peut alors :
- répertorier les zones intéressantes et les mesures de protection déjà
existantes comme :
les réserves naturelles (RNA, RND, RF),
les cavités souterraines d'intérêts scientifiques (CSIS),
les zones humides d'intérêts biologiques,
etc. ;
- répertorier les zones susceptibles de subir des pressions du fait de l’activité
humaine : zones sensibles à proximité des zones habitées, zones où le
milieu subit un mitage du fait de l’urbanisation ;
- déterminer d’éventuelles zones où le renforcement du réseau écologique
serait possible ;
- établir une carte reprenant les zones d’intérêt, les zones soumises à
pression et les améliorations potentielles du réseau.
2.3- OCCUPATION DU SOL
Ce volet permet de connaître l’état de la situation existante en matière
d’occupation du sol. Il faut alors à ce niveau cartographier les occupations établir les
tendances entre situation actuelle et l’affectation prévue par le plan de secteur.
2.4- PAYSAGE
- Connaître les évolutions et les caractéristiques du paysage : grandes étapes
de l’évolution historique et conséquences sur le paysage, qui expliquent la
physionomie actuelle du territoire.
- Connaître les éléments intéressants sur le plan du patrimoine paysager, les
zones à préserver : découpage en entités territoriales sur le plan paysager
- connaître les zones problématiques et les améliorations éventuelles :
description de chaque entité (caractéristiques, atouts et faiblesses),
recommandations thématiques.
12
2.5- STRUCTURE ET CARACTÉRISTIQUE DU BÂTI
Il est important de connaître la structure du bâti, son évolution, ses
caractéristiques particulières. Les données et informations sont collectées par entités
territoriales, schématisation des étapes d’évolution des noyaux pour identifier les sous-
quartiers. Il faut également cibler les mesures particulières en termes d’urbanisation,
notamment :
- identification des principales caractéristiques du bâti ;
- identification des éléments présentant un intérêt sur le plan du patrimoine ;
- identification des principales caractéristiques des espaces publics ;
- etc.
À la fin, il faut établir une carte de la structure du bâti.
2.6- DÉMOGRAPHIE
- Connaître les caractéristiques de la population, son évolution passée et
future :
Évolution de la population (naturelle et migratoire, par village et
secteur statistique
Caractéristiques de la population (par village et secteur, par tranches
d’âges, par nationalité, état civil…)
Projection de population selon différentes hypothèses (par tranches
d’âge)
- Connaître les caractéristiques socio-économiques de la population :
caractéristiques socio-économiques de la population (revenus, population
active, emploi, chômage, navettes…).
2.7- LOGEMENT ET POTENTIEL FONCIER
- Connaître les caractéristiques du parc du logement dans la commune et
l’adéquation avec les besoins :
Déterminer les besoins (la demande) : les caractéristiques des
ménages à partir des statistiques démographiques INS
Déterminer les caractéristiques du parc (l’offre) : type, statut, âge…
par village et secteur statistique
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Caractéristiques du logement social
Caractéristiques immobilières (prix…)
- Déterminer le potentiel foncier disponible dans la commune :
Évolutions probables de la population (de la demande) sur la base
des projections de population
Estimation du potentiel foncier disponible et de la capacité d’accueil
en fonction d’hypothèses de densité
Croisement des deux informations : état de saturation et temps de
remplissage des réserves foncières
- Cartographie du potentiel foncier disponible pour l’habitat et pour les autres
fonctions (zones du plan de secteur).
2.8- ÉQUIPEMENTS COLLECTIFS ET COMMERCIAUX
Connaître les carences et les besoins en matière d’équipements collectifs :
- État des lieux pour les différentes catégories d’équipements collectifs :
équipements administratifs, scolaires, sportifs, culturels, sociaux, de culte,
commerces…
- État des lieux en matière de projets
- Confrontation de l’offre à l’évolution escomptée de la population, par village
- Accessibilité aux équipements
Il faut établir une cartographie des équipements sur la carte d’occupation du sol.
2.9- TOURISME ET LOISIRS
Connaître les caractéristiques en matière touristique et les potentialités de
développement :
- Caractéristiques générales du tourisme de la localité
- Inventaire des attractions touristiques et des lieux d’hébergement, ainsi que
des sites d’intérêt (patrimoine, paysage, nature…), sport nautique,
spéléologie…
- Potentialités de développement
Il faut établir une cartographie de certains équipements touristiques sur la carte
d’occupation du sol.
14
2.10- AGRICULTURE ET SYLVICULTURE
Connaître les principales caractéristiques de ces secteurs :
- Caractéristiques générales des sols (pédologie)
- Caractéristiques des exploitations agricoles et des productions
- Liens et enjeux entre agriculture et environnement
- Caractéristiques générales des exploitations forestières
- Multifonctionnalités de la forêt et enjeux
Il faut établir une cartographie des fonctions agricoles et forestières sur la carte
d’occupation du sol.
2.11- ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES ET EXPLOITATION DES RESSOURCES
Connaître les caractéristiques des activités économiques, leur localisation dans
le territoire et les potentialités de développement. Il faut disposer des caractéristiques
générales quantitatives :
- Carrières : caractéristiques des exploitations, projets, problèmes et enjeux
(nuisances)
- Eau : caractéristiques de la production d’eau souterraine et d’eau de surface
- Autres industries et PME : caractéristiques et problématiques par village,
transport fluvial
- Relever les activités économiques les plus nuisibles ou dangereuses pour
la population et l'environnement.
Il faut établir une cartographie des principales activités économiques sur la carte
d’occupation du sol.
2.12- SYSTÈMES DE DÉPLACEMENTS
- Connaître les caractéristiques des déplacements automobiles, ainsi il fait
avoir des informations sur la circulation automobile :
caractéristiques du réseau,
nature et volume des flux de circulation,
mesures d’organisation et aménagements du réseau,
points noirs (accidents).
15
- Connaître les caractéristiques des déplacements « modes doux » :
déterminer l’organisation et les caractéristiques du réseau des modes doux.
- Connaître les caractéristiques des autres modes de déplacements
Transports en commun : réseaux et fréquentation, accessibilité et
desserte du territoire
Transport de marchandises (chemin de fer, transport fluvial)
Il faut cartographier :
la hiérarchie du réseau automobile actuelle, des points noirs et des
mesures d’organisation ou d’aménagement du réseau ;
le niveau de desserte en transport en commun des différents villages
et quartier,
les zones de bruit provenant des différents modes de transports.
2.13- RÉSEAUX TECHNIQUES
- Connaître le niveau d’équipement des différents quartiers et les problèmes
éventuels
- Connaître le cas échéant la présence d’infrastructures techniques
susceptibles de poser des contraintes à l’occupation du sol
Faire la cartographie du niveau d’égouttage des différents villages et quartiers,
ainsi que des principales infrastructures techniques.
2.14- SITUATION JURIDIQUE
Connaître les contraintes juridiques existantes car elles influencent directement
l’occupation du territoire :
Commentaires par rapport au plan de secteur
Plans communaux d’aménagement et schémas directeurs permis de lotir
Statut des voiries, des cours d’eau, des bois
Biens immobiliers classés
Règlements généraux d’urbanisme
Sites à réaménager
Captages et périmètres de protection
Réserves naturelles
Périmètres de réservation du Plan de secteur
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Arbres et haies remarquables
Faire la cartographie des différentes contraintes juridiques.
NB : La liste des données que nous venons de présenter n’est pas exhaustive. Il
importe donc de retenir que les informations à rechercher seront chaque fois fonction
du temps et des contraintes environnementales de la localité à étudier.
17
Le diagnostic du territoire comporte cinq étapes fondamentales, à savoir :
- poser le cadre de travail,
- recueillir les données,
- analyser les données,
- définir une stratégie d’action,
- communiquer les résultats.
ÉTAPE 1 : POSER LE CADRE DE TRAVAIL
Pour un bon départ à tout diagnostic, quelques préalables sont
indispensables :
1. Décrypter la commande
- POUR QUI allez-vous réaliser ce diagnostic de territoire ? Qui est à
l’initiative ? Qui est le commanditaire ? S’agit ‘il d’une commande interne ?
Externe ? D’un partenaire ? D’un financeur ?
- POURQUOI allez-vous réaliser ce diagnostic de territoire ? Qu’est ce qui est
demandé ? Qu’est ce qui est attendu ? Quels sont les échecs/insatisfactions
éventuels qui ont conduits à la réalisation du diagnostic de territoire ? Dans
quel contexte se déroule le diagnostic ? Existe-t-il des points de tension
et/ou de vigilance ?
2. Délimiter le périmètre
- Quelle est la délimitation géographique et administrative du secteur
concerné ? Exemple : communauté de communes, ville, quartier,…
- Quelle est la population ciblée ? Exemple : Les familles les jeunes,…
- Quel est l’objet/le thème ? Exemple : le logement, la santé, les solidarités
entre habitants…
- Quelles sont les forces vives présentes sur le territoire ? Lister l’ensemble
des acteurs présents sur le territoire ainsi que les actions et projets menés.
CHAPITRE 3 : ÉTAPES DU DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE
18
Ne vous contentez pas de vos partenaires habituels, soyez le plus exhaustif
possible (les commerces, les artistes,…).
3. Stabiliser le cadre de travail
Poser par écrit le cadre de travail est une condition à la réussite du
diagnostic. Il consiste à :
- Déterminer la place et le rôle de chacun
- Quels sont les moyens humains alloués à ce diagnostic ? Quel temps dans votre
emploi du temps professionnel sera alloué à ce travail ? Comment fait-on quand on
n’a pas que ça à faire ?
- Quel est le cadre de coopération entre les acteurs ? Qui sont les référents et/ou chefs
de projet ? Y-a-t ‘il un groupe de travail constitué ? Un comité de pilotage ? Quels en
sont les membres (habitants, partenaires de l’action, décideurs, prescripteurs,…) ?
Quels sont les objectifs et missions de ce groupe ? À quelle fréquence se réunit-il ?
- Allouer des moyens matériels et financiers.
La conduite du diagnostic devra être adaptée aux moyens humains et financiers
disponibles.
Exemples :
— Les logiciels de traitement de données sont fortement recommandés si vous
souhaitez faire passer des questionnaires.
— Une communication attractive et adaptée aux différents interlocuteurs réclame des
moyens financiers et/ou des savoir-faire en interne.
- Fixer un calendrier balisé par des étapes claires
Avoir des balises temporelles stables – c’est-à-dire un calendrier et une méthode de
travail - vous évitera de vous perdre dans un diagnostic interminable et indéterminé.
Déterminez :
— La date de démarrage effective ;
— Les étapes intermédiaires ;
— La date de rendu du diagnostic.
ÉTAPE 2 : RECUEILLIR LES DONNÉES
Vous pouvez recueillir deux types de données :
- Des données quantitatives :
— Ce sont des chiffres.
19
— Elles permettent de mesurer ou apprécier d’un état, d’une évolution.
— Elles sont utiles quand on cherche à décrire le qui, le quoi, le où et le
quand.
- Des données qualitatives :
— Elles sont issues des observations du territoire et/ou de la parole des
personnes qui y habitent ou y interviennent.
— Elles permettent de qualifier des faits ou des phénomènes.
— Elles sont utiles quand on cherche à expliquer le comment et le pourquoi.
L’enjeu d’un diagnostic de territoire est de parvenir à faire s’enrichir
mutuellement les données quantitatives et qualitatives. On peut par exemple faire
débattre les acteurs sur les données quantitatives les plus marquantes pour apprécier
des écarts entre les représentations des personnes et les réalités statistiques.
Les données peuvent être :
- Déjà disponibles et/ou analysées : On les trouvera prioritairement dans les
documents des différentes institutions, mais aussi sur internet, dans la
presse…Vous allez devoir les recenser, les récoltez et les organiser.
Attention à leur fiabilité !
- À rechercher ou à construire : vous allez devoir identifier les sources et
construire des outils de recueil adaptées (grilles d’entretiens, trames
d’animation, tableaux de données…)
Points de vigilance :
— Triez les informations au fur et à mesure!
— Revenez à votre question de départ à chaque fois que vous avez le sentiment de
vous égarer!
— Ne cherchez pas plus d’informations que ce dont vous avez besoin!
— Pensez à construire les outils et techniques de recueil de données adaptées aux
personnes visées !
ÉTAPE 3 : ANALYSER LES DONNÉES
- L’analyse des données permet de déterminer des enjeux qui seront utiles
pour construire un projet et/ou des actions adaptées au territoire.
- Ces enjeux seront synthétisés sous la forme de :
20
— Points forts qui peuvent être :
Des atouts, des forces
Exemple : la présence de services publics de proximité sur le quartier, les
solidarités entre habitants, …
Des réussites, des satisfactions
Exemple : la fête du quartier qui fédère les partenaires et dynamise la vie de
quartier, l’attachement des habitants à leur parc,…
Des opportunités
Exemple : un projet de rénovation urbaine, l’arrivée d’un marché sur le
quartier…
— Points faibles qui peuvent être :
Des fragilités, des faiblesses
Exemple : le taux de chômage des jeunes, les conflits de voisinage,…
Des carences, des besoins non couverts
Exemple : absence d’aide pour les démarches administratives sur le
quartier, manque d’offre de loisirs pour les adolescents,…
Des risques, des menaces…
Exemple : l’apparition de tensions communautaires, le risque de fermeture
d’une structure de proximité,…
- Cette étape d’analyse est plus pertinente si elle est réalisée collectivement.
La multiplication et la confrontation des points de vue enrichissent l’analyse.
ÉTAPE 4 : DÉFINIR UNE STRATÉGIE D’ACTION
- Le travail de projection s’appuie sur les résultats du diagnostic. A ce stade,
on recherche l’adhésion et les synergies entre acteurs pour aboutir à la
production d’un projet auquel chacun peut prendre part.
- Cette démarche prospective permet de définir une stratégie d’action qui
comporte :
— Des orientations, des objectifs prioritaires. Attention aux objectifs trop
généraux, hors de portée, trop ambitieux ou trop nombreux.
— Des actions qui répondent aux objectifs visés. Certaines sont déjà
existantes et peuvent être maintenues ou renforcées, d’autres sont à
imaginer et/ou mettre en place. — Des moyens à mobiliser. Permettant de
définir qui fait quoi ? quand ? et comment ?
21
— Des modalités et des indicateurs d’évaluation. Pour ajuster et réajuster
les actions.
- Vous ne serez sans doute pas en mesure d’apporter des réponses à
l’ensemble des questions qui ont émergées du diagnostic. Soit parce que
vous n’en avez pas les moyens, soit parce que ce n’est pas de votre
compétence,… À ce titre la communication de votre travail aux institutions
et personnes compétentes est une nécessité…
ÉTAPE 5 : COMMUNIQUER LES RÉSULTATS
- Tout au long du processus, vous aurez à communiquer des avancées des
travaux, réajuster la démarche, partager des questionnements ou des
hypothèses, construire collectivement. Voir « Tableau de bord de la
communication » En fin de parcours, la restitution des travaux à un public
large est une étape déterminante. Elle vous offrira la possibilité de :
— Permettre aux acteurs de s’approprier le diagnostic.
— Susciter des débats, des échanges.
— Engager la conduite du changement, initier les nouvelles actions.
- Communiquer les résultats du diagnostic aux personnes que vous avez
mobilisées ou interrogées répond d’une « éthique » du diagnostic. Chacun
a le droit de savoir ce qui est fait de sa parole. Les formes et les modes de
restitution sont multiples et méritent d’être adaptée aux interlocuteurs à qui
vous vous adressez. Un diagnostic ne prend pas nécessairement la forme
d’un rapport écrit de 80 pages ! Vous pouvez utiliser des panneaux
d’affichage, des supports vidéo, des présentations animées, des livrets, des
cartes,…
- À chaque fois que vous décidez de communiquer, identifiez :
— Qui sont vos interlocuteurs.
— Ce que vous voulez dire et dans quel ordre vous souhaitez le dire.
— De quelle manière et sous quelle forme vous souhaitez le dire.
— Les moyens financiers, matériels, humains disponibles.
22
Dans ce chapitre, il est question de procéder à l’analyse des techniques et des
outils de collecte des données. Il d’agit en clair des procédés et des instruments qui
permettent de rentrer en possession des informations recherchées par l’enquêteur. En
sciences sociales, il existe globalement trois grandes classes de techniques de recueil
des informations :
- l’analyse ou la recherche documentaire,
- l’observation,
- et l’enquête.
4.1- Analyse ou recherche documentaire
Cette technique permet au chercheur de collecter les informations
documentaires. Celles-ci apparaissent comme des informations créées ou collectées
initialement à d’autres fins que celles liées au problème étudié et auquel elles
préexistent. On leur donne aussi le nom d’ « informations secondaires » car tenues de
seconde main par celui qui les utilise. En effet, les informations ou les données
secondaires sont celles qui sont recueillies et consignées par une autre personne ou
une autre organisation, à des fins différentes de la recherche actuelle.
L’objectif fondamental de l’étude documentaire consiste à faire l’état de la
question sur le sujet à étudier. En réalité, elle permet de savoir ce qui a été dit et ce
qui a été fait avant sur la question, et éventuellement ce qui reste encore à dire ou à
faire.
La réalisation d’une analyse documentaire se déroule généralement en trois
phases, à savoir :
- l’identification et le choix des sources d’informations,
- l’analyse et la sélection des données à traiter,
- l’exploitation des données sélectionnées et la rédaction des conclusions.
4.2- Observation
L’observation est une méthode d’investigation qui permet de savoir comment
un individu se comporte réellement dans une situation définie. Elle donne alors
CHAPITRE 4 : COLLECTE DES DONNÉES
23
l’occasion au chercheur de regarder son objet d’étude selon un protocole arrêté : ce
qu’il fait, plutôt qu’en lui posant des questions sur ce qu’il est en train de faire ou ce
qu’il a l’habitude de faire.
L’observation permet d’analyser des conduites et de dresser un constat sur des
pratiques comportementales, soit dans un objectif de découverte, soit le plus souvent
dans une perspective descriptive en vue d’inventorier et de décrire des
comportements, analyser leur fréquence ou étudier leur concomitance.
L’observation permet de collecter des données primaires c’est-à-dire celles qui
sont recueillies par l’enquêteur à la source même. Ici, le vieux proverbe « Voir, c’est
croire » tient toujours, et l’observation directe apporte généralement des preuves plus
convaincantes que les sources secondaires. Ainsi, aller sur le terrain obtenir des
renseignements de première main sur le sujet est un moyen très efficace de recueillir
de l’information et des données. La consignation des résultats de ces informations en
photos ou sur vidéo peut aussi être très utile.
Il existe deux types d’observation : l’observation directe et l’observation
participante :
- La première consiste, pour le chercheur, à observer directement son objet d’étude
ou le milieu dans lequel le problème se produit afin d’en extraire les
renseignements pertinents à sa recherche. Elle est conduite par l’animateur
(chercheur) qui opère sur le terrain en transcrivant sur une grille ce qu’il voit et en
respectant un certain nombre de règles prédéfinies constituant le protocole
d’observation. Ce dernier est un support qui présente les modalités pratiques de
réalisation : lieu, durée, contexte, type de personne, mais aussi la nature et la
qualité des comportements à observer.
- Par contre, dans l’observation participante, le chercheur fait partie intégrante du
groupe qu’il étudie. Il vit dans le groupe et il intervient dans toutes les activités qui
s’y déroulent. Ce type d’observation permet à l’animateur de comprendre le style
de vie du groupe, de mesurer les difficultés que rencontrent réellement les
populations.
Pour nous résumer, il est nécessaire de relever que les rapports d’observation
doivent être rédigés immédiatement après la visite des lieux, avec suffisamment de
24
détails descriptifs pour que le lecteur puisse comprendre ce qui s’est produit, et de
quelle façon. Les descriptions doivent être factuelles (relatives aux faits), précises et
complètes, mais aussi sans détails superflus (inutiles).
4.3- Enquête
On entend par enquête une démarche structurée conçue pour obtenir les
données nécessaires d’un échantillon de la population visée (ou de toute la
population). La population visée est composée des personnes dont il faut obtenir de
l’information et des données. Ces données sont primaires et peuvent être soit
quantitatives, soit qualitatives soit les deux. L’enquête apparaît comme une méthode
d’investigation qui consiste à collecter l’information recherchée en interrogeant et en
écoutant un ensemble d’individus sur les comportements, sur leurs opinions ou sur
leur valeur. L’information est obtenue en utilisant le mode déclaratif.
Les techniques d’enquête ont pour objectif de maîtriser l’échange afin d’obtenir
l’information la plus riche et la plus objective possible auprès des personnes
interrogées.
Ces techniques sont : l’entretien et le questionnaire.
4.3.1- L’entretien L’entretien est une technique d’extraction d’informations auprès d’un individu
(entretien individuel) ou d’un groupe d’individus (entretien de groupe). L’information
recherchée n’est accessible qu’au travers des interactions qui se produisent entre
l’enquêteur et les enquêtés.
L’entretien permet de collecter des informations originales, spécifiques auprès
d’un individu ou d’un groupe. Ces informations sont de nature qualitative et visent à
explorer et à comprendre plutôt qu’à mesurer et à quantifier. En outre, les études
menées par entretien utilisent de petits effectifs d’enquêtés : de quelques unités à
quelques dizaines de personnes pour les entretiens individuels, et de trois à cinq
groupes pour les entretiens de groupe. Ces personnes sont choisies pour leur
singularité et la diversité de leur profil par rapport à l’objet d’étude.
L’entretien individuel permet d’obtenir les informations recherchées à partir de
l’exploration d’un échantillon de personnes à interviewer individuellement. Tandis que
25
l’entretien de groupe permet, quant à lui, d’obtenir l’information recherchée à partir
d’un groupe constitué de 6 à 12 personnes, réunies dans une salle pour parler d’un
thème précis. Mais au cours de cet entretien, ces personnes sont contrôlées et gérées
par un intervieweur qui anime la discussion. Les informations recueillies résultent des
interactions qui s’établissent entre les membres du groupe étudié : elles ne concernent
donc pas chacun des individus pris isolément, mais bien le groupe considéré dans son
ensemble.
4.3.2- Le questionnaire
Le questionnaire est une technique d’interrogation individuelle, standardisée
(normalisée), composée d’une suite de questions présentées dans un ordre défini.
L’utilisation d’un questionnaire correspond toujours à une volonté de mesurer quelque
chose. Son usage s’inscrit dans une logique d’études à vocation (penchant) descriptive
et de nature (essence) descriptive.
Contrairement aux entretiens, dans lesquels un agent recenseur pose les
questions directement, les questionnaires consistent en formulaires qui sont remplis
par les déclarants eux-mêmes. Ce qui suppose un niveau d’alphabétisation élevé.
Lorsqu’il existe plusieurs langues, les questionnaires doivent être établis dans les
principales langues du groupe cible. Il faut, dans ce cas, veiller tout spécialement à la
précision des traductions.
Un bon questionnaire doit contenir tous les éléments nécessaires à un
traitement pertinent des données, dans une organisation visant à optimiser le recueil
de réponses sincères de la part des personnes interrogées. A cet effet, un
questionnaire comporte généralement les parties suivantes :
- Une partie présentation qui est destinée à ou aux enquêteur(s) et qui comprend le
titre de l’enquête, l’organisme/l’enquêteur, la raison de l’enquête, le plan sommaire
du questionnaire et une mention sur l’anonymat des personnes enquêtées.
- Des questions relatives aux caractéristiques individuelles des personnes
enquêtées : sexe, âge, état matrimonial, nombre d’enfants, enfants à charge,
niveau d’étude, etc.
- Des questions de comportement : fait quoi ?, où ?, quand ?, comment ?, etc.
26
- Des questions d’opinion : que pensez-vous de ?, donnez votre avis sur…, etc.
- Des questions de motif : pour quelles raison ?, justifiez…, etc.
- etc.
Différents types de questions
Il existe deux grandes catégories de questions à poser aux enquêtés : les
questions fermées, les questions ouvertes et les questions semi-ouvertes.
- Les questions fermées qui donnent la possibilité aux personnes interrogées de
choisir une ou plusieurs réponses entre des réponses formulées à l’avance par le
rédacteur du questionnaire. Ce type de question oblige ainsi le répondant à
confiner ses réponses dans un cadre bien précis. Ceci peut être nécessaire dans
un questionnaire où on veut obtenir des informations précises sur des actions qui
ont été déjà conduites ou sur des projets à réaliser. En outre, les questions fermées
ont pour avantages de faciliter la compréhension des questions, de faciliter
l’expression des réponses, de fixer le sens des réponses et de faciliter la
compréhension des réponses. Elles ont pour inconvénients de limiter les
possibilités d’expression du répondant, d’influencer les répondants et de
provoquer des effets d’ancrage. Il existe plusieurs types de questions fermées,
parmi lesquelles :
Les questions fermées dichotomiques, ayant pour avantages la simplicité de
questionnement et de traitement statistique, et pour inconvénients la directivité,
le choix limité. Ex : Pendant vos études primaires, avez-vous été initié au calcul
mental ? oui non
Les questions fermées à choix multiple qui laissent au répondant la liberté de
choisir une ou plusieurs réponses qui figurent dans une liste préconstituée. On
en distingue deux formes selon le nombre de réponses :
° Les questions multichotomiques à réponse unique
Ex : Pouvez-vous indiquer approximativement le revenu annuel de votre foyer ?
moins de 30 000 frs cfa entre 30 000 et 50 000 frs cfa
entre 50 000 et 75 000 frs cfa plus de 75 000 frs cfa.
° Les questions multichotomiques à réponses multiples
Ex : Parmi les marques de boisson gazeuse ci-dessous, cochez celles que
vous consommez :
« 33 export » Castel Beaufort Castle
27
Tuborg Isenberg
- Les questions ouvertes sont des questions qui donnent la possibilité à
l’interviewé de répondre comme il le désire. Ce qu’il dit est, en général,
intégralement enregistré par l’enquêteur. Les questions ouvertes laissent la libre
parole à l’interviewé et ont pour avantages la spontanéité des réponses recueillies
et la richesse des contenus. Mais elles sont difficiles à dépouiller et à analyser les
résultats. Elles sont donc à utiliser avec parcimonie.
- Les questions semi-ouvertes combinent le besoin de structurer les réponses de
l’enquêté avec la nécessité d’avoir des informations plus libres.
Exemple : Avez-vous reçu des engrais ? oui non
Si non, pourquoi ? -----------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------
Règles de questionnement Pour élaborer un bon questionnaire, il faut respecter quelques règles de
questionnement :
- Le questionnaire s’adresse avant tout aux personnes qui vont y répondre. A cet
effet, l’enquêteur doit parler la langue des répondants et les questions doivent être
claires et directement compréhensibles.
- La formulation des questions doit être précise, concrète, simple. Il faut donc éviter,
les formes négatives ou interro-négatives, encore plus difficiles à appréhender.
Mais aussi, il faut éviter toute subjectivité, toute imprécision en mettant de côté des
termes comme « souvent ».
- Chaque question ne devrait aborder qu’une seule notion à la fois.
- Éviter les questions très engageantes personnellement : religion, argent, santé,
sexe, alcool, etc.
- Procéder en entonnoir : en partant des questions les moins engageantes aux
questions les plus personnelles et du général au particulier.
- Former les enquêteurs.
- Tester le questionnaire : malgré toute l’attention portée à sa conception, il doit être
testé en réel. Il faut le faire sur un petit échantillon. C’est une phase clé car rien ne
peut remplacer la réalité de terrain. La qualité du traitement des données et des
résultats en dépendent.
28
- Effet d’ancrage : on préconisera une rotation aléatoire des modalités, afin d’éviter
les effets d’ancrage.
Administration du questionnaire
L’administration du questionnaire dépend de plusieurs facteurs :
- le type d’enquête,
- la qualité et le nombre de personnes à interroger,
- les informations à relever,
- mais aussi et surtout le coût.
Ainsi, on peut administrer le questionnaire selon plusieurs formules :
- le face à face ;
- les enquêtes par téléphone ;
- les enquêtes par voie postale ;
- les enquêtes par internet.
29
L’analyse des données est l’étape qui traite l’information collectée. Elle se
fait en fonction de la nature des données collectées ou des résultats attendus. Ainsi,
elle peut être soit quantitative soit qualitative.
5.1- ANALYSE QUANTITATIVE ET STATISTIQUE DES DONNÉES L’analyse quantitative et statistique des données porte sur les données
produites par la recherche (analyse quantitative) et sur les documents statistiques
préexistants (analyse statistique).
L’enquête par questionnaire par exemple renvoie à des analyses
quantitatives et statistiques.
Au niveau des documents statistiques, l’analyse statistique suppose que l’on
ait rassemblé les informations nécessaires et qu’on les a bien comprises d’abord.
Ensuite, ces données doivent être traitées selon les besoins de l’investigation, en toute
objectivité. Les sources de ces données doivent être précisées.
Au niveau des données collectées par questionnaire, on procède d’abord à
des comptes, des quantifications des réponses en procédant par codage des
questions et des réponses. Le mode de codage des questions et des réponses
influence l’analyse des données. Comme modes de codage des réponses, l’on peut
distinguer :
- L’échelle nominale qui attribue un chiffre à une donnée qualitative. Par exemple :
sexe féminin (1), sexe masculin (2). A l’analyse, il s’agira de faire le compte de
toutes les réponses qui tombent respectivement sous le coup de chaque catégorie
de l’échelle. On utilise les pourcentages pour exprimer les variables nominales.
- L’échelle ordinale permet l’attribution d’un nombre à une catégorie de phénomènes
qui sont, à la différence de l’échelle nominale, ordonnés selon une gradation de la
variable, mais sans prendre la forme d’une série continue. Par exemple, à la
question suivante : préparez-vous vos cours ? (entourez le chiffre qui convient) :
1. Rarement
2. Souvent
CHAPITRE 5 : TECHNIQUES D’ANALYSE DES DONNÉES
30
3. Toujours
- L’échelle LIKERT est une forme d’échelle ordinale à plusieurs niveaux. Par
exemple, à la question ci-après : êtes-vous favorable à l’avortement ?
0. Neutre
1. Favorable
2. Très favorable
3. Défavorable
4. Très défavorable
Sur la base de ces différents types de codage, on peut construire un
questionnaire qui nous fournira des réponses quantifiées.
Le travail d’analyse des données consiste alors à classer, à catégoriser, à
expliquer les données, à les décrire et à les analyser en rapport avec les objectifs de
l’étude.
5.2- ANALYSE QUALITATIVE DES DONNÉES (ANALYSE DE CONTENU) L’analyse de contenu est une technique de recherche pour la description
objective, systématique et si possible quantitative du contenu manifeste des
communications, avec un objectif final d’interprétation. Elle porte sur des messages
aussi variés que des œuvres littéraires, des articles de journaux, des documents
officiels, des programmes audio-visuels, des déclarations politiques, des rapports de
réunion ou des comptes rendus d’entretien semi-directifs.
La place de l’analyse de contenu est de plus en plus grande dans la
recherche sociale, notamment parce qu’elle offre la possibilité de traiter de manière
méthodique des informations et des témoignages qui présentent un certain degré de
profondeur et de complexité, comme par exemple les rapports d’entretiens semi-
directifs. Comme principaux avantages, les méthodes d’analyse de contenu
conviennent à l’étude du non-dit, de l’implicite. Aussi, obligent-elles le chercheur à
prendre beaucoup de recul à l’égard des interprétations spontanées et, en particulier,
des siennes propres. En effet, il ne s’agit pas d’utiliser ses propres repères
idéologiques ou normatifs pour juger ceux des autres, mais bien de les analyser à
partir de critères qui portent davantage sur l’organisation interne du discours que sur
son contenu explicite.
31
Il est important à présent de mentionner quelques variantes des méthodes
qualitatives. Les trois catégories que nous proposons se distinguent selon que
l’examen porte sur principalement sur certains éléments du discours, sur sa forme ou
sur les relations entre ses éléments constitutifs.
- Les analyses thématiques qui sont celles qui tentent principalement de
mettre en évidence les représentations sociales ou les jugements des
locuteurs à partir d’un examen de certains éléments constitutifs du discours.
Parmi ces méthodes, on peut distinguer notamment :
l’analyse catégorielle (la plus ancienne et la plus courante) qui
consiste à calculer et à comparer les fréquences de certaines
caractéristiques (le plus souvent les thèmes évoqués) préalablement
regroupées en catégories significatives ;
l’analyse de l’évaluation qui porte sur les jugements formulés par le
locuteur ; la fréquence des différents jugements (ou évaluation) est
calculée mais aussi leur direction (jugement positif ou négatif) et leur
intensité.
- Les analyses formelles qui sont celles qui portent principalement sur les
formes et l’enchaînement du discours. Parmi ces méthodes, on peut
distinguer notamment :
l’analyse de l’expression qui porte sur la forme de la communication
dont les caractéristiques (vocabulaire, longueur des phrases, ordre
des mots, hésitations, etc.) apportent une information sur l’état
d’esprit du locuteur et ses dispositions idéologiques ;
l’analyse de l’énonciation qui porte sur le discours conçu comme un
processus dont la dynamique propre est en elle-même révélatrice ; le
chercheur à ce niveau sera alors attentif à des données telles que le
développement général du discours, l’ordre de ses séquences, les
répétitions, les ruptures du rythme, etc.
- Les analyses structurales qui sont celles qui mettent l’accent sur la manière
dont les éléments du message sont agencés. Elles tentent de mettre au jour
des aspects sous-jacents et implicites du message. On peut distinguer
notamment ici :
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l’analyse des co-occurrences qui examine les associations de
thèmes dans les séquences de la communication ; les co-
occurrences entre thèmes sont censées informer le chercheur sur
des structures mentales et idéologiques ou sur des préoccupations
latentes ;
l’analyse structurale proprement dite dont le but consiste à mettre en
évidence les principes qui organisent les éléments du discours de
manière indépendante du contenu même de ces éléments ; les
différentes variantes de l’analyse structurale tentent soit de déceler
un ordre caché du fonctionnement du discours, soit d’élaborer un
modèle opératoire abstrait construit par le chercheur afin de
structurer le discours et de le rendre intelligible.
Pour tout dire, l’analyse de contenu, sur le plan des objectifs de recherche, peut
être notamment utilisée pour :
l’analyse des idéologies, des systèmes de valeurs, des
représentations et des aspirations ainsi que leur transformation,
l’examen des logiques de fonctionnement d’organisations grâce aux
documents qu’elles produisent,
l’étude des productions culturelles et artistiques,
l’analyse des processus de diffusion et de socialisation (manuels
scolaires, journaux, publicités, etc.),
l’analyse de stratégies, des enjeux d’un conflit, des composantes
d’une situation problématique, des interprétations d’un évènement,
des réactions latentes à une décision, de l’impact d’une mesure, etc.
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