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physique et géologiquede la Thrace / par A. Viquesnel...
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Viquesnel, Auguste (1803-1867). Voyage dans la Turquie d'Europe :
description physique et géologique de la Thrace / par A.
Viquesnel.... 1868.
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VOYAGE DANS LAA
DE LA THRACE
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P ARI S. I MP RI ME RI E DE E. MARTINET,
RUE MIGNON, 2.
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'> s7*\ Messieurs les Souscripteurs
à l ouvrage Voyage dans lu
';>• Turquie d'Europe, ont appris, par
les journaux, la mort de
Taiiteuï-j M. Auguste Viqtjesnel,
décédé à Paris !e S févriei-
dernier.
2.La neuvième livraison a été publiée
par lui. La dixième
devait comprendre, sous le titre de Parallèle entre
les peuple!
Slaves et les Moscovites, quelques pages
résumant des faits
de l'histoire générale des peuples Slaves et de
leurs voisins
les Turcs et les Finnois, est complet
sans elles.
Mais M. ViqoesneIi travaillait en même temps
à toutes
les parties de son œuvre, malgré
sa santé profondément
altérée.
gique pourront donc être publiées, ainsi
que le texte des
itinéraires et les matériaux qui ont
servi à dresser la carte
de la Thrace.
trois livraisons au delà de celles fixées dans
le prospectus;
l'impression va en être poussée avec la
plus grande activité-
Paris, le 20 mars IKt>7.
f'aris. - Imprimerie de E Martinet, rue Mignon,
2.
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AVIS
'1 i~['~~> 1 ii: w,
l< La 10e- livrai ou, adressée à MM.
les Souscripteurs il y a .d~ "Lf~
quelquesmois,comprendles observations météorologiques
faites à Constantin >ple et aux environs
depuis 1847 jusqu'au
mois d'août 1860 inclusivement. Il restait à
publier les quatre
derniers mois de cette dernière année, qui
auraient clos le
chapitre I" de la Météorologie; mais
le manuscrit renferme
un si grand nombre de lacunes, que
les interpolations
auraient été trop nombreuses pour
pouvoir offrir quelque
garantie; il a été en conséquence jugé
inutile de les im-
primer.
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VOYAGE
X
I-1BHAIRIE MAKITIME ET SCIENTIFIQUE,
LIBEAIBE DE L A S OC IÉ TÉ DE E GÉOGRAPHIE,
BANS LA
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VOYAGE DANS LA
DE LA THRACE.
TABLEAUX DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES
FAITES DANS LE BASSIN DU BOSPHORE.
Discussion des éléments des observations.
Moyennes des observations thennométriques
faites antérieurement à
l 'année 1847. – Observations [baromètre,
thermomètre, hygromètre de Saussure)
faites à Péra, eu 18i7,
par
M. Noë. Obs ervations (baromètre, thermomètre,
étai du ciel ) f ai tes à Bébek,
pendant six anuées consécutives
(I8i8-'1833|, par M. l'abbé
Régnier. – Observations, comprenant l'ensemble
complet des phénomènes météorologiques,
faites à Gallipoli et à Constantinople,
du mois d 'aoi ït 1854 au m ois de m ars 18 36
, p ar M. le docteur
Grellois.
Observations [baromètre, thermomètre, hauteurs
du niveau du Bosphore, température
de f eaa du Bosphore à la surface
du courant) faites à Kourou ïcliezmé,
en 1857 et 1858, par M. Ritter,
et complétées par des observations
(direction
et force du vent, é ta t du, ciel,
quantités de pluie tomhées, é cl ai rs e
t orales) recueillies à Péra par
M. le docteur
Verrollot.
La ville de Constantinople, avec ses
faubourgs, comprend, ainsi que nous
l'avons
dit (tomel, p. 57), les deux rives du
Bosphore, depuis l'entrée de la
mer Noire jusqu'à a
celle de Marmara, c'est-à-dire depuis
les îles Cyanées jusqu'aux îles des Princes
d'un
côté, et jusqu'au château des Sept-Tours
de l'autre côté. C'est par suite de
cette défi-
nition que nous réunissons ici les observations qui
ont été recueillies, non pas dans
l'enceinte proprement dite des Sept-Collines,
mais il Péra, Galata, Bébok et
Kourou
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TABLEAUX DES OBSERVATIONS MKTlîOROLOGIQUES.
Tchezmé, localités s ituées au nord de cette
enceinte, le long, de la Corne-d'Or et
du
Bosphore, et dont la position indiquée
sur la figure 2 d e l a planche 20
de notre Atlas
est comme suit
Position astronomique des stations
météorologiques. Selon la Connaissance des
temps, la latitude de la mosquée de
Sainte-Sophie, construite dans l'enceinte des
Sept-
Collines, est 41°0'16" N., e t sa
longitude 26" 38' 50" E. (du méridien de
Paris),
Péra, séparé de Constantinople par
le port de la Corne-d'Or,
couronne le sommet
d'une colline à une minute et demie an
nord de ladite mosquée.
Galata, un peu moins éloigné de l a
mosquée que Péra, s'étend au pied
et sur le
versant méridional de la même colline.
Konroii Tchezmé, assis sur le rivage européen
du Bosphore, au N.-E. de la
mosquée,
diffère en latitude avec cette dernière d'environ 3
minutes et demie.
Bébek est un village s itué dans un vallon qui
débouche dans le Bosphore, environ
une minute plus au nord que
Kourou-Tchezmé.
En nombres ronds,
station la plus méridionale,
est 41" ]/;
celle de Bébek, station la plus septentrionale,
est 41° 4' 1/2.
Les observations faites de loin en loin par
des voyageurs isolés, antérieurement
à
l'année 1847, ont commencé à jeter
quelque jour sur le
climat de Constantinople, ou,
si l 'on préfère, sur la partie
m éridionale du canal du Bosphore, qui comprend
les
quatre stations météorologiques ci-dessus énumérées.
Malheureusement elles n 'ont pas
été publiées, ou, du moins, nous
ne connaissons que les résumés sur
la marche du
thermomètre qui se trouvent disséminés dans les
journaux (4), et sont compris dans
un
mémoire de M. Dove (2).
De 1847 à 1858 inclusivement, les
observations faites à Constantinople ou dans
les
environs forment une série beaucoup moins
incomplète et comprenant un plus grand
nombre de phénomènes météorologiques, ainsi que
le prouve rémunération suivante 1° Déjà
notre ami, M. P. de Tchihatcheff, a
publié les tableaux météorologiques des
années 1847 et 1848, dont les
éléments (baromètre, thermomètre, direction
des
vents, état du cie!) ont été recueill is sous
sa direction par le docteur en
pharmacie,
M. Noë (3). 2° On doit à M . l'abbé Ilégnier,
professeur de physique au collége
des
Lazaristes français à Bébek, des
observations pendant six années consécutives
(1848-
1853) sur la marche du baromètre, du
thermomètre et sur l'état du ciel. 3° M. le
docteur Grellois, qui, à l'époque
de la guerre de Grimée, exerçait les fonctions
de
médecin-major de première classe
aux hôpitaux militaires français de
l'armée d'Orient,
a étudié, du mois d'août 1854 au m ois
de mars 1856, l'ensemble des phénomènes
météorologiques dont il fut témoin d'abord à Gallipoli,
ensuite à Constantinople. 4° En
1857 et 1858, notre compatriote, M. Ritter,
ingénieur des ponts et chaussées,
envoyé en Turquie sur la demande du gouvernement
ottoman, a observé i Kourou
Tchezmé
(1) Voyez notamment American Journal of
sciences and arts, 2e série, n°
U> Jnly, I8û6j
(2) Mémoires de l'Académie de Berlin,
années 1845 fit 1846.
) (3) Voyez V Annuaire météorolotjique
de Francs pour l'année 1851.
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RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS TnBKMOMIîTMQDES ANTKIUIÎURES
A 1847.
la hauteur du niveau du Bosphore,
la hauteur de la colonne barométrique au-dessus
du niveau moyen du même canal, la température
de l'eau à la surface du courant et
la température de l'air à 2 mètres au-dessus
du Bosphore. Pour compléter ces
obser-
vations aussi intéressantes que
nouvelles, M. le docteur Verrollot a
étudié, a Péra, la
direction et la force du vent,
l'état du ciel, les quantités de pluie
tombées, les éclairs
et les orages.
Hâtons-nous de déclarer que les
matériaux ci-dessus énumérés ne peuvent
pas
être acceptés indistinctement sans discussion
préalable. Nous avons toute confiance
dans les soins minutieux de tout genre dont
MM. Grellois, Ritter et Verrollot ont l
'ha-
bitude de s'entourer pour
obtenir d'excellents résultats; nous ne pouvons
pas en dire
autant de quelques-uns de leurs prédécesseurs,
qui n'ont pas toujours fait usage
d'instruments irréprochables. Aussi croyons-nous
devoir placer tout d e s uite sous
les
yeux du lecteur les tableaux des observations
et en discuter la valeur, afin qu'il
puisse
juger lui-même s'il doit accepter
ou modifier les conclusions que nous en
avons tirées
dans le cours de la seconde partie de
cet ouvrage.
Résumé «les observations tlicrmomc<i.'iqtieg
antérieures à l'année 1847.
Des observations thermométriques ont été faites
1° pendant deux années et neuf
mois (1), à Gonstanlinople (très probablement dans le
faubourg de Galata?), par un
observateur dont le nom n'est pas indiqué (2); 2° de
décembre 1839 à juin 1841, à
Péra, par le révérend Dwight,
missionnaire américain; 3' de janvier
1844 à juin 1845,
à Bébek, par le révérend Hamelin,
missionnaire américain. Nous d onnerons dans un
seul tableau les moyennes mensuelles obtenues
par les missionnaires américains (3),
ainsi que les moyennes générales déduites des
trois séries d'observations ci-dessus
énumérées (4). La latitude de ces trois stations a
déjà été indiquée (voy. page 2); il
reste à parler de leur altitude et des
heures d'observations.
Altitude des stations. 1° Faute
d e données exactes sur la position de la
station
(1) Ce lt e sé ri e d e deux aimées et trois
quarts a précédé les deux suivantes;
elle c oncerne donc des années
antérieures ii 1S/|O. Malilmann l'a comprise
dans ses tables (voyez Asie centrale,
par H. de Huniboldt, t.
III), et
Mi Dove l'a reproduite dans son travail (voyez
Mémoires de l'Académie royale de
Berlin, année 1845, p. 294, et année 1
84 6, p . 1 90 ).
(2) M. le docteur Verrollot nous a écrit
que, avant s on ar rivée à Constantinople
(1841) le père Dalmas, mission-
naire lazariste, ava it fai t une s érie d 'obs
ervations dont la copie avait é té adres sée à
l 'A ca dém ie d es sciences de
Paris. Il pense, sans oser l'affirmer
positivement, que ce savant physicien
français est l'auteur
anonyme en question,
et qu'il avait établi sa station
météorologique à Galata, dans rétablissement de
Saint-Benoît, appartenant aux
Lazaristes.
(3) M. Dove donne ces moyennes mensuelles
en degrés Faureinlieit; nous les avons
transformées en degrés centigrades.
(4) M. Dove donne les moyennes générales
des trois séries en degrés Héaumur. Après
les avoir réduites en
degrés centigrades, nous nous sommes aperçu
qu'elles présentaient de légères différences
avec les résultats déduits des moyennes
mensuelles. En recherchant la cause de ces différences,
nous avons reconnu qu'elle provenait de
plusieurs erreurs de calcul que nous avons
dû rectifier.
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TABLEAUX DES OBSERVATIONS AllÎTKOROr.OGIQDES.
du révérend Dwight, à Péra, on
peut admettre que sa hauteur
absolue est environ
de 70 mètres. 2° S'i l était positivement prouvé que
l'auteur anonyme des observations
faites à Constantinople (Galata?) n'est autre
que le savant lazariste cité dans la
note (2)
de la page 3, on connaîtrait
approximativement l'altitude de sa station
(environ 15 mètres). 3° Le révérend Hamelin avait établi sa
station dans l'intérieur du
collége
américain de Bébek à 55 mètres environ
au-dessus du Bosphore.
Heures des observations. – Les moyennes mensuelles
résultent de trois observations
quotidiennes, savoir
1° Observations du révérend Dwight, à Péra huit
heures du matin, deux heures et
dix heures du soir.
2° Observations de l'observateur anonyme,
à Constantinople (Galata?) les
heures
ne sont pas indiquées.
3° Observations du révérend Hamelin, à
Bébek lever du soleil (sans autres
indica-
tions), deux heures et neuf heures du soir.
a Il
L'examen du tableau ci-dessus donne lieu à
plusieurs réflexions l°Les trois obser- vations
quotidiennes dont les moyennes sont déduites
n'ont pas été faites rigoureuse- ment aux mêmes
heures dans les trois stations (voy.
ci-dessus, même page), et no peu- vent
conduire à des résultats exactement
comparables. 2° Les trois stations
suhissaient
l'influence de circonstances locales
différentes qu' il ne nous est pas possible
d'apprécier à leur juste
valeur. 3° La moyenne de Bébeli est plus
élevée que colle de Péra, et
M OY EN NE S M EN SU EL LE S MOYENNES
DE DEUX SÉRIES. DE CHACUNE DES TROIS
SÉRIES. 3 W W
m –
l[?Ttr~rtTîfQ CoNsTAN- ~co E~ POQT E PÉRA.
BÉ13LIi.
CONSTAN- PÉRA. 13cBEK
(Galata?) ;S
i83!1.. <~4<t tS4i. i844.
<S-t5.2ann.lann.aan. 1 anii.
o n 0 u 0 il il o
Janvier. p g.2î 7 (i.S9 4.4A 6.30 5.10 .43
5.39 5.3)
Février. “ g.83 4.21 9.1't 5.6 6 1.00
4.ü2 7.33 ::>.11
Mars. n 4.31 1 4.90 S.tiN 10.29 7.70 4.62 9.44
7.2.-i
Avril. M 7.68 llJ.6ti S.7:. 14.18 S 11
.00 9.16 U.4'! 10.St
Mai. » 16.63 45.fti t41!) 18.7') ~)
16,30 16.05 16.49 16.28
Juin. 18.37 I 21.27 31.29 9 21.00 1980
20.12 21.19 20.37
Juillet u 2i.5t I/I
Août. “ 22.73 2'GO n 22.40 22.73
24.60 23.21
Septembre. u 20.30 2).07 v 18.60
20.30 0 21.07 19.99
Octobre. n )5.7t u 17.24 t8.GO iS.7!
17.24 Il.'18
Novembre. }) )2.57 » 14.24
10.40 12.S7 'J.i.21 12.40
Décembre. 6.94 3.67 )) S.20 5.80 3 1 r.20
5.44
Année" “ 13.93 14.4â n 13.59 13.37
H.8<) 13.94
y'Hivcr. 3.92 M fi.26 fi 4.9(i 4.92 .T..97
:i.28
Saisons ~Printemps. p 9.55 )) 10.51 u
11.66 9.94 12. 17ï I I .36
Et~ « 22.07 n 23.51 u 21.86 22.4!) ~li 23.t8 8
22.60
'.Automne. n 16.19 n 17.52 a
1:i.86 16.19 1T.51 1 16.52
Di ff ér en ce e ntr e l e m ois l e pl us
c hau d e t l e m oi s l e p lu s fr oid . 20.84 20.17 7
» 1 9.40 20.49 19.4S 1 9. 7 8
Diffe[enceentre)'ëtt!et)'hiter.. u 18.15 17.25
» 16.90 17.53 17.51 17.31
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OliSKKVAÏXOINS FAITUS A. l'liBA, JÎN
1847.
cependant la température moyenne de la
première localité est en réalité plus
basse
que celle de la seconde, ainsi qu'on le
verra plus loin. Par conséquent, le
tableau
ci-dessus ne peut donner qu'une
mesure approximative de la température de
Con-
stantinople.M. la docteur Verrollol a
essayé de ramener les moyennes mensuelles
déduites des trois observations à la
valeur qu'elles auraient eue si elles
étaient déduites des vingt- quatre heures, Remarquant
que, parmi les villes où l'on fait des observations
en
Europe, Padoue se trouve placée sous
l'influence de phénomènes météorologiques qui
offrent le plus d'analogie avec ceux de
Constantinople, il a pris pour base de
ses corrections la marche du thermomètre à
Padoue. Les moyennes mensuelles obtenues
par ce procédé seront comprises
plus loin dans un tableau général (1);
pour le moment, contentons-nous de
donner les moyennes annuelles
1837-1839. Galata? à l'altitude de 15 m.?
Moyenne annuelle 13" .70
1840. Péra 70 m.? 13°.04
1841. Péra 70 m.? 13".78 8
1844. Bébek 55 m.? li°.47 ï
tSin. Bébek fSS m. ? 13". 18
Observations faites à I'cra, en ISA1?, p ar
M. Noë (2).
A l'époque de notre séjour à
Constantinople, nous ignorions que M. Noë eût
entrepris
deux sér ies d'observations quotidiennes l'une faite
avec ses propres instruments,
l'autre (à partir de mai 1847) avec
ceux de M. P. de Tchihatcheff. Cette ignorance
explique pourquoi nous n'avons pas
comparé nos instruments à ceux que M.
Noë avait
à sa disposition. Nous le regrettons
d'autant plus, qu'un de ces incendies,
si fréquents a
Constantinople, détruisit ces
derniers instruments en 1849, et rendit
impossible toute
comparaison ultérieure. Plus tard, notre ami,
M. Verrollot, sachant le prix que
nous attachions à des observations
correspondantes à celles que nous avons faites
pendant notre voyage en Turquie, obtint
de M. Noë la permission de prendre
copie de
son journal et de nous en donner
communication.
M. le commandant Delcros, toujours empressé
à rendre service aux voyageurs, eut
la bonté de nous guider dans la
recherche des moyens propres à tirer
parti de ces
(1) Voyez le tableau de la Température
observée à Constantinople pendant dix-neuf ans.
Nous indiquerons en
même temps le procédé suivi dans ses
calculs par M. le docteur
Verrollot.
(2) M. Noë (Guillaume), né à Spandau, près
Berlin, en 1796, a été reçu
docteur en pltilosophie à l'université
de
Erlangen (Bavière), et docteur en
pharmacie. Il a fait de nombreux voyages en
Europe et en Asie il a
parcouru
principalement l'Allemagne, les Alpes
de la Suisse, du Tyrol et
de PEsclavonie, le royaume de Naples
et la Sicile, )a lîoumëlie, l'Anatolie,
le Kurdistan, l a Perse et l a Mésopotamie.
11 a rapporté de tous ces
voyages des matériaux
précieux au triple point de
vue de l a zoologie, de la
botanique et de la météorologie. Jl resta attaché
pendant quelque temps à l'école de
médecine de Galata Saraï, en
qualité de naturaliste, conservateur
du musée d'histoire
naturelle et directeur du jardin
botanique de cette école. Privé de ces
fonctions, par suite de
l'incendie qui dévora cet établissement
public en f 868, M. Noë prit le parti,
en 1849, d'exécuter ses longs voyages
en Asie; i l ne revint à Constantinople
qu'en 1853, après quatre années d'absence.
M. le docteur Verrollot représente ce
hardi
voyageur comme un homme modeste,
laborieux et aimant la science.
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observations. Lorsque les bases du travail furent notre ami,
M. Paras, voulut
bien verifier l'exactitude de nos
calculs, dont nous allons exposer les
résultats.
Description des instruments. – M. Noë faisait
usage des instruments ci-après
1° Un baromètre à siphon, construit par
Chevalier, opticien à Paris,
divisé en pouces
français, et'muni d'un vernier qui permettait
de lire les 120"s de pouce; il avait une
monture de bois, sur laquelle était
gravée la division, et qui portail
deux thermomètres,
l'un lîéaumur, l'autre centigrade. Comme tous
les instruments ordinaires de ce
genre, ce baromètre n'était pourvu que d'une
soûle échelle indiquant ta hauteur
du
mercure dans la branche la plus longue, dont
le diamètre extérieur était de S
à 9
millimètres.
de l 'ai r extérieur, était
fixé
au nord, à 5 ou 6 centimètres du mur. S
ci on l es i nf or mat io ns qui nous ont été
com-
muniquées, ce Iherinomèirc portait deux
divisions, rune en degrés Fahrenheit,
l'autre
en degrés f léaumur. M. Noë notait les deprés
de cette dernière échelle. Mais les com-
paraisons que nous avons
faites, eï dont nous
parlerons plus bas, nous ont
démontré
que l'instrument devait subir une correction
préalable. 3° Un hygromètre à cheveu de
Saussure.
4° De plus, M. Noë enregistrai!,
Félal du ciel et la direction du vent.
Malheureuse-
ment ces deux éléments météorologiques élaienl écrits
en allemand, et, faute de
savoir cette langue, M. l e docteur
Yerrollol n'a pas pu les
transcrire.
N'ayant pas d'hygromètre à cheveu,
mais seulement un hygromètre d'Àugusl, nous
n'avons à comparer ici que les
observations barométriques et Ihermoinélriques
avec
celles que nous avons recueillies à Péra,
du 9 mars au 20 mai 1847 [I).
Disons d'abord
un mot sur ces instruments.
Notre baromètre, construit par Eres!,
d'après le système Fortin modifié
par le
commandant Delcros (2), a été compare,
avant le départ, au baromètre de l 'Obser- vatoire de P
aris. II marquai!, ()" 27 de moins, et le
thermomètre de cet instrument
donnait des températures trop faibles de ()°,7. Nous
avons tenu compte de ces correc-
tions d ans la réduction à zéro.
Nous possédions plusieurs thermomètres exécutés
par Danger, et destinés, les uns
a prendre la température de l'air
ambiant, les autres la température des eaux
ther-
males. Chacun de ce s i ns tr ume nt s portait gravé
sur s on tube la division centigrade,
et avait été soigneusement comparé à Paris.
Comparaison des observations l licrmométriques. – La
rigueur de la saison, a l'époque de
notre arrivée à Péra, nous avait engage à
nous loger dans une chambre dont les
deux fenêtres, exposées au midi,
donnaient sur une terrasse qui recouvrait la cuisine
de l'hôtel Josépina (actuellement hôtei de France),
et se trouvaient abritées contre la
violence des vents par les maisons
voisines fvoy. la position de cette station sur
la
(1) M. Kofi observait éga lement l 'hygromètre i
l'Augnsi . V. de. Tdi ihaiei ie fr a publié l e
r ésu lt at d e ce s observa-
lions, d ans l e to me . I f d e s on ouvrage
intiiuk: Am'c Mineure (Paris, 183G).
(2) Voyez Y Annuaire météorologique de F ran
ce, p ou r les années lS/ iU e t ISôO.
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OliSIÏIIVATlONS l 'Alï lïS A l'IîiiA, 15
I Sl\l.
figure 5 de la planche 2/ de notre Atlas).
Le. thermomètre que. nous suspendîmes à
la
barre d'appui de l 'une dos fenêtres était,
prologé, -pendant une partie do- la journée,
par
la persienne contre les rayons du soleil;
puis, pour éiudier l'inlluence d'une
position
aussi défavorable, nous avons installé un second
thermomètre dans une petite cour
intérieure où le soleil ne pouvait pas
pénétrer; enfin nous allions, en cas de
besoin,
consulter le thermomètre que notre
jeune ami, liommaire de Hell,
logé dans le nienie
hôtel que nous, au troisième étage, avait
établi en dehors de ses fenêtres percées
au
nord, d ans la façade opposée a celle de notre
chambre, et d 'où la vue s'étendait sur
le petit champ des morts.
Les influences locales, on mars et avril, de
ces deux stations si différemment
exposées, peuvent s e résumer de l a manière
suivante
La station de Hommaire de Hel! recevait obliquement
l'influence du soleil. levant;
l a n ôt re ne commençait à la subir, en mars
cl avril, que vers onze heures. Rarement
les deux stations donnaient les mémos indications.
Nos températures du matin étaient
généralement plus busses que celles de.
Hommairo de lie!! entre sept. et huit
heures,
l es é car ts étaient souvent de ']" à i".5 en mars;
ils montaient quelquefois de 3" a
5"
e n av ri l. Dans ces cas, la température des
deux stations devenait égaie le plus
géné-
ralement entre dix et onze heures, el resîait
fins élevée jusqu'au soir dans la station
méridionale. Suivant que le ciel était plus ou
moins couvert ou plus ou moins
clair, on
obtenait des différences faciles à concevoir.
Cette première comparaison nous a servi de point
de départ pour apprécier la double
série d'observations thermométriques faites par
M. Nor».
La série exécutée avec les instruments de M . P. d o
Tchîhalcueîï a été commencée
par ce voyageur au premier
étage de la maison liomano? actuellement occupée par
les
presses et les bureaux du Journal de
Constaninwple (voy. la position de cette station
sur la figure 5 de la planche 27 de notre
Allas). Mais atteint d'une maladie grave
qui
mit ses jours en danger, M, V. de
Tchihalchefl" fut obligé de l aisser le s oin
des
observations à une personne complètement étrangère à
ce genre d'étude, jusqu'au
moment de s on départ en vmnïHlil, époque ou
il confia ses instruments à M. Noë. Les
observations faites eu mars et avril au
domicile de M. P. de ïchihatcheff, les
seules
que nous puissions comparer avec les
nôtres et celles de Hommaire de Hell, ne
peuvent
donc pas inspirer une grande confiance.
Quel qu'en soit le mérite, elles
présentent,
comparativement, aux nôtres, des différences
qu'il est facile d'expliquer par des
influences dont la connaissance des localités
nous a permis d'apprécier la
nature,
mais qu'il est inutile d'exposer ici. Passons
tout- de suite a la série exécutée
par M. Noë avec ses propres
instruments.
Parmi nos observations thermomélriques en
mars, avril et mai, nous en a vons trouvé
84 qui ont été faites aux même* heures que
celles de M. Noë. En les comparant, on
reconnaît d'une manière évidente que le thermomètre Réaumur
de M. N oë donnait
des indications trop élevées, et que ses
observations thermoraétriques doivent subit-
une correction préalable avant d'être
employées. En effet, si l'on augmente d'un
quart
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TABLEAUX DES OCSERV AT10KS MKl'KOKOLOGIQUES.
les chiffres de M. INoë pour
transformer les degrés Réaumur en
degrés centigrades, on
obtient le tableau comparatif suivant
( Notre thermomètre. = 1OU.«5 ), !“,
6 heures du matin (51 observations)., j
ThermomÈtre Nog_ = 120.67 j IMereiiee + 1 .836
h eu re s du ma ti n (Si Thermomètre K.i- = 12-.67 {
+
2 lieures du soir (11
obsen,atioiis). Notre thermomètre.. = 13". 30 ) l2
heures du soir (il observation».j Thermomètre
Noi, = 1B..G8 j
D^reuee + 2».3S
l Notre thermomètre. = 10°. 85 “ 10 heures du soir
(22 obs ervations)
\etre Dil le ic iice - |- ' J">0Io iieures soir (22
I T her mo mèt re N on . = 13". 15i
(Notre thermomètre. = 11". 17 ( “ Moyennes des
84 observations 5 “, .““ i Ui' le rence -f-
2".0:>
( Thermomètre Noe. = 13". 19 I
Si l'on se contente d'augmenter les chiffres de M. Noë
de l/"20" (au Heu de 1/4,
conformément au rapportqui existe entrela division
Kéaumur et ta division centigrade;,
on obtient des résultats beaucoup plus rapprochés,
ainsi que le démontre le tableau
suivant que nous présentons avec
plus de détail
Sur nos Si observations, il en
est 5 seulement, celles du mois de mai à deux heures,
pour lesquelles nous avons pris les
températures dans la petite c our de
l'hôtel où le
soleil ne pénètre jamais; les 7 9
autres, ayant été faites à notre station
méridionale,
devraient donner des résultats plus forts
que celles de M. Noë, qui avait
placé son
thermomètre au nord. On voit que le contraire s 'est
produit non-seulement dans les
k observations de mars à deux heures
du soir, mais encore dans les 16
observations
de mars et avril à dix heures du soir.
Par conséquent, l'augmentation de l/2Oc que
nous venons de faire subir au thermomètre Noë
ne fournit que des résultats approxi-
mativement comparables, ainsi que nous l'avons
annoncé; et il ne peut pas en
être
autrement, car le coefficient, quel qu'il
soit, qu'on voudra substituer au
précédent,
devra toujours se composer de trois éléments
dont nous ne pouvons apprécier la
valeur, savoir: 1° correction réelle du
thermomètre; 2° différence des
influences
locales 3° différence des heures
d'observations dans une ville privée des moyens
de
mesurer le temps avec exactitude. La
preuve de cette assertion se
trouve dans la
comparaison qu'on peut établir entre les deux
séries d'observations faites par M.
Noë.
6 HEURES DU MATIN. 2 HEUKES HU SOIE. 10
HEURES DU SOIR.
MOIS.. g“; i «J .⣠BALAHCEdes a g
» -T>£ °
g “•.=
Õ
z~
t II BÊ jj-SE sgpE Esa
z~ .°'n
N + o s] F1 I ë E-o _+ ^J_ 1
I
JL_- I J_J jL_
00 u 0 OOO ° OOO
Mars. 10 G. 17 6.03 » 0.1 1 i 5.7j 6 .6 7 0 ,9 2
» 7 6.'«0 6.7i 0.3-i »
Avril. 23 10.77 10.59 » 0.18 2 12.55 11.55
» l*OU 9 1 1.26 11.94 0.68 »
Mai. 18 13.56 13.27 » 0.29 5
19.66 19.02 » 0.64 6 15.43 14.73 »
0°70
Moyennes. 51 10.S5 10.64 »
Notre thermomètre. = 11°. J7 )
Moyennes des 84 observations < ,.““, i D if fé ren ce. –
O ". 0! )J ( Thermomètre Noe = 11°. 08 )
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VOYAGE d ans la Tuhquie. T. II. 2
Les instruments de M. P. de
Tchihatcheff ont é té remis à M. Noë dans le
courant du
mois de mai 1847. Pour diminuer les
chances d'erreur, contentons-nous de
comparer
les observations des sept derniers
mois de l'année, à deux heures
et à dix heures du
soir seulement, celles du matin ayant été
faites à des heures différentes. Si l'on augmente
de l/8e les indications du thermomètre
Noë, on obtient des résultats
assez
rapprochés, comme on peut le voir dans
le tableau suiv ant
Moyennes comparatives des sept derniers mois
de Vannée 1847.
2 HEIÏKES DU SOIR. 10 HEURES DU SOIR.
BALANCE BALANCE
ÉPOUUKS. THERMOMÈTRES.
Tcliih. Noë. -j- – Tchih. Noi;.
-j- ––
o 0 o 0- 0 a Juiu. ïi.G (i 25°2 O.°(ï »
20?2 lo!* » 0.8
Juillet. 26.0 20.5 0.5 » 21.6 21.2
>• 0.4Il*
Août 27.9 28.0 0.1 » 23.6 22.1 »
1.5
Septembre. 23.7 24.1 0.4 » 20.1
19.8 » 0.3
Octobre 16.5 Ci 16.2 » 0.3 13.3 13.2
» 0.1
Novembre 11.9 12.2 0.3 » 9.6 9.2
» 0.4
Décembre 7.1 G.8 » 0.3 5.2 4.9 »
0.3
Moyennes 19.67 19.85 0.1S »
16.23 15.68 » 0.55
°
lOheures du s oir réunies . (Thermomètre Noë = 17.77 j
luerence, 0.'18
Si l'on examine les observations partielles dont se
composent les moyennes men-
suelles ci-dessus, on reconnaît
quelquefois dans la marche des deux instruments
des
écarts si considérables qu'il paraît
impossible de les expliquer, à moins de les
attribuer à des erreurs de lecture ou de copistes. Il
nous suffira de citer un seul exemple
2 HEURES DU SOIR. 10 HEURES DU SOIR,
o o
t. Le5juin.
Le 5 juin
20.3 15.0 l he rm om et re N oc ..
( Le 0 juin 24.5 16.5
Différences. - j- 4. 2 -(- 1.5
,“ ,“ ) Le 5 juin 22.6 17.3 Thermomètre
Tchihatcheff.. )
1 Le 6 juin 23.3 20.3Le fi juin.
23.3 20.3
Différences. - j- 0 .7î -( - 3.0
On peut encore comparer les moyennes
annuelles obtenues avec les deux instru-
ments
Le thermomètre Tchihatcheff, observé à 10 heur es du
matin, 2 heures et 10 heures du soir, d
on ne. H °. T"
Le thermomètre Noë, observé à 6 heures du
matin, 2 heures et 10 h eu res , du
soir:, donne. 12° . 60
Ramenées aux moyennes des vingt-quatre heures,
elles deviennent
Thermomètre Tchihatcheff 13". 69 ) Différence
l°.O2
Thermomètre Noë 12J.67 l
Cette différence représente, comme on le voit,
un douzième à 0°,03 près.
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TABLEAUXDES OBSERVATIONSMÉTÉOftOLOUlQUES.
Ainsi la comparaison des deux séries exécutées
par un seul et même observateur est
insuffisante pour trouver la
correction réelle du thermomètre Noë. Tout ce
qu'il est
permis d'affirmer, c'est, en
premier lieu, que le zéro de la division de cet
instrument
était trop élevé; en second lieu,
que, pour transformer ses
indications dites Réaumur en degrés
centigrades, et obtenir des résultats voisins
de la réalité, il faut laisser
de côté
le rapport naturel entre les deux divisions,
et augmenter les chiffres de M.
Noë d'une
quantité bien inférieure à un quart.
La comparaison entre la moyenne
Ihermomélijjgue de l'année 1847 et les
moyennes
d'années antérieures obtenues à Galata et à
Péra va nous fournir un quatrième moyen
de contrôle approximatif qui vient confirmer ces
dernières conclusions. Nous avons
vu (pages 4 et 5) que les moyennes
des trois heures d'observations relatives à ces deux
localités (abstraction faite de celles
de Bébek) sont 13°, 37 et 13°,
59, et que, ramenées
aux moyennes des vingt-quatre heures,
elles sont de 13°, 70, 13°,04, 13°,78.
La
moyenne annuelle de M. Noë
pour 1847 est 12°, G;
ramenée à la
moyenne des
vingt- quatre heures, elle ne subit qu'une
augmentation de 0°,07, soit 12°,
67 elle deviendrait
15°, 84 si l'on y ajoutait un quart en
sus. Or, le baromètre a été plus
haut à Péra en
1847 qu'il ne l'est ordinairement,
ainsi qu'on le verra plus loin. Il
est donc hors de
toute probabilité que le thermomètre ait
dépassé de deux degrés, pendant la même
année, les moyennes des années
précédentes. Pour obtenir des chiffres voisins de
ceux
de Galata et de Péra, il faudrait
augmenter d'un quinzième la moyenne de
1857,
laquelle deviendrait 13°, 45.
En résumé, il nous parait démontré
que, pour transformer les
chiffres de M. Noii
en degrés centigrades, il suffit de les
augmenter d'une quantité comprise
entre un
vingtième et un douzième, soit
en moyenne un quinzième.
Comparaison des observations barométriques. Comparons
d'abord les observations
que nous avons faites à celles de
Hommaire de Hell, et qui s'élèvent au
nombre de 96.
Le baromètre de Hommaire de
Hell, portant le n° 424, était à
siphon, protégé
par une monture de cuivre,
et sortait des ateliers de Bunleii;
il n'a pas été comparé à
Paris, mais il l'a été à Turin, ainsi
que l'annonce la mention suivante,
écrite de la
main du voyageur, et que nous avons lue
sur la couverture d'un de ses recueils de notes
« Le baromètre n° 424 se maintient
à un millimètre au-dessous du niveau de celui
de
l'observatoire de Turin. » Cette mention,
qui n'est accompagnée d'aucun chiffre
à
l'appui, nous a beaucoup surpris; car
pour obtenir des résultats à
peu près sem-
blables aux nôtres, il faudrait
faire subir à cet instrument une correction
en sens
inverse, c'est-à-dire retrancher près
d'un millimètre. En effet, la moyenne
de nos
96 observations est de v 756mni,/i3
Celle de Hommaire de Hell,
réduite à zéro sans autre correction,
est
de 756mm,40 à quoi il faut ajouter;
pour différence de niveau entre
les
deux stations, environ 0min,70, soit en
tout 757ram,10
Différence en plus. -f. 0" 67
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OBSERVATIONS FAITES A PÉRA, EN
18/]7.
S'il faut encore ajouter 1 millimètre pour
la correction de l'instrument,
on aurait
une différence de + lmn\67 tandis que si l'on
devait déduire la correction, on
obtiendrait une différence de – 0mm,3â. D'après
ce résultat, il nous parait
probable
que la mention précitée est erronée,
et qu'en réalité le n° 424 se
maintenait à 1 milli-
mètre au-dessus et non au-dessous du baromètre de
Turin. Les différences en plus ou en moins entre les
observations non corrigées de Hommaire
de Hell et les nôtres sont généralement fort légères
elles vont cependant quelquefois
de 0mm,50 à 1 millimètre. Nous les attribuons,
soit à la différence des heures dites
correspondantes (voy. précédemment, page 8), soit
surtout à l'inégalité de tempé-
rature de la pièce dans laquelle Hommaire
de Hell avait placé son baromètre.
Quoique chauffée avec un poêle, cette
pièce é tait à peine habitable
pendant les jours où le vent
soufflait avec violence (notamment en mars);
on y était transi par les courants
d'air
s'introduisant à travers les nombreuses fissures des
fenêtres. Dans ces circonstances, le thermomètre
intérieur subissait des v ariations de température qui ne
pouvaient pas se
reproduire avec la même
rapidité dans la colonne
barométrique aussi
n'indiquail-il pas la température réelle de
cette dernière. Notre chambre, au contraire,
étant abritée
contre les vents, conservait une température
généralement égale. Nous notons ce
fait,
parce qu'il explique d 'une manière
satisfaisante les différences qui existent entre
des
observations faites sous le même toit, mais dans
des conditions particulières. De plus, il
nous a mis en garde contre les conséquences qu'on
peut tirer des différences qui
existent entre nos observations et celles des deux séries de M.
Noë.
Les observations faites par M. Noë
avec son propre baromètre, et
notées en pouces et 120es de pouce, ont
été converties en millimètres, puis
réduites à zéro, en
employant le coefficient de la dilatation du mercure
seul =- 1/5550, à cause de la
monture de b ois. Les 84 observations
correspondantes, recueillies en mars, avril
et
mai (1), donnent en moyenne les résultats comparatifs
suivants mm
Notre baromètre corrigé et réduit à zéro
755.67
B ar om èt re No ë n on corrigé, mais réduit
à zéro 754.17
Différence moyenne. – 1,50
baromètrs Noi;. en moins.
mm mnl mm Mars. Moyennes de 21 observations.
755.80 744.49 1.31
Avril. Moyennes de 34 observations. 753.61 751.88
1.73
Mai. Moyennes d e 2 9 observations.
756.27 755.04 1.23
II est à remarquer que
les différences partielles
dont se compose
de
l™m,50 sont toutes dans le même sens et varient de
(Fm,22 à 3",03, ce qui fait
un
écart maximum de 2mm,81 mais ces deux extrêmes
sont purement exceptionnels, les
autres différences partielles sont beaucoup
moindres. Si on les réunit successivement
(1) Ces SZiobservations barométriques ont
été faites aux mêmes heures que les
84 observations thermométriques dout nous avons
donné la comparaison à la page 8.
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TABLEAUX DES OBSISUVATIONS
MÉTÉOROLOGIQUES.
deux à deux (la plus faible avec
la plus forte), o n obtient des écarts
qui vont en
s'amoindrissant, et finissent par se
réduire à zéro.
Guidé par les précédentes
comparaisons, nous avons cru pouvoir
tirer de cette
dernière les conclusions suivantes
l°La différence moyenne de 1"50 se compose
de quatre éléments distincts, savoir:
a, correction du baromètre de M.
Noë; b, différence causée par
les influences
locales; c, différence provenant des
heures réelles d'observations et inévitable dans
une ville privée des moyens de
mesurer le temps d, correction
pour la différence
de niveau entre les deux stations. Ce dernier
élément est le seul dont nous ayons pu
connaître plus tard la valeur, comme on
le verra tout à l 'heure.
2° En augmentant de 1",50 les chiffres
partiels de M. Noë, on obtient des
nombres
généralement très rapprochés des nôtres;
mais quelquefois les écarts partiels
sont
assez forts et s'élèvent exceptionnellement, à
– lmm,28 et à + lram,5S par
conséquent,
l'écart maximum entre ces deux extrêmes est de
2mm,81. Telle était, à notre avis,
la
plus grande erreur qu'on pût
commettre, en prenant les observations de
M. Noë comme correspondantes pour
calculer les mesures hypsométriques relevées en
1847
dans la Turquie d'Europe. Or, 2mi",81
représentent une hauteur verticale de moins de
30 mètres, soit , en moyenne, 15 mètres.
3° Dans l' incertitude où nous étions sur l'altitude de la
station de M. Noë, nous avons
cru devoir mettre à profit cette dernière
considération. Nous avons ajouté à chacune
des observations partielles de M. Noë la différence
moyenne de l'50. Nous voulions,
en premier lien, les ramener
par ce moyen aux nombres approximatifs
qu'elles auraient
atteints, si elles avaient été faites à
l 'altitude déterminée de notre station (68
mètres);
en second lieu, nous espérions qu'ainsi
modifiées, elles nous serviraient à calculer
avec
plus de facili té les alt itudes de nos
différentes stations
hypsomélriques dans l'intérieur
de la Turquie.
Telles étaient nos idées pendant le cours du
long voyage de M. Noë en Asie. A son
retour à Constantinople, elles ont été
modifiées par suite d'un renseignement
qui
nous a été transmis de sa part par M. le docteur
Verrollot. Nous avions admis que
M. Noë avait accompli dans la même maison sa double
série d'observations météoro-
logiques c'était une erreur de janvier
à mai 1847, il logeait près de Kalioundji
i
Koulouk, du côté du palais de l'ambassade
anglaise, et non dans la grande rue
dePéra
il a également occupé, dans le même endroit,
une autre maison voisine de la dernière,
et y a séjourné jusqu'à la f in d e
1848. M. Noë avait consigné la date
précise de son
déménagement
sur son journal, qui fut détruit
par un incendie. Privé de ce
document,
il ne peut pas dire si son changement de
domicile a eu lieu au commencement ou à la
fin de mai 1847. Ces faits étant établis,
notre excellent ami, M. le docteur
Verrollot,
voulut bien entreprendre, à notre
prière, un nivellement destiné à fixer les
différences
de niveau qui existent entre notre station
et les deux stations successives de M.
Noë.
Il résulte de ce travail, exécuté avec autant
de patience que de sagacité, que dans
les
deux cas le baromètre du voyageur
allemand était placé plus bas que le
nôtre; que la
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OBSERVATIONS FAITES A P1CRA, EN 1847.
différence est de 2m,40 pour la
première maison, et de 4m,80
pour la seconde; enfin
que la station de M. P. de Tchihatcheff,
dans la maison Romano (en mars et avril
1817),
était plus élevée de 5 mètres environ
(voy. la position de ces diverses
stations sur la
5 de la pl. 27 de notre Atlas) (1). Pour
épuiser ce sujet, il nous reste encore à
comparer entre elles les deux
séries
barométriques exécutées par M.
Noë.
Nous avons déjà vu (page 7)
qu'une maladie grave avait forcé M. de
Tchihatcheff
à abandonner, pendant les premiers mois
de l'année 1817, le soin de ses
observations
météorologiques à une personne complétement
étrangère à ce genre d'étude. Aussi
la
comparaison entre les observations barométriques
faites en mars et avril par ce sup-
pléant, d'une part, et de l'autre,
celles de la même époque par Hommaire de
Hell et
par nous, ne conduit-elle à aucun
résultat satisfaisant. Il est donc à regretter que les
circonstances n'aient pas permis à M. P. de
Tchihatcheff de faire lui-même ses
obser-
vations, et nous ait privé du concours
d'un savant dont l'expérience nous aurait
été
si utile pour nous guider dans la
solution de la question qui nous occupe
en ce moment.
Les instruments ayant été remis à M. Noë dans le courant de
mai, nous ne compren- drons dans le tableau suivant
que les observations des sept derniers
mois de l'année,
et comme les baromètres étaient placés
dans le même local, nous avons employé
les
indications du baromètre Noë, réduites
à zéro, sans les augmenter de la
différence de
lmm,50, dont il a été question pages
11 et 12. En effet, cette différence se
compose de
quatre éléments dont trois se trouvent écartés;
il n'y a plus à tenir
compte que de la
correction du baromètre Noë, qui est une
constante dont nous ignorons la valeur.
(1) Voici les chiffres trouvés par M.
le docteur Verrollot
Le nivellement de la grande rue de Péra,
exécuté en 1857 sous l a direct ion de M.
Ritter, a établi que le seuil de
la porte (sur cette rue)
de la maison habitée par M. le
docteur Verrollot est à une
hauteur absolue de 68'°, 73. Son
bureau au-dessus du seuil est placé W, h9 plus
haut; soit, en tout 73.22
Cette altitude concorde, à quelques
fractions près, avec celle qu'il a
déduite d'une série d'observations
barométriques. Elle lui a s erv i d e
point de repère pour déte rminer
les hauteurs absolues des stations
suivantes
Stat ion de M. Noë, première maison de
Kalioundji Koulouk, au second étage
65.60 – deuxième maison de Kalioundji
Koulouk, au premier étage 63.20
Stat ion de M. P. de Tchihatcheff, dans la maison
Romano, au premier étage 73.20
Notre station dans l'hôtel Josépina, au
premier étage 67.00
Nos propres observations nous ont
donné, pour cette dernière station
67.80
Différence en plus. 0.80
Ainsi notre station à Péra, en 1867,
avait une hauteur absolue comprise entre 67 et
68 mètres; c'est ce dernier
chiffre que nous avons adopté.
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TABLEAUX DES OBSERVATIONS MKTKOROLOGIQUISS»
Si l'on compare les observations partielles
dont se composent les moyennes men-
suelles ci-dessus, on remarque quelquefois des
écarts considérables entre les
deux
baromètres, ou bien on voit l'un des deux
instruments monter au moment où l'autre subit
une dépression. En voici un exemple
2 HEURES DD SOIE. 1 0 HEURESBU SOIR.
Baromètre Noë. (Le 5 juin 748^25 748J92
Baromètre Noë Le g m 74g g. g4Le 6
ji?iu. 7~9.95 ï50.94
Différences. -}- 1.70 -f- 2.02
B ar om èt re ( Le 5 juin. • 752.50
756.60
Baromètre Tchihatcheff. j c 755.20
Différences. +2.40 – 1.40
pas
de
telles anomalies; aussi croyons-nous devoir
accorder plus de confiance à la
série d 'ob-
servations que M. Noë a f aites avec son
propre instrument qu'à la seconde,
exécutée
avec celui de M. P. de Tchihatcheff.
D'ailleurs nous avons tout lieu de craindre que
ce dernier baromètre n'ait subi de
graves avaries, pendant son transport à l'un
des
trois domiciles où il a été mis en
observation. En conséquence, nous donnerons
ici les
observations quotidiennes faites par M.
Noë avec ses propres instruments le
lecteur
pourra les comparer avec celles qui
ont été publiées par M. P. de
Tchihatcheff dans
Y Annuaire météorologique de France, année
1851.
Conclusions.
Avant de présenter les tableaux mensuels
de ces observations, nous allons
résumer
les considérations ci-dessus exposées, qu'il
est boa de ne pas oublier, si l 'on veut
avoir
une idée nette du degré de confiance
qu'on peut accorder aux résultats
obtenus.
1° Corrections du thermomètre Noë. L'instrument employé par
M. Noë était divisé
en degrés Réaumur mais son zéro
était trop élevé d'une quantité telle, que
les lectures
obtenues seraient plus près de la vérité
si on les considérait comme ayant été
faites
2 HEURES DU SOIR. 10 HEURES DU SOIR.
MOIS. HiROMÈTBES. DIFFÉRENCES. BAROJIÈTF.ES.
DIFFÉRENCES.
Tchih. Noë. -f-
Juin. 755.00 750.81 » 4.19 755.20
750.73 » 4.47
Juillet 755.20 75a. 4 4 0.24 » 755.60
735.29 9 u 0.31
Août • 754.80 754.81 0.01 » 754.60
754.83 0.23 »
Septembre. 757.10 756.72 » 0.38 757.20
7SB.81 » 0.39
Octobre. 762.60 760.71 1 » 1.89
762.50 700.68 >. 1.82
Novembre 763 90 764.40 0.50 » 764.10 7C4.70
0.60 »
Décembre. 700.70 762.99 2.29 »
760.80 762.94 2.14 »
Moyennes des sept mois. 758-47 î
757.98 » 0.49 758.56 757.99 il
0.57
8/19/2019 Visquesnel, Voyage Dans La Turquie d'Europe II
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OnsiiBV AXIONS FAITES A l'IUlA, KA
1847.
sur un thermomètre centigrade. C'est
pour ce motif que nous reproduisons
les chiffres
sans y apporter aucun changement. Pour
leur d onner la valeur des degrés centi-
grades, il faut les augmenter environ
d'un quinzième.
2° Corrections du baromètre Noë. – Le
baromètre de M. Noë se tenait en moyenne
lmm,50 plus bas que le nôtre, dont la
station était à 68 mètres au-dessus du
Bosphore.
Nous avons augmenté de cette quantité
(ta"50) les observations partielles et
quoti-
diennes de M. Noë, afin de l eur donner
la valeur qu'elles auraient eue si elles
avaient
été notées à une altitude de 68 mètres. Le
rapport ci-dessus résulte de la comparaison
d'observations exécutées à une époque
où la station de M. Noë était inférieure à la
nôtre de 2m,ù0. De juin à décembre 1847,
la seconde station de M. Noë était
2m,40
plus basse que sa première; il
faut donc retrancher des chiffres
des sept derniers
mois de l'année (compris dans le tableau suivant)
0m"22, représentant cette
différence
d'altitude de 2"ViO, afin que toutes
les observations de 1847 soient ramenées à
la
hauteur absolue de 68 mètres.
3° Interpolations. M. Noë n'a laissé en blanc
qu'un très petit nombre d'obser-
vations (trois ou quatre jours en novembre et
deux ou trois jours en décembre)
pen-
dant le cours de l'année 1847. Nous avons
rempli ces lacunes par d