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Abdoulaye KANTE & Philippe VIDAL (Université du Havre, IDEES-CIRTAI, France) Faut-il repenser le système de gouvernance de la solidarité numérique ? Les relations Nord-Sud ont toujours très largement influencé la façon dont les TIC s’implantaient sur le territoire africain. La dynamique de construction d’une société de l’information africaine est largement inspirée d’un paradigme occidental dont les contours reposent sur l’invention d’un modèle économique par le privé, un investissement important de la part des pouvoirs publics, et une société civile particulièrement active dans les détournements d’usages ou l’invention de solutions alternatives au modèle dominant (exemple du libre). Mais la construction d’une société africaine de l’information est également « tributaire » des priorités et orientations définies par les grands axes de l’aide publique au développement. Cette logique « d’assistance technique et financière » impacte considérablement sur les processus de diffusion, d’appropriation et d’innovation des TiCs. Sans remettre en cause l’apport de l’aide des pays du Nord, force est de se poser des questions sur les modalités de la mise en œuvre dfe la « solidarité numérique ». Six ans après les sommets de Genève 2003 et Tunis 2005 le constat de la fracture numérique demeure. En dépit de quelques initiatives majeures et des statistiques encourageantes sur l’appropriation de la téléphonie mobile par les africains, il apparaît utile aujourd’hui de faire un examen du concept même de solidarité numérique en décryptant son mode de gouvernance et en interrogeant son caractère opératoire et éventuellement ses effets contre productifs
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Faut-il repenser le système de gouvernance de la « solidarité numérique ? »
Philippe Vidal,Université du Havre
Laye Kanté ONG Enda Tiers
Monde /
I- Un concept qui se nourrit d’un double référentiel
II- Quel système de gouvernance ?
III- Quatre difficultés de la solidarité numérique
IV- Pistes de travail
V- Conclusion
VI- Bibliographie / Webographie
Faut-il repenser le système de gouvernance de la « solidarité numérique ? »
I- Un concept qui se nourrit d’un double référentiel
Le « rattrapage » ou le « retard » Le développement par les TIC
- étant à l’origine d’une fracture numérique qu’il faudrait absolument combler et qui viendrait se surajouter à d’autres fractures nord sud…
- …mais aussi comme un moyen efficace pour rompre de façon originale avec les logiques d’exclusions ou de sous développement. Elles sont susceptibles de soutenir les politiques de développement.
Les tic ne sont pas seulement perçues comme :
Le « rattrapage » ou le« retard » Les TIC comme levier pour ledéveloppement
Les 8 objectifs de OMD
1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim2. Assurer l’éducation primaire pour tous 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes 4. Réduire la mortalité infantile 5. Améliorer la santé maternelle 6. Combattre le VIH/sida, le paludisme…7. Assurer un environnement durable8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement
Approche endogène (service sociaux de base, développement local, plutôt bottom up)
approche techniciste et statistique (Benchmarking /ranking/ grands
programmes de l’IUT, plutôt top down)
Les solutions techniques et organisationnelles envisagées ne sont pas de même nature
WIFI communautaire
Accès collectif
logiciel libre
ordinateur de seconde main
Faire faire
Approche locale
Court terme
Social development
Social pull
Fibre optique / câble
Accès individuel
Logiques propriétaires
Ordinateurs neufs ou LAPTOP
Faire
Vision supra nationale
Long terme
Business development
Techno push
Vs
Les moyens financiers nécessaires ne sont pas (non plus) de même nature
Investissement lourds et massifs de grands bailleurs de fonds (55 892 950 000 USD seraient nécessaire d’après l’IUT pour connecter un milliard d’individus dans le monde au téléphone portable)
Difficulté de chiffrer les solutions pour les besoins sociaux de base
Rattrapage / Approche « Top
Down »
Dev. locB.up
Dev. locB.up
Dev. locB.up
Dev. locB.up
Dev. locB.up
Dev. locB.up
Dev. locB.up
Dev. locB.up
Les acteurs ne sont pas de même nature
ACTEURS INTERNATIONAUX /
ONUSIENS
IUT/OMC : Connectivité généralisée & logiques de marché
“Connecting the unconnected by 2015 : Bridging the digital divide
ACTEURS LOCAUX / SOCIETE CIVILE
Difficulté pour trouver des financements et des projets/ logique de « compromis »
Aide publique pour le développement
- L’hypothèse de la coexistence de plusieurs systèmes de gouvernance
II- Quel(s) système(s) de gouvernance ?
RATTRAPAGEMACRO
TOP DOWN
- L’hypothèse du caractère incomplet des systèmes de gouvernance
DEVELOPPEMENTMICRO
BOTTOM UP
RATTRAPAGEMACRO
TOP DOWNGrandes firmes
Microsoftintel
Nokia..
Etats
OrganisationsSupranationales
IUT/OMC
ARTPADIE Stratégie de
croissance accélérée
Hiérarchique sans un business model très attractif
Problèmes de financement de la société de l’information
UNECA
PARAES
DéveloppementMICRO
Approche TOP DOWN
Collectivités territorialesCoopération décentralisée
ONG Organisations régionales
AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT
SUITE SMSIFSNASN
UniversitéInstitut de recherches
Peu formalisé et incomplet
Associations locales ?
Secteur privé
local ?
Pouvoirs publics
locaux des SUDS ?
Organismes associatifs d’envergure nationale?
De type CREATIF… OTEN…OSIRIS
Secteur de l’éducation et de l’éducation
populaire?Des réussites ou des projets qui se concrétisent sans cohérence d’ensemble ( ADEN, SENECLIC, CERENUM…)
Médias locaux?
BUSINESS DEVELOPMENT ECO & SOCIAL DEVELOPMENT
1- DEUX LOGIQUES DE DEVELOPPEMENT SANS ARTICULATION FONCTIONNELLE CONCRETE
VISION : LOGIQUE D AFFAIRE ATTENTES IMMEDIATESDES POPULATION DU SUD
III- Quatre difficultés de la solidarité numérique
EX : « INTEL WORLD AHEAD « EX : CELLULE REGIONALE DU NUMERIQUE QUI S’INSCRIT DANS UNE LOGIQUE DE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL PAR LES TICS
CHERCHE A NOUER DESPARTENARIATSDIRECTEMENT AVEC DES ETATSEN PRIVILEGIANTLE RECRUTEMENTD’UN BUSINESS DEVELOPPER
BUSINESS DEVELOPMENT ECO & SOCIAL DEVELOPMENT
2- MARGINALISATION DES ACTEURS STRATEGIQUES
FAIBLESSE DES MOYENS FINANCIERS MANQUE DE VISION STRATEGIQUE
SECTEUR PRIVE LOCAL QUASIMENT EXCLU
SOCIETE CIVILE MARGINALISEE
ACTEURS HISTORIQUES DU DEVELOPPEMENT DES TIC DANS LES SUDS PEU SOLLICITES (FFI par exemple)
FAIBLESSE DES CAPACITES EN TIC DES ELUS LOCAUX
Querelle de leadership « européanocentrée »
France Suisse
Problème de financement de la
solidarité numérique
Solidarité numérique sans les acteurs des
« Suds »
C- CRISE DE LEGITIMITE
D- CRISE DE LA GOUVERNANCE (critiques classiques)
TOP DOWN BOTTOM UP
Néglige les effets de rétroaction et d’interaction
Vision pyramidale de la décision largement dictée par le marché global
séparation nette entre l’élaboration de la décision et sa mise en œuvre
Autonomisation de l’objet technique vis-à-vis de l’objet social
Manque d’appui des grands bailleurs de fonds
Faible implication du secteur privé local
Absence dommageable de référentiels locaux dans le domaine de la société de l’information (pas de plan local numérique, peu d’équipes constituée autour de ces questions)
1. Impliquer le secteur privé local (cybercafé, FAI, Magasin d’informatiques, etc…)
2. Impliquer les associations locales pour impliquer les populations
3. Impliquer massivement le « Sud » dans la gouvernance de la solidarité numérique
4. Reconnecter l’approche infrastructurelle et équipementière avec les démarches d’apparences plus modestes engagées sur le registre du développement local
IV- Pistes de travail
VERS UNE APPROCHE INCREMENTALE ?
• Qui essaie de ne négliger ni les logiques politiques (couplée aux logiques privées), ni les acteurs sociaux et leurs capacités de rétroaction sur le politique
• Qui accepte l’idée qu’une politique publique, c’est une succession de changements de faible amplitude, d’avancées par essais-erreurs (le policy making, Ch. Lindbom)
• Encourager l’élaboration de référentiels locaux susceptibles de développer une société de l’information de proximité
V- conclusion
- Deux valeurs spécifiques distinctes, presque deux conceptions politiques de la solidarité numérique qui ont cohabité
- Plusieurs systèmes de valeurs donnent une impression de peu de cohérence d’ensemble, de pilotage à vue.
-Derrière ce terme de « solidarité numérique » il y a encore deux modèles l’un plutôt « libéral » et l’autre plutôt « socialiste » Le concept de solidarité qui à priori est un terme sans grande ambiguité peut en fait être approprié différemment.
-Effets pervers et contreproductifs parfois avec les quatre crises qui traversent aujourd’hui la solidarité numérique.
VI- Bibliographie Institut PANOS, (2006) Enjeux de gouvernance, Evaluation de la participation de l’Afrique et de son secteur privé au SMSI, Publication CIPACO
Lassonde louise, (2007) L’ONU face à la société de l’information, Quels rôle pour les Etats et les collectivités territoriales ?, in Philippe Vidal (dir) Netcom 21, N°1-2
Feijoo gonzalez Claudio, Gomez Barroso Jose luis et alli (2005) Shifting from equity to efficiency rationales : Global benefits resulting from a digital solidarity, chapter 9
Selwyn Neil, (2004), Reconsidering political and popular understandings of the digital divide, New media &Society, vol 6 (3)
Revue de l’OCDE, (2009)Les TIC au service de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté : Panorama des bonnes pratiques , Volume 6 No. 3 :
50 milliards de dollars pour les réseaux mobiles africains http://www.generation-nt.com/gsma-projet-developpement-reseaux-mobiles-afrique-actualite-46769.html
Connect Africa : Committed to connecting the worldhttp://www.itu.int/net/home/index.aspx
Je vous remercie
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