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MERCURIALE 2014
1914...1948? Les petits pas de femmes!
Mesdames et Messieurs,
A l’instar des cailloux blancs semés par le Petit Poucet, cette
Mercuriale vient marquer d’un jalon supplémentaire sept années
d’un cheminement qui se poursuit avec bonheur.
Ma fonction comporte de nombreuses facettes et me donne
l’occasion de multiples et enrichissantes rencontres. Les matières
traitées sont nombreuses, tant dans les domaines institutionnels,
diplomatiques, sociaux et culturels que dans ceux, essentiels, de la
sécurité civile et policière.
A sa manière, chacune de mes Mercuriales tente de cerner un aspect
de l’identité du Brabant wallon.
A l’aube de cette année 2014, j’ai décidé d’aborder cette identité à
travers un angle particulier : la commémoration du Centenaire du
début de la Première Guerre mondiale et le rôle que les femmes
durent assumer en ces temps très difficiles. De nombreuses
questions sont venues alimenter et stimuler ma réflexion.
Que s’est-il passé pendant la guerre 14-18 pour les habitants de
notre territoire ? Quel fut le rôle des femmes ici, pendant que les
jeunes hommes partaient au front se faire tuer ou estropier ? Et
comment, par ailleurs, rendre hommage à toutes les victimes,
directes ou indirectes, de ce conflit éminemment barbare et
meurtrier, qui marqua d’une pierre noire le début du 20ème siècle ?
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Ma Mercuriale va donc s’attacher à identifier ce qu’ont fait les
femmes de nos contrées pendant la Grande Guerre, identifier
certains faits historiques parfois méconnus, et tenter de mesurer en
quoi leur action fut ensuite déterminante lors des avancées
sociétales obtenues durant l’entre-deux-guerres.
Lors de mes précédentes mercuriales, j’ai abordé cette question
fondamentale de comprendre ce que représente le niveau provincial
à l’époque d’une mondialisation qui modifie nos habitudes de vie. Et
mon approche reste pertinente; notre province doit poursuivre sa
quête d’une identité propre, tout en tenant compte de ses
nombreuses diversités. Cette province, notre province, qui peut
s’enorgueillir d’être le lieu basique de la création historique d’un Etat
belge, doit pouvoir faire face, je l’ai souvent abordé, à la tension
entre le proche et le lointain, le local et le global.
Je pense qu’il existe peut-être au sein de notre population un besoin
de se recentrer, de retrouver des racines. Peut-être serait-il plus
indiqué de les laisser se développer, et ce, afin de permettre à notre
province de s’émanciper du pouvoir d’attraction qu’exerce la
proximité de Bruxelles et du haut potentiel que représente une ville-
capitale.
J’ai ainsi, entre autres, développé le thème de la cohésion sociale.
Dans ma dernière mercuriale, en 2013, j’insistais sur le fait qu’un
taux élevé de cohésion sociale passait entre autre, par l’atteinte de
deux objectifs ; à savoir le développement social des quartiers et la
lutte contre toutes les formes de précarité, de pauvreté et
d’insécurité.
Retournons, si vous le voulez bien, un siècle en arrière. Nous allons
commémorer durant ces prochains mois et années le souvenir
douloureux d’une guerre dont les conséquences seront d’une
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importance fondamentale, tant au niveau politique, que social ou
économique. Ensuite de cet évènement sans précédent jusqu’alors,
s’ouvriront des années d’espérance et aussi, malheureusement, petit
à petit, de craintes.
L’après-guerre va amener le suffrage universel masculin, mais donc
pas encore le droit essentiel pour toutes les femmes de pouvoir
s’exprimer démocratiquement.
Mes propos porteront donc sur « 1914 » : quelle était la situation des
femmes, en général d’abord, et puis dans le Brabant wallon en
particulier. Comme vous le savez, l’étude de la position sociale de la
femme au sein de notre société m’a toujours été chère.
Déjà en 2009, après avoir évoqué, comme je le disais, « notre
Histoire, notre bilan et nos perspectives et défis pour l’avenir »,
j’avais attiré votre attention sur l’existence particulièrement
remarquable d’Aley de Brabant , mieux connue sous le nom d’Alexis
de Bourgogne, femme remarquable et de caractère qui, après le
décès de son époux Henri III en 1261, alors que son fils Henri IV,
faible d'esprit, lui succède, prit le pouvoir et en 1262, posa la
première pierre du prieuré de Val-Duchesse qui accueille des nonnes
de l'ordre dominicain. Et je le soulignais, femme lettrée elle passe
pour être la première femme qui exerça un rôle politique dans nos
régions.
Mais revenons donc à 1914…
Ce conflit mondial qui commence va avoir des conséquences non
mesurables (à l’époque), d’autant que cette guerre mondiale ne sera
en fin de compte que les prémisses de la Seconde.
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1914, l’action syndicale reste interdite (notre Code pénal en son
article 310 prévoit de lourdes peines pour ceux qui poseront des
gestes lors d’une grève) et donc cette pratique qui interdit toute
coalition met la Belgique à l’avant-plan des pays les plus
réactionnaires de l’époque (pour l’histoire, cet article sera abrogé en
1921).
Et donc, personne ne le sait encore, mais cette guerre va changer
notre démocratie.
Mais voyons…
Malgré la prudence dont il convient de faire preuve, Malraux aurait
laissé entendre que le « XXI siècle sera religieux ou pas ! ». Laissons
l’interprétation de ces propos aux spécialistes de la littérature.
Par contre, au vu de ce que l’Histoire et le recul qui est le nôtre nous
enseignent, on peut raisonnablement penser qu’à la fin des années
1800, certains ont dû penser que le XXème siècle serait celui des
femmes.
C’était inscrit sur la ligne du temps, comme le disait François
Mitterrand. Il était grand temps que les droits de celles-ci leurs soient
reconnus. Toujours soumises à l’autorité de leurs maris, comme le
mentionnait le Code Napoléon, l’air du temps voulait que ce qui avait
été possible dans le cadre du monde du travail le devienne dans la
société civile.
Personne n’aurait imaginé que le prix en serait une tuerie sans nom.
Jacques Attali dans une de ses conférences (« L’ordre cannibale » en
1979) a soutenu que la société fait ses plus grands pas en avant dans
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le cadre de la guerre. Triste réalité. Et pourtant il parlait des progrès
de la médecine.
Mais revenons à notre sujet.
Les femmes en 1914.
Quelque temps avant, Marie Curie a reçu le prix Nobel de physique
(en 1903 exactement). Quelques pays, essentiellement d’Europe du
Nord, ont déjà attribué le droit de vote aux femmes. L’Angleterre et
ses suffragettes attendront.
Colette danse et écrit. Sibilla Aleramo écrit « Una Donna », un roman
qui dévoile la condition féminine et combien il est difficile de s’en
libérer, Selma Lagerlöf, suédoise, a reçu le prix Nobel de littérature.
Je ne résisterai pas au plaisir de vous rappeler qu’en 1910, la
Confédération internationale des femmes socialistes, réunie à
Copenhague, crée la Journée des Femmes, et cela à l’initiative de
Clara Zetkin, dirigeante des femmes socialistes. Plus prosaïquement,
la femme se libère de son corsetage pour laisser place au soutien-
gorge,à une jupe raccourcie et même à un pantalon. Mistinguett fait
des ravages… Et puis, celle qui a marqué le siècle, Camille Claudel, fait
œuvre d’une puissance tragique.
Mais globalement, les femmes se manifestent peu. Elles sont
toujours la représentation de la maternité et du foyer.
Lorsque l’armée allemande viole la neutralité de la Belgique, la
population ne s’attendait pas aux années de souffrances qui lui ont
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été réservées .On n’avait pas imaginé une guerre de quatre ans. Tout
devait être terminé pour la Noël 1914. Des millions d’hommes qui
partent pour le front, souvent sans espoir de retour, créent un vide
dans la société. La paralysie de l’économie est réelle. Et en
conséquence ce sont les femmes qui vont vivre un bouleversement
social bien sûr, mais aussi beaucoup plus largement sociétal.
En Brabant wallon comme partout ailleurs, la mobilisation est
synonyme de déchirement et de séparation. Sans nul doute que les
exactions commises par les troupes allemandes conduisent à une
destruction de leur quotidien. Le 20 août 1914, les troupes
allemandes entrèrent dans Wavre. Sous de fallacieux prétextes, les
Allemands accusèrent les habitants d’avoir tiré sur les troupes. En
représailles, plusieurs maisons furent incendiées et la ville frappée de
lourdes contributions avec prise d’otages. Le 15 novembre 1916, les
Allemands procédèrent à la réquisition des hommes pour leur
déportation vers l’Allemagne.
La population et donc surtout les femmes vivent sous un régime
vexatoire. Et en conséquence ces dernières vont être amenées à
changer d’existence.
Alors elles changent …Pendant que l’on se bat sur le front, la vie doit
continuer.
D’abord les besoins fonctionnels : se nourrir, se chauffer, faire
fonctionner la société, entre autres via les entreprises et les
administrations.
« Des femmes s’arrêtent comme frappées, avec l’air d’avoir dépassé
une limite invisible et de s’élancer de l’autre côté de la vie » (Colette
–Les heures longues- 1917). L’autre côté de la vie, c’est bien ce que
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vont vivre les femmes. Elles vont devoir à corps perdus se lancer dans
une autre vie.
Elles prennent en charge la vie des fermes, des enfants, des vieux.
Elles entrent dans les entreprises.
Bref elles entrent pleinement dans la vie.
Dans les fermes, elles prennent une part importante dans le fait
d’assumer l’ensemble des travaux. Bien sûr elles ont toujours
apporté une part de travail considérable, mais ici il s’agit d’assumer
l’ensemble des besognes, y compris les plus pénibles. Et souvent en
l’absence des animaux qui, à l’époque, soulageaient la pénibilité du
travail agricole.
Celles qui travaillent en usine n’ont pas un meilleur sort : souvent
réduites à des « munitionnettes » …
D’autant que les privations les affaiblissent.
Mais aussi elles se découvrent des talents qu’elles n’imaginaient
peut-être même pas : infirmières, marraines de guerre. C’est, faut-il
le dire, le règne de la charité.
Mais il reste peut-être le plus difficile. L’être cher (mari, enfant, frère)
parti au front et dont on est sans nouvelles. A la souffrance physique,
s’ajoute alors la souffrance morale.
En plus, ces femmes doivent assumer leur rôle, tout aussi essentiel,
d’éducation et de bonne gestion de leur foyer.
Nait alors un sentiment diffus : les femmes sont prêtes à gagner la
guerre mais…elles ne veulent pas être le dindon de la farce ! Après la
guerre on ne pourra pas leur refuser le droit à être, puisqu’elles ont
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accompli leur devoir. Ce que les hommes gagnent en combattant, les
femmes doivent le recevoir en les aidant.
Alors c’est vrai « on admire les héroïnes, mais plus encore les « anges
blancs », ces infirmières au grand cœur et aux mains douces qui
pansent les plaies et consolent les blessés ». C’est une image qui
rassure alors que la société est en train de basculer. Ainsi nous
retrouvons Elisabeth de Belgique qui sert au front à La Panne. Mais
elle n’est pas la seule : Marie Curie, elle aussi, paie de sa personne en
sillonnant le front.
Mais voilà, à la sortie du conflit, elles doivent rentrer dans le rang.
Mon propos général s’arrêtera ici.
En dans le Brabant wallon ?
Soyons clairs !
Ce qui était à l’époque la province de Brabant ne fut pas épargné par
les horreurs de la guerre.
Dès la chute des forts de Liège, la déferlante des armées allemandes
a amené meurtres, pillages. Nombre de villages furent ravagés et
dévastés, l’occupant devant d’une part se sustenter sur le territoire
conquis et d’autre part, furieux d’avoir été retenu par la résistance
tenace de l’armée belge, souhaitant se venger injustement sur la
population (les exemples les plus flagrants étant Aarschot et Louvain
pour le Brabant).
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Mais au-delà de cette fureur initiale, très vite la population se trouva
confrontée à un chômage important, sans espoir autre que la
misère.
Nous sommes en 1914, ce n’est que le début d’une guerre, d’une
guerre qui sera longue et très pénible.
Pourtant très vite, un Comité provincial fut constitué en Brabant, à
l’époque encore unitaire, avec pour mission de venir en aide à toute
cette population, travailleurs, agriculteurs, commerçants, femmes qui
se trouvaient subitement privés de tout moyen de subsistance et qui,
sans réponse rapide et efficace à la situation, étaient menacés de
périr de froid et de faim.
Le Be-Fast de l’époque oserais-je avancer… !
Forcément ce Comité provincial, qui vit le jour le 7 novembre 1914,
ne trouva sa vitesse de croisière que par la suite. Mais il était déjà dès
le début, solidement constitué et pour ce qui est du Brabant wallon
actuel il comprenait les régions de Jodoigne, Wavre, Perwez, Braine-
l’Alleud, Nivelles et Genappe.
Ses priorités initiales furent l’ « Alimentation », le « Secours » et « le
secteur Agricole ». C’était l’urgence qui guidait la démarche.
Oui mais les femmes en 1914… ?
Il faut avouer que, l’époque le voulant, dans tous ces Comités quels
qu’ils soient, la femme est peu présente. Enfin on peut le considérer
comme tel. Il y a des exceptions, notamment au niveau
provincial dans « L’œuvre de l’enfance » où siège Mme de Lalieux de
la Rocq de Nivelles. Ou encore dans les sections provinciales de
l’œuvre du mobilier, du secours aux prisonniers nécessiteux ou
encore du Comité d’économie alimentaire du Brabant.
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Par contre, en ce qui concerne les Comités locaux apparemment
calqués sur les structures administratives belges de la province et de
la commune, j’ai retenu quelques femmes responsables de
restaurants économiques (Mme Longe à Braine l’Alleud), de
distribution de soupe populaire (Mmes Roisin et Neuhausen à
Houtain-le-Val ; Mmes Lenaert, Borlée et Denuit à Jodoigne, Mme
Rousseau à Céroux-Mousty, Mme Beauthier à Grez Doiceau, Mme
Hautfenne à Rixensart) pour les ambulances pour évacués (Mmes
Lecointe, Deloyers, Servais et Simul à La Hulpe, toute une équipe à
Limelette, Mmes Brabant et Lefèbure à Rixensart).
Si j’en oublie, que leur descendance me pardonne.
Par contre dans les comités de la « Goutte de lait », l’ancêtre de
l’actuel O.N.E., nous assistons à une présence plus marquée des
femmes.
Plus marquée… bien évidemment car les femmes actives dans ces
Comités sont essentiellement des femmes dont ce sont les
compétences (infirmières), le temps libres (rentières) voire la qualité
de naissance. Ceci n’étant pas une critique mais un simple constat.
Pour le reste, à 90% la gestion de la structure reste masculine.
Mais là où nous retrouvons la présence féminine, c’est bien
évidemment sur le terrain !
Lorsque je découvre l’ensemble des photographies d’époque, qui
témoignent des activités des différents Comités œuvrant sur le
terrain, que ce soit à Nivelles , Wavre, Court-Saint-Etienne, Tubize,
Jodoigne, il est frappant de constater que sont saisies par la
photographie …des femmes et presqu’uniquement des femmes.
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Elles sont partout : dans les restaurants économiques, dans les
cantines maternelles, dans les cantines d’enfants psychologiquement
faibles, dans les services d’alimentation…
Elles ont donc assumés, et ce depuis le début de l’occupation, ce rôle
difficile et surtout imprévu de chef de famille.
Bref…elles ont fait fort.
Elles ont grandi, faisant preuve à n’en pas douter de courage et de
flexibilité.
J’arrive maintenant, tout doucement, à la conclusion de ma
mercuriale…
La Belgique a toujours été une terre de combats. Mais depuis 1815
(Waterloo) et 1830 (la Révolution et l’Indépendance) elle avait connu
une ère de paix. Sa neutralité garantie, entre autres par les
Britanniques, ne l’avait pas préparée au choc violent qu’allait être la
guerre de 1914-1918. Le Belge n’est pas fondamentalement
belliciste, « Faire la guerre ? Nous n’y avions pas vraiment pensé !
Mais notre honneur veut que nous ferons notre devoir » (Lieutenant
Raoul Snoeck). Et donc l’envahisseur paiera le prix tant à Liège, qu’à
Anvers ou sur le front de l’Yser.
Mais au-delà du courage montré par les troupes, le pays devait
continuer à exister pour que chacun survive d’autant qu’y restaient
principalement les enfants, les anciens, les moins favorisés. Et là …
La femme a fait des conséquences de la guerre son vécu : elle n’avait
pas d’autre choix.
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Mais elle n’a pas failli à sa tâche.
N’en vaut pour preuve que cette relation datant de 1916.
Je cite : « Ce spectacle désolant est inoubliable. Sur le quai de la gare
de Clabecq se trouve une foule compacte de femmes, d’enfants et de
vieillards qui assistent au départ des leurs. Dans les voitures et les
wagons, règne un tumulte indescriptible. Les locomotives sont sous
pression, un officier supérieur donne le signal de départ et les trains
démarrent lentement.
Les déportés entonnent la « Brabançonne », quelques vieux pleurent
discrètement dans un coin. La foule aussi chante l’hymne patriotique,
des femmes se précipitent aux portières pour dire aux partants un
dernier adieu ».
« Sans les femmes, la guerre n’aurait pu être gagnée ».
C’est le président Wilson qui, au lendemain du conflit, prononça cette
phrase.
Cette phrase interpelle car l’après-guerre pour les femmes ne sera
sans doute pas à la hauteur de leurs espérances. Il leur faudra
retourner à sa situation antérieure. La guerre n’aura pas permis
d’aboutir à une modification notable de la place des femmes dans la
société, d’autant plus que la guerre a créé une immense saignée
démographique.
Il leur faudra en conséquence assurer le renouveau démocratique.
30 ans plus tard, en 1948, l’avancée fondamentale, celle de l’octroi
du droit de vote, sera acquise. D’autres avancées de moindre
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envergure peut-être, dont celle visant à faire abroger leur «
incapacité structurelle » inscrite dans les dispositions du code civil,
finiront petit-à-petit par doter la femme belge de son véritable
statut : une citoyenne du monde à part entière. Le travail n’est pas
terminé, tant dans le domaine de l’égalité salariale que dans celui des
congés parentaux pour ne citer que ces deux là.
Puissent les décennies à venir voir aboutir ces objectifs. Il y va de nos
qualités de vie, il y va de l’économie, il y va de la justice sociale et il y
va surtout, pour résumer, du » mieux- vivre ensemble ».
Mais restons vigilantes !
Et, comme le dit Aragon dans son poéme « Il n’y a pas d’amour
heureux » :
Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son
cœur.
Je vous remercie de tout cœur pour votre attention.
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