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Helicoide extrait 75 pages Pierre st Vincent

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Pensées.

Il est d’étranges événements qui ne sont pastous relatés, il est des hasards qui ne dépendentpas des hommes, il est des histoires perdues qui neseront jamais racontées, il y a les histoiresinventées qui auraient pu se réaliser ou qui ne lesont pas encore…

Le destin de l’homme est pour chacun unmystère ! Combien de temps faut-il pour bâtir unedestinée hors du commun qui sera intégrée parl’Histoire ?

Le temps qui nous accompagne n’est rien en

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comparaison de celui qui a peut-être eu un début etqui ne s’arrêtera pas, parce que l’une de cescréatures, dite « intelligente », aura accompli unemission sur la Terre ou dans le cosmos et auralaissé une infime empreinte.

Dieu existera-t-il encore à l’extrémité du boutdu bout ?

*La terre n'appartient à personne, il faut juste

penser qu'elle est en vie par notre présence. Ellevit ses pulsations que nous ne comprenons pas,elle ignore les nôtres... Nos échanges sont faits parrapport à nous humains. Nous pensons qu'elle, laTerre, pourrait nous supporter éternellement...Nous sommes liés à elle par des liens du temps...Nos racines ne sont que le fait du hasard... Nosterritoires et nos maisons ne sont que bâtis sur lesang de nos ancêtres...Si la terre nous rejette c'estparce que nous y vivons... Tout n'est pas immuableet établi... Nous Sommes des nomades et rien deplus à l'aune tu temps.

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Prologue!

Il y a eu pour chaque grand projet sur notrebelle Terre, des hommes qui ont poussés leurraisonnement au-delà de la raison humaine ouscientifique et ceux qui n’attendaient rien de laréflexion, sinon de vivre tout simplement là où leurnaissance les avait déposée, le nez dans un durquotidien au sein de la nature.

Il y a des humains qui n’ont vécus et ne viventque par rapport aux préceptes de leurs Dieux et deleurs religions…

Tout est ainsi depuis la nuit des temps, enfinpeut être pas tout à fait !

Il y a les autres, philosophes, banquiers,ingénieurs, médecins, juges, commissaires, hommepolitiques, militaires, P.-D. G., maîtres à penserqui portent la destinée de ces pays ditsdéveloppés…

Si vous observez ces derniers ils sont tous unefonction qui les transforme et leur donne un statut

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qui les met au-dessus du pecus vulgum.L’Histoire à venir ne sera bâtie encore une fois

que sur cette constatation : le comportement del’homme peut s’accommoder de toutes lessituations lorsqu’il se trouve dans descirconstances hors du commun, hors de sescroyances, hors de son univers quotidien !

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Chapitre 1 Afars.

Juin 1977 La République de Djibouti avaitgagné son indépendance plutôt pacifiquement, lalangue et un brin de civilisation française avaientmarqué son empreinte dans l’ancien Territoire desAfars et des Issas.

L’Islam, pacifique progressait.Tadjourah, étalait mollement sa blancheur sur

les côtes du Golfe d’Aden…La mer y était bleue, les pécheurs remontaient

des pêches mirifiques sous un soleil de plomb. Onétait sur la corne d’Afrique, Rimbaud un siècle etdemi plus tôt y avait fait un séjour et en était tombéamoureux…

La colonisation avait surtout servi à la capitaleDjibouti quelques kilomètres plus loin…

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Cette ville Blanche de Tadjourah étaitcaractérisée par ses minarets, ses monts chauves etgris au loin et ce bord de mer au sable blanc…

Plus loin il y avait Ambobo, une perlesauvage, et vers le nord-ouest en direction del’Ethiopie il y avait Randa perchée sur sesmontagnes. Les Faransawi (Français), à l’époquecoloniale, s’y rendaient pour avoir un peu defraîcheur pendant les vacances par des étés « deplomb »

Tous ces lieux étaient des paradis que la

civilisation n’avait pas trop touchés, surtout versRanda.

Dans la ville de Tadj calme et paisible quiavait reçu quelques éclats de la révolution pourl’obtention de l’indépendance, vivaient les Afars.

Ils conservaient, malgré leur nouvelleappartenance à l’Islam pour beaucoup,farouchement leurs habitudes rituelles etséculaires, leur « Dardar » le sultan, leurs règlesde vie acquises durant des millénaires…

*

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Les Afars avec leurs règles (Maqda),s’occupaient à résoudre leurs problèmes de police,de morale, de respect de la vie. Ils vivaient enharmonie avec la nature et se nourrissaient de leur(lah) bétail et se déplaçaient, pour ceux quin’étaient pas devenus sédentaires, en longuescaravanes de (gala) chameaux.

La transhumance leur permettaitd’accompagner le bétail qu’ils devaient nourrir aufil de longs voyages vers l’Ethiopie ou les paysfrontaliers…

Ils étaient issus de plusieurs tribus : (Illigler,Hassoba, Ablé (divisé en deux : data-ablé et assa-ablé), Adaili (tribu du sultan de Tadjourah),Haissamalé, Adnito, Arolasso, Seika, Farka,Takile, Adokom, Dabamela…), le Sultan était unesorte de Roi qui les fédérait.

Les Afars ne se trouvaient pas seulement enRépublique de Djibouti, mais leurs tribusconsidéraient que des territoires jusqu’à Awash enEthiopie, leur appartenaient. Un territoire entier enEthiopie portait le nom de ce peuple fier de ses

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traditions !Ils avaient un respect infini envers leur Dardar,

car il effectuait des jugements selon leurs lois etnon celles trop compliquées que les Françaisavaient voulus leur imposer.

Le lac Assal apportait le sel journalier, lequelétait l’objet de troc et était véhiculé par de longuescaravanes spécialisées transportant le seld’Ethiopie vers Djibouti en longues files vivant aurythme du jour et de la nuit…

Au centre de cette ville il y avait un vieux caféoù les gens se réunissaient. Là des projets sebâtissaient dans la chaleur torride des mois d’été,en fait l’été durait de mars à novembre !

On parlait de sa famille, des derniers ragots,de l’état de ses bêtes, ils parlaient de la pêche, dela sécheresse qui brûlait les quelques touffesd’herbes qu’il fallait aller chercher sur les hautsplateaux on se séparait à l’heure de la prière… LeKhat cette herbe qui faisait oublier le présentcirculait et personne ne prenait conscience desravages qu’elle provoquait !

On partait à la mosquée 5 fois par jour et Allah

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était leur Dieu. Les Français avaient essayés deleur vendre Jésus en tant que Dieu alternatif, maisdans le livre sacré écrit en Arabe que personne necomprenait, il était écrit que Jésus était seulementun prophète… Le Coran était une « bible » et cequi y était écrit avait été dicté à Mahomet parAllah !

Les missions catholiques étaient quand mêmeappréciées car il y avait des médecins et desinfirmières qui s’occupaient des gens très malades,moyennant de petits services…

*Qui avait converti ce peuple des Afars et des

Issas à l’islam ? Mystère.De l’autre côté du golfe, il y avait l’Arabie

Saoudite et le Yémen… et plein de grandes nationsarabes…

Ceci expliquait peut être cela !On mourrait jeune, le regard perdu dans

d’autres mondes en d’autres lieux, Khaté par lemauvais sort…

*

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Un événement unique se préparait sur la plagede Tadjourah où des Afars, tous cousinsoriginaires de la tribu d’Ablé venaient se réunirquelques soirs… Ils allumaient un feu de bois etchacun portait une part de nourriture.

Leurs yeux noirs brillaient et ils parlaient fortet chantaient le nez vers les étoiles « le Hora » ou« le Lalee ».

Le départ des Faransawi (Français) les avaitfait réfléchir à la force de l’union. Mohamed OmarHussein qu’ils avaient choisis comme chef, lesavait convaincus de le suivre dans une aventurevers l’est vers les tribus aborigènes de la forêttropicale…

Ils devraient abandonner femmes et enfants etse procurer chacun comme base de leurs ballots unvénéré Coran.

Personne ne savait qui lui avait suggéré cetteidée, mais chacun pensait que ce voyage seraitmoins cher qu’un pèlerinage à la Mecque et seraitsurtout bien plus utile au grand « peuple de tous lescroyants musulmans. ».

Une vingtaine était là ce soir et ils devaient

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prendre cette nuit du 10 Novembre 1977, ladécision finale de ce voyage, tout d’abord versleurs frères Afars des lieux reculés de laRépublique de Djibouti ainsi que d’Ethiopie, puisvers le fin fond de la forêt tropicale : la tribuBaka.

Pourquoi Mohamed avait il choisi cette tribu ?Mystère !

*Mohamed et ses cousins avaient réussi à faire

des études dans des établissements Françaisd’avant 1977.

Ces études ne leur servaient à rien dans laville, car, à part des postes de fonctionnaires, lesautres cultivaient leur petit lopin de terre, partaientà la gillabi (pêche), élevaient poules, canards,chèvres et lapins, servaient de berger au cheptel duSultan, extrayaient ou transportaient le sel du LacAssal vers les villes… partaient en transhumancesdans les montagnes vers Randa, mendiaient,commettaient des larcins...

Beaucoup avaient repris les métiers où ils

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assistaient des boulangers, bouchers, selliers,forgerons, croque morts !

Les cousins et Mohamed, tenant compte de leurniveau du certificat d’études auraient pu prendredes fonctions importantes, comme percepteursd’impôts, postiers, pompiers, voire Imam !

Mais les places avaient été prises de force etquasi la majorité dans cette ville vivaitchichement. Les gouverneurs Français et leurssbires avaient vécus sur le dos des autochtones,mais il fallait le reconnaître, de petits emploisavaient été créés avant 1977 comme : chauffeur,cuisinier, gardes, ils étaient souvent logés etnourris…

*Ils vivaient la dépression qui avait fait

disparaître la tutelle Française… Et les Faransawiavaient laissés des places libres qui ne pouvaientêtre remplies par les natifs Afars de Tadj.

Que leurs restaient-ils comme perspectivesmaintenant qu’ils avaient vu les Français occuperdes fonctions enviables de très haut niveau commedéputés, ministres, enseignants, docteurs,

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ingénieurs, architectes.A l’époque de la colonisation… oui ! Mais

c’était fini ! Ils avaient frôlés malgré tout leconfort et l’opulence des pays riches !

Ils les avaient observés rouler dans de bellesvoitures, aller s’installer dans de belles villas lelong de la mer… Ils avaient connu l’envie d’autreschoses, auxquelles ils ne pouvaient accéder…

Les seuls riches qui gardaient des privilèges,après le départ des Faransawi, étaient dansl’entourage du Sultan et constituaient sa cour et ses« ministres ».

De nombreux emplois tournaient autour dupalace luxueux du Dardar… Un reste de fasterituel !

Les Dardars se succédaient familialement entrefrères ou enfants et en cas de stérilité les cousinsgermains… Eux pouvaient aller faire de bellesétudes à l’étranger !

*Tenant compte de cette situation critique

d’après colonisation, Mohamed Omar Hussein etses compatriotes avaient décidés de quitter la ville

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et de transmettre leurs connaissances où ilspensaient être les plus utiles ; auprès de leursfrères Afars illettrés et auprès de frères noirs aufin fond de l’Afrique.

Pour eux qui comprenaient l’arabe et lefransawi, ils allaient enseigner ces deux langues…Le Coran était une source de science et de bonsens inépuisable, selon eux et chacun devraients’en munir, quitte à le voler ! On n’allait pas lespunir pour de si petits vols, surtout pour une aussibonne cause !

L’un d’entre eux, Bachar venait d’avoir une

idée de génie :« Et si on capturait l’Imam, ça nous éviterait

de trouver des Corans, je suis sûr qu’il n’y en apas un seul en français à Tadj et l’Arabe ne nousest pas accessible à tous ! On n’a pas le tempsd’aller à Djibouti en chercher un en fransawi!».

Tous en cœur avaient trouvé l’idée ingénieuse !«Oui dit Abdelaziz, nous allons travailler pour

Allah, prenons quelqu’un qui le connaît mieux quenous ! ».

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Certains souriaient à cette drôle d’idée. Ils nese sentaient pas concernés !

Ce soir Mohamed expliquait tout son plan à

ses cousins et collègues ! Ces interruptionsl’agaçaient, mais il devinait que s’il n’amendaitpas ce projet de la capture de l’Imam, l’idée allaitfaire son chemin et il ne contrôlerait plus rien !

« On en reparle demain, mais c’est une bonnesuggestion ! » ;

L’assemblée s’était tue devant l’acceptationimplicite. L’instigateur de l’idée avait décidé déjàde le faire avec son voisin, à la dernière prière dela veille du départ!

Mohamed devant le silence revenu, continuason projet…

« Toi Ali tu te chargeras des chameaux, voilà

l’argent pour en acheter 5 (3 mâles, 2 femelles) etfait attention à leur âge, on les accompagnera letemps qu’on en trouve de moins cher à Randa. InchAllah »

Ali avait eu ses directives. Il s’était éloigné de

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ses compatriotes. Il ne lui restait plus qu’àconvaincre sa femme de s’occuper du quotidien àTadj !

« Toi Abdallah « l’instituteur » Il l’appelaitainsi parce que ce métier était son rêve, trouvenous au moins trois livres en Français sur Voltaireou Diderot ou Rimbaud… un dictionnaire AnglaisFrançais, arabe, Afar…

Prend des livres avec des images pour leurdonner une idée du monde où l’on vit… Trouve-nous des disques, des cassettes et un tourne-disque… Une batterie électrique… des piles !

Pour le Coran je le rappelle, chacun devra enavoir un ! Nous allons apporter de la culture à demoins cultivés que nous…».

Mohamed s’était déjà approprié « sespeuples » dans l’échange qu’il imaginait : culturecontre soumission, les Français l’avaient bien faiteux…

« Toi Ahmed, ton père était berger alors tunous ramèneras 3 chèvres et 1 bouc qui puissentnous faire des chevreaux un « ana'tu » et une« lema » et trois agneaux tendres pour nous nourrir

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les premiers jours. N’oublie pas tes flèches ton arcet ton couteau !

« Toi, Abdelaziz la boussole, les casseroles…« Toi Bachar… et il confiait à chacun une

mission ! Les 20 présents sur la plage voyaient leur

projet se préparer ! Ils ne pensaient qu’às’occuper, loin de la « chienlit » résultant du 22juin…

Mohamed leur avait déjà fait apporter icitoutes leurs économies…

Il redistribuait l’argent après avoir fait delongues analyses de la somme récoltée et de cequ’on pouvait immédiatement en tirerd’économique et d’utile…

La date du voyage se rapprochait et ceux quin’avaient pas osé en parler à leur famille sentaientvenir les difficultés du départ, ils devraientabandonner leurs mères âgées ; leurs femmes etleurs enfants, certains avaient dépassé lacinquantaine comme Basim et Abdelaziz…

Mohamed leur disait à chaque fois « Dites-leur

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que nous allons divulguer la parole d’Allah et quenous reviendrons chargés de gloire. »

Tous en cœur ils rajoutaient :« Et il faut qu’on dise que nous reviendrons

riche aussi, sinon nous nous ferions étriper auretour…».

Mohamed savait que selon sa pensée et pour

implanter la religion, il fallait trouver desconjointes sur place, faire des enfants qu’ilsélèveraient selon leurs préceptes… entrer dans uneautre vie ailleurs à 2500km de là. Il savait que tousn’arriveraient pas au bout en Afrique tropicaledans la forêt. Il y aurait des malades, voire desmorts !

Lui était une force de la nature, célibataire, iln’envisageait pas de revenir mais il ne l’avait dit àpersonne… Il comptait sur le temps et sur Allah, etaussi sur le Dieu chrétien ; c’est pour cela qu’ilavait demandé une bible à l’instituteur ! On ne saitjamais… s’ils passaient sur des terres où régnaitIssa (Jésus) le prophète.

Il savait aussi que parmi les vingt de ce soir,

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au moins la moitié préférerait leur pauvreté, leurdénuement ici à Tadj, car la mer les nourrissait. Ilssavaient qu’il y avait de plus démunis qu’eux !

Mohamed avait confié des missions à ceux enqui il avait toute confiance !

Il comptait au moins sur les 10 à qui il avaitconfié les missions les plus compliquées…

Pour ne pas perdre de leurs faibles

connaissances, en attendant le jour du départ, ilsdevaient lire et réciter après chaque prière desstrophes de leur adar-abeh (poète) préféré Afar luiaussi…

En récitant leur aar adar (poème) ils avaient lecœur qui gonflait et ils comprenaient ce qu’ilsperdaient et n’imaginaient pas où ils allaient, maisils se sentaient lâchés ici à Tadj, comme desorphelins de la nation, pas des chômeurs, oui deslaissés pour compte !

Tadjourah la belle… Mon regard d’enfant sauvage

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A parcouru tes éternels rivagesFrappé de tes embruns amersEt de la brise chaude de ta mer. Sur les rives de tes plages blondes,J’ai jeté des pierres de brumeQui rebondissaient sur l’onde Puis s’enfouissaient d’écume…Cette ville est mienne désormaisAvec son passé d’esclavesSes immenses mosquéesSur la route sainte tracéeD’un frère de Mahomet… Avec Manfred le tristement connuTrafiquant d’armes… qui tuent. Rimbaud y a vécu heureuxTraçant dans la mer et les cieuxSes sonnets merveilleux… Mon père et ma mèreOnt franchis des frontières

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Pour arriver jusqu’ici :En route d’Ethiopie… Patrie de tous mes frères et amis… Je suis Afar et j’en suis fierMa langue sublime est restéeEn mon âme, ancrée de sa beauté,Comme ces nobles vaisseauxQui gîtent au gré de l’eau.Tadjourah, berceau de ma jeunesse ! Certains d’entre eux venaient d’Ambobo et

Ambobo avait été célébrée… Quand les deux grands Golfes chaudsSe rejoignent à la pointe des hérons,Lorsque venant de Tadjourah ma villeMon regard s’imprègne d’Ambobo,Mon éternelle et sauvage idylle, Lorsque l’aurore proche et humideTeinte le ciel de son encre tachée

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Le village se réveille et se ravivePar la brise sifflante, effleurée La crête des vagues rondement caresséesDeviennent brusquement, des lames effilées… Lorsque 5 heures sonnentSe mélangent les chants du coqEt l’appel de notre Dieu,Les premiers croyants sortent hagardsDe leurs rêves merveilleux… Alors dame nature laisse la place à regretAux chants des moteurs torturésProjetant leurs empreintes de fumées. Succède alors, aux brisants de la mer qui

s’arrêtent,Un brouhaha confus des hommes et de leurs

bêtesIls se frottent les yeux, touristes ou

autochtones,Regardant les longues chevelures des palmiers

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dattiersEntraînés dans les filets d’Eole, s’éveillant à

moitié. Un instant de silence étonnantCélèbre la naissance du jour de retourEt du soleil qui chauffe tes atours… Il y avait aussi ceux venant de Bankoualé et

que le poète avait chanté… L’oasis de Bankoualé S’étale, clairsemé! Poussent dans cette terreDes îlots d’arbres vertsDes palmiers solitairesLeurs chevelures plantéesTrès haut en leur sommet. Des huttes, de bois et de ramages, Pour touristes en voyage,Des pétales rouges

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Tâchent la nature Lorsque le regard descendVers le fond de valléeOù repose isolée, Une maison carrée. Une terre arrangée en espalierS’élève au flanc d’un mont ridé,Produisant la subsistanceDes fermiers et bergers… Des calaos au bec crochusEpris de solitudeApparaissent, étrangeEn ce lieu si reclus… A quelques minutes de marche à pieds,Murmure une source, au cœur d’un rocherEt dévale embrumée… une cascade

enchantée… Nature tu accroches ta vieAu flanc de nos montagnes

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Au sein de tes désertsAu fond de nos valléesPerdues et desséchées Tu imprègnes la viePar tes puits oasisEt tes sources béniesEt l’homme y survit ! Animaux : serpentsChameaux, ânes bâtésOiseaux, papillons, insectesEt tes prolifiques semencesS’imbriquent étrangementDans ton sein de jouvence !

Ils intégraient toutes ces images et pour occuperleurs soirées au coin du feu, ils disaient despoèmes et chantaient des chansons de leurfolklore…

Il y avait ceux qui voulaient partir et ceux qui

étaient circonspects et tremblaient pour annoncer

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le jour de leur départ.*

Mohamed l’organisateur en chef de cette futureépopée, voulait avoir de bons lecteurs, de futursinstituteurs, de futurs Imams…

Il ne ménageait pas sa peine !Il voulait que les gens gardent l’image de leur

village pour que ce souvenir les incite à revenir,leur tâche accomplie…

Son plan avançait, ils regroupaient chameauxet petit bétail dans un enclos à la limite deTadjourah en direction du palais du Dardar.

Les vingt concernés par la « croisade » lessurveillaient à tour de rôle comme la prunelle deleurs yeux… les viandes étant rares en cettepériode.

Le voisinage se demandait ce qui pouvaitmotiver ce regroupement d’animaux beuglants,bêlants et blatérants…

Ils récoltaient, chacun leur jour, le lait deschèvres, mettaient à sécher les poissons et desviandes de volailles qu’ils ne pouvaienttransporter vivant.

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Les puanteurs de fientes, d’urines semélangeaient avec les odeurs des animaux vivants,des viandes de poissons et de volailles quiséchaient et dont les effluves s’envolaient vers lamer ou les montagnes, selon la volonté du vent…

Ceux du jour qui assurait le tour de garde

souhaitaient vraiment que Mohamed prennerapidement sa décision de partir !

Mohamed haussait la voix et disait que toutn’était pas prêt et que ce n’était pas sa faute si leschameaux et les chèvres avaient été achetés tropvite !

Des nuées de grosses mouches s’étaientinstallées sur les dos des chameaux et des chèvresque les pauvres animaux chassaient d’un revers decou ou d’un coup de queue…

*Mohamed faisait le point de l’avancement

chaque soir et selon la catégorie, regroupaient lesdivers documents de leur sacerdoce dans descaisses en bois qu’ils fabriquaient de toutepièce…

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Un jour Ahmed ayant déposé des sacs de sel« empruntés » au Lac Assal, s’aperçut, tenantcompte des amoncellements de choses et autres,qu’ils étaient bel et bien en train de préparer unenouvelle arche de Noé… Il demanda même avecune pointe d’humour :

« Dis-moi Noé, chef tu crois qu’après ça il vay avoir le déluge à Tadj ? ».

Mohamed, était plus pragmatique que disposé

à sourire et se disait qu’il allait falloir s’arrêterd’empiler et il calculait et pesait les quantitésrassemblées…

Il était temps de savoir si les hommes et lesbestiaux allaient pouvoir porter cela !

*Alors qu’il se posait ses questions, une

caravane d’au moins 20 chameaux, le dos vidésdes immenses sacs de sel, acheminés sûrementvers Djib et transportaient en retourprincipalement du blé dur, des fèves, et du riz,beaucoup moins volumineux !

Chèvres, brebis, agneaux, et leurs bergers

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nomades arrivaient dans Tadj par le Sud enprovenance de Djibouti…

Mohamed avait bien fait d’attendre : leschameliers avaient sûrement besoin d’argent,d’eau ou de nourriture.

Il avait repéré deux petits chameaux quitétaient encore et qui étaient peut-être achetables àun bon prix…

*Mohamed leva les bras au ciel, IL avait

entendu ses prières !Allah était avec eux, Mohamed allait leur

demander des conseils pour leur aventure et sedemandait s’ils (lui et ses futurs nomadesprêcheurs) ne pouvaient pas se joindre à cettecaravane, auquel cas il fallait harnacherrapidement tout ce qui pouvait être transporté àdos de chameaux et ce qui devait être partagé entreles futurs « prédicateurs »…

Mohamed s’avança vers le premier caravanier

et lui demanda s’il était le responsable.L’homme était sûrement Afar car il parlait sa

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langue natale, d’une autre tribu que Mohamed neconnaissait peut être pas.

Mohamed se mit à genoux devant lui en se

frappant la poitrine face contre terre, puis élevales mains vers le ciel en criant :

« Merci, merci Allah, tu es grand et tu aideston serviteur », et il se mit à réciter des sourates…

Son interlocuteur étonné le regardait en se

retournant vers ses frères chameliers, désignantMohamed psalmodiant.

Il dit clairement en Afar à ses amis :« Encore un qui me baiserait les pieds s’ils ne

sentaient pas aussi mauvais ! », joignant lesparoles d’un geste du doigt qui signifiait « byakit(malade) ».

Les chameliers qui avaient rejoint le chef decaravane riaient aux éclats comme des enfants…

Il prit le bras de Mohamed et l’aida à serelever…

« Dis-nous où se trouve le puit pour nousdonner à boire et abreuver les bêtes… ».

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Mohamed se sentant ridiculisé par les proposdu chamelier lui répondit.

« Si tu te moques de moi et de mon Dieu… »Il s’arrêta là et réfréna sa honte et sa colère et

oublia ses projets momentanément… S’il voulaitse joindre à eux il devait garder son calme. D’ungeste rageur il fit signe aux chameliers de lesuivre… Il attendrait que tous se soient imprégnésd’eau et alors il proposerait de partir en leurcompagnie ? Sûrement le lendemain à l’aube…

Mohamed prenait ses rêves pour la réalité…

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Chapitre 2 Nasa. CapKennedy…

Comme d’habitude, 7 jours sur 7, le KennedySpace Center Visitor Complex s’ouvrait sur desmasses de visiteurs avides de rêves. Rien à voiravec les lieux d’amusements habituels habités parMinnie et Mickey !

Là des millions de curieux sérieux, d’enfantsaux yeux scintillants, visitaient ce fabuleux centreaéronautique… Il y avait le risque toujoursprésent, d’espions infiltrés, de dangereuxterroristes, aucun des visiteurs n’y pensaient, bienqu’un impressionnant mais discret dispositif desécurité soit en place.

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Joan Kilt était la Directrice de cettegigantesque organisation où se mêlaient un passéproche à l’échelle de l’Histoire et un présent où laconquête spatiale ne se trouvait pas seulement dansles livres de Tintin.

Tout ce qu’elle avait comme responsabilité surce site avait eu lieu en vraie grandeur, avec sesconquêtes et ses déceptions, ses grands disparus aufin fond de l’espace ou dans des expéditionshasardeuses ou dans des attentats !

Elle était fière chaque jour de ce qu’elleamenait comme science vulgarisée, comme outilsinstructifs, comme événements quand elleréussissait à faire venir les « anciens », ou desdirecteurs de programmes en cours, actifs etpédagogues… Elle adorait créer des événementsdont elle était l’instigatrice !

Elle avait récupéré ce job après avoir essayéde devenir astronaute… Il y avait eu un choix, desmeilleurs hélas, elle avait toujours était à la limitede partir, mais la destinée en avait décidéeautrement… Alors elle avait sauté sur cetteopportunité de développement de la vulgarisation

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spatiale.Au début, rien n’avait été facile, plus les

succès couronnaient les expéditions, plus elle sesentait ridicule avec ce projet embryonnaire qu’onlui avait confié…

Et puis il y avait eu cette coupe dans le budgetpour la conquête spatiale. Elle avait réalisé alorsque les hommes politiques cherchaient àrentabiliser ce site à partir de ce qui existait !

*Le site avait été créé dans un vaste espace le

long de l’Indian river. De son bureau situé dans leKennedy Space Center Visitor Complex, elleapercevait au loin les structures de lancement desfusées…

C’était un plat pays… Son site à elle avait unetelle étendue, qu’une visite sérieuse ne pouvait sefaire en moins de 8 heures.

Tous les matins elle faisait avant la datefatidique des 9 heures le point avec son bras droitJerry : un vieux de la conquête spatiale mais un« rampant » qui avait fait sa carrière dans lesdifférents services au sol, dont les prestations

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d’entretien des bâtiments.Il avait bien sûr rêvé, comme beaucoup, de

monter au-dessus des montagnes, des gratte-ciel,des nuages, voire des cieux !

Il connaissait par cœur le site, mais l’endroitqu’il aimait le plus était le centre de simulation…Il avait bien sûr tout essayé et il estimait que sonjob finalement sur le plancher des vaches avait unattrait hors du commun…

De toute manière la retraite dont il repoussaitl’échéance, par manque de qualification desprétendants à son poste, était à sa porte et ilpouvait l’ouvrir quand il le voulait.

Comme chaque jour il grimpait les marches du

building de direction et accédait après avoir reprisson souffle au bureau de la Directrice Joan Kilt.

Ce matin à la première heure il avait retrouvéun enfant, un « resquilleur » enfermé dans lanavette Atlantis en exposition ! Personne n’avaitalerté le centre ? Pourquoi ? La police venait justede prendre en charge ce jeune garçon… Un telévénement, rare, il allait évidemment le

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mentionner en premier !De ce fait il avait négligé le reste de sa visite ;

pour une fois il allait compter totalement sur lesérieux de ses collaborateurs !

Kilt, le nom que portait sa patronne, était un

patronyme, qui, affecté à une femme, lui créait unproblème qu’il n’avait jamais su franchir !

« Avait-elle une petite culotte ou pas, commeles hommes Ecossais? »

Avant sa retraite il aurait sa réponse, il auraitle courage de le lui demander ; cette femme avaittout pour elle, une brillante intelligence, un doninné de l’organisation, une beauté encoreacceptable, mais… il lui manquaitl’humour, d’après lui évidemment !

Donc avant de frapper à la porte, cettequestion entraînant cette image stupide luiapparaissait encore une fois, lui faisant oublierl’événement du matin !

En poussant la porte son visage,inéluctablement, s’éclairait d’un sourire quiplaisait beaucoup à Joan Kilt, lorsqu’elle se levait

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pour lui serrer chaleureusement la main…« Alors Jerry, quoi de particulier à noter sur

notre « plancher des vaches » ? Jamais il ne l’avait vu en habit féminin. Ce

matin elle avait enfin enfilé un tailleur de marquedont la jupe plissée laissait deviner enfin un corpsagréable de femme !

Jerry ne put s’empêcher de froncer les sourcilsd’étonnement.

« Eh bien quoi Jerry, que se passe t’il ondirait que vous avez vu un OVNI ou… maremplaçante ? Dans 2 mois je prends ma retraite ;je vais répondre à des centaines d’interrogationstenant compte de cet événement ! Tout d’abord jene suis pas Ecossaise malgré ma rousseur et mesgrains de beauté, et… je porte une petiteculotte… »

Jerry s’était assis, à l’énoncé de cette rafaled’informations, surtout la dernière !

« Mais Boss, vous êtes irremplaçable, vousallez m’obligez à penser à la mienne… retraite ».

Joan sourit énigmatiquement :

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« Savez-vous ce que je désirerais le plus aumonde à l’occasion de cet événement, vous qui mecôtoyez depuis plus de 20 ans ?

Jerry n’arrivant pas à placer une parole,bêtement lui répondit ce qu’il n’aurait jamais oséavant cette information :

« Vous mettre en Kilt ? »Joan en entendant cette réponse totalement

imprévue, fronça les sourcils.« Jerry, quelle réponse inattendue venant de

vous, feriez-vous partie de ceux qui colportaientdes informations salaces à mon encontre ? »

Jerry rougit comme un écolier pris en flagrantdélit de copiage ou de plaisir solitaire !

Il pensa au fond de lui :« Putain ! Mais quand va-t-elle arrêter d’être

inquisitrice avec tout le monde ? »Ce matin, Jerry se trompait sur l’état d’âme de

sa patronne, car instantanément elle éclata de rire,ce qu’elle n’avait jamais fait encore !

*Partis dans cette discussion oiseuse, ils

oubliaient le présent…

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Joan reprit la main, reposant sa questiond’origine.

« Savez-vous ce que je désirerais le plus aumonde à l’occasion de cet événement, vous qui mecôtoyez depuis plus de 20 ans ? ».

Jerry ne comprenait pas ce qu’il devait

répondre, balourd qu‘il était avec les femmes…Devant l’air surpris et gêné de son

collaborateur, après quelques instants ellecontinua :

« Je veux un voyage vers les étoiles et je suisinvité à titre exceptionnel et honorifique… demain,à participer à une réunion chez un sous-traitant dela Nasa. Ce que je vais découvrir devrait meredonner confiance dans l’avenir de la conquêtespatiale mais restera ultra secret…

Vous avez carte blanche en cas d’incidentspour juger de la meilleure solution applicableici. ».

Joan se leva, prit une sacoche de business en

cuir élégante et se dirigea vers la sortie.

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Elle répéta encore se retournant en souriant !« Vous avez carte blanche. »Jerry abasourdi par cette rencontre

exceptionnellement brève, se demandait quelpouvait être le type d’événement pouvantprovoquer un tel enthousiasme chez Joan !

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Chapitre 3 Rencontre chezSpaceX

Hawthorne (Californie). 3684 km du KennedySpace Center Visitor Complex...

Après ce long voyage en avion, l’excitation deJoan était à son comble.

Qu’allait- elle découvrir au siège de cettesociété SpaceX qui puisse encore l’étonner ? Elley avait des amis, d’anciens de la Nasa qu’elleavait côtoyé, mais aucun n’avait voulu la briefer neserait-ce qu’une seconde sur l’objet de cedéplacement…

Tenant compte de son départ à la retraiteproche, elle savait qu’on ne pouvait lui reproposerun poste, elle avait 67 ans bien qu’elle en paraisse10 de moins extérieurement, mais elle ressentait

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malgré tout le poids des ans dans son corps, àl’intérieur…

Mais pourquoi elle ? Elle avait voyagé en firstaux frais de SpaceX, on était venu la chercher àson Hôtel 5 étoiles et elle avait été accompagnéedans une petite visite de ville et pour un dîner dansun grand restaurant Français…

Elle aimait bien la France mais elle neconnaissait que Kourou Guyane ! Elle avaitentendu parler de la cité de l’espace à Toulouse ets’y était rendue virtuellement et de bons « amis »lui envoyaient des images des dernièresmodifications de ce site « ridiculement petit » àses yeux.

Les Européens se débrouillaient mais avaientjoués dans des petits créneaux, commercialementrémunérateurs… Mais la France commel’Amérique, la Chine, le Japon, ne pouvaient sepasser de ces outils fabuleux qu’étaient les fuséespour des raisons purement militaires etstratégiques…

Elle n’aimait pas savoir que l’espace étaitl’objet de tactiques militaires et aussi dans

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d’autres domaines plus confidentiels proches dugouvernement… L’idée de la guerre lui étaitinsupportable !

*Le jour venait de se lever sur Hawthorne, on

ne pouvait deviner si cette journée du mercredi 15Juillet 2015 allait être chaude ou pluvieuse.

L’esprit de Joan, dès l’éveil, s’était remis àgamberger ! Plus que 2 heures avant le rendez-vous…

Elle n’était pas dans l’anxiété mais dansl’excitation ! Si elle avait été sélectionné dans sajeunesse comme astronaute potentielle, c’estqu’elle avait semblé ignorer la peur !

Elle avait vite découvert qu’elle avait deslimites et c’est sûrement quelques paniquesincontrôlées au cours des entraînements quil’avaient peu à peu éloignées des grandes missionsspatiales…

L’heure approchait minute par minute… A l’entrée du bâtiment de direction, le

Directeur en personne recevait les invités et

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semblait particulièrement anxieux, ledéveloppement de SpaceX dépendant de laréussite de la réalisation d’un cahier des chargesdémentiel, voire irréel, proposée par la Nasa.

SpaceX avait gagné l’appel d’offres et venaitde réussir ce pari qu’il définissait comme ça :« SpaceX a terminé le travail de Dieu ».

En saluant Joan par un léger sourire à la vue deson badge, il lui fit signe de se diriger vers unehôtesse pour sa prise en charge…

*Alors qu’elle arrivait au niveau de l’hôtesse

elle se retourna, mue par une de ses intuitions…A cet instant sortant d’une voiture banalisée,

elle vit sortir… Obama, le Président ! Il étaitentouré par ses gorilles et se dirigeait vers leDirecteur… puis vers elle et l’hôtesse… Puis verselle personnellement, lui tendant la main…

Etrange cette rencontre ! Jamais elle n’auraitimaginée de le rencontrer en ce lieu, ni de lerevoir en personne après sa visite au monumentérigée en mémoire de JF Kennedy, chez elle, surson territoire, là-bas au Kennedy Space Center

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Visitor Complex !Elle n’avait jamais pensé qu’elle serait un jour

à nouveau en présence de Barack Obama Présidenten exercice des Etats-Unis d’Amérique !

Il la regarda franchement dans les yeux et luisourit :

« Vous n’y êtes pas allée là-haut, moi nonplus ! »

Il levait les yeux vers le haut en tendant le braspointant l’index…

« Mais nos rôles sont importants aussi. N’est-ce pas ? ».

Joan surpris de cette prise de contact se posala question de savoir de quel là-haut il parlait !

Obama continuait de lui parler, devinant sesinterrogations.

« Je parle de l’espace évidemment, Joan jesuis ravi de vous voir à nouveau, nous avionsbesoin d’un complément d’avis technique de hautniveau, mais féminin… ».

*Tout ceci s’était produit brièvement et le

Directeur qui n’attendait que le Président de toute

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évidence, venait de quitter sa fonction d’accueil,laissée désormais à un subalterne.

Jeffrey Archery se dirigea vers le Présidentqui échangeait avec Joan et lui appuyadiscrètement mais chaleureusement sur l’épaule endisant…

« Barack nous vous avons aménagé, selon vosrecommandations un salon VIP en attendant votrediscours d’introduction. »

*Barack allait faire l’introduction d’une réunion

où elle était invitée… Joan se fit conduire en sallede réunion, qui, au premier coup d’œil pouvaitbien recevoir 100 personnes. Là se trouvaient déjàplusieurs individus inconnus et visiblement,plusieurs membres assurant la sécurité… Un buffetsympathique était dressé à la disposition desparticipants.

Joan ne comprenait toujours pas, mais elleétait ravie que sa présence ait été connue duPrésident.

Il lui suffisait d’attendre…*

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Elle commença à comprendre lorsque sesvieux amis astronautes commencèrent à pénétrerdans la salle !

Bruce Mac Candless Adamson James, Buzz Aldrin, Thomas Akers,

Altman Scott, etc. tous titulaires d’un long séjourdans l’espace.

Plus ses vieux copains arrivaient, plus elle sedisait que ce qu’elle allait entendre concernait uneavancée spatiale majeure…

Elle alla saluer Buzz qui l’avait invité. Puiselle rencontra Thomas Akers avec qui elle avait euune liaison assez longue.

Eux, les astronautes à la retraite, avaient reçusdirectement l’invitation de la maison Blanche !

Au milieu d’autant de connaissances elle sedisait que certainement plusieurs la pistonneraitpour son voyage tant attendu dans l’espace…

Bien sûr, au vu de son âge elle ne pouvaits’attendre à un voyage jusqu’à la station spatialeInternationale, mais, peut être, allait-elle découvrirquelque chose de nouveau créé dans une société dedroit privé ?

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*Le nombre d’invités semblait atteint car le

Directeur venait d’entrer dans cette immense salleet se dirigeait vers un pupitre central… Il tapa surson microphone de corps pour en écouter larésonance et fit le discours de bienvenue… Plusaucun bruit ne filtrait désormais !

Sa voix s’élevait dans ce silence étrange oùchacun retenait sa respiration…

« Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis

Jeffrey Archery, Directeur général de SpaceX.Nous avons conduit un projet unique dans lesannales du monde connu. Je l’ai appelé sans que cesoit péjoratif pour le Créateur « l’hommeparfait », vous comprendrez pourquoi après lespeech de notre vénéré Président des Etats-Unisqui s’est déplacé pour vous l’expliquer…

A tous, vétérans de la Nasa, membres del’équipe de notre projet, je vous souhaite labienvenue…

Maintenant je donne la parole à BarackObama !».

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Parfaitement orchestrée, l’entrée du Présidentfit battre les cœurs des invités… Enfin ils allaientsavoir…

« Messieurs, ce projet que le Directeur a

appelé « l’homme parfait » est une étapefondamentale pour la reprise du programmespatiale Américain, car nous allons bâtir des basesspatiales de plus en plus éloignées de notreplanète. Les hommes qui vont participer à cesmissions et à ces développements de l’hommedans l’espace seront précieux au point que nous nevoulons en perdre aucun… Nous serons néanmoinstoujours des aventuriers avec des risques réduitsau maximum…

Aucun des participants à cette aventure nedevra périr et se perdre dans l’espace, car chaquehomme a droit à une sépulture digne. Il y a eu desguerres et hélas il y en a encore mais nous avonstrop transformé notre humanité en chair à canon…

Je déclare que moi Président des Etats-Unis,tout homme envoyé dans l’espace et en missionhors des navettes ou des stations orbitales, devra

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revenir vivant sur Terre !Je tiens à remercier nos amis décédés qui ont

joués les pionniers et qui hélas ne sont pasrevenus.

Je m’incline respectueusement devant lesparents, époux épouses, enfants et amis de ceschers disparus…

Michael P Anderson, David Brown, ChalkKalpana, Clarck Laurel, Virgil Grissom, RickHusband,William McCool...”

Joan venait de décrocher son esprit de cette

énumération qui lui donnait les larmes aux yeux …Elle attendait l’essentiel, mais pensa un instant queson nom aurait pu être ce jour dans la bouche duPrésident, dans cette liste de morts…

Barack Obama continuait son discours etvenait d’aborder le fil de ce qu’elle attendaitimpatiemment,

« Tous ceux qui partiront et sortiront enmission dans l’espace et de facto seront hors denotre territoire, devront revenir chez eux…

La Nasa a confié une mission fondamentale à

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la société SpaceX qui nous a convoqué.Jeunes et vétérans, vous tous … »Il parcourt du regard l’assistance avec

respect…« Ce projet ne pouvait être ignoré plus

longtemps, car nous avons choisi l’homme quideviendra « l’homme parfait » et il partira enmission dans 15jours.Tous ici vous êtes de la racedes aventuriers, certains sont grands pères,certains comme Joan Kilt nous aidentfinancièrement tout en inculquant et formant desmilliers de visiteurs à la culture de l’espace. Nousne pouvions l’oublier car elle aussi avait vouluêtre astronaute… Elle aussi va partir en retraitecomme beaucoup d’entre vous…

Il est temps pour moi de parler de l’hommeparfait, ou, l’homme qui ne pourra plus mourirdans l’espace !

Comme je n’ai pas tout compris, sinon lafinalité, je passe la parole au chef de cetincroyable projet… je nomme Jack Littlefoot ! Avous Jack. Quant à moi je dois vous quitter etdélègue à Jeffrey Archery et Jack Littlefoot le soin

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de vous informer au mieux ! Tout ce qui a été dit ouqui sera commenté restera entre nous évidemment,sinon nous aurions convoqués nos amisjournalistes… ».

Jack en entendant son nom, se lève, se

dirigeant lentement vers le pupitre, attendant ledépart du Président. On sent un homme timide, lacinquantaine, les yeux pétillants d’intelligence. Ilporte des lunettes d’écailles noires, est de grandetaille porte un pantalon blanc et une chemise légèreà rayure bleue.

Il se dirige vers le micro sur pied, qu’il

empoigne maladroitement… Le directeur généralle rejoint pour affirmer son soutien indéfectible.

« Je m’appelle Jack Littlefoot, mais je chausse

du 45. Mon projet s’appelle « l’homme parfait »,mes collaborateurs et notre cher Directeur disent« SpaceX a terminé le travail de Dieu » n’y voyezaucun sarcasme vis-à-vis de notre seigneur etmaître… »

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Ce travail vous l’imaginez n’était pas simple.Je vais être très vulgaire mais vous allez vitecomprendre la difficulté que nous avons résolue. »

Joan buvait les paroles de Jack mais il laissaittrop traîner… 100 personnes attendaient…

Le Directeur à ce stade se rapprocha de Jack etlui glissa quelque chose à l’oreille.

Le chef de projet reprit :« Messieurs de la sécurité nous vous

demandons de bien vouloir sortir, mais votreprotection doit rester assurée selon les termes devotre mission… ».

Jack attendit quelques minutes puis continua :« Donc j’ai dit vulgaire, mais aussi délicat…Il ne savait comment entrer dans sujet du

cahier des charges défini par la Nasa…« En gros l’homme est imparfait comparé au

poisson par exemple qui urine, chie et baise dansson milieu naturel, lequel est conçu pour cela…Donc notre mission a été de finaliser l’homme nonseulement pour l’adapter dans certaines situationsdramatiques dans l’atmosphère terrestre, dans

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l’espace, dans le vide… » Sarcastique, avec un léger sourire, il

poursuivit :« Heureusement la demande ne concernait que

de faire vivre sur lui-même, l’humain pendant 6mois en ne permettant qu’un amaigrissement auplus de 10kgs !»

Les gens de l’assemblée ne réalisaient pas la

teneur des propos de Jack… « Oui les futures stations orbitales ne seront

pas situées à plus de 6 mois de voyage les unesdes autres, donc tout homme séparé par accidentde la station où il effectue une mission externedevra vivre où qu’il soit, en pouvant éviter tousles objets dangereux pendant 6 mois, en respirant,en se déplacent en mangeant, déféquant eturinant… Heureusement que l’on ne nous a pasdemandé de lui permettre de se masturber pendantce laps de temps !

Les rencontres entre Dieux, déesses et ce futur

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homme de l’espace ne font pas partie de notrejob. »

Jack souriait, observant l’auditoire, attendant

que son histoire atteigne les invités et les fassentsourire…

« Donc je crois que tout le monde a compris lechallenge ! Si vous êtes là ce n’est pas pour vousraconter notre challenge, mais bien de vous dire lerésultat, et le Président l’a dit, l’homme parfaitsera habité par un humain normal… Vous mesuivez toujours ? »

Un brouhaha commençait à monter de la salle

et il s’apprêtait à recevoir des questions quiallaient surgir évidemment…

Les auditeurs commençaient à lever leursbras…

« Ai-je bien compris : l’homme parfait n’aplus de fonctionnement vital… mais il est capablede rester en vie 6 mois n’importe où ? Ce n’est pascohérent… Comment faites-vous ?».

Jack reprit l’invité :

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« Non, il a un fonctionnement vital réduit quicommence à évoluer morbidement, seulement aubout de 6 mois… ».

Des voix s’élevaient parmi les scientifiques :« Il est où ce mec parfait ? Qui a eu cette idée

saugrenue ? » Jack attendait des questions positives…Il désigna un autre participant…« Donc il est nourrit pendant 6 mois et

vulgairement il urine et défèque dans unecombinaison ignifugée protégée contre les froidsextrêmes. Le rêve quoi ! ».

Jack sentait monter en lui une colère sourde…« Pensez-vous Monsieur et vous autres qui êtes

silencieux que notre but était de paraître ridicule àvos yeux ? ».

Le Directeur se dirigea vers le fond de la salle

jugeant que personne ne pouvait imaginer leurhomme parfait… Il frappa deux coups sur la paroiqui s’ouvrit laissant apparaître une étrangecréature ressemblant aux tenues actuelles de

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travail dans l’espace et marchant avec aisance…Un incroyable décor futuriste de station spatiale etde travailleurs de l’espace travaillant enapesanteur apparut, alors qu’une musique aérienneaccompagnait le tout.

La créature s’avançait avec une facilitéridicule dans une combinaison qui aurait due peser200kgs. Il était évident que l’homme, puisqu’ils’agissait d’un humain à l’intérieur, se mouvait enétat de pesanteur. ».

Jack s’écarta pour laisser à l’assemblée latotalité du champ de vision alors que la salledevenait une navette incluant les 100 invités.

Jack laissa à ses invités le soin d’apprécier la

mise en scène qui les avait laissé cois.Il reprit la parole :« Cet homme-ci est presque parfait car il a

subi toutes les simulations et tests possibles surTerre et se présente devant vous avec 6 mois defonctionnement. Entre le début de nos études etaujourd’hui de nouveaux matériaux nous ontpermis de préciser que le temps prévisible dans

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l’espace au froid ou à la chaleur extrême,permettra un séjour rallongé de 50%supplémentaire en appliquant des méthodes deléthargie artificielle à la personne en état dedanger.

Je vous invite à nous suivre dans ce décor etpour ceux que ça intéresse, il y aura la liste destests effectués sur cet habit vital dans l’avenir dela conquête spatiale.

Sachez qu’un essai à partir de la stationinternationale sera fait dans 15 jours…

Merci d’accueillir Jeremy Thumb… Comme

vous le remarquerez cette mission a été managéepar moi qui m’appelle Little foot (petit pied) etsera exécutée par un Thumb (pouce)… ».

Personne ne releva ce dernier trait d’humour !Les invités attendaient la fin du discours pour

aller constater l’existence de cette tenue ultralégère et aux caractéristiques si surprenantes…

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Chapitre 4 Secrets volés

A son retour de Hawthorne, Joan Kilt avaitrepris son activité ayant au fond d’elle ce secretqu’elle avait envie de partager. Jerry, son brasdroit, venait faire son rapport chaque matin et luiavait posé beaucoup de questions qu’elle avaitdétournées en disant que cela concernait saretraite.

Jerry lui avait fait remarquer que sa retraiteétait organisée par ses amis du site et que sid’autres s’en occupaient, il fallait le lui dire…

*Le 3éme jour suivant son retour, elle adopta

une attitude de réserve inhabituelle !Jerry s’en aperçut et fit ses rapports avec

froideurs, perdant son sourire charmeur du matin

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en poussant la porte.Parfois il se souvenait de discussion « à bâtons

rompus » sur des sujets aussi divers que la vie, lebonheur, leurs familles… Quelques fois de petitssecrets étaient révélés.

Cette semaine qui avait suivi son retour étaitdistante, avec une économie de mots, de geste, dela retenue, voire de l’agressivité…

Joan ne pouvait partager son secret, maisl’insistance de Jerry à le connaître avait motivécette réserve dans laquelle elle s’était enfermée !

Elle l’avait comme collaborateur depuis 15

ans et il lui avait été imposé…A part son éternel sourire, elle ne savait rien

de Jerry, sauf qu’il avait appelé Tom, son fils néd’un premier mariage raté.

Sauf ce détail, elle ne savait rien de lui ! Ellenon plus n’avait rien laissé percer de sa viepersonnelle et c’était bien ainsi.

Elle regrettait amèrement leurs relationsd’avant son voyage, mais sa joie d’un tel honneurressenti pour cette invitation à Hawthorne, de

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l’annonce de sa retraite l’avait fait sortir de sonhabituelle réserve !

Elle découvrait donc un nouveau Jerry et

pensait que ses petits secrets lâchés précédemmentavaient gâché des relations de travail normales !

Il lui restait peu de jours avant la date de saretraite et elle pourrait supporter la froideur deJerry, qu’elle lui rendait bien !

Ce matin, Jerry ayant demandé une journée de

repos, elle attendait le rapport d’un de sescollaborateurs, que lui avait recommandé son brasdroit récemment et suivait son évolution avecintérêt…

Elle consultait sa montre avec anxiété car elleavait rendez-vous avec Thomas Akers qui lui avaitsignalé son passage dans le complexe. Il devait sevoir tout de suite après le passage de Jack Lados(Ce collaborateur s’appelait ainsi) vers 10h.

Décidemment elle regrettait le départ

temporaire de Jerry et sa précision « horlogère ! ».

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*Cinq minutes après l’heure du RDV Jack

Lados entrait, le visage reflétant une étrange eténigmatique émotion.

« Je viens d’apercevoir Thomas Akers qui segarait dans le parking VIP, tenant compte de notretenue de fonction il m’a demandé à travers la grillesi je connaissais une certaine Joan Kilt ?

Ma réponse par l’affirmative l’a rassuré, ayantoublié son smartphone, il m’a demandé de vousprévenir qu’il préférait faire la visite incognitoavant de vous rencontrer comme prévue à 10heures, mais pas au bureau ici ! ».

Reprenant son souffle, visiblement ému, ilreprit:

Il préfère tenant compte de « vos liens »vousrencontrer au Motel 6 Coco Beach 11h chambre23, un endroit discret où il ne risquera pas d’êtrereconnu…

*Thomas avait été un amour d’été, alors qu’elle

était jeune et belle ; sa rencontre récente àHawthorne s’était terminée par une accolade

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appuyée…Un peu surprise malgré tout elle nota et décida

de retarder tous ses entretiens de la journée.Ce rendez-vous qui apparaissait comme un

souvenir de vieux copains, se transformait-il enrencontre amoureuse ? Elle n’y était pas opposée !

Elle se regarda dans la glace et décida qu’elleétait « potable » au travail et que Thomasl’accepterait comme ça !

Il y avait bien longtemps qu’un homme nes’était pas intéressé à elle… « Un peu de pimentdans la vie », pensa t’elle, « Ne se refusepas ! Surtout venant d’un aussi bel homme…».

La réunion avec Jack se déroula alors qu’elle

pensait sans cesse à cette rencontre proche.Vers 10heures 15 elle décida de se rendre au

rendez-vous, seule, sans son « chien de garde »,contournant les consignes de sécurités pourtantstrictes !

*Joan Kilt arrêta son véhicule dans l’immense

parking de ce motel quelques minutes plus tard.

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Cet immense immeuble était quelconque, bâtisur deux étages, constata le peu de véhicule,essaya de repérer la voiture de Thomas parl’identification de sa plaque minéralogique, puisconclut qu’il avait dû prendre une voiture delocation.

Elle ouvrit sa porte qui fut heurtée violemmentpar un vent chaud. Elle jura en tentant de la fermeret se dirigea vers la chambre 23.

De l’autre côté de la rue, la mer frappant lalangue de terre où était situé le motel, faisait unbruit sourd. Ce mois d’août était particulièrementventeux.

Elle prit son téléphone et donna un appel aucomptable en chef qu’elle avait oublié de prévenirde son absence !

Ce rendez-vous inopiné l’avait totalementperturbé. Le téléphone sonna longtemps etfinalement elle laissa un message.

Le temps de la communication elle s’étaittrouvée devant la porte.

Son cœur s’était mis à battre la chamadecomme si elle était adolescente… Elle frappa

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légèrement à la porte de la chambre 23.Cet hôtel était quand même isolé et elle n’avait

vu personne !La porte s’ouvrit et elle aperçut l’espace d’un

instant, deux individus cagoulés.Sans comprendre elle se trouva projeté sur le

lit ! Elle pensa immédiatement à un viol… puis àun vol.

Les individus devaient s’être trompés de cible.Puis elle comprit quand une arme se trouva

braquée sur elle, que le sujet attendu était bienelle…

Ses tempes et son cœur frappaient fortementtout à coup ; elle cherchait à comprendre…

L’un des agresseurs se mit à parler dans unelangue qu’elle identifia comme Russe, puis lesecond traduisit ses propos.

Joan venait de comprendre qu’elle était« tombée dans un guêpier » mais elle necomprenait toujours pas pourquoi !

Elle réfléchissait à toute vitesse et sedemandait comment elle allait sortir de cettesituation maintenant partiellement éclairée…

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Le premier avait clairement dit :« Nous voulons savoir ce que vous avez fait

lors de votre voyage à Hawthorne !!! »Pitoyablement, tremblante de peur, elle

répondit qu’elle avait été invitée avec des amisastronautes à la retraite par SpaceX à un repas oùchacun avait raconté ses expériences passées… Lebut était publicitaire et un reportage allait bientôtparaître dans les revues spécialisées et sur leschaînes de télévisions…

Elle avait raconté ça blême de peur et la voixtremblotante.

Ses agresseurs ne bougeaient pas et letraducteur rapportait ses propos en Russe.

Au fond d’elle-même un brin de confianceremontait, les temps de traduction…

Elle commençait à songer comment ellepouvait se tirer vivante de ce guet-apens. Ils’agissait vraisemblablement d’espions de l’est…

Désormais assise, elle observait les lieux,mais au fond elle essayait de comprendre qui avaitsu que Thomas était à Cap Canaveral, comment etqui avait confié cette information à Jack Lados

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dans le parking VIP ?Elle avait mis en place toutes les mesures pour

éviter l’entrée de voyous de voleurs de fraudeurssur le site mais n’avait pas imaginé d’éventuelsespions intéressés par un site qui prônait lavulgarisation des conquêtes de l’espace…

Soudain, après un silence glacial, elle compritque ces explications ne convenaient pas…

Nouvel échange dans un Russe où le ton calmeet posé du début commençait à monter crescendo,jusqu’à l’hystérie…

Celui qui parlait anglais commençacalmement :

« Mon ami dit que vous vous foutez de sagueule, qu’on a jamais vu le Président des Etats-Unis se rendre à un repas de retraités… Si vouscontinuer à vous moquer de nous ! »

Il s’arrêta un instant puis sortit un couteau qu’ilappuya sur la veine jugulaire, criant quasiment…

« C’est la dernière fois que je répète laquestion… Qu’avez-vous appris de cette réunionqui a motivé la venue du Président Obama, vousvoyez nous avons des indicateurs partout et un

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réseau de bouclage d’information ! ».A nouveau plaquée sur le lit, Joan Kilt essayait

d’appeler au secours, mais aucun son ne sortait desa bouche.

Hystérique son agresseur commençait à êtreordurier.

« Vas-tu parler salope, que sais-tu de sisecret ! ».

Joan changea de stratégie, repoussant lecouteau elle montra qu’elle voulait parler, maisqu’elle ne pouvait pas !

Un coup de fil se présenta alors sur l’appareildu Russe. Il allait laisser un peu de temps à Joanpour essayer de s’échapper, le couteau n’étant plusappuyé sur sa jugulaire.

Un sourire éclaira alors son visage. Il posa letéléphone sur le lit et prononça alors des motsqu’elle avait déjà entendus… Ces mots ellesvenaient de les comprendre, ils ne laissaient rienaugurer de bon !

« Si elle ne parle pas on la tue, nous avonsdésormais d’autres moyens pour tout savoir, nousavons pris Thomas Akers dans nos filets… Si elle

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ne parle pas on la tue quand même… ».Un jet d’adrénaline parcourut le corps de Joan

qui réussit à s’échapper de son emprise.Elle se leva et se précipita sur la porte, appuya

puérilement sur la clenche. Le dernier coup de fil avait signé son arrêt de

mort.Elle sentit tout d’abord un choc violent qui

déclencha immédiatement une douleur fulgurantedans son dos, puis un voile puis plus rien… Unedernière pensée s’infiltra en elle « personne nesaura que je ne suis pas Ecossaise ! ».

Elle ne saurait jamais qui avait pu la trahir…Elle n’avait pas reconnu la voix du Russe… Ils’appelait Jerry Igorovitch, il avait été son plusproche collaborateur, il avait introduit un amiauprès de Joan, Jack Ladosky. Leur plan étaitsimple et pertinent !

Elle était morte pour rien, peut-être pourassouvir un vieux rêve celui de monter là-haut ennavette… Elle allait bientôt y être par un autremoyen.

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Les vautours de l’espionnage tournaient, ilspénétraient là où on les attendait le moins etrestaient pacifiques, en léthargie pendant desdizaines d’années ! Ils étaient pires que des loupssilencieux et rodaient partout…

Le tour de Thomas allait venir… Le projet de« L’homme parfait » avait du souci à se faire !