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Contribution d’ Alstom Transport au futur ferroviaire AT © 2010 05 “NOS CLIENTS SONT TOUS UNIQUES” ENTRETIEN AVEC SIR RICHARD BRANSON

Alstom Transport n°5

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Contribution d’Alstom Transportau futur ferroviaireAT

©201005

“ NOS CLIENTS SONT TOUS UNIQUES”ENTRETIEN AVEC SIR RICHARD BRANSON

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ARCHITECTURE ET DESIGN, LES LIAISONS HEUREUSES

Directeur Design&Styling chez Alstom Transport, Xavier Allard rencontre le célèbre architecte, urbaniste et designer Jean-Michel Wilmotte. Comment se déploie sa démarche créative? Comment naissent les idées et les projets ? À quoi pourrait ressembler le train de demain ?

Xavier Allard : Après une expérience

dans le design, votre parcours vous a mené

vers l’architecture, avec le succès que

l’on connaît. Avez-vous toujours souhaité

devenir architecte ?

Jean-Michel Wilmotte : À l’origine,

je voulais créer des décors de cinéma.

J’aimais l’idée de l’éphémère. Or, après 1968,

les écoles spécialisées dans ce domaine

ont fermé et je me suis fi nalement pris de

passion pour l’architecture. Et puis j’ai arrêté

parce que j’ai trouvé que tout ce que

l’on devait faire était trop lent. Pour moi,

à l’époque, des projets sur cinq ou six ans,

c’était interminable.

Je suis donc passé à l’architecture intérieure.

J’ai travaillé au Japon où j’ai ouvert une

agence. On m’a ensuite proposé un projet

d’architecture. Une fois de retour en France,

j’ai passé un concours d’architecture

proposé par le ministère de l’Équipement.

Aujourd’hui, je suis dans la recherche,

l’architecture, la réhabilitation et le design.

J’aime la grande variété, le fait de passer

d’un sujet à l’autre. Ne pas être spécialisé

est pour moi un avantage : une semaine,

nous travaillons sur un hippodrome ;

une autre sur une cuisinière, un mobilier

urbain, un chalet privé ou un musée.

Chaque fois, les contraintes diffèrent.

Par exemple, je sais maintenant que pour

construire un hippodrome, il faut aller au-delà

des exigences d’ordre général. Le “zoning”

est très particulier et la confi guration diffère

d’un pays à l’autre. En Russie, la “corde”

est à gauche, ce qui, au niveau de la ligne

d’arrivée, contraint le positionnement des

tribunes. Depuis cinq ans, nous travaillons

sur des circuits automobiles. Un circuit n’est

pas seulement une piste, mais un équipement

complexe qui réunit des usagers très

différents (public, presse, invités, sportifs…)

dont il faut maîtriser les fl ux. Il s’agit aussi

d’un outil événementiel à l’utilisation

temporaire. De nombreux équipements

habituellement intégrés aux bâtiments doivent 43

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ici être conçus comme des structures

temporaires, démontables ou réutilisables.

Les pistes répondent toutes à des contraintes

très précises : elles doivent prévoir une

ligne droite d’au moins 900 mètres avec deux

ou trois possibilités de doubler, des virages

conçus à la fois pour leur potentiel sportif

et leur sécurité.

Après la conception technique des pistes,

il faut se soucier du contexte environnemental :

prévoir des végétaux qui absorbent

le carbone, mettre en place des protections

des sols du ruissellement des hydrocarbures,

répondre aux problèmes acoustiques

en imaginant des revêtements de sols

absorbants ou des pièges à sons installés

dans les mouvements de terrain ou

intégrés dans les tribunes.

Tout cela constitue des domaines de

recherche avancée. On s’est d’ailleurs servi

de nos travaux assez sophistiqués sur

l’absorption du bruit pour les réseaux ferrés.

X. Allard : Cette progression personnelle

du design vers l’architecture facilite-t-elle

l’intégration de l’objet dessiné dans

le contexte qui l’environne ?

J.-M. Wilmotte : Chaque création

est pensée en fonction de l’espace

où elle s’intègre, de son contexte à la fois

géographique, historique, culturel.

Prenez le cas du tramway : c’est souvent

l’occasion de revitaliser un lieu.

À Paris, par exemple, les boulevards

extérieurs étaient vraiment esthétiquement

abîmés. Regardez maintenant comment

le tramway a changé les lieux ! Quand on

pense requalifi cation, on pense au sol,

à l’environnement, au mobilier urbain,

aux distributeurs de billets, à la signalétique…

le projet va dépendre du contexte urbain

dans lequel il s’insère.

En outre, les porte-caténaires que nous

avons conçus pour les Maréchaux parisiens

sont de vrais objets dessinés : des mâts

bruns tels des troncs et des branches

argentées qui réagissent à la lumière…

Ils ont été inspirés par le besoin de réinjecter,

sur ces lieux visuellement délaissés,

une référence végétale.

X. Allard : L’approche de Design&Styling

est comparable mais nous n’avons pas de

contact direct avec le passager ou le client

pendant la phase d’appel d’offres. Alors,

nous faisons des hypothèses sur ce qui

pourrait être apprécié par l’opérateur. Nous

devons, par exemple, penser le matériel

Tour Signal, projet fi naliste du concours

pour l’aménagement de la Défense.

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roulant en fonction du mobilier, trouver une

cohérence, établir des clins d’œil. Dès lors,

le détail prend toute son importance.

J.-M. Wilmotte : L’expérience du design

apporte en effet l’exigence du détail. On part

d’un objet, puis on l’élargit à son contexte.

Quand je conçois une tour – qui est un jeu

de volumétrie dans l’espace, un rapport

de proportions hauteur/largeur, de

profi lements – l’approche est similaire à celle

que je peux avoir pour un objet. Après,

tout est question de centimètres et d’échelle.

Quoi qu’il en soit, je pense toujours intérieur

et extérieur, je suis un obsessionnel du détail.

Rien que pour le musée d’art islamique de

Doha que nous venons d’achever, nous avons

produit 1 200 plans ! Certains d’entre eux

vont même jusqu’à indiquer l’emplacement

et le profi l des vis.

X. Allard : Quelle est concrètement la place

du design au sein du cabinet Wilmotte ?

J.-M. Wilmotte : Sur 160 collaborateurs,

8 ne font que du design : mobilier urbain,

accessoires de cuisine, luminaires, meubles...

D’un point de vue quantitatif, c’est

relativement peu. Mais notre département

design intégré est notre valeur ajoutée.

Nous savons répondre au client en concevant

soit un objet unique, soit un objet en grande

série, voire même une gamme entière

de produits.

Nous travaillons, par exemple, sur les

célèbres cuisinières en fonte La Cornue.

Hors de question de dénaturer ces objets

de luxe et de tradition qui datent du début

du XXe siècle. En revanche, il n’est pas

diffi cile d’ajouter des détails aux éléments

structurants déjà en place : la fonte,

la porte ou la poignée. En somme, il s’agit

de réinventer tout en respectant l’esprit,

de dessiner autour des codes que l’on

reprend. C’est comme cela que nous avons

conçu La Cornue du troisième millénaire.

“ Chaque création est pensée en fonction de l’espace où elle s’intègre, de son contexte à la fois géographique, historique, culturel.”

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X. Allard : Au-delà de cette importance

du détail, quelles sont vos principales

exigences dans votre travail ?

J.-M. Wilmotte : Le bruit et la lumière

fi gurent parmi mes grandes préoccupations.

Ainsi, à Paris, notre projet de mobilier urbain

autour du nouveau tramway a gagné

le concours grâce au travail sur la lumière :

les toitures changent de couleur à l’arrivée

des tramways ou lors d’événements

particuliers comme le 14 juillet ou la

Gay Pride. Ces toitures sont à la fois très

fi nes, très aériennes et très solides parce

qu’elles doivent pouvoir supporter, en

cas de manifestations, 15 ou 20 personnes !

X. Allard : Certains architectes ou

designers ont tendance à prôner la rupture

plutôt que l’intégration. Or, il semble

fi nalement plus diffi cile et plus exigeant

de s’inscrire dans la continuité, le respect

de ce qui a été fait auparavant. Quand

vous abordez un projet, que prenez-vous

d’abord en compte ?

J.-M. Wilmotte : Je suis un épidermique,

je me rends toujours sur les lieux pour

ressentir les choses. Après, chaque cas

est spécifi que mais tout est important :

l’environnement, la culture, l’histoire du lieu.

Et puis tout dépend aussi du souhait du

client, du besoin du territoire qu’il représente.

X. Allard : Vos projets, qui s’intègrent

à l’environnement tout en l’embellissant,

sont-ils toujours retenus ?

J.-M. Wilmotte : Certains ne passent pas,

pour des raisons de rentabilité notamment.

À Valenciennes, par exemple, mon idée était

que l’on déroule le tapis rouge pour

que ce soit chic de monter dans le tramway.

Avec plein d’idées autour de ce concept,

notamment installer un commerce différent

(fl eurs, journaux…) à chaque station.

Mais je n’ai pas été suivi. D’ailleurs, pour

l’exploitant, c’était vraiment une idée

d’architecte !

Pour les Abribus des Champs-Elysées

qui nous ont été confi és, je voulais

aussi installer un fl euriste à chaque banc

pour mettre du vert et redonner une fraîcheur,

des couleurs, à la vie urbaine. Vous voyez

le petit marché aux fl eurs de la place

des Ternes ? C’était ça, mais multiplié par

vingt. On m’a rétorqué “pourquoi pas des

cravates ?” L’idée a semblé trop fantaisiste.

Pourtant, dans certains lieux maltraités par

l’architecture, comme dans les périphéries

des villes ou certaines cités-dortoirs, je verrais

bien des tramways fl uo, comme des rubans.

En région parisienne, il faudrait des trains

qui “claquent” au niveau des couleurs !

X. Allard : Cela me fait penser au tramway

de Reims dont nous venons de livrer la

première rame. Pour ce projet, nous avons

joué avec l’analogie du collier et imaginé

18 tramways qui glisseraient dans la ville

comme autant de perles de couleurs.

Le nombre de couleurs a été réduit à 8, pour

parvenir à un modèle plus industrialisable,

mais l’idée a été retenue. Car le moyen de

transport peut prendre dans la ville une part

ludique. Il peut être un repère important,

notamment en banlieue. Avant de dérouler

un projet, il faut trouver la bonne idée de

départ. Où puisez-vous votre inspiration ?

J.-M. Wilmotte : Comme je me rends

toujours sur place, il y a le support visuel,

l’environnement qui m’est donné à voir.

Et puis, le client ou les élus peuvent aussi

“ Lorsque vous rencontrez un client, normalement il vous dit tout dans les dix premières minutes, vingt maximum. C’est un moment magique parce que le projet prend forme à mesure qu’il parle. Reste ensuite à sélectionner la bonne équipe qui travaillera sur le projet.”

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guider les choses : j’arrive sans idée

préconçue et une histoire se raconte.

Autre source d’inspiration : la technologie,

la source du produit, sa transformation. Nous

sommes, en fait, dans la recherche constante.

C’est le cas pour les matières. Notre cabinet

a été parmi les premiers à se constituer

une grande “matériauthèque”. La matière,

c’est la base du métier ; c’est notre oxygène.

Chez nous, deux collaborateurs ne font

que cela : suivre l’évolution des matériaux,

des techniques, des fi nitions, des plaquages

de bois non encore utilisés, etc.

Avec 2 000 à 3 000 échantillons différents,

nous avons, pour l’anecdote, une des plus

belles collections de pierres.

L’évolution de matériaux comme le bois,

le fer, les synthétiques ou le verre a beaucoup

d’infl uence sur nos travaux, même si nous

les détournons parfois de leur utilisation

commune. J’ai fait beaucoup de recherches

récemment sur le Pyrex. Au début,

c’était pour étudier des briques de verre

pour un bâtiment. In fi ne, j’ai utilisé

ces travaux pour les bancs d’une chapelle.

Enfi n, je suis amateur et collectionneur

d’art contemporain. Je pense que cela

m’inspire également beaucoup.

X. Allard : Quelle est la contribution

de votre client dans l’acte de création ?

J.-M. Wilmotte : Elle est très importante.

Lorsque vous rencontrez un client,

normalement il vous dit tout dans les

dix premières minutes, vingt maximum.

Il vous dit ce qu’il veut mais n’arrive pas

à le concrétiser. Il vous dira toutefois

les cinq mots essentiels. C’est un moment

magique parce que le projet prend forme

à mesure qu’il parle. Reste ensuite à

sélectionner la bonne équipe qui travaillera

sur le projet.

X. Allard : Le bon projet est donc aussi

une question de bon casting ?

J.-M. Wilmotte : Tout à fait. Une fois le choix

fait, je déroule mon idée initiale à l’équipe

choisie, souvent en racontant une histoire…

Dès lors, le dialogue rebondit, l’idée s’enrichit,

c’est un ping-pong interne. Le bon

collaborateur la développe en la modifi ant.

Le mauvais l’applique très exactement.

Le projet avance aussi avec les réactions

du client, qui est la troisième bande du billard.

Vient ensuite la mise en forme. Nous avons

une équipe de dix personnes qui ne s’occupent

que du rendu, des supports visuels.

Porte-caténaires et mobiliers

des stations de la nouvelle ligne

de Tramway des Maréchaux

Sud à Paris.

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X. Allard : Le projet défi nitif est-il toujours

celui que vous imaginiez ?

J.-M. Wilmotte : Même si nous y

investissons tout notre bon sens, il arrive que

le chiffrage modifi e le projet. Car la principale

contrainte aujourd’hui est le respect

du budget. De ce fait, ce sont l’innovation

technique, la mise en œuvre et le détail

qui font la différence.

X. Allard : À propos de technique,

quelle est l’infl uence du numérique dans

votre inspiration ?

J.-M. Wilmotte : Pas énorme. C’est une

technique parfois trompeuse. C’est surtout

un artifi ce de présentation car les images

générées par le numérique sont très belles.

L’image numérique permet de mieux

présenter le projet au client. Elle l’explique

de manière plus ludique, plus immédiate.

Cela ne nous empêche pas d’être à l’affût :

nous avons des collaborateurs qui passent

leur temps à chercher de nouveaux logiciels.

Des techniques comme Catia(1) ont bien

marché et ont changé d’ailleurs la façon

de faire des voitures ou des avions.

Catia a notamment permis d’améliorer la

communication entre les différentes équipes

en charge de la conception (design, ingénierie

et industriels) et d’aller au-delà de son

imagination. C’est un incontournable dont

il nous faut suivre les développements.

X. Allard : La technologie numérique,

au niveau du vocabulaire formel, n’a donc

rien apporté à la créativité ?

J.-M. Wilmotte : Je crois peu à la création

assistée par ordinateur. Je crois à la création

intelligente, à l’association mentale.

Il ne faut pas déconnecter le cerveau

du crayon. Avec la technologie qui prolifère,

si l’on continue, on aura les mêmes

formes partout. Simplement parce que

tout le monde sait se servir d’un ordinateur.

La technologie peut donc être facteur

de banalisation, pas de création.

Être un bon designer, ce n’est pas faire

de la 3D sur un écran.

(1) Conception assistée tridimensionnelle interactive appliquée.

X. Allard : Est-ce que vous pensez

avoir une signature ?

J.-M. Wilmotte : Ce n’est pas moi qui

peux le dire. En tout cas, je suis fi dèle à mon

propre langage. J’ai des racines classiques

et un vocabulaire qui évolue, qui s’enrichit

au fi l des rencontres, des technologies,

des voyages, des lectures, des fi lms…

Un alphabet, en somme, que j’ai transmis

à mes équipes. Donc il y a une signature

“agence” avec, de temps en temps,

des écarts que je corrige ou que j’accepte.

X. Allard : Pouvez-vous nous dire,

en conclusion, comment vous voyez

le train du futur ?

J.-M. Wilmotte : Le train de demain sera

plus ergonomique avec des lieux de

rencontres mieux pensés tels que l’espace

bar, et d’une grande luminosité. Le train

du futur, je le vois silencieux. En tout cas,

acoustiquement pensé.

X. Allard : Nous considérons justement

le niveau sonore comme une composante

inaliénable du confort. Nos ingénieurs

travaillent donc énormément sur

les performances acoustiques de nos

trains, avec un grand souci du détail,

comme le bruit de la souffl erie du TGV.

J.-M. Wilmotte : Le bruit est aujourd’hui

un des grands problèmes de civilisation.

L’homme est très sensible au bruit. Certains

peuvent rendre fou. La diminution du bruit,

notamment celui des tablettes qui s’ouvrent

ou des portes coulissantes entre les voitures,

constitue donc, il me semble, une voie

de progrès. Entrer dans un train, élément

romanesque par essence, devrait être comme

pénétrer dans le silence et le feutré.

Cela me fait penser à ces sièges à oreilles

exceptionnels qui équipaient les trains

Florence-Rome dans les années 54/56.

Même le bruit des couverts – on entendait

que cela dans le restaurant – était presque

musical. Depuis, rien de plus beau,

rien de plus raffi né en matière de mobilier

ferroviaire n’a été créé.

Propos recueillis par

Carole Galland

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Parcours en bref

Jean-Michel Wilmotte, né en 1948 en Picardie, diplômé de l’École Camondo, crée son bureau d’études Governor en 1975. Il est inscrit à l’Ordre des architectes en 1993. Avec une équipe de 160 personnes – architectes, architectes-urbanistes, architectes d’intérieur, designers… – il dirige aujourd’hui le cabinet Wilmotte & Associés qui se voit confi er de nombreux chantiers en France et à l’étranger : maisons privées, circuits automobiles, centres commerciaux, logements et sièges sociaux, hôtels, musées, aéroports… L’agence est par ailleurs spécialisée dans l’“architecture intérieure des villes”, une nouvelle approche du traitement des espaces urbains qui concerne les revêtements (sols, murs et façades), les plantations, l’éclairage, le mobilier urbain et les transports.

Passionné par le ferroviaire, il a aussi participé à la réfl exion et l’aménagement urbain autour des tramways de Lyon, Rouen, Paris, Valenciennes ou Orléans.

Conjugué à une approche sensible des questions environnementales, culturelles et sociales, le travail de Jean-Michel Wilmotte a pour ambition de “faire entrer le beau

dans le quotidien et réconcilier l’homme

avec son environnement”.

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