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Juin/Juillet 2013 NPI 13 Dossier Une logistique jeune et verte Créée par un tout jeune entrepreneur, dès sa sortie de l’école de commerce, Green Supply Chain est un commissionnaire de transport qui privilégie les transports respectueux de l’environnement. Il établit aussi des dossiers de calcul de CO 2 pour des bateliers, que ces derniers peuvent utiliser dans leurs réponses aux appels d’offre. D ans le secteur du transport fluvial de marchandises, le métier de navigant n’est pas le seul à permettre à des jeunes de se lancer dans la création d’entreprises. C’est le constat fait par Sébastien Le Balch, 26 ans, qui a créé Green Supply Chain en février 2013. L’activité de ce commission- naire de transport est tout à fait classique : organisation de transport à l’import ou à l’export, dédouanement, etc. Mais avec une prédilection pour le transport fluvial, du fait de son implantation au port de Gennevilliers et de sa spécialisation dans les transports conteneurisés. Surtout, Green Supply Chain se veut, comme son nom l’indique, une entreprise respec- tueuse de l’environnement, ainsi que l’expli- que son fondateur : « Je favorise le transport fluvial, en particulier pour les importations à destination de la région parisienne, pour lesquelles les schémas logistiques sont sim- ples à mettre en œuvre, mais peu connus des chargeurs. Les autoroutes fluviales exis- tent depuis Le Havre, Fos ou Anvers à desti- nation de Paris, Lyon ou Lille. La voie d’eau est écologique et économique, mais elle fait l’objet d’une désinformation de la part des commissionnaires de transport qui lui préfè- rent le camion dont le coût est plus élevé, ce qui leur permet de pratiquer de plus fortes marges ». TRANSPORT ET MARKETING Au-delà des aspects écologique et économi- que, Green Supply Chain met aussi en avant, auprès de ses clients, l’avantage apporté en terme de communication, grâce au chiffrage de l’économie de CO 2 . Car outre son métier de commissionnaire de transport, la société a une seconde corde à son arc : spécialisée dans le calcul des émissions de CO 2 liées au transport, elle propose à ses clients de com- penser ces émissions via un projet de reboi- sement. « C’est l’aspect innovant de notre entreprise, car les autres commissionnaires de transport ne sont pas dans ce créneau, alors que les chargeurs ont besoin de trans- ports propres », souligne S. Le Balch. Cette nouvelle conception du métier de commissionnaire de transport, le jeune chef d’entreprise l’a développée au cours de ses études. Son BTS de commerce internatio- nal, puis son cursus à l’école de commerce ISC Paris, dont il est sorti diplômé en février 2012, l’ont amené à effectuer des stages chez des commissionnaires de transport, qui l’ont convaincu qu’il est possible d’innover dans ce secteur d’activité. Il a participé, avec succès, à des concours de création d’entre- prise et a bénéficié de l’incubateur d’entre- prise de son école avant d’installer sa socié- té dans la pépinière d’entreprise du port de Gennevilliers. Reste désormais à trouver les premiers clients. « Sans avoir encore de référence, c’est assez dur », reconnaît Sébastien Le Balch. « Mais ma spécialisation dans les transports écologiques, le commerce équitable et l’im- portation de produits issus de l’agriculture biologique m’apporte de la crédibilité auprès des entreprises sen- sibilisées au développement durable. L’activité de trans- port en elle-même n’est pas innovante, mais nous pro- posons, pour le prix de la seule logistique, un bénéfice en marketing et en commu- nication qui peut être valo- risé par nos clients auprès de leurs propres prospects. Nous ne visons pas les gros chargeurs mais les PME. L’utilisation du fluvial nous permet de proposer un prix compétitif, avec une trans- parence totale qui n’est pas habituelle vis-à-vis des petits clients. Tout cela permet de nous différen- cier, malgré la jeunesse de l’entreprise ». Certains freins s’opposent cependant au développement de l’activité : taux de fret maritime plus élevé que celui dont bénéfi- cient les gros acteurs du secteur, réticences des chargeurs à changer de commission- naire, etc. Mais là aussi, Green Supply Chain répond en se démarquant, en prospectant les petits chargeurs qui ne se sont jamais vu proposer l’utilisation du fluvial. Avec succès, puisque les premiers transports sont au ren- dez-vous : importation de produits du com- merce équitable de Colombie et du Pérou à destination de la région parisienne et de coton d’Inde et de Turquie à destination de Lille. E. B. n green-supply-chain.fr Doc. Green Supply Chain Sébastien Le Balch à la conquête du marché du conteneur. www.n-pi.fr

Article NPI de GREEN SUPPLY CHAIN

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Juin/Juillet 2013 • NPI 13

Dossier

Une logistique jeune et verteCréée par un tout jeune entrepreneur, dès sa sortie de l’école de commerce, Green Supply Chain est un commissionnaire de transport qui privilégie les transports respectueux de l’environnement. Il établit aussi des dossiers de calcul de CO2 pour des bateliers, que ces derniers peuvent utiliser dans leurs réponses aux appels d’offre.

D ans le secteur du transport fluvial de marchandises, le métier de navigant

n’est pas le seul à permettre à des jeunes de se lancer dans la création d’entreprises. C’est le constat fait par Sébastien Le Balch, 26 ans, qui a créé Green Supply Chain en février 2013. L’activité de ce commission-naire de transport est tout à fait classique : organisation de transport à l’import ou à l’export, dédouanement, etc. Mais avec une prédilection pour le transport fluvial, du fait de son implantation au port de Gennevilliers et de sa spécialisation dans les transports conteneurisés.

Surtout, Green Supply Chain se veut, comme son nom l’indique, une entreprise respec-tueuse de l’environnement, ainsi que l’expli-que son fondateur : « Je favorise le transport fluvial, en particulier pour les importations à destination de la région parisienne, pour lesquelles les schémas logistiques sont sim-ples à mettre en œuvre, mais peu connus des chargeurs. Les autoroutes fluviales exis-tent depuis Le Havre, Fos ou Anvers à desti-nation de Paris, Lyon ou Lille. La voie d’eau est écologique et économique, mais elle fait l’objet d’une désinformation de la part des commissionnaires de transport qui lui préfè-rent le camion dont le coût est plus élevé, ce qui leur permet de pratiquer de plus fortes marges ».

TransporT eT markeTing

Au-delà des aspects écologique et économi-que, Green Supply Chain met aussi en avant, auprès de ses clients, l’avantage apporté en terme de communication, grâce au chiffrage de l’économie de CO2. Car outre son métier de commissionnaire de transport, la société a une seconde corde à son arc : spécialisée dans le calcul des émissions de CO2 liées au transport, elle propose à ses clients de com-penser ces émissions via un projet de reboi-sement. « C’est l’aspect innovant de notre entreprise, car les autres commissionnaires

de transport ne sont pas dans ce créneau, alors que les chargeurs ont besoin de trans-ports propres », souligne S. Le Balch.

Cette nouvelle conception du métier de commissionnaire de transport, le jeune chef d’entreprise l’a développée au cours de ses études. Son BTS de commerce internatio-nal, puis son cursus à l’école de commerce ISC Paris, dont il est sorti diplômé en février 2012, l’ont amené à effectuer des stages chez des commissionnaires de transport, qui l’ont convaincu qu’il est possible d’innover dans ce secteur d’activité. Il a participé, avec succès, à des concours de création d’entre-prise et a bénéficié de l’incubateur d’entre-prise de son école avant d’installer sa socié-té dans la pépinière d’entreprise du port de Gennevilliers. Reste désormais à trouver

les premiers clients. « Sans avoir encore de référence, c’est assez dur », reconnaît Sébastien Le Balch. « Mais ma spécialisation dans les transports écologiques, le commerce équitable et l’im-portation de produits issus de l’agriculture biologique m’apporte de la crédibilité auprès des entreprises sen-sibilisées au développement durable. L’activité de trans-port en elle-même n’est pas innovante, mais nous pro-posons, pour le prix de la seule logistique, un bénéfice en marketing et en commu-nication qui peut être valo-risé par nos clients auprès de leurs propres prospects. Nous ne visons pas les gros chargeurs mais les PME. L’utilisation du fluvial nous permet de proposer un prix compétitif, avec une trans-parence totale qui n’est pas habituelle vis-à-vis des petits

clients. Tout cela permet de nous différen-cier, malgré la jeunesse de l’entreprise ».

Certains freins s’opposent cependant au développement de l’activité : taux de fret maritime plus élevé que celui dont bénéfi-cient les gros acteurs du secteur, réticences des chargeurs à changer de commission-naire, etc. Mais là aussi, Green Supply Chain répond en se démarquant, en prospectant les petits chargeurs qui ne se sont jamais vu proposer l’utilisation du fluvial. Avec succès, puisque les premiers transports sont au ren-dez-vous : importation de produits du com-merce équitable de Colombie et du Pérou à destination de la région parisienne et de coton d’Inde et de Turquie à destination de Lille. E. B. n

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