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166 Boulevard du Montparnasse - 75 014 Paris - Tél. : 01 42 79 51 26 – Fax : 09 72 12 70 63 - www.trendeo.net SARL au capital de 20 000 euros – inscrite au RCS PARIS - SIREN : 501 265 045 - TVA : FR 735 012 65 045 1 Conjoncture de l’emploi et de l’investissement en France Septembre 2013 Une économie « à la cape » « Lorsque le navire est à la cape, le vent et la mer arrivent généralement par le travers, la vitesse est réduite ou limitée à la dérive due au vent ; le navire ne lutte plus contre les mouvements de la mer mais se laisse porter par elle. Cette allure est utilisée essentiellement dans le mauvais temps, pour limiter les efforts sur la coque ou au gréement, pour permettre à l'équipage de se reposer ou de s'alimenter ou pour effectuer des travaux qui demandent une certaine stabilité du navire. Cette allure peut éventuellement être conservée jusqu'au retour à des conditions plus clémentes, à condition que le vent ne pousse pas le navire vers des dangers. » Wikipedia, article Cape (nautisme) « A la cape » décrit particulièrement bien l’état de l’économie française fin 2013. L’investissement y est atone et l’emploi n’évolue pas de façon suffisamment positive pour inverser la tendance à la hausse du chômage. La conjoncture à la mi-septembre 2013 montre ainsi : -une très légère amélioration de la situation fin 2013 ; - un ralentissement des services alors que l’industrie continue de perdre des emplois ; - des fermetures d’usines qui se poursuivent à un rythme inchangé ; - des montants investis en forte baisse par rapport à 2012 ; - de fortes disparités régionales.

Conjoncture septembre 2013 trendeo

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Point sur la conjoncture de l'économie française à la mi-septembre 2013

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SARL au capital de 20 000 euros – inscrite au RCS PARIS - SIREN : 501 265 045 - TVA : FR 735 012 65 045

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Conjoncture de l’emploi et de l’investissement en France

Septembre 2013

Une économie « à la cape »

« Lorsque le navire est à la cape, le vent et la mer arrivent généralement par le travers, la vitesse est réduite ou

limitée à la dérive due au vent ; le navire ne lutte plus contre les mouvements de la mer mais se laisse porter par

elle. Cette allure est utilisée essentiellement dans le mauvais temps, pour limiter les efforts sur la coque ou au

gréement, pour permettre à l'équipage de se reposer ou de s'alimenter ou pour effectuer des travaux qui

demandent une certaine stabilité du navire.

Cette allure peut éventuellement être conservée jusqu'au retour à des conditions plus clémentes, à condition

que le vent ne pousse pas le navire vers des dangers. »

Wikipedia, article Cape (nautisme)

« A la cape » décrit particulièrement bien l’état de l’économie française fin 2013.

L’investissement y est atone et l’emploi n’évolue pas de façon suffisamment positive pour

inverser la tendance à la hausse du chômage.

La conjoncture à la mi-septembre 2013 montre ainsi :

-une très légère amélioration de la situation fin 2013 ;

- un ralentissement des services alors que l’industrie continue de perdre des

emplois ;

- des fermetures d’usines qui se poursuivent à un rythme inchangé ;

- des montants investis en forte baisse par rapport à 2012 ;

- de fortes disparités régionales.

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Un signal positif : le troisième trimestre 2013 est en amélioration

Au troisième trimestre, l’économie française continue à perdre des emplois, mais à un

rythme en réduction. Moins de 2 000 emplois nets supprimés au troisième trimestre 2013,

contre plus de 6 000 à la même période de 2012. On peut ajouter qu’au 13 septembre,

l’observatoire de l’emploi et de l’investissement de Trendeo affiche un solde mensuel

légèrement positif, pour la première fois depuis neuf mois. La tendance est donc à une

timide amélioration, comme le montre le premier graphique.

Figure 1 - Évolution du solde trimestriel des emplois créés et supprimés recensés dans l’observatoire de l’emploi et de l’investissement de Trendeo, 2009-2013, en nombre d’emplois.

Figure 2 - Évolution des créations et suppressions d’emplois recensées dans l’observatoire de l’emploi et de l’investissement de Trendeo, 2009-2013, en nombre d’emplois.

Comme l’indique le deuxième graphique, cette amélioration est encore fragile. Elle repose

principalement sur le ralentissement des suppressions d’emplois, pas sur une reprise des

créations. Ainsi, du deuxième trimestre au troisième trimestre 2013, les suppressions

d’emplois ont baissé de 26%, mais les créations ont baissé de 19%. Ce différentiel conduit

à une amélioration du solde entre suppressions et créations d’emplois, mais le

ralentissement des créations d’emplois demeure. En l’absence d’une dynamique positive

des créations d’emplois, on ne peut considérer que l’amélioration constatée est solide.

-100 000

-80 000

-60 000

-40 000

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0

20 000

40 000

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Créations Suppressions

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Les services subissent un coup de frein alors que l’industrie souffre

toujours

Sur les huit premiers mois de l’année, la situation est dégradée par rapport à la même

période de 2012 : les deux premiers trimestres de l’année 2012 avaient vu l’économie

recréer des emplois, et ce mouvement s’est interrompu à la mi-2012. Entre ces deux

périodes, c’est surtout le secteur du commerce qui a cessé de contribuer à la croissance des

emplois : de 7 000 emplois nets créés de janvier à septembre 2012, on est passés à presque

zéro en 2013. L’hôtellerie-restauration a également réduit d’un tiers ses créations d’emplois.

Les secteurs des TIC (développement de logiciel, information, communication) ont réduit des

deux tiers leurs créations d’emplois, passant de 6 000 à 2 000 emplois nets créés.

L’industrie manufacturière voit ses pertes nettes d’emplois creusées, de 14 000 suppressions

nettes pour les huit premiers mois de 2012 à 17 000 pour 2013. Cette dégradation provient

des secteurs des moteurs, de l’agroalimentaire, de l’ameublement, de la plasturgie et du

caoutchouc. Dans l’industrie, la seule amélioration véritable en 2013 provient de l’industrie

pharmaceutique, qui crée plus d’emplois qu’elle n’en supprime, pour la première fois depuis

2009. Depuis 2009, l’industrie française perd près de 140 000 emplois selon nos

observations.

Figure 3 - Solde net trimestriel et solde cumulé des pertes d'emplois dans

l'industrie manufacturière depuis 2009, en nombre d'emplois

En 2013, seuls les secteurs du conseil et des services spécialisés améliorent leur situation,

grâce aux bons résultats de l’ingénierie.

-40 000

-35 000

-30 000

-25 000

-20 000

-15 000

-10 000

-5 000

0

5 000

-160 000

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Solde cumulé (échelle de gauche) Solde net trimestriel (échelle de droite)

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Fermetures d’usines : dégradation continue depuis la mi-2011

Depuis le premier janvier 2009, 1 253 usines ont fermé. Les fermetures d’usines lors des

trois premiers trimestres de 2013 ont été identiques aux trois premiers trimestres de 2012

(191 et 192 fermetures respectivement). Mais les créations d’usines ont baissé de 25% en

2013 par rapport à 2012. Le solde net des ouvertures et fermetures d’usines se dégrade

donc. Cette tendance est continue depuis 2011 et l’on atteint, fin 2013, le chiffre de 613

pertes nettes d’usines depuis 2009 : pour deux usines qui ferment, une seule est recrée.

Figure 4 - Solde trimestriel et solde cumulé des ouvertures et fermetures

d'usines depuis 2009 (sites manufacturiers employant plus de 10 salariés).

Les montants investis en baisse de 55 %

Les créations d’emplois annoncées aux trois premiers trimestres de 2012 correspondaient à

un montant global d’investissement de 74 milliards d’euros.

Figure 5 - Estimation du montant trimestriel investi dans les créations d'emplois annoncées chaque trimestre, en milliards d'euros.

Pour la même période de 2013, ce montant s’élève à 25 milliards d’euros. Une partie de

cette baisse s’explique par la baisse des créations d’emplois, mais joue également le fait que

les emplois créés sont dans des secteurs moins capitalistiques. Le montant moyen investi par

emploi créé, qui est la base de nos calculs d’estimation du montant global investi, varie en

-120

-80

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0

-700

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009

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013

Cumul des pertes nettes (échelle de gauche)

Perte nette trimestrielle (échelle de droite)

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effet fortement selon les activités : de 100 000 € pour un emploi de vente à 3 M€ pour un

investissement dans le secteur de l’énergie.

La combinaison de ces deux effets, baisse des créations d’emplois et investissements moins

capitalistiques, rend la baisse de l’investissement plus rapide encore que celle de l’emploi :

sur les trois premiers trimestres de 2013 comparés à la même période de 2012, la baisse

est de 43% pour les emplois créés et de 56% pour les montants investis.

Des disparités régionales fortes

Depuis 2009, les onze premières régions françaises métropolitaines ont accueilli plus de

80 000 emplois nets supplémentaires. Ce sont des régions qui bénéficient de la croissance

de secteurs dynamiques comme l’aéronautique ou le logiciel et souffrent moins des

suppressions d’emplois dans l’industrie manufacturière (et dans l’automobile en particulier).

Région Créations 2013 Suppressions 2013 Solde net 2013 Cumul 2009-2013

AQUITAINE 3 140 -1 871 1 269 12 776

PAYS-DE-LA-LOIRE 3 724 -3 263 461 12 413

NORD-PAS-DE-CALAIS 3 541 -3 836 -295 11 707

MIDI-PYRENEES 2 373 -1 763 610 11 483

PROVENCE-ALPES-CÔTES D'AZUR 2 134 -2 893 -759 10 524

LANGUEDOC-ROUSSILLON 2 027 -1 511 516 6 046

BASSE-NORMANDIE 660 -1 347 -687 5 461

RHÔNE-ALPES 2 410 -3 242 -832 4 755

BRETAGNE 3 906 -4 606 -700 3 132

BOURGOGNE 1 267 -970 297 2 740

POITOU-CHARENTES 1 217 -878 339 1 363

AUVERGNE 580 -827 -247 1 306

LIMOUSIN 401 -293 108 925

CORSE 14 0 14 303

CENTRE 1 923 -2 652 -729 -773

HAUTE-NORMANDIE 738 -774 -36 -1 518

CHAMPAGNE-ARDENNE 907 -1 707 -800 -1 809

FRANCHE-COMTE 937 -1 306 -369 -2 020

ALSACE 1 262 -2 227 -965 -3 762

PICARDIE 403 -2 405 -2 002 -5 232

LORRAINE 1 615 -2 366 -751 -7 099

ÎLE-DE-FRANCE 6 098 -10 742 -4 644 -18 567

OUTRE-MER 706 -189 517 -2 938

Non localisés 10 511 -21 372 -10 861 -92 473

France 52 494 -73 040 -20 546 -51 257

Figure 6 - Créations d'emplois, suppressions d'emplois et solde net, par région, pour l'année 2013 jusqu'au 13 septembre. Cumul des emplois créés et supprimés par région, de 2009 à 2013 en dernière colonne. En nombre d'emplois. Les emplois « non localisés » sont ceux dont la création ou la suppression est annoncée par le siège d’un groupe sans que leur localisation ne soit précisée.

+ 82 400 emplois depuis 2009

- 38 246 emplois depuis 2009

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Ces régions ne sont cependant pas insensibles à la conjoncture : pour 2013, le même groupe

de onze régions connaît un solde des créations et suppressions d’emplois à peine positif.

Figure 7 - Cumul des créations et suppressions d'emplois pour les onze premières régions métropolitaines et pour les onze dernières. En nombre d'emplois.

Les onze régions les moins bien placées ont, pour leur part, perdu 38 000 emplois depuis

2009, dont 10 000 en 2013. L’Île-de-France représente, à elle seule, la moitié de ces pertes

d’emplois.

La vraie reprise reste à venir

L’économie française poursuit fin 2013 une amélioration entamée en début d’année, qui est

surtout faite d’une lente réduction des pertes d’emplois, un peu supérieure à la réduction

des créations d’emplois. Comme l’écrit Wikipédia à propos des navires « à la cape » : « Cette

allure peut éventuellement être conservée jusqu'au retour à des conditions plus clémentes, à

condition que le vent ne pousse pas le navire vers des dangers ».

Telle quelle, la dynamique positive de l’économie française est donc fragile et soumise à une

aggravation de la conjoncture internationale. Pour que la reprise soit solide, et durable, il

faut qu’elle soit tirée par une véritable reprise des créations d’emplois. Il faudrait également

que cette dynamique s’étende aux emplois de l’industrie manufacturière, car

l’essoufflement des créations d’emplois dans les services montre que ceux-ci ne peuvent

durablement relayer les pertes d’emplois industriels.

-60 000

-40 000

-20 000

0

20 000

40 000

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Onze premières régions Onze dernières régions

dont 2013 2009-2013

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A propos de Trendeo

L’Observatoire de l’emploi et de l’investissement a été créé, par Trendeo, en janvier 2009 et

mis en service en juillet 2009. L’objectif de cette base de données, accessible par

abonnement, est de recenser et structurer, en temps réel, à travers plus de 4 500 sources

d’informations, toute l’information sur les investissements et désinvestissements en France

ainsi que les créations et suppressions d’emplois qui leur sont liées.

Cette méthodologie nous a permis, depuis janvier 2009, d’enregistrer près de 29 000

opérations : 17 284 investissements correspondant à 764 646 emplois créés, et 11 656

désinvestissements correspondant à 838 962 emplois supprimés.

Les données de l’observatoire ont été utilisées à de nombreuses reprises par la presse, dans

le cadre d’articles consacrés à la conjoncture sectorielle ou régionale (cf. la rubrique

« Presse » du site Internet de Trendeo www.trendeo.net ).

L’observatoire est également utilisé quotidiennement comme instrument de veille

commerciale, territoriale ou sectorielle, par de nombreux clients des secteurs du conseil,

de l’industrie et des administrations nationales et locales (www.observatoire-

investissement.fr).

Contact

David Cousquer, créateur et gérant.

Trendeo

166 boulevard du Montparnasse

75 014 Paris

Tél. : 01 42 79 51 26

[email protected]