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Agri Succès SEPTEMBRE 2017 LE LAIT COULE À FLOTS POUR UNE FERME LAITIÈRE AU QUÉBEC

FAC AgriSuccès septembre 2017

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AgriSuccès

S E P T E M B R E 2 0 1 7

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LE LAIT COULE À FLOTS POUR UNE FERME LAITIÈRE AU QUÉBEC

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Chaque mois, près de 860 000 Canadiens ont recours à une banque alimentaire et plus du tiers d’entre eux sont des enfants. Faites un don en argent ou en aliments au bureau de FAC le plus près de chez vous ou faites don d’une partie du produit de votre champ, de votre silo, de votre serre ou de vos animaux d’ici le 13 octobre. Soyez de la partie.

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NATIONAUX

Parrish & Heimbecker Limited Windset Farms™ Co-op

BroadGrain Commodities Inc. South West Terminal Ltd. Ray-Mont Logistiques

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DANS CE NUMÉRO

ARTICLES VEDETTES9Stratégies d’embauche novatrices pour contrer la pénurie de travailleurs

De nos jours, le recrutement dans le secteur agricole exige une nouvelle

façon de penser.

RUBRIQUES3VOTRE ARGENTProtégez le prix de vos produits de base en dollars américains

Protégez votre rentabilité contre les fluctuations

imprévisibles du taux de change.

8LES FACTEURS QUI CHANGENT LA DONNELes protéines végétales représentent un débouché à valeur ajoutée

Comme en témoignent de nouveaux

investissements importants au Manitoba

et en Saskatchewan, l’extraction des protéines

végétales est le volet qui affiche la croissance la

plus rapide dans le secteur de la transformation

alimentaire.

14ÉTUDE DE CASTout est arrivé si vite…

Lorsque Tom est décédé subitement, sans plan

de relève agricole, son fils Sylvain s’est retrouvé

complètement déstabilisé.

16DEMANDEZ À UN EXPERTDes économies de coûts que vous n’avez pas envisagées

Trois producteurs expliquent des stratégies

très différentes qui sortent de l’ordinaire qu’ils

emploient pour réaliser des économies.

18HORIZONS ÉCONOMIQUESTrois raisons expliquant la hausse du taux d’intérêt de la Banque du Canada

Les coûts d’emprunt vont grimper au deuxième

semestre de 2017, tandis que les perspectives

pour l’économie canadienne s’améliorent.

19TECHNOLOGIEL’intelligence artificielle au service de l’agriculture

Grâce à l’intelligence artificielle, les machines

acquièrent la capacité de prendre des décisions

fondées sur l’expérience passée.

PROFIL DE PRODUCTEURSLe lait coule à flots pour une ferme laitière au Québec

Une passion pour la génétique laitière a permis à une jeune entreprise père-fils de prendre un nouveau départ.

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S E P T E M B R E 2 0 1 7

AgriSuccès

Fondé en 2004, numéro 77

Rédacteur en chef, Kevin Hursh Photographies originales par HuszarVisuals.ca Il est possible de reproduire les photos et les articles de ce numéro avec notre autorisation. Pour en savoir plus, communiquez avec nous par courriel à [email protected].

This publication is also available in English. fcc.ca/agrisuccess.

Les rédacteurs et les journalistes de l’AgriSuccès tentent de fournir de l’information et des analyses exactes et utiles. Les rédacteurs et FAC ne garantissent pas la précision de l’information contenue dans ce magazine et ne sauraient être tenus responsables de toute action ou décision prise par le lecteur.

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Empreint de fierté envers l’agriculture et rempli de perspectives positives mais réalistes, le magazine AgriSuccès se voue à aider les producteurs canadiens à perfectionner leurs pratiques de gestion. Chaque numéro vise à présenter du contenu qui suscite :

• l’engagement

• la motivation

• l’innovation

• des réalisations

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2 | FAC.CA/AGRISUCCES

La grande majorité des fermes canadiennes sont des fermes familiales, source de grande fierté, mais aussi de vitalité et de résilience pour l’industrie. Mais cela suppose aussi une recherche constante d’équilibre : est-ce la famille ou la ferme qui prime?

La plupart d’entre nous répondraient probablement que la famille passe avant tout, mais, dans les faits, qu’en est-il vraiment? Je me rappelle encore la déception ressentie lors de ma dernière année de secondaire, étant le seul élève dont la famille n’assistait pas au bal des finissants. Ma famille était présente à la cérémonie, mais elle est partie après le banquet parce qu’on était en pleine période des semis.

La petite promotion dont je faisais partie comptait beaucoup d’autres jeunes issus de familles d’agriculteurs, mais celles-ci avaient accordé une priorité quelque peu différente à la remise des diplômes.

Au fil des ans, il m’est assurément arrivé de décevoir mes propres enfants de temps à autre lorsque le travail à la ferme et d’autres corvées ont pris le pas sur les activités familiales. La communication entre les membres d’une famille est importante parce qu’elle aide à comprendre pourquoi certains choix doivent être faits. Et les choix difficiles abondent.

Autrefois, il allait de soi que les enfants prêteraient main-forte à la ferme dès leur jeune âge. Aujourd’hui, ce n’est plus aussi systématique. Dans certaines familles, les enfants y participent activement; dans d’autres, ils ont des aspirations tout à fait différentes.

Dans de nombreuses fermes partout au pays, la longue fin de semaine de septembre est consacrée à la récolte. Dans les familles qui comptent des adolescents, ceux-ci participent-ils à la récolte ou privilégient-ils leurs activités sportives ou leurs sorties entre amis? Les enfants éprouvent-ils un sentiment d’appartenance envers la ferme, ou celle-ci leur inspire-t-elle du ressentiment?

Les temps changent et la participation de la famille aux activités de la ferme n’est dictée par aucun mode d’emploi. Tout comme il faut concilier travail et vie personnelle, nous devons trouver le juste équilibre entre la ferme et la famille.

Comme toujours, vos commentaires et vos idées d’articles sont les bienvenus. Courriel : [email protected]. Twitter : @kevinhursh1. n

KEVIN HURSH, RÉDACTEUR / Kevin est agronome-conseil, journaliste et rédacteur en chef. Il vit à Saskatoon, en Saskatchewan. Il exploite aussi une ferme céréalière près de Cabri, en Saskatchewan, et produit un large éventail de cultures. hursh.ca (en anglais seulement)

CONTRIBUTEURS KIERAN BRETT / Kieran est rédacteur en Alberta depuis 1989. Il traite de sujets liés à l’agriculture, de la production aux finances en passant par la commercialisation.

PETER GREDIG / Fort de son expérience en communications agricoles, Peter est un associé de la société de développement d’applications mobiles AgNition Inc. Il est également producteur agricole dans la région de London, en Ontario.

LORNE McCLINTON / Rédacteur, journaliste et photographe, Lorne partage son temps entre son bureau au Québec et sa ferme céréalière en Saskatchewan.

NICOLAS MESLY / Nicolas est journaliste, photographe et agronome spécialiste des enjeux agroalimentaires et environnementaux. Les associations de presse canadiennes ont récompensé ou honoré son travail à plus de trente reprises.

LILIAN SCHAER / Auteure et rédactrice professionnelle, Lilian vit près de Guelph, en Ontario. Elle offre des services de communication à la pige à l’ensemble de l’industrie agricole.

La plupart d’entre nous répondraient probablement que la famille passe avant tout, mais, dans les faits, qu’en est-il vraiment?

LETTRE DU RÉDACTEUR

Faites-vous passer la famille ou la ferme en premier?

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SEPTEMBRE 2017 | 3

Le taux de change entre le dollar canadien et le dollar américain est un des facteurs clés de la rentabilité de votre ferme. Les marchés des devises sont si volatils que la moindre nouvelle nationale ou internationale peut avoir une incidence sur le taux de change et, par conséquent, sur votre résultat net. Les instruments de couverture peuvent protéger votre rentabilité contre ces fluctuations imprévisibles, mais peu de producteurs s’en servent.

Il y a trois ans, Brian Hildebrand, propriétaire d’une exploitation céréalière mixte de Foremost, en Alberta, a commencé à utiliser des options sur devise offertes par son institution financière afin de protéger ses ventes libellées en dollars américains, conscient qu’il devait trouver des moyens plus efficaces de déterminer la façon et le moment de convertir ses ventes en dollars canadiens. Maintenant, M. Hildebrand bloque son taux de change pour toutes ses cultures libellées en dollars américains.

« Les prix du blé (par exemple) sont fixés à la bourse de Minneapolis ou à celle de Kansas City, alors même si vous vendez votre récolte à un acheteur canadien en dollars canadiens, vous êtes exposé dans une certaine mesure à un risque de change, explique M. Hildebrand. Une fluctuation monétaire de 2 ou 3 % est si vite arrivée. »

« Une grande partie des marchandises que les agriculteurs canadiens produisent font l’objet d’opérations de couverture sur le Chicago Mercantile Exchange ou CME, indique Anil Aggarwal, courtier de change d’EncoreFX à Ottawa. Il en résulte un décalage parce que peu importe si vous vendez vos produits au Canada ou aux États-Unis, vous fixez vos prix en fonction du dollar américain, ce qui crée un risque de change. »

Si vous prévoyez une faible marge de profit au printemps sur la base d’un dollar à 0,72 $ US, vous risquez d’avoir une mauvaise surprise si le dollar remonte à 0,75 $ US au moment où vous livrez votre marchandise à l’automne. En effet, le prix tiré de votre blé, de votre maïs ou de vos bovins serait inférieur de 4 % à votre prévision.

« Si vous ne prenez aucune mesure, vous êtes entièrement exposé aux fluctuations qui surviennent sur le marché au comptant au moment de la vente, explique M. Aggarwal. Parfois la chance vous sourit, parfois non. Toutefois, il existe différentes façons de gérer ce risque. Les options

et les contrats à terme, par exemple, vous permettent de bloquer un taux pendant une période déterminée. »

Ces instruments peuvent être entièrement personnalisés en ce sens que vous choisissez les montants et les dates qui vous conviennent, indique M. Aggarwal. Vous pourriez choisir de bloquer un taux de 0,72 $ pour la totalité de la vente à la date de livraison si vous voulez éliminer complètement votre risque de change, ou vous pourriez bloquer un taux pour une proportion de 60 % de la vente visée par le contrat pour courir la chance de profiter d’une fluctuation favorable du marché.

« La couverture de change constitue un autre niveau de gestion du risque, conclut M. Hildebrand. La première étape consiste à reconnaître le risque auquel vous êtes exposé. Par la suite, le processus n’est pas tellement différent des opérations de couverture pour le blé, les bovins ou n’importe quel autre produit. » n

PAR LORNE McCLINTON

« Même si vous vendez votre récolte à un acheteur canadien en dollars canadiens, vous êtes exposé dans une certaine mesure à un risque de change. »

VOTRE ARGENT

Protégez le prix de vos produits de base en dollars américains

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4 | FAC.CA/AGRISUCCES

PAR NICOLAS MESLY

LE LAIT COULE À FLOTS POUR UNE FERME LAITIÈRE AU QUÉBEC

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SEPTEMBRE 2017 | 5

« Je rentre dans n’importe quelle étable et j’identifie les meilleures vaches en un clin d’œil », reconnaît Pier-Luc Massicotte. Il faut croire que le jeune éleveur de 28 ans a l’œil. Les ventes de génisses d’une seule de ses vaches de race Holstein, payée 4 200 $, lui ont rapporté quelque 250 000 $. Sa passion pour la génétique, qui a débuté en 2009, lui permet aujourd’hui de gérer un troupeau d’élite de 118 bêtes en lactation dont la moyenne de production est de 12 400 kg par vache, soit un tiers de plus que la moyenne nationale.

Rencontré au bureau de Massicotte Holstein à Champlain, un petit village situé sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent au Québec, Pier-Luc décrit sa passion pour la génétique et l’élevage sous le regard admiratif de son père, Roger Massicotte, ex-président de Holstein Québec. En raison de la récente croissance du marché laitier canadien et de la disponibilité de quota, la demande pour de bonnes vaches est en plein boum. Et le commerce d’animaux représente 30 % du chiffre d’affaires de la jeune entreprise père-fils, née du divorce d’avec la compagnie mère, Ferme Paul Massicotte et Fils et de sa filiale Massibec.

Les Massicotte ont transmis leur ADN des affaires depuis leur arrivée dans la région, il y a cinq générations. Paul Massicotte, le père de Roger et grand-père de Pier-Luc, a fondé Massibec en 1984 pour intégrer ses quatre fils et leurs familles. Le clan diversifie ses activités à plein régime, si bien que la production laitière n’occupe plus que 30 % du chiffre d’affaires. Soixante-dix pour cent du revenu de la ferme Paul Massicotte et Fils est généré par la production et la transformation alimentaire – salades de choux, tartes maison –, vendues dans les supermarchés de la province. Mais la relève pousse et on doit songer à la façon de l’intégrer dans l’entreprise.

Pier-Luc y est préparé depuis le berceau. En 2008, à l’âge de dix-neuf ans, il obtient un diplôme en production laitière (DEP) à l’École d’agriculture de Nicolet. Puis, pour acquérir de l’expérience, le jeune homme part travailler neuf mois en Alberta, dans l’entreprise Morsan Farms qui compte 1 500 vaches. Toutefois, au printemps 2009, lorsque la question d’intégrer Pier-Luc dans la ferme Paul Massicotte et Fils est soulevée au conseil d’administration, la réponse est venue comme une gifle.

« Si j’avais su, il y a trente ans, comment s’articulerait cette histoire, ma stratégie aurait été différente. »

PROFIL DE PRODUCTEURS

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6 | FAC.CA/AGRISUCCES

VIDÉO : Rencontrez les Massicotte et apprenez-en plus sur leur exploitation. | fac.ca/LesMassicotte

PROFIL DE PRODUCTEURS

« Mes deux plus jeunes frères m’ont dit qu’il n’y avait pas de place pour Pier-Luc, à moins de lui céder la mienne. Je me suis levé en disant que je quittais le navire », raconte Roger, un trémolo dans la voix.

Un nouveau départ

À quarante-six ans, Roger Massicotte décide de recommencer à zéro, en pariant sur son expérience et la jeunesse « électrisante » de son fils. La nouvelle entreprise, Massicotte Holstein Inc., n’est pour le moment qu’un nom couché sur une feuille de papier. Il lui faut du quota, des animaux, une terre, une étable, les permis de construction… et on la veut en activité dès le début 2010. Entre-temps, les tractations pour se séparer du vaisseau mère sont difficiles et douloureuses. Dans l’arrangement final, Roger obtient un prix pour 20 % de ses actions, soit 25 vaches, 24 génisses, 27 kg de matière grasse de quota, et une parcelle des 100 hectares de terre située à moins d’un kilomètre de l’entreprise originale.

Pas de place pour l’erreur

« J’avais un million de dollars d’actif, mais je demandais 3,5 millions de dollars pour financer mon plan d’affaires », relate Roger. Dans ce plan, on a fait le choix d’investir dans des actifs productifs : du quota et de la terre. Pas question d’acheter de la machinerie agricole, car la superficie de terre ne justifie pas de tels investissements. Tous les travaux, semis, épandages de fumier, récoltes seront faits à forfait, y compris le foin pour nourrir les bêtes.

Celles-ci logeront dans une étable entravée plutôt qu’à stabulation libre, parce que cette dernière coûte deux fois plus cher, à cause des investissements requis dans des robots de traite. Pas question non plus d’investir dans un dispendieux système de ration totale mélangée (RTM). On préfère alimenter les vaches en distribuant le foin provenant de grosses balles carrées à la main et distribuer la moulée avec un petit robot. « La machinerie qui s’use le plus ici, ce sont deux fourches », dit Maryse Carrée, la mère de Pier-Luc qui participe à l’entrevue.

« Deux des trois institutions bancaires ont ri de nous, sauf une, Financement agricole Canada, qui nous a fait confiance », ajoute-t-elle. Leur financement en poche, père et fils visitent une dizaine d’éleveurs dans la province pour acheter leurs bêtes et constituer leur nouveau troupeau. « C’est la plus belle période de tout ce processus », précise Pier-Luc.

Avec un taux d’endettement élevé, il n’y a aucune marge d’erreur. Sept ans plus tard, ce taux a baissé et ils ont acquis 80 kg de matière grasse de quota, 50 vaches, 80 génisses, 15 hectares de terre, et construit un bâtiment froid pour les animaux. Deux autres projets sont en ce moment sur la table, doubler la capacité de l’étable actuelle et acheter une autre ferme. Le secret de leur réussite : produire le plus de lait possible, au plus bas coût de production possible.

Planifier la relève le plus tôt possible

Pour Roger, le refus d’intégrer Pier-Luc dans la ferme brisait un pacte familial non écrit selon lequel la gestion quotidienne des affaires est faite en fonction de ce que l’entreprise soit transférée de génération en génération. « Ma stratégie aurait été différente si j’avais su le déroulement de l’histoire il y a trente ans », raconte-t-il.

Celui qui vient d’être nommé vice-président de la coopérative géante, Agropur, troisième transformateur laitier au Canada, avec près de six milliards de dollars en chiffre d’affaires en 2016, a de moins en moins de temps pour s’occuper de l’entreprise. Mais elle est entre de bonnes mains. Et déjà, on prépare l’arrivée de Thomas, le fils de Pier-Luc, car on voit briller dans ses yeux la même flamme entrepreneuriale que celle de ses ancêtres. n

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SEPTEMBRE 2017 | 7

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8 | FAC.CA/AGRISUCCES

Le marché croissant des protéines d’origine végétale est en train de transformer le paysage agricole.

Vers la fin de l’année dernière, on annonçait la construction d’une usine de fractionnement des pois d’une valeur de 75 millions de dollars à Moose Jaw, en Saskatchewan. Quelques mois plus tard, on apprenait qu’une usine de transformation des pois serait construite au coût de 400 millions de dollars à Portage la Prairie, au Manitoba.

L’usine de Moose Jaw est un projet de l’entreprise Canadian Protein Innovation financé par une agroentreprise allemande. L’usine de Portage la Prairie est une initiative de l’entreprise familiale française Roquette, qui affirme qu’il s’agira de la plus grande installation de transformation des pois au monde.

« Un investissement de 400 millions de dollars dans la transformation alimentaire, c’est du jamais vu », lance Gordon Bacon, président de Pulse Canada, qui indique que d’autres annonces sont prévues. Selon lui, ces investissements témoignent de l’énorme intérêt porté aux protéines végétales.

« Aux yeux des consommateurs, les protéines sont synonymes de bienfait, mentionne M. Bacon. Cet engouement est suscité par la demande d’aliments riches en protéines, et le nouvel intérêt pour les légumineuses est attribuable aux préoccupations liées aux allergies, à la fonctionnalité et aux étiquettes simples. »

Une étiquette simple affiche une liste d’ingrédients dont les consommateurs sont capables de prononcer le nom et qui semblent être d’origine naturelle. Les grandes entreprises alimentaires font des pieds et des mains pour retirer les agents de conservation artificiels et les ingrédients que les consommateurs considèrent comme hautement transformés.

Les protéines d’origine végétale font l’objet de nombreuses recherches depuis des décennies. Selon le pays, pour arriver à une allégation relative aux protéines sur une étiquette de produit alimentaire, il faut souvent obtenir une forme concentrée de protéines lorsque la portion est petite. La science alimentaire sous-jacente est complexe en raison de la fonctionnalité alimentaire qui varie selon la taille des différentes particules.

Les isolats de protéines proviennent de différentes sources d’origine végétale ou animale. Les pois jaunes qui seront utilisés dans les nouvelles usines en Saskatchewan et au Manitoba sont exempts d’OGM, abondants et relativement peu chers compte tenu de la source de protéines qu’ils représentent.

Des promoteurs comme Dennis McKnight, président de la société The Innovators Inc. de Vancouver, croient que le Canada pourrait devenir un chef de file mondial dans le domaine des protéines d’origine végétale et dans celui des ingrédients de spécialités alimentaires. En conférence lors du Global Crops Symposium, tenu à Calgary en avril dernier, M. McKnight a affirmé qu’il s’agit

d’un débouché à valeur ajoutée qui est complémentaire à notre production et à nos exportations de légumineuses, de grains et d’oléagineux.

La technologie ne cesse d’évoluer grâce au soutien apporté par d’importants investisseurs et à des travaux de recherche et de développement de pointe, ce qui se traduit par la création de nombreux emplois hautement spécialisés.

Lorsqu’il est question de transformation alimentaire, on pense immédiatement au conditionnement des viandes, à la fabrication de fromage et de yogourt, à la mouture ou à la production de pâtes alimentaires. Or, ce sont les secteurs des protéines végétales et des ingrédients de spécialités alimentaires qui affichent la croissance la plus rapide.

Les entreprises alimentaires tiennent compte des préférences des consommateurs, et les avantages se feront sentir tout au long de la chaîne de valeur, ce qui stimulera la demande nationale de cultures canadiennes. n

Suivez Kevin : @kevinhursh1

PAR KEVIN HURSH

Le Canada pourrait devenir un chef de file mondial dans le domaine des protéines d’origine végétale.

LES FACTEURS QUI CHANGENT LA DONNE

Les protéines végétales représentent un débouché à valeur ajoutée

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SEPTEMBRE 2017 | 9

Stratégies d’embauche novatrices pour contrer la pénurie de travailleursPAR KIERAN BRETT

Les agriculteurs canadiens ont un besoin criant de main-d’œuvre pour poursuivre leurs activités et, si possible, assurer leur croissance. Voici quelques conseils en matière d’embauche offerts par des producteurs qui ont mené ce combat.

La pénurie de travailleurs en agriculture – qu’ils soient temporaires ou permanents – n’est un secret pour personne. Malgré la croissance vigoureuse qu’elle affiche ces dernières années, l’agriculture canadienne peine souvent à pourvoir ses postes à combler.

À quel point la pénurie de travailleurs est-elle grave? Le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture (CCRHA), avec l’appui du Conference Board du Canada, a mis au point récemment un modèle de prévision de l’offre et de la demande de main-d’œuvre dans le secteur agricole. Dans son rapport, le CCRHA indique qu’en 2014, 26 400 emplois n’ont pas été pourvus dans le secteur agricole canadien, ce qui a coûté au secteur 1,5 milliard de dollars en perte de revenus, soit 2,7 % des ventes. La pénurie de main-d’œuvre agricole, peut-on lire, ira en s’aggravant et atteindra 113 800 travailleurs d’ici 2025.

Pourquoi est-il si difficile d’embaucher de bons candidats? Tout d’abord, il est vrai que les besoins de main-d’œuvre peuvent être très saisonniers dans l’industrie agricole. De plus, la plupart des emplois agricoles se trouvent en milieu rural, alors que la majorité des Canadiens et Canadiennes vivent dans les centres urbains. Le déclin des populations rurales observé ces dernières décennies a aussi contribué à vider un bassin de main-d’œuvre autrefois accessible aux employeurs agricoles.

Changer la façon dont nous recherchons les travailleurs agricoles

De nos jours, le recrutement dans le secteur agricole exige une nouvelle façon de penser. Certains producteurs canadiens devront commencer à cibler des travailleurs qui sont prêts à travailler seulement une partie de l’année ou à établir des partenariats avec des employeurs qui ont des besoins saisonniers complémentaires aux leurs. De façon générale, il faut faire connaître les possibilités et les salaires intéressants qu’offre le secteur agricole.

Kasko Cattle Co. Ltd., une entreprise de Coaldale, en Alberta, prend ce genre de stratégie à cœur. Selon Nicole Stratychuk, directrice des ressources humaines de Kasko, les employeurs doivent trouver le juste équilibre entre l’embauche d’employés chevronnés et l’embauche de novices qui sont désireux d’apprendre. Certains des postes dans cette entreprise, comme ceux de cavaliers d’enclos, doivent être confiés à des candidats expérimentés, mais pas les postes au parc

ARTICLE VEDETTE

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10 | FAC.CA/AGRISUCCES

FEATURE ARTICLE

d’engraissement ou dans les aires de transformation, par exemple. Une personne travaillante et pleine de volonté serait la bienvenue et recevrait de la formation.

« Il arrive parfois que des candidats avouent ne pas posséder les compétences nécessaires, mais ce qui nous intéresse, c’est une bonne éthique du travail, dit Mme Stratychuk. Nous pouvons enseigner certaines des compétences que nous recherchons chez les employés du parc d’engraissement et des aires de transformation. »

Mme Stratychuk explique que le plus gros obstacle de Kasko est peut-être le manque de sensibilisation de la population à l’agriculture comme choix de carrière, ou le fait que certains s’interdisent d’y tenter leur chance faute d’expérience pratique. C’est pourquoi Kasko déploie des efforts importants pour sensibiliser la population aux possibilités de carrière en agriculture et pour présenter l’agriculture comme un domaine qui offre des emplois à temps plein et bien rémunérés, ainsi que la chance d’acquérir de nouvelles compétences.

Mme Stratychuk mentionne que Kasko garde contact avec la collectivité locale en participant aux salons de l’emploi de la région, en se présentant dans des écoles environnantes ou en accueillant des élèves dans ses installations. Elle constate que la sensibilisation et l’éducation au sujet de l’agriculture ouvrent des portes.

Même si l’expérience en agriculture est un atout pour n’importe quel emploi dans une ferme, et qu’elle est essentielle pour certains postes, Mme Stratychuk croit qu’il est judicieux pour l’entreprise d’élargir son champ de recherche.

« Les jeunes qui ont grandi dans une ferme n’y reviendront pas nécessairement après que leurs études ou leurs centres d’intérêt les auront conduits ailleurs, dit-elle. Le plus important est de ne pas exclure les personnes qui sont dépourvues d’expérience en agriculture. Si nous ne recrutons que des candidats qui ont vécu dans une ferme, nous nous imposons de réelles limites. »

Retenir les travailleurs saisonniers en leur offrant du travail à l’année

Paul Doef, propriétaire de l’entreprise Doef’s Greenhouses, près de Lacombe, en Alberta, a été confronté à un défi différent lorsqu’il a dû

trouver des travailleurs pour son exploitation serricole de onze acres. Le caractère très saisonnier de la serriculture commerciale le contraignait souvent à réembaucher des travailleurs ou à redonner de la formation à de nouveaux employés après une pause hivernale.

M. Doef y a vu une occasion d’accroître la production plutôt qu’un problème de main-d’œuvre. Il a modifié son infrastructure en ajoutant des lampes de haute technologie pour pouvoir exploiter ses serres toute l’année, sans interruption. Il a ainsi réglé son problème lié au travail saisonnier.

« Maintenant, nous pouvons garder la même équipe toute l’année, se réjouit-il. C’est un avantage énorme de pouvoir offrir à nos employés du travail à l’année. Nous n’avons plus à interrompre la production pour ensuite réengager nos employés ou devoir en former de nouveaux. »

M. Doef utilise d’autres stratégies d’embauche pour éviter toute perturbation pendant les vacances des employés ou les périodes de production plus occupées. Il mise notamment sur le bouche-à-oreille, demandant des recommandations à ses employés, ou publie des offres d’emploi sur les sites d’emplois locaux. Lorsqu’il a un besoin criant de travailleurs, il « emprunte » des employés à d’autres serres de la région.

« Certes, nous sommes des concurrents, dit M. Doef, mais je sais aussi ce qu’on ressent lorsqu’on constate une légère surcroissance d’une culture ou qu’on amorce une semaine de travail avec du retard. Nous nous demandons mutuellement de l’aide, et les employés sont habituellement heureux de gagner un peu plus d’argent. »

Vanter le mode de vie, pas seulement l’emploi

Portia MacDonald-Dewhirst, directrice générale du CCRHA, explique que si les producteurs canadiens ressentent le resserrement de la main-d’œuvre à l’heure actuelle, l’essor de l’industrie agricole crée une grande variété d’occasions pour les travailleurs.

« Les possibilités sont illimitées pour cette industrie, affirme-t-elle. Au fond, il s’agit d’avoir assez de travailleurs pour s’assurer

CINQ RESSOURCES POUR VOUS AIDER À RECRUTER LE CANDIDAT TANT CONVOITÉ

Le Conseil canadien pour les ressources humaines en agriculture a mis au point une Boîte à outils en RH pour employeurs agricoles qui aide les producteurs à combler les besoins uniques de l’industrie agricole en matière d’embauche : cahrc-ccrha.ca/fr/ressources.

AgCareers.com est un réseau d’employeurs et de candidats sur les marchés canadien et international qui aide à répondre à la demande croissante de travailleurs qualifiés dans l’industrie agricole.

Publiez une offre d’emploi ou consultez la banque d’emplois sur le portail en ligne AgCallHR.com. Cette entreprise offre aussi des services de recrutement à l’industrie agricole canadienne.

AgriStaffing.com (en anglais seulement) est un site spécialisé en recrutement pour le secteur canadien de l’agroentreprise. Il contient une section destinée aux étudiants qui cherchent un emploi à temps partiel ou un emploi d’été.

WorkHorse Consulting (WorkHorseHub.ca, en anglais seulement) offre une plateforme en ligne aux travailleurs agricoles et aux personnes qui cherchent un emploi dans différents secteurs de l’industrie agricole.

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Pour bon nombre d’exploitations agricoles, les pénuries de main-d’œuvre créent des maux de tête incessants. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) du gouvernement fédéral apporte un soutien indéfectible sur un marché du travail tendu lorsque les industries canadiennes de l’agriculture et de l’alimentation ne sont pas en mesure de recruter des travailleurs à l’échelle nationale pour pourvoir leurs postes vacants. Géré conjointement par Ressources humaines et Développement des compétences Canada et par Citoyenneté et Immigration Canada, le PTET aide les employeurs à recruter des travailleurs de l’étranger pour combler leurs besoins de main-d’œuvre temporaires.

que les entreprises sont en mesure d’atteindre leurs cibles de production ou de prendre de l’expansion pour satisfaire aux nouvelles exigences commerciales à mesure que l’industrie se développe. »

Selon Mme MacDonald-Dewhirst, l’industrie doit avant tout présenter l’industrie agricole comme un choix de carrière exceptionnel. Elle souligne les tendances qui suscitent un intérêt renouvelé pour l’agriculture, comme l’engouement pour les aliments locaux, ainsi que le développement de l’économie dite « à la demande », dans laquelle de nombreux producteurs favorisent les affectations à court terme.

Si les générations précédentes préféraient généralement les emplois permanents à temps plein et un cheminement de carrière rectiligne, beaucoup de gens aujourd’hui cherchent une vie professionnelle flexible et saisonnière qui n’exige aucun engagement à long terme.

Cette tendance vaut pour les jeunes qui intègrent le marché du travail, pour les Canadiens et Canadiennes qui y sont déjà, et même pour les baby-boomers qui désirent vivre de nouvelles expériences à mesure qu’ils vieillissent ou approchent de leurs années de retraite.

« Les recherches montrent clairement que les gens vivent des changements plus nombreux que jamais dans leur cheminement professionnel, et qu’ils ont soif de nouveauté et de diversité, souligne Mme MacDonald-Dewhirst. Cela peut jouer à notre avantage. Nous devons absolument faire savoir que l’industrie agricole et alimentaire est un secteur d’activité bien vivant, qui embauche et qui offre un milieu de travail des plus intéressants. » n

SEPTEMBRE 2017 | 11

VIDÉO : Recrutement et maintien en poste de la main-d’œuvre agricole avec Portia MacDonald-Dewhirst. fac.ca/ConseilsSurLaMainDoeuvre

LE PROGRAMME DES TRAVAILLEURS ÉTRANGERS TEMPORAIRES EN BREF

Le PTET répond-il aux besoins

de votre ferme ou de votre

entreprise? Utilisez cette liste de

vérification pour examiner certaines

des conditions. En vertu de ce

programme, les employeurs doivent :

exploiter activement l’entreprise

et offrir un bien ou un service

lié à l’offre d’emploi faite au

travailleur étranger temporaire;

dans certains cas, ils peuvent être

tenus de déployer des efforts pour

embaucher des citoyens canadiens

et des résidents permanents avant

d’offrir un emploi à un travailleur

étranger temporaire;

offrir aux travailleurs étrangers

temporaires les mêmes salaires et

avantages que ceux qu’ils offrent

à leurs employés qui sont des

citoyens canadiens ou des résidents

permanents et qui occupent le

même poste;

assumer les coûts du transport

aller-retour des travailleurs

étrangers temporaires (à destination

et en provenance de leur pays de

résidence permanente) et, le cas

échéant, leur fournir le transport

aller-retour gratuit entre le lieu de

résidence et le lieu de travail;

fournir un logement convenable et

abordable sur place ou à l’extérieur

des installations;

assumer les coûts associés au régime

privé d’assurance-maladie des

travailleurs étrangers temporaires,

et veiller à ce qu’ils soient couverts

par leur régime provincial ou

territorial d’assurance contre les

accidents en milieu de travail,

là où la loi l’exige.

Pour en savoir davantage, veuillez

chercher « PTET » au Canada.ca.

ARTICLE VEDETTE

Page 14: FAC AgriSuccès septembre 2017

12 | FAC.CA/AGRISUCCES

L’ÉQUIPEMENT AGRICOLE PEUT ÊTRE MEURTRIERLa machinerie agricole est liée à la plupart des accidents mortels à la ferme, dont les écrasements (18 %), les renversements (18 %) et le fait d’être coincé ou heurté par une machine (9 %).

Restez alerte

Respectez les protocoles de sécurité

Gardez les enfants à l’œil

Veillez à ce que votre cellulaire soit toujours chargé

Source : Surveillance des blessures dans le secteur agricole au Canada (cair-sbac.ca)

PRUDENCE DURANT LA RÉCOLTE

n   Canada 2007 : 2 900 000 acres 2017 : 6 955 600 acres

n   Atlantique 2007 : 11 000 acres 2017 : 79 000 acres

n   Québec 2007 : 434 900 acres 2017 : 926 600 acres

n   Ontario 2007 : 2 240 000 acres 2017 : 3 020 000 acres

n   Manitoba 2007 : 215 000 acres 2017 : 2 200 000 acres

n   Saskatchewan* 2013 : 170 000 acres 2017 : 730 000 acres

Qui mène la croissance? Selon les estimations de superficies ensemencées de 2017 de Statistique Canada, le Manitoba et la région de l’Atlantique mènent la croissance de la superficie de soja au Canada en termes de pourcentage.

TENDANCE

RÉVOLUTION DANS LE COMMERCE DE DÉTAIL

Le commerce électronique est en train de bouleverser la façon dont nous faisons l’épicerie. Le service « cliquer et ramasser » offert par Walmart et Loblaws vous permet d’acheter en ligne et de vous rendre au magasin uniquement pour récupérer votre commande.

Les ventes en ligne devraient se chiffrer à 3,6 milliards de dollars d’ici 2019.

Source : Business.FinancialPost.com (en anglais seulement)

CROISSANCE DE LA SUPERFICIE DE SOJA

329 %

925 %

35 %

113 %

618 %

*5 ans seulement

Source : Statistique Canada

140 %

EN UN CLIN D’ŒIL

Page 15: FAC AgriSuccès septembre 2017

SEPTEMBRE 2017 | 13

COMPILÉ PAR LILIAN SCHAER | Trouvez Lilian sur les médias sociaux à @foodandfarming

SI SEULEMENT J’AVAIS SU…

Quel conseil donneriez-vous au jeune agriculteur que vous avez été?

Voici ce que vous avez répondu sur les médias sociaux…

« Entoure-toi d’une équipe solide composée de gens qui comprennent tes buts et qui peuvent te responsabiliser : prêteur, nutritionniste, agronome ou collègues agriculteurs. »

« Le mot “dette” n’a pas nécessairement une connotation négative. Tâche d’avoir un plan d’affaires, d’aller chercher une expertise externe et de maintenir des flux de trésorerie positifs. Ne te sens pas coupable de réaliser des profits. »

« Prends soin de toi, de ton corps et de ton esprit. L’agriculture peut être exigeante et, à ton insu, c’est ta santé qui risque d’en écoper. »

« Prépare-toi à échouer. Un échec, ce n’est pas la fin du monde, et personne n’y échappe. »

« Suis un cours de gestion des affaires! »

Certains commentaires ont été reformulés par souci de clarté

ÇA BOURDONNE DANS LES SERRES!

Saviez-vous que… les abeilles participent à la pollinisation des plants de tomates et des poivrons en serre?

Des études indiquent qu’il faut entre sept et quinze colonies par hectare de tomates de serre, ce qui représente environ 2 000 visites d’abeilles par hectare quotidiennement!

Sources : Seeds.ca/pollination; OGVG.com (en anglais seulement)

Les entreprises agricoles canadiennes du palier supérieur de 25 % sont beaucoup plus rentables que celles du palier inférieur de 25 %. Et vous, où vous situez-vous? L’Institut de gestion agroalimentaire offre un outil qui vous permet de déterminer la performance de votre ferme : Scorecard.TakeaNewApproach.ca.

Les trois meilleurs

moyens de renforcer

votre gestion :

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TIREZ PROFIT DE LA GESTION CE QUE VOUS EN DITES

EN UN CLIN D’ŒIL

SEPTEMBRE 2017 | 13

Page 16: FAC AgriSuccès septembre 2017

14 | FAC.CA/AGRISUCCES

L’étude de cas fictive que voici, créée par BDO Canada,

montre comment l’absence d’un plan de relève

peut plonger une ferme dans la tourmente quand

l’imprévu se produit.

Tom envisageait d’un bon œil la récolte à venir. L’équipement était prêt, les cultures semblaient excellentes, et l’aide de son fils Sylvain réduisait de beaucoup la pression.

Comme de nombreux jeunes hommes ayant grandi dans une ferme, Sylvain avait profité des occasions d’emploi avantageuses offertes dans le secteur pétrolier. L’exploitation céréalière l’avait toujours intéressé, et il caressait le projet de constituer un troupeau vache-veau lorsqu’il se lancerait en agriculture. Toutefois, l’année sabbatique au cours de laquelle il allait accumuler un joli pécule dans le secteur pétrolier aura duré cinq ans. Âgé de 29 ans, Sylvain était maintenant revenu à la ferme depuis deux ans, contraint par le déclin de l’emploi dans le secteur pétrolier.

Tout allait bien. Après ces cinq années, père et fils étaient ravis d’avoir l’occasion de travailler ensemble et d’apporter quelques améliorations à la ferme. Tom était âgé de 60 ans, et le moment était venu de déterminer quelles étaient les intentions de Sylvain et de planifier leur avenir à tous les deux.

La vie en a décidé autrement.

Environ une semaine avant la récolte, Tom a été terrassé par une grave crise cardiaque. Il y avait des antécédents de maladie cardiaque dans sa famille, mais Tom prenait soin de sa santé et rien n’avait jamais laissé présager le moindre problème. Conduit à l’hôpital en ambulance, il est décédé peu de temps après son arrivée.

La semaine suivante s’est déroulée dans le flou, mais il fallait effectuer la récolte, et Sylvain s’est attelé à la tâche avec ardeur. Les offres d’aide ont afflué, et le travail a été accompli.

TOUT EST ARRIVÉ SI VITE…

ÉTUDE DE CAS

Page 17: FAC AgriSuccès septembre 2017

SEPTEMBRE 2017 | 15

Toutefois, après la récolte, la réalité l’a rattrapé. Il n’y avait aucun plan de relève, pas même une ébauche. Sylvain avait un frère aîné, Carl, qui vivait en ville. Il n’était pas agriculteur et leur relation était peu chaleureuse. Leur mère, Hélène, avait déjà manifesté son désir de s’installer en ville; être seule à la ferme la chagrinait profondément. La femme de Sylvain, Karine, avait un bon emploi en ville et n’était pas certaine de vouloir déménager à la ferme. Tout le monde était dépassé par les événements.

Le retour éventuel de Sylvain à la ferme avait été abordé maintes fois, mais personne n’avait discuté de ce qu’il adviendrait si Tom décédait. Sylvain était affligé. Il en savait très peu sur les finances de la ferme, et il s’est avéré que le testament de Tom datait d’une quinzaine d’années. Qui plus est, l’avocat qui l’avait rédigé n’était plus dans les affaires depuis longtemps. Apparemment, Tom était un homme réservé.

Sylvain était conscient qu’il devait trouver un moyen de régler la succession. Il avait un bon comptable, connaissait le banquier et avait déniché un avocat réputé spécialisé en agriculture. Après avoir rencontré les trois professionnels, Sylvain a entrepris la lourde tâche de faire le tri des classeurs et du bureau de son père. Il s’est vite rendu compte que celui-ci avait conservé tout son courrier et le moindre bout de papier au cours de sa carrière d’agriculteur de 40 ans. Mais ni cette paperasserie ni les tiroirs des classeurs ne renfermaient le mot de passe de l’ordinateur de Tom.

Au fil des jours passés à parcourir les dossiers de la ferme, une réalité financière stupéfiante s’est dévoilée peu à peu : Tom spéculait sur des investissements à l’extérieur de la ferme, notamment sur les marchés du coton, de l’or, du pétrole et des devises étrangères. Des pertes considérables l’avaient forcé à contracter une marge de crédit personnelle de plus en plus élevée auprès d’une autre banque.

Sylvain a aussi découvert un dossier intitulé « Prêt à Carl », qui contenait des copies de chèques annulés – de montants importants – à l’ordre de son frère Carl. La série de chèques commençait il y a douze ans et se terminait brusquement sept ans plus tard. Cette découverte expliquait beaucoup de choses : les rares apparitions de Carl aux réunions de famille ces dernières années, un échec commercial et des relations tendues avec

son père. Mais elle soulevait aussi de nombreuses questions : Hélène était-elle au courant? Ce prêt avait-il été remboursé, ne serait-ce qu’en partie?

Sylvain a fini par venir à bout de la liste de tâches assignée par le comptable, le banquier et l’avocat. Entre autres, il avait fait évaluer la terre et l’équipement, répertorié toutes les dettes, procédé aux demandes de règlement au titre de l’assurance-vie et fait faire la comptabilité de l’exercice.

Les priorités de Sylvain étaient de s’occuper de sa mère et de l’aider à surmonter son deuil. Des discussions difficiles l’attendaient aussi avec son frère. Sylvain était prêt à prendre la relève de la ferme, et sa situation financière n’était pas inquiétante. Toutefois, étant donné la marge de crédit personnelle non remboursée de Tom, un prêt hypothécaire élevé qui n’était pas protégé par l’assurance-vie, les investissements douteux de Tom à l’extérieur de la ferme et la somme importante prêtée à Carl au fil des ans, Hélène était peu rassurée sur le plan financier.

Cette situation mettait Sylvain en colère : pourquoi son père ne lui avait-il jamais rien dit? Et pourquoi lui-même n’avait-il pas posé plus de questions?

L’impôt sur le revenu à payer à la fin avril, un plan de culture à mettre en place pour la prochaine saison, une mère atterrée à réconforter, un frère qui n’offrait aucune aide et un avenir personnel incertain : Sylvain connaissait des débuts difficiles comme agriculteur à temps plein. Après tout ce travail et tout ce stress, il restait à la famille à élaborer un véritable plan de relève, sans quoi tout serait simplement transféré à Hélène. Si seulement ils avaient commencé à en discuter plus tôt…

Lisez la suite de cette étude de cas dans le numéro de novembre d’AgriSuccès. n

BDO Canada LLP est un cabinet national d’experts-comptables et de services-conseils qui répond aux besoins des producteurs agricoles dans ses bureaux répartis d’un océan à l’autre.

@BDOCanada_Ag | BDO.ca

Cette situation mettait Sylvain en colère : pourquoi son père ne lui avait-il jamais rien dit? Et pourquoi lui-même n’avait-il pas posé plus de questions?

ÉTUDE DE CAS

Page 18: FAC AgriSuccès septembre 2017

16 | FAC.CA/AGRISUCCES

CHRIS VAN DEN HEUVEL

Fireblade Holsteins Ltd.

Port Hood (Nouvelle-Écosse)

Notre fédération locale d’agriculture possède une coopérative de machines agricoles. Celle-ci s’avère particulièrement utile pour les petites fermes qui ont besoin de certaines machines quelques jours ou quelques semaines par année seulement. Elle permet d’utiliser une machine à l’état presque neuf à un prix abordable.

La coopérative met à la disposition des producteurs une quarantaine de machines : une presse à balles rondes, un épandeur d’engrais, un épandeur de fumier, des lames, des pelles rétrocaveuses, des enrobeuses à balle ronde, un semoir pour semis direct et des râteaux andaineurs, entre autres. Nous nous basons sur la durée de possession prévue de chaque machine, sur le coût estimatif de l’utilisation et des réparations, et sur la valeur de récupération estimative pour établir les taux de location.

Certains taux de location sont calculés au jour et d’autres à l’acre, selon le gros bon sens. Les concessionnaires locaux d’équipement sont des partenaires précieux de ce programme et aident à établir les coûts.

Chaque agriculteur membre de la coopérative est responsable de quelques machines, dont il assure l’entretien et les réparations et pour lesquelles il est la personne-ressource auprès des autres membres qui désirent louer ces

Quelles mesures de réduction des coûts qui sortent de l’ordinaire utilisez-vous à votre ferme?Q

DEMANDEZ À UN EXPERT

Des économies de coûts que vous n’avez pas envisagées

Page 19: FAC AgriSuccès septembre 2017

SEPTEMBRE 2017 | 17

machines. La facturation est effectuée par l’entremise du bureau de la fédération.

L’accès à l’équipement est généralement consenti sur la base du premier arrivé, premier servi, mais les membres font preuve d’un bel esprit de partage. La camaraderie et la volonté de coopérer sont les clés du succès de cette initiative.

GREG DEVRIES

Cedar Line Greenhouses et Truly Green Farms Dresden et Chatham (Ontario)

Nous possédons une exploitation serricole familiale à Dresden, où nous cultivons 16 acres de poivrons, et en 2012, nous nous sommes joints à un groupe d’investisseurs qui a fondé Truly Green Farms à Chatham. Cette exploitation compte actuellement 45 acres de tomates de serre, et une fois les installations entièrement aménagées, la superficie exploitable atteindra 90 acres.

La réponse évidente à la question concernant nos mesures de réduction des coûts est notre partenariat avec l’usine Greenfield Ethanol de Chatham, qui nous permet d’utiliser son CO2 résiduel, et dont nous pourrons bientôt utiliser la chaleur résiduelle. Cela représente une différence notable sur le plan économique.

La réponse plus prosaïque est que notre équipe compte deux comptables professionnels chevronnés qui exécutent nos modèles financiers. Je ne m’étais jamais

rendu compte auparavant de la réelle valeur de cet ensemble de compétences.

Par exemple, un projet de récupération de chaleur résiduelle ne va de l’avant que si l’on dispose des chiffres qui permettent de prendre les bonnes décisions. Il est aussi important d’effectuer une analyse de sensibilité et de formuler des projections financières si certaines des hypothèses sous-jacentes venaient à changer.

L’un de nos meilleurs débouchés réside dans le domaine de l’emballage à valeur ajoutée, mais il faut faire les calculs qui s’imposent pour déterminer les niveaux de prix qui assurent la rentabilité. Notre expérience nous donne une très bonne idée du prix que nous devons demander, mais la modélisation financière renforce notre confiance dans nos décisions.

CRAIG FERENCE

Double F Farms

Kirriemuir (Alberta)

et Biggar (Saskatchewan)

Nous exploitons une entreprise agricole diversifiée qui comprend l’élevage-naissage, l’engraissement et la production céréalière, ainsi que du travail à forfait. La ferme familiale et le parc d’engraissement se trouvent dans le Centre-Est de l’Alberta, près de Kirriemuir, et nous possédons une autre propriété à Biggar, en Saskatchewan.

Notre réponse semblera peut-être insolite, mais notre principale façon de réduire nos coûts est d’investir une somme initiale plus élevée pour produire du maïs plutôt que d’autres cultures fourragères moins dispendieuses. Grâce à la croissance que nous enregistrons, le coût par tonne de production est moins élevé et, surtout, le coût quotidien lié à l’hivernage d’une vache est substantiellement réduit.

Le maïs est une culture qui fait fructifier l’investissement. Nous investissons des ressources financières pour produire une récolte abondante, et cette stratégie nous permet de réduire nos coûts depuis les quatre ou cinq dernières années.

Au lieu de faire de l’ensilage ou d’affecter le maïs sur pied au pâturage, nous faisons d’une pierre deux coups. Lorsque les rafles de maïs atteignent une teneur en eau d’environ 30 %, nous les retirons des cultures sur pied et les passons dans une désileuse à couteau vibrant. C’est ce qu’on appelle l’ensilage d’épis de maïs. L’outil de récolte est un bec-cueilleur à maïs, mais il est monté sur une ensileuse plutôt qu’une moissonneuse-batteuse.

Le retrait des rafles fixe les sucres dans les résidus sur pied, et ces résidus deviennent des pâtures de meilleure qualité qui durent plus longtemps que les cultures qui arrivent à maturité naturellement.

Même si la culture du maïs a un coût par acre qui est beaucoup plus élevé que la production d’autres sources d’aliments pour animaux, notre coût quotidien lié à l’hivernage d’une vache a nettement diminué; il représente environ la moitié de ce qu’il nous en coûtait lorsque nous utilisions d’autres sources d’aliments. n

« Notre réponse semblera peut-être insolite, mais notre principale façon de réduire nos coûts est d’investir une somme initiale plus élevée pour produire du maïs plutôt que d’autres cultures fourragères moins dispendieuses. »

DEMANDEZ À UN EXPERT

Page 20: FAC AgriSuccès septembre 2017

18 | FAC.CA/AGRISUCCES

En juillet, la Banque du Canada

a relevé son taux directeur de

25 points de base, comme l’avait

prévu la majorité des marchés.

La Banque continuera de surveiller

l’évolution de l’économie et de

l’inflation canadiennes afin de

déterminer les ajustements futurs

à apporter. Bien que les coûts

d’emprunt demeurent à un

niveau historiquement bas,

c’est également un bon moment

pour analyser vos stratégies

financières, particulièrement

en ce qui concerne le choix entre

un taux fixe et un taux variable.

Consultez notre billet expliquant les répercussions d’une augmentation des taux d’intérêt sur votre ratio du service de la dette. fac.ca/PleineForme

Après environ sept ans de faibles taux d’intérêt, la Banque du Canada (BduC) a relevé son taux directeur le 12 juillet 2017. Trois principaux facteurs ont joué un rôle dans la décision d’augmenter le taux d’intérêt.

L’INFLATION DEVRAIT CROÎTRE AU COURS

DES 18 PROCHAINS MOIS

Bien que le taux d’inflation soit faible (1,4 % dans

le deuxième trimestre de 2017), la BduC prévoit

qu’il progressera et se rapprochera de l’objectif

de 2,0 % de la banque d’ici le milieu de 2018.

Les prévisions en matière d’inflation en disent long

sur la voie que prendront les taux d’intérêt, une

prévision à la hausse se traduisant par des taux

d’intérêt plus élevés.

L’ÉCONOMIE S’EST PRESQUE REMISE DE

LA FAIBLESSE DES PRIX DU PÉTROLE

Les prix du pétrole brut demeurent bas et

l’économie canadienne s’est assurément adaptée

à cette nouvelle réalité. Les réductions de taux au

cours de 2015 ont contribué à éliminer une partie

de la surcapacité de l’économie. Toutefois, le taux

de chômage a diminué et les investissements

commerciaux ont augmenté. La production

canadienne de pétrole brut devrait croître

en 2017 et en 2018.

LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE

S’ACCÉLÈRERA

La croissance du PIB canadien est forte et les

prévisions de juillet 2017 de la BduC indiquent que

l’économie affichera une croissance de 2,8 %

en 2017 et de 2,0 % en 2018.

Qu’est-ce que cela signifie pour le dollar?

Le dollar canadien valait en moyenne 0,749 $ US durant la première moitié de 2017. Nous prévoyons qu’il s’élèvera en moyenne à un peu plus de 0,75 $ US pour le reste de l’année. La récente appréciation du dollar au printemps et au début de l’été découle de la hausse de taux par la BduC, le huard ayant augmenté à 0,78 $ US suite à l’annonce du 12 juillet relative au taux d’intérêt.

Les coûts d’emprunt grimperont dans la seconde moitié de 2017

Des messages à l’effet que les conditions économiques justifiaient des taux d’intérêt plus élevés dans un avenir rapproché ont déjà fait augmenter les taux d’intérêt sur les marchés des capitaux. Cela se traduira vraisemblablement par des coûts d’emprunt légèrement plus élevés, mais dont leur rythme de progression sera relativement lent. n

ÉCONOMIE AGRICOLE FAC

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HORIZONS ÉCONOMIQUES

Trois raisons expliquant la hausse du taux

d’intérêt de la Banque du Canada

Page 21: FAC AgriSuccès septembre 2017

SEPTEMBRE 2017 | 19

VIDÉO : Adoption de nouvelles technologies avec David et Sara Simmons de Pure Holsteins. | fac.ca/PureHolsteins

Il existe de nombreuses définitions de l’intelligence artificielle (IA), mais en termes concrets, cette notion désigne la capacité d’un ordinateur ou d’une machine d’émuler l’intelligence humaine en traitant de l’information et des données afin de fournir une réponse ou d’exécuter une action en vue d’accomplir une tâche correctement.

La science-fiction annonce l’avènement de l’intelligence artificielle depuis des décennies. Aujourd’hui, la disponibilité d’énormes volumes de données, conjuguée au traitement informatique à haute vitesse, contribue à la démocratisation de l’intelligence artificielle.

On trouve par exemple les logiciels de reconnaissance vocale, les assistants virtuels et les voitures autonomes.

Si vous demandez à Siri si vous devez apporter un parapluie aujourd’hui, elle sait que vous lui demandez s’il va pleuvoir.

Lorsque vous utilisez le forum de clavardage d’une entreprise pour obtenir du soutien pour un nouveau produit, disons un routeur, vous communiquez presque assurément avec un assistant virtuel qui utilise un logiciel d’intelligence artificielle pour répondre à votre demande.

Une voiture autonome utilise des données GPS, des renseignements provenant de divers capteurs installés sur le véhicule et des protocoles de conduite programmés pour prendre les bonnes décisions de conduite.

Dans tous ces exemples, un logiciel d’intelligence artificielle accède à des données et accomplit une tâche normalement effectuée par un être humain.

Le terme « décision » contribue vraiment à expliquer l’incidence que l’intelligence

artificielle aura sur l’agriculture. Tout comme elle aide les médecins à poser de meilleurs diagnostics pour les patients atteints d’un cancer en consultant d’énormes banques de données et des résultats antérieurs, l’intelligence artificielle pourrait aider les agriculteurs à prendre certaines décisions de gestion, et pourrait même automatiser ces décisions.

Les superordinateurs qui ont la capacité de traiter des millions (oui, des millions) d’équations à la seconde permettraient de jumeler toutes sortes de données provenant de capteurs au champ connectés à Internet, de stations météorologiques et de drones, entre autres, avec les caractéristiques des produits de semence, les prix des cultures et des intrants et d’autres données pour prévoir ou automatiser des décisions concernant le type de semences à planter, le moment de l’ensemencement, la dose optimale d’engrais, l’irrigation et ainsi de suite.

Jusqu’à présent, l’intelligence artificielle est fondée essentiellement sur des formules ou des algorithmes conçus et programmés par les humains. Par exemple, si les variables indiquent

que le système d’irrigation devrait être mis en marche, le logiciel le mettra en marche, mais c’est nous qui avons élaboré les formules qui permettent aux logiciels de prendre une décision.

La prochaine étape de l’intelligence artificielle est parfois appelée « apprentissage machine ». Au lieu de reposer sur une programmation définie (si la donnée est « x », alors le résultat est « y »), l’apprentissage machine est un processus par lequel un logiciel est programmé pour reconnaître des modèles qui lui permettent d’apprendre comment réagir adéquatement et de s’améliorer à chaque itération. Il s’agit d’une simulation de base du fonctionnement du cerveau humain.

L’intelligence artificielle remplacera-t-elle les connaissances et l’intuition sur lesquelles les agriculteurs ont toujours compté pour gérer leur ferme? Probablement pas, mais elle sera complémentaire au processus décisionnel et le remettra en cause, d’autant plus que notre capacité de produire et de recueillir toutes sortes de données continuera de s’accroître. n

L’intelligence artificielle au service de l’agriculture

PAR PETER GREDIG

La disponibilité d’énormes volumes de données, conjuguée au traitement informatique à haute vitesse, contribue à la démocratisation de l’intelligence artificielle.

TECHNOLOGIE

Trois raisons expliquant la hausse du taux

d’intérêt de la Banque du Canada

Page 22: FAC AgriSuccès septembre 2017

20 | FAC.CA/AGRISUCCES

Que faites-vous lorsque vous ciblez des possibilités d’agrandir et d’améliorer votre exploitation, mais qu’il ne vous manque que le financement adéquat? Vous vous adressez à votre institution financière. Toutefois, lorsque ces possibilités dépassent la capacité de votre institution à elle seule, la coopération devient essentielle. C’est pratique

Vous entretenez déjà de solides relations avec l’institution où vous détenez vos comptes de dépôt et de chèques, payez vos factures et obtenez du crédit renouvelable. Lorsque s’ajoute FAC, vous maintenez vos relations existantes et bénéficiez d’un partenaire qui tient à votre réussite autant que vous-même.

Grant McGrath, président de la société GMAG Holdings Ltd. de Saskatoon, en Saskatchewan, et client de longue date de la Prairie Centre Credit Union de Rosetown, en Saskatchewan, a obtenu un soutien inconditionnel lorsqu’il s’est adressé à ce bureau pour discuter d’une possibilité d’investissement.

« Ma relation avec ma coopérative de crédit est cruciale et je voulais la préserver, relate-t-il. J’ai exposé la situation telle qu’elle était; le débouché qui s’offrait ainsi que ma vision. Ma coopérative m’a demandé mon avis sur la possibilité de faire intervenir FAC. J’ai tout de suite été d’accord. »

C’est facile

Lorsque les deux prêteurs ont un client en commun dont ils doivent s’occuper, les choses se déroulent généralement bien. Les transactions se concluent « de façon très efficace », selon M. McGrath, et la paperasse est réduite au minimum.

« Je pense que les valeurs de FAC s’harmonisent parfaitement avec les nôtres, affirme Blair Wingert, responsable principal des prêts de la Prairie Centre Credit Union. Le secteur agricole est une priorité que nous partageons. »

M. Wingert et Kendra Mueller, directrice principale des relations d’affaires à FAC, ont travaillé avec M. McGrath pour réaliser le montage financier dont il avait besoin.

« Les deux organismes sont profondément ancrés dans le milieu agricole, souligne M. McGrath, de sorte qu’ils sont à l’écoute de ce secteur et comprennent ce qui s’y passe. » Il est certain que personne n’a été surpris d’apprendre qu’il souhaitait solidifier sa participation majoritaire dans la société Western Tractor et préparer GMAG à la croissance future lorsque la possibilité s’est présentée. « Lorsque votre

prêteur fait partie du milieu agricole, vous n’avez pas besoin de vous expliquer. »

C’est efficace

Tout le monde gagne lorsqu’une des organisations a une clientèle à servir et que l’autre est en mesure de fournir les fonds nécessaires.

« Nous avons la capacité d’accroître notre financement dans la région, et la coopérative de crédit demeure le prestataire des services financiers quotidiens », explique Mme Mueller.

Même si ces partenariats sont encore assez rares, ils sont de plus en plus prisés par les institutions financières dans de nombreuses collectivités rurales.

« Il est avantageux pour les producteurs et les exploitants agricoles de savoir qu’il existe un partenariat sur lequel ils peuvent compter, précise M. Wingert. Cet accord a ouvert les voies de communication en vue de possibilités futures. »

« Nous aimons travailler en partenariat avec des banques ou des coopératives de crédit, affirme Mme Mueller. Cette collaboration donne un bon coup de pouce à la collectivité et à l’industrie. »

Qu’en pense M. McGrath? « Je me réjouis de ce que l’avenir nous réserve et j’ai la chance d’avoir des partenaires en or », dit-il. n

Les prêteurs en milieu rural conjuguent leurs efforts

DE FAC

Page 23: FAC AgriSuccès septembre 2017

SEPTEMBRE 2017 | 21MARCH / APRIL | 21

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Page 24: FAC AgriSuccès septembre 2017

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