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P66 Démarche qualité... le magazine de l’industrie martiniquaise - Décembre 2012 Une inspection minutieuse La SARA (Société Anonyme de Raffinerie des Antilles) dispose d’une autorisation d’exploitation délivrée par la DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) avec obligation de procéder à un arrêt tous les 6 ans pour réaliser un plan d’inspection complet. A l’issue des travaux et après avoir vérifié que les équipements permettent d’assurer l’exploitation en toute sécurité, l’administration renouvelle l’autorisation. Bruno Meesemaecker est ingénieur, il intègre Total en 1990 où il occupe plusieurs fonctions allant de la maintenance à l’exploitation en passant par des projets neufs. Il revient d’une mission aux USA où il a supervisé la réalisation d’une extension de raffinerie au Texas. A son retour, il fait escale en Martinique où il encadre depuis deux ans l’équipe de 16 personnes qui composent l’unité assurant la logistique du Grand Arrêt. « L’équipe du Grand Arrêt se situe à la confluence de toutes les demandes, c’est un challenge passionnant. Mon pire ennemi depuis 3 ans est le temps qui passe… » nous confie Bruno Meesemaecker, ravi de collaborer avec « une équipe engagée dans une ambiance de travail agréable où il existe un véritable lien entre l’équipe du Grand Arrêt et les autres services ». En cours d’année, des inspections sont réalisées, mais certaines ne sont possibles que pendant l’arrêt. Entrer dans une capacité (colonne, ballon contenant du gaz ou un liquide) d’une unité en marche est impossible, or une raffinerie fonctionne 24h/24 et 365 j/an. Dans un premier temps, il a fallu collecter les informations émanant de tous les services pour en faire une liste des travaux unique à partir de laquelle un cahier des charges a été établi. Durant les six semaines de travaux, tout sera ouvert, des milliers de points d’inspections vont être passés à la loupe et analysés. Sur l’ensemble des infrastructures (ballons, colonnes...), 18 équipements à longs délais (c’est à dire qui nécessitent plus d’un an entre la commande, la fabrication et l’acheminement) vont être changés, 16 sont déjà arrivés et 2 sont en mer. Le Grand Arrêt en quelques chiffres Un grand arrêt comporte 3 aspects : travaux à caractère réglementaire (inspection), travaux à caractère process (nettoyage, changement catalyseurs) et investissements. Le coût total est de 32 millions d’€ pour 6 semaines de travail intensif et 2 ans de préparation. 19 millions sont destinés aux travaux de maintenance, le reste étant alloué à l’investissement. Cela représente 250 à 300 000 heures de travail. L’ensemble du personnel est mobilisé et 400 personnes supplémentaires vont compléter les équipes en place. Rassurez- vous, pendant cet arrêt les pompes de l’île vont continuer à être alimentées par le département Valorisation qui assurera la délivrance des produits finis. Cela est possible grâce à une logistique de stockage précise qui a permis de constituer des réserves suffisantes pour les 6 semaines, et même au-delà si les travaux devaient excéder le délai prévu. Grand Arrêt et après… « Après mi-mars les unités redémarreront progressivement, nous allons rallumer les fours, et remettre les hydrocarbures dans nos unités ». Une partie de l’équipe du Grand Arrêt sera mobilisée jusqu’à fin juin pour assurer la tâche administrative qui comprendra : la finalisation des dossiers réglementaires, la constitution d’un historique précis des travaux, le paiement de tous les fournisseurs ainsi que la mise à jour de toute la documentation de la raffinerie, et puis… cette équipe disparaîtra. Le prochain Grand Arrêt aura lieu en 2019. Entre temps, la SARA procédera à deux arrêts de régénération, appelés encore « arrêt process », pour régénérer le catalyseur, nettoyer des échangeurs, inspecter les équipements… mais cette fois durant deux semaines maximum de travaux. Les grandes étapes du Grand Arrêt Juin à décembre 2011 : Mobilisation de l’équipe de préparation. Premières tâches : lancement des achats de matériel à long délai, établissement de la liste des travaux à réaliser et constitution des appels d’offres, définition des stratégies achat et pré- sélection des entreprises à consulter Janvier 2012 : Lancement des appels d’offres (analyse, short listage des entreprises) Juin/juillet 2012 : Passation des commandes (lancement des préparations de détail de tous les travaux, analyse de risque détaillée des modes opératoires d’intervention) A partir du 14 janvier 2013 : Arrêt des unités pour mise à disposition travaux Du 21 janvier au 2 mars 2013 : Travaux d’arrêt Après le 2 mars : Redémarrage progressif des unités M. Bruno Meesemaecker SARA : le Grand Arrêt en 2013 Durant six semaines (du 21 janvier au 2 mars 2013), la SARA s’arrête, obligation légale valable pour toutes les raffineries de France. Bruno Meesemaecker, Chef de Projet du Grand Arrêt, nous explique la procédure.

Le grand arrêt: Magazine PIL Décembre 2012

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Démarche qualité...

l e m a g a z i n e d e l ’ i n d u s t r i e m a r t i n i q u a i s e - D é c e m b r e 2 0 1 2

Une inspection minutieuseLa SARA (Société Anonyme de Raffinerie des Antilles) dispose d’une autorisation d’exploitation délivrée par la DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) avec obligation de procéder à un arrêt tous les 6 ans pour réaliser un plan d’inspection complet. A l’issue des travaux et après avoir vérifié que les équipements permettent d’assurer l’exploitation en toute sécurité, l’administration renouvelle l’autorisation. Bruno Meesemaecker est ingénieur, il intègre Total en 1990 où il occupe plusieurs fonctions allant de la maintenance à l’exploitation en passant par des projets neufs. Il revient d’une mission aux USA où il a supervisé la réalisation d’une extension de raffinerie au Texas. A son retour, il fait escale en Martinique où il encadre depuis deux ans l’équipe de 16 personnes qui composent l’unité assurant la logistique du Grand Arrêt. « L’équipe du Grand Arrêt se situe à la confluence de toutes les demandes, c’est un challenge passionnant. Mon pire ennemi depuis 3 ans est le temps qui passe… » nous confie Bruno Meesemaecker, ravi de

collaborer avec « une équipe engagée dans une ambiance de travail agréable où il existe un véritable lien entre l’équipe du Grand Arrêt et les autres services ».En cours d’année, des inspections sont réalisées, mais certaines ne sont possibles que pendant l’arrêt. Entrer dans une capacité (colonne, ballon contenant du gaz ou un liquide) d’une unité en marche est impossible, or une raffinerie fonctionne 24h/24 et 365 j/an.Dans un premier temps, il a fallu collecter les informations émanant de tous les services pour en faire une liste des travaux unique à partir de laquelle un cahier des charges a été établi. Durant les six semaines de travaux, tout sera ouvert, des milliers de points d’inspections vont être passés à la loupe et analysés. Sur l’ensemble des infrastructures (ballons, colonnes...), 18 équipements à longs délais (c’est à dire qui nécessitent plus d’un an entre la commande, la fabrication et l’acheminement) vont être changés, 16 sont déjà arrivés et 2 sont en mer.

Le Grand Arrêt en quelques chiffresUn grand arrêt comporte 3 aspects : travaux à caractère réglementaire (inspection), travaux à caractère process (nettoyage, changement catalyseurs) et investissements.Le coût total est de 32 millions d’€ pour 6 semaines de travail intensif et 2 ans de préparation. 19 millions sont destinés aux travaux de maintenance, le reste étant

alloué à l’investissement. Cela représente 250 à 300 000 heures de travail. L’ensemble du personnel est mobilisé et 400 personnes supplémentaires vont compléter les équipes en place. Rassurez-vous, pendant cet arrêt les pompes de l’île vont continuer à être alimentées par le département Valorisation qui assurera la délivrance des produits finis. Cela est possible grâce à une logistique de stockage précise qui a permis de constituer des réserves suffisantes pour les 6 semaines, et même au-delà si les travaux devaient excéder le délai prévu.

Grand Arrêt et après…« Après mi-mars les unités redémarreront progressivement, nous allons rallumer les fours, et remettre les hydrocarbures dans nos unités ». Une partie de l’équipe du Grand Arrêt sera mobilisée jusqu’à fin juin pour assurer la tâche administrative qui comprendra : la finalisation des dossiers réglementaires, la constitution d’un historique précis des travaux, le paiement de tous les fournisseurs ainsi que la mise à jour de toute la documentation de la raffinerie, et puis… cette équipe disparaîtra. Le prochain Grand Arrêt aura lieu en 2019. Entre temps, la SARA procédera à deux arrêts de régénération, appelés encore « arrêt process », pour régénérer le catalyseur, nettoyer des échangeurs, inspecter les équipements… mais cette fois durant deux semaines maximum de travaux.

Les grandes étapes du Grand Arrêt

Juin à décembre 2011 : Mobilisation de l’équipe de préparation. Premières tâches : lancement des achats de matériel à long délai, établissement de la liste des travaux à réaliser et constitution des appels d’offres, définition des stratégies achat et pré-sélection des entreprises à consulter

Janvier 2012 : Lancement des appels d’offres (analyse, short listage des entreprises)

Juin/juillet 2012 : Passation des commandes (lancement des préparations de détail de tous les travaux, analyse de risque détaillée des modes opératoires d’intervention)

A partir du 14 janvier 2013 : Arrêt des unités pour mise à disposition travaux

Du 21 janvier au 2 mars 2013 : Travaux d’arrêt

Après le 2 mars : Redémarrage progressif des unités

M. Bruno Meesemaecker

SARA : le Grand Arrêt en 2013

Durant six semaines (du 21 janvier au 2 mars 2013), la SARA s’arrête, obligation légale valable pour toutes les raffineries de France. Bruno Meesemaecker, Chef de Projet du Grand Arrêt, nous explique la procédure.