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Le Progressiste Mercredi 22 Avril 2009 - N° 2083 1 euro La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire La semaine prochaine, discours de Ch. LAPOUSSINIERE, le 17 avril Des intellectuels témoignent (pages intérieures) Réponse à G. Dorwling-Carter (Antilla) (p.13 à 15) sommaire “HORS-SÉRIE” SPÉCIAL CESAIRE En vente 5 euros au siège, auprès des militants et en librairie. AIMÉ CESAIRE, UNE EMPREINTE INDÉLÉBILE E. LANDI, cheville ouvriè̈re de la Mission Césaire La ciné aste Euzhan PALCY

Le progressiste n° 2083

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Page 1: Le progressiste n° 2083

Le ProgressisteMercredi 22 Avril 2009 - N° 20831 euro

La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

La semaine prochaine, discours de Ch. LAPOUSSINIERE, le 17 avril

Des intellectuels témoignent (pages intérieures)Réponse à G. Dorwling-Carter (Antilla) (p.13 à 15)

sommaire

“HORS-SÉRIE” SPÉCIAL CESAIREEn vente 5 euros au siège,

auprès des militants et en librairie.

AIMÉ CESAIRE,UNE EMPREINTE INDÉLÉBILE

E. LANDI, cheville ouvriè ̈re de laMission Césaire

La cinéGaste Euzhan PALCY

Page 2: Le progressiste n° 2083

EDITO

Décidément, en politiqueles choses peuvent chan-ger du tout au tout, et les

alliances contre nature succè-dent aux revirements incompré-hensibles et aux prises de posi-tions opportunistes. Ainsi, aprèsun mouvement du 5 février oùnos patriotes girouettes ont brillépar leur absence et leur incon-sistance, les revoici qui appa-raissent. Où donc ? Mais à lamise en œuvre des EtatsGénéraux de Papa Sarko !!! Nesoyez pas surpris, quand onvous dit que le champion de larectitude factice est le meilleurami de l’UMP française dont ilvote tous les budgets depuis95 ! On est dans la continuité dela logique de ceux du mêmecamp !

Et voici que l’on apprend de labouche d’un éminent membrede l’alliance patriotique opportu-niste que tout ceci n’est qu’unestratégie bien pensée, ou miseen œuvre : SMDE/ Agenda 21/ 5

février, orchestrée et voulue puisEtats Généraux pour finir par leréférendum et le 74 censéconduire la Martinique sur lavoie du progrès.

Il est vrai que les choses n’ontpas encore commencé que l’onglisse déjà en sous main le« ATOU MO » SMDE censé toutrégler. En réalité, il n’est est rien,et chacun sait bien que cesquatre lettres ne sont que l’arbrequi cache la forêt de l’absencede projet pour ce pays.

Pour rester sérieux, de deuxchoses l’une :

- soit ces messieurs prennentvraiment les Martiniquais pourdes cons, et ceux-ci sauront leurdémontrer le contraire.

- soit nous sommes face à desgens qui n’ont qu’une seuleambition : garder le pouvoir !

Il faut bien que chacun réaliseque ces champions des straté-gies du pouvoir sont aux com-mandes de ce paysdepuis…1992 !!!

Je dis et je maintiens 1992.Revoyez votre histoire…Quelles sont les alliances degestion en 1992, qui dirige lescommissions d’appel d’offre, duBTP, du transport…en 92 et98… ?

Bientôt 20 ans ! 20 ans, il vabien falloir faire le bilan des dif-férents secteurs pour se rendre

compte que ces messieurs nesont pas étrangers, comme ilsveulent vous le faire croire, à lasituation actuelle de laMartinique.

Il faudra bien un jour arrêter degruger les gens, et que l’on sepenche sur les tentatives déses-pérées de sauver un mouve-ment qui ne tient qu’à un homme(en fin de carrière), dontl’idéologie où plutôt les motsd’ordre, slogans et fonds decommerce, sont issus du Partide Trénelle comme ils aiment àle dire, et qui vient d’entamerdiscrètement son moratoire.Le Parti Progressiste continueraquant à lui sa tâche, conscientqu’il est de plus en plus et bel etbien le gardien des intérêts dupeuple Martiniquais.

Alors nous participerons àces Etats Généraux, mais vigi-lants, en nous faisant force depropositions.Nous irons et nous continueronsà dire que cela ne doit pas êtrel’affaire de « spécialistes »,d’«experts » qui ont l’habitudede dialoguer et travailler entreeux ; il faut que la parole dupeuple soit réellement libérée,pour faire en sorte de sortir avecautre chose qu’un plan fumeuxde plus, éloigné des intérêts etde la volonté du peupleMartiniquais, et donc voué àl’échec.

Didier LAGUERRE

Secrétaire Général

Le Progressiste - Page 2 - Mercredi 22 Avril 2009

A L’ECOUTE DU PPM SUR Radio EKLA- 102 MHz : chaque mardi à 19h30.Et Serge LETCHIMY chaque dimanche de 11h à 13h.

Didier Laguerre

Page 3: Le progressiste n° 2083

Amis d’Aimé Césaire,

Bonsoir !

Ce soir, veillée d’amitié enhommage au grand disparudu 17 Avril, à la mémoire denotre cher et talentueuxAimé Césaire, je voudraisen quelques mots tenter deraviver en vous tout l’éclatde sa riche personnalité.

Pour nous tous, en réalité, iln’a jamais été mort, carnous ne l’avons jamaisenterré dans nos esprits etdans nos cœurs, et lessouvenirs que nous gar-dons de lui seront toujoursles beaux joyaux de notremémoire collective.

Comme vous le savezpeut-être, nous avons déjàeu l’occasion de dire etd’écrire, et d’affirmer quel’humanisme césairienn’aura pas fini d’ébranler lemonde, d’étonner etd’enchanter les peuples.

Astre qualifié de premièregrandeur, il a été, je crois,et restera le plus grandcapteur de consciences

actuel par le rayonnementde son génie, et par delàtoutes les frontières denotre monde.

J’ai dit aussi que pour avoirété à la démesure desgrandes vertus, il nous aremis au pas de l’hommevrai et solidaire. Le mondeentier a su que le racisme,le colonialisme, le fascismeet l’hitlérisme ont été pourlui des monstres à abattre.

Et sur ces points, nousdevons être ses meilleurshéritiers.

Défenseur de toutes leslibertés bafouées, hommed’esprit, de conscience etde cultures, homme decœur habité d’équité et de

UNE ADRESSE DE GEORGES DESPORTES(16 avril 2009)Monsieur Georges DESPORTES, écrivain, poète, est prési-dent de l’ Institut Aimé Césaire qui préfigure la Fondationen cours de création.

Abonnez-vous au ProgressisteAbonnement annuel : 50 euros - Abonnement de soutien : 60 euros

Nom : ………………………….………………………………………………………………

Prénom : …………………………….…………………………………………………………

Adresse : …………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Libellez vos chèques à l’ordre du PPM et renvoyezVotre coupon à l’adresse suivante :

Parti Progressiste Martiniquais. Ancien Réservoir de Trénelle97200 - Fort-de-France.

Suite page 4…

Georges Desportes

Page 4: Le progressiste n° 2083

bonté, n’a-t-ilpas vaillamment et

résolument montré à lapopulation de son pays la

voie de l’action sociale etpolitique ?

Oui ! Aimé Césaire a été deson vivant un fondateur deville : cette ville de Fort-de-France ; et aussi un guerrierde son peuple : son peuplemartiniquais !

Mais encore, quel prodi-gieux poète !

N’a – t – il pas forcé« l’allure de la pensée »comme il dit, pour assurer laconquête de sonimaginaire ?

Relayant les ambitions poé-tiques de Rimbaud,

Lautréamont, Mallarmé,Breton, il a voulu plonger auprofond des noires misèresde son peuple, et par –delà, rejoindre le nègre fon-damental, embrassant lesmamelles, de Mère - Afriqueavec le lait nouveau de laliberté, de la fraternité et del’émerveillement le plusexaltant.

Salut à toi, Aimé Césaire !Tu es bien celui qui a tenté,avec succès, de prouverl’homme par ses valeurs etde le justifier dans unmonde inhumain, un mondecassé par un impérialismecupide, le racisme, la vio-lence, le terrorisme et ladomination des uns sur lesautres.

Telle a été, en effet, durant

toute sa vie, la démarcheessentielle de notre guide siregretté. Et ses empreintessont présentes partout etsur tous les plans : poé-tique, social, politique et cul-turel, sans oublier nos artspatrimoniaux.

Le legs d’Aimé Césaire aumonde force à regarderdemain. Avec lui, nousdirons donc :

« La nuit a beau japper lugu-brement à la face de la terre,demain brille déjà de sesbourgeons mal éclos et de sespromesses lucides… »

Georges DESPORTESPrésident de

l’ « Institut Aimé Césairedes Lettres et des Arts des

Amériques et de l’Afrique »

Le Progressiste - Page 4 - Mercredi 22 Avril 2009

Serge Letchimy, députémaire de Fort de France aaccepté d’animer uneréflexion autour

de la résorption de l’habitatinsalubre

Le député maire, SergeLetchimy a accepté, dansl’intérêt collectif, d’apporter sacontribution à la relance de lapolitique de résorption del’habitat insalubre et indignedans les départements etrégions d’Outre-Mer.

Une lettre adressée au députémaire et co-signée par MichèleAlliot Marie, ministre del’Intérieur et des Collectivitéslocales, Roselyne Bachelot,ministre de la santé et desSports, Christine Boutin,ministre du logement et YvesJego, secrétaire d’Etat chargéde l’Outre Mer, datée du 06avril 2009 spécifie que :« …Les recommandationspourront porter sur des modifi-cations de nature législativesou réglementaires, éventuelle-ment spécifiques à l’Outre mer... »

Il s’agit, face à une situation deblocage dans la résorption del’habitat insalubre et indigne,de faire des propositionsconcrètes qui devront rendreplus fluides les procéduresmais aussi, de mettre en placedes outils et des moyens opé-rationnels plus performants.

La mission du député maireSerge Letchimy, s’étalera sur 3mois environ.

Communiqué de presse

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Jeudi 16 avril 2009, 19heures : sous la Calebassedu Parc Floral de Fort-de-France, le fromager lumineuxqui embrase l’espace, inac-cessible et si proche.Dégageant tant de force et depuissance, mais si fragile-ment humain, dans sonoffrande de malvacée séculai-re. Ce défi tranquille n’estrien moins qu’une invite per-manente, une quête inlas-sable, un cri assourdissant.

Cette espèce végétale dontseul le tronc est visible dansson imposante stature, ce soir,se révèle être le réceptacle duquestionnement angoissé desamis prosternés devant l’auteldu souvenir. L’on devine sansgrand’peine que ses racinessont puissantes et doiventpénétrer, pour assurer lesassises de cette île,l’impatience torturée de cepeuple en dérade. Ce fromager,frondeur et bêcheur ; sa frondai-son aux ramures agitées psal-modie l’hymne souverain desesclaves enchaînés dont lesrefrains de la lyre du ventn’arrivent pas à bercer les âmesinconsolées.

La musique de l’instant dont lapartition est assurée par dessolistes scrupuleux revisite unrépertoire riche et douloureux.Un an déjà… C’était hier quandcelui qui n’est pas le Prophètede Kalil Jibran, mais simple-ment la raison et la consciencede notre peuple, disait « on parttoujours de ce qui existe. Nouspartirons donc du régimeactuel, mais il sera assaini,rénové, complété. T ce qui lecomplétera, ce seront-je lerépète- des libertés nouvellesqui viendront s’ajouter à cellesque nos pères ont acquises :liberté douanière, liberté com-merciale, liberté économique,liberté culturelle, liberté poli-tique ».

La voilà donc, cette autonomietant décriée ! Ce n’est pas unretour en arrière ; ce n’est pasun retour à la misère ; ce n’estpas un retour àl’esclavage.Ce n’est ni unpasséisme, niun misérabilis-me ! C’est unplus et ce n’estpas un moins.Ce qui estacquis resteraacquis ; mais cequi manquesera ajouté. Cesera, pour uneM a r t i n i q u eMartiniquaise, laconquête detoutes ces liber-tés que nousc o n s i d é r o n sd é s o r m a i scomme indis-

pensables à la survie denotre peuple. L’autonomie n’estpas la séparation ; ce n’est pasla sécession, ce n’est pas ledivorce ; ce n’est pas une ruptu-re de liens. L’Etat autonome faitencore partie de la République,il en accepte les lois, il en gardela citoyenneté. Mais les liensqui l’unissent à elle sont desliens d’association, de coopéra-tion et de solidarité » (AiméCESAIRE)Ah oui ! Une effigie sur untimbre…Le monde entier,désormais, au tribunal de sonindifférence devra soutenir leregard sans complaisance de lahaute conscience nègre ! Cefromager ! Il est toutes lesespèces, car il est L’ESPECE. Ila façonné notre présent ; il habi-te notre futur. Il est en chacunde nous car il est nous tousréunis. Eternellement.

Serge SOUFFLEUR

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LA SYMBOLIQUE DU FROMAGER

Timbre à l'effigiede Césaire

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CONSEIL REGIONAL :FIN DE MANDAT SUR UN AIR DE D-E-B-A-N-D-A-D-E !!!!!

La Martinique avait l’airde s’être finalementhabituée à l’absence de

véritable projet de développe-ment et plus singulièrement dedéveloppement économiquedes seigneurs de Cluny. Oncontinuait comme on pouvait àgérer dans l’urgence des mauxprofonds, à mettre des panse-ments partout où l’on pouvait :ils s’appelaient subventionnitechronique (individuelle biensûr de préférence), énormesfac-similés de chèques auxsportifs, billets d’avion géné-reusement servis aux copainsavec l’argent de l’Etat Fwansé,petits plâtres ici et là et … bof,ça avait l’air de tenir jusqu’à…2010.Aux demandes légitimes du 5février, on n’avait pu opposeraucune alternative crédible dedéveloppement, de formation,d’intérêt pour l’humain desti-née à redonner confiance, àredonner l’espoir. Rien, rien etrien !!!! La vie se déroulaitcomme un long fleuve tran-quille, réagissant aux soubre-sauts de l’humeur du CHEF,de ses légendaires et théâ-trales colères, de son bienconnu index menaçant….

Et puis, le plâtre s’est brus-quement mis à s’effriter.

Ca a commencé avec ces cou-rageux apprentis du CFA quiont osé dénoncer l’incurie d’unsystème de formation. Desmillions d’euros brandis,certes, mais insuffisants pourcacher la vérité et incapablesd’empêcher de mettre brus-quement à nu, un montagemachiavélique de « reprise enmains » de tous les outils misà la disposition du public mar-tiniquais. Comme par magie,les liquidations d’entreprisesde formation pleuvent, leslicenciements aussi (on parlede plus de 50 entreprises) ettoujours comme par magie, cetorganisme créé par AiméCésaire, l’AMEP, qu’il avaitsouhaité être un modèled’ouverture, apparait à chaquecoin de rue comme un préda-teur.Terrible et sournoisemanœuvre : le ConseilRégional met en œuvre dou-cement sa célèbre devise …« Celui qui paye, décide ». Onenseignera désormais ce queveut LE CHEF, celui qui payeet pour mettre cela enmusique, quoi de mieux quel’organisme payé pour être ànotre solde, l’AMEP.On a pu assister à La crise duCFA lamentablement enliséeavec au centre du non-débat,une Région paumée car nonhabituée à la contradiction et

des jeunes outrés, bien déci-dés à nous révéler des pra-tiques d’un autre temps, frap-pant désespérément à la portede l’élémentaire responsabili-té. On avait beau scruter latélévision, pas un élu régionalen vue mais des administratifslaissés seuls, perdus devanttant de pertinence et tant dedétermination.Il leur a fallu, à ces apprentis,le toupet d’aller jusqu’à blo-quer l’accès de l’AMEP pourenfin voir sortir du bois, uneFrancine Carius tremblotante(et dire qu’elle souhaitait êtreMaire), flanquée d’un Bolinoiscrispé qui n’avaient plus alorsqu’un seul choix : accepter,après plusieurs semaines per-dues, les revendications des« polos verts portant démesu-rément logo RégionMartinique ». Acculés àcéder !!! Beau combat pourLoïc Ragald et ses copains.Vous nous avez rassurés surl’état de conscience de notrejeunesse. Bravo et soyez plusque jamais vigilants !!Et la semaine dernière, derniercoup de théâtre : réceptiondes chefs d’entreprise pourenvisager l’après-crise. Pourcela, on avait acheté desencarts entiers en premièrepage du quotidien local et lasalle s’en ressentait : uneassistance nombreuse avaitfait le déplacement pourentendre enfin parler dévelop-pement, accompagnementfranc, sincère et déterminé des

Le Progressiste - Page 6 - Mercredi 22 Avril 2009

CARTON ROUGE

Catherine Conconne

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Le CHEF a été large-ment entendu sur lesondes : « pas d’Etats

Généraux pour moi !! ».Mais il rajoutait immédiate-ment dans un grand éland’inhabituelle générosité« si mes amis veulent yaller, je ne les empêcheraipas ». Ca a fait rire tout lemonde ! Le CHEF seraitbrusquement devenu unbon petit papa tolérant etgâteux! Aye kouè ça !!!Nous n’avons donc pas été

surpris alors de découvrirla liste impressionnante departicipants MIM à la pre-mière réunion qui s’esttenue mercredi dernierdans la grande Préfecturedu Monsieur. Là ou le PPMbrillait par sa discrétion (2participants), Bolinois,Marie-Sainte, Mondésir,Rapon, Saint-Aimé,Soumbo, Duville…..accompagnés del’administration de la RueGaston Defferre ont assuré

à eux seuls le succès de larencontre. Au MIM, on pré-sidera et on rapportera lorsdes Etats Généraux, que leCHEF vienne ou pas. Pasquestion de priver Sarko denotre prodigieuseréflexion !!! On retiendra,mais nous ne sommes passurpris, au MIM, il y a lediscours, et….les faits.Allez donc vous y retrou-ver !!!

!!

AVEC LE MIM :CE OU WEY … OU PAS WEY …

KOUTT ZEPON …

entreprises dans un contextedifficile. Celui qui n’a pasassisté à cette réunion a ratéquelque chose…. d’épique.Une projection banale ponc-tuée de choses incertaines, de« en cours », sans réelle lisibi-lité, avec comme clou de lajournée, des banquiers pris aupiège d’un simulacre de signa-ture, non avertis qu’ils servi-raient ce jour là de chèque enblanc pour un lyannaj avec leCHEF. Là-aussi, la consciencecollective d’une Martiniqueentreprenante s’est faitentendre et nombreux sontceux qui restés dans la salleont fait entendre leur colère et

leur déception en interpellantbruyamment leurs hôtes, etplus particulièrement LECHEF. Et ce ne sont pas sesefforts vaudevillesques pourrattraper ceux qui quittaient lasalle qui pourraient faireoublier le vide, le vide abyssal,d’une véritable politique dedéveloppement économiquede la Martinique.A la question posée, ils nousrépondraient, je suis sûre, queseul « le 74 » pourrait enfinnous inoculer le virus de laresponsabilité et du « com-ment j’assume celles que j’aidéjà ». C’est là où devras’exercer plus que jamais

notre vigilance,notre conscience deMartiniquais plus quejamais lucides face aux pro-jets fumeux de caudillos enmal de pouvoir … absolu. Lebilan du « désenkayage » pro-mis devra plus que jamais ser-vir de point de départ à toutenouvelle demande formulée àl’endroit du peuple. Les beauxmots et les formules magiquesdu CHEF devront enfin laisserla place à la vérité, vous savezcelle qui « crie en dessousmême lorsque que le pied del’arbre est peint en blanc ».

Catherine CONCONNE

Le Progressiste - Page 7 - Mercredi 22 Avril 2009

Page 8: Le progressiste n° 2083

Le Progressiste - Page 8 - Mercredi 22 Avril 2009

Programme de la journéeAcadémique Aimé Césaire, dans les

collèges et lycés 23 avril 2009

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Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 22 Avril 2009

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Aimé CESAIRE :POÈTE SUBVERSIF

Le Progressiste - Page 10 - Mercredi 22 Avril 2009

Le jeudi 17 avril 2008, unarbre géant s’est effon-dré. Son nom : Aimé

Césaire. C’est un combattantillustre de la cause des peuplesnoirs qui s’en est allé après desdécennies de remise en causede l’espace planétaire du colo-nialisme, avec pour seulearme, miraculeuse il est vrai : laparole poétique.

C’est Sigmund Freud,autre génie du 20ème siècle,qui nous avait déjà indiqué quele poète est toujours en avancesur nous, qu’il devait être écou-té par nous et qu’il était notremeilleur guide pour suivre lesvicissitudes du destin des pul-sions. Mais qui s’occupe vrai-ment de la poésie, à l’heure oùla prose journalistique a reçu ledroit (droit de l’homme oblige !)de s’appeler littérature ?

La poésie d’Aimé Césaire n’estpas une poésie d’effusion, maisbien, comme il l’a dit, un« moyen de détection », « unmoyen de révélation »…« Comme accès aux forcesprofondes… ». La tâche qu’ils’est donnée c’est l’explorationde son monde interne ; car dit-il encore « c’est le voyage aubout de soi qui permetd’accéder à l’autre et deconnaitre l’ailleurs ».

Aimé Césaire est né à laMartinique, qu’il a qualifiée de« Calebasse d’île » danslaquelle « tourne en rond »…« Quelques milliers de mortifé-rés » : Cela s’est passé le 26juin 1913, dans la commune deBasse-Pointe, sur la côte Nord-Atlantique de l’île, harcelée par« la grande lèche hystérique dela mer ». Au moment de naître,

il y a seulement 11 ans que lepays a vécu la plus grandecatastrophe naturelle de sonhistoire : l’éruption du volcan dela montagne pelée en 1902.Catastrophe naturelle maisavant tout catastrophe humai-ne : 30 000 personnes vivanten voisin , à Saint-Pierre, laplus grande ville des petitesAntilles moururent en quelquessecondes. Cet évènement atouché chaque famille martini-quaise. La place que cetteéruption occupe dans l’espritdes générations suivantes jus-qu’à aujourd’hui est immense :le sentiment d’impuissance dece peuple déjà accablé par lamémoire de l’esclavage… Laprésence du volcan dansl’œuvre de Césaire doit êtreperçu comme un effort pourtranscender cette réalité impi-toyable.Quand Césaire se rend enFrance en 1931 pour le LycéeLouis le Grand afin de suivredes études qui feront de lui unnormalien, il fuit littéralement laMartinique. Le pays est colonialau plus haut point. Quelquesmilliers de blancs, les fameuxcréoles, possèdent tout sur leplan matériel, mais aussi sur leplan symbolique. La grandemajorité noire est dépossédéede tout, même de sa simplehumanité, ne connaissantmême pas son nom et « à quoison nom l’appelle ». Une solda-tesque endiablée comme l’abien vue Claude Lévi-Strausslors de son passage, s’assure

HOMMAGE

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que rien ne mette en dangerl’ordre établi.

Quand Césaire quitte son île, en1931, il étouffe dans ce mondeoù être noir, c’est-à-dire àl’image du diable, fait partie despéchés capitaux. Le grandobjectif était, pour chacun, de seblanchir, de se rapprocher par lesavoir de la situation des blancs,de cacher sa noirceur et mêmede cracher dessus. La grandeambition politique qui anime lepays depuis 1789 était de deve-nir citoyen français,l’assimilation.

Quand Césaire arrive en France,en 1931, il rencontre LéopoldSédar Senghor, c’est-à-direl’Afrique. Avec Senghor, ildécouvre le mensonge essentielde l’occident : l’Afrique = barba-rie. Grace à Senghor, il apprenddésormais que l’Afrique possèdeune civilisation, mieux encore,que l’Afrique est la civilisation auplus haut point.

Cette découverte installe, auplus profond de lui, un drame quia failli lui faire perdre la raison,en le poussant vers une dange-reuse quête des origines,l’obligeant à remanier sa proprehistoire personnelle. Sommé derépondre à la seule question quivaille la peine : « Qui suis-je ? »,il se découvrit nègre. Pour unmartiniquais de cette époque, ils’agit d’une révolution coperni-cienne. Dès lors s’ouvrit devantCésaire l’urgence de remonter lapente, par les moyens que saformation intellectuelle lui offrait :la poésie. Pas n’importe quellepoésie. La poésie qui ose toutremettre en cause, celle desrecherches « frappéesd’interdit », celle qui « jette soncœur au feu », celle qui donne

son « adhésion à tout ce quipoudroie le ciel de son insolen-ce », celle qui ose « être éternel-lement neuve ». C’est ainsi quela poésie césairienne a couron-né la révolution de la poésiemoderne, initiée par Rimbaud,l’éternel jeuneArthur qui le premier s’est définicomme « une bête, un nègre »,Isidore Ducasse, comte deLautréamont, StéphaneMallarmé avec son projet insen-sé de refaire la langue.Dès lors Césaire fonda avec leguyanais Léon Gontran Damaset le sénégalais Léopold SédarSenghor, le mouvement de lanégritude…Tout ce travail intérieur depuisson arrivée en France, en 1931,accouchera en 1939 d’un poèmequi n’en est que la pointe émer-gée : « le cahier d’un retour aupays natal ». Breton qualifierace livre de « plus grand monu-ment lyrique de ce temps ».Jamais Breton, qui n’a pas étédans sa vie un laudateur, n’a euà faire un tel éloge à qui que cesoit. La rencontre, hasard objec-tif typiquement surréaliste, eutlieu entre Césaire et Breton.

Breton n’a pas fait de Césaire unsurréaliste, il ne l’a pas captépour son mouvement, il l’adécouvert surréaliste et pourcause ils sont dans la même filia-tion littéraire. Césaire a, par lasuite, toujours reconnu la stimu-lation que la présence de Bretonà la Martinique, représenta pourlui.

Une fois le « cahier… » lancé, letravail de critique de la languefrançaise pour la reconstruire àson usage, ne s’arrêtera plus…jusqu’à la mort.Césaire ne peut être comprissans saisir son engagement poli-tique. Il n’y a pas de contradic-tion absolue entre sa poésie etson action politique. A celui quine comprendrait pas sadémarche politique, il a toujoursdit que la clé se trouvait dans sapoésie.

Césaire a fait le choix -que jequalifie de révolutionnaire-d’assumer la réalité martiniquai-se, d’assumer pleinement lescontradictions d’un peuple fiermais qui a toujours douté de sesaptitudes à se constituer en Etat.

Le Progressiste - Page 11 - Mercredi 22 Avril 2009

Senghor et Césaire

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Le Progressiste - Page 12 - Mercredi 3 septembre 2008

Au sortir de la secon-de guerre mondiale par

hasard, hasard surréalis-te,il devint le maire de Fort de

France, à la tête d’une liste duParti Communiste qui n’avaitaucune chance de gagner. Etpuis, élu député de la Martiniqueavec mandat impératif de rame-ner la loi de l’Assimilation, c’estlui qui présenta, en 1946, le rap-port qui a transformé les vieillescolonies de la Réunion,de laGuyane,de la Guadeloupe,de laMartinique en départementsfrançais . Ceci dans le butd’obtenir les mêmes lois socialesque les français.Cette revendication est encontradiction avec ce qu’il pro-phétisa dans sa poésie. Plusencore,il ne peut pas ne passavoir l’incompatibilité entre ladémarche surréaliste d’une partet d’autre part les orientationspolitique et culturelle des stali-niens du P.C.F. Mais la vie ne sejoue pas en terme de tout ourien; il faut beaucoup travaillerpour faire une réalité de ce pro-pos rempli d’orgueil:

« je commanderai auxîles d’exister »Ce faisant, Césaire instillera, defaçon dialectique, la forcecontraire, pendant 10 ans, danscette réalité : l’ anti-assimilation-nisme et le sentiment nationalmartiniquais. Le développementdes luttes concrètes pour la libé-ration nationale des peuplesd’Asie, des Amériques etd’Afrique a fait le reste.

En 1956, il rompra avec le particommuniste français, dénonçantcette tendance ancrée, enFrance, à droite comme àgauche, de vouloir faire pournous et souvent à notre place,dans tous les domaines. Ildénoncera, dans sa célèbre

lettre de démission à l’adressede Maurice Thorez, les crimesdu stalinisme et prophétisera ladisparition d’un régime qui fut àses yeux la trahison du socialis-me. Il y affirmera le droit àl’initiative historique des peuplesnoirs.Assumant comme toujours lesfaiblesses et les contradictionsdu peuple martiniquais, il nes’engagera pas sur le chemin del’Indépendance. Il proposera untroisième terme entreAssimilation et Indépendance :l’Autonomie. Dès lors, c’est uncombat inachevé, pour préser-ver, contre « la décompositionpériphérique », « l’indubitablecorps ou cœur sidéral » afin dedonner consistance à l’idéenationale si fragile dans notre île.

Toute l’œuvre poétique et théâ-trale de Césaire aura pour tâchede transcender cette réalité qu’ilappelle :

« ...cettemaldonne à franchir étape parétape

à charge pour moi d’ inventerchaque point d’eau ».

L’œuvre de Césaire n’est pasfinie, elle vient seulement decommencer. Elle est lancée pourl’éternité.Elle nous a permis de regardertrois siècles de crimes « conju-rés contre nous ». Elle a stoppéle processus d’auto-dévalorisa-tion de nous-mêmes. Mais lesrechutes sont là, car les exi-gences esthétique et éthique dela poésie de Césaire nous appel-lent à beaucoup de renonce-ments. Le ressentiment contrelui perdurera malgré les manifes-tations de reconnaissance affi-chée lors de ses obsèques.Césaire n’est un poète de pan-théon . Il y a en France et dans

le monde suffisamment de ver-sificateurs sans talents etd’académiciens boutonneuxpour ces pieuses places . Il y amieux à faire. N’a t’il pas écritces mots qui s’appliquent si bienà lui, à propos de Paul Eluard :« pour conserver ton corps

grimpeur de nul rituelsur le jade de tes

propres mots que l’on t’étendesimple »

Le destin des peuples noirs surtous les continents, est lié à cetteœuvre. A l’heure où le monde esten train de se réorganiser avecla brutalité que l’on voit, l’œuvrede Césaire est une boussolepour tous les nègres : noirs,jaunes, blancs.Ce n’est pas une poésie régiona-le qui s’est engagée là. C’est unepoésie universelle qui intéressetout être humain. C’est une poé-sie subversive qui nous appelletous à ne pas :« Croiser les bras en l’attitude

stérile du spectateurcar la vie n’est pas un spec-

tacle,car une mer de douleurs

n’est pas un proscenium,car un homme qui crie n’est

pas un ours qui danse… »

Puissions-nous assumer cettepromesse en toute circonstan-ce !

EIA, pour Aimé Césaire L’auteurintellectuel des subversions iné-luctables de l’Avenir proche !

Guillaume SURENAPsychanalyste

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Le Progressiste - Page 13 - Mercredi 22 Avril 2009

POLITIQUE :LA VRAIE AUTONOMIE DU PPM

(Réponse à Gérard DORWLING-CARTER de « Antilla »)« Le cerveau de certainsintellectuels fonctionne à lamanière du tube digestifdes animalcules élémen-taires : il filtre pour ne rete-nir que ce qui peut alimen-ter leur bonne consciencede petits bourgeois suffi-sants et satisfaits » (AiméCESAIRE, Discours sur lecolonialisme)

En ces jours de commémora-tion de la mort de notre NègreFondamental, il n’est pas insi-gnifiant de rappeler ces pro-pos cinglants de CESAIREapostrophant une certaineélite décérébrée quis’autorise, parce qu’ayantpignon sur rue, à alléguern’importe quoi à l’encontre denotre PPM, sans jamaisétayer ses affirmations pardes documents ou des témoi-gnages crédibles et irréfu-tables.

Cela est d’autant plus pauvreet misérable quand il s’agitd’avocats qui devraient êtrerompus à la rigueur del’argumentation juridique(encore que certains pensentqu’ils mentent davantage etmieux que les arracheurs dedents).

Et c’est ainsi que MaîtreDORWLING-CARTER (d’ungroupe d’affidés ou d’affiliésau courant indépendantiste,ceux qui, acrobates émérites,

exécutent des tours de sou-plesse dorsale et qui ont tou-jours leur encensoir dansquelque barbe et blanchemoustache du roi du PlateauRoy), dans un long article de« Antilla » du 2 au 9 avril der-nier, s’échine à démontrerque le mouvement duCollectif du 5 février ne peutprendre « …racine dans unevolonté politique quelconqued’émancipation par rapport àla France, ce d’autant plusque les résultats obtenusdans le cadre départementalactuel, au-delà du fait qu’ilsconstituent une assimilationencore plus radicale des éco-nomies antillaises, peuventconstituer la preuve par neufde l’inutilité de tout change-ment statutaire… ».On peut tolérer cette opinionmême si elle nous paraîtquelque peu superficielle etsimpliste. Mais qu’il en profitepour introduire dans sa plai-doirie un élément vicié,vicieux, mine de rien, sans ytoucher, subrepticement, demanière perfide, comme uneimage subliminale dans unegrande affiche publicitaire,qui n’a rien à voir avec sondiscours mais qui pourraitjeter un discrédit sur le PPM,voilà qui nous laisse ahuris,pour ne pas dire en colère !Jugez-en : « Par ailleurs(c’est-à-dire, quelque part,hors du groupe), les autresreprésentants syndicaux

composant le Collectif du 5février sont des PPMnotoires, parti, on le sait, quis’est donné pour missionactuelle de freiner à quatrepieds l’évolution statutairevoulue par la majorité duCongrès ».

OUVRIR LES YEUX SUR LAREALITE DU PPM !Et voilà ! Le PPM seraitcontre l’évolution institution-nelle de la Martinique ! C’est« doudou cocotte » qui vousl’affirme ! Ou bien MeDorwling-Carter a mal tra-vaillé son dossier, il lui a man-qué quelques pièces àconviction, ou bien il lui amanqué la puissance et laforce de l’art oratoire desgrands tribuns du Barreauavant de conclure ; ou bienencore, il s’est laissé abuserpar les tours de passe-passedu grand illusionniste duPlateau Roy. Il aura été ladupe, de bonne foi, de sonhabileté à détourner la réalité,à donner dans le mensonge,l’imposture, - à usurper ce quiest aux fondements même duPPM, à savoirl’AUTONOMIE- pour mieuxjustifier ses prises de positionpopulistes, ses postures indé-centes et ses « zanzolaj »acrobatiques.Dans un cas comme dansl’autre, il mérite notre sollicitu-de et qu’on lui ouvre les yeuxsur la réalité de notre PPM,

…Suite page 14

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Le Progressiste - Page 14 - Mercredi 22 Avril 2009

pour bien montrerqu’il n’a jamais dévié

de son objectif originel,du cap fixé dès le Congrès

constitutif des 22-23 mars1958.

Rappelons qu’à ce Congrès,le Rapport politique présentépar Aimé CESAIRE s’intitulait« Pour lat rans fo rma-tion de laMartinique enRégion dansune Francefédérée ».Nous ne feronspas l’injure à unjuriste de laclasse de MeD o r w l i n g -Carter de luipréciser ce querecouvre l’idéefédérale quiimplique que,les Régionsqui la compo-sent disposent au moins d’unpouvoir autonome- ce quenous avons à l’époque traduitpar « la gestion de nospropres affaires ». Ajoutonsqu’à l’instigation de notreSecrétaire Général RodolpheDESIRE en 1967, notre IIIeCongrès a voté le mot d’ordred’ »Autonomie pour laNation Martiniquaise ». Motd’ordre maintenu jusqu’à cejour ! Nous faut-il revenir àtous les grands discours deCESAIRE sur ce sujet et sin-gulièrement à celui des 3voies et des 5 libertés » ?Nous faut-il encore rappeler lagrande émotion de tout lepeuple martiniquais quand,

sur le cercueil de Césaire, leDr ALIKER déclara fermementque « les meilleurs spécia-listes des affaires martini-quaises sont les Martiniquaiseux-mêmes » ?

Alors : en quoi le PPM freine-rait-il des quatre fersl’évolution statutaire ? Sauf à

être sous l’emprise d’un gou-rou qui lui bloquerait toutefaculté cognitive, il faut bienadmettre que Me Dorwling-Carter, enlisé et « ankayé »,s’est gouré dans le lisier ouest de mauvaise foi !Au fond, ce qu’il nousreproche, c’est d’avoir dit NONà l’oukase du petit tyranneauexigeant que l’on vote sansdiscussion l’article 74 de laConstitution française en écar-tant du même coup, de maniè-re antidémocratique, et lesdépartementalistes et- ce quiest un comble pour le prési-dent du MouvementIndépendantiste Martiniquais-tous les indépendantistes

martiniquais ! Ce qu’on nousreproche, c’est de refuser delaisser « ankayer » l’évolutioninstitutionnelle du pays dansun article de la Constitution quin’a pas été pensé par nous,pour nous, mais par d’autres,pour d’autres. Un article qui nerépond ni à nos besoinsd’égalité, ni à nos aspirations

de respon-sabilité.

Ce que nousv o u l o n s,CESAIRE l’adit dès laLettre aM a u r i c eThorez :« …que noss o c i é t é ss’élèvent à undegré supé-rieur de déve-loppement ,mais d’elles-mêmes, parc r o i s sance

interne, par nécessité orga-nique, sans que riend’extérieur ne vienne gauchircette croissance, ou l’altérerou la compromettre ».Or, accepter de s’enliser dansun article de la Constitution,c’est précisément accepterqu’on altère, qu’on gauchisseet qu’on compromette et ledéveloppement de nos socié-tés et une véritable autonomiequi réponde, à ce moment pré-cis de notre histoire, à nosbesoins, à nos aspirations.« Tout statut politique s’inscritsous le signe de l’historicité,autrement dit du précaire et durévocable. Il n’y a pas de sta-tut de droit divin. L’Histoire les

Rodolphe DESIRE et Victor TISSERAND

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Le Progressiste - Page 15 - Mercredi 22 Avril 2009

fait et les défait selon un cliva-ge qui s’appelle l’Homme, sesbesoins, ses aspirations »,nous dit CESAIRE. C’est pour-quoi, dépassant l’article 74–qui, du reste, ne pourraitnous être appliqué que parune loi organique votée par lelégislateur français qui nemanquerait pas d’ajouter àses contraintes, ses restric-tions- nous préconisons quenotre Autonomie, sur lesbases de l’égalité conquisepar nos pères et la responsa-bilité politique, se définisse àpartir de nos seuls besoins etaspirations qu’il nous appar-tiendra de rassembler et definaliser dans un nouvel

article qui nous soit propre. Etnon celui, limité et étriqué,imposé par la Constitutionfrançaise.Si cela semble nébuleux àquelque esprit chagrin etobtus, succombant à la déma-gogie et au populisme du petitchef, il en est dans le campdes indépendantistes quireconnaissent le bien-fondéde notre démarche et qui,dans « Révolution Socialiste »de janvier dernier, se démar-quent nettement de ces pré-tendus indépendantistesrepentis qui se veulent plusautonomistes que les pre-miers et authentiques autono-mistes et qui « sont prêts à se

mouler dans un article de laConstitution française et quidiabolisent la position duPPM, coupable de dire que cen’est pas à la Martinique des’adapter à tel ou tel articlemais bien l’inverse. Qu’y a-t-ilde scabreux à ce qu’un peupleréclame de l’Etat colonial qu’ilamende sa Constitution lors-qu’elle fait obstacle à sarevendication ? »

Ite, missa est ! Et bienheureuxles pauvres d’esprit…..

Victor TISSERAND

A LIRE :« TOUS MANIPULES, TOUS MANIPULATEURS » !

C’est un livre écrit par un psychiatre, Jean-MarieABGRALL, qui nous explique que dans nos rapportssociaux, nous sommes tous à la fois manipulateurs etmanipulés, soit en même temps, soit successivement.« Etude extrêmement dense et variée, ce livre pose le pos-tulat suivant : la manipulation est un état inhérent à l’êtrevivant (les animaux comme les humains manipulent, sou-doient ou rudoient pour arriver à leurs fins) qui régit enconséquence un grand nombre de nos échanges sociaux.Elle perturbe les liens familiaux, elle génère des conflitsdans le monde du travail, elle est un instrument de pouvoir,elle masque la vérité, elle est un handicap aux échangessincères ».Pour autant, l’auteur ne verse pas dans l’angélisme et nepense pas que les conflits, qu’ils soient individuels ou col-lectifs, puissent se résoudre sitôt qu’une manipulation estdénoncée Plus large dans son appréhension du phénomè-ne, il montre qu’il existe différents degrés de manipulation etque personne n’échappe à sa tentation : « Repu de sa pâtéeinformationnelle, le lecteur-auditeur-téléspectateur peuts’endormir, indifférent au tumulte ambiant et aux doutes quepourrait susciter une information libre. Car la prise deconscience est le premier pas vers notre libération ».Après avoir lu J.M. ABGRALL, rien ne sera jamais pluscomme avant ; on se sent à la fois plus fort (« on ne me lafera plus ! ») mais aussi terriblement petit face aux grandsmanipulateurs qui régissent nos vies. Un livre salutaire qui

bouleverse notre vision du monde et des relations humaineset sociales. A lire d’urgence pour redevenir des hommeslibres.

Mais pourquoi ce titre dans un journal comme « LeProgressiste » ? Je fais tout simplement allusion à SuperSarko, notre cher président qui passe son temps à manipu-ler le peuple français. Il s’avérait convaincant, sauf que deplus en plus, en période de révolution, il a tendance à semanipuler lui-même. Je lisais récemment sur Internet quedurant la crise de 1929, Roosevelt, pendant la mise en placedu « New Deal », apparaissait chaque semaine à la télépour rassurer son peuple. Ce que, semble-t-il, est en trainde faire Barack OBAMA (« Yes, we can ! ») Com’ de crise !Super Sarko a l’extrême particularité de dire tout et soncontraire ! Pas très congru comme message ! On a vumieux. Ce qui pouvait faire sa force de persuasion pendantla campagne présidentielle se retourne contre lui aujour-d’hui. On y revient : Tous manipulés, tous manipulateurs.Pourtant, un bon manipulateur se doit avant tout d’êtreconvaincu de son message. Vous pensez vraiment qu’il ycroit toujours, Sarko ? Il devrait changer de « spin doctor » !Je me demande même s’il va finir son mandat, le pauvre,pour peu que l’on se mette tous à chanter « LaMarseillaise » comme en 1792. A moins que Super Sarko,comme l’avait fait Napoléon, ne la supprime par décret…

« Tous manipulés, tous manipulateurs », par Jean-MarieABGRALL, en libraire ou sur le Net.

Jean-Marie ANNEVILLE

Page 16: Le progressiste n° 2083

Dans nos Amériques :Sommet des Amériques à Trinidad

COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPEREJeannie DARSIERESDidier LAGUERRELaurence LEBEAU

Daniel RENAYSerge SOUFFLEURVictor TISSERAND

Le Progressiste - Page 16 - Mercredi 22 Avril 2009

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocratesqui lui ont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants.

Nous les remercions d’envoyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestionsau siège du PPM : Ancien Réservoir de Trénelle

Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01 - Site Internet : www.ppm-martinique.netEmail : [email protected]

N° de CPPAP : 0511 P 11495

Il s’est tenu à Port-of-Spain(Trinidad (-and-Tobago) durantle week-end des 18-19 avril.

Nous disons bien « à Trinidad » etnon à « Port d’Espagne, Trinité »comme se sont complues à lerépéter les chaînes françaises detélévision.

Consécration pour cette répu-blique de la Caraïbe, anglophone,donc susceptible de constituer« l’arrière-cour » des Etats-Unis,alors que la majorité des payslatino-américains sont de langue« latine » (espagnol et portugais).C’était aussi la première « sor-tie » du nouveau Président US,

Barak OBAMA, face à unensemble de chefs d’Etatque l’administration BUSHavait braqués durant huitans.

B. OBAMA était attendu surson attitude vis-à-vis deCuba, à l’heure où certainsassouplissements sem-blent se dessiner : depuisle 10 mars, le Congrès USa voté la loi dite« Omnibus » qui prévoit que

- 1/ les cubano-américains pour-ront désormais serendre à LaHavane une foispar an et non, tousles trois ans.

- 2/ ils pourront ydemeurer aussilongtemps quedésiré contre… 15jours comme lestipulait la loi anté-rieure.

- 3/ les transac-tions commer-ciales en matière

de produits alimentaires et phar-maceutiques pourront désormaisse faire selon les normes interna-tionales et non plus, commel’exigeait Georges W. BUSH, êtrepayés AVANT qu’ils soient embar-qués dans les ports américains !Pour autant, on est encore loin dela levée de l’embargo vieux depresque 50 ans !

Daniel COMPERE

l’Amérique politique

Chavez, Castro, Morales-Les bêtesnoires de l'Oncle Sam