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Le Progres siste Mercredi 14 Octobre 2009 - N° 2102 1 euro La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais eux-mêmes » (Dr ALIKER) AUTONOMIE pour la Nation Martiniquaise : NOU SAV SA NOU LE ! Spécial 16 pages à conserver (Voir en pages intérieures)

Le progressiste n° 2102

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Le ProgressisteMercredi 14 Octobre 2009 - N° 21021 euro

La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais eux-mêmes »(Dr ALIKER)

AUTONOMIEpour la Nation Martiniquaise :

NOU SAV SA NOU LE !

Spécial16pages

à conserver

(Voir en pages intérieures)

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Le débatp o l i t i q u esur la

question del’évolution institu-tionnelle de laMartinique batson plein depuismaintenant plu-sieurs mois (en

tout cas pour le PPM qui est constamment sur le ter-rain, en réunions…). Le Président de la République aannoncé le 7 octobre aux Présidents des exécutifsrégional et départemental sa décision de consulter lecorps électoral de Martinique (et non le Peuple) les 17et 24 janvier prochains. Si le libellé exact des ques-tions n’est pas encore public, on sait pour l’instant quele 17 janvier la consultation portera sur le passage àl’article 74 et, en cas d’échec (déjà programmé parl’Elysée), le 24 sur l’instauration d’une collectivitéunique gérée par une Assemblée unique.

Sur ces questions, la position du PPM est claire !Contrairement à ce qui a été entendu et lu ici et là,cette double consultation ne remet pas en cause laproposition du PPM ; au contraire, elle en constitue lapremière étape. Il nous reste à obtenir lors des négo-ciations de la Loi organique la prise en compte del’expérimentation au titre de l’article 72-4 etl’étendue du champ et des durées d’habilitation du73-3. Extension déjà initiée par l’amendementLetchimy N° 46 à la Loi du Grenelle del’environnement d’octobre 2008 (amendement quiprécipite les évènements et fait sortir de sa torpeurinstitutionnelle le président de la Région, Secrétairegénéral du MIM.

Pour nous, donc, les choses sont on ne peut plusclaires : les Martiniquais doivent massivement allervoter le 17 janvier et VOTER NON au passage pré-cipité au 74, pour avoir la possibilité de voter pour lamise en place d’une collectivité unique au pouvoirnormatif renforcé le 24 janvier.

Cette position, claire, construite et réfléchie, dérangebon nombre des tenants du changement non maîtrisé,piloté par l’Autre. A court d’arguments pour justifierleur choix et convaincre les Martiniquais de les suivre,les insultes et raisonnements honteux fleurissent,dans le quotidien local du 6 octobre et sur le Net. Cespratiques d’un autre temps en disent long sur la qua-lité de l’argumentation de leurs auteurs, sur leurniveau de tolérance aux opinions différentes. Bref, enagissant ainsi, loin de convaincre et de rallier lesgens, le porte-parole d’Objectif 74 se ridiculise et se

décrédibilise lui-même ! Insulte, juxtapositiond’arguments sans lien entre eux, calomnie et diffama-tion lui tiennent lieu de discours et de proposition. LePPM ne tombera pas dans cette polémique grossièreet infamante ! L’enjeu pour la Martinique mérite mieuxque cela et nous avons des arguments à faire valoirpour étayer notre choix.

Nous laisserons donc à ces gens le champ desattaques personnelles viles et sans fondement ainsique les procès d’intention. Le moment venu, le peuplesaura, en peuple adulte et responsable, s’engager surla voie maîtrisée de la responsabilité.

Les élections municipales de Rivière-Salée sont unexemple de ces pratiques à bannir de la Politique,avec la distribution de faux tracts de notre camaradeDaniel ROBIN !! Le peuple saléen a fait son choix, fai-sant échec au « candidat du changement » pour lesecond tour, aussi le candidat des opportun autono-mistes, indépendantistes à géométrie variable, sortantou rentrant leur drapeau au gré de leurs objectifs. Cetéchec est le premier d’une série qui ne manquera pasde suivre, en janvier mais aussi en mars ! Tant il estvrai que la situation actuelle de la Martinique, catas-trophique sur le plan économique, est liée à l’actionrégionale en matière de développement ! Une action–ou plutôt une inaction- qui conduit notre pays às’enfoncer plus vite que nos voisins de Guadeloupedans le chômage, la récession et la marginalisation denotre jeunesse.

Pour sa part, le PPM prendra toute sa part aux débatsà venir, avec dignité et responsabilité et dans le soucipermanent de l’intérêt du plus grand nombre. Nous nenous laisserons pas détourner par les sirènes, allé-chantes pour certains, d’une autonomie de conven-tionnement organisant différemment notre dépendan-ce, dans le risque et la précarité !

Didier LAGUERRESecrétaire Général du PPM

EDITO

Le Progressiste - Page 2 - Mercredi 14 octobre 2009

RESULTATS DE RIVIERE-SALEEau 2eme tour du 11 octobre :

André LESUEUR élu avec 404 voix de plus qu’en 2008.

André LESUEUR (FMP) : 3322 voix

Louis-Félix DUVILLE (MIM) : 2829

1er tour 2009André LESUEUR 2794Louis-Félix DUVILLE 2519Daniel ROBIN 396

Rappel des résultats de mars 2008 :LESUEUR = 2918 – DUVILLE = 2829 – ROBIN = 396

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L’autonomie se conquiert !

La demande de report de la consul-tation des Martiniquais surl’évolution institutionnelle et

de l’élection régionale par les deux pré-sidents des collectivités de laMartinique, se solde par un échec.En effet, la réponse du Président de laRépublique Française augure avec évi-dence des difficultés que nousMartiniquais rencontrerons lors de lanégociation de la loi organique dans lecadre d’un changement de régime poli-tique fondé sur l’article 74.Cela, les Progressistes s’en sont inquié-tés dès la 1ère réunion du Congrès le18 décembre 2008.Après ce triste résultat, comment peut-on encore gloser sur le succès de cettedémarche !AUCUN report de consultation n’a étéaccordé sinon un déplacement dequelques jours après les vacances deNoël , et pendant la période duCarnaval.Les élections régionales ont été MAIN-TENUES à leur date initiale !Ce résultat ne peut que renforcer lesincertitudes et les peurs qui entourent leprocessus d’évolution demandé dans lecadre de l’article 74.

LA DÉMONSTRATIONEST AINSI FAITE :

1°) Qu’en l’état actuel de la législation etnotamment de la Constitution, c’estl’Etat qui donne la cadence, qui fixel’agenda, et qui décidera in fine ducontenu de la loi organique qui noussera appliquée, et des moyens qui nousseront transférés. Ceci constitue pournous un déni de démocratie.

2°) Que le PPM a raison de dire quepour éviter toute dérive et échec, il estnécessaire d’instituer une phased’expérimentation suffisamment longue( 6 ans) d’exercice de pouvoirsélargis par une collectivité unique, ce

qui est une nécessaire transition avantde passer au stade du changementdéfinitif du régime politique.

3°) Que le PPM a raison de demanderune modification de la Constitution pourcréer les conditions d’un choix éclairédu Peuple Martiniquais pour un change-ment de statut.Le risque de désaveu de l’évolution ins-titutionnelle proposée dans le cadre del’article 74, le 17 janvier 2010, est tel,qu’il est d’ores et déjà anticipé parl’organisation d’une 2ème consultationle 24 janvier 2010, en vue de la créationd’une collectivité unique dans le cadrede l’article 73.

Or, c’est justement ce que le PPM vou-lait éviter: le rejet du principe del’Autonomie au travers d’un article 74purement idéologique ; un “article 74sanction” pour le Peuple Martiniquais.La seule alternative à l’échec annoncé,serait une fusion mécanique des deuxcollectivités.

Aujourd’hui, ceux, notamment lesIndépendantistes, qui se réclament del’Autonomie de l’article 74, par entête-ment et dogmatisme ,construisent le litdu statu quo et du conservatisme. Ils seglorifient de ce que le Président de laRépublique Française n’ait ouvert aucu-ne possibilité à l’expérimentation, c'est-à-dire à un processus sérieux, prudentet responsable débouchant sur unchangement fondamental.

AU CONTRAIRE !L’Autonomie permettant de conjuguerl’égalité des droits et le droit à la diffé-rence est en marche : c’est ce que nousappelons la 3ème voie.

Pour y parvenir, nous proposons unprocessus en 4 étapes.1ère étape :L’obtention de la collectivité unique le

24 janvier 2010.Nous invitons à voter :- NON le 17 janvier 2010 à l’article 74 telque rédigé- OUI le 24 janvier 2010 pour la créationde la collectivité unique2ème étape :Obtenir par le biais de la loi organiquerégissant la collectivité unique, le droit àl’expérimentation et une habilitationpour légiférer sur une période de 6 ans.

3ème étape :Négocier avec l’Etat la modification dela Constitution pour un changement destatut, dans le respect de l’égalité desdroits et le droit à la différence.

4ème étape :Aboutir à une nouvelle consultation duPeuple Martiniquais pour le change-ment du régime politique de laMartinique, garantissant l’égalité desdroits comme socle, et ouvrant desperspectives globales de responsabilitéet d’Autonomie locale.Les Progressistes et Démocrates conti-nuent le combat et sauront créer lesconditions nécessaires à une véritablepériode de transition.

Le PPM appelle à une initiative unitairede toutes les forces démocratiques etprogressistes Martiniquaises dans unMouvement pour l’Autonomie et leProgrès ( MAP) dont l’objectif estd’obtenir, au sein de la République, unerégion autonome dans le respect del’égalité des droits et du droit à la diffé-rence.

Le Présidentdu Parti Progressiste Martiniquais

Serge LETCHIMY11 octobre 2009

VERS LE MOUVEMENT POUR L'AUTONOMIE ET LE PROGRÈS (MAP)

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LE P.P.M., ayant choisi le statutd’AUTONOMIE pour la NationMartiniquaise, dès sa création,A UNE POSITION CLAIRE.

******************

NON à l’article 74, voté par leCongrès des élus, flou et imprécis,dans la précipitation,

SANS NEGOCIATION PREALABLEavec le Gouvernement, SANSL’ASSURANCE de préserver tous lesacquis sociaux, durement conquis.

******************

CE QUE VEUT LE P.P.M.

- TOUT DE SUITE, une COLLECTIVI-TE UNIQUE, élue au SRUTIN MIXTE- Des COMPETENCES NOUVELLES,négociées, avec EXPERIMENTATION- et, ENSUITE, un STATUTd’AUTONOMIE, inscrit dans laConstitution française.

Abonnez-vous au ProgressisteAbonnement annuel : 50 euros - Abonnement de soutien : 60 euros

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Parti Progressiste Martiniquais. Ancien Réservoir de Trénelle97200 - Fort-de-France.

Le P.P.M. et l’évolution institutionnelle.

C’est mal parti pour les tenantsde l’article 74Les rodomontades des

tenants de l’article 74 netrompent personne. « L’appel

des maires » qui soutiennentl’article 74 qu’ils ont récemmentpublié, montre clairement que leurcoalition est déjà en pleine déli-quescence.

Trois mois après le vote duCongrès du 18 juin, seuls 14maires soutiennent encore leur pro-position de changement de statut.Or, lors du vote du congrès, lesreprésentants, (conseillers géné-raux et régionaux), de 19 com-munes avaient voté pour le passa-ge au 74.

Les maires de cinq de ces com-munes ne figurent pas parmi lessignataires de l’appel. Ils ont déjàpris le large.

Ce sont :1. Jenny Dulys, maire et conseillè-re générale du Morne-Rouge ;2. Raymond Occolier, maire-conseiller régional et GeorgesCléon, conseiller général duVauclin ;3. Louis-Joseph Manscour dépu-té-maire et Frédéric Buval,conseiller général de Trinité ;4. Jean Zéphirin, maire et RaphaelVaugirard, conseiller général duGros-Morne ;

5. Justin Pamphile, maire etconseiller général du Lorrain.

Un calcul sommaire, sur la basedes populations communales,montre qu’alors que ceux qui ontvoté à l’origine pour le 74 représen-taient 221000 habitants, soit 55%de la population, les maires signa-taires de l’appel ne représententplus que 174000 hts, soit 43% de lapopulation. C’est donc plutôt malparti pour les promoteurs du 74, àtrois mois de la première consulta-tion.

Jean CRUSOL

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« L’assimilation a atteint ses limitesparce qu’elle a atteint son but »

Sur la Question dite duStatut de la Martinique1s’ouvre par un rappel

historique de la seconde destrois grandes étapes queCésaire distingue dans notrehistoire, après le combat pourla LIBERTÉ qui s’achève avecl’abolition de l’esclavage en1848, le combat pourl’EGALITÉ, c’est-à-dire pourl’assimilation, une conquêtesubversive, entendue commele fondement de la revendica-tion de l’égalité des droits, le

combat pour l’IDENTITÉ lancéen 1956.

Quand j’ai rédigé ce texte en1996 et même quand je l’airepris en 2003, je ne lui attri-buais pas une importance déci-sive. J’avais tort. J’avais évo-qué ce problème dans« Questions sur l’histoireantillaise 2» il y a plus de trenteans, à une époque où j’étaisindépendantiste. Je penseaujourd’hui que cette questionmérite un traitement plus rigou-

reux. J’ai tellement entendu oulu de sottises depuis sur cesujet que je me demande si jene devrais pas y revenir dansun ouvrage qui y serait spécia-lement consacré.

Dans SQSM, Je réponds enpassant aux détracteurs decette loi, en leur posantquelques questions simplesque ne peuvent pas ne pas seposer tous ceux qui ont uneconnaissance même trèsapproximative de l’évolutiondes pays voisins, ou qui lesont visités, Cuba comprise3.

Je dis que nous n’avons pas àrougir de ce que noussommes. Je sais bien. Il y ades Martiniquais quis’interrogent : comment lepays qui a donné au mondeAimé Césaire et Frantz Fanonpeut-il accepter sa dépendan-ce ? C’est peut-être parce quenous avons une histoire trèsdifférente de celle des autrescolonies non seulement denotre région caraïbe mais decelle de toutes les colonies desanciens empires coloniaux quenous sommes les seuls à avoireu à peu près dans le mêmetemps un Césaire et un Fanon.

Mais à quelque niveau que cesoit : qu’il s’agisse des libertéspubliques ou privées, de pra-tique de la démocratie, de laprotection sociale des catégo-ries les plus défavorisées denotre population, del’éducation, de la santé, desloisirs, de la culture (y compris

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de la culture) etmême de l’économie,

notre secteur incontestable-ment le plus faible mais nondépourvu de moyens deredressement, notamment entermes d’infrastructures, aucunde nos voisins de la Caraïbene nous fait rêver.

Et je prétends que ce que noussommes, nous le devons pourl’essentiel, à la lucidité deCésaire, à sa clairvoyance, àsa modestie, mieux, à sonexceptionnelle humilité. À ladifférence de quelques petitsmarquis du national populis-me, qui prétendent luiapprendre ce qu’il leur a ensei-gné Césaire, sans jamaisrenoncer à ses propres convic-tions, n’a pas cru, en 1946,pouvoir mettre sa propre pen-sée, sa condamnation del’assimilation clairement expri-mée dès 1935, au-dessus dela volonté des masses popu-laires, se réservant de prouverle mouvement en marchant,dans une démarche pédago-gique progressive qu’il a sensi-blement améliorée au fil dutemps, sans jamais recouriraux formules définitives detous ces extra-lucides qui bibe-ronnaient encorel’assimilationnisme de leursgrands pères, quand, lui, avaitrompu les amarres depuislongtemps. Je n’ai jamais réus-si à lui faire dire à qui il pensaitquand il a utilisé la formule, àla fin des années 1970, mesemble-t-il. « Ces gens-là nem’aiment pas beaucoup », merépondait-il.

Ce chapitre sur les origines del’assimilation qui, en décembre2003, ne me semblait pasessentiel, tellement la question

des rapports de Césaire et ducésairisme à l’assimilation et àl’assimilationnisme me parais-sait évidente, est peut-êtrefinalement au moins aussiimportant que les autres si j’enjuge par l’ambiguïté et laconfusion qui continuent derégner sur le sujet dans cer-tains milieux.

Ne serait-ce que pour cette rai-son que la loi d’assimilation du19 mars 1946, à juste titrerebaptisée départementalisa-tion par Césaire, a été l’objetdes attaques les plus sour-noises, les plus insidieuses etparfois les plus odieusescontre son rapporteur. Pour lespopulistes de tous bords, c’estparce cette loi serait la mère detoutes les catastrophes quinous sont tombées dessusqu’il faudrait non seulement endénoncer les résultats mais enéradiquer l’esprit.

Il me semble que lesCésairistes peuvent acceptersans rougir le point de vue del’ancien premier ministre de laFrance, le RéunionnaisRaymond Barre, repris parnotre ami Paul Vergès àl’occasion du 62e anniversairede la Loi du 19 Mars, troissemaines avant la mort deCésaire : « c’est parce quel’assimilation a atteint son

but qu’elle a atteint seslimites. »

C’est parce cette loi a atteintses limites que nous pouvonspasser à la troisième étape denotre histoire, celle du combatpour l’IDENTITÉ et par consé-quent pour laRESPONSABILITÉ martini-quaises.Le Robert 25.09.09

Édouard de Lépine

1 Edouard de LÉPINE, Sur laQuestion dite du Statut de laMartinique, Désormeaux, juin 2009

2 Edouard de de Lépine, Questionssur l’histoire antillaise, trois essaissur l’Abolition, l’assimilation etl’autonomie, Désormeaux 1978,

3 Cuba a été pendant longtemps laprincipale source d’inspiration despartisans d’un changement radicalde notre statut. Je les connais bien.J’ai été l’un d’eux pendant 9 ans.J’ai rêve moi aussi d’une sierranuestra. Le rêve s’est transformé encauchemar en août 1968 quand FidelCastro a approuvé l’invasion de laTchécoslovaquie par les tanks sovié-tiques. Il était évanoui depuis plus detrente ans quand j’ai visité Cuba en2000. J’ai rougi comme cela nem’était jamais arrivé en me rappelantce que j’avais enseigné à mes jeunescamarades communistes, et encomparant le pays que j’avais sousles yeux à celui dont j’avais rêvé en1966 et 1967 quand j’avais représen-té le PC à la Tricontinentale puis àl’OLAS.

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FINANCES DE LA COMDANS LE ROUGE :L’ETAT VA AIDERSAINT-MARTIN…

St. Martinn’s Week a voulu savoirpourquoi les finances de la collectivi-té sont dans le rouge. Bernard Refay,le trésorier principal de la COM, quis’apprête à quitter Saint-Martin, aaccepté de nous recevoir et de nousexpliquer, chiffres à l’appui, le pour-quoi du comment. Durant cette pério-de critique, l’Etat françaisn’abandonne pas Saint-Martin et valui octroyer une aide exceptionnellesous forme d’avance.La presse locale s’est faite le relaisces derniers jours d’une situationfinancière alarmante à la collectivité.St. Martinn’s Week a voulu en savoirun peu plus et comprendre qu’elleétait la situation réelle des comptesde la COM. Le trésorier principalrépond à nos questions avec objecti-vité et apporte clarté et compréhen-sion à une situation critique, mais pascatastrophique.

Les explications du trésorier principalBernard RefaySt. Martinn’s Week : Quel est l’état deslieux des finances de la COM en ce moisde septembre 2009 ?Bernard Refay : Ce qui se passeaujourd’hui n’est pas une surprise, la col-lectivité l’avait envisagé dès janvier2009. De nombreux impôts et taxes nevont tomber dans les caisses de la COMque fin 2009 et début 2010, en attendantle manque de trésorerie est préoccu-

pant. Concernant la taxe foncière, laCOM doit recouvrer environ 6 millionsd’euro. Les contribuables vont recevoirleur imposition au 16 octobre et devrontpayer avant le 5 décembre, une date quivient d’être avancé et qui va permettrede souffler un peu. La taxe profession-nelle devrait être perçue au 15décembre aussi, mais la date risqued’être repoussée, elle représente envi-ron 4 millions d’euro. Les avis de l’impôtsur le revenu seront envoyés au 31octobre, et payables au 15 décembre.Cet impôt se monte à 10 millions d’euro,mais on compte sur 4 à 5 millions, carcertaines sommes ont déjà été perçuespar acomptes.Il y a ensuite toutes les autres taxes : lesdroits d’enregistrements des notaires quisont variables, mais qui représententenviron 6,5 millions, la taxe sur les car-burants TSC, de laquelle la COM devraitpercevoir 5 millions d’euro. L’impôt surles sociétés se monte à 5 millions d’euro,mais ce montant peut décroître avec labaisse d’activité liée à la crise. Enfin, lataxe sur les assurances devrait rapportermoins des 2 millions prévus, soit plutôt1,5 million cette année. Voilà la réalité dela situation, des sommes à recouvrer quine sont pas encore perçues pour environ20 millions d’euro. En mars 2009, l’étatavait octroyé la somme de 9 millions, endotation de fonctionnement, ce qui a per-mis de tenir le premier semestre.La situation de ce mois de septembre estla plus critique que la COM ait eu àconnaître depuis sa création en 2007.

St. Martinn’s Week : Quelles sont lesconséquences pour la collectivité ?Bernard Refay : La COM fait face à desproblèmes de fonctionnement. Les fraisde fonctionnement sont figés, on ne peutpas y déroger, il faut les payer… Lessalaires des employés de la COM sontune priorité et seront payés, mais il y aeu des retards de paiement pour lesprestataires. Ces derniers doivent êtrerassurés, ils seront tous payés avant lafin du mois de septembre. Il y a un ordrede priorité de paiement qui est décidépar le président Gumbs : les salaires en

premier, les aides sociales, et les autrespaiements. Pour palier au manque detrésorerie, la collectivité a été obligée dedemander l’aide de l’Etat. J’ai suggéréque Saint-Martin reçoive 20 millions,mais il se peut que ce soit moins que ça.

St. Martinn’s Week : Certains disentque la COM fait des dépenses super-flues ?Bernard Refay : Je me garderais biende juger le contenu de la dépense, cen’est pas mon rôle. Ce que je peux vousdire, c’est que la création de nouveauxservices, comme le pôle social, a coûtéde l’argent. Les réajustements (réévalu-tion) sur les salaires aussi, ainsi que lavenue de nouveaux cadres, mais laCOM avait besoin de ces nouvelles com-pétences. Il semble aussi que certainsservices de la COM aient été priés deréduire leurs dépenses. Aujourd’hui lessalaires représentent 2,6 millionsd’euros par mois, en comptant lesemployés de la Caisse Territoriale desécoles. En prenant en compte, l’office deTourisme, le port, l’aéroport, la CTES, lamaison de retraite et la collectivité, il y apas loin de 1000 employés.St. Martinn’s Week : Quel est le scéna-rio pour les mois à venir ?Bernard Refay : Tout va dépendre de cequi va être mis en place. La fiscalité ases insuffisances, il faudra prévoir àmoyen terme certains changementspour qu’elle rapporte plus. Pour qu’unimpôt marche, il faut qu’il soit simple, etqu’il soit encaissable rapidement. Il y aparfois trop de décalage, 2 ans pour lataxe professionnelle par exemple. Cettetaxe sera certainement modifiée pourdevenir plus rentable. Il ne faut pasoublier que nous sommes encore dansune phase de mise en place de la COM.Quand le maire de Fort-de France dit «ok pour l’article 74, mais sur 10 ans ! »,il n’a pas tort, car la faiblesse de StMartin, c’est d’être passée d’une situa-tion à un autre du jour au lendemain. Ona vu les limites du système. Mais l’Etatne laisse pas tomber Saint-Martin, etdans deux à trois ans, la COM sera plussolide. Elle s’en sortira.

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Saint Martin :Le 74 trop vite avalé a été indigeste…

EXPERIENCE

Le Trésorier Principal Bernard Refay

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St. Martinn’s Week :Vous quittez l’île dimanche,

que gardez-vous de cette expé-rience ?

Bernard Refay : C’est une expériencelourde et difficile, moralement et physi-quement. Beaucoup de stress etd’heures sup ! La mise en place de laCOM est une expérience unique, qui m’acoûté beaucoup d’énergie. En récupé-rant la fiscalité, la COM a récupéré unegrande fonction régalienne del’Etat et ce fut un challengeénorme. Mais je referais cetteexpérience, si elle était àrefaire, car j’ai noué à Saint-Martin de solides amitiés ettrouvé une île que j’aimeprofondément. Je vaismaintenant finir ma carrièredans le Jura, ma régiond’origine. Basile Larive,mon remplaçant, prendrases fonctions ici le 1eroctobre. Il arrive de métro-pole, mais c’est un insulaire,il est originaire de Corse. Ilreprend un service qui fonc-tionne mieux, avec deseffectifs plus adaptés, maisla tâche est ardue…

A l’issue de la réunioninterministérielle de mardimatin, l’Etat n’a finale-ment décidé d’aucunesomme. Il a demandé cer-taines précisions supplé-mentaires et une prochai-ne réunion devrait statuersur la somme qui seraprêtée à Saint-Martin.Mais un accord de princi-pe est déjà acté.Après Dominique Lacroix,c’est au tour de BernardRefay de quitter Saint-Martin, des piliers du passa-ge en COM. Il en resteencore quelques-unscomme le DGS PascalAverne, dont le contratcourt encore un an et demi.Les nouveaux venusapporteront sans nul douteun autre regard et desactions positives pour laCOM de Saint-Martin…

N.L

Ce qui a plongé la COM dans le rougeLa suppression « surprise » de l’octroi demer : 10 millions d’euroLes transferts de compétence suréva-lués à 5 millions, n’ont été payés parl’état qu’à hauteur de 200 000 euro. LaCOM a non seulement dû dire au revoirà cette somme mais aussi rembourserl’avance octroyée par l’Etat.On peut se demander pourquoi le trans-fert des compétences a été si mal éva-

lué…Les frais de fonctionnement de la collec-tivité ont, eux, été sous évalués avant lacréation de la COM.

Source :http://www.stmartinweek.com/content

/view/1552/50/

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ÉCONOMIE

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Serge LETCHIMY (F-de-F) et Luc-Louison CLEMENTE

(Schoelcher) à Mme PENCHARD.

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La pitoyable charge du sieur Boutrin :POURQUOI TANT DE HAINE ?

Faut-il que les thuriféraires fana-tiques d’Alfred Marie-Jeanne etde Claude Lise soient aux abois,

pour que l’un d’entre eux, le Sieur LouisBoutrin, qui n’a de compte à rendre àpersonne sinon à lui-même, se laissealler à écrire un article infect et odieux« Le coup de Jarnac de SergeLetchimy » dans le France-Antilles du 6octobre !

Sous couvert de gesticulations juri-diques et de références pseudo-histo-riques qui ne prouvent absolument rien,Boutrin lance gratuitement et en touteindécence des accusations qui frisentla diffamation, et même des injures àl’endroit du Député-Maire de Fort-de-France, Président du PPM, qui, pour-tant n’avait rien dit, mais rien dit, del’actualité du moment, c’est-à-dire leprojet de création d’une AutoritéOrganisatrice de Transport, présentépar le Président du Conseil Général auSénat !

Mais qui est Boutrin ? Au nom dequoi ou de qui se permet-il de vociférerainsi, comme un toutou hargneux, quijette sa bave venimeuse, pour plaire à

ses maîtres, tapis dans l’ombre… ?Aussi, les accusations et les reprochesviolents, adressés à Serge LETCHIMY,paraissent vraiment surfaits, et dépour-vus de réflexion politique : c’est pure-ment et simplement de la surenchèreverbale, véritable diarrhée d’argutiesdénuées de tout fondement, et de toutejustification rationnelle. Attaquer pourattaquer, comme si le sieur Boutrinaccomplissait une mission téléguidée :salir le leader P.P.M., dont la staturehumaine et la légitimité politique gênentmanifestement ceux qui n’ont rien àdire objectivement de son analyse de lasituation de notre petit Pays et de sespropositions…ce, pour tenter de ledéstabiliser !

Et, c’est ébahis et interloqués quenous avons lu les qualificatifs indignesqui étaient réservés à Serge LETCHI-MY : « déni de démocratie », « désird’embourber le Pays par des argu-ments fallacieux », « impôt Letchimypour faire la poche des contribuablesmartiniquais », « déficit abyssal dans lagestion de l’inexpérimentéLetchimy »…Bref, tout et n’importequoi, pourvu qu’ou dévalorise notre

LEADER, qui a le malheur de proposer,sans renier en rien l’AUTONOMIE, unedémarche de SAGESSE, aux yeux deceux qui veulent entraîner notre Peupledans les sentiers dangereux d’unarticle institutionnel, ni pensé, ni réflé-chi, ni maîtrisé.

Délire complet et vile dénonciation,sans aucune preuve, de ce triste sireaveuglé par sa soif de donner desgages aux deux chefs de collectivités ;Est-il en service commandé ?... Nousn’osons le croire, mais les Foyalais et lePeuple martiniquais apprécieront sesattaques violentes à l’endroit de SergeLetchimy, dont LE TRAVAIL, LESERIEUX, LA SERENITE, ET LA RES-PONSABILITE sont reconnus par tous.

Inquiète t-il à ce point ? …..Honte au pitoyable Louis Boutrin et àtous ses semblables !! De grâce, unpeu de respect et de retenue…NotrePeuple, qui a soif d’explications etd’argumentations sérieuses, ne méritepas cela !

J.D.

POLEMIQUE

Conférence sur l'évolution statutaire et institutionnelle de la Martinique – Le 23/09/2009, Salle DelouvrierDiscours du Président de l'APPMF (extraits)

Monsieur le Président du Parti ProgressisteMartiniquais (PPM),

Mesdames et Messieurs les élus parisiens,

Mesdames et Messieurs,

En m’exprimant devant vous aujourd’hui, je nesacrifie pas seulement à l’allégeance politique quivoulait qu’à la présence du Président du PPM,réponde sans mesure celle des Amis du PartiProgressiste Martiniquais de France (APPMF).( … )

L’APPMF, est une suite logique, car pour qu’il yeût l’APPMF, il a fallu qu’il y eût une volonté mar-tiniquaise et, longtemps ce ne fut que de Fort-de-France que s’exprima cette volonté. Mais, nousrappelle Aimé CESAIRE, père comme chacunsait des progressistes martiniquais, « une Nationn’est pas une création, mais un mûrissement,année après année, anneau après anneau. ». Ilétait pour nous l’heure de souder l’anneau de lavolonté martiniquaise s’exprimant depuis leContinent. (…)

Si nous avons créé l’APPMF, c’est pour que cedernier anneau de la volonté martiniquaise fasseécho sur le Continent.

Si nous avons créé l’APPMF, c’est pour affirmerplus que jamais notre volonté manifeste de

«réussir à allier notre double souci de rester liésà la France et d’être de bons martiniquais»comme l’écrivait Aimé Césaire.

Si nous avons créé l’APPMF, c’est parce quecomme M. LETCHIMY, nous sommes convaincusque plus qu’un simple développement écono-mique, le développement humain de laMartinique doit passer par la conquête du pouvoirpolitique, par la prise de décisions d’un exécutifmartiniquais sur tout ce qui concerne notre « sin-gularité culturelle ».

Parce qu’un peuple ne saurait grandir si saNation est maternée et parce que rater le tour-nant historique de la question institutionnelle,c’est rater l’évolution des générations futures. (…)

Si la France et la Martinique suivent au fil del’Histoire les mêmes destins, si la France mêmevient jusqu’à la Martinique constater les crisesidentitaires et sociales qui ont enflammé notre île,alors nous avons le devoir d’œuvrer ensemble àla construction d’une Martinique forte, d’uneMartinique capable, d’une Martinique volontaire.Parce qu’un Etat ne peut atteindre sa grandeuren laissant ses périphéries en souffrance.(…)

Mesdames et Messieurs, je vous poserai cettequestion. De qui cela dépend-t-il d’informer lesantillais en général, les martiniquais en particulier,sur nos institutions, sur notre projet d’évolution,

sur notre projet politique ? De qui cela dépend-t-il, en somme, d’arrêter de faire passer laMartinique pour un enfant gâté de 63 ans, quipleure en attendant que sa nourrice de l’Hôtel deMontmaurin prenne des décisions qui nousconcernent au premier chef ?

Ce qui doit nous rassembler ici et maintenant,c’est cette volonté martiniquaise, cette volontécommune de mettre le peuple martiniquais enmouvement et de le rendre enfin autonome pourrendre à chaque Martiniquais la fierté d’êtreFrançais.

Ce qui doit nous rassembler c’est ce désir quenous avons tous que chaque Martiniquais soitcapable d’inventer son avenir.

Ce qui doit, enfin, nous rassembler, est la certitu-de que nous avons, au sein du PPM et grâce àses alliances et soutiens, la capacité, la forcevive, l’ambition responsable de mener à biennotre projet. (…)

Mesdames et Messieurs, je vous proposequ’avec tous les Martiniquais de France, nousécrivions ensemble une nouvelle page del’histoire de la Martinique et qu’avec tous lesFrançais ralliés à notre cause, nous écrivions,pas moins qu’une nouvelle page de l’histoire deFrance.

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CONSULTATIONS DES 17 ET 24 JANVIER 2010PREMIERE ETAPE VERS L’AUTONOMIE ?

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Al’évidence, lebaroud désespérédes deux présidents

de nos collectivitésmajeures auprès du prési-dent de la Républiques’est soldé-comme on lesubodorait- par un camou-flet cinglant pour eux. Etce n’est pas leur air desatisfaction béate et leursrodomontades spécieusesqui feront illusion ! En fait,la réalité est tout autre et lavérité, d’une affligeantetristesse.

Aucun report de consultationne leur a été accordé, sinonun décalage mécanique ettechnique de quelques jourspour respecter la législationqui prévaut dans ces cas-là.Renvoyés au Carnaval- lecarnaval des autres que stig-matisait Aimé CESAIRE ?-pour un mariage burlesque,déconfits et penauds, ilsmesurent aujourd’huil’inanité de leur démarche etse rendent compte, s’ils nel’avaient encore compris,que « c’est l’Etat qui marquela cadence, qui fixe l’agendaet qui décidera in fine de laloi organique qui nous seraappliquée, ce qui serait un

déni de démocratie ». Maîtredu jeu, le président de laRépublique a décidé quel’avenir de la Martinique sejouera en plusieurs étapes :tout d’abord les 17 et 24 jan-vier 2010. Somme toute- etpourquoi ne pas le recon-naître- il s’est rangé au sou-hait du PPM qui préconiseque l’avancée institutionnellese fasse par étapes et queles élections régionalessoient maintenues à la dateprévue.

Cependant, ce n’est pas là leplus important, pour unedécision dont l’enjeu dépas-se de beaucoup le cadre étri-qué des ambitions person-nelles et touche dans sondéterminisme le devenir dupeuple martiniquais pour denombreuses années, sinondurablement. L destin d’unpeuple ne peut se jouer àpile ou face ! De sorte que,tant pour les uns que pourles autres, il ne peut y avoirni vainqueurs ni vaincus.Maintenant que le vin esttiré, il importe que chacunvienne à résipiscence etprenne enfin ses responsa-bilités.

Suite pages 12 et 13…

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OÙ SONT LES VRAISAUTONOMISTES ?

Pour nous au PartiProgressiste, depuis 1958–date de la création du glo-rieux Parti d’Aimé CESAIRE-tous les combats que nousavons menés ont tendu inva-riablement vers l’accession,volonté de notre peuple, àune collectivité unique toutde suite et à l’élaborationd’un statut, dans son conte-nu et sa substance, pensé etinitié par nous, pour unedécision du peuple souve-rain dans 6 ans, dans lecadre de la République fran-çaise. Notre combat, hiercomme aujourd’hui, estd’une brûlante actualité,d’une évidente nécessité.

N o u s s o m m e sd’authentiques autono-mistes. De vrais, de sin-cères, de purs autono-mistes.

Alors est venu le temps desdécisions. L’heure de nous-mêmes a sonné ! Il nousappartient de nous ceindreles reins et de passer àl’action, vaillamment et entoute conscience. Si nousvoulons participer auconcert du « Tout-Monde »,

il est venu le temps de nousdécider. L’histoire, impatien-te, nous attend. Mais alors,après notre attente si long-temps différée, notre souhaitet notre espoir souventesfois avortés, il s’agit mainte-nant de faire le choix qui

convient, de retenir la solu-tion que la raison et l’intérêtsupérieur de la NationMartiniquaise nous comman-dent.

Dès le 17 janvier, il nousfaudra aller voter ; nousdevons ce jour-là, en notreâme et conscience, en touteliberté, signifier NOTREREFUS ET NOTRE REJETD’UN ARTICLE 74 tel queprésenté, statut élaborédans la précipitation e nenous garantissant nullementle maintien de nos droitsacquis et –plus grave-l’égalité de nos droits consti-tutionnels au sein de laRépublique. Ce faisant, nousne nous élevons contreaucun parti, aucun individu

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Le devoir de citoyen

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car si dans le cadred’échanges constructifs ondevait nous apporter la preu-ve que ce fameux articlerépondait aux intérêts denotre peuple, alors nousaccepterions de revoir notreposition. Or, nous savons qu’iln’en est rien ! Cet article, telque conçu, ne permet pas ledroit à l’habilitation contenudans le 73-3 et cet autre àl’expérimentation qui seretrouve dans le 73-2.Que l’on nous comprennebien : nous ne sommes pasdans le statu quo ; du reste,notre idéal progressiste nousl’interdit. Mais nous ne pou-vons cautionner une tentativequi serait préjudiciable auxintérêts du peuple martini-quais.

NON LE 17, OUI LE 24 !

Dès le 17 janvier 2010, donc,tous les Martiniquais, par unvote franc, massif et sansambigüité, devront dire NONà un changement de statutdans le cadre de l’article 74. Il

faut que tout un chacun sai-sisse le sens de ce vote, maissurtout en comprennel’importance. Pourquoi ? Toutsimplement parce que cevote du 17 janvier déterminecelui du…24 janvier. C’est-à-dire que si tous ceux quicomme nous veulent d’unecollectivité unique dans lecadre de l’article 73 que laconsultation du 24 janvieravalisera, il leur faudra dès le17 repousser par leur NONles dangers du 74.

Pour tout dire, le 17 janvier2010 devra être la premièreétape dans la construction denotre idéal progressiste pourrépondre aux aspirations denotre peuple de voir s’inscriredans la ConstitutionFrançaise l’égalité desdroits et le droit à la diffé-rence, ce qui est le fonde-ment de notre démarcheautonomiste. Bien entendu,cette victoire du NON contrel’article 74, si nous la voulonséclatante, si nous la voulonstotale, devra être une victoire

collective, la victoire detous les Martiniquais.

Ce qui suppose de se ras-sembler sans a priori, sansexclusive. Mettre de côté sesdifférences, ses différends,ses rancoeurs, ses rancunes,car aujourd’hui ce qui nousrassemble est plus fort quece qui nous divise. Tous lesdémocrates de ce pays, tousles hommes, toutes lesfemmes épris d’équité, deliberté et de justice, tous leshumanistes qui aiment par-dessus tout la Martinique doi-vent être chacun un maillonsolidaire de la chaîne de lavérité et de la dignité.Nous avons à cet égard crééun Mouvement dont le sigleest M.A.P. (Mouvement pourl’Autonomie et le Progrès). Ilse veut le réceptacle de tousceux et toutes celles qui veu-lent avec nous construirenotre Martinique de demain.Rejoignez-nous et mêlez vosvoix aux nôtres pour affirmerune fois pour toutes, tousensemble, notre refus d’unstatut qui ne répond pas auxintérêts supérieurs du peuple.Dès le 17 janvier, votez etfaites voter NON contrel’article 74. Ce vote, ce jour,est d’une importancecapitale !

Serge SOUFFLEUR

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L'urne, instrument de la déCmocratie

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L’ouragan « Dean », de sinistremémoire depuis deux ans, avaitfrappé durement la Martinique.De nombreuses familles sinis-trées sont encore dans l’attented’une solution, mais surtoutd’une aide significative apportéeà leur malheur, qui pour une res-tauration, qui pour une réhabili-tation, qui pour une reconstruc-tion. Et ce n’est pas normal !C’est justement ce qu’a dit le dépu-té-maire de Fort-de-France, SergeLETCHIMY, devant la presse le 9octobre : pendant ces deuxannées, où sont passées lesfamilles sinistrées ? Comment ont-elles vécu ? Bien entendu, aprèscette catastrophe, la Ville par lebiais du CCAS (Centre Communald’Action Sociale), a apporté uneaide ponctuelle à plusieurs famillesfoyalaises. Une ConventionVille/CCAS/Secours Catholique aété passée ; une opé-ration s’est mise enplace en deuxphases avec dans unpremier temps 120familles qui ont reçudes feuilles de tôle etplus d’une dizaine quiont bénéficié depetits travaux dansleur habitation. Dansun 2e temps, la Villeprendra en charge 29familles dont le mon-tant des travauxd’élève à moins de4.000 euros et 21familles dont lesdossiers dépassentcette somme. Cetteopération a un coûtde plus de 400.000euros.

Pour les habitationslourdement sinis-trées, les critèresretenus étaient unniveau de revenus

trop faible ne permettant pas defaire face à de grosses dépenses.Pour un coût de 6.934.297 euros,ces opérations ont intéressé lesquartiers Cité Dillon, Volga Plageet Sainte-Thérèse. Sur 175 dos-siers présentés, 166 ont été vali-dés et 42 sont en cours de traite-ment. En plus, une dizaine de casfont partie d’opérations de péri-mètres en réhabilitation : RHITrénelle, Canal Alaric, FondPopulaire, 50 pas, Volga Plage.Sur les 40 chantiers engagés, 4sont achevés (pour des travaux deréhabilitation, il faut compter 6mois).Pour beaucoup de familles, le pro-blème le plus important résidedans le fait de trouver les finance-ments adaptés à leur situation. Ledéputé-maire le répète : « Il fautidentifier les personnes insolvablespour n’en laisser aucune sur le

bord de la route ». Ces délais troplongs et insupportables mettent enlumière l’insuffisance desméthodes de gestion post-catas-trophe et post-crise en Martinique.L’ingénierie de cette opération aété supportée par la Ville de Fort-de-France et la Caisse des Dépôtsà hauteur d’1 million d’euros (50%chacune).

Serge LETCHIMY a promisd’intervenir auprès du Ministre duLogement et de la Secrétaire d’Etatà l’Outremer pour prolonger de sixmois les dérogations suite à cetouragan.

Serge SOUFFLEUR

AMENAGEMENT :LA GESTION D’APRES « DEAN ».

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Jeudi 7 octobre 2009 par un belaprès-midi d’automne tardif àParis, nos deux Présidents de col-

lectivités martiniquaises posent avec lesourire sur le perron de l’Elysée. Desvisages qui semblent heureux au milieudes applaudissements du Président dela République, des flonflons des gardesrépublicains et qui laissent présager unevraie victoire et de dignes avancéesobtenues à Paris. L’image est belle, oncroirait même entendre la Marseillaise !!!

Plus tard, dans les déclarations des unset des autres, on perçoit de réelles satis-factions : « Le Président nous a enten-dus » prétend Alfred Marie-Jeanne (FAdu 8/10), « l’heure de nous-mêmes àsonné » renchérit Lise.

ALORS, QU’EN EST-T-IL VRAIMENT ?

Le Président de la République étaitattendu sur un certain nombre dedemandes formelles adressées par nosreprésentants :

1 – Consultation des popula-tions sur l’avenir institutionnel :accordé - C’est la moindre des chosesme direz-vous. Comment envisagerqu’aujourd’hui, un Président serait restésourd à une demande du peuple légiti-mement porté par une grande majorité(!!!) du Congrès des Elus ?

2 – Demande de report desélections régionales : refusé – Il n’yaura pas de report des élections régio-nales. En effet, pour des raisons quiparaissent d’une évidence élémentaire,comment pouvait-t-on envisager quepour « mener confortablement cam-pagne » pour je ne sais quoi, laRépublique aurait accordé seulement àune seule de ses Régions, une déroga-tion et accepté que l’on bouscule ainsi lebon ordre républicain. Il fallait vraiment y

penser avant, Messieurs lesParlementaires !!! « Elémentaire,Elementaire !!! », dirait le célèbre détec-tive.

3 – Demande de report « àcourant 2010 » (je cite- la Déclarationde Cayenne -) de la ConsultationPopulaire : refusé – Certes, lePrésident a concédé quelques jours deplus entre la date annoncée de mi-décembre 2009 et mi-janvier 2010, maison ne peut nier que nos deux amis secontentent de peu de choses. Il leuraccorde 2 – 3 semaines de plus aumilieu de la trêve de Noël et du Jour del’An pour aller convaincre des électeursentre cantiques, boudin chaud, choco-lats, sapins et galette des Rois. Sacréprogramme pour le Père Noël !! Il a dûen rire, Sarkozy.

4 – Assemblée unique qui« juxtapose » les deux assembléesexistantes (je cite -déclaration deMarie-Jeanne sur le perron del’Elysée -) : accordé – Et dire qu’il estcontent, l’auteur de ces mots !! Voilà quece qu’on l’on pourrait ramener à unepetite simplification administrativeentraînant la « juxtaposition » de deuxassemblées dans le but, comme ils seplaisent à dire, de rendre plus « efficaceet moins coûteuse la gestion d’un si petitterritoire », fait le bonheur de tout lemonde. On nage en plein statu quo ettout le monde applaudit. « Juxtaposer »deux assemblées en lieu et place deréelles avancées institutionnelles quipassent par la mise en place d’un pro-cessus démocratique et partagé versune vraie autonomie ravit et fait direavec bonheur à nos deux Présidents« nous avons gagné !!! ».

Gagné Ki sa ??? Gran nhom pa ka wont,c’est bien vrai !!! Il faut garder la têtehaute, je vous comprends, mais… toutde même !!!

Alors chers compatriotes, faites lescomptes avec lucidité et vous verrezqu’on a fait beaucoup de bruit pour rien,parcouru 16 000 kilomètres en Airbus,traversé l’Atlantique pak en pak pour sipeu et rentré bien bredouille tout enallant pêcher à Miklon.

Pendant ce temps, le pays est à l’arrêt,

s’enfonce désespérément dans lemarasme social et économique aumilieu de clignotants rouge « écarlate ».Pas l’ombre d’une relance audacieuse,pas l’ombre d’un vrai projet de dévelop-pement ambitieux et adapté à ce 21èmesiècle qui dépasse de simples obliga-tions légales comme le SRDE, astucieu-sement tropicalisé en SMDE. La viecontinue de se dérouler comme un longfleuve tranquille face à l’indifférenceahurie de l’un et de l’autre trop occupésà leur petit ménage.

Parallèlement et pire, on accepte aussiavec le sourire, une spirale annoncée ettracée de la défaite. Le Président, telle-ment mieux informé que nos deux repré-sentants du véritable décalage qui exis-te entre le réel besoin d’émancipation denos peuples et le « dlô moussach poulèt » offert par un article auquel ilss’accrochent, le désormais célèbre 74,prévoit déjà l’oral de rattrapage 8 joursplus tard et le tout sous les hourrah deses hôtes. Bravo Messieurs, pour legâchis ! Bravo Messieurs pour cette pré-cipitation inexpliquée et inexplicablebaptisée sur l’autel d’ambitions person-nelles et d’esprits tourmentés.

L’histoire politique martiniquaise déjàcélébrée en 2009 par le baptême dedeux cloches, sera cette fois marquéed’une pierre blanche : celle d’un exerci-ce avorté mal mené et rapiécé ici et là,d’émancipation et de réelle prise de res-ponsabilités.

Car il existe ce vrai processus vers cettevraie autonomie tant voulue par AiméCésaire, forcément incompris de Marie-Jeanne, l’indépendantiste et de Lise quil’a lâchement abandonné en chemin.Portée par deux apprentis, écrite sur unevulgaire feuille de brouillon, cette belleambition rejoindra bientôt la corbeille àpapier de nos consciences maladroite-ment et brutalement bousculées par cesdeux mêmes dont l’histoire a commencédepuis si longtemps et qui tarde às’écrire désormais et enfin en lettresdorées à l’or fin.

Catherine ConconneFort-de-France, le 8 octobre 2008

GRAN NHOM PA KA WONT …. MAIS TOUT DE MEME !!!!!!

Catherine Conconne

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Le Progressiste - Page 16 - Mercredi 14 octobre 2009

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocratesqui lui ont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants.

Nous les remercions d’envoyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestionsau siège du PPM : Ancien Réservoir de Trénelle

Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01 - Site Internet : www.ppm-martinique.frEmail : [email protected]

N° de CPPAP : 0511 P 11495

COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPEREJeannie DARSIERES

Didier LAGUERRELaurence LEBEAU

Daniel RENAYSerge SOUFFLEURVictor TISSERAND

S. LETCHIMY AVEC M-L. PENCHARD

Le Plan d'améDnagement urbain de FFce

La Pointe Simon en chantier

Dans les quartiers populaires

S.Letchimy peDdagogue