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ELABBADI BOUCHRA 2013 Epistémologie-Méthodologie Ce document pédagogique met l’accent sur l’épistémologie et ses paradigmes. Il offre aux étudiants en master de recherche en sciences de gestion surtout, une panoplie doutils méthodologiques à la fois utiles et obligatoirement de savoir le contexte de leur utilisation. Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger Année universitaire 2013/2014

Les positionnements épistémologiques et Outils méthodologiques

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Ce document offre l'opportunité aux étudiants en master de recherche Sciences de Gestion d'être en parfaire connaissance des paradigmes épistémologiques et des outils méthodologiques à utiliser lors la réalisation d'un papier scientifique quelconque en sciences de gestion.

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Ce document pédagogique met l’accent sur l’épistémologie et ses paradigmes. Il offre aux étudiants en master de recherche en sciences de gestion surtout, une panoplie d’outils méthodologiques à la fois utiles et obligatoirement de savoir le contexte de leur utilisation.

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger

Année universitaire 2013/2014

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Epistémologie-Méthodologie 2013

2 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

Les positionnements épistémologiques

Comme le rappelle F.Wacheux (1996)1, l’épistémologie est la philosophie de la

pratique scientifique. Tout travail d’ordre scientifique doit se baser sur une conception et

une vision des choses. Mbengue (2001)2 présente, quant à lui, l’épistémologie comme le statut de la relation entre le chercheur et ce qui peut être connu. Cette relation peut prendre

la forme d’une indépendance ou d’une interdépendance. Selon Thiétart et al (2003)3. « L'épistémologie a pour objet l'étude des sciences. Elle s'interroge sur ce qu'est la science en discutant de la nature, de la méthode et de la valeur de la connaissance ... Tout travail de recherche repose, en effet, sur une certaine vision du monde, utilise une méthode, propose des résultats visant à prédire, prescrire, comprendre, construire ou expliquer ... ».

Dans les recherches en sciences des organisations, il existe deux épistémologies ou

visions de la recherche : le positivisme et la phénoménologie. Le positivisme4, courant

classique de la recherche, met l’accent sur la vérification d’une réalité préétablie en

recherchant des liens de causalités entre des faits. Tandis que la phénoménologie

oriente le chercheur vers la construction sociale d’une réalité inexistante. L’objectif est donc, de construire une réalité ou une connaissance qui se comprend comme

étant la représentation de l’expérience cognitive des individus. En d’autres termes,

l’objectif de la phénoménologie est d’aboutir à la description d’un phénomène par celui qui le

vit ou l’a vécu. Ainsi pour F.Wacheux (1996, p.265), la phénoménologie est « une

introspection faite par des acteurs sur des évènements antérieurs vécus, pour permettre la

conscience, la connaissance puis la transmission des expériences rationnalisées ». Le tableau suivant synthétise les deux épistémologies les plus fréquemment utilisées dans les

sciences de gestion :

1 Wacheux Frédéric, « Méthodes qualitatives et recherche en gestion », Economica, 1996.

2 Mbengue A. (2001), « Posture paradigmatique et recherche en management stratégique », in Stratégies –

Actualités et futurs de la recherche, sous la dir. D’A.C. Martinet et R.A. Thiétart (Ed.), Vuibert cité par Moez

ESSID, « Les mécanismes de contrôle de la performance globale : Le cas des indicateurs non financiers de la

RSE » Thèse de doctorat soutenue en 2009. 3 Thiétart et al (2003), »"chapitre 1", Méthodologie de recherche en management, Edition Dunod.

4 « La connaissance produite par les positivistes est objective et a contextuelle dans la mesure où elle correspond

à la mise à jour de lois, d’une réalité immuable, extérieure à l’individu et indépendante du contexte

d’interactions des acteurs ». Cité par Thiétart et al Edition Dunod, 2003.

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Epistémologie-Méthodologie 2013

3 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

Tableau : Les positions épistémologiques en recherches en gestion (Perret et Séville, 2003, pp.14-15)5

1-Le paradigme positiviste

Le paradigme positiviste est né au 19ème siècle, il constitue la science dominante

dans beaucoup de disciplines. Comme le souligne F.Wacheux (1996, p.39), La connaissance, selon ce paradigme, je cite :« se base sur l’observation et l’expérience des faits sociaux, considérés comme des choses »6. Ainsi notre travail de recherche peut être

schématisé linéairement comme suit:

Ces dernières années, cette approche est de plus en plus remise en cause dans les

sciences sociales car les problèmes sociaux et humains ne sont pas traduits par les mêmes

termes que les problèmes des sciences exactes. L’imprévisibilité et l’instabilité des

5In Moez ESSID, « Les mécanismes de contrôle de la performance globale : Le cas des indicateurs non

financiers de la RSE » Thèse de doctorat soutenue en 2009, page.238. 6 Wacheux Frédéric op. cit. p 39.

Traditions

philosophiques

Le positivisme La phénoménologie

Le

positivisme

Les questions épistémologiques

Le positivisme

L’interprétativisme

Le

constructivisme

Quel est le statut de la

connaissance?

Hypothèse réaliste

Il existe une essence

propre à l'objet de

connaissance

Hypothèse relativiste

L'essence de l'objet ne peut être atteinte

(constructivisme modéré ou

interprétativisme) ou n'existe pas

(constructivisme radical)

La nature de la "réalité" Indépendance du sujet et

de l'objet

Dépendance du sujet et de l'objet

Hypothèse

déterministe

Hypothèse intentionnaliste

le monde est fait de

nécessité

Le monde est fait de possibilités

Comment la

connaissance

est-elle engendrée ?

La découverte L'interprétation La construction

Recherches formulées

en

termes de "pour

quelles

causes…"

Recherches

formulées en termes

de "pour quelles

motivations des

acteurs…."

Recherche

formulée

en termes de

"pour

quelles finalités…"

Le chemin de la

connaissance

scientifique

Statut privilégié de

l'explication

Statut privilégié de la

compréhension

Statut privilégié

de

la construction

Quelle est la valeur de

la

connaissance ?

Vérificabilité Idiographie Adéquation

Les critères de validités Confirmabilité

Réfutabilité

Empathie (révélatrice

de l'expérience vécue

par les acteurs)

Enseignabilité

Théorie Hypothèse Théorie Généralisation Observation

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Epistémologie-Méthodologie 2013

4 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

comportements se sont, selon F.Wacheux (1996, p.40)7, deux éléments qui caractérisent plus les sociétés et les groupes humains que l’irréversibilité et la rationalité. Dans un

contexte de plus en plus complexe, les théories universalistes, ou the one best way, ne

permettent pas de résoudre les problèmes contingents.

2-Le paradigme constructiviste

Le paradigme constructiviste a une attitude ouverte de recherche, plutôt qu’avec un paradigme définitif (Positiviste). Autrement dit, il existe plusieurs attitudes constructivistes. La seule chose commune comme le précise F.Wacheux (1996, p.43) : « est la manière de se comporter et de penser en sujet, des objets par l’expérience»8. La démarche constructiviste a

donc pour objectif d’expliquer la réalité tout en élaborant une représentation, comme le souligne F.Wacheux (1996, p.43), je cite : « le chercheur produit des explications, qui ne sont pas la réalité, mais un construit sur une réalité susceptible de l’expliquer»9. Ceci étant,

l’épistémologie constructiviste abandonne la croyance d’un accès objectif possible au réel. Il

est donc à l’opposé de l’empirisme logique puisqu’il travaille à observer, comprendre et

proposer des explications sur les phénomènes, avant de les associer et de les réinterpréter.

Des auteurs ont proposé des classifications, comme par exemple, Henri Bouquin. Ce

dernier identifie deux paradigmes utilisés lors des recherches en contrôle de gestion :

Le paradigme structuro-fonctionnaliste : dans ce paradigme positiviste, l’organisation

et ses systèmes de contrôle sont considérés comme un organisme qui s’adapte à son environnement concurrentiel et technologique. L’analyse du contrôle de gestion est

contingente. La recherche s’oriente vers l’identification et la compréhension des

caractéristiques des contextes et vers la définition des outils de contrôle de gestion

les plus pertinents dans chaque situation. Le contexte détermine le type de contrôle

de gestion et son évolution ;

Le paradigme interprétato-constructiviste : contrairement au précédent, ce second

paradigme accorde une place centrale au comportement humain dans la définition des systèmes de contrôle de gestion. Henri Bouquin regroupe ainsi des travaux qui

mettent en avant les relations entre acteurs au sein des organisations. Ce paradigme

rejette donc l’idée d’un déterminisme environnemental, les outils se définissant à

partir de facteurs sociaux internes. Les systèmes de contrôle sont définis en continu

à partir des représentations mentales que les acteurs se forgent grâce à leurs

expériences. Les relations entre individus ou groupes (tels que les conflits)

déterminent le type de contrôle de gestion et son évolution.

7 Wacheux Frédéric op. cit. p 40.

8 Wacheux Frédéric op. cit. p 43.

9 Wacheux Frédéric op. cit. p 43.

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Epistémologie-Méthodologie 2013

5 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

Les principes qui différencient positivisme et constructivisme ont été clairement formulés par Le Moigne [1990]. Nous les résumons ci-après :

Epistémologie positiviste :

Principe ontologique :

(réalité du réel, naturalité de la nature, existence d’un critère de vérité). Peut être considérée comme

vraie toute proposition qui décrit effectivement la

réalité. Le but de la science est de découvrir cette

réalité. Ceci est applicable à tous les sujets sur

lesquels l’esprit humain peut s’exercer.

Principe de l’univers câblé : Il existe des lois de la nature, le réel est déterminé.

Le but de la science est de découvrir la vérité

derrière ce qui est observé. La description

exhaustive est possible, par décomposition en

autant de sous-parties que nécessaire. Les chaînes de causalité qui relient les effets aux causes sont

simples et peu nombreuses.

Principe d’objectivité :

l’observation de l’objet réel par l’observant ne modifie ni l’objet réel ni l’observant. Si l’observant

est modifié, cela ne concerne pas la science (l’esprit

humain ne fait pas partie des objets réels sur

lesquels il puisse lui-même s’exercer).

Principe de naturalité de la logique :

la logique est naturelle, donc tout ce qui est

découvert par logique naturelle est vrai et loi de la

nature. Donc tout ce qui ne pourra être découvert de

cette manière devra être considéré comme non scientifique.

Principe de moindre action :

entre deux théories, il faut prendre la plus simple (principe de parcimonie d’Occam)

Epistémologie

constructiviste :

Principe de représentabilité de l’expérience du réel :

La connaissance est la recherche de la manière de

penser et de se comporter qui conviennent (Von

Glasersfeld). Nos expériences du réel sont

communicables (modélisables) et la vérité procède de cette adéquation des modèles de notre expérience du

monde à cette expérience.

Principe de l’univers construit :

Les représentations du monde sont téléologiques,

l’intelligence organise le monde en s’organisant elle-même, « la connaissance n’est pas la découverte

des nécessités mais l’actualisation des possibles »

(Piaget).

Principe de l’interaction sujet-objet :

L’interaction entre le sujet et l’objet (plus précisément : l’image de l’objet) est constitutive de la construction de

la connaissance.

Principe de l’argumentation générale :

La logique disjonctive n’est qu’une manière de

raisonner parmi d’autres et n’a pas besoin d’être posée

comme naturelle. La ruse, l’induction, l’abduction, la

délibération heuristique permettent de produire des énoncés raisonnés.

Principe d’action intelligente :

Le scientifique contemporain est un concepteur-

observateur- modélisateur. Le concept d’action

intelligente décrit l’élaboration, par toute forme de raisonnement descriptible a posteriori, d’une stratégie

d’action proposant une correspondance adéquate

(convenable) entre une situation perçue et un projet

conçu par le système au comportement duquel on

s’intéresse.

Page 6: Les positionnements épistémologiques et Outils méthodologiques

Epistémologie-Méthodologie 2013

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Post-positivistes Positivistes

Multiples méthodes pour approcher de la

réalité (ils acceptent autres modes de

collecte de données)

Seule la méthode d’expérimentation et de

vérification par des tests statistiques

Riccucci : « Ils acceptent l’existence de

l’erreur et considèrent les résultats probable

pour qu’ils ne sont pas réfutés »

Réfuter les hypothèses

Objectivité maximale (le chercheur doit

contrôler les conditions dont lesquelles il

réalise sa recherche (objectivité maximale

du chercheur dans sa collecte de données et

dans son travail)

Objectivité

Réalisme empirique Appliquer aussi aux

entités inobservables, intangibles

Le réalisme empirique appliqué aux entités

observables, pour eux les concepts inobservables

sont des concepts métaphysiques

Méthode hypothético-déductive Méthode inductive

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Epistémologie-Méthodologie 2013

7 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

Les outils méthodologiques

1--La démarche exploratoire (Analyse exploratoire des données ou des facteurs)

La méthodologie d’une recherche est définie comme étant une panoplie de

modalités d’acquisition de la connaissance, c'est-à-dire qu’elle représente le chemin à

parcourir qui englobe les étapes de choix, de production, de recueil, de traitement, d’analyse des données, etc. En un mot, la méthodologie répond donc à la question « comment je

cherche ?».

Il existe plusieurs démarches méthodologiques en sciences sociales et plus

particulièrement en sciences de gestion : le test et l’exploration. A travers le test, le

chercheur vise à évaluer des vérités ou des paradigmes théoriques ou méthodologiques. L’objectif final étant l’explication d’un phénomène à partir d’un corpus théorique bien établi.

A travers l’exploration, le chercheur ambitionne à proposer des résultats théoriques

novateurs susceptibles d’enrichir la théorie existante. L’objectif étant d’expliquer et de

comprendre la réalité, et non pas de tester des hypothèses issues des théories existantes.

Cependant, ceci ne nous a pas empêchés de partir de la littérature existante pour répondre à notre question de recherche.

La matière première est essentiellement sous formes des mots (discours, entretiens,

documents, rapports annuels, etc.), et non pas des chiffres, nous pouvons conjuguer une

méthodologie exploratoire qualitative avec un paradigme constructiviste

2- L’analyse de contenu

C’Est une méthode adaptée pour analyser objectivement et systématiquement le contenu

d’un champ de littérature. Son but est d’éclairer et de tester la vérité et la tendance

fondamentale des écrits pour révéler leurs informations potentielles et prévoir leur

développement. En effet, c’est une méthode d’analyse qui tend à quantifier le qualitatif par un processus

d’abstraction et de comptage de certaines caractéristiques contenues dans les textes, en

particulier des mots et des concepts. (FU, 1997, pp. 55-59).

L’analyse de contenu est considérée comme une méthode de recherche à partir de la 2e

guerre mondiale. Elle s’est répandue dans le domaine de communication. En 1952, Bernard Berelson, spécialiste américain, a défini l’analyse de contenu comme une

technique de recherche pour la description objective, systématique et quantitative du

contenu manifeste de la communication ayant des caractéristiques claires (BERELSON,

1952). Le résultat de l’analyse de contenu est souvent présenté sous forme de tableaux de

données, de chiffres et de commentaires.

Selon les définitions mentionnées ci-dessus, l’analyse de contenu a trois caractéristiques

significatives :

– Systématique : la sélection du contenu et de la catégorie doit suivre le

même critère pour éviter de ne prendre que des documents qui sont influencés par l’opinion du chercheur.

– Objective : l’analyse doit être exécutée selon un protocole clair pour

s’assurer un résultat identique sur une même base de données, quels que

soient les chercheurs qui l’effectuent.

– Quantitative : nous utilisons la méthode statistique pour mesurer les

fréquences des unités d’analyse et des catégories.

Le principe est d’analyser la quantité d’information et ses variantes contenues dans les

documents. Le but est de rechercher et de déduire le contenu pertinent des données.

Page 8: Les positionnements épistémologiques et Outils méthodologiques

Epistémologie-Méthodologie 2013

8 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

Dans le sens philosophique, la faisabilité de cette méthode est de considérer la reconnaissance objective comme condition nécessaire, c’est-à-dire que les gens peuvent

percevoir des régularités grâce à l’analyse sur l’information recueillie.

Donc dans cette procédure de connaissance, l’analyse de contenu met l’accent sur la

capacité de déduction valable et correcte. La procédure d’analyse de contenu est comme une procédure de déduction étape par étape (LUO, 2003, pp. 51-53). Nous pouvons dire que la

déduction est une opération essentielle de cette méthode.

L’analyse de contenu n’est pas seulement une analyse sur un document, mais une

information concernant une période ou provenant de sources diverses. C’est pour cela que

la procédure de déduction est considérée comme une procédure de comparaison.

Ainsi, l’analyse sur le contenu des documents est une comparaison des unités

d’informations concernées dans les documents (LUO, 2003, pp. 51-53). Nous pouvons

également retenir que la comparaison est une des bases de l’analyse de contenu.

Selon (LI B. , 2000, pp. 47-49), l’analyse de contenu peut être décomposée selon les étapes

suivantes :

–définition des problématiques et hypothèses,

–confirmation du domaine de recherche,

–prélèvement de l’échantillonnage,

–choix des unités d’analyse,

–établissement des catégories d’analyse, –établissement du système quantitatif,

–codage des données,

–analyse des données,

–explication de la conclusion,

–et enfin, examen de la fiabilité et de la validité.

3- Rappel et justification de la méthode de l’analyse factorielle

L’analyse factorielle est une méthode pour obtenir les valeurs des variables observées en utilisant des variables non observées ou latentes, qui ne peuvent pas être examinées

directement, mais qui sont principalement responsables du changement des variables

observées en utilisant une corrélation existante entre ces deux types de variables (LU W. ,

2007, pp. 480-481).

Le fondement théorique de l’analyse factorielle est de multiplier la matrice de charge par la matrice orthogonale pour réaliser la rotation des facteurs. La structure de la covariance du

modèle de facteurs après la modification d’axe de coordonnées ne change pas. Le but est

d’obtenir la meilleure explication possible réalisée par la rotation de variance.

.

Page 9: Les positionnements épistémologiques et Outils méthodologiques

Epistémologie-Méthodologie 2013

9 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

4- La méthode qualitative.

4-1Le choix pour une méthode qualitative.

Très souvent, l’exploration est liée à une méthode qualitative et la vérification à une

méthode quantitative. C’est ainsi que Silverman (1993, cité par Thiétart et al., 2003),

distingue deux écoles en sciences sociales : l’une orientée sur le test quantitatif d’hypothèses, et l’autre tournée vers la génération qualitative d’hypothèses. Dans le même

sens, Usunier et al. (2000), admettent que la recherche exploratoire met l’accent sur la

définition des objectifs de recherche, alors que la recherche qui se préoccupe de tester les

hypothèses (positiviste) et se focalise sur l’étape de collecte des données en les séparant

complètement de leur interprétation.

Ces deux méthodes, qualitative et quantitative, ne sont pas contradictoires mais

complémentaires. Comme le précise F.Wacheux (1996, p.200)10, « le problème n’est plus d’opposer les mesures statistiques et les évaluations compréhensives, mais de les articuler pour repérer les connaissances faibles sur le comportement organisationnel et sur la place de l’homme dans l’entreprise. Les deux approches peuvent se féconder mutuellement, à condition d’accepter la relativité de chacune des démarches ».

En effet, Comme le confirment Poupart et al (1997, p.80)11 « la recherche qualitative

a maintes fois été utilisée pour décrire une situation sociale circonscrite (recherche descriptive) ou explorer certaines questions (recherche exploratoire) que peut difficilement aborder le chercheur qui recourt à des méthodes quantitatives (…) Une étude qualitative de nature exploratoire permet de se familiariser avec les gens et leurs préoccupations. Elle peut aussi servir à déterminer les impasses et les blocages susceptibles d’entraver un projet de recherche à grande échelle. Une recherche descriptive posera la question des mécanismes et des acteurs (le comment et le qui des phénomènes) ; par la précision des détails elle fournira des

informations contextuelles qui pourront servir de base à des recherches explicatives plus

poussées »

4-2 Les objectifs et le pourquoi de l’étude qualitative.

Les objectifs : Comme le précise Evrard et al (1997, p.82)12, « explorer un univers est l’objectif général de la recherche qui détermine le choix d’une approche dite qualitative ou exploratoire.

Cet objectif global peut se décomposer en une série de sous objectifs possibles :

Se familiariser avec un problème, en cerner les composantes et les contours ;

Identifier des hypothèses de travail ;

Explorer les motivations, les attitudes et les valeurs ;

Comprendre les comportements et les processus de décisions ;

Structurer les formes, les objets, les rendre intelligibles et comprendre leurs sens »

Le pourquoi de l’étude qualitative :

Pour les raisons suivantes, le recours à l’étude qualitative exploratoire dans une

recherche est une phase obligatoire. Nous les inventorions comme suit :

Le manque de littérature et de document

10 Wacheux Frédéric op. cit. p 200. 11 Poupart, Deslauriers, Groulx, Lasperrière, Mayer, Pires « La recherche qualitative : enjeux épistémologiques et méthodologiques » Gaëtan

Morin, 1997, p 80. Cité par Laurent SPANG, « la modélisation de l’évolution du contrôle de gestion dans une organisation », Thèse de

doctorat soutenue en 2002. 12 Evrard Yves, Pras Bernard, Roux Elyette « Market : étude et recherches en marketing » deuxième édition Nathan, 1997, p 82. Cité par

Laurent SPANG, « la modélisation de l’évolution du contrôle de gestion dans une organisation », Thèse de doctorat soutenue en 2002.

Page 10: Les positionnements épistémologiques et Outils méthodologiques

Epistémologie-Méthodologie 2013

10 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

La complexité du contexte de recherche. En effet, la démarche qualitative est d’autant plus importante que le contexte est complexe, car seul ce type de démarche peut mettre en évidence les interactions. Crozier et Friedberg (1977) ont montré

l’importance de la connaissance du contexte afin de pouvoir faire un diagnostic et de

s’imprégner de la rationalité qui est contingente au système. Pour eux, il y a une rationalité qu’il s’agit précisément de trouver dans chaque organisation. Ainsi, « par un jeu de miroir incessant entre les données convergentes et/ou discordantes contenues dans ces entretiens, le chercheur tentera de retrouver la logique interne qui, pour les diverses catégories d’acteurs, structurent implicitement l’ensemble de leurs perceptions, sentiments et attitudes, et ainsi de dégager et expliciter les stratégies en présence »13.

Le choix pour une approche qualitative basée sur les études de cas.

Son utilisation va favoriser l’exploration de nouvelles idées ou de nouvelles théories. Pour

accéder au réel, le chercheur a le choix entre plusieurs méthodes qualitatives14. Compte

tenu des questions soulevées par la recherche et de la complexité du problème à étudier,

nous avons choisi les études de cas comme stratégie d’accès au réel. Néanmoins, qu’est ce

qu’une étude de cas ? Existe-t-il plusieurs études de cas ? Si oui, quelles sont leurs spécificités et leurs caractéristiques?

5- Définition de l’étude de cas

Parmi les auteurs ayant essayé de donner une définition de ce qu’on entend par étude de cas, nous trouvons celui de Yin (2006)15 qui a défini l’étude de cas comme « une enquête empirique qui étudie un phénomène contemporain dans son contexte réel, lorsque les frontières entre le phénomène et le contexte n’apparaissent pas clairement, et dans laquelle

plusieurs sources de preuve sont utilisées ». Quant à Eisenhardt16 donne à l’étude de cas

une définition plus large. Pour lui, je cite : « l’étude de cas est une stratégie de recherche qui se concentre sur la compréhension des dynamiques présentes dans un cadre unique et particulier ». Dans le même sens, F.Wacheux (1996, p.89)17 rajoute que l’étude de cas est «

une analyse spatiale et temporelle d’un phénomène complexe par les conditions, les événements, les acteurs et les implications».

5-1 Typologies des études de cas

Plusieurs auteurs ont tenté de proposer des typologies d’études de cas en fonction

de l’objet de l’étude et les propriétés du cas étudié. A ce titre, Ayerbe et Missonier (2006)

ont tenté de regrouper et de synthétiser cette littérature dans le tableau suivant :

13

M. CROZIER, E.FRIEDBERG, « L’acteur et le système », les éditions de seuil, 1977. 14 Voir le tableau (le choix d’une méthode qualitative) cité par Wacheux Frédéric op. cit. p 90. 15 In Moez ESSID, « Les mécanismes de contrôle de la performance globale : Le cas des indicateurs non financiers de la RSE » Thèse de

doctorat soutenue en 2009, page.245. 16 Idem. 17 Wacheux Frédéric op. cit. p 89.

Page 11: Les positionnements épistémologiques et Outils méthodologiques

Epistémologie-Méthodologie 2013

11 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

Typologie en

fonction de Auteurs Type de cas Objectifs Apports pour la recherche

L'objet de

l'étude Yin (2003)

Descriptif

Selon Yin, il s’agit de « décrire une intervention et le

contexte réel dans lequel elle s’est produite » (Yin, 2003, p.

15).

Description complète et en profondeur d’un phénomène dans son contexte.

Explicatif

Etude de relation de causes à effets. Etude de causalité : mettre en relation des variables indépendantes afin de

déterminer celles qui sont les plus fortement corrélées à des variables dépendantes.

Expliquer comment les choses arrivent.

Des propriétés

du cas étudié

(statut du cas)

Stake (1998) et

David (2004)

Instrumental

Le cas est lu à travers une théorie retenue a priori et l’analyse empirique se fait à partir de cette théorie. L’étude

se concentre sur une question théorique. Le cas, en lui-même, représente un second intérêt, il joue « un rôle de

support et facilite notre compréhension d’autre chose »

(Stake, 1998, p. 137).

Le cas est examiné en profondeur, son contexte est contrôlé et l’ensemble des

activités ordinaires sont détaillées, dans la mesure où il aide le

chercheur à

poursuivre un autre intérêt, plus théorique.

Collectif

Plusieurs cas sont étudiés en vue d’étudier un phénomène ou

une population. Il s’agit d’une approche instrumentale étendue à plusieurs cas. La collection de différents cas peut

permettre de mettre en évidence des caractéristiques

communes.

Contribue à améliorer la compréhension d’un

phénomène étudié, et éventuellement, une meilleure «théorisation », permise à partir

d’une plus grande « collection » de cas

(Stake, 1998, p. 138).

Intrinsèque

Le cas est décrit en profondeur et dans toutes ses dimensions « pour lui même » (David, 2003, p. 2). Recherche d’une

meilleure compréhension du cas particulier étudié. Le cas

n’est pas choisi parce qu’il est représentatif d’autres cas ou parce qu’il est illustratif d’un problème particulier, « mais

parce que dans toutes ses particularités et son ordinarité, ce

cas lui-même est d’intérêt »

L’objectif n’est pas de construire une théorie. L’étude de cas intrinsèque suppose que de

nombreuses

théories, non retenues a priori, soient mobilisées non pas « pour elles-mêmes» mais

pour analyser et comprendre en profondeur,

le cas étudié. (David, 2004, p. 3).

Extrême ou unique (Extreme case or

unique case)

Le cas unique a pour objectif d’étudier un cas rare, unique,

encore jamais documenté et analysé (par exemple, l’étude de

syndromes sur des patients qui apparaissent trop rarement

pour que la connaissance scientifique ait déjà pu établir des relations avec la maladie à l’origine de ces syndromes).

(Stake, 1998, p. 136).

Permet de rendre compte, d’analyser et de

comprendre une situation spécifique, jamais

étudiée et ainsi, d’enrichir la connaissance scientifique

Page 12: Les positionnements épistémologiques et Outils méthodologiques

Epistémologie-Méthodologie 2013

12 Document pédagogique /Elabbadi bouchra Master de recherche sciences de gestion

Typologie

en fonction

de

Auteurs Type de cas Objectifs Apports pour la recherche

Yin

(2003a)

(Cas de types 1 et

2)

Critique (Critical case)

Le cas critique détermine quand les propositions

théoriques sont correctes, ou fournit de plus amples explications des conditions de réalisation des

théories.

Représente une contribution

significative à l’acquisition de

nouvelles connaissances et à la construction de théories. Test

critique de théories déjà

établies.

Longitudinal

(Longitudinal

case)

Etude d’un même cas, menée en des temps

différents. Les intervalles désirés de temps reflètent

les étapes présumées auxquelles les changements devraient s’opérer.

A partir d’une théorie déjà établie, permet d’étudier,

comment les conditions requises par

la théorie à un temps déterminé, évoluent au cours

du temps.

Yin (2003)

et David

(2004)

Représentatif ou typique Yin

(2003)

Le cas s’apparente à une situation « type »,

représentative d’autres situations (par exemple,

l’étude d’une organisation représentative des autres organisations appartenant au même secteur).

Les enseignements des cas sont

considérés comme utiles à la compréhension d’une

personne ou d’une situation moyenne

(Yin, 2003). Typique David

(2004)

Le cas est « particulièrement représentatif du cas

général », (David, 2004, p. 11), dans un contexte, une situation donnée.

Révélateur

(Revelatory

case) Yin (2003a)

Le chercheur a l’opportunité d’observer et

d’analyser un phénomène jusqu’à présent

inaccessible à des investigations scientifiques (par

exemple, le chercheur a accès à des informations hautement confidentielles). Le cas « révélateur » est

à distinguer du cas « rare » ou « unique».

Le cas permet de découvrir de nouveaux éléments scientifiques.

Permet de rendre compte, d’analyser

et de comprendre une situation spécifique et ainsi d’enrichir la

connaissance scientifique. Le cas

«constitue potentiellement une référence (ou une anti référence)»

(David, 2004, p. 11). Inédit ou exemplaire

David (2004)

Phénomènes relativement rares, peu étudiés

jusqu’alors ou à des situations particulièrement

innovantes (Le cas se rapproche du cas « extrême ou unique » de Yin)

David

(2004) Test

Le cas permet de confronter des théories aux

données issues du terrain.

Permet de tester des théories déjà existantes dans la

littérature antérieure, et par la même,

les enrichir.

Koenig (2005)

Cas « critique»

(approche

campbellienne)

Le cas critique au sens de Koenig (2005) peut servir

d’« expérience cruciale » tout en apportant une «

contribution théorique ».

Double potentialité du cas : remettre

en cause des schémas établis et en proposer des

nouveaux.

Tableau : Typologies des études de cas (Ayerbe et Missonier, 2006)1

Yin (2006) et collective au sens de Stake (1998). Voir le tableau ci-dessus.

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Epistémologie-Méthodologie 2013

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5-3Les limites de l’approche qualitative.

Certes, l’approche qualitative en général, et de la méthode des études de cas en

particulier souffre de plusieurs insuffisances. L’étude de cas n’est utilisée que dans un

contexte spécifique et particulier. Malgré la multiplication des cas, il est difficile de

généraliser des résultats. En pratique, les recherches qualitatives sont limitées

principalement par l’absence d’échantillonnage probabiliste représentatif d’une population. Or, les résultats de la recherche qualitative servent à compléter la théorie existante.

Autrement dit, l’objectif premier de cette approche, c’est d’explorer, de décrire et d’expliquer

un phénomène dans son contexte tout en enrichissant la théorie existante.

5-4 Les modes de collecte des données adoptées

Les choix relatifs aux modes de collecte des données adoptées:

Les techniques de recueil de l’information : L’entretien et la documentation ;

Type d’entretien ;

Les interlocuteurs;

La conduite des entretiens et le guide d’entretien ;

L’analyse documentaire ;

L’échantillon ;

La technique d’exploitation des données.

5-5 Les techniques de recueil de l’information : L’entretien et la documentation

Selon F.Wacheux (1996, p.192) « Sur le terrain la recherche est alimentée par des sources multiples : Documentation et archives, interviews (éventuellement répétés) et observations directes »18. Ainsi Yin de son côté propose six moyens de recueillir des

informations (voir le tableau ci-dessous) :

Tableau 12: Six sources de données

Source : Yin (1994)19

18 Wacheux Frédéric op. cit. p 192. 19

Cité par Wacheux Frédéric dans son ouvrage de « Méthodes qualitatives et recherche en gestion », Economica, 1996. Page 192.

Source Commentaire

1- Documentation La mémoire écrite du cas peut provenir, soit de l’organisation

(documents officiels, lettres, rapports,..) soit de l’individu (notes, analyses…). La documentation est la source essentielle de la

chronologie et doit être systématiquement rapprochée du

discours des acteurs.

2- Enregistrement

des archives

Les archives enregistrées participent au système d’information,

mais nécessitent une reconstitution des données comme la

pratiquerait l’acteur.

3- Entretien Source traditionnelle et importante des études de cas. Les

interviews permettent de recueillir des opinions, des analyses,

elles ne peuvent être l’unique source d’observation. Le choix et la forme des interviews constituent le problème principal

4- Observation

directe

Source de l’observation des comportements à condition d’avoir

un guide de l’observation et de contrôler la perturbation créée

par la présence du chercheur.

5- Observation

participante

Permet la présence quotidienne du chercheur sur son terrain,

mais implique souvent de masquer le travail en cours.

L’enregistrement des données est confronté au même problème

que l’observation est directe.

6- Simulation Certaines recherches permettent d’utiliser le contexte pour simuler et donc observer le comportement des acteurs. Cette

collecte peut être faite a posteriori à parti du feed back des

acteurs.

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Epistémologie-Méthodologie 2013

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Comme le dit F.Wacheux (1996, p.192)20, « la collecte s’organise en fonction des

possibilités du terrain et des exigences de la problémation. C’est au chercheur à organiser le recueil de sa ‘’matière première’’ ». De notre côté nous avons retenu l’entretien et l’analyse

documentaire. Ces techniques nous ont semblés être les plus pertinentes et les plus

adéquates aux exigences de notre problématique. De plus, comme l’affirme F.Wacheux (1996, p.192)21, l’entretien et la documentation sont « deux sources incontournables lorsque l’on s’intéresse aux acteurs, à l’organisation et aux comportements des acteurs dans l’organisation ». Comme le souligne Tang Tay, « le choix est motivé par le caractère exploratoire de notre travail et par la nécessité de capter l’information souhaitée dans sont contexte d’utilisation, ce qui était particulièrement difficile à réaliser directement par un questionnaire par exemple »22. Pour Crozier et Friedberg (1977, p.458), « les entretiens sont l’occasion pour lui (le chercheur) de réunir aussi rapidement que possible le maximum d’informations concrètes sur le vécu quotidien des acteurs, sur ce qui est ‘’implicite’’ dans le champ considéré »23.

Le type d’entretien : Semi directif

L’entretien est utilisé dans l’ensemble des sciences humaines. Il a pour finalité

d’accéder aux faits, aux représentations et aux interprétations des situations connues par

les acteurs. Il constitue, de ce fait, un mode privilégié de recueil des informations. Comme le souligne F.Wacheux (1996, p.203), « En science de gestion, particulièrement, la plupart des recherches qualitatives s’alimentent aux ‘’mots des acteurs’’ pour comprendre les pratiques organisationnelles et les représentations des expériences »24. Parmi les quatre

formes classiques de l’entretien25, la technique d’entretien semi directif. Cette technique a

semblé la plus adéquate, car dans un entretien semi directif comme le précise F.Wacheux (1996, p.204), « l’acteur s’exprime librement, mais sur des questionnements bien précis, sous le contrôle de chercheur. L’implication est partagée »26. Au niveau de l’entretien semi directif,

le degré de liberté laissé à l’interviewé se fait en fonction des informations jugées

intéressantes pour le chercheur. De plus, ce type d’entretien permet d’aborder plusieurs thèmes en même temps. Il est adapté au de recherche peu exploré.

Les interlocuteurs

La conduite des entretiens et le guide d’entretien.

Les entretiens exploratoires semi directifs ont été menés de manière similaire auprès

des différents interlocuteurs. Pour ce faire, le recueil des données a été organisé

préalablement par un guide d’entretien tout en précisant les thèmes abordés.

La conduite des entretiens

Les premières minutes de l’entretien sont consacrées à expliquer l’objet de la

recherche, les thèmes à aborder et l’exploitation qui serait faite des informations recueillies.

Ce moment est important pour permettre un échange riche et pour créer un climat de

confiance avec nos interlocuteurs et les inciter à s’exprimer librement.

Le guide d’entretien

Le guide d’entretien est définit par Blanchet et Gotman (1992, p.61)27 comme «un ensemble organisé de fonctions, d’opérateurs et d’indicateurs qui structure l’activité d’écoute et d’intervention de l’interviewer ». Le guide d’entretien reprend les grands axes de la

20 Wacheux Frédéric op. cit. p 192. 21 Wacheux Frédéric op. cit. p 192. 22 Cité par Laurent SPANG, « la modélisation de l’évolution du contrôle de gestion dans une organisation », Thèse de doctorat soutenue en

2002. 23 M. CROZIER, E.FRIEDBERG, op. cit. p.458. 24 Wacheux Frédéric op. cit. p 203. 25 Il existe quatre formes classiques de l’entretien : l’entretien directif, l’entretien semi directif, l’entretien non

directif et l’entretient de groupe. Voir l’ouvrage de F.Wacheux « Méthodes qualitatives et recherche en gestion », Economica, 1996. Page 204.

26 Wacheux Frédéric op. cit. p 204. 27

BLANCHET A. et GOTMAN A. (1992), « L’enquête et ses méthodes : L’entretien », Paris, Nathan Université, collection sociologie

128.page.61.

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problématique de la recherche. Toutefois, au cours de la réalisation des entretiens, le chercheur ne doit pas se limiter aux questions élaborées dans ce guide.