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Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité" Penseurs et acteurs d’alternatives économiques depuis 1946 É. G. 04.11.2017

Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

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Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité"

Penseurs et acteursd’alternatives économiques

depuis 1946

É. G. 04.11.2017

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Paul Jorion

Né en 1946, chercheur belge en sciences sociales, utilise les mathématiques en anthropologie, économie, sciences cognitives. Ancien trader dans une banque française, a travaillé dans le milieu bancaire états-uniens, ancien fonctionnaire de la FAO.

« Les activités inutiles et nuisibles des banques sont aujourd’hui porteuses d’un risque systémique, celui d’entraîner dans leur chute le système financier tout entier ». 

« Le moment est venu de guider notre organisation économi-que vers sa forme domestiquée, pacifiée, de découvrir pour elle ce que la démocratie représente au plan politique. L’économie a besoin d’une authentique constitution »

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Ingmar Granstedt

Né en 1946, socio-économiste français d'origine suédoise. A particulièrement étudié les conséquences sociales de l'industrialisation.

Dénonce le piège de la recherche de la productivité à tout prix et de la compétitivité globale de l'économie concurrentielle qui constitue par sa propre essence une dynamique non maîtrisable.

« Une des graves plaies de la société d'aujourd'hui consiste dans le fait que l'industrie (et l'agriculture colonisée par l'industrie) a accaparé tout le domaine économique et dévoré l'économie domestique, communautaire, conviviale autour de laquelle se nouaient jadis les liens humains qui font la joie de vivre. 

Tout est devenu industrie et commerce, au mépris de la solidarité et de la gratuité qui géraient jusqu'il y a peu la plus grande part de l'économie de la majorité des hommes, et chez nous des pans entiers de nos activités de services, de production, d'épanouissement physique, culturel, spirituel. L'industrie et la banque ont tout pris... » 

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Raoul Marc Jennar

Né en 1946, essayiste belge et français, spécialiste de politique internationale notamment en ce qui concerne l'Europe mais aussi le Cambodge. Docteur en science politique, diplômé des universités belge et française. Altermondialiste, militant du Parti de gauche.

« Pour prospérer, les firmes transnationales ont  besoin d’un marché sans entrave qui soit le plus vaste possible. Le principe est donc de supprimer les  entraves” entre l’Europe et les États-Unis pour ‟créer un Grand Marché Transatlantique.      

Pour atteindre cet objectif, les négociations vont se baser sur 3 axes :                                                                                           - la suppression des droits de douane,                                                    - l’abaissement des normes (sanitaires et phytosanitaires, techniques, sociales et environnementales),                                                                    - et le transfert de notre système juridique actuel vers un système d’arbitrage de type privé. » 

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Bernard Maris

(1946-2015), économiste, écrivain et journaliste français. Professeur à l’Institut d’Études Européennes de l’université Paris VIII, ancien membre du Conseil scientifique d’ATTAC, militant d’Europe Écologie, rédacteur en chef adjoint de Charlie Hebdo, membre du Conseil général de la Banque de France.

Assassiné par un djihadiste le 7 janvier 2015 lors d’une réunion de l’équipe de rédaction de Charlie Hebdo.

Tente de faire comprendre la nature et l’intérêt de l’économie réelle en dévoilant ses aspects négatifs, mais en mettant en lumière des alternatives telles que la gratuité, le don et le contre-don.

«Raymond Barre, sacré “meilleur économiste de France”, voilà quelqu’un qui était écouté alors qu’il pouvait sortir des énormités comme : “ L’économie, c’est comme la nature. Il faut laisser faire la nature”»

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Henri Rouillé d'Orfeuil

Français né en 1946, ingénieur agronome et docteur en économie. Travaille au ministère des Affaires étrangères et à la Banque mondiale.

Membre du Centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD), président de Coordination Sud.

« Il y a une manière citoyenne d’être un acteur économique : demander des comptes sociaux et environnementaux aux acteurs économiques, s’efforcer des créer et de soutenir de nouveaux acteurs, de nouveaux circuits, de nouveaux produits économiques, interpeller les autorités publiques, les systèmes économique, commercial et financier qui se construisent à l’échelle mondiale, consommer responsable et épargner solidaire. (…) 

Vient le temps de poser clairement et sérieusement la question de notre avenir commun, dans les cénacles politiques, mais en proposant des réponses économiques crédibles ».

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José et Chantal Grevin

J.G, né en 1947. Français, animent le projet Économie de communion initié par la communauté chrétienne Focolari.

Les chefs d’entreprise font le libre choix de répartir leurs bénéfices en trois parts afin d’aider les plus démunis à sortir de la misère et à retrouver une place dans l’économie, de former les mentalités à une culture du don, et de réaliser les investissements nécessaires pour assurer l’avenir de l’entreprise.

« Le don, élan gratuit vers l’autre, devrait pouvoir trouver sa place dans la relation commerciale normale, dès lors qu’elle est juste et équilibrée. La gratuité enrichit la relation entre les personnes qui se rencontrent sur le marché, elle y introduit la confiance sans laquelle les transactions sont précaires ».

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Michel Devoluy

Né en 1947, docteur en économie, professeur à la Faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg, spécialisé en macro-économie européenne.

Membre de l’association Les Économistes atterrés, créée en février 2011, collectif de chercheurs, universitaires et experts en économie, et d'autres citoyens.

Son action consiste à animer et entretenir la réflexion collective et l'expression publique des économistes qui ne se résignent pas à la domination de l'orthodoxie néolibérale.

Le Manifeste d'économistes atterrés (automne 2010) fait une présentation critique de 10 postulats qui continuent à inspirer chaque jour les décisions des pouvoirs publics partout en Europe, malgré les cinglants démentis apportés par la crise financière et ses suites, et face auxquels ils mettent en débat 22 contre-propositions.

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Richard Debauve

Né en 1947. Après une carrière d'industriel dans le traitement des déchets, nommé en juin 2007 président de la Fédération ENVIE (Entreprise Nouvelle Vers l’Insertion par l’Économique).

ENVIE recycle les équipements électriques et électroniques usagés et les rénove pour les revendre à petits prix. Ces 50 entreprises d'insertion font travailler 1 450 personnes, collectent par an 100 000 tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et en traitent 80 000 tonnes.

« L'Économie Sociale et Solidaire est un véritable                modèle économique et social porteur d’avenir qui prend                       en compte l’emploi, mais aussi les besoins d’éducation,                         de formation, de santé et de logement. »

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Michel Laloux

Né en 1947, Franco-suisse, professeur d’économie, formateur et philosophe de l'éducation.

Effectue des recherches sur les formes d'organisations légères et évolutives de la société et des institutions qui permettent que l'initiative et la créativité humaine puissent, en permanence les animer et les renouveler.

« De même que la nature est polluée par une industrie et des modes de consommations qui ne la respectent pas, de même l'économie est polluée par la financiarisation et la spéculation qui lui sont étrangères par nature. (…) La révolution de la conscience économique est encore à faire. Elle est un préalable à toute transformation durable de la société.(…)        

Il existe une alternative au capitalisme du désastre et à la dictature des marchés financiers. Elle suppose une révolution de nos conceptions de la monnaie, du capital, du travail-rémunération et du foncier-immobilier. (…) L'économie réelle contient en elle ce qui la rend saine et humaine, dès l'instant où l'on en sort toute forme de spéculation. »

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Bruno Parmentier

Français né en 1948, diplômé de l’École des Mines de Paris et de l’École Pratique des Hautes Études. Dirige de 2002 à 2011 le Groupe École Supérieure d’Agriculture d’Angers. Auteur, conférencier et consultant.

Montre que la faim n'est plus seulement fille de l'ignorance ou des incidents climatiques, mais principalement de la cupidité, de l'incurie et de l'indifférence : il s'agit d'un phénomène politique, et son élimination relève donc de l'action politique. 

« Les solutions existent pour que tous mangent à leur faim, dès lors que les États se décident à agir : "renutrition" d'enfants en danger de mort ; encouragement des techniques de production agricole agro-écologiques, y compris dans la petite agriculture familiale ; soutien ciblé au revenu des mères de famille fragilisées ; promotion de nouvelles alliances financières public-privé. (…) » 

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Bruno Parmentier

« Encadrer l’action des multinationales est nécessaire. Elles investissent sans se soucier des populations locales, expropriant les producteurs agricoles ou niant les droits coutumiers pour mettre la main sur les ressources naturelles.  (…) Il n’est nulle part écrit que l’avenir de l’Afrique repose sur l’exportation de produits tropicaux. (…) L’agroécologie ouvre de nouvelles pistes pour augmenter les rendements. »

« Il faut que ces pays puissent se protéger des importations plutôt que d’ouvrir toujours davantage leurs frontières aux produits des grands pays exportateurs agricoles. »

« Première obligation : diminuer notre  consommation de viande qui demande de consacrer de plus en plus d’hectares à la production de céréales et d’oléagineux pour l’alimentation animale. Deuxième mesure : Limiter les gaspillages. 30 % de la production agricole est perdue dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud. »

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Philippe Derudder

Français né en 1948. Alors qu’il dirigeait une entreprise florissante dans le transport et le négoce international, décide de ne plus contribuer à un système auquel il ne croit plus.

Se consacre depuis lors à la recherche de solutions économiques et financière alternatives.

Anime l’Association internationale pour le soutien aux économies sociétales (AISES), dont le but est de promouvoir les recherches et les actions favorisant le développement d’économies au service de l’homme et de l’équilibre écologique.

« Le système bancaire mondial, fief de l’argent par ailleurs symbole universel, n’est que le produit logique de la conscience collective, elle-même traduction de ce que nous portons en nous individuellement, le plus souvent inconsciemment ».

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François Lemarchand

Français né en 1948. Développe et revend le réseau Pier Import, se fourvoie dans l’aquaculture.

Convaincu qu’on peut faire du commerce dans le respect de l’homme et de l’environnement, fonde en 1990 avec sa femme Françoise le premier magasin Nature et Découvertes pour faire découvrir la nature à des populations citadines.

83 magasins en France, Belgique et Suisse. 1 200 salariés. 20 % des bénéfices nets reversés chaque année aux deux

fondations Fondation Nature & Découvertes et Fondation Lemarchand pour l’équilibre entre les Hommes et la Terre. À l'origine de l'Université de la Terre, journée d'échanges annuelle sur les rapports entre économie et écologie.

« Considérer le client pour son intelligence et sa sensibilité, et ensuite, seulement ensuite, pour son porte-monnaie».

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Michel Godet

Né en 1948, économiste français, membre de l'Académie des technologies et créateur du Cercle des entrepreneurs du futur. De 1982 à 2014, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), titulaire de la chaire de prospective stratégique. Auteur d'ouvrages économiques sur le travail ou l'évolution démographique.

Défend le revenu minimum d'activité, un système proche du Workfare américain, qui vise à compléter le revenu insuffisant issu d'un emploi, et qui permettrait aux salariés dont le revenu est inférieur à un certain seuil de bénéficier d'un crédit d'impôt.

Prend position contre le Revenu de solidarité active (RSA), dénonce une politique d’assistance sans contrepartie.

Critique les "affirmations alarmistes" des écologistes et rappelle que le climat était bien plus chaud en Europe en l'an 1000.

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Michel Godet

« Il y a trois leviers pour l’emploi : la croissance par la démographie et/ou l’innovation, une baisse du coût du travail et l’incitation à travailler. »

« La réforme la plus urgente est de faire une comparaison systématique et détaillée des performances public/privé dans tous les domaines où les deux coexistent aujourd’hui, en France ou à l’étranger. Ainsi, une place en crèche privée coûte deux fois moins cher que dans le public à cause de l’absentéisme. »

« Le rapport Perruchot n’a pas été publié car  il dit la vérité. Il montre que les syndicats, y compris patronaux, piochent dans les fonds des organismes paritaires. Quant aux syndicats de salariés, ils vivent très bien sans syndiqués… »

« Autant de marché que possible, autant d’État que nécessaire. Car le marché, efficient dans la plupart des domaines, est aveugle sur le long terme pour tout ce qui concerne l’éducation, la santé, l’écologie. Oui à l’économie de marché, non à la société de marché ! »

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Patrice Sauvage

Français né en 1949, énarque, Inspecteur des finances, co-fondateur de Démocratie et spiritualité, diacre catholique.

Spécialiste du développement local et de l'épargne de proximité, fonde en 1981 l'ALDEA (Agence de Liaison pour le Développement d'une Économie Alternative, devenue REAS - Réseau de l'Économie Alternative et Solidaire) qui est à l'origine des clubs d'investissement Cigales, de la société de capital-risque Garrigue et d'un contre-sommet au G7 TOES (Towards Other Economic Summit) en 1989.

De 1994 à 1996, anime une recherche de l'OCDE sur l'économie plurielle.

« Face aux trois déséquilibres de notre économie (l’économisme ou l’économie conçue comme une fin en soi, la prédominance de la concurrence, et la financiarisation), il faut inventer une économie plurielle : économie sociale et solidaire, économie d’utilité sociale, écologique et territoriale, économie non marchande ». 

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Hervé Knecht

Né en 1950, fondateur en 1991 de l’entreprise de travail adapté Flandre Ateliers à Tourcoing, devenue AlterEos, SCIC ensemblier de 7 entreprises dont l'objet est l'emploi durable de personnes fragilisées par un handicap (520 collaborateurs, dont 80 % avec un handicap).

3 missions : emploi, insertion, formation.

3 métiers : centre d'appels, gestion électronique de documents, prestations industrielles.

3 valeurs : solidarité, innovation, performance. Membre du Mouvement des entrepreneurs sociaux.

« L’économie sociale et solidaire se définit avant tout    comme l’économie du lien par rapport à l’économie tradi-             tionnelle qui est prioritairement l’économie du bien. »

« La vraie performance de l’entreprise, c’est son        intelligence à faire avec les fragilités de chacun ».

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Dennis Snower

Né en 1950, économiste états-unien né en Autriche, professeur d'économie au Birkbeck College (Université de Londres) puis à la Christian Albrecht Universität de Kiel (Allemagne), président de l’Institut für Weltwirtschaft Kiel (Kiel Institute for the World Economy, Institut de Kiel pour l'économie mondiale), fondateur du Global Economic Symposium.

À l’origine notamment, avec Assar Lindbeck, de la théorie insider-outsider (ceux qui ont un emploi, ceux qui en cherchent) qui permet d'expliquer certaines rigidités à l'embauche sur le marché du travail. Publie de nombreux articles sur l'économie du travail, la théorie et la politique macro-économique, la conception de systèmes de protection sociale. Consultant pour la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, l’ONU, l’OCDE.

« Il y a deux problèmes que l’économie de marché et l’égoïsme individualiste ne pourront jamais résoudre : celui des biens communs et celui de la pauvreté au milieu de l’abondance. Pour les résoudre, nous avons besoin de développer le souci de l’autre (care) et l’altruisme. »

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Alain Etchegoyen

(1951-2007), Normalien, agrégé de philosophie et titulaire d'une maîtrise de thermodynamique. En 1985, lance un cabinet d'études en sciences sociales qui conseille notamment les grandes entreprises (Michelin, Elf, BSN-Danone, Usinor-Sacilor, Louis Vuitton, etc.). Initie les premières expériences d'ethnologie en entreprise.

Commissaire au Plan (2003-2005), y tente une réorganisation en groupes de projet afin de recentrer sa mission "pour un État-stratège, garant de l'intérêt général et du bien public", en favorisant une démarche prospective soucieuse du long terme. Auteur d’une vingtaine de livres, essais et romans.

« L'homme n'est libre, l'entreprise n'est libre que si elle connaît ce qui la fait agir, ce qui la détermine, ce qui fait qu'elle est ce qu'elle est, et qu'elle n'est pas ce qu'elle n'est pas. »

« Quand a été révélée la supercherie des "avions renifleurs", Pierre Guillaumat, ancien P.D.-.G. du groupe Elf, a fait publier un communiqué disant en substance : " J’étais le chef, donc le responsable, et je ne tolérerai pas qu’un seul de mes subordonnés soit inquiété dans cette affaire. " La responsabilité demande toujours du courage. »

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Hugues Sibille

Français né en 1951. Après ses études, participe en 1978 avec Claude Neuschwander à la création de Ten, coopérative de conseils spécialisée dans le développement territorial. Travaille à l'émergence des pépinières d'entreprises, des plateformes d'initiative locale, des plans locaux d'insertion, des régies de quartier. Participe avec Denis Clerc à la création en 1980 du mensuel Alternatives Économiques. Crée en 1988 l'Institut des Managers du Développement Local (IMDL). En 1997, dans le Cabinet de Martine Aubry, conçoit le programme "Nouveaux Services Nouveaux Emplois". Nommé par Lionel Jospin en juin 1998 Délégué Interministériel à l'innovation et à l'économie sociale, organise les premières Assises de la vie associative puis des Consultations Régionales de l'ESS. Rejoint en octobre 2005 le Crédit Coopératif, banque de référence de l'économie sociale. Remet en novembre 2014 au gouvernement un rapport comprenant 20 propositions d'innovations financières au service de l'innovation sociale.

« L’innovation sociale repose sur un principe : les solutions n’attendent pas le Grand Soir. Elle expérimente de multiples utopies réalistes pour répondre à de multiples besoins.

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Raphaël Souchier Français né en 1953. Titulaire d'un MBA (HEC Paris) et diplômé

des universités de Paris (sociologie; ethnologie et science des religions; médiation et gestion des conflits), consultant, auteur. A vécu dans divers pays, dont les États-Unis.

Est intervenu comme expert auprès de l’UNESCO, de l’UNHCR et du Conseil de l’Europe, a animé pour l’Union Européenne 11 réseaux de coopération et échanges d'expériences entre collectivités, universités et entreprises du vieux continent.

S'intéresse tout particulièrement aux économies locales soutena-bles, à la facilitation de processus et à la coopération interculturelle.

A étudié l'expérience nord-américaine du Réseau BALLE (Business Alliance for Local Living Economies, regroupe 35 000 entrepreneurs répartis en 80 réseaux à travers les États-Unis, représente 450 000 emplois) et le mouvement de l'Économie Locale Vivante.

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Olivier Baussan

Français né en 1953.

Passionné d'écologie et amoureux de la Haute-Provence, crée à 23 ans l'Occitane en Provence, entreprise spécialisée dans les soins et parfums naturels de qualité issus des terroirs et savoir-faire de la Méditerranée.

Approvisionnement auprès des producteurs locaux et certifiés, pour beaucoup issus de l'agriculture biologique.

2 500 salariés, export dans 85 pays, réseau de 1 000 boutiques, principal site de production de 500 salariés toujours à Manosque.

La Fondation L’Occitane (budget de 1 million d’€ par an), soutient 2 causes : les personnes déficientes visuelles dans le monde et l’émancipation économique des femmes au Burkina Faso.

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Steve Keen

Né en 1953, économiste australien. En 2005, un des rares économistes à alerter sur l’imminence de la crise financière.

"Post-keynésien", dénonce la pensée économique dominante, l'école néo-classique, jugée "irréaliste" et déconnectée des réalités, aboutissant à une analyse erronée de la situation économique actuelle. Invite à imaginer un modèle de développement qui prenne en compte la crise écologique.

« Les arguments (des économistes néoclassiques) ne tiennent pas la route. Leur prétendue science fait penser à l’astronomie avant Copernic et Galilée, lorsque la Terre était considérée comme le centre de l’Univers. (…)

« Il n’y a pas d’économie en croissance sans croissance de la dette. Mais il existe aussi une mauvaise dette : celle qui finance la pure spéculation, celle produite en excès par le banques sans qu’elles aient à en supporter les conséquences.

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Page 25: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Steve Keen

Tant que nous chercherons à rembourser la dette, nous nous condamnerons à l’échec car les désendettement ralentit la croissance et entraîne, en proportion, une augmentation de la dette plus rapide que celle des revenus. (…) Un gouvernement ne doit pas se comporter comme "un bon père de famille", mais comme une banque, et dépenser plus qu’il ne perçoit. »

« La croissance n’est pas suffisante. Sans redistribution, le capitalisme devient un féodalisme qui ne profite qu’à quelques-uns. Les Français se sont révoltés contre ce système il y a des siècles. Par une ruse de l’histoire, il est en train de resurgir. (…)

L’idéologie de la croissance exponentielle finira par transformer notre planète en astéroïde invivable. »

Page 26: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Hugues Minguet

Né en 1953, moine bénédictin. Études de philosophie, théologie, formation en menuiserie. Ancien conseil juridique en droit social et économique à la Fiduciaire de France, ex-responsable du séminaire "Ethics and performance" du MBA d'HEC.

En 1991, crée au monastère de Ganagobie (Alpes de Haute Provence) le Centre Entreprises, lieu de réflexion pour les cadres et les dirigeants d'entreprise qui cherchent à humaniser la vie au travail.

Crée en 2001 l’Institut Sens & Croissance, partenaire des équipes de direction des entreprises et organisations qui cherchent à développer une gouvernance et un management par le sens et les valeurs. S’installe en 2005 au monastère de Sereys (Haute Loire)

Page 27: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Jean Tirole

Né en 1953, économiste libéral français. Directeur scientifique de l’Institut d'économie industrielle (IDEI) à Toulouse et membre fondateur de l'Institute for Advanced Study in Toulouse (IAST).

Professeur invité au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Prix Nobel d’économie 2014.

Plaide pour la mise en place d'une tarification mondiale des émissions de carbone, la réhabilitation de l'idéal européen, dénonce les ravages des produits dérivés.

« Le marché et de l'État ne sont pas concurrents, mais complémentaires. Le marché a ses défaillances, l'État aussi. Un État moderne, plus arbitre que planificateur, se fait plus régulateur que producteur. »

« Le rôle de l'économiste, qui doit à la fois faire progresser le savoir et contribuer à la réalisation d'un monde meilleur, est de mesurer, comprendre, suggérer, évaluer. »

Page 28: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

François Marty

Français né en 1954, ex-chauffeur routier, Executive MBA de HEC.

Président du Groupe Chênelet à Landrethun (Pas-de-Calais) : SCOP Scieries et palettes du Littoral (production de logement social écologique), association chantier d’insertion Chênelet (fabrication de briques, débardage à cheval, maraîchage bio, hôtellerie, restauration, vente) , centre de formation, société foncière, etc.

Échelle des salaires de 1 à 2,5 SMIC.

« Nous revendiquons un vrai positionnement entre l’écologie, le logement social et l’entrepreneuriat. (…)

Sur soixante ans, la construction ne représente que 17 % du coût réel d’une habitation. Les 83 % restant sont des charges. Le vrai moyen de faire de l’habitat social, c’est de baisser ces charges, de consommer moins d’énergie, donc d’être écolo.

Je ne suis pas un héros. Je n’ai rien conquis, J’ai simplement fait des rencontres. »

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Alain Grandjean et Mireille Martini

A.G., né en 1955, polytechnicien, économiste, fondateur et associé de Carbone 4, membre du conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot.

M. M., diplômée de l'ESSEC, spécialiste des financements internationaux, rapporteure de la commission Canfin-Grandjean sur le financement de la transition énergétique.

Rappellent le diagnostic scientifique sur la crise climatique, proposent une approche globale des solutions au niveau mondial, à travers une vision pluridisciplinaire qui permettent la mise en œuvre des objectifs fixés au sommet de la COP21.

Leurs propositions découlent de rencontres et d’échanges avec une centaine de décideurs (financiers, industriels, responsables associatifs).

« Agir pour lutter contre le réchauffement coûte moins cher que de le subir. La transition peut être le projet de société qui lui donne du sens et crée de l’emploi. »

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Alexandre Gérard

Né en 1955. Dirigeant de Inov On à Saint-Herblain, près de Nantes, 300 personnes. 3 métiers : réparation de tuyaux flexibles sur site (réseau Chronoflex de techniciens équipés chacun d’un véhicule atelier), achat, communication.

Après avoir été contraint à de nombreux licenciements économiques en 2009, décide en 2010 d’adopter un management libérateur. Cesse de manager en fonction des 3 % qui ne respectent pas les règles : les perturbateurs” partent d’eux-mêmes. ‟

Pas d’organigramme, plus de notes de service. Les valeurs co-construites sont le socle de l’action collective : performance par le plaisir, souci du client, équipes respectueuses et responsables, esprit d'ouverture et ouverture d'esprit. Membre du Mouvement des Entreprises Libérées et du Réseau Entreprendre.

Des observateurs critiques comme François Geuze pointent les limites de ce modèle.

« Nous vous donnons le pouvoir, prenez-le ! » « Liberté + responsabilité = bonheur et performance »« Avant j’utilisais un seul cerveau pour prendre des décisions, le

mien. Maintenant j’en utilise 300 et ça va mieux ! »

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Jean-Joseph Boillot

Français né en 1956, docteur en économie, professeur agrégé de sciences sociales, ex-conseiller économique au ministère des Finances pour suivre les processus de transition dans les grandes zones émergentes du monde. Spécialiste de l’Inde et de la Chine, conseiller pour les organismes publics et les entreprises.

Conseiller auprès du club du CEPII, centre de recherche français dans le domaine de l’économie internationale, cofondateur du Euro India Economic and Business Group (EIEBG), membre du comité éditorial d’Alternatives Économiques.

« Nous sommes au début d’un immense bouleversement, nous devons nous préparer à un monde d’affrontements et nous avons grand besoin de modes de gestion raisonnée et non-violente des conflits. C’est aux pays du Nord de montrer l’exemple et de faire les premiers pas ».

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Jean-Joseph Boillot

« Les trois géants - Chine, Inde, Afrique - vont renforcer leurs complémentarités et former un nouveau triangle de développement. Analysant les conséquences de cette recomposition, Jean-Joseph Boillot et Stanislas Dembinski mettent au jour ses risques et ses opportunités pour l’Occident : dynamisme économique et culturel des diasporas, diffusion d’un low cost de qualité, business models frugaux et dont pourraient bien s’inspirer les pays riches.

On voit ainsi se dessiner un monde où les changements sont infiniment plus rapides et plus massifs qu’ils ne l’ont été pour notre révolution industrielle. Et si la Chine se place en tête de cette course à la croissance, les auteurs montrent qu’elle est en voie de stabilisation, tandis que l’Inde et l’Afrique devraient révéler tout leur potentiel dans les prochaines décennies. Un décalage dont l’Europe devrait savoir jouer afin de contrebalancer une Chine trop hégémonique. »

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Jacques Généreux

Né en 1956, économiste français. Docteur en sciences économiques, maître de conférences à l'Institut d'Études Politiques (IEP) de Paris.

Ex-secrétaire national à l’économie du Parti de Gauche. Opposé au néolibéralisme, auteur de plusieurs livres et d’un Manifeste pour l’économie humaine (2000).

Dans son livre La dissociété, refonde les bases de la philosophie politique en utilisant les apports des différentes sciences humaines contemporaines : sciences cognitives, anthropologie, psycho-sociologie, ethnologie, etc. pour construire un nouveau projet de société incluant de nouvelles institutions.

« L’individu écartelé anesthésie sa douleur par la surconsom-mation de biens. Comment combattre ce processus infini de servitude volontaire ? En engageant la bataille culturelle pour dépolluer la pensée moderne de ses préjugés erronés et la refonder sur une conception juste de l’humanité et de la société. »

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Isaac Getz

Né en 1957 dans une ex-république de l’Union soviétique, Israélien. MBA à Tel-Aviv, master en science de management, doctorat en psychologie. Professeur à l'ESCP Europe à Paris. Auteur de livres dans les domaines du comportement de groupe, du leadership et de la transformation organisationnelle. Professeur invité aux Universités Cornell, Stanford et à l’Université du Massachusetts.

Théorise et popularise en France la notion de freedom-based company ( entreprise libérée”). Incite à donner plus de liberté aux salariés, ‟à libérer les entreprises de leur organisation pyramidale, de leur bureaucratie.

« Nous travaillons dans un environnement qu’on dit VUCA pour Volatility (volatilité), Uncertainty (incertitude), Complexity (complexité) et Ambiguity (ambiguïté). D’où la nécessité pour les entreprises et leurs salariés d’être extraordinairement agiles et créatifs pour anticiper son évolution. (…)

Il faut savoir poser les bonnes questions. Là on touche aux choses concrètes comme lâcher son ego, faire confiance, supprimer tout ce qui étouffe l’intelligence et l’action des salariés. »

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Elena Lasida

Née en 1959 en Uruguay, doctorat en sciences sociales et économiques et en théologie, maître de conférence à l’Institut Catholique de Paris, directrice du master Économie solidaire et logique du marché. Adhère au concept « Moins de biens, plus de liens »

Pour elle, l’économie, comme la vie, est une expérience marquée par la limite, le manque et l’étrangeté.

Davantage que le contrat (qui voudrait tout maîtriser et s’assurer contre les risques), l’économie doit susciter l’alliance (pour prendre des risques ensemble et en coresponsabilité), y compris l’accueil de l’imprévisible.

« Le jeu de mots bien connu est de circonstance : il ne faut pas changer le pansement, il faut penser le changement. Penser une éthique de la limite, c’est aussi repenser l’importance des relations »

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Wojtek Kalinowski

Français né en 195?, ex-journaliste à Alternatives Économiques, co-directeur de l’Institut Veblen pour les réformes économiques.

Cet institut anime le programme Initiative internationale pour Repenser l’Economie (IRE ), soutenu par la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme afin de favoriser l’émergence de nouvelles propositions dans le domaine économique.

Thèmes d’étude : la monnaie et la finance, les agencements institutionnels, la régulation des biens et des services, le rôle des territoires et l’organisation des échanges, la pensée et les théories économiques.

« Il ne faut pas abolir le commerce international, mais il faut le réguler et le limiter. Les outils actuels de régulation sont très insuffisants et imparfaits, mais ils existent : l’article 20 de l’OMC, les directives de l’OCDE, les accords cadres conclus à l’échelle internationale entre des sociétés multinationales et les syndicats de salariés, les accords préférentiels signés par l’Union Européenne avec des pays fournisseurs , les labels privés qui vont jusqu’à construire des filières »

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Thorkil Sonne Né en 1960, danois. Se rend compte que son jeune fils autiste,

atteint par le syndrome d'Asperger, a une mémoire extraordinaire et un remarquable sens du détail. Directeur technique d'une entreprise de logiciels, sait que ces qualités sont essentielles pour les testeurs de logiciels.

Crée la société Specialisterne ("Les spécialistes"), qui effectue des tests de logiciels, basée à Copenhague.

51 salariés, dont 37 autistes, travaille avec des grands groupes comme Oracle ou Microsoft, ravis de la qualité des services.

Les excédents sont réinvestis dans une fondation, propriétaire de l'entreprise, qui se consacre à son développe- ment à l'international. Objectif : créer 1 million d'emplois pour les personnes autistes.

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Abhijit Banerjee

Né en 1961, économiste indien. Professeur d’économie au Massachusetts Institute of Technology (Cambridge, États-Unis).

Co-fondateur, avec Esther Duflo et Sendhil Mullainathan, du laboratoire d’action contre la pauvreté Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab.

« Il n’existe pas de recette miracle pour éliminer la pauvreté ; pourtant, on peut et on doit concevoir, mettre en œuvre et évaluer des dispositifs qui améliorent l’existence des personnes les plus démunies. »

« Nous ne pouvons pas construire de programmes sans prêter attention à ce que les pauvres disent, font et pensent . Ils réfléchissent beaucoup. Ils ne se laissent pas accabler par le destin. Ils intériorisent leur situation, ils y pensent, ils s’expliquent pourquoi les choses vont dans un sens ou dans l’autre… »

« Si nous voulons avancer, il faut cesser de réduire les pauvres à des caricatures et prendre le temps de comprendre réellement leur vie, dans toute sa richesse et sa complexité ».

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David Graeber

Né en 1961, anthropologue et économiste états-unien. Professeur à la London School of Economics. A joué un rôle majeur dans le mouvement Occupy Wall Street.

Son livre à succès dénonce l’utilisation de la dette, depuis 5 000 ans, comme un moyen de justifier les relations sociales fondées sur la violence. Appelle à un jubilé de style biblique qui allègerait la dette internationale et celle des consommateurs.

« Un jubilé serait salutaire, parce qu’il allègerait quantité de souffrances humaines (…)

L’argent n’est pas sacré, payer ses dettes n’est pas l’essence de la morale. Ces choses-là sont des arrangements humains et, si la démocratie a un sens, c’est de nous permettre de nous mettre d’accord pour réagencer les choses autrement. Annuler les dettes des plus fragiles, au lieu de faire des coupes budgétaires, aurait le même effet sur l’économie. »

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Loïck Roche, Jean-Marc Huissoud, Raffi Duymedjian, Dominique Steiler, etc.

L.R., né en 1961, directeur de l’école supérieure de commerce Grenoble École de Management.

J.-M. H., Directeur du Centre d’études en géopolitique et gouvernance ;

R.D., professeur en gestion des connaissances;

D.S, titulaire de la chaire "Bien-être au travail et paix économique" dans cette école.

Coauteurs en 2012, avec 8 autres professeurs, chercheurs et formateurs en entreprise, du Manifeste pour une éducation à la paix économique.

La guerre économique fait des blessés et des morts de chair et de sang. (…) La paix économique est non seulement pensable, mais possible et souhaitable. (…) Les conditions de sa mise en œuvre sont le développement d’un état de paix intérieure, la mise en place d’un logique du partage, des tactiques et des stratégies de coopération. ../..

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Loïck Roche, Jean-Marc Huissoud Raffi Duymedjian, Dominique Steiler, etc.

« Les écoles de management ont le devoir de faire en sorte que les étudiants s’approprient une nouvelle éthique.(…)

Abandonner, dans nos enseignements, la facilité - certes efficace - des métaphores, le vocabulaire militaire. (…) "Empêcher que le monde se défasse", comme le disait Albert Camus.

Cette éducation s’articule autour de trois axes :

- le travail sur soi ;

- les organisations, et plus précisément la relation des hommes et des femmes à leur hiérarchie ;

- une nouvelle vision de l’entreprise, appelée à devenir un centre moteur de culture et d’éthique et un lieu citoyen. »

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Marianne de Boisredon Née Vandermeersch en Belgique en 1963. Agrégation en

sciences économiques et sociales.

Participe à création et au développement de Contigo , banque de microcrédits à Santiago-du-Chili. Membre du Conseil internatio-nal de l’organisation chrétienne Fondacio.

Professeur d’économie au Centre Madeleine Daniélou.

« Le monde économique a développé naturellement le Yang (plein, actif et masculin) et cela se manifeste par une recherche d’efficacité, de rentabilité et de productivité.

Ces valeurs sont bonnes en soi, mais, sans être équilibrées par le Yin (vide, passif et le féminin) qui se traduit par l’intériorité, la prise de recul et la patience, elles manifestent des dysfonctionne-ments sur les personnes : le stress, les mécanismes compensa-toires comme le café, les drogues, l’alcool. Nous avons besoin d’entrer dans une vision où l’humain, l’écologique et l’économique sont pris en compte. »

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Pierre Larrouturou

Né en 1964, ingénieur agronome et économiste. Président de la Fondation Edgar Morin.

Partisan actif du partage du travail sur lequel il a travaillé avec Michel Rocard et Pierre de Robien, déçu par 2ème loi Aubry de juin 1999, qu’il estime autoritaire, « uniforme, inadéquate, timorée, et à long terme préjudiciable à la réduction du temps de travail. »

Animateur de l’association Nouvelle Donne, ex-président du Collectif Roosevelt qui propose 15 réformes d’ordre financier, économique, social et environnemental pour éviter de s’enfoncer davantage dans la crise. En nov. 2012, membre du Bureau national du Parti Socialiste.

Nouvelle Donne devient en novembre 2013 un parti politique.

« Nous ne pouvons pas accepter plus longtemps le triomphe de la cupidité et la dictature des marchés » ../..

Page 44: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Pierre Larrouturou

« Nous avons été habitués à confondre croissance et progrès. (…) Ce n’est pas de la croissance que viendra la justice sociale, mais c’est d’un surcroît de justice sociale que viendront la stabilité économique et la prospérité. »

« La vraie solution de sortie de crise passe par l’organisation et la relance d’un nouveau modèle de développement des produits, des services, des économies d’énergie, des efforts de dépollution, d’une politique énergétique, des travaux hydrauliques, de quelques grands chantiers mondiaux, tout cela sans produire de gaz à effet de serre. »

« On peut aller vers l’équilibre des finances publiques sans austérité ; On peut sortir du chômage sans croissance. »

« En période de crise, il est plus facile de jouer sur les peurs et de parler au cerveau reptilien que de parler à l’intelligence et au cerveau citoyen. »

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Guibert del Marmol

Belge né en 1964. Économiste de formation, dirige pendant plus de 15 ans diverses entreprises de services actives en Europe et aux États-Unis dans les loisirs et l'immobilier d'entreprise.

Victime à 30 ans d’un burn-out professionnel. Cette expérience change sa conception du monde et lui permet d’acquérir un vécu dans le domaine des interactions corps-esprit.

Conseiller, auteur et conférencier spécialisé dans le domaine de l’économie ""régénératrice". Forme les dirigeants aux pratiques d’un leadership inspiré en mariant sagesses anciennes et technologies modernes.

Évoque les technologies d'avenir et des pistes concrètes dans 3 domaines : - l'autonomie alimentaire et énergétique, - l'émergence d'une économie régénératrice - la nécessité d'un enseignement orienté vers la créativité.

« Apprendre à penser différemment, remettre au centre de leur projet la notion de sens et le souci d’une relation équilibrée avec toutes les parties prenantes feront des entreprises les acteurs du changement de ce nouveau millénaire tout en garantissant leur développement pérenne. »

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Harold Crooks

Né en 1964?, journaliste, écrivain et réalisateur de films documentaires, de nationalité canadienne. Agit à titre d'expert-conseil de l'industrie des déchets auprès des mouvements écologistes et du gouvernement.

Auteur des documentairesThe corporation, the pathological pursuit of profit and power ("Les Multinationales, la recherche pathologique du profit et du pouvoir") et Surviving Progress ("Survivre au progrès"), et Inside job qui montre comment les financiers ont mis le monde au bord du gouffre en 2008.

Son film Le prix à payer montre comment l’évasion fiscale à grande échelle pratiquée par les firmes multinationales "creuse l’écart des revenus entre les privilégiés et le reste du monde, appauvrit les classes moyennes, et affaiblit les fondations de nos sociétés".

Il montre le rôle clé de la City de Londres dans la création des paradis fiscaux : îles Caïman, Marshall, iles Vierges, Jersey, Bermudes, etc.

« La durée moyenne de détention d’une action est passée entre 1940 et 2015 de 7 ans à 22 secondes. »

Page 47: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Jean-François Gayraud

Français né en 1964, docteur en droit, diplômé de l'Institut d'Études Politiques de Paris (lEP) et de l'Institut de criminologie de Paris. Ancien élève de l'École Nationale Supérieure de Police, commissaire divisionnaire en fonction au Conseil Supérieur de la Formation et de la Recherche Stratégiques.

Publie de nombreux articles et livres traitant de géopolitique du crime. Montre comment les politiques de dérégulation ont ouvert la voie à des comportements criminels de grande ampleur.

Dénonce notamment la course à la spéculation opérée et le trading à haute fréquence mené sur les marchés financiers avec ordinateurs munis d’algorithmes qui remplacent l’intervention humaine (60 % des opérations sur les marchés financiers états-uniens, 40 % sur les marchés européens).

« Il y a une concomitance entre trois phénomènes: la  dérégulation et financiarisation de l’économie, la brutale montée des inégalités socio-économiques et la criminalisation du comportement des  élites. »

Page 48: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Emmanuel Faber

Français né en 1964, diplômé d’HEC, Vice-président de Danone. Cette multinationale (100 000 salariés, 200 sites) a créé à HEC

une chaire Entreprise et pauvreté, mis en place un partenariat avec la Grameen Bank, ouvert en 2006 une usine de yoghourts à haute valeur nutritionnelle, créé un fonds de dotation d'une dotation initiale de 100 millions d’€ visant à stimuler le développement économique et social en respectant les écosystèmes.

Danone Communities finance et développe dans 6 pays des entreprises locales, avec un modèle économique pérenne, pour faire reculer la pauvreté et la malnutrition.

« Ne sera véritablement humanisée qu’une économie qui fera place à l’humain dans son intégralité, en particulier dans sa fragilité. (…)

Ceci suppose dans l’entreprise l’ouverture d’une vision, le développement d’une pensée, l’articulation d’un langage, la mise en œuvre concrète de moyens de gouvernance. »

Page 49: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Blandine Mulliez

Née en 1965, (fille d’André Mulliez, impliqué dans la création d’entreprises après avoir dû en 1986 licencier 600 salariés de Phildar, fondateur du Réseau Entreprendre, réseau de 40 associations locales, et en 2008 de la Fondation Entreprendre).

Sœur de Christophe Mulliez (1966-2010), créateur de la Fondation Simply (accompagnement de projets solidaires liés à l’alimentaire dans l’environnement des supermarchés)

BTS de manipulatrice en radiologie. Après la perte d’un enfant pas encore né, anime l’association Créa-mains pour aider les enfants à se construire par le bricolage. Au sein du Réseau Entreprendre Nord, assure le suivi du retour à l’emploi des personnes en fragilité. Présidente depuis 2009 de la Fondation Entreprendre.

« Créer des employeurs pour créer de l’emploi est aujourd’hui une des causes les plus urgentes. Je suis là pour aider chacun à faire grandir l’humanité. Il faut faire évoluer les programmes scolaires pour favoriser une meilleure connaissance de l’entreprise.»

Page 50: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Emmanuel Druon

Français né en 1965, licence de lettres à la Sorbonne, ex-cadre au service marketing de L’Oréal.

Prend en 1997 la direction de l’entreprise familiale Pocheco, fabrique d’enveloppes à Forest-sur-Marque, près de Lille (aujourd’hui 122 personnes). Met en place une stratégie globale pour limiter peu à peu au maximum l’impact de l’industrie sur la biosphère : autonomie en eau et en chauffage, panneaux photovoltaïques, recyclage des rebuts de papier, reboisement, toit végétalisé, phytoépuration, isolation, suppression des produits chimiques et polluants, ruches sur le toit, etc.

Alors que l’entreprise a investi 10 millions d’euros ces 15 années pour réduire son empreinte écologique, elle a, dans le même temps, réalisé 15 millions d’économies.

« Réinvestir tous les bénéfices dans l’entreprise et toujours s’assurer que cela respecte trois critères : 1) baisse de la pénibilité ou de la dangerosité d’un poste, 2) baisse de l’impact sur l’environnement, 3) gain de productivité. Quand c’est possible, nous allons plus loin que la réglementation.»

Page 51: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Yann Galut

Né en 1966, avocat et homme politique français, membre du Parti socialiste, député du Cher.

En décembre 2012, pilote un groupe de travail sur la question de l'exil fiscal. Propose de créer un délit de fraude fiscale en bande organisée, une auto saisine du juge afin de gagner du temps, l’obligation pour les sociétés de déclarer leurs comptes bancaires à l'étranger, la suppression des sociétés de domiciliation.

« La fraude fiscale regroupe trois phénomènes : 1- le particulier qui va planquer son argent en Suisse pour ne pas payer d’impôts; 2 - l’optimisation fiscale des grands groupes; 3 - les escroqueries à la TVA.

L'évasion fiscale en France représente de 40 à 80 milliards d'euros. À titre de comparaison, le budget de l'Éducation nationale, le plus gros de l'État, est d’environ 60 milliards. »

Page 52: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Christophe Chevalier

Né en 1966, éducateur, maîtrise d'administration des entreprises, service civil dans l'association Archer (Drôme), en devient directeur en 1991.

Véritable entreprise de développement du territoire, le groupe s’engage dans la création de nouvelles activités porteuses, mais aussi dans la reprise d'activités et d'entreprises en difficultés ou en voie de délocalisation.

15 pôles d'activités très diversifiés : bâtiment, travaux publics, espaces verts, sous-traitance industrielle, fabrication de palettes, services à la personne, intérim, transport et logistique. 74 actionnaires, 1 200 salariés, dont 70 % en insertion.

A notamment réussi le pari de la relance de la chaussure à Romans, avec un atelier de production et la marque Made in Romans.

« Pour vraiment aider l'autre, il faut qu'il ait du travail. Les activités culturelles, c'est bien seulement quand on a du boulot."

Page 53: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Guilhem Chéron

Né en 19??, désigner industriel, cuisinier, fondateur et président de l'entreprise La ruche qui dit oui : solution internet pour un développe-ment des circuits courts alimentaires.

Met sur pied en mars 2011 un réseau national d'entreprises locales qui organisent, à partir de liens directs avec des producteurs agricoles, des ventes hebdomadaires regroupant jusqu'à 300 clients.

De nouveaux débouchés sont ainsi offerts à des petits producteurs par une plate-forme internet et l'organisation de ventes régulières dans des points relais appelés "ruches". 287 ruches, 147 en construction en août 2013.

« Le local tu respecteras. Les fruits et légumes de saison tu privilégie-ras. Les intrants tu limiteras. La bonne conservation tu choisiras. Les animaux avec amour tu traiteras. Les produits naturellement tu transformeras. Les produits de tes amis tu présenteras. Les allergènes tu signaleras. Ton exploitation tu ouvriras. Les consommateurs tu respecteras ».

Page 54: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

François-Michel Lambert

Né en 1966, homme politique français, député Europe-Écologie Les Verts.

Spécialiste en développement économique et politique des transports avec une expérience professionnelle de 16 ans au sein de Pernot-Ricard, groupe leader mondial des spiritueux.

Président-fondateur de l'Institut de l'économie circulaire qui souhaite initier un changement profond de notre modèle économique.

« Nous devons sortir d’une société de dépendance et de gaspillage pour entrer dans une économie construite autour de l’impératif de préservation et d’optimisation des ressources. (…) Dans les années à venir, certaines matières premières comme le zinc, le cuivre ou le phosphate vont s’épuiser. (…)

À la notion de morale, je préfère celle de responsabilité, de sentiment d’appartenance à une même communauté humaine. (…) Il nous faut prendre l’habitude non seulement de ne plus jeter, mais aussi de ne plus toujours posséder. Nous devons passer d’une économie de la possession à une société de l’usage. »

Page 55: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Cécile Renouard

Née en 1968, religieuse catholique, docteur de l’EHESS en philosophie politique, diplômée de l’ESSEC.

Enseignante au Centre Sèvres et à l’École des Mines de Paris, directrice de l’Institut de la Recherche et de l'Enseignement sur la Négociation en Europe (IRENE) à l’ESSEC.

Mène depuis 2004 un travail pluridisciplinaire auprès de filiales de grands groupes industriels implantées au Sud.

« L’économie n’a de sens que si elle est au service de l’homme et du vivre-ensemble. (…) 

Nous souhaitons rééquilibrer la fiscalité concernant les multinationales afin de relever le défi d’une justice Nord-Sud. Le moyen, c’est que le produit des impôts soit versé aux pays du Sud lorsqu’une grande part de la production et des investissements est réalisée dans ces pays. »

Page 56: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Gaël Giraud

Né en 1970, jésuite français, normalien, polytechnicien, chercheur au CNRS et à l’École d’Économie de Paris. Co-animateur du collectif Scinder les banques. Économiste en chef à l’Agnce Française de Développement.

Travaille sur la monnaie, le rôle des marchés financiers, a mené des enquêtes sur l’impact de l’implantation de sociétés multinationales dans les pays du Sud.

Développe les aspects éthiques et spirituels des sciences économiques. Travaille avec Cécile Renouard sur une économie basée sur la valorisation de la capacité relationnelle.

Prend position sur le pic du pétrole, en faveur d'un protectionnisme aux frontières de l'Europe, d'un financement massif de la transition écologique par la planche à billets, du passage de l'euro-monnaie-unique à l'euro-monnaie-commune.

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Page 57: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Gaël Giraud

Propose un écart de salaire maximal de 1 à 12 dans les entreprises, comme c’est le cas dans la fonction publique française.

« Les députés n’ont eu ni le temps ni l’énergie de discuter de la séparation des banques de marché et des banques de dépôt et de crédit, un sujet technique et difficile, auquel les Anglais ont, eux, consacré un an de réflexion, et sur lequel ils envisagent d’aller beaucoup plus loin que nous.  »

“Quand on m’a proposé un poste de trader à New-York, je me suis dit que je ne pouvais pas être infidèle à la joie que m’ont transmise les enfants de la rue dans une case en boue séchée au Sud du Tchad.”

“Quand des règles du jeu permettent des compor-tements inacceptables, il faut changer les règles du jeu.”

Page 58: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Emmanuel Kasperski

Né en 1970, fonde en 2005 en Languedoc-Roussillon le groupe REPLIC, société anonyme mère de 7 sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) dont l'objet principal est de créer des entreprises d'utilité sociale et de l'emploi pour des personnes au chômage de longue durée.

Lance près de 10 entreprises dans des domaines divers : traiteur à base de produits frais locaux (Table de Cana), recyclage des déchets professionnels (la Feuille d'Érable), vente-location-entretien de véhicules électriques (Mobiléco), nettoyage industriel écologique (Cleaning bio), transport-stockage-distribution (Label Route), restauration (Mon Cuisinier), etc.

« La création d'entreprise est une prise de risque terrifiante        quand elle se prend seule, mais cette prise de risque devient                         un atout stimulant si elle se prend à plusieurs. »

Page 59: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Thomas Piketty

Né en 1971, économiste français. Ancien élève de l'École Normale Supérieure et docteur en économie, directeur d’études à l’EHESS, spécialiste de l'étude des inégalités économiques, en particulier dans une perspective historique et comparative.

Après avoir joué un rôle majeur dans la fondation de l'École d'économie de Paris, y est aujourd'hui professeur.

« Pour mettre fin au décrochage stérile des plus hautes rémuné-rations, il suffirait de ressusciter l'impôt confiscatoire sur les revenus indécents que les États-Unis et le Royaume-Uni ont appliqué des années 1930 aux années 1980 (…). 

Nos impôts ont atteint un degré de complexité qui en menace gravement l'intelligibilité et l'acceptabilité sociale ; notre système de retraites est émietté en une multitude de régimes peu légitimes… La tâche peut paraître sans fin, mais nous n'avons pas d'autre choix que de mener ces différents chantiers de front. »

Page 60: Penseurs et acteurs d'alternatives économiques depuis 1946

Esther Duflo

Née en 1972, économiste franco-américaine. Normalienne, maîtrise d’histoire, doctorat en économie. Professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT) où elle occupe la "chaire Abdul Latif Jameel sur la réduction de la pauvreté et l'économie du développement".

Détient la première chaire internationale "Savoirs contre la pauvreté" au Collège de France, soutenue par l'Agence française de développement. Membre du Comité pour le développement mondial qui conseille le président Barak Obama.

Préconise la généralisation des méthodes expérimentales et des évaluations aléatoires sur le terrain pour évaluer les politiques de lutte contre la pauvreté (éducation, santé, etc.) menées par les acteurs locaux, les gouvernements ou les organisations internationales.

« Ce qui est spécifique à la pauvreté, c’est que des mécanismes y maintiennent les hommes et les femmes qui la subissent. »

« La diffusion d’une information méconnue et ciblée est efficace, mais les incantations générales ne le sont pas. »

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Aymeric Jung

Né en 1972, Master d’économie et de gestion, 3ème cycle de spécialisation en finance Internationale à Paris IX. A travaillé en salle de marchés à Paris, Zurich, Londres et Genève pour des banques (Crédit Lyonnais, Lehman Brothers Nomura), sur la vente de produits dérivés et comme responsable de l’ingénierie financière.

Son analyse sur la dérive des marchés financiers et les menaces de la spéculation à court terme l’amène à se concentrer sur des projets en finance solidaire et en impact investing en faveur de l’économie locale et du développement de systèmes locaux de nourriture.

Lance la branche francophone du mouvement Slow Money, né en Californie, qui souhaite "ralentir l’argent", investir pour que la nourriture, les exploitations agricoles et la fertilité soient pris en compte. Plus de 24 millions de dollars ont été investis dans 190 petites entreprises alimentaires de mi-2010 à début 2013.

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Oumar Ba

Sénégalais né en 1973 ?, directeur des 4 fermes agroécolo-giques de l’organisation ActSol créées depuis 2011 au Sénégal, dont 2 en Casamance, ouvertes aux jeunes à partir de 23 ans, "parce qu’ils sont plus ouverts au changement".

Les apprentissages allient théorie et pratique et abordent les domaines de la production végétale et animale, la pisciculture, l’aviculture, l’apiculture et l’agroforesterie. Les jeunes formés ont constitué une coopérative pour faciliter leur équipement, leur ravitaillement en intrants et la commercialisation des produits. Prouve que l’agroécologie peut ramener la sécurité alimentaire grâce à une grande diversité de cultures.

Avec la fédération des ONG Action paysanne et le Global Ecovillage Network, agit sur la transformation sociale et culturelle des mentalités et de la famille.

« Le seul niveau pertinent, c’est l’exploitation familiale, c’est là que tout se décide. Avec moins d’un hectare, on peut vivre avec un bon maraîchage et un petit cheptel. »

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Tristan Lecomte

Français né en 1973, HEC, auditeur interne chez L’Oréal.

En 1998, ouvre la première boutique de l'entreprise Alter Eco S.A. À partir de 2002, signe des accords avec la grande distribution, ouvre des filiales en Australie, au Japon, etc. L’entreprise devenue leader du commerce équitable en France propose aujourd'hui près de 100 produits de 53 coopératives de production dans plus de 30 pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique du Sud.

En 2010, s'installe dans le nord de la Thaïlande pour cultiver sa propre parcelle de riz en agro-écologie. Se consacre à la mise en place et au suivi des programmes de lutte contre le réchauffement climatique et la déforestation, initiés dans le cadre du collectif Pur Projet qu'il a créé en 2008.

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Tristan Lecomte

« Les partenaires de Pur Projet sont à 99 % des entreprises. Nous commençons par les écouter pour comprendre les problèmes qu’elles ont à résoudre. Nous parvenons presque toujours à répondre au besoin de l’entreprise en lui proposant une innovation de nature socio-environnementale. (…) Il s’agit d’aider l’entreprise à se réconcilier avec son écosystème.

Aujourd’hui, tous les états-majors des grandes entreprises ont conscience que le modèle de l’agriculture intensive est mort. (…).  Nous proposons de réintégrer l’arbre dans le paysage agricole. En France, par exemple, nous proposons d’espacer les plantations de 25 mètres pour laisser passer les moissonneuses batteuses. 

En Côte d’Ivoire, un producteur de cacao travaillant en agriculture conventionnelle avec des produits chimiques produit en moyenne 400 kg par hectare, contre 2 tonnes de cacao à l’hectare dans une parcelle agro-forestière au Pérou. »

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Bagoré Bathily

Sénégalais né en 1974. Études vétérinaires en Belgique, première expérience professionnelle en France, puis travaille dans une ONG en Mauritanie.

Constate que 90 % du lait consommé au Sénégal est importé sous forme de poudre. Crée en 2006 sa propre filière laitière qui produit les produits de marque Dolina (lait en sachets, yaourts, crème fraîche, dosettes pour les écoliers, etc.) pour développer et valoriser la production de lait local et améliorer la nutrition des enfants.

Reçoit notamment le soutien de Danone Communities dans la production et la commercialisation. L’entreprise compte 150 salariés qui travaillent avec 800 éleveurs.

« L’accompagnement des entrepreneurs est un problème au Sénégal. Les gens ne savent pas comment s’engager et investir. Je rêve de créer une académie où former les enfants d’éleveurs. Cela permettrait à la communauté de gagner plus d’argent. En Afrique, le défi réside dans l’état d’esprit général, mais la nouvelle génération a énormément de souffle. »

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Ellen Mac Arthur

Née en 1976, navigatrice britannique. Termine deuxième du Vendée Globe 2000-2001, bat le record du tour du monde à la voile en solitaire en 2005.

En 2007, crée la Fondation Ellen MacArthur, qui a pour objectif d’inciter le public et les entreprises à repenser, concevoir et cons-truire un avenir durable en s'appuyant sur le concept d'économie circulaire.

« L’économie circulaire est une économie industrielle réparatrice dans laquelle les flux de matériaux sont de deux sortes :  - les matériaux biologiques, susceptibles de réintégrer la biosphère (par ex. valorisation des déchets alimentaires des ménages),             - et les matériaux techniques, destinés à être revalorisés sans entrer dans la biosphère (par ex. réduction de l'impact sur les matières premières dans l'industrie du vêtement (en les réutilisant, en les transformant en matériaux d'isolation ou en les recyclant), emballages plus durables (maintenus plus longtemps en circulation ou biodégradables), etc.  »

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Sylvain Darnil et Mathieu Le Roux

Français nés en 1977 et 1980, jeunes diplômés d’écoles de commerce, expatriés au Brésil pour une coopération de 18 mois. Décident, après avoir lu Mohammed Junus, de faire ensemble le tour du monde pour rencontrer des personnalités qui sont allées jusqu’au bout de leur rêve.

Entre juin 2003 et septembre 2004, parcourent 38 pays sur 4 continents, étudient sur le terrain 113 initiatives, en retiennent les 80 les plus porteuses de sens.

Pour compenser l’empreinte climatique de leur voyage (11 tonnes de C0²), financent une plantation d’ébènes en Tanzanie.

« La vie n’est qu’une succession de rencontres qui nous font évoluer, avancer et imaginer ensemble les projets les plus fous ».

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Thomas Guénolé

Né en 1982, politologue, enseignant, éditorialiste et essayiste français. Chargé d'enseignement à l'Institut d'études politiques de Paris, chroniqueur politique à L'Obs, créateur en 2015 du Prix annuel du menteur en politique.

Préconise des taxes anti-dumping protectionnistes ; une relance écologique de l'économie par des grands travaux d'État et des petits travaux des ménages ; le revenu de base pour résorber la grande pauvreté ; des campagnes de name and shame” contre les grandes ‟marques qui pratiquent l'esclavage ; la redistribution des terres dans les pays du Sud, etc.

« La mondialisation actuelle est objectivement malheureuse, c'est-à-dire inéquitable et inhumaine. Elle est génératrice de prédation et de gaspillage. Elle fabrique partout de grands oligopoles. Elle nous fait graduellement évoluer vers le retour des sociétés de castes. Vouloir changer ce système, c'est simplement de la légitime défense.»

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Gabriel Zucman

Né en 1986, diplômé de l’École Normale Supérieure, titulaire d'un doctorat de l'École d'économie de Paris, professeur à la London School of Economics et chercheur à l'université de Berkeley (Californie), spécialiste des paradis fiscaux.

« Il faut établir d'urgence un registre mondial des titres de propriété financiers en circulation - actions, obligations, dérivés -, pour savoir qui possède quoi et où. 

De tels registres existent déjà dans des entreprises privées comme Clearstream et Euroclear. Je propose d'en transférer la gestion au Fonds Monétaire International (FMI). Il s'agit de créer le cadastre financier du monde, sur le modèle du cadastre immobilier de 1791, pour soumettre à l'impôt les super-riches qui veulent s'y soustraire en se dissimulant derrière des sociétés écrans offshore ou des trusts.»