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Recherche sur le pastoralisme
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 2
UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI
(UAC) ---**---
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES (FLASH) ******
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE (DGAT)
------*-*------- Option : Aménagement du Territoire
Mémoire de maîtrise de Géographie
Réalisé par : Méré CHABI BOUM OROU BODEIDJO Sous la direction de :
Dr. Euloge OGOUWALE (Maître-Assistant DGAT/FLASH/UAC
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences
Environnementales
Soutenu le 17/09/2011
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 2
Dédicace
Le présent travail est dédié à :
mon père, Monsieur CHABI BOUM Orou Bodéidjo ;
ma mère Madame, ISSA Adama pour leur amour et pour les énormes
efforts consentis pour mon éducation, je leur dédie ce mémoire de
maîtrise.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 3
Sommaire Dédicace ……………………………………………………………….................... 2 Sommaire………………………………………………………………………….. 3 Sigles et acronymes………………………………………………………………… 4 Remerciements……………………………………………………………………... 5 Résumé/ Abstract ………………………………………………………………….. 6 Introduction………………………………………………………………………… 7
CHAPITRE I :
REVUE DE LITTERATURE, PROBLEMATIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
9
1.1 Revue de littérature………………………………………………………….. 9 1.2 Problématique……………………………………………….......................... 12 1.3 Démarche méthodologique………………………………………………….. 17
CHAPITRE II :
PRESENTATION DU SECTEUR D’ETUDE, ORGANISATIONS (ACTEURS/STRUCTURES) EN
CHARGE DU PASTORALISME ET CES CONTRAINTES DANS LA COMMUNE DE
TCHAOUROU
24
2.1 Situation géographique et administrative………………………………….. 24 2.2 Acteurs/Structures de gestion du pastoralisme……………………………… 31 2.3 Environnement organisationnel et politique………………………………… 34 2.4 Contraintes liées aux activités du pastoralisme……………………………... 36
CHAPITRE III :
INCIDENCES DU PASTORALISME SUR L’ENVIRONNEMENTALES DANS LA COMMUNE DE
TCHAOUROU
58
3.1 Incidences du pastoralisme sur l’environnement……………………………. 59 3.2 Incidences environnementales des pratiques culturales….............................. 68
3.3 Perspectives et recommandations…………………………………………… 71
Conclusion…………………………………………………………………………. 74 Bibliographie……………………………………………………………………….. 76 Liste des figures……………………………………………………………………. 80 Liste des tableaux…………………………………………………………………... 80 Liste des photos…………………………………………………………………….. 80 Annexes…………………………………………………………………………….. Tableau des matières………………………………………………………………..
81 85
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 4
Sigles et Acronymes ANOPER : Association Nationale des Organisations Professionnelles des
Eleveurs de Ruminants APIC : Action pour la Promotion des Initiatives Communautaires CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole CILSS : Comité permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au
Sahel DGAT : Département de Géographie et Aménagement du Territoire FAO : Food and Agriculture Organization/ Organisation des Nations
Unies pour l’Alimentation FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines MAEP : Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche ONG : Organisation Non Gouvernemental PADEB : Projet d’Appui au Développement de l’Elevage dans le
Borgou PADPPA : Programme d’Appui au Développement Participatif de la Pêche
Artisanal PPCB : Péripneumonie Contagieuse Bovine PPR : Peste des Petits Ruminants RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitation SNV : Organisation Néerlandaise pour le Développement UAC : Université d’Abomey Calavi UBT : Unité Bétail Tropicale UCOPER : Union Communale des Organisations Professionnelles des
Eleveurs des Ruminants UDOPER : Union Départementale des Organisations Professionnelles des
Eleveurs Des Ruminants USAID :United States off American International Developpement
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 5
Remerciements
L'aboutissement du présent travail n'aurait été possible sans les efforts conjugués de
plusieurs personnes. Il nous est un agréable devoir de manifester notre profonde
gratitude à toutes celles et tous ceux qui par leur disponibilité et leurs soutiens
multiformes ont permis sa réalisation.
Je saurais gré Docteur Euloge OGOUWALE, Maître-Assistant, enseignant au
Département de Géographie et Aménagement du Territoire DGAT/FLASH/UAC,
d’accepter l’expression de ma reconnaissance.
J’exprime ma gratitude à l’endroit de :
- Docteur Ibouraïma YABI pour ses fructueux conseils et ses encouragements ;
- Monsieur Mama DJAOUGA pour ses fructueux conseils ;
- tous les professeurs, qui pendant quatre ans se sont consacrés à notre formation
au Département de Géographie et Aménagement du Territoire.
C’est avec un grand plaisir que nous exprimons notre profonde gratitude à tous nos
frères et sœurs Wourahi ALIMOU, Ernest ISSA, Grâce GOUDA SARE épouse
DJOSSOU, Sambo GOUDA SARE et Fatouma GOUDA SARE épouse Kéita, Ahidjo
OROU BODEIDJO qui nous ont soutenu durant tout notre cursus académique.
Je dis merci à Michel GOUDA, Odette CHABI BOUM SARIK, Paul SABI BOUM,
Amos ARZEKE, Lévis GOUDA, Maximenne AMONTCHA, Djouwératou
IDRISSOU, Chimène DIMON, Adamou OROU BODEIDJO, Michée OUSMANOU,
Gaya OUMAROU, pour leur assistance.
Nous tenons à remercier sincèrement Oroudjo ILEDI et son épouse Marcelle KOLA et
Ibrahima AOUDI pour leurs soutiens logistiques. Nous disons merci à tous les amis de
GURE.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 6
RESUME
Cette étude décrit trois aspects du pastoralisme qui ont pour noms les organisations, les contraintes et les incidences environnementales du pastoralisme dans la commune de Tchaourou. La démarche méthodologique utilisée dans cette étude se résume en trois points essentiels : la collecte des données, leur traitement et leur analyse. Ces données ont été collectées par enquête de terrain. Elles on été traitées statistiquement par Excel. Les techniques d’observation directe ont été utilisées. Les questionnaires et les guides d’entretien et l’appareil photo numérique sont des outils utilisés. Les résultats obtenus montrent que les acteurs et les structures en charge du pastoralisme sont mal organisés car ils ignorent les lois qui régissent leurs activités. Cette mauvaise organisation a conduit inévitablement à d’énormes contraintes auxquelles les pasteurs sont soumis dans la pratique quotidienne de leur activité. Ils parcourent environ 15 km avant d’abreuver le bétail. Les couloirs de passage, seulement 165 km sont matérialisés. L’environnement est fortement menacé par le pastoralisme au point où certaines espèces végétales ont disparues. Egalement les retenues d’eau sont ensablées des différents éléments issus de l’érosion dans la commune de Tchaourou. Mots clés : Tchaourou, pastoralisme, organisations, contraintes, incidences environnementales. Abstract This study describes three aspects of the pastoralism those have as names the organizations, the constraints and environnemental’s incidences in the commune of Tchaourou. The methodological step used in this study is summarized in three essential points: their collection of, data their treatment and their analysis. These data were collected by ground’s investigation. They are treated statistically by Excel. The techniques of direct observation were used. The questionnaires and the guides of interview and numerical camera are tools used. The results obtained show that the actors and the structures in load of the pastoralism are badly organized because they are unaware of the laws which govern their activities this bad organization unavoidable led to enormous constraints to the which pastors are submitted in practice daily of their activity. They cover about 15 km before watering the cattle. The corridors of passage, only 165 km are materialized. The environment is strongly threatened by the pastoralism so that certain plant species disappeared. The reserves are also silt up in by different elements of the erosion in the commune of Tchaourou. Key words: Tchaourou, pastoralism, organizations, constraints, environmental incidences.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 7
Introduction
Le pastoralisme est une activité pratiquée en Afrique de l’Ouest en général et au
Bénin en particulier. Il est développé plus dans les départements du Borgou et de
l’Alibori, qui abrite 58 % du cheptel national (Sounon al. 2008).
Des investissements urgents, des efforts majeurs de recherche agricole et de la
préservation de l’environnement sont faits et une gouvernance solide est
nécessaire pour que le secteur de l'élevage dans le monde réponde à une
demande croissante de produits animaux et, dans le même temps, contribue à la
réduction de la pauvreté et sécurité alimentaire (FAO, 2009).
La sauvegarde de l’environnement constitue aujourd’hui l’un des éléments clés
des actions de développement depuis la conférence mondiale de Rio sur
l’environnement de 1972. Les ressources pastorales disponibles dans le secteur
d’étude reposent sur les réserves fourragères et les points d’eau. D’après De
Hann (1997), les disponibles fourragers dépendent des saisons sèches ou
pluvieuses, de nombreux problèmes liés à la disponibilité en eau et au pâturage
pendant la saison sèche se posent avec acuité. Le surpâturage conduit à la
disparition de certaines espèces. L’émondage de quelques espèces ligneuses est
excessif. Les retenues d’eau sont ensablées. Le pastoralisme est traditionnel et
occupe de grands espaces ce qui constitue de lourde charge pour
l’environnement. Le surpâturage entraine la disparition de certaines espèces
végétales. L’offre fourragère est essentiellement assurée par les parcours
naturels. Ces parcours sont soumis particulièrement à la pression démographique
comme la coupe des espèces très appétées (De Hann, 1997). L’élevage occupe
une place de choix dans les économies des pays africains. Ainsi, il représente 10
à 20 % du PIB et jusqu’à 50 à 80 % du PIB agricole (Faye, 2001) et la
contribution de l’élevage au PIB est de 10 % (sur un total de 25 % dans le
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 8
secteur primaire) dans notre pays. L’élevage vient donc en deuxième position
après l’agriculture parmi les activités menées dans la Commune de Tchaourou
Torou (2005). L’élevage bovin est d’une grande importance du fait non
seulement qu’il est l’apanage des Peuls, peuples d’origine pastorale mais utilise
de grande espaces source de différentes contraintes et d’incidences
environnementales.
Le Bénin est en général un pays de prédilection par excellence des éleveurs, des
transhumants venant des pays limitrophes tels que le Niger, le Burkina Faso, le
Nigéria (Alexandre al. 2005).
La présente étude, qui se focalise sur le « Pastoralisme dans la Commune de
Tchaourou : Organisation, Contraintes et Incidences Environnementales »
s’articule autour de trois chapitres :
• le premier est consacré à la revue de littérature, la problématique et à
l’approche méthodologique;
• le second présente les organisations et les contraintes du pastoralisme
dans la commune de Tchaourou ;
• le troisième évalue les incidences du pastoralisme sur l’environnement.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 9
CHAPITRE I :
REVUE DE LITTERATURE, PROBLEMATIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Ce chapitre est consacré à la revue de littérature, à la problématique et à
l’approche méthodologique.
1.1. Revue de littérature Le pastoralisme a fait et continue de faire l’objet d’une littérature abondante en
Afrique et au Bénin en particulier Sinsin (1993), De Hann (1992) et Djenontin
(2010).
Selon Michele al. (2008), le pastoralisme est un mode de vie complexe qui
s’efforce de maintenir un équilibre optimal entre les pâturages, le bétail et les
populations dans des milieux variables et incertains. Selon ces mêmes auteurs,
les groupes de pasteurs habitent généralement là où les ressources fourragères
sont rares et là où les conditions climatiques extrêmes limitent les options pour
une autre utilisation des terres ou pour l’adoption d’autres modes de vie.
Boko et Adam (1993) pour leur part, ont montré que l’élevage du gros bétail
(bovin) est plus important économiquement, mais son développement est plus
limité compte tenu de ses exigences. En effet, l’eau et l’herbe fraîche font défaut
pendant la saison sèche sur l’ensemble du pays et plus particulièrement dans le
nord. Le gros bétail est surtout élevé par les fulbé. Les départements du Borgou
et de l’Alibori détiennent à eux seul près des 2/3 de ce cheptel alors qu’ils
disposent des terres à statut particulier, non accessibles à la pâture (FAO, 2003).
Pour Alexandre al. (2005), le sahel a connu des grandes sècheresses qui ont
contribué à accentuer le phénomène de transhumance en Afrique de l’Ouest.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 10
Ainsi, les pasteurs de la sous région envahissent l’espace pour assurer les
besoins en eau et en fourrage de leur cheptel. A la recherche de cet équilibre en
ressources pastorales, les éleveurs transhumants du Niger et du Burkina Faso
trouvent le Bénin comme terre de prédilection.
La pression démographique, l’augmentation de la production des cultures
vivrières, ainsi que l’amplification de la transhumance transfrontalière sont
autant d’éléments qui tendent à diminuer la superficie des terres disponibles.
Cette diminution, malgré la complémentation faite par les débris végétaux des
récoltes ne suffisent pas pour compenser ce manque fourrager. Pour Alexandre
al. (2005), une Unité Bétail Tropicale (UBT) qui consomme 6,2 kg de matières
sèche voire 8 kg de matière sèche /jour voit sa consommation diminuée (kg de
matière sèche) pendant la saison sèche. L’augmentation de la charge en bétail
résulte soit de la réduction des espaces pastoraux, soit de l’augmentation
numérique du cheptel. Lester et al (1989), affirment que la limite de la charge en
bétail, le surpâturage et le piétinement s’installent laissant la terre exposée au
ravage du vent et de l’eau. Sinsin (1993) cité par (Chabi Bogo, 2004), souligne
que la destruction de la végétation par le surpâturage s’accompagne d’une
fragilisation des sols dénudés qui, piétinés, tassés en profondeur et pulvérulent
en surface, subissent un vannage éolien intense tout en devenant vulnérable à
l’érosion hydrique. Il ajoute que le surpâturage est un phénomène de dégradation
de l’environnement qui intervient généralement en cas d’une densité excessive
d’herbivores domestiques. D’après les estimations faites par De Haan (1992),
un (1) hectare de pâturage fournit environ 500 kg de matière sèche, dont un
quart (1/4) est consommable par le bétail. Le même auteur cité par Chabi Bogo
(2004) fait comprendre que depuis les années soixante-dix, les modes de vie, au
Nord du Bénin, sont sujets à de rapides changements. La raréfaction des
ressources fourragères et hydriques et l’extensification croissante des cultures
vivrières utilisatrices d’espace constituent la principale difficulté du système
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 11
pastoral. De ce fait, plusieurs institutions sont impliquées dans la gestion de la
filière élevage en vue de la rentabiliser tout en améliorant la production. Pour
Hammel (2001) cité par Sabi Boum (2004) la solution écologiquement
pertinente passe par le déplacement qui constitue l’opportunisme en matière de
valorisation de la ressource pastorale. Selon Geny al. (2002) cité par (Chabi
Bogo, 2004), la création des points d’abreuvement modifie toujours
profondément les systèmes d’exploitation des ressources pastorales ainsi que
l’impact de cette exploitation sur les formations végétales. La création de ces
points d’eau conduit au surpâturage. Sinsin, cité par Torou (2004) fait la même
remarque en écrivant que les barrages attirent davantage de troupeaux
transhumants, ce qui entraine de fortes concentrations autour des barrages avec
tous les risques de dégradation des parcours aux alentours. Bierscheng et Le
Meur (1997) ont montré l’hétérogénéité et la complexité de mode de vie des
peulh, ainsi que les difficultés qu’ils rencontrent dans la gestion des ressources
naturelles dues à la pénurie en terres fertiles, en pâturage et en eau. Le Bris al.
(1991), ont présenté les pratiques traditionnelles encore en vigueur ainsi que la
propriété moderne qui fonctionne actuellement. Le foncier dans la pratique des
éleveurs et agropasteurs est source de conflit car ils sont en concurrence. Par
ailleurs, ces différents acteurs sont en relation autour des ressources devenues
stratégiques avec la généralisation de l’association agriculture/élevage,
caractérisé par l’extensification autant des surfaces cultivées que des troupeaux.
A coté de l’eau et des pâturages, les couloirs de passage et les ressources de
saison sèche sont un enjeu important pour les paysans.
Djodi (1998) remarque que l’élevage est devenu difficile ces derniers temps et
la transhumance un fléau pour l’environnement. D’abord l’élevage exige
beaucoup d’espace, soit 50 fois plus que l’agriculture. Pour le même auteur, la
transhumance outre les dégâts aux culturaux, est à l’origine de la dégradation
des pâturages par surcharge des petits espaces non cultivés. L’élevage exploite
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 12
anarchiquement les ressources fourragères. Les pasteurs émondent des arbres ce
qui entraine inévitablement un déséquilibre entre le nombre de bovin et la
capacité de renouvellement du pâturage.
1.2. Problématique 1.2.1. Justification du sujet Les grandes sécheresses de l’années 1970 et 1980 qui ont secoué les pays de
l’Afrique de l’Ouest se sont répercutées sur le disponible fourrager et hydrique,
dans les espaces pastoraux et sur l’état de la végétation. Elles ont également
accentué à cet effet le phénomène de la transhumance transfrontalière
(Alexandre al. 2005).
Pour assurer une complémentarité écologique et répondre aux besoins en
ressources pastorales du bétail, les pasteurs des pays sahéliens frontaliers du
Bénin effectuent des descentes saisonnières et massives sur les terres béninoises,
devenues une zone de passage et d’accueil pour les animaux selon (Alexandre
al, 2005). Le risque de dégradation de l’alimentation de bétail est grand et selon
(Toutain, 2003) par exemple cent (100) bovins consomment 625 kg de foin ou
2500 kg de l’herbe sèche par jour. La productivité des herbes est faible et peut
engendrer du coup l’épuisement des parcours, alors on peut dire que les charges
animales dépassent le disponible fourrager en tenant compte des variations
saisonnières dans le secteur. Selon les mêmes auteurs, les risques à long terme
sont imminents lorsqu’il s’agit de la dégradation des terres c'est-à-dire la
désertification, résultant d’un mauvais usage des ressources naturelles par les
pasteurs.
Les pasteurs ont besoin de l’appui des institutions et des organisations
professionnelles pour faire face à ces risques. Il faut dire que la dégradation de
l’environnement est de plus en plus préoccupante et souvent dues à des facteurs
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 13
naturels. Cette dégradation est aggravée par les actions anthropiques sous
différentes formes. La présence d’un grand nombre de bovin dans la commune
de Tchaourou se justifie par la consommation significative des différentes
espèces végétales. Cette présence de bétail domestique a pour conséquence de
repousser la faune vers des zones peu exploitées.
Le secteur élevage à Tchaourou est caractérisé par la prédominance du gros
ruminant ce qui permet aux pasteurs et aux différentes structures d’accorder une
grande attention au pastoralisme. En effet, les activités pastorales ont bénéficié
ces dernières décennies d’importants appuis des projets de développement de
l’élevage dans le Borgou (Bawa, 1997). Mais les problèmes persistent dans
l’organisation de ce secteur tant du côté des pasteurs que du côté des structures
et acteurs en charge. Le pastoralisme était perçu comme un système intrinsèque
autodestructeur, ce qui amène les gouvernants a systématiquement écarté les
communautés pastorales de la gestion de leurs ressources, et a fragilisé la base
des systèmes traditionnels d’existence des groupes pastoraux (Michele al. 2008).
Par ailleurs, à Tchaourou, on assiste à un accroissement rapide du cheptel bovin
compromettant ainsi la capacité de charge d’équilibre. Malgré les diverses
mesures institutionnelles prises, force est de constater que les problèmes
environnementaux demeurent et prennent de plus en plus d’ampleur au fil des
années. Le surpâturage prend de l’ampleur dans la Commune de Tchaourou. Le
pastoralisme au Bénin rencontre d’énormes contraintes en général et dans la
Commune de Tchaourou en particulier.
En outre, les ressources en eau pour l’abreuvement des troupeaux sont
constituées par les fleuves, les cours d’eau permanents et temporaires et les
points d’eau aménagés (barrages et puits). Ces points d’eau doivent faire corps
avec un pâturage ou en être très proche pour constituer un point d’abreuvement
pour les troupeaux. L’éloignement du point d’eau du camp peulh et sa
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 14
disponibilité en eau constituent les autres critères d’appréciation des ressources
en eau par les pasteurs. L’exploitation des points d’eau est aussi saisonnière et se
base sur le calendrier d’exploitation des pâturages. Les différents programmes
hydrauliques pastoraux ont permis de diminuer les risques de surpâturage auprès
des points d’eau naturels, mais ils ont contribué certainement à l’accroissement
numérique du cheptel.
Les contraintes du pastoralisme dans la Commune de Tchaourou sont diverses.
Les pasteurs rencontrent les contraintes liées à l’hydraulique pastorale, à la santé
animale, au disponible fourrager et à la gestion de l’espace et des conflits.
La dégradation des terres autour des retenues d’eau, les rivières, les fleuves
constituent une incidence environnementale majeure. Cette dégradation des
terres, est due à certains facteurs physiques comme les variations climatiques ou
des activités humaines. La dégradation des terres provoque également la
dénudation du sol, donc accroissent fortement l’érosion.
Le surpâturage est l’une des causes de désertification, au même titre que
l’extension des cultures et l’exploitation du bois. Eu égard à tout ce qui précède,
il se pose un certain nombre de questions :
- quels sont les différents acteurs et structures impliqués dans la gestion du
pastoralisme dans la Commune de Tchaourou?
- quelles sont les contraintes liées au pastoralisme dans la Commune de
Tchaourou ?
- quelles sont les incidences du pastoralisme sur l’environnement dans le
secteur d’étude ?
C’est pour répondre à ces interrogations que le sujet « pastoralisme dans la
commune de Tchaourou : Organisation, Contraintes et Incidences
Environnementales » a été choisi.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 15
1.2.2. Hypothèses de travail
• plusieurs groupes d’acteurs participent à l’organisation du pastoralisme
dans la Commune de Tchaourou ;
• il existe de nombreuses contraintes auxquelles les pasteurs sont soumis
dans l’exercice de leurs activités;
• le pastoralisme à des incidences sur l’environnement dans la Commune de
Tchaourou.
1.2.3. Objectifs de recherche L’objectif global de cette étude est d’analyser les impacts du pastoralisme sur
l’environnement sur l’environnement dans la Commune de Tchaourou.
De façon spécifique il s’agit de :
• inventorier les différents acteurs et structures impliqués dans le
pastoralisme dans la Commune de Tchaourou ;
• identifier les différentes contraintes liées au pastoralisme ;
• examiner les incidences du pastoralisme sur l’environnement dans la
Commune de Tchaourou.
1.3. Clarification des concepts
Certains concepts nécessitent des clarifications afin de mieux cerner leur sens.
Le pastoralisme : Il peut être défini comme un système d’élevage qui utilise en
grande partie les ressources végétales spontanées pour le pâturage, le plus
souvent de façon extensive, soit sur exploitation même soit dans le cadre de la
transhumance ou nomadisme (Meyer al. 2007). Dans le cadre de cette étude, le
pastoralisme est l’élevage de gros ruminants sur des terres faiblement
productives dont ils utilisent la végétation naturelle comme unique source de
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 16
nourriture et qui est l’apanage des fulbé. C’est également une activité de
production profondément originale qui n’existe que par un rapport étroit et
respectueux entre les hommes, la terre et les troupeaux. Il est en outre
étroitement dépendant des variations climatiques.
Le système d’élevage : Il se définit comme « un ensemble de techniques et de
pratiques mis en œuvre par une communauté pour exploiter dans un espace
donné des ressources végétales par des animaux en tenant compte de ses
objectifs et des contraintes du milieu » ( Meyer et Denis, 1999). Ainsi, dans la
présente étude, plusieurs systèmes d’élevage sont observés dans le milieu.
La transhumance : C’est un système pastoral caractérisé par des déplacements
saisonniers cycliques, synchrones du régime des pluies pour l’exploitation des
ressources fourragères et hydrauliques temporaires dans un espace agraire dont
les pasteurs ont la maîtrise technique par droit d’usage coutumier (Alexandre al.
2005) . En effet, (Stenning en 1959), défini la transhumance comme « un
mouvement régulier de bovins, en direction du Sud pendant la saison sèche pour
répondre aux problèmes de manque de pâture et d’eau sur leur terroir
d’attache ». Elle est dans le cadre de cette étude, un mode d'organisation de
l'élevage caractérisé par le déplacement annuel du bétail selon un itinéraire et un
calendrier précis. Elle permet d'utiliser des ressources en herbe distantes dans
l'espace et souvent successives dans le temps.
Incidence : Conséquences plus ou moins directes de l’environnement, une
répercussion, un effet (Larousse, 1996). Dans le cadre de cette étude, c’est
l’effet constaté c'est-à-dire la répercussion du pastoralisme au niveau de
l’environnement.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 17
Environnement : Tout ce qui nous entoure, ce qui constitue le voisinage. C’est
également l’ensemble des éléments naturels et artificiels qui entourent un
individu humain, animal ou végétal ou une espèce (Pierre, 1990). Dans le cadre
de cette étude, l’environnement est le cadre de vie immédiate des pasteurs et
leurs bétails.
Les fulbé : C’est peuple purement pastoral, c'est-à-dire qui vie de l’élevage.
Selon Assouni (2009), leur arrivée dans la commune, s’accélère de nos jours à
cause de la désertification des zones septentrionales. Leur principale activité est
l’élevage. De ce fait, ils restent à l’écart des autres groupes socioculturels et sont
hostiles au brassage. Ils se rencontrent un peu partout avec une forte
concentration dans l’arrondissement de Tchatchou.
Elevage : C’est l’ensemble des animaux d’une même espèce dans une
exploitation agricole. L’élevage est un secteur qui emploie moins de personnes
par rapport à l’agriculture et est l’apanage des peulh (Torou, 2004). Il est à l’état
traditionnel donc utilisant des moyens archaïques. Dans le cadre de cette étude il
s’agit de l’élevage bovin c'est-à-dire le gros bétail ruminant. Leur nombre évolue
et varie d’une année à une autre.
Pour mener à bien cette étude, une démarche méthodologique a été suivie. 1.4. Approche méthodologique
L’approche méthodologique utilisée se résume en trois points :
• la collecte des données ;
• le traitement des données ;
• l’analyse des résultats.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 18
1.4.1. Données utilisées
Dans le cadre de cette étude, les données utilisées sont :
• les données démographiques : ce sont des données quantitatives collectées
à l’Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique
(l’INSAE). Elles sont issues pour la plupart des études du recensement
général de la population et de l’habitat de l’INSAE (2002). Elles ont
permis de faire une projection et connaître le nombre d’habitants de la
Commune de Tchaourou en 2011 ;
• les données pluviométriques : ce sont des données quantitatives collectées
au CeRPA Borgou/Alibori. Elles concernent l’année 1980 à 2010 ;
• les données pathologiques : ce sont les données quantitatives et
qualitatives collectées au CeRPA, elles sont collectées par les vétérinaires.
Ces données décrivent les taux vaccinaux, les différentes maladies et le
nombre des bêtes traitées ;
• les données relatives aux incidences environnementales. Ces données
décrivent le degré de vulnérabilité du pastoralisme sur l’environnement.
1.4.2. Collecte des données et informations
Les données ont été collectées grâce à la recherche documentaire et aux travaux de terrain. 1.4.2.1. Recherche documentaire
Elle a consisté à consulter une bibliographie diversifiée dans le domaine d’étude
et dans différents centres de recherche. Elle a permis de rechercher les données
quantitatives et qualitatives. Pour ce fait, des centres de documentations et
structures ont été visités (Tableau I)
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 19
Tableau I : Synthèse des structures et centres de documentations parcourues
Centre de documentation et
structures
Nature de documents Type d’informations
Bibliothèque centrale de l’UAC
Livres, mémoires, rapports et articles
Informations générales et à caractère méthodologique
Centre de documentation de la FLASH
Mémoires, thèses, rapports
Informations générales et à caractère méthodologique
LASDEL (centre de documentation)
Rapports, mémoires, articles
Informations générales et à caractère méthodologique
CeRPA- Borgou/Alibori Rapports annuels d’activités
Informations sur les statistiques pastorales de la commune de Tchaourou
Ministère de l’Agriculture de
l’Elevage et de la Pêche (MAEP)
Rapports annuels d’activités
Informations générales sur les statistiques du pastoralisme au Bénin
Institut National de la Statistique et de
l’Analyse Economique (INSAE)
Données sur la population du secteur
d’étude
Informations sur les statistiques démographiques de la commune de Tchaourou
Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE)
Livres, rapports d’étude et articles
Informations générales sur l’environnement
Bibliothèque de la FSA Mémoire, thèses, rapports et articles
Informations générales et à caractère méthodologique, informations sur les espèces végétales
Source : Enquête de terrain, (2010-2011)
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 20
1.4.2.2. Enquêtes de terrain
La collecte des données sur le terrain est faite grâce aux observations directes,
des questionnaires ont été administrés aux pasteurs et des guides d’entretiens
ont été adressés aux personnes ressources. Toutes ces investigations sont faites
grâce à la détermination d’un échantillonnage et à la sélection des villages
purement pastoraux.
1.4.2.2.1. Echantillonnage
La Commune de Tchaourou compte sept arrondissements. Tous les sept (7)
arrondissements ont fait l’objet d’enquête. Ce choix a tenu compte de la mobilité
des pasteurs à travers toute la commune puisqu’il s’agit de l’élevage extensif et
traditionnel. On a tenu également compte de la concentration du cheptel dans les
arrondissements.
Pour cette étude, l’interview a été faite au niveau de tous les sept vétérinaires en
poste dans les différents arrondissements. Trois chefs forestiers ont été
rencontrés également pour un complément d’information. Les différents comités
de gestion des retenues d’eau, les animateurs et un secrétaire d’UCOPER ont été
interviewé. Les chefs traditionnels peulh et un membre de Laawol Fulfuldé ont
été interviewés.
Les autorités de CeCPA et les élus locaux ont été aussi l’objet de nos enquêtes.
Les personnes enquêtées sont tous de sexe masculin car lorsqu’on approche des
femmes, elles disent ne pas avoir l’autorité de donner les informations sur le
troupeau. Les enquêtées ont un âge compris entre dix huit ans et soixante ans
parce c’est cette tranche d’âge dispose de information sur les cheptels.
L’enquête a été portée sur ceux qui mènent une seule activité aussi bien que
ceux qui mènent double ou triple : élevage et/ou agriculture et/ou commerce.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 21
Les pasteurs enquêtés sont 71,42 % musulmans et 28,57 % de chrétiens protestants (Tableau II). Le choix porté sur les personnes enquêtées est raisonné. Tableau II : Localités visitées et le nombre de personnes enquêtées N° Arrondissements Villages /campements a
visités Nombre d’enquêtés
1 Alafiarou Koda, Agbassa 14 2 Bétérou Kpawa, Bétérou 18 3 Goro Gurè Gorko Ogo, Hoggo El-
Hadj Bio 6
4 Kika Kika1, Kabo 16 5 Sanson Sébou, Gbétébou 14 6 Tchaourou Borori, Gurè Papanè 12 7 Tchatchou Boukousséra, Tékparou 18 Totaux 07 14 98 Source : Enquête de terrain, février 2011
Au total quatorze villages ont été visités et quatre vingt dix huit personnes ont
été enquêtées.
1.4.2.2.2. Techniques et outils de collectes des données
Les techniques de collecte ont été utilisées lors des travaux de terrain.
L’observation directe a permis de constater les différentes retenues d’eau, le
réseau hydrographique aussi des couloirs de passage et les pistes de
transhumance. Des entretiens ont été effectués pour avoir une idée globale sur
le nombre des différents acteurs dans la gestion du pastoralisme. Des entretiens
avec les pasteurs les agents de santé animale et avec les différents comités mis
en place ont été faits. Les agents des eaux et forêts aussi les pasteurs eux-
mêmes ont été enquêté grâce aux questionnaires.
Les questionnaires individuels et les guides d’entretien ont été les outils de
collecte mais également la carte de situation géographique de la Commune de
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 22
Tchaourou. Pour les prises instantanées des vues, un appareil numérique a été
utilisé.
1.4.2.3. Dépouillement, traitement et analyse des données
Les questionnaires et les guides d’entretien ont été dépouillés manuellement
avant d’être traité à l’ordinateur. Les données statistiques de la pluviométrie ont
été classées dans des tableaux avec le logiciel Excel, ce qui a permis de faire les
représentations graphiques. La courbe de l’évolution des hauteurs de pluies sur
la période 1980-2010 a permis de constater l’évolution annuelle de pluviométrie
dans la Commune de Tchaourou. Les différents pourcentages sont obtenus à
partir des calculs en tenant compte du nombre total des enquêtées. Les données
relatives aux statistiques climatiques sont obtenues à partir du calcul de la
moyenne par an de la hauteur des pluies. Elles sont calculées par la formule :
Maᵸ = ∑𝑛𝑖𝑁
avec :
Maᵸ = Moyenne annuelle des hauteurs de pluies ;
𝒏𝒊 = Hauteur de pluies d’un mois ;
𝑵 = Nombre de mois dans l’année.
L’approche PEIR (Pression/Etat/Impact/Réponse) a été utilisée pour analyser les
résultats obtenus. Elle a permis d’identifier premièrement les forces agissantes
(Pressions), deuxièmement la situation initiale avant l’intervention des facteurs
(l’Etat), troisièmement des (impacts qui sont les différentes composantes
environnementales du pastoralisme et quatrièmement les mesures d’atténuation
c'est-à-dire les stratégies (figure 1).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 23
Figure 1 : Modèle d’analyse des résultats à l’aide de la méthode PEIR Source : Assouni 2009, complétée par les enquêtes de terrain 2011
Pression
- Ensablement des retenues d’eau et cours d’eau ;
- Emondage des espèces ligneuses ; - Fonctionnement informel des acteurs.
Etat
- Pastoralisme traditionnel utilisant de grands espaces ;
- Disponibilité des ressources naturelles ; - Contamination des maladies par contact
dans les mêmes zones de pâturages.
Impacts
- Problème pathologique ;
- Problème de gestion de l’espace ; - Conflits entre agriculteurs et éleveurs ; - Problème de l’hydraulique pastorale ; - Dégradation de l’environnement.
Réponses
- Réorganisation des acteurs et structures dans la gestion du pastoralisme ;
- Contrôle rigoureux de la transhumance ; - Sensibilisation des pasteurs sur la gestion
de l’environnement ; - Augmentation du nombre de barrages. - Reconversion des pasteurs vers l’élevage
moderne.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 24
CHAPITRE II :
PRESENTATION DU SECTEUR D’ETUDE, ORGANISATIONS (ACTEURS ET STRUCTURES) EN CHARGE DU PASTORALISME
CES CONTRAINTES DANS LA COMMUNE DE TCHAOUROU
Ce chapitre présente le secteur d’étude, les différents acteurs et structures en charge du pastoralisme et les contraintes de cette activité. 2.1. Situation géographique et administratives La Commune de Tchaourou est située entre 8°45’ et 9°20’ de latitude nord et
2°10’ et 3°40’ de longitude est. Elle s’étend sur une superficie de 7256 km² soit
6,5 % du territoire national. Elle est limitée au nord par les communes de
Parakou et celle de N’Dali, au nord-est par la commune de Pèrèrè, à l’est par la
République Fédérale du Nigeria, au sud par la commune de Ouèssè, à l’ouest par
la commune de Bassila et au nord-ouest par la commune de Djougou. Elle
compte sept (7) arrondissements à savoir : Alafiarou, Bétérou, Goro, Kika,
Sanson, Tchaourou et Tchatchou (figure 2).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 25
Figure 2 : Situation géographique et administrative de la Commune de Tchaourou
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 26
2.1.1. Aspects physiques
Il importe pour cette étude d’aborder certains aspects physiques de la Commune de Tchaourou. 2.1.1.1. Relief
La Commune de Tchaourou repose sur une surface d’aplanissement entièrement
formée sur le cristallin de la période précambrienne. Son altitude varie
sensiblement entre 250 et 300 m. Le relief est toutefois uniforme dans
l’ensemble (Assouni, 2009). Ce relief favorise le développement des espèces
fourragères et qui permet également de satisfaire le bétail en eau.
2.1.1.2. Réseau hydrographique
Le réseau hydrographique de la Commune de Tchaourou s’organise autour du
fleuve l’Ouémé, le plus grand cours d’eau du Bénin (Torou, 2005). Parcourant la
commune sur une longueur de 80 km (longueur totale du fleuve : 510 km)
essentiellement dans les arrondissements de Bétérou et d’Alafiarou, le fleuve
Ouémé constitue avec son affluent Térou un point d’attraction de troupeaux de
bovin à la recherche d’eau et de pâturages. Tous ces cours d’eau présentent des
potentialités exploitables par les pasteurs et les forestiers (Assouni, 2009).
Okpara est un affluent du fleuve l’Ouémé, il est long de 200 km.
La commune dispose des barrages dans certains arrondissements : barrage de
Boukousséra situé à l’ouest de Tchatchou, de Papanè dans l’arrondissement de
Tchaourou, le barrage de Kaki Koka à l’est de Bétérou, le barrage d’Alafiarou
dans l’arrondissement d’Alafiarou et celui de Winra à Kika.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 27
2.1.1.3. Climat
La Commune de Tchaourou est soumise à l’influence du climat sud-soudanien
(Torou, 2005). Il s’agit d’un climat caractérisé par une saison sèche et une
humide. Les totaux pluviométriques varient entre 1100 et 1200 mm/an et compte
entre six et sept mois. Selon les données de l’ASCENA (2010), la moyenne des
précipitations est de 1052,62 mm. L’essentiel des précipitations se concentre sur
les mois de juillet, août et septembre qui reçoivent plus de 54 % du total des
précipitations annuelles.
La Commune de Tchaourou est bien arrosée. Les pluies s’étalent de mars à fin
octobre ce qui permet la disponibilité des espèces fourragères pour les animaux
domestiques comme les bovins et les caprins. Pour une bonne appréciation de
l’évolution inter annuelle des pluies dans la Commune, les pluviométries de la
station de Parakou ont été prises sur une échelle de trente ans de (1980 à 2009).
La figure 3 présente l’évolution annuelle de la pluviométrie dans la commune
de Tchaourou.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 28
Figure 3 : Evolution inter annuelle de la pluviométrie dans la Commune de
Tchaourou Source : ASECNA, 2010 L’analyse de la figure 3 révèle que la pluviométrie interannuelle est de 1151,40
mm et varie selon l’année. L’étalement des pluies permet aux pasteurs de
réduire les longues périodes de transhumance surtout les pasteurs autochtones.
2.1.1.4. Formations végétales
La Commune de Tchaourou abrite une végétation soudano-guinéenne. Cette
végétation a permis à ces forêts d’être classées parmi les plus importantes du
pays. Il s’agit notamment des forêts classées de l’Ouémé supérieur (105784 ha)
classée sur décision n°43/10/SE/E/7/1953, de Wari-Maro (59.789 ha), de
Tchatchou (2340 ha), de Tchaourou (929 ha) et de Papanè (Torou, 2005). A
l’intérieur d’un milieu, les espèces végétales constitutives varient avec le type de
couvert végétal. Selon Schleich et al (1994) les pâturages dans le secteur de
Tchaourou, Ouèssè et Bassila varient de la forêt semi décidue à la savane
arbustive avec des espèces caractéristiques.
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
Hau
teur
s de
plui
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m)
Années
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 29
Les végétations vont de la végétation naturelle dominée par des grandes
essences à la végétation anthropique faite de cultures et de jachères. Les forêts
denses existantes sous forme d’ilot plus ou moins étendues au milieu des
savanes, des forêts claires et les savanes boisées. La strate herbacée est
caractérisée par des espèces comme Andropogon gayanus, Imperata cylindrica.
Dans les bas-fonds, le long des vallées du fleuve Ouémé, de l’Okpara où
l’humidité est presque permanente se développent de galeries forestières. Elles
sont dominées par les essences de grands diamètres tels que le Khaya
senegalensis très appréciés par les ruminants qui est en voix de disparition dans
la commune de Tchaourou (photo 1).
Photos 1 : (a) Andropogon gayanus (b) Khaya senegalensis Source : Cliché Chabi Boum, 2011
Les photos 1 (a) et(b) présentent deux espèces très appréciées par les animaux.
L’Andropogons Gayanus est une herbacée disponible dès les premières pluies.
C’est dans cette période que la pâture se fait essentiellement au niveau de la
strate herbacée. Le Khaya senegalensis est une espèce ligneuse, ces feuilles sont
consommées par le bétail pendant la saison pluvieuse ceci à cause de l’absence
des herbacées aussi à cause de sa qualité nutritive. La totalité des pasteurs
affirment qu’il donne plus d’appétit aux animaux à cause de son goût amer.
a b
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 30
2.1.2. Aspects humains
La population de la Commune de Tchaourou est estimée à 106852 habitants
(RGPH3, 2002) et une densité évaluée à 15 habitants par km2. Ces chiffres
présentent l’état d’une population en croissance rapide. La Commune compte
une multitude de groupes ethniques dont les plus dominants sont les Batombou
(34,2 %), les fulbé (18,9 %) qui sont des pasteurs, et les Saabè (15,8 %). Ces
trois groupes ethniques sont côtoyés par d’autres minorités telles que les
Otamari, les Yom, les Fons et les Adja. Les femmes représentent plus de 51 %
de la population de la commune. La population rurale est estimée à plus de 91 %
pratique l’agriculture et d’autres activités comme l’élevage, le commerce et la
pêche et une complémentarité et la subsistance des ménages. La répartition de
la population est identique à celle des pyramides des âges des pays du Tiers-
Monde, c'est-à-dire une population jeune qui est de 87 % alors que les vieux
sont à 13 % selon INSAE (2002).
2.1.3. Activités économiques
Dans la Commune de Tchaourou, plusieurs activités sont menées par la
population. La principale activité reste l’agriculture. Elle occupe plus de 90 %
de la population (Kora, 2006). Cette agriculture est basée sur les cultures
vivrières, les cultures de rentes et par endroits les légumineuses. Selon le
rapport annuel du Centre Régional pour la Promotion Agricole (CeRPA)
(2010), la production céréalière annuelle est de 36909 hectares pour 33474,68
tonnes, soit 78 % du total de la production prévue. La production des racines
et tubercules est de 19618 hectares pour 323214 tonnes soit 62 % prévue. Les
cultures de rentes sont comme le coton avec un total de production de 947
hectares soit 78 % prévue.
Le commerce de bétail occupe également une place importante dans la
commune. Elle dispose de cinq marchés à bétail. Ces marchés sont animés en
majorité par les fulbé.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 31
La forte présence de cours d’eau constitue un atout pour le développement de
la pêche dans la commune. Mais elle est pratiquée par des pêcheurs venant
d’autres communes.
2.2. Acteurs et structures de gestion du pastoralisme
Dans cette partie, il s’agit de présenter les situations des différents acteurs à tous
les niveaux d’organisation.
2.2.1. Acteurs internationaux et nationaux
Le pastoralisme est un secteur qui bénéficie en Afrique des appuis des acteurs
nationaux et internationaux. Au Bénin plus particulièrement, les acteurs
internationaux sont considérés comme des acteurs indirects, tandis que ceux
nationaux sont des acteurs directs. Un acteur indirect est une unité avec une
structure organisée qui interagit dans un système et qui a un pouvoir d’influence
soit au niveau des décisions soit au niveau de la formulation d’une opinion. Ces
acteurs internationaux sont appelés les Partenaires Techniques et Financiers
(PTF) mettant leurs efforts dans le secteur du pastoralisme. Comme partenaires
figurent: SNV, USAID, PAFILAN, Oxfan NOVID, CILSS, UE.
Ces Partenaires Techniques et Financiers appuient les structures nationales
publiques et privées. Ils appuient le gouvernement à travers ces structures
décentralisées le Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP),
le Projet d’Appui au Développement de l’Elevage dans le Borgou (PADEB) et
les CeRPA. Il porte un appui spécifique à une structure dénommée Association
Nationale des Organisations Professionnelles des Eleveurs de Ruminants
(ANOPER) qui est appelée dans les départements Union Départementale des
Organisations Professionnelles des Eleveurs de Ruminants (UDOPER) et dans
les communes Union Communale des Organisations Professionnelles des
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 32
Eleveurs de Ruminants (UCOPER). Ces acteurs nationaux travaillent avec la
population à la base qui est la population pastorale.
2.2.2. Associations et structures départementales et communales de
gestion du pastoralisme
Tout comme au niveau national, il existe des structures départementales et
communales qui se chargent de la gestion du pastoralisme. Au nombre de ces
structures on a le CeRPA au niveau du département et le CeCPA au niveau
communal. Le CeRPA fournie aux pasteurs des services vétérinaires, de
formation et de renforcement des capacités aux vétérinaires. Il est l’organe
légitime de surveillance de proximité de la santé de l’animal. Il vend et distribue
des intrants vétérinaires. Dans la commune, le CeCPA est subdivisé en trois
secteurs : le premier en charge de l’agriculture, le second pour la pêche et le
troisième qui se charge de l’élevage. Mais il faut noter que dans le secteur
élevage la productivité et la couverture sanitaire du cheptel reste faible selon le
rapport annuel du CeRPA (2010).
Les vétérinaires traitent les animaux sur leur lieu d’attache. Ils sont les
conseillers des pasteurs en santé animale. Ils sont les plus appréciés des fulbé
surtout autochtones. Par contre, les transhumants transfrontaliers considèrent les
vétérinaires comme leurs ennemis jurés parce qu’ils n’aiment pas vacciner leurs
animaux.
La mairie cherche à éviter les problèmes entre les éleveurs et les agriculteurs en
installant les différents comités au niveau communal. Elle instaure un dialogue
permanant avec les différents acteurs au sein de son territoire.
Quant à UCOPER l’organe formel, il joue un rôle déterminant dans la gestion du
pastoralisme. Il fait par exemple la promotion, le bien-être des éleveurs, dans
l’amélioration des conditions techniques de l’élevage, en assurant la santé des
animaux, la gestion du terroir, l’amélioration de l’information et la
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 33
communication entre les pasteurs d’une part et les agriculteurs d’autre part. Il
trace des couloirs de passage au niveau communal. Le tableau III, illustre le rôle
des acteurs et structures de gestion du pastoralisme dans la commune de
Tchaourou.
Tableau III : Acteurs/structures de gestion du pastoralisme Acteurs/Structures Rôle joué dans la gestion du pastoralisme dans la
commune de Tchaourou Gouvernement Il s’occupe de la réglementation de la transhumance, et de
pâturage en prenant des arrêtés interministériels aussi en appliquant les décisions de la CEDEAO. Il finance les structures décentralisées telles que le CeRPA via MAEP.
Mairie Elle cherche à éviter les problèmes entre les éleveurs et les agriculteurs en installant les différents comités au niveau de toute la commune. Elle instaure un dialogue permanent avec les différents acteurs au sein de son territoire.
CA Il joue un rôle de médiateur de proximité, il est à la fois la légitimité du terrain et la légalité du pourvoir au niveau local.
CeCPA Il fournie aux pasteurs des services vétérinaires, de formation et renforcement des capacités des vétérinaires. Il est l’organe légitime de surveillance de proximité de la santé de l’animal. Enfin vend et distribue des intrants vétérinaires.
PADPPA Structure de gestion durable des ressources naturelles des plans et retenues d’eau.
Comité de Transhumance
Identification des transhumants, leur orientation. Présentation des textes réglementaires qui régissent la transhumance.
UCOPER Promotion du bien-être des éleveurs, amélioration des conditions techniques de l’élevage, assurance de la santé des animaux, gestion du terroir, amélioration de l’information et la communication entre les pasteurs, entre eux d’une part et entre les agriculteurs d’autre part, il trace des couloirs de passage au niveau communal.
Délégué Règlement des différends dans les différentes localités de leur charge. Il travaille en étroite collaboration avec le comité de transhumance, les chefs coutumiers, Laawol Fulfuldé, etc.
Chef Traditionnel (Laamu ou Rouga)
La communauté fulbé met en place une organisation pour la gestion des parcours et des conflits entre éleveurs et agriculteurs.
Bouviers et Enfants Ils conduisent les bœufs au pâturage. Amènent les bœufs en transhumance. Surveillent les animaux en général.
SNV Elle appuie techniquement et financièrement les pasteurs via
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 34
UCOPER. Laawol Fulfuldé Elle règle les problèmes à l’amiable et est souvent la voie
légale pour toucher l’administration en cas de conflit ou autres soucis des pasteurs.
Association des Eleveurs
Elle est purement traditionnelle. Elle est chargée d’organiser la transhumance en décidant de la date de départ, elle a pour chef le Garso ou Ardo ou le Jomwuro.
Association de Producteurs
Elle collabore avec les pasteurs autochtones pour dénoncer les transhumants transfrontaliers
Agents des eaux et forêts
Ils s’occupent de la conservation et de la gestion de la faune en délimitant les espaces pastoraux aux éleveurs mais également en expliquant les biens fondés d’une gestion durable de l’environnement.
Conseillers de village Ils jouent un rôle de médiateur de proximité, il est à la foi la légitimité du terrain et la légalité du pourvoir au niveau local.
Pasteurs autochtones et allochtones
Ils s’occupent de l’identification et de la dénonciation des transhumants par les pasteurs autochtones d’une part et une recherche de collaboration de côté de pasteurs allochtones d’autre part.
Source : Enquête de terrain, février 2011 Le tableau III fait l’inventaire des différents acteurs et définie leur rôle.
2.2.3. Organisation sociale et caractérisation des fulbé
Le pastoralisme revêt une importance primordiale pour l’organisation sociale et
l’identité ethnique des fulbé (Bierscheng, 2004).
L’organisation sociale des fulbés dans la Commune de Tchaourou est toute
particulière, puisque chaque région a ces réalités. Selon Bierscheng (2004), les
fulbés sont caractérisés par une grande souplesse et d’une forte autonomie
économique de production familiale combinant élevage bovin et agriculture. Il
ajoute que les fulbés subissent une exploitation relativement forte par d’autres
groupes sociaux et des représentants de l’administration. Mais ce phénomène
peut se justifier par le faible taux de scolarisation dans la communauté fulbé. Il
y a aujourd’hui plus d’une vingtaine d’années qu’une première école ouvrait ces
portes en milieu peulh dans la Commune de Tchaourou, c’est celle de l’école
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 35
primaire publique de Boukousséra qui a vu le jour en 1984. Après cette dernière,
plus de vingt (20) autres rentrent dans la liste des écoles en milieu peulh avec
déjà des dizaines d’étudiants et des centaines d’élèves et écoliers. Tout ceci
favorise une forte sédentarisation des fulbés dans la Commune de Tchaourou.
Comme tout autre groupe sociolinguistique les fulbés se développent dans une
unité de base.
En effet, l’unité de base chez les fulbés est le ménage. Il se compose comme
suit :
- le chef de ménage, il a le pouvoir absolu, il est le plus âgé ;
- les hommes mariés et les oncles, ils se consacrent à l’élevage à
l’agriculture et à la traite ;
- les femmes, elles s’occupent avec les fillettes des travaux domestiques et
de la vente du lait et de fromages ; Pendant la saison pluvieuse, elles
s’occupent du nettoyage du parc par le ramassage de la boue de vaches ;
- les enfants, les cousins, les neveux et les nièces surveillent le troupeau et
vont en transhumance avec les bouviers.
Tous ceux là ont droit au troupeau, mais avant toute vente d’une bête, il y a
toujours une forte concertation au sein de la grande famille. Les quatre vingt
quinze pour cent (95 %) des enquêtées ont affirmé que l’origine de leur
cheptel est un héritage et les cinq pour cent (5 %) restant ont soit obtenu par
achat.
Par ailleurs, les fulbés sont reconnus par une habitation dispersée, ce qui se
justifie par une crainte de contamination des animaux en cas d’une épizootie.
Le Pullo s’installe au pied d’un arbre en occurrence le karité (Vitelleria
paradoxa) que le pullo considère comme son fagere en fulfuldé. Il s’installe
à l’est de cet arbre. Le karité parce que c’est un arbre qui porte bonheur car
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 36
sa pulpe de couleur blanche ressemble au lait (kossan), le lait qui constitue
une base de l’existence des fulbés.
Enfin, il faut noter que la taille du troupeau chez les fulbés est le principal
indicateur du statut social et du prestige au sein de la société peulh
(Bierscheng, 2004).
2.3. Environnement structurel, institutionnel et politique
La décentralisation apparaît à travers certains textes disponibles comme une
manière de déconcentrer certaines responsabilités et de donner le pouvoir de
gestion aux communes (Rochegude, 2000).
2.3.1. Contextes structurel et institutionnel du pastoralisme
Plusieurs institutions/organisations sont impliquées dans la gestion du
pastoralisme. Parmi eux, on peut citer entre autres : le Centre Régional de la
Production Agricole (CeRPA Borgou/Alibori) qui a sa direction à Parakou, le
Centre Communal de Promotion Agricole (CeCPA Tchaourou), l’Union
Communale des Organisations Professionnelles des Eleveurs de Ruminants
(UCOPER) qui a son siège au chef lieu de la Commune de Tchaourou. En
dehors de ces structures étatiques et privées, la Communauté Economique des
Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Economique Monétaire de
l’Afrique de l’Ouest (UEMOA), l’Organisation Néerlandaise pour le
Développement (SNV) et le Comité permanant Inter-état de Lutte contre la
Sécheresse au Sahel (CILSS) interviennent dans la gestion du pastoralisme. Ces
différents acteurs développent un partenariat public privé. Ils financent les
ONGs qui interviennent dans le domaine du pastoralisme pour son
développement. On dispose enfin le pouvoir coutumier dirigé par les Jomwuro
ou Laamu.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 37
2.3.2. Contexte politique du pastoralisme
Le pastoralisme est régi en République du Bénin par un certain nombre de textes
et lois qui ont pris une ampleur sous régionale car la décision émane de la
CEDEAO.
Au nombre de ces textes et lois on peut citer :
• la loi 87-013 du 21 septembre 1987 portant réglementation de la vaine
pâture, de la garde des animaux domestiques et de la transhumance ;
• l’arrêté interministériel n° 010 MSIAT/MDR/D-CAB de 1992 portant
création, organisation, attribution et fonctionnement des comités de
transhumance ;
• l’arrêté n°165 MDRAC/DGM/DAFA/SAA de 1989 portant fixation d’une
taxe national de pacage sur le cheptel bovin sur toute l’étendue du
territoire de la République Populaire du Bénin ;
• l’arrêté interministériel n°0039 MISAT/MDR/D-CAB de 1994 portant
organisation de la transhumance 1993-1994 ;
• la loi 93-009 du 02 Juillet 1993 portant régime des forêts en République
du Bénin.
Les textes et les lois mis en place par l’exécutif semblent être méconnus par les
pasteurs. On constate que la mise en œuvre de ces textes et lois réglementant le
pastoralisme rencontre d’énormes difficultés. Elles semblent soit inadaptées aux
réalités locales en ce sens que les préoccupations des pasteurs ne sont pas prises
en compte, soit ils ne sont pas associés pour les différentes prises de décisions,
soit une question de moyens humains et financier pour une large diffusion et une
sensibilisation des pasteurs sur les différents textes et lois.
Les accords sont souvent pris entre deux ou plusieurs acteurs pour garantir une
gestion efficiente et efficace de l’espace agropastoral (Alexandre et al, 2004) ;
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 38
mais dans le secteur d’étude cette règle semble être ignorée. On peut dire que
ces accords et législations restent sans effets positifs ; car assez d’incohérences
sont observées entre les dispositions et les actions sur le terrain.
Le secteur du pastoralisme dans la Commune de Tchaourou rencontre assez de
contraintes liées à un certain nombre de phénomène.
2.4. Contraintes liées à l’hydraulique pastorale
Le problème d’eau est un véritable obstacle au nord du Bénin en général et à
Tchaourou en particulier surtout en saison sèche. Les politiques d’hydraulique
pastorale constituent une contrainte majeure pour les pasteurs dans la Commune
de Tchaourou.
En effet, le manque d’eau pour les pasteurs pose d’énormes problèmes de
déséquilibre de pâturage dans la commune. L’éloignement du point du camp
peulh et sa disponibilité en eau constituent un critère d’appréciation des
ressources en eau par les pasteurs. Le constat est que certains arrondissements
disposent un nombre plus élevé de cheptel que d’autres. Les pasteurs vont se
regrouper à proximité des points d’eau. Autour de ces points d’eau généralement
on constat un surpâturage à l’extrême. L’exploitation de ces points d’eau est
aussi saisonnière et se base sur le calendrier d’exploitation des pâturages.
En suite, ce déséquilibre de réseau hydrographique dans la commune et la
disponibilité des pâturages naturels amènent certains pasteurs à vivre très loin
des points d’eau. Certains parcourent une distance moyenne de 15 km avant
d’abreuver leurs animaux pendant la saison sèche à l’allée seulement. Pendant la
saison pluvieuse, la distance est moindre, environ 7,5 km en moyenne à l’allée.
L’obstruction des couloirs de passage des animaux par les champs des
agriculteurs augmente la distance pour atteindre le point d’abreuvement.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 39
Cependant, les animaux viennent s’abreuver de l’amont ce qui participe
énormément à l’ensablement des retenues et cours d’eau. Plusieurs barrages
sont presque fermés. Seulement celui de Kaki Koka a une disposition qui
respecte les normes. Le piétinement est trop prononcé autour de ces retenues et
cours d’eau (photo 2 a). L’eau de ces barrages n’est plus potable parce que la
boue de bœufs se trouve mélanger à l’eau et celle-ci prend une couleur verdâtre
qui est mal appréciée par les animaux (photo 2 b).
Les principaux problèmes identifiés autour de des retenues se font de plus en
plus remarquer. Il s’agit entre autre de l’érosion, de la déforestation, de
l’absence de couloires de passage et les problèmes organisationnels des
structures de gestion des retenues.
Photo 2 : (a) Trace de piétinement (b) Eau verdâtre de la retenue de des bœufs à Boukousséra Boukousséra
Source : Clichés Chabi Boum, février 2011
Photo 2 (a) et (b) montrent les traces de piétinement des animaux d’une retenue
et une eau verdâtre. Ces deux phénomènes entrainent la dégradation physique du
sol. Ils provoquent également le comblement des points d’eau par le bétail mais
aussi la pollution des retenues.
a b
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 40
Enfin, il faut remarquer que les pasteurs payent avant tout abreuvement. Une
taxe leur est délivrée pour justifier le paiement. Les pasteurs locaux c'est-à-dire
ceux de l’arrondissement auquel appartient le barrage payent une somme de cinq
milles (5000 F) CFA par an surtout en saison sèche et les étrangers c'est-à-dire
ceux qui viennent d’autres arrondissements et les transhumants transfrontaliers
payent une somme allant de dix à vingt milles (10000 FCFA à 20000F CFA). Ce
montant dépend du nombre de troupeaux tandis que pour les locaux quelque soit
le nombre de troupeaux le montant reste le même. Les montants perçus sont
destinés à entretenir les points d’eau car les animaux s’abreuvent de tous les
côtés des retenues (photo3)
Photo 3 : Un troupeau de bœufs s’abreuvant dans une retenue d’eau de Boukousséra Source : Cliché Chabi Boum, mars 2011
L’analyse de la photo 3 montre que les pasteurs abreuvent leurs animaux dans
tous les sens. Ils ne tiennent pas compte de la conséquence de l’érosion sur le
barrage. Pendant la saison pluvieuse l’eau de ruissellement transporte toutes
sorte de débris dans la retenue ce qui entraine son ensablement. Le dépôt
d’excréments et d’urine dans les retenues d’eau constituent une source de
pollution des eaux. Mais l’abreuvement des animaux dépend de la saison et de
lieux (Tableau IV).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 41
Tableau IV : Fréquentation des points d’eau
Périodes Points d’eau
Dungnu saison pluvieuse
Yaawol saison intermédiaire
1
Ceedu saison sèche
Setto saison intermédiaire 2
Fleuves + + + + + + + + + + + Cours d’eau temporaire
+ + + + + + + + +
Rivières + + + + + + + Barrages + + + + + + + + + + + +
+ + + Très fréquent ; + + Fréquent ; + Peu fréquent
Source : enquête de terrain (2011)
Le tableau IV montre ici la fréquentation des points d’eau. Les fleuves, les
cours d’eau temporaires (illaadi), les rivières (bulli) et les barrages sont des
lieux où les pasteurs abreuvent le bétail. Quatre saisons sont identifiées, il s’agit
de :
• dungnu (saison pluvieuse) juillet-septembre, où les fleuves et les rivières
sont moyennement fréquentés. Pendant cette période les cours d’eau
temporaires et les barrages sont très fréquentés par le bétail ;
• yaawol (saison intermédiaire 1) novembre-janvier, pendant cette période les points d’eau sont très fréquentés ;
• ceedu (saison sèche) janvier-avril, c’est pendant cette période que les
fleuves et les barrages sont très fréquentés tandis que les cours d’eau
temporaires et les rivières sont peu fréquentés car ils tarissent ;
• setto (saison intermédiaire 2), pendant cette saison, les fleuves et les
barrages sont très fréquentés. Les cours d’eau temporaires sont
fréquentés, car les pluies commencent pendant cette période. Les rivières
sont peu fréquentées parce qu’elles n’ont pas reçu les premières goûtes
de pluie.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 42
En définitif sur le plan d’hydraulique pastoral les problèmes se posent toujours
avec acuité. Pour abreuver et paître les animaux les pistes de transhumances
sont nécessaires (Figure 4).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 43
Figure 4 : Répartition des retenues d’eau et pistes de transhumance non formelles dans la Commune de Tchaourou
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 44
La figure 4 présente la répartition des ressources en eau et pistes de
transhumance non formelle dans le secteur d’étude. Au total, il y a six barrages
dans la Commune de Tchaourou. L’arrondissement de Goro seul ne dispose pas
de barrage. Les barrages disponibles sont inégalement repartis sur le territoire
communal. Les pasteurs doivent parcourir des dizaines de kilomètre avant de
trouver un barrage. Dans toute la commune, il existe de pistes de transhumance.
Mais ces pistes ne sont pas reconnues par les autorités administratives. Les
pistes ont plusieurs directions, elles quittent la frontière de la République
Fédérale du Nigéria, les communes de Pèrèrè et de N’Dali. Elles dirigent vers
les communes de Bassila, de Djougou, de Ouèssè et de Glazoué.
Les regroupements autour des points et retenues d’eau et la non définition des
pistes de transhumance engendrent les conflits de gestion de l’espace.
2.5. Gestion de l’espace et des conflits
La gestion du pastoralisme est une question préoccupante au Bénin en général et
dans la Commune de Tchaourou en particulier. Cette gestion de l’espace est
source de plusieurs conflits. Dans le cadre de cette étude, le conflit est une
divergence entre pasteurs et d’autres acteurs qui interviennent directement ou
indirectement dans la gestion du pastoralisme.
En effet, ces conflits ont plusieurs causes dont les principales sont : conflits liés
à la divagation des animaux dans les champs, conflits liés à l’eau, conflits liés à
l’utilisation des ressources forestières et les conflits liés à la gestion foncière.
Le cas de conflits le plus récurrent dans la Commune de Tchaourou, est celui
entre pasteurs et agriculteurs dû le plus souvent à la divagation des animaux et à
l’incompréhension des textes règlementant le pastoralisme et la gestion foncière.
Dans ce genre de cas le pasteur fautif, est convoqué dans les champs où le dégât
a eu lieu et le règlement du conflit se fait à l’amiable. Le pasteur fait appel à un
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 45
Jom Wuro pour l’aider à régler son problème car il est le représentant légitime
de la communauté. Il est le représentant légitime de la communauté peulh. Dans
le cas contraire, l’agent du développement rural intervient car il est la seule
personne habileté à fixer le montant selon la faute commise (wonnere) et
conformément au code de procédure pénal concernant le cas des infractions
commises. Mais la corruption est de mise dans ce genre de gestion, souvent soit
c’est l’agriculteur qui corrompt l’agent avec de l’argent ou c’est le pasteur qui
propose de l’argent ou les fromages. S’il s’agit dans une autre commune comme
celle de Bassila, de Glazoué et souvent à l’extérieur comme au Togo, on assiste
à des conflits d’une extrême violence meurtrière.
Cependant, il existe parfois des conflits internes entre les transhumants et les
pasteurs sédentaires. Ces conflits ont pour source l’utilisation des points et
retenues d’eau, mais également l’utilisation des mêmes couloirs de passage ou
pistes de transhumance. Les autochtones estiment que ce sont les transhumants
qui apportent les différentes maladies dans leur région. Ils affirment que la
transhumance constitue une difficulté pour les pasteurs autochtones, malgré les
dispositions prises pour le bon déroulement de celle-ci.
En outre, on rencontre un autre conflit entre les agents forestiers et les pasteurs.
La loi portant préservation des ressources forestières interdit le pâturage
anarchique dans les réserves forestières. Mais le constat est que les pasteurs
entrent clandestinement dans ces forêts surtout la nuit pour paître leurs animaux.
Il faut noter que ce sont les transhumants qui ont souvent ce comportement.
Ceux-ci sont agressifs et difficiles de contact.
Enfin, les conflits liés à la gestion foncière constituent un problème majeur dans
la gestion du pastoralisme. Le manque des couloirs de passage et l’installation
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 46
abusive des agriculteurs sur le chemin habituel des bœufs constituent un
véritable handicap et qui aboutit à des conflits et les plus graves entre pasteurs et
agriculteurs. Dans le secteur d’étude on a environ 165 km seulement de couloirs
de passage de bétail qui ont été matérialisés au niveau de trois arrondissements,
à savoir :
- 55 Km linéaires dans l’arrondissement de Bétérou ;
- 65 Km dans l’arrondissement de Kika ;
- 45 Km dans l’arrondissement de Sanson.
Dans la Commune de Tchaourou deux (2) aires de pâturages ont été identifiées
et localisées dans deux arrondissements : Bétérou et Sanson. Tous les problèmes
liés à la gestion de la transhumance sont pour la plupart nées des différentes
prises de décision. C’est dans ce sens que Akpaki cité par (Martel al ; 2006) a
noté que dans la réalité, les éleveurs ne sont pas représentés dans les comités et
ils tentent souvent de traiter les conflits d’une manière administrative. Et dans
son document sur la transhumance au Bénin cité par les mêmes auteurs, qu’il a
décrit bien le niveau de violence existant dans les campagnes. La classification
faite lors de la rencontre avec les autorités communales des usagers des
ressources naturelles suivant les critères de fréquence, d’ampleur et de gravité
met en tête de liste l’axe selon APIC ONG (2009) Yébéssi-Wari Maro-Bétérou
(arrondissement de Bétérou) suivi de l’axe Guêma- Kèmon (arrondissement de
Kika) en passant par Kpassa, Kika1, Kika 2, Kpari, Takissari Kaboo,(frontière
avec la République Fédérale du Nigéria) enfin l’axe Gbétébou- Bio Ammadou-
Toko Bio dans l’arrondissement de Sanson (Tableau V).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 47
Tableau V: Les pôles de conflits dans la Commune N° Arrondissement Localités Observations 1 Bétérou Yébessi→Wari-
Maro→Bétérou Les tensions y sont souvent vives et se soldent parfois par des morts d’hommes.
2 Kika Ouèra → Kika → Yamarou →Boyi → Tandou Woria Axe 2 : Kika → Kokobè → Kpari → Kaboo → Woria Axe 3 : Kpassa → Kika →Kika 2 → Kika 1 → Kpari → Kaboo → Mora →Wonkourou →Tabou Axe 4 : Guèma (Parakou) → Baka →Kokoma (camp pionnier) → Kpassa → Kika 2 → Kika 1 → Kpari →Bouwabéra →Sowari →Takissari →Kaboo →Kèmon (frontière) → marché de bétail Lécha (Nigéria).
La particularité ici est la frontière avec la République Fédérale du Nigeria avec toute la gamme d’insécurités que vivent les populations au quotidien.
3 Tchatchou Woria → Tchatchou Gokanna→ Kênoukpanou Badékparou → Woria → Cours d’eau Okpara Tadou → Lafia Bodou
Toute la bande qui longe le fleuve Okpara est la zone par excellence des grandes exploitations agricoles où vivent en promiscuité les animaux et les cultures
Source : APIC ONG (2009)
Le tableau V localise les différents arrondissements et les différents villages qui
décrivent les pôles de conflits dans la Commune de Tchaourou. Les différents
trajets énumérés dans le tableau sont de véritables pôles de conflits. Les tensions
y sont souvent vives et se soldent parfois par des morts d’hommes dans
l’arrondissement de Bétérou. Dans l’arrondissement de Kika, la particularité
c’est sa proximité avec la République Fédérale du Nigéria. Les commerçants de
bétail prennent ce tronçon pour aller vendre leur bête. Les transhumants Boro
prennent par là pour se diriger vers l’intérieur de la commune et souvent en
direction de la commune de Bassila. C’est un pôle par excellence d’insécurité.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 48
Dans l’arrondissement de Tchatchou, la bande qui longe le fleuve Okpara est la
zone par excellence de grandes exploitations agricoles où vivent en promiscuité
les animaux et les cultures (Photo 4).
Photo 4 : Un champ d’igname se trouvant au niveau du chemin habituel des bœufs (burti na’i) Source : Cliché Chabi Boum, février 2011
La photo 4 montre ici un champ d’igname situé sur le chemin habituel des bœufs
au niveau d’une rive d’un barrage. Les agriculteurs faute d’espaces cultivables
choisissent tout espace sans tenir compte des allées de bétail. Sur la photo les
buttes se trouvant à l’extrémité sont détruites par les bœufs.
Les animaux contractent plusieurs maladies en pâturant sur un même espace ou
en prenant les mêmes allées.
2.6. Contraintes pathologiques
La prolifération des maladies des animaux au Bénin est une contrainte majeure
pour les peulh pasteurs en général mais surtout pour les pasteurs locaux.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 49
La prolifération des maladies dans la Commune de Tchaourou est due à un
certain nombre de facteurs, il s’agit :
- du contact entre les animaux sur les points d’eau ;
- du contact des animaux dans la même zone de pâturage ;
- de la transhumance non contrôlée due au non respect des accords
bilatéraux et sous régionaux ;
- de manque de compréhension de la part de pasteurs sur les biens fondés
des différentes vaccinations ;
- de l’absence de contrôle de certificat de vaccination au niveau des
frontières par les agents vétérinaires ;
- de l’absence des pistes de transhumance spécifiquement pour les
transhumants transfrontaliers ;
- les conditions climatiques qui favorisent la multiplication des mouches
tsé-tsé surtout aux abords des grands cours d’eau comme le fleuve Ouémé
et Okpara.
Selon le Rapport Annuel (2010) CeRPA de Borgou/Alibori, la productivité et la
couverture sanitaire du cheptel reste faible pour une raison d’insuffisance de
formation des éleveurs et du coût élevé des intrants vétérinaires. L’autre raison
est liée à la grande transhumance, pendant cette période plusieurs pasteurs
autochtones quittent leur territoire pour d’autres régions c’est la raison du faible
taux de couverture pendant la vaccination pour certaines éditions. Les pasteurs
justifient cette situation « pendant la saison sèche on ne peut pas vacciner nos
troupeaux car les bêtes n’ont pas de quoi pâturer ». Certains pasteurs vont
souvent jusqu’à cacher d’autres troupeaux dans les forêts pour ne pas recevoir
de vaccins et amener une partie du troupeau. Et dans de pareils cas la
contamination par des bêtes non vaccinées est garantie.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 50
Deux campagnes de vaccinations s’organisent par an contre les principales
maladies meurtrières des bovins à savoir la PPCB (Péripneumonie Contagieuse
Bovine) et la peste. Il est demandé à tous les éleveurs de regrouper les bœufs
dans un lieu précis où les vétérinaires passent pour la vaccination. Mais en dépit
de ces maladies meurtrières, il y a certaines maladies qui sont traitées à domicile
par les vétérinaires il s’agit de : Trypanosome bovine, fièvre aphteuse,
dermatose nodulaire et parasitose gastro-intestinale bovine (Tableau VI).
Tableau VI : Maladies et taux de couverture vaccinale
Maladies 2006 2007 2008 2009 2010 PPCB Effectif
vacciné 350319 407509 433363 477865 508615
Taux de couverture vaccinale
(%)
45,6
53,03
56,4
62
66,2
PPR Effectif vacciné
180950 30879 69633 106857 89964
Taux de couverture vaccinale
(%)
30,7
5,24
11,61
18,12
15,56
Pasteurellose bovine 1
Effectif vacciné
456850 471526 511380 571832 560865
Taux de couverture vaccinale
(%)
59,46
61,36
66,55
74,42
72,99
Pasteurellose bovine 2
Effectif vacciné
436564 447054 484141 531816 560904
Taux de couverture vaccinale
(%)
56,41
58,18
63
69
73
Newcastle Effectif vacciné
73651 83251 125124 152540 85782
Taux de couverture vaccinale
(%)
7,4
8,32
12,43
15,24
8,57
Charbon symptomatique
Effectif vacciné
16400 19668 22080 18217 11880
Source : CeRPA Borgou/Alibori, Rapport (2010)
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 51
Le tableau VI décrit le taux de couverture vaccinal, les effectifs vaccinés et les
différentes maladies rencontrées. Les taux vaccinaux de l’année 2006 à 2010 du
PPCB, Pasteurellose bovine 1 et 2 et de Newcastle croissent chaque année.
Tandis que les taux vaccinaux du PPR (Peste des Petits Ruminants) évoluent de
façon sinusoïdale, ceci se justifie par le refus de certains pasteurs de faire
vacciner les animaux.
2.7. Contraintes liées à l’exploitation saisonnière des pâturages
L’exploitation saisonnière de pâturage dépend de quatre (4) périodes dans le cas
de cette étude. Il s’agit de :
- la saison pluvieuse (dungnu), mois de juillet- Septembre ;
- la saison sèche (ceedu), mois de janvier- Avril ;
- la saison intermédiaire 1 entre la saison pluvieuse et la saison sèche
(Yaawol), mois de novembre-janvier ;
- la saison intermédiaire 2 entre la saison sèche et la saison pluvieuse
(Setto), mois avril-juin.
Les différentes contraintes dépendent rigoureusement de ces quatre saisons.
- La saison pluvieuse (Dungnu) : dans le secteur d’étude, elle commence
à la fin du mois de juin et s’étend jusqu’au mois de septembre. Cette
période est caractérisée par un tapis herbacé mature. C’est au cours de
cette période que les pasteurs sont plus immobiles au niveau de leur
rumirde c'est-à-dire leur point d’ancrage. Compte tenue de la dégradation
avancée de l’environnement, les jachères constituent les lieux de pâture
les plus fréquentés soit 75 % du temps de pâture (Torou, 2004). Le temps
de pâture journalier est de six heures (6 H). Les espèces appétitives sont
en abondance dans cette période. Dans les savanes de la zone d’étude les
graminées les plus préférées sont: les Andropogon gayanus, les
Pennisetum pedicellatum, les Rotiboellia cochinchineusis.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 52
- Saison sèche (Ceedu) : elle commence début janvier jusqu’au mois
d’avril. C’est la période la plus complexe et la plus longue pour les
pasteurs. Elle constitue une période dite période de grands conflits.
Pendant cette période, seul les bas-fonds regorgent partiellement les
fourrages. C’est le moment d’une mobilité forte des pasteurs, c'est-à-dire
la grande transhumance à la recherche de l’herbe et de l’eau. L’eau
manque avec acuité aux animaux dans cette période. La vaine pâture
s’impose dans cette période. C’est le moment de grandes tensions. Dans
la commune de Tchaourou, on constate avec amertume l’absence quasi-
totale de la pratique du pâturage aérien et les pasteurs ne comptent plus
sur celle-ci pendant la saison sèche. Toutes les espèces fourragères
ligneuses ont été émondées et les lieux de pâture restent les bas-fonds
(photo 5).
Photo 5: Un troupeau de bœufs en pâture dans le bas-fond de Magada proche de Boukousséra Source : Cliché Chabi Boum, janvier 2011 La photo 5 montre un troupeau de bœufs dans un bas-fond entrain de
paître. Pendant la saison sèche, seuls les bas-fonds disposent des herbes
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 53
fraîches. Tous les pasteurs se dirigent vers ces lieux où ils trouvent espoir,
c’est une saison qui précède le Yaawol, c'est-à-dire saison intermédiaire 1.
- Saison intermédiaire 1(Yaawol) : elle s’étend de novembre à janvier.
C’est la période au cours de laquelle les espèces fourragères herbacées
atteignent leur maturité et commence la lignification. Les rivières et les
cours d’eau temporaires commencent à tarir. C’est le moment de longer
les cours d’eau pour paître les animaux pour bénéficier de l’herbe fraîche
qui commence à ne plus être intéressante au niveau des terres fermes. Les
grandes récoltes commencent dans cette période, Alors les animaux
exploitent les résidus des récoltes (nga’ille). La grande transhumance
(bammol) se prépare pour rejoindre d’autres régions plus adaptées comme
à l’extérieur de la commune de Bassila, Aklampa commune de Glazoué,
Parakou, hors du pays comme le Togo dans les régions de Tchamba et
Sokodé. Certaines préfèrent rester à l’intérieur de la commune et ils
transhument vers Koda arrondissement d’Alafiarou, vers les fleuves
Ouémé et Okpara. C’est la petite transhumance.
- La saison intermédiaire 2 (Setto) : elle débute dans le mois d’avril et
prend fin en début du mois de juin. Elle est marquée par le début des
pluies. C’est une période où l’herbe est très jeune et abondante. Pour le
pasteur c’est le moment le plus intéressant de l’année en matière du
pastoralisme. C’est pendant cette période qu’on trouve le lait en
abondance aussi les fromages (gassiije).
2.8. Contraintes liées à la disponibilité des fourrages Les contraintes liées à la disponibilité des fourrages dans la Commune de
Tchaourou constituent un souci majeur pour les pasteurs et le bétail.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 54
En effet, les ressources fourragères sont constituées par les herbacées, les arbres
fourragers peu nombreux et les résidus de la récolte. On retrouve ces différentes
ressources fourragères dans de différents lieux ; les herbacées et les graminées
se rencontrent au niveau des jachères, les réserves forestière et dans les zones
hydromorphes après le retrait des eaux. Elles sont abondantes au cours de la
saison des pluies et rare pendant la saison sèche. L’exploitation des arbres
fourragers a lieu pendant la saison sèche ; on parlera en ce moment du pâturage
aérien peu pratiqué dans la commune faute d’inexistence des espèces comme le
Khaya senegalensis (Kahi), Afzelia africana (waragnahi) et Perocarpus
erinaceus (banuhi).
Il faut noter que dans la Commune de Tchaourou et précisément où le
pastoralisme est excessif la végétation est fortement perturbée. On retrouve de
nos jours très rarement les espèces appétitives car celles-ci ont subi d’énormes
perturbations. Les entretiens permettent de constater que les espèces sur
lesquelles les pasteurs comptaient n’existe plus car ils répondent tous « ladde
waati, fuddo walla » ce qui signifie littéralement la brousse est morte plus
d’herbes pour le bétail. Aucun des pasteurs rencontré ne dispose une superficie
de culture de fourragère. Dans les départements du Borgou /Alibori il y a
quelques superficies de culture et de réserve fourragères. Les exploitants
forestiers ont émondées toutes les espèces fourragères ligneuses dans la
Commune de Tchaourou (Tableau VII).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 55
Tableau VII : Situation des cultures et réserves fourragère 2006 à 2010
Années Culture fourragère Reserve fourragère Nombre
d'éleveurs Superficie
(en ha) Nombre
d'éleveurs Quantité(T)
2006 58 26,4 4568 3276,5 2007 58 26,5 7991 4084,3 2008 261 55,45 10139 3454 2009 261 55,45 21627 3108 2010 194 37 17761 9488 Total 832 200,8 62086 23410,8
Source : CeRPA Borgou /Alibori, 2010 Le tableau VII présente les cultures et les réserves fourragères des cinq dernières
années (2006-2010). Peu d’éleveurs font de la culture fourragère leur priorité.
Mais les éleveurs se donnent plus nombreux à la réserve fourragère dans le
Borgou. Les superficies varient d’une année à l’autre, elles vont de 26,4 hectares
à 55,45 hectares au niveau de la culture fourragère. En ce qui concerne la
réserve fourragère, le poids varie entre 3108 tonnes à 9488 tonnes. Tous les
rendements énumérés tiennent compte du nombre de producteurs et par an.
La rotation au niveau des jachères a considérablement diminué (photo 6).
Plusieurs centaines d’hectares sont occupés par les champs d’anacardiers. A
partir du mois de décembre tous les espaces occupés par les champs
d’anacardiers sont interdits de pâturage.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 56
Photo 6 : Un troupeau de bœufs en pâturage dans une jachère vide de fourrages à Badékparou Source : Cliché Chabi Boum, février 2011 La photo 6 montre un troupeau de bœufs dans une jachère vide de fourrage.
Pendant la saison sèche, les pasteurs se trouvant loin des bas-fonds se contentent
des jachères. L’accès aux champs et aux jachères est libre ou quelques foi en
échange avec le lait ou le fromage. Tous les couloirs de passage et tous les
espaces de pâturages sont quasiment et anarchiquement exploités (figure 5).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 57
Figure 5 : Couloirs de passage et aires de pâturage matérialisés dans la Commune de Tchaourou
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 58
La figure 5 montre les couloirs de passage et aire de pâturage matérialisés dans
la commune de Tchaourou. Dans toute la Commune de Tchaourou on a deux
aires de pâturage. Elles sont limitées dans l’arrondissement de Sanson par le
Cours d’eau de Yéroumarou à l’ouest, par un campement peulh de Koukoubou
au sud et par le village de Toko Bio au nord-est. Dans l’arrondissement de
Bétérou, l’aire de pâturage est limitée par le village de Kpawa au sud-est, par la
commune de Bassila au sud-ouest, par Yébéssi au nord-est et par la commune de
Djougou au nord-ouest. Trois couloirs de passage sont définies ceux qui sont
situées dans les arrondissements de Bétérou, de Kika et de Sanson.
Les contraintes rencontrées par les pasteurs dans la Commune de Tchaourou
sont énormes. La question qui se pose est de savoir si ces contraintes liées au
pastoralisme n’engendrent pas des incidences environnementales.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 59
CHAPITRE III : Incidences environnementales du pastoralisme dans la Commune de
Tchaourou Ce chapitre présente quelques incidences du pastoralisme dans la Commune de
Tchaourou.
3.1. Incidences environnementales du pastoralisme.
3.1.1. Incidences liés à l’exploitation des espèces fourragères
Le système d’élevage étant extensif, il constitue une lourde charge pour
l’environnement dans le secteur d’étude. D’après le recensement du cheptel
1999 organisé par le Projet d’Appui au Développement de l’Elevage dans le
Borgou (PADEB), la Commune de Tchaourou regorge une part importante du
cheptel, soit environ 7,11 % du Borgou. C’est dire donc que l’effectif du cheptel
bovin est un indicateur de pression sur l’environnement. Sur le terrain, la
remarque d’une pâture excessive est amère vue l’utilisation faite de espèces
ligneuses fourragères.
En effet, le disponible fourrager devient de plus en plus rare, le nombre de
cheptel augmente et l’espace de pâture diminue considérablement. Car
l’agriculture extensive utilise de grands espaces. Ainsi, la végétation est
rapidement perturbée, la strate herbacée est devenue clairsemée et dominée
partout par les graminées qui sont asphyxiées par le piétinement lié au
surpâturage.
Ce pendant, quelques arbres fourragers changent de morphologie et ce
comportement est dû à la forte pression du bétail surtout pendant la saison sèche.
A partir du mois de décembre jusqu’au mois de mai, les ressources fourragères
sont exploitées à l’extrême, la plus complexe et la plus longue pour les pasteurs.
C’est cette exploitation des pâtures que l’on appelle le pâturage aérien qui est
peu pratiqué d’ailleurs dans la commune.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 60
En outre, la végétation ligneuse joue un rôle très important pendant la période de
soudure pour le bétail et les pasteurs. Pendant cette période cruciale où tout
devient compliquer pour les pasteurs, la seule source d’alimentation du bétail
restait les arbres fourragers tels que : Afzelia africana, Perocarpus erinaceus, le
Khaya senegalensis. Il faut noter que les pasteurs prenaient soins de ces arbres
fourragers car ils laissent souvent une branche se trouvant au sommet qu’il
appel communément en fulfuldé le « soppodu ». Autre fois après avoir coupé
ces espèces, ils dégageaient les branches du pied de l’arbre émondé a confié un
sage vieux pasteur. Mais le constat est tout autre aujourd’hui, les branches sont
laissées sur place et au passage des feux de brousse la plupart de ces espèces se
trouvent être calcinées. Les pasteurs émondent entièrement les espèces même les
plus jeunes, ces dernières sont coupées en blanc c'est-à-dire au niveau de leur
tronc (photo 7)
Photo 7: Une jeune plante de Khaya senegalensis (kahi) émondée
Source : Cliché Chabi Boum, février 2011
La photo 7 montre le Khaya senegalensis émondé. Il est coupé à blanc c'est-à-
dire au lieu de couper les branches à l’extrémité, elles sont coupées presque
entièrement. Le tronc porte également des écorchures. Les branches coupées
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 61
restent juste à côté du pied de l’espèce. Ces branches coupées pendant la saison
sèche calcinent l’arbre après le passage des feux de brousse.
3.1.2. Incidences liées au surpâturage
Le surpâturage est une dégradation des pâturages causée par une charge
excessive en animaux domestiques. Associé au pastoralisme extensif, il entraîne
une réduction ou une disparition du couvert végétal, une compacité de la couche
supérieure du sol, la formation de rigoles et de ravines d’érosion. Il se produit
une dégradation physique du sol. Avec le surpâturage dans la Commune de
Tchaourou on trouve rarement les espèces fourragères herbacées et ligneuses
(Tableau VIII et IX)
Tableau VIII : Espèces fourragères herbacées
Noms en fulfuldé Noms scientifiques Seenooje Andropogon gayanus Baarhi Rotiboellia cochinchineusis Fafale Andropogon tectorium Djokke Hyparrhenia sp Source : Enquête de terrain, avril 2011 Tableau IX : Espèces fourragères ligneuses
Noms en fulfuldé Noms scientifiques Kahi Khaya senegalensis Waragnahi Afzelia africana Banuhi Perocarpus erinaceus Source : Enquête de terrain, avril 2011 Les tableaux VIII et IX présentent des espèces fourragères herbacées et
ligneuses très appréciées par les animaux. Mais ces espèces sont en voie de
disparition et l’une des causes de ce phénomène est le surpâturage observé dans
le secteur d’étude. Les espèces herbacées sont disponibles et exploitées pendant
la saison pluvieuse tandis que les espèces ligneuses sont exploitées pendant la
saison sèche.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 62
3.1.3. Ensablement des points d’eau
Le surpâturage a une conséquence directe sur l’ensablement des retenues d’eau,
des fleuves et des rivières. Dans le secteur d’étude, on a constaté un déséquilibre
du nombre de cheptel d’un arrondissement à un autre et d’une période à une
autre et ce phénomène est dû à la disponibilité de l’eau. La disparition du
couvert végétal constaté dans la Commune de Tchaourou est d’une part due à
l’élevage extensif et d’autre part à la disponibilité des ressources hydrauliques.
Le surpâturage est plus remarqué au niveau des retenues et points d’eau car les
cent pour cent (100 %) des pasteurs rencontrés affirmaient qu’ils sont à la
recherche de l’eau (diyam). Après avoir trouvé ce précieux liquide ils cherchent
le lieu d’encrage surtout pendant la saison sèche.
Les barrages sont pour la plupart gorgé de sable, ceci s’explique par le
piétinement très prononcé des animaux aux abords de ces retenues d’eau. Le
compactage superficiel du sol est l’un des impacts directs du bétail sur
l’ensablement des points d’eau. Par exemple pour chaque barrage, il y a environ
56186 bovins par an qui y fréquentent. La fréquence des bovins au niveau des
points d’eau dépend des saisons.
En outre, l’érosion constitue un facteur favorisant l’ensablement des retenues
d’eau ce qui réside du piétinement répété du sol. Les sols les plus sensibles sont
ceux qui sont riches en éléments fins, limon et argiles. Le tassement se produit
pendant la saison pluvieuse surtout dans les zones de pâture excessives. Le
problème qui persiste est l’ignorance des bergers sur les conditions
d’abreuvement et d’entretien des points d’eau. Les pasteurs ne savent pas de
quel côté abreuver leurs animaux, car 100 % des personnes rencontrées ont
répondu qu’ils abreuvent le bétail de partout pourvu qu’il n’est pas d’obstacle
des rivières (bulli) et des barrages. Or, l’idéale c’est d’abreuver les animaux de
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 63
l’aval des retenues d’eau. Tout au tour des retenues et points d’eau, le
piétinement est très prononcé.
Enfin comme on se trouve au niveau des pentes souvent moyennement
prononcées, l’érosion trouve facilement une issue favorable, on constat même
les marmites de géant par endroit au niveau des barrages (photo 8).
Photo 8 : Les deux rives d’un barrage. Observez l’effet de l’érosion dû au surpâturage et au piétinement
Source : Cliché Chabi Boum, février 2011
La photo 8 présente les deux rives d’un barrage. Les animaux viennent
s’abreuver de tous les côtés du barrage au lieu de choisir l’aval. Dans ces
conditions l’érosion détruit les rives et par conséquent la retenue se remplit de
sable. Les racines des arbres se trouvant au niveau des rives sont exposées au
soleil. Ce phénomène conduit inévitablement à la régression de la végétation et
de la faune.
3.1.4. Régression de la faune et de la flore
Pour une étude de la faune il faut impérativement faire une étude taxinomique et
chronologique, mais dans ce cas on s’est contenté des observations directes en
usage de la capacité de connaissance du terrain.
a b
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 64
En effet, la Commune de Tchaourou autre fois regorgeait selon (Assouni, 2009)
des animaux tels que les buffles, les éléphants, les singes, les lions et autres
carnassiers et les antilopes. Le grand nombre de bétail a constitué une cause de
migration des différents animaux sauvages. Ils ont vu leur biotope détruit par les
animaux domestiques. On constate que ces animaux sauvages pour la majorité
trouvent leur refuge dans les forêts classées de Wari-Maro, de Tchaourou-Toui-
Kilibo, des zones écologiquement plus ou moins stables.
Par ailleurs, le pastoralisme n’est pas le seul facteur de régression de la faune, il
y a les bruits d’engins à scier, l’occupation humaine par son activité principale
qu’est l’agriculture. Il y a également la chasse une activité non négligeable dans
la destruction faunistique.
Quant à la flore, elle est l’ensemble de plantes qui vie dans un espace déterminé
c'est-à-dire dans la Commune de Tchaourou.
La Commune de Tchaourou est l’une des régions les plus boisées du Bénin. Elle
constitue une région de forte exploitation. Plusieurs facteurs participent à la
régression du couvert végétal parmi ceux-ci il y a le pastoralisme. Les pasteurs,
à un moment donné de l’année pratique le pâturage aérien en émondant les
quelques espèces appétitives à leurs animaux. Ces pasteurs émondent des
espèces végétales de leurs pieds au lieu de couper les feuilles. Ce comportement
est souvent remarqué chez les fulbé transhumants. Le constat fait également sur
le terrain, est que lorsqu’il y a un grand nombre de troupeaux, on remarque une
dominance d’arbustes car avant d’attacher les bœufs, il faut défricher les grands
arbres pour avoir des piquets pour pouvoir nouer la corde afin d’attacher le bœuf
(photo 9).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 65
Photo 9 : Les bœufs dans leurs lieux d’attache
Source : Cliché Chabi Boum, mars 2011
La photo 9 montre les bœufs sur leurs d’attache. Les arbustes sont coupés pour
servir des piquets où les cordes sont nouées.
Enfin, là où se trouve un grand nombre de troupeaux l’érosion est fortement
remarquée. Tout ceci fait exposer les racines des arbres se trouvant au niveau
des allées (burti) du bétail et quelques temps après ces espèces végétales se
dessèchent. Le piétinement du bétail renforce disparition de la flore autour des
retenues.
3.1.5. Dénudation du sol autour des retenues
La dégradation de l’environnement autours des retenues est alarmante dans la
Commune de Tchaourou. Les différentes formes de dégradations du milieu par
le bétail sont dues le plus souvent à des surcharges. La majorité des pasteurs
cherche toujours un point d’eau avant de s’installer. Le rassemblement des
bovins autour des retenues engendre un piétinement très prononcé du sol. La
concurrence autour de l’eau provoque également le comblement rapide des
points d’eau par les troupeaux suite au piétinement des berges, au glissement de
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 66
terre et de boue. Ce phénomène a pour conséquence le compactage superficiel
du sol. Les sols autours des retenues et même les points d’abreuvement sont
presque vide des espèces végétales. Autour des points d’eau et retenues, ni les
strates supérieures, ni les graminées ne se développent. Le piétinement produit
un tassement de l’horizon superficiel du sol ce qui entraîne son compactage et
son damage, affaiblissant ainsi les possibilités de régénération des espèces
vivaces (photo 10). Pendant la saison sèche, le sol devient comme une farine et
pendant la saison pluvieuse, l’érosion entraîne tous les éléments dans les eaux.
Dans chaque point d’eau il y a en moyenne 56186 bovins par an qui y
fréquentent
Photo 10 : Sol dénudé de retenue d’Alafiarou
Source : Cliché Chabi Boum, mars 2011
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 67
La photo 10 montre la rive d’une retenue dénudée sous l’effet du piétinement Le
sol est sans graminées car son compactage est très prononcé. Pendant la saison
sèche l’érosion draine tous les éléments fins pour les déposer dans la retenue.
En dehors des espaces dénudés sous l’effet du piétinement, il y a aussi les feux
de brousse ont un effet remarquable dans les espaces pastoraux.
3.1.6. Incidences des feux pastoraux
Les feux pastoraux sont de deux types. Les feux pastoraux tardifs et ceux
précoces. En effet, l’emploi du feu est un outil d’aménagement forestier qui
présente de multiples avantages mais également des inconvénients.
Pour ce qui est des feux pastoraux précoces, il est un brûlage fait avec une
faible intensité, ce qui fait accroître la qualité du pâturage herbacé en éliminant
la matière morte de faible valeur nutritif. Il suscite une nouvelle pousse très
riche pour l’alimentation du bétail. Le feu précoce provoque une nette
amélioration de la productivité des pâturages. Pour les pasteurs de la Commune
de Tchaourou, les feux pastoraux est moyen économique des aménagements des
aires de pâturage.
Les feux pastoraux tardifs est moyen destructif des pâturages. Il survient au
moment où les animaux sont privés des pâtures. Ces feux, allumés en pleine
saison sèche sont très violents et représentent une menace pour la flore. Ils
provoquent une forte régression du couvert végétal. Les feux tardifs sont source
d’énormes incendies des champs, plantations d’anacardier et des réserves
forestières. Mais aucun des pasteurs interrogés n’a jamais avoué avoir mis les
feux tardifs. Ils reconnaissent que les feux pastoraux tardifs constituent une
menace pour les aménagements pastoraux (photo 11).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 68
Photo 11 : Feu pastoral précoce dans l’arrondissement de Kika
Source : Cliché Chabi Boum, novembre 2010
La photo 11 présente le passage d’un feu pastoral précoce. Les espèces n’ont pas
brûlé entièrement, c'est-à-dire le degré n’est pas excessif. Plus loin il y a encore
les herbes humides. Ce feu permet de nouvelles repousses très appréciées par les
animaux.
3.2. Incidences environnementales des pratiques culturales
Le pastoralisme tout comme l’agriculture a des incidences sur l’environnement
dans la commune Tchaourou.
3.2.2. Défrichage
En agriculture, le défrichement constitue la première attaque environnementale.
Cette pratique contribue énormément à la mise à nue du sol ce qui est une
condition sine qua none pour déclencher les différents processus de dégradation
des sols. Le premier impact, c’est celui lié au défrichement des espaces
culturaux.
En effet, dans tous les arrondissements l’agriculture et particulièrement la
culture des ignames demande une destruction massive de la végétation.
Quelques espèces ayant une importance socio-économique dans le milieu sont
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 69
laissées dans les domaines défrichés, il s’agit le plus souvent du karité
(Vitelleria paradoxa) et du néré (Parkia biglobosa). Actuellement on observe la
présence des champs d’anacardiers dans les espaces cultivés car ceux-ci
constituent une source de revenue importante pour les paysans. Les paysans
utilisent différentes techniques pour cultiver leurs champs qui on également une
incidence environnementale tout comme le pastoralisme.
3.2.3. Incidences liées aux pratiques de brûlis
Le brûlis est une pratique observée tant chez les agro-pasteurs que chez les
agriculteurs quel que soit le degré et qui consiste à bruler la végétation pour
faciliter le défrichement. La pratique de brûlis la plus courante dans la
Commune de Tchaourou est le brûlage sur pied de la végétation ligneuse.
Les incidences liées aux pratiques culturales se remarquent aussi bien sur les
sols que sur la végétation qui disparaît à une vitesse assez grande. Les impacts
sont moins étendus chez les agropasteurs Peulh à cause de la petite taille des
exploitations d’une part et de la pratique de la rotation des cultures (figure 6).
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 70
Diagramme de dégradation de l’environnement
Figure 6 : Diagramme de dégradation de l’environnement Source : Enquête du terrain, mai 2011
AUGMENTATION DE LA SURFACE
CULTIVEE PRESSION
DEMOGRAPHIQUE Déforestation
Diminution des pâturages
SECHERESSE Diminution de la durée de la jachère
Diminution des rendements
Baisse de fertilité
Charge de bétail excessive
Surpâturage
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 71
Une analyse faite de la figure 6 sur la dégradation de l’environnement liée à
l’agriculture renseigne sur un processus clair débouchant sur modèle de
dégradation de l’environnement. La croissance rapide de la population amène
les agriculteurs à une augmentation de la surface cultivée. Etant donné que
certains pasteurs pratiquent une agriculture sur brûlis on assiste à une
déforestation de l’espace cultural, la durée de la jachère est réduite et une baisse
de fertilité engendre une baisse du rendement. La déforestation est une
conséquence directe de la sècheresse. Cette dernière donne lieu à une diminution
des espaces pastoraux. C’est dire donc, que la diminution des pâturages
engendre une charge de bétail excessive qui a une conséquence négative sur le
pastoralisme, c’est le surpâturage. Tous ces éléments associés ont une
conséquence directe de la sècheresse.
Le pastoralisme présente des contraintes et les incidences, c’est pourquoi, il est
important de faire les projections et les suggestions afin d’améliorer l’activité.
3.3. Perspectives et suggestions
Le pastoralisme, est un secteur sensible et important pour l’économie de notre
pays. Il est donc nécessaire de faire quelques suggestions afin de corriger les
disparités observées au niveau des organisations en charge du pastoralisme, de
réduire les contraintes et les incidences environnementales.
Au niveau des différentes organisations, la réorganisation de tous les acteurs et
de toutes les structures en charge du pastoralisme. Le renforcement des capacités
des organisations professionnelles des éleveurs, il est important que ces
organisations soient d’une grande crédibilité et qu’elles soient bien informées.
Les échanges sont importants entre les pasteurs de la commune et même des
autres régions. C’est pourquoi la mise en place d’un réseau de pasteurs à travers
tout le pays est une impérative nécessité comme le Niger, le Burkina Faso et le
Mali l’ont fait. L’instauration des droits pastoraux en impliquant tous les acteurs
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 72
concernés du pastoralisme, car le constat est que les acteurs qui sont les pasteurs
ne sont pas associés dans les différentes prises de décisions, ils sont totalement
absents. Les politiques doivent inciter à la définition des droits fonciers. Les
commissions de règlement de conflit à tous les niveaux doivent être installées.
Le développement d’une technique pouvant mettre en équilibre les espaces de
pâturage et le nombre de cheptel est une nécessité.
Au niveau des contraintes liées au pastoralisme que rencontrent
quotidiennement les pasteurs, il faut des mesures d’atténuations. Au nombre de
ces mesures on a :
- la prise en compte des espaces pastoraux dans les schémas
d’aménagement du territoire ;
- la restauration et la réhabilitation des ressources fourragères en voix de
disparition dans le secteur d’étude ;
- la matérialisation des couloirs de passage des animaux et les pistes de
transhumance formelles dans tous les arrondissements de la commune au
lieu de quelques arrondissements en informant et en sensibilisant les
pasteurs sur les biens fondés de cette matérialisation des couloirs et pistes;
- la création et la construction des infrastructures zoo-sanitaires au niveau
des frontières et proche des pasteurs autochtones de la Commune de
Tchaourou pour un bon contrôle du système sanitaire animal afin d’éviter
la contamination des animaux;
- l’instauration d’une nouvelle forme d’identification des transhumants à
travers des cartes de transhumance, où leur origine et le nombre de
cheptel seront mentionnés ;
- l’amélioration des ressources hydriques dans la Commune de Tchaourou
afin de réduire le déplacement des pasteurs et éviter, également la
contamination ;
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 73
- la limitation de la mobilité du bétail en maintenant le troupeau sur place à
long terme.
En ce qui concerne les incidences environnementales et pour la gestion durable
des ressources pastorales, il est important de préconiser :
- la protection et la bonne gestion des aires de pâturages déjà matérialisées
dans la Commune de Tchaourou et étendre l’opération dans les autres
arrondissements;
- la mise en place d’une stratégie régionale de gestion durable des
ressources pastorales ;
- la restauration et la réhabilitation des ressources fourragères dans les
zones ou aires de pâturage identifiées dans tous les arrondissements de la
Commune de Tchaourou ;
- la réduction de la pression des troupeaux sur les cours d’eau ;
La gestion du pastoralisme par tous les acteurs impliqués, apparait aujourd’hui
comme une nécessité à même temps une importance dans la sécurisation de
l’espace pastoral gage d’un développement durable. C’est cet espace réduit qui
rend difficile la gestion du pastoralisme dans toute la Commune de Tchaourou.
Enfin, il est nécessaire que les aspirations des pasteurs soient prises en compte
depuis la prise des décisions jusqu’à leur mise en œuvre.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 74
Conclusion
L’étude sur le pastoralisme répond à plusieurs préoccupations au nord Bénin en
général et dans la Communes de Tchaourou en particulier. Il connaît un essor lié
à de fréquents déplacements. Il est confronté aux problèmes de dégradation des
ressources naturelles en général et pastorales en particulier. Ces problèmes sont
dûs, à la pression démographique et aux faibles capacités de charge de l’espace à
satisfaire les besoins réels en fourrage des animaux.
Les transhumants transfrontaliers ont orienté leur déplacement vers le Bénin,
pays de prédilection par excellence. Plusieurs organisations militent dans la
gestion du pastoralisme. Il s’agit des acteurs et structures nationaux et
internationaux. Ces organisations rencontrent d’énormes problèmes
organisationnels, institutionnels et politiques. Les différentes associations
pastorales sont mal structurées. Les différents comités installés ne fonctionnent
pas c’est le cas du comité communal de transhumance qui devrait avoir sous sa
tutelle d’autre comités locaux. Les pasteurs ne sont pas le plus souvent associés
à des différentes prises de décisions. Les décisions sont prises sans une
concertation rigoureuse avec les acteurs directs c'est-à-dire les pasteurs peulh.
L’alimentation du bétail est de plus en plus épuisés avec pour conséquences
l’éloignement des troupeaux en faveur d’autres communes ce qui engendre du
coup les fréquents déplacements des campements peulh. C’est un phénomène
révélateur des contraintes foncières qui limitent l’exploitation des espaces
pastoraux dans la Commune de Tchaourou. Les formes de gestion de l’espace
pastoral et du troupeau ne sont pas compatibles. Ces formes de gestion, ne
s’adaptent pas aux nouvelles contraintes environnementales. Le mode de vie
qu’est le pastoralisme, contrairement à certaines idées trop rapidement affirmées
n’est pas une régression, par contre il est largement en danger du faite de
nouvelles contraintes de déplacement des hommes et des troupeaux. Les
pasteurs dans le secteur d’étude, rencontrent un certain nombre de contraintes
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 75
qui on pour nom contraintes liées à la disponibilité fourragère, à l’hydraulique
pastorale, à l’exploitation saisonnière des pâturages, les contraintes
pathologiques et celles liées à la gestion de l’espace et au règlement des conflits.
En ce qui concerne la disponibilité fourragère il y la quasi inexistence des
espèces appétitives pour le bétail l’exploitation excessifs se traduit par la
réduction continue de l’offre fourragère aux troupeaux bovins. Il y a insuffisance
des ressources en eau dans toute la commune ce qui les amène à faire de longs
déplacements environ 15 km. La contamination du bétail est de mise dans ces
différents déplacements ce qui pose le véritable problème zoo-sanitaire avec
beaucoup d’acuité chez les pasteurs. Le pastoralisme tout comme l’exploitation
forestière constitue une menace pour l’environnement. Les incidences
environnementales du pastoralisme se résument au surpâturage, à l’exploitation
des espèces fourragères, à l’ensablement de points d’eau, à la disparition de la
faune et de la flore. Les feux pastoraux tardifs constituent une cause majeure de
la disparition de certaines espèces ligneuses et herbacées. Au total, notre étude
s’est intéressée aux organisations, aux contraintes et aux incidences
environnementales du pastoralisme dans la Commune de Tchaourou. Le présent
document n’a pas abordé tous les aspects du pastoralisme, surtout l’aspect lié à
l’adaptation du pastoralisme au changement climatique. Alors, quelle est la
perception des pasteurs sur certains phénomènes climatiques ? Quel est l’avenir
du pastoralisme face au changement climatique ?
Ces interrogations nécessitent une étude minutieuse qui permettra de mieux
situer les pasteurs sur les dispositions à prendre pour une gestion durable du
pastoralisme.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 76
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matière de pastoralisme : Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal et Tchad,
PRASET, projet n° 91.2219.3-01.100 ; 142p.
26. MEYER L. (1999) : Elevage de la vache laitière en zone tropicale. CIRAD,
Montpellier, 314 p.
27. MEYER L. (2007) : Les paysages culturels de l’agro-pastoralisme
méditerranéen. France, 5p.
28. MICHELE N., MICHAEL T. et ALESSANDRA S. (2008) : Droits pastoraux,
modes de vie et adaptation au changement climatique 33 p.
29. PADEB, (2000) : Rapport du recensement du bétail dans le Borgou, MDR,
Direction de l’élevage, 25p.
30. PETER H. (2004) : La gestion décentralisée des ressources pastorales de la
commune de Kouri, GRET, 94p.
31. PIERRE G. (1990) : Dictionnaire de Géographie. Paris, P.U.F, 510 p.
32. RAPPORT APIC-ONG, (2009) : Rapport de matérialisation des couloirs et
aires de pâturages des animaux dans les arrondissements de Bétérou, Sanson et
Kika dans la commune de Tchaourou, ADECOI, 27p.
33. RAPPORT UDOPER, (2002) : Les groupements professionnels des éleveuses
et éleveurs de ruminants en marche, Plan d’action triennal des GPER 2003 –
2005, 58p.
34. ROCHEGUDE A. (2000) : Décentralisation, acteurs locaux et foncier. Cotonou
: PDMSERHAU, 23p.
35. SABI BOUM P., (2004) : Gestion pastorale de la vallée du fleuve Niger pour la
production laitière, Thèse d’Ingénieur Agronome, FSA/UAC, Bénin, 82p.
36. SCHLEICH K. SIDI L. HOUNSOU G. ONIBON P. KEES M. TILLER K. et
LOHR W. (1994) : Les ressources en eau et en pâturage disponibles au Bénin,
GTZ, Hambourg, 83 P.
37. SINSIN B (1993) : Phytosociologie, écologie, valeur pastorale, production et
capacité de charge des pâturages naturels du périmètre Nikki-Kalalé au nord-
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 79
Bénin. Thèse de Doctorat en sciences agronomique. Section Inter facultaire
d’Agronomie et de Phytosociologie, Université de Libre de Bruxelles,
Belgique ; 390p.
38. SOUNON K. L. S. A., BAWA R. et YACOUBOU M. (2008): Evaluation du
coût économique et financier de la dégradation environnementale dans les
zones arides au Bénin : Cas des départements du Borgou et de l’Alibori ;
PNUD ; 132p.
39. TOROU M.B. (2005) : Gestion de l’espace et usage fait de l’arbre chez les
peulh agro pasteurs dans la commune de Tchaourou ; Mémoire de maîtrise de
Géographie ; UAC/FLASH/DGAT ; 81p.
40. TOUTAIN B. (2003) : Pastoralisme et aires protégées : Coexistence ou
concurrence, leçons tirées d’études de cas en Afrique de l’Ouest, ECOPAS, 5p.
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 80
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Model d’analyse des résultats à l’aide de la méthode PEIR 23 Figure 2 : Situation géographique de la Commune de Tchaourou 25 Figure 3 : Evolution inter annuelle de la pluviométrie dans la
Commune de Tchaourou
28 Figure 4 : Répartition des ressources en eau et les pistes de
transhumance dans la Commune de Tchaourou 43
Figure 5 : Couloirs de passage et aires de pâturages 57 Figure 6 : Diagramme de dégradation de l’environnement 70
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Synthèse de la recherche documentaire 19 Tableau II : Localités enquêtées et le nombre de personnes enquêtées
21 Tableau III : Acteurs /structures dans la gestion du pastoralisme 33 Tableau IV: Fréquentation des points d’eau 41 Tableau V : Les pôles de conflits dans la Commune de Tchaourou 47 Tableau VI : Maladies, taux de couverture vaccinale 50
Tableau VII : Situation culture et réserves fourragère 2006 à2010 55 Tableau VIII : Espèces fourragères herbacées 61 Tableau IX : Espèces fourragère ligneuses 61
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : Andropogon gayanus (a), khaya senegalensis (b) 29 Photo 2 : Piétinement des bœufs (a) et eau verdâtre de la retenue (b)
de Boukousséra
39
Photo 3 : Un troupeau de bœufs s’abreuve dans une retenu d’eau 40 Photo 4 : Un champ d’igname sur le chemin habituel du bétail 48 Photo 5 : Un troupeau de bœufs en pâture dans le bas fond de
Magada 52
Photo 6 : Un troupeau de bœufs en pâture dans une jachère vide de fourrages à Badékparou
56
Photo 7 : Une jeune plante de khaya senegalensis émondée en blanc 60 Photo 8 : Les deux rives d’un barrage 63 Photo 9 : Les bœufs dans leurs lieux d’attache 65 Photo 10 : Sol dénudé de la retenue d’Alafiarou 66 Photo 11 : Feu pastoral précoce dans l’arrondissement de Kika 68
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 81
ANNEXES I- Identification des acteurs/structures
Questionnaire N°… Enquêteur….......... ………………………………………………………………………….. Nom et prénom :………………………………………………………………………………. A-Identification de l’enquêté
1- Origine :
Peulh béninois Peulh étranger 2- Ethnie :
Peulh Bariba Nago Autres 3- Religion :
Musulman Chrétien Animiste Autres
4- Etes- vous propriétaire du cheptel ? Oui Non 5- Types d’activités : élevage Agriculture
Commerce Autre 6- Quelle est l’origine de votre cheptel ? Héritage Mariage
Achat Job Autres B-Acteurs/Structures
7- Comment résolvez-vous les conflits ?..........................................................................
………………………………………………………………………………………………….. 8- Qui vous aident pour entretenir votre cheptel ?...................................................
………………………………………………………………………………………………… 9- Quels sont les différents acteurs en place ?.............................................................
…………………………………………………………………………………………………... 10- Quelles sont les activités concrètes menées dans la gestion pastorale par
les différentes structures?.........................................................................................
…………………………………………………………………………………………………... 11- Bénéficiez-vous de l’assistance financière des institutions ?
Oui Non Si oui de quelle(s) institution(s) ?.........................................................................................
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 82
12- Quels sont vos rapports avec les différentes institutions et organisations locales ?……………………………………………………………….......................................
13- Quelles sont les différentes activités concrètes menées pour la gestion du pastoralisme par les organisations ?……………………………………………………
14- Combien de structures interviennent-elles au total pour la gestion de
votre troupeau ?..............................................................................(en chiffre) 15- Quelles sont vos
souhaits ? ………………………………………….................................................
II- Identification des différentes contraintes liées au pastoralisme C- Contraintes du pastoralisme
16- Le troupeau effectue t-il habituellement la transhumance ? Oui Non
17- A quelle période de l’année le troupeau part-il en transhumance ? ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….
18- Jusqu’où le troupeau part en transhumance ?.......................................... 19- A quelle distance se trouve le point d’abreuvement du
bétail ?......................................................................................................................................... 20- Comment se fait l’entretien du bétail :
Par les vétérinaires oui non Par vous-même oui non
21- Quelles sont les causes de contamination des bœufs ?.........................................................................................................
22- Avez-vous d’autres points d’abreuvement outre les barrages ? Oui non
23- Quelle distance parcourez-vous environ chaque jour pour paitre les animaux :
Pendant la saison sèche……..…. (En chiffre) Pendant la saison pluvieuse……. (En chiffre)
24- Vous arrive t-il de payer pour abreuver le troupeau ? Oui Non
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 83
Si oui quelles sont les modalités de paiement Par animal Par troupeau Combien ?..........................(CFA)
25- Avez-vous bénéficié souvent de financement ou subvention pour le traitement du bétail ? Oui non
26- Arrivez-vous à vendre les produits de l’élevage dans votre région ? Oui non
Si oui où vendez vous ces produits ?................................................................................... Si non pourquoi ?............. ……………………………………………………………………
27- Disposez-vous des espaces pastoraux suffisants dans votre région ? Oui non
Si non pourquoi ?..................................................................................................................... 28- Quelles sont vos
souhaits ? …………………………………………................................................
III- Evaluation des incidences environnementales
D- Incidences environnementales du pastoralisme
29- Quelles sont les espèces végétales appétitives pour le bétail ?................................................…………………………………………………………………………………..
30- Quelles sont les espèces végétales émondez-vous pour l’alimentation du bétail ?..................………………………………………………………………..………………………………………………
31- En quelle(s) période émondez-vous plus ces espèces ? ………………………………………….……………………………………………………… (Précisez la période)
32- Plantez-vous ces espèces ? Oui Non
Si non pourquoi ?.....................................................................................................................
33- Mettez-vous les feux de brousse ? Oui Non
Si oui en quelle période de l’année ?......................................................................................................................................
34- De quel côté du cours d’eau ou barrage viennent les animaux pour s’abreuver ? De l’amont de l’aval
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 84
35- Le bétail a-t-il un chemin habituel pour venir s’abreuver dans le cours d’eau ou dans le barrage ? Oui Non
36- Vos barrages et cours d’eau sont-ils ensablés ? Oui Non
Si oui quelles sont les causes ?................................................................................ …………………………………………………………………………………………………...
37- Comment aménagez-vous votre territoire d’attache ?................................................................................................................................
38- Quelles sont vos recommandations vis-à-vis de tous les aspects abordés ? …………………………………………………………………………………………………...
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 85
Guide d’entretien
(destiné aux autorités ; chefs postes forestiers ; agents de santé animal)
Nom………………………………………………………………………………. Prénoms…………………………………………………………………………... Fonction :…………………………………………………………………………. Sexe :……………………………………………………………………………... Arrondissement :…………………………………………………………………. Village :…………………………………………………………………………...
1- Votre arrondissement/village dispose t-il d’espace de pâturage suffisant ? Oui Non
2- Quels sont les atouts dont dispose votre arrondissement/village pour le développement du pastoralisme ? ……………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………...
3- Quels sont les problèmes aux quels le pastoralisme est confronté dans votre arrondissement /village ?........................................................................... ……………………………………………………………………………
4- Les autorités locales participent-elle aux différentes formations des pasteurs ? Oui Non
5- Portez vous une assistance vétérinaire aux pasteurs ? Oui Non
6- Comment gérez-vous les retenues d’eau se trouvant dans votre localité avec les pasteurs ? ………………….. …………………………………………………………
7- Quelles solutions de relance proposez-vous ?............................................................................................................
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 86
Tables des matières
Dédicace…………………………………………………………………………….. 2 Sommaire…………………………………………………………………………… 3 Acronymes et sigles………………………………………………………………… 4 Remerciements…………………………………………………………………….... 5 Résume/ abstract……………………………………………………………………. 6 Introduction…………………………………………………………………. 7
CHAPITRE I :
REVUE DE LITTERATURE, PROBLEMATIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE
9
1.1. Revue critique de littérature……………………………………………… 9 1.2. Problématique……………………………………………………………. 12
1.2.1. Justification du sujet……………………………………………………... 12 1.2.2. Hypothèse de travail……………………………………………………... 15 1.2.3. Objectifs de recherche…………………………………………………… 15 1.2.4. Clarification des concepts………………………………………………... 15
1.3. Démarche méthodologique………………………………………………. 17 1.3.1. Données utilisées………………………………………………………… 18 1.3.2. Collecte des données et informations……………………………………. 18
1.3.2.1. Recherche documentaire…………………………………………………. 18 1.3.2.2. Enquête de terrain……………………………………………………… 20 1.3.2.2.1. Echantillonnage………………………………………………………… 20 1.3.2.2.2. Techniques et outils de collectes des données………………………….. 21 1.3.2.2.3. Dépouillement, traitement et analyse des données……………………...
22
CHAPITRE II :
PRESENTATION DU SECTEUR D’ETUDE, ORGANISATIONS (ACTEURS/STRUCTURES) EN
CHARGE DU PASTORALISME ET CES CONTRAINTES DANS LA COMMUNE DE
TCHAOUROU
24
2.1. Situation géographique et administrative ………………………………. 24 2.1.1. Aspects physiques………………………………………………………... 26
2.1.1.1. Relief……………………………………………………………………... 26 2.1.1.2. Réseau hydrographique…………………………………………………... 26 2.1.1.3. Climat………………………………………………................................. 27 2.1.1.4. Formation végétale………………………………………………………. 28
2.1.2. Aspects humains…………………………………………………………. 30 2.1.3. Activités économiques…………………………………………………… 30
2.2. Acteurs /structures dans la gestion du pastoralisme……………………... 31 2.2.1. Acteurs internationaux et nationaux……………………………………... 31 2.2.2. Associations et structures communales de gestion du pastoralisme……... 32
Pastoralisme dans la Commune de Tchaourou : Organisations, Contraintes et Incidences Environnementales 87
2.2.3. L’organisation sociale et caractérisation des fulbé………………………. 34
2.3. Environnement structurel, institutionnel et politique…............................. 36 2.3.1. Contexte structurel et institutionnel du pastoralisme….............................. 36 2.3.2. Contexte politique du pastoralisme………………………………………. 37
2.4. Contraintes liées à l’hydraulique pastorale………………………………. 38 2.5. Gestion de l’espace et conflits…………………………………………… 44 2.6. Contraintes pathologiques………………………………………………... 48 2.7. Contraintes liées à l’exploitation saisonnière des pâturages……………... 51 2.8. Contraintes liées à la disponibilité des fourrages……………………….. 54
CHAPITRE III :
EVALUATION DES INCIDENCES DU PASTORALISME SUR L’ENVIRONNEMENTALES
DANS LA COMMUNE DE TCHAOUROU
59
3.1. Incidences environnementales du pastoralisme……… 59 3.1.1. Incidences liées à l’exploitation des espèces fourragères……………… 59
3.1.2. Incidences liées au surpâturage…………………………………………... 61 3.1.3. Ensablement des points d’eau……………………………………………. 62 3.1.4. Régression de la faune et de la flore……………………………………... 63 3.1.5. Dénudation du sol autour des retenues…………………………………... 65 3.1.6. Incidences des feux pastoraux…………………………………………… 67
3.2. Incidences environnementales des pratiques culturales.............................. 68 3.2.1. Défrichage………………………………………………………………... 68 3.2.2. Incidences liées aux pratiques de brûlis……………….............................. 69
3.3. Perspectives et recommandations………………………………………... 71 Conclusion…………………………………………………………………………. 74 Bibliographie…………………………………………………………………........... 76 Liste des figures ……………………………………………………………………. 80 Liste des tableaux …………………………………………………………………... 80 Liste des photos …………………………………………………………………….. 80 Annexes……………………………………………………………………………... 81 Tableau des matières………………………………………………………………... 85