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aluécodesign L’aluminium & l’éco-design Un concours pour les générations futures

L'aluminium & l'éco design : un concours pour les générations futures

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aluécodesignL’aluminium& l’éco-design

Depuis 2007, le concours « L’Aluminium pourl’éco-design» offre aux étudiants des écoles d’art,d’architecture et de design un terrain fertile deréflexion et d’imagination. Le défi lancé parl’Association française de l'aluminium aux créateursde demain est d’explorer les possibilités infinies d’unmatériau à incarner leurs rêves tout en prenant encompte les attentes de la société : minimiser l’impactenvironnemental des objets qui nous entourent,concevoir des produits entièrement recyclables etréutilisables dans une démarche d'économie circulaire.

Un concours pour lesgénérations futures

ISBN 978-2-918582-28-1

Prix public 20 €

L’aluminium & l’éco-design

REF2C-AFA-COVER_Mise en page 1 09/05/2016 08:57 Page1

L’aluminium& l’éco-design

Un concours pourles générations futures

texte de Sophie Pehlivanian

Lancé voici dix ans, le concours «L’Aluminium pour l’éco-design » vise àrapprocher les industriels d’aujourd’hui des créateurs de demain. Depuis2007, ce concours s’est imposé comme un rendez-vous de référence pourles étudiants des écoles d’art, d’architecture et de design ; il rapprocheles candidats des réalités du marché, en même temps qu’il les incite àminimiser l’impact environnemental de leurs créations. C’est pourquoi la démarche initiée par Gérard de Saint-Rémy, alorsprésident de notre association, a été soutenue et reconduite année aprèsannée par son conseil d’administration. Le moment nous a semblé venu de célébrer les dix ans de ce concours enen récapitulant dans ce livret les étapes et les projets les plus marquants.

Avec l’aluminium, les designers et architectes bénéficient d’un matériaunoble et néanmoins issu d’une matière première abondante. Esthétiqueet malléable, il offre un support idéal pour la couleur et permet laconception de produits entièrement réutilisables et recyclables. Dans unesociété en pleine mutation, ses utilisations se multiplient à l’infini,judicieuses, étonnantes, révélatrices d’un monde fécond. L’aluminiumcélèbre la créativité humaine et l’innovation industrielle : derrière latechnicité se cache l’âme du matériau.

Brillant à l’état pur, conducteur d’électricité et de chaleur, léger etrésistant, simple à entretenir, base de nombreux alliages auxcaractéristiques variées, recyclable à l’infini, l’aluminium trouve ses

Avant-propos

applications principales dans les moyens de transport de passagers oude marchandises, l’emballage de boissons et de produits alimentaires,le bâtiment (façades et architecture d’intérieur) et le transportd’électricité. Grâce à ses exceptionnelles propriétés de mise en forme, ilpermet aux designers et architectes de réaliser librement leurs rêves.Avec lui, Eileen Gray, Jean Prouvé, Marc Newson ou encore Jean Nouvelont créé des œuvres universellement reconnues. Plus abordablesfinancièrement, d’autres objets en aluminium ponctuent notre quotidienet participent à l’imaginaire collectif, comme le presse-agrumes ou labouilloire de Philippe Starck.

Depuis dix ans, le concours «L’Aluminium pour l’éco-design » a permis à denombreux étudiants de s’inscrire dans le sillage de ces grands artistes etcréateurs. Qu’il en soit ainsi longtemps encore !

Béatrice CharonPrésident de l’Association française

de l’aluminium

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Lockheed Lounge, Marc Newson,1988. Fabricant : Pod, Sydney.Photographie de Clint Blowers.Courtesy of Phillips.

Pourtant, l’aluminium ne peut éviter d’être l’incarnation de l’optimisme qui accompagne une réorientation vers un monde meilleur, plus propre, plus simple. C’est le matériau qui exprime le mieux la nostalgie de l’avenir.

Paola Antonelli, conservateur au Museum of Modern Art de New York

Chaque printemps, le concours «L’Aluminium pour l’éco-design» invite lesétudiants en école d’art, de design et d’architecture à inventer les objetsde demain en utilisant le métal léger de la manière la plus raisonnéepossible en matière d’environnement. En prenant cette initiative en 2007,l’Association française de l’aluminium - qui se nomme alors Chambresyndicale de l’aluminium - renoue avec la tradition des concoursd’industriels qui dynamisent l’innovation.

Placée sous la bannière de l’éco-design, cette compétition inscrit lematériau aluminium au cœur d’une démarche de création exigeante :elle oriente les contributions vers une prise en compte de problématiquesqui engagent le futur, le cycle de vie des produits, la gestion desressources, la recyclabilité.

En dix ans, le concours est devenu un rendez-vous régulier, une occasiond’établir des connexions entre les futurs designers et architectes, etl’industrie de l’aluminium, autour de tels enjeux. L’aluminium y est analysé,travaillé, mis à l’épreuve, pensé, rêvé, inspirant de jeunes créateurs endevenir, qui font du métal léger le matériau de tous les possibles, afind’imaginer le monde de demain.

L’aluminium matière à innover1

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Au moment où le hasard me faisait découvrir quelques-unes despropriétés si curieuses de l’aluminium, ma première pensée fut que j'avais mis la main sur ce métal intermédiaire dont la place serait faite dans les usages et les besoins des hommes le jour où l'on connaîtrait le moyen de le faire sortir du laboratoire des chimistes pour le faire entrer dans l'industrie.

Henri Sainte-Claire-Deville, 1859

Une découverte révolutionnaire

L’aluminium fait son apparition publique en 1855 dans les fastes del’Exposition Universelle à Paris, qui glorifie les merveilles enfantées par larévolution industrielle. Voulant rivaliser avec la fameuse Exposition duCrystal Palace à Londres en 1851, l’Empereur Napoléon III fait exposer lestout premiers lingots jamais produits d’un métal nouveau, l’aluminium, aucôté des joyaux de la Couronne.

L’année précédente, le chimiste français Henri Sainte-Claire-Deville estparvenu à isoler ce métal, couronnant 50 ans de recherches dans leslaboratoires européens. Le procédé qu’il a mis au point – avec le soutienfinancier de l’Empereur - est coûteux. L’aluminium est alors un objet decuriosité, son prix en limite les applications. Orfèvres, joaillers, horlogersou sculpteurs sont les premiers à l’adopter même si Sainte-Claire Devillevoit déjà plus loin : « On comprendra combien un métal blanc et inaltérablecomme l'argent, qui ne noircit pas à l'air, qui est fusible, malléable, ductileet tenace, et qui présente la singulière propriété d'être plus léger que le

1. Bracelet en or et perles ciselées enaluminium (vers 1858) - 2. Boîte àpilules, aluminium repoussé et ciselé,anneau d’émail serti et anneau devermeil (vers 1862) - 3. Tasse en bronzed’aluminium de la Société Paul Morin etCie (1860-1890) - 4. Jumelles dethéâtre (Second Empire)

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verre, combien un pareil métal pourrait rendre de services s'il étaitpossible de l'obtenir facilement...»

Les progrès de la science électrique vont lui donner raison. Grâce à ladynamo, un autre Français de 23 ans, Paul Héroult, met au point en 1886un procédé industriel permettant d’obtenir de très grandes quantitésd’aluminium à bon marché. C’est ce procédé électrolytique, constammentamélioré, qui est encore utilisé aujourd’hui. Il ouvre la voie auspectaculaire essor du nouveau métal.

De la cuisine à la conquête spatiale

Ses caractéristiques - légèreté, malléabilité, bonne conductibilité électriqueet thermique, facilité de mise en œuvre et d’entretien – mais aussi sacapacité à s’associer à d’autres éléments, composant ainsi des alliagesqui améliorent ses propriétés, vont imposer l’aluminium dans de nombreuxdomaines, des objets du quotidien aux hautes technologies.

Des inventeurs de tous ordres se passionnent pour ce métal, soit pourdes usages nouveaux, soit pour le substituer à des matériaux traditionnels.Il s’introduit ainsi dans les foyers français notamment par l’univers de lacuisine. Couverts, casseroles, cocottes minutes, louches, moules àgâteaux, plus tard « papier alu » et autant d’ustensiles qui ont étélargement produits en aluminium tout au long du XXe siècle. Les designersdes arts ménagers en feront un allié de choix.

La mobilité est l’une des voies les plus systématiquement explorées. Dès1865, Jules Verne s’exclame dans De la terre à la lune : « il se travaillefacilement, il est trois fois plus léger que le fer, et il semble avoir été créétout exprès pour nous fournir la matière de notre projectile ! » Au même

Salon des Arts ménagers de 1937,section de l'Aluminium. Stand de laSociété française des métaux ouvrés

Coll. photographique de L’AluminiumFrançais © Droits réservés - IHA

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moment, Gustave Ponton d’Amécourt construit un petit hélicoptère dontla chaudière est en métal léger. Celui-ci va devenir le «métal de l’air »,accompagnant toute l’histoire de l’aviation moderne, du Breguet XIV àAirbus, puis de la conquête spatiale. Dans l’automobile, les premièrespièces apparaissent. Pionnière à plusieurs titres, la Jamais Contentedépasse en 1899 les 100 km/h avec sa carrosserie en aluminium et sonmoteur électrique… Dès les années 1930, l’ingénieur Jean-Albert Grégoirel’adopte pour alléger l’automobile et réduire sa consommation d’énergie !Mais la mobilité, c’est aussi le camping qui se développe avec les congéspayés, les voyages qui se démocratisent, le sport qui glorifie l’exploit,l’emballage qui s’industrialise. Autant de domaines où l’innovations’appuie sur l’aluminium et ses alliages.

Les alliages d’aluminium apportent des réponses à des questions quiintéressent la société tout entière : comment produire et consommer defaçon moins énergivore ? Comment fabriquer des objets plus performantset moins consommateurs de matière ? Comment faire des déchets desressources pour l’industrie ? Dans le même temps, la souplesse de miseen œuvre du matériau ainsi que ses propriétés en font un miroir destendances esthétiques et une véritable icône de la modernité.

Superstar du design

« Form follows function » [la forme suit la fonction] dit Louis Sullivan en1896. Cette formule emblématique d’une conception fonctionnalisteinspirera l’architecture et le design moderne. Capable de s’adapter à laplupart des contraintes imposées par les fonctions assignées à l’objet,l’aluminium, qui peut être à la fois un élément structurant et un parti prisesthétique, contribue à une libération de la forme.

Dynavia de Panhard. Prototypeprésenté au salon de Paris de

1948. Carrosserie en Duralinox(alliage d’aluminium).

Ce véhicule constitue uneévolution de la Dyna X.

Coll. photographique deL’Aluminium Français

© Droits réservés - IHA

Dyna X. Voiture conçue par Jean-AlbertGrégoire à partir de 1943 et produite par

Panhard dès 1947. La Dyna X possède unecarrosserie en aluminium.

Coll. d’automobiles Grégoire-IHA

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Architectes et designers ne sont pas les derniers à s’intéresser àl’aluminium et ses alliages. Ils peuvent être laminés, profilés, extrudés,emboutis, cintrés, pliés, ou bien moulés pour la fabrication de formes detoute taille et de tout type. L’aspect du métal, qui peut être aussiréfléchissant qu’un miroir et aussi mat que du verre dépoli, de couleur ettrès solide, en fait un allié idéal de la création. Figure majeure del’industrialisation du bâtiment, Ludwig Mies Van Der Rohe (1886-1969)résume : « Le danger avec l’aluminium est que vous pouvez en faire ceque vous voulez ; il n’a pas de réelle limitation. »

Vers 1905, Otto Wagner équipe de pièces en aluminium les sièges qu’ilconçoit pour la banque d’épargne postale autrichienne, à Vienne. Le métalconjugue une esthétique raffinée par sa couleur argentée et unerésistance accrue à l’usure. Tout au long du XXe siècle, nombreux sont lesexemples où il incarne des créations alliant esthétique et fonctionnalisme,véritable credo du design industriel. Des structures autoportées deBuckminster Fuller aux murs-rideaux de Jean Prouvé, des moucharabiehsde l’Institut du monde arabe aux centaines de milliers d’oiseaux de laPhilharmonie de Paris de Jean Nouvel, les réalisations prestigieuses enaluminium se succèdent.

Le matériau est largement valorisé au sein d’objets devenus de véritablesjalons de la création industrielle. Il est attaché à diverses figures de lamodernité, qu’il s’agisse de l’Art nouveau, de l’Art déco ou de son avataraux États-Unis, le Streamline. Parmi ces objets phares, on peut citer lacafetière Moka Express, qu’Alfonso Bialetti a mise au point en 1933.L’aluminium permet d’obtenir des pièces complexes par moulage, offrantà la cafetière une forme adaptée à la montée en pression caractéristiquedu café expresso et démocratisant ce principe dans les foyers du monde

Façade principale de l’Expositioninternationale du textile de Lille (1951).Murs-rideaux préfabriqués par lesAteliers Jean Prouvé

Coll. photographique de L’AluminiumFrançais - IHA © Adagp, Paris, 2016

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entier. Plus de 105 millions d’exemplaires de la Moka Express ont étévendus depuis 1946.

En termes de mobilier, l’aluminium a rendu possible la fabrication de lachaise Tulip d’Eero Saarinen, dans les années 1950. Grâce à une âme enaluminium, le piètement, rendu très solide, n’est constitué que d’une seulepartie qui élimine ainsi les quatre pieds traditionnels.

Sa facilité d’entretien, son aspect lisse et argenté le rendent particulièrementadapté aux considérations hygiénistes qui prennent leurs racines au débutdu XXe siècle et qui sont développées tout au long du siècle. On reconnaîtpar exemple dans l’univers du film Mon Oncle que Jacques Tati réalise en1958, véritable caricature de la société de consommation des années1950, de nombreux objets en aluminium supposés magnifier et faciliterla vie quotidienne en aseptisant à l’extrême l’environnement dans lequelévoluent les personnages.

Plusieurs des créations les plus originales du designer Philip Starckcélèbrent l’aluminium qui fait du Juicy Salif une icône du design dans lesannées 1980. Ce presse-agrumes, réalisé en fonte d’aluminium, hissel’ustensile de cuisine au rang d’objet sculptural. À la même période MarcNewson fabrique sa spectaculaire chaise longue Lockheed loundge en tôlesd’aluminium rivetées. Ron Arad emprunte à l’industrie de l’automobile satechnique du Blown Out of Proportion, à la fin des années 1990. Il utiliseun alliage d'aluminium superplastique chauffé à 500° C, qui est soufflé dansdes moules en acier. Le designer obtient alors une gamme d’objetsd’inspiration organique aux formes sculpturales qui semblent aléatoires.

Entre artisanat et prototypes, entre industrialisation et objets d’art,l’aluminium prend donc sa place dans l’histoire du design. Le matériau

1. Coupe à fruits en aluminiumanodisé conçue par Lurelle Guild pourle compte de Kensington (États-Unis,années 1930) - 2. Cafetière NuovaMignon (Italie, années 1960) - 3. Presse-agrumes de Philippe Starckconçue pour Alessi (Italie, 1990)

Coll. Jean Plateau-IHA

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devient une source d’inspiration féconde, l’objet final magnifie le matériauet incarne ce que Sarah Nichols nommera « le futur au coin de la rue ».

Les concours d’industriels, moteurs d’innovation

L’histoire du design industriel est étroitement liée à l’histoire del’industrie elle-même. La production en série a induit des contraintesformelles et les matériaux ont offert de nouvelles possibilités auxconcepteurs. Le matériau incarne ainsi une matière créatrice au mêmetitre que les idées elles-mêmes. Ces interactions sont souvent exploitées,au cours du XXe siècle, lors de concours d’industriels à destination dedesigners ou d’ingénieurs. Par exemple, c’est à l’issue du concours de laSociété des ingénieurs de l’automobile que Jean-Albert Grégoire introduitles alliages légers dans la construction automobile de série de manièrerévolutionnaire et durable.

C’est également à l’issue d’un concours coordonné par le Bureauinternational des applications de l’aluminium au cours de l’année 1933,que Marcel Breuer, grande figure du Bauhaus, reçoit le premier prix pourla création d’un siège en aluminium qui inspirera le monde du design pourles décennies suivantes. Ce concours propose aux « architectes,décorateurs, artisans, fabricants ou autres, de nationalité quelconque »,de rechercher des «modèles susceptibles d’une large diffusion » etd’«étudier une construction aussi économique et simple que possible».L’emploi du métal peut être partiel, précise le règlement, «à la conditionque cet emploi soit rationnel et relativement important». Les contraintesimposées par le concours incitent Breuer à faire évoluer le principeconstructif de ses sièges en tubes métalliques, inspirés de la chaise enporte-à-faux cantilever imaginée par Mart Stam au milieu des années 1920 :

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Marcel Breuer. Concours international du meilleur siège en aluminium, 1933. 1. Chaise à structureen méplats d'alliage d'aluminium, assise en tissu rembourrée (premier prix) - 2. Idem, assise bois -3. Chaise longue à structure en méplats d'alliage d'aluminium, revêtement à motif «zebré »

Coll. photographique de L’Aluminium Français © Droits réservés - IHA

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« Si nous parvenons à un usage structurel de l’aluminium, ce sera un grandpas, tellement ce matériau est léger. Une structure soutient toujours elle-même avant tout, bien sûr. L’alléger revient également à alléger la chargequ’elle supporte. »

Si les prix alloués constituent pour les designers une incitation financièreà poursuivre leurs créations, les concours suscitent sans doute tout autantde questionnements qui favorisent l’innovation, contribuant à de nouveauxemplois de l’aluminium et à de nouvelles expérimentations sur sespropriétés. C’est dans cette tradition que s’inscrit le concours « L’Aluminiumpour l’éco-design », lancé en 2007 par le groupement des professionnelsfrançais de l’aluminium. Ses objectifs principaux sont de provoquer larencontre entre le matériau et de futurs créateurs, de favoriser unecréation responsable et réfléchie, et de contribuer ainsi au dynamisme dela filière industrielle.

L’Association française de l’aluminium (AFA) a pour mission decréer et d’entretenir un climat favorable à la production, à latransformation, à l’utilisation et au recyclage de l’aluminium.

Elle agit tout particulièrement dans les domaines de l’environnement,de la santé et de la sécurité.

Les membres de l’AFA sont les producteurs de métal, primaire ourecyclé, les premiers transformateurs du métal (lamineurs, fileurs...)auxquels s’adjoignent des entreprises en aval très investies dansl’aluminium.

L’Association française de l’aluminium

1. Lézard réalisé à partir de boîtes boissonen aluminium - 2. Masque népalais enaluminium recyclé - 3. BroadWay Armchair,Boris Bally, 2009. Fauteuil réalisé à partir de panneaux de signalisation.TechniquesHUMANUFACTURED®. Photo J.W. Johnson

Coll. Jean Plateau-IHA pour 1 & 2 Coll. Boris Bally pour 3 (www.BorisBally.com)

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Aluminium,éco-design, imagination 2

Genèse d’un concoursL’idée d’organiser un concours à destination des apprentis designers etarchitectes français germe au début des années 2000. La profession del'aluminium est alors engagée dans la déclinaison nationale d’un programmeeuropéen, Aluminium For Future Generations (L’Aluminium pour lesgénérations futures - APGF). Lancé en 1998, ce programme vise à rendreaccessibles au plus grand nombre les problématiques industrielles de lafilière, de créer du lien avec le public et en particulier la jeune génération.La supervision du programme est confiée à l’agence Communication &Institutions qui joue le rôle d’intermédiaire entre le groupementd’industriels, les parties prenantes et le grand public.

Le concours est conçu dans cette perspective. Il visera à rétablir un lienentre la jeune création et le monde industriel, deux mondes qui n’ont quetrop rarement l’occasion de se côtoyer. Il déclinera des thèmesdéveloppés par le programme APGF, largement enracinés dans lespréoccupations actuelles, faisant de l’aluminium un matériau à la foisnoble et engageant pour l’avenir. Rapidement, la notion d’écoconceptionest valorisée par les organisateurs du concours : les candidats devront,en songeant aux objets de demain, veiller à ce que leur empreinteécologique soit la plus faible possible.

Un jury aux profils variés et complémentaires est constitué : industriels,journalistes, designers, architectes, personnalités qualifiées… Dix ans,dix éditions ont permis de créer un lien fort entre le monde de la création

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Volike, Julie Brand & Francis Boissenin, 2015 - Dry Box, Manon d’Ercole, 2011 - TIDI, HélèneBoudon & Marie Dhoossche, 2012 - Kiosque baladeur, Alexis Thépot, 2009 - Cookaraound,Hélène Coignet et Bahaa Alawieh, 2015 - Twist, Antoine Le Falher, 2009 - Treee, AurélieGirault, 2008 - Fauteuil Spine, Maxime Moreaux, 2013 - ELET, Teddy Haller & MaximePayrard, 2015 - Tro Tree, Soo Hyun Kim, 2010 - Greffes parisiennes, Adrien Lassalmonie,2008 - Slice Wall, Adeline Bellot & Doriane Savoye, 2014.

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et celui d’un matériau, le tout parfaitement ancré dans les préoccupationsenvironnementales qui doivent forger l’avenir.

2007 : « L’aluminium pour le design, une innovationdurable au service de la vie quotidienne » Dès la première édition en 2007, l’emploi du terme « durable » inscritclairement le concours dans une perspective sociétale. Cela fait alorstrente ans que la notion de développement durable est apparue dans ledébat public. L’idée d’un « développement qui répond aux besoins duprésent sans compromettre la capacité des générations futures à répondreaux leurs » (Rapport Bruntland, 1987) favorise une prise de consciencegénérale de l’importance d’une production industrielle raisonnée et moinsémissive de CO2. L’émergence de nouvelles pratiques commel’écoconception en est une illustration. Le concours imaginé par lesindustriels de l’aluminium a donc pour vocation de donner à réfléchir surl’application au matériau aluminium de ces problématiques émergentes.

Ainsi, les futurs designers qui se forgent une vision globale de la notionde conception, sont encouragés à imaginer des projets dans lesquelsl’aluminium aurait à la fois un caractère fonctionnel, un avantage formelet offrirait des solutions environnementales. L’objectif principal étant desusciter les idées les moins attendues et les plus imaginatives.

Ezzedine El Mestiri, fondateur et directeur du magazine Le Nouveauconsommateur, fait d’ailleurs partie du jury dès l’origine. Son périodiqueparaît de 2003 à 2012 ; il offre au citoyen des conseils, des clés, pour uneconsommation douce et écologique, tout en l’informant sur la provenancedes produits, leur impact sur l’environnement et sur la société en général.Il raconte : « Ce qui nous intéressait, nous, c’était les solutions. Dans ce

Gérard de Saint-Rémy, président de la Chambre syndicale de l’aluminium de 1999 à 2008

À l’époque où j’ai été élu président, il fallait que l’industrie soit acceptée parla société si on voulait qu’elle perdure.

Le programme Aluminium pour les générations futures (APGF) comportaitdes visites d’usines, l’invitation d’autorités municipales, des démarchesauprès des ministères. Je me suis aperçu que beaucoup de responsables ausein des administrations publiques, dont les missions étaient en lien aveccette industrie, n’avaient jamais vu une usine.

Nous avons réalisé des enquêtes qui ont révélé que l’aluminium était unmétal très mal connu et qu’il était rejeté comme énergivore, ce qui est vrai.Mais il est en même temps indéfiniment recyclable sans perte de ses qualitéset consomme beaucoup moins d’énergie pour le recyclage qu’à l’origine dela production. Cela n’était pas connu.

Au cours de ma carrière, je me suis personnellement beaucoup intéressé audesign. Faire appel à des designers dès la conception des produits répond àdes considérations non seulement esthétiques, mais aussi fonctionnelles,comme la minimisation de l’utilisation des matériaux, ou une bonneutilisation de l’énergie. On a donc eu l’idée de faire un concours de designpour aborder l’insertion de l’aluminium dans la société. Ça a constitué undes points d’orgue de l’ensemble du programme APGF.

Nous avons choisi de composer un jury dans lequel les représentants del’aluminium étaient en minorité, au côté d’architectes, de designers, depersonnes susceptibles d’utiliser l’aluminium. Les débats étaient très riches.Industriels et designers n’avaient pas nécessairement le même point de vue.Tandis que les gens d’industrie pensaient en termes d’application, dedéveloppement, de poids du marché, les gens du design pensaient en termesd’originalité, de créativité. Ça fonctionnait bien !

«Témoignage

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concours il y avait beaucoup d’innovations, et dans tous les domaines : lavie quotidienne, le design, tout ce qui pouvait, à travers l’aluminium,simplifier et proposer des solutions, pour le consommateur ou pour l’usagerdes espaces publics. Tout cela dans une vision respectueuse de la nature,de l’environnement, en tenant compte de la rareté de la matière première. »

Ce type de concours, orienté éco-design, destiné à des étudiants et non àdes professionnels, et qui comporte une dotation financière, est alors peucourant en France. Cela explique l’écho qu’il reçoit très vite dans les écolesde design, témoigne Laureline Salisch, lauréate ex-æquo du 1er prix duconcours en 2007 ; ainsi la première édition suscite-t-elle 44 candidatures.

Pédagogie et partage d’expérienceLe concours s’adresse aux étudiants des écoles d’arts appliqués etd’architecture. Les candidatures se font soit sur proposition deprofesseurs qui font travailler un groupe d’étudiants sur le sujet etsupervisent ainsi les projets, soit à l’initiative d’étudiants qui y travaillentde façon totalement autonome, en prenant ou non des conseils auprèsde leurs professeurs.

Pour certaines éditions, les écoles intéressées pouvaient accueillir unexpert aluminium pour rencontrer et initier les étudiants aux bases del’utilisation du métal. Celui-ci est en effet peu connu et peu travaillé. Lesanciens lauréats le soulignent, notamment Laureline Salisch en 2007 etMicaella Pedros en 2014, la démarche proposée démocratise l’emploi del’aluminium par les étudiants. Ceux-ci admettent bien souvent ne passpontanément penser à l’employer du fait de sa « noblesse », de sadifficulté supposée de mise en œuvre ou tout simplement de leurméconnaissance des alliages.

AnALyse dU cycLe de vie dU projet ALUroc’n

Antonin Garrigue, 2016

Un concours pour les générations futures35L’aluminium & l’éco-design 34

Même l’histoire est mise à contribution grâce aux collections et auxpublications de l’Institut pour l’histoire de l’aluminium (IHA) : elle est unesource d’étonnement et d’inspiration potentielle pour les jeunes designerset architectes.

Lors de la remise des prix, outre la dotation financière de 5 000 € à partagerentre les lauréats, plusieurs des partenaires offrent des lots destinés àprolonger le concours. Ainsi, des licences du logiciel de CAO Solidworkssont attribuées, des abonnements au Nouveau consommateur sont offertsjusqu’en 2012, l’Union nationale des syndicats français d’architectes(UNSFA) propose aux étudiants de participer à des salons d’architecture,l’Institut français du design en invite à siéger aux jurys des «Janus du design».

Les ponts jetés entre les membres du jury et les candidats amènent unenrichissement mutuel. Les étudiants doivent faire preuve d’une créativitéambitieuse et la plus débridée possible dans des projets qui n’ont pasl’obligation d’être réalisables ; ils bénéficient en retour d’un regard critiqueet d’échanges sur leur projet, lequel constitue une première référencepour leur future carrière. Prolongement de cette relation, les lauréats del’année précédente sont invités à participer activement au jury de lanouvelle édition du concours.

«Lorsque l’on est étudiant, c’est le jugement de professeurs etd’enseignants qui vient alimenter votre travail, alors qu’un jury commecelui du concours alu permet une reconnaissance professionnelle. Cettereconnaissance m’a surtout permis de prendre confiance et d’avoir unregard plus critique sur mon travail. »

(Pierre-Félix So, lauréat en 2013)

Les candidats doivent aussi se documenter sur l’impact environnementaldes matériaux et des techniques de fabrication, pour soumettre un projetcohérent qui tient compte du cycle de vie du produit. Depuis 2013, uncentre de ressources en ligne dirige les candidats vers de ladocumentation sur l’aluminium, ainsi que sur l’éco-conception. On ytrouve notamment un document sur le sujet établi par l’Agence del’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Le jury accorde une attention particulière à l’optimisation du matériau,en termes de recyclabilité et du cycle de vie de l’objet proposé. SelonYann Leroy, professeur d’écoconception à l’École Centrale (Paris),membre du jury depuis 2013, ces notions semblent acquises par lesétudiants à l’issue du concours. Ainsi, la démarche globale est de réfléchirà ce que représente l’écoconception appliquée aux contraintes propresdu matériau aluminium. Un système d’évaluation a été établi afin de départager les candidats.Chaque projet est passé au crible d’un ensemble de critères, et se voitattribuer des points en fonction de la réponse apportée. Le projet est-ilécologique ? L’emploi de l’aluminium est-il justifié ? S’agit-il d’une véritableinnovation ou d’une simple transposition ? Le thème imposé est-ilrespecté ? Le projet est-il industrialisable ou commercialisable ? Leséléments de présentation sont-ils adaptés et leur fond est-il transmis defaçon suffisamment claire ?

Ainsi, la volonté de transmission est l’un des objectifs manifestes duconcours. De son élaboration à sa diffusion, de ses dotations au suivides lauréats, tout est fait pour que les étudiants s’approprientdurablement des savoirs sur l’aluminium, sur l’écoconception et laconsommation responsable.

Témoignage«Anne-Marie Sargueil, présidente de l’Institut français du design, membre du jury du concours depuis 2010

Tisser un réseau, favoriser la pédagogieAvec le temps, le concours a acquis ses lettres de noblesse et une certainenotoriété. Il est devenu plus attractif pour les étudiants et pourl’encadrement pédagogique qui l’accompagne, et donne une valeursupplémentaire au pressbook de ceux qui gagnent.

Pour les industriels, la démarche contribue à former une génération dejeunes architectes et designers plus familiarisés avec la spécificité et lesperformances de l’aluminium. C’est une opération de relations publiquesintelligente, puisqu’elle passe par la créativité et par l’innovation.

En tant que membres du jury, nous devons être les promoteurs d’unedynamique de réseau. Garder le lien avec les anciens lauréats des concoursn’est pas une pratique très courante, mais elle est pourtant nécessaire etbénéfique. Lorsque j’ai proposé à des lauréats de L’Aluminium pour l’éco-design de faire partie du jury des Janus du design, Rémi Bun, lauréat 2014,a répondu présent. Cela fait maintenant deux ans qu’il est un membre actifdu jury. Je me dis que c’est réussi, et que c’est grâce au concours.

L’écoconception, au cœur de la création contemporaine

Aujourd’hui il n’y a pas de bon produit qui ne soit pas un produit éco-design.Nous avons l’obligation d’une vision globale du cycle de vie du produit. Unevision globale cela consiste à penser jusqu’à ce qui va advenir à l’étapefinale, si possible dans l’économie circulaire ; cela consiste à penser à unedeuxième vie et, a minima, à recycler ; si l’on ne recycle pas, le produit doitêtre transformé, il doit avoir un autre usage.

Aujourd’hui un designer ne peut pas ne pas se poser la question de l’impactenvironnemental. Le réduire suppose non seulement de penser au produiten fin de vie, mais aussi d’imaginer toutes les étapes intermédiaires – ycompris par exemple réduire l’emballage en amont –, c’est penser à dessolutions pour économiser l’énergie sous toutes ses formes. Je ne vais pasentrer dans les détails, mais il faut économiser l’eau, économiser l’électricitéet les matières premières : ça fait partie du cahier des charges d’aujourd’hui.Un bon produit est un produit éco-design.

La problématique de l’environnement mobilise aujourd’hui les acteurs B2Bcomme le grand public. Utiliser moins de ressources coûte moins cher àl’entreprise. Ça veut dire que vous êtes capable d’une optimisation à tousles niveaux, ça présente un intérêt économique et un intérêtenvironnemental, ce qui ne peut être que bénéfique.

La première loi de la charte rédigée par Jacques Viénot en 1952, textefondateur de l’institut français du design, est d’ailleurs : « L’économie desmoyens et des matières employées (prix de revient minimum) dès lors qu’ellene nuit ni à la valeur fonctionnelle, ni à la qualité de l’ouvrage considéré, estcondition déterminante de la beauté utile.»

Un concours pour les générations futures37L’aluminium & l’éco-design 36

2013 : le concours à l’ère numérique

Nouveauté de l’édition 2013, une plateforme numérique est mise en placepermettant d’accéder à l’ensemble des informations du concours. Lescandidatures et la soumission des projets se font désormais de façondématérialisée via cette plateforme. Les taux de participation grimpentsensiblement. D’une quarantaine en moyenne par an de 2007 à 2012, onpasse à 60-80 candidats depuis 2013, pour environ 190 inscriptionschaque année - l’inscription a lieu en amont de la candidature effective.

Cette entrée dans l’ère numérique concrétise l’importance accordée parles initiateurs du concours aux outils informatiques de conception deprojets, matérialisée par le partenariat noué en 2009 avec le logiciel de 3DSolidworks. Un module intégré, Solidworks Sustainability, permet de calculerl’impact sur l’environnement de chacun des éléments du produit aumoment de sa conception. Ainsi, l’étudiant évalue le coût écologique dechaque pièce qui compose son projet, pour la qualité de l’air, laconsommation et la qualité de l’eau, l’émission de CO2 et la consommationd’énergie. Ces calculs sont effectués selon 4 critères : le matériau utilisé,le mode de fabrication, le transport et la fin de vie du produit.

Enfin, l’invitation lancée à voter sur les réseaux sociaux pour les projetscandidats - et d’influer ainsi sur le résultat – donne une visibilité biensupérieure au concours. Les votants sont environ 10 000 chaque année,ce qui témoigne d’une visibilité notable sur la toile et dans les médias.Ces votes ont un poids dans la note finale, ce qui incite les participants àdiffuser l’information auprès de leur réseau.

L’aluminium & l’éco-design 38 Un concours pour les générations futures39

Valérie Lecolle, Senior Marketing Manager -SOLIDWORKS Éducation, Dassault Systèmes

Solidworks a toujours encouragé les concours de conception car ilspermettent aux élèves de faire le parallèle entre leurs études et la vieréelle. Les concours de conception permettent en effet de maîtriserl’utilisation du logiciel de CAO (conception assistée par ordinateur) maisaussi de faire travailler l’imagination et la créativité, ils incitent àconstituer des équipes autour de projets, à résoudre rapidement desproblèmes et à s'adapter facilement aux changements.

L’Aluminium pour l’éco-design se différencie des autres concours car ilest bâti autour d’un matériau et non d’un thème. Il met ce matériau auservice de l’écoconception, ce qui est d’autant plus intéressant pour nousqu’en plus de la conception simple, il fait appel à notre moduleSolidworks Sustainability pour réduire l'impact des produits surl'environnement.

Témoignage«

tendances 3

Un concours pour les générations futures43

e 2007 à 2016, le concours est devenu un rendez-vous appréciépar les étudiants des écoles de design et d’architecture. Le nombre

et la variété des projets soumis chaque année en témoignent. Ainsi, pourla dixième édition, en 2016, compte-t-on 146 inscriptions provenant d’unesoixantaine d’écoles et impliquant plus de 200 étudiants.

Initialement baptisé «L’Aluminium pour le design », le concours devient en2009 « L’Aluminium pour l’éco-design ». Caroline Colombier, secrétairegénéral de l’Association française de l’aluminium, insiste : « À travers ceconcours, nous souhaitons inciter les créateurs de demain à prendre encompte, dans leurs choix de matériau, le critère de durabilité. Avecl’aluminium, les designers de demain bénéficient non seulement d’unmatériau noble, esthétique, malléable, léger et offrant un support idéalpour la couleur, mais aussi issu d’une matière première abondante,permettant la conception de produits entièrement recyclables etréutilisables. »

D

Cime, Paul Baron, 2013 - Luminae, Mélanie Sturam, 2007 - Cocoon, Boris Bekaert & GaëtanVeye, 2014 - Bentco, Thibaud Poirier, 2013 - META, Nicolas Houel, 2012 - H2eau, LaurelineSalish, 2007 - Eliote, Charlotte Debaene, Frédéric Mackiewicz et Justine Marin, 2007 -Kasülo, Simon Blanc, Marie Darriet, Agnès Lalanne & Victoria Rosello, 2014 - Diaday Care,Alvin Arthur, 2013 - Çédille, Yann Girard, 2010 - Velopark, Marion Steinmetz, 2013 - aMer,David Bowcott & Édouard Goga, 2013.

4

Un concours pour les générations futures45

créativité. Et ce d’autant plus que le jury ne fait pas de la rentabilitépotentielle des projets l’objectif premier. Certes, comme le rappelleMonique Large, chasseur de tendances et membre du jury depuisl’origine, « l’objectif du concours est vraiment de susciter l’innovation ».Mais l’accent est mis davantage sur la conception et l’inventivité desjeunes générations que sur les contraintes du développement industriel.

« Le concours m’a permis de prendre la mesure du gaspillage et dutravail qu’il reste à faire avec ce matériau dont on n’utilise pas tous lesavantages. Il m’a également permis de me poser seulement la questionde l’aluminium. Une prise de conscience importante, liée à un matériau,qui est rarement faite. » (Doriane Savoye, lauréate en 2014)

Que révèle cette « mémoire du futur » constituée par les projets couronnéspar le jury ? Quels rêves, quelles ambitions pour l’avenir de la planète ?Quelques thématiques se dégagent, permettant de décrypter lespréoccupations des étudiants. L’éco-design apporte des réponses, de lavie quotidienne aux déplacements urbains, de l’aménagement intérieur àcelui de l’environnement, l’aluminium transcende la matière qui s’adapteà tous les degrés d’innovations.

En voici une sélection, nécessairement incomplète mais représentativede cette «éco-créativité» proche de notre quotidien. Organisée en troisthèmes, elle donne un coup de projecteur sur certains projets, lesréflexions des lauréats et de membres du jury.

L’aluminium & l’éco-design 44

Pour orienter plus finement les candidats, les premières éditions proposentun thème plaçant l’individu au centre d’un environnement ciblé :

-2007 : « L’aluminium pour le design, une innovation durable au servicede la vie quotidienne » -2008 : « Aluminium et éco-conception en milieu urbain »-2009 : « Mobilités et nomadisme »-2010 : « Prévenir, soutenir, protéger »-2011 : « Une innovation en harmonie avec les éléments naturels de sonenvironnement »-2012 : « Explorations »

Si l’on constate en général une croissance du nombre de projets, l’édition2012 fait exception. Elle trouve peu d’écho auprès des étudiants, semble-t-il rebutés par un thème trop abstrait voire associé à l’univers de lascience-fiction, « Explorations ». Cet insuccès témoigne peut-être du faitque les designers et architectes de demain cherchent avant tout à ancrerl’aluminium dans un mode de vie, à concrétiser au mieux leur création, àtravailler sur des thèmes facilement applicables au quotidien. Aprèsl’édition 2012, le concours est largement remanié pour faciliter son accèsaux étudiants et les thèmes imposés sont supprimés.

Les 29 projets couronnés en 10 ans offrent un passionnant miroir del’imagination et des préoccupations des candidats. S’emparant desenjeux du concours, ils abordent souvent pour la première fois de façonapprofondie le travail de l’aluminium. La double contrainte du matériau etde l’écoconception, loin de limiter l’espace d’expression, favorise la

prendre soin desautres au quotidien

« Le designer travaille à l’échelle de l’homme. Il cherche,dans une démarche de bienveillance et d’empathie, desproduits industriels qui améliorent la vie des gens : ons'adresse à la personne en regardant ce qui augmente leconfort de son corps, un confort ergonomique, unconfort qui peut être aussi cognitif. Donc il y a cettenotion de bienveillance sur la personne humaine. »

(Anne-Marie Sargueil, entretien, 2016)

«Ces objets du quotidien inspirent les jeunes, avec desdétails, des finitions nouvelles. Des exigencesauxquelles l’aluminium se plie avec souplesse. »

(Monique Large, entretien, 2016 et Cahier des tendances de l’année 2014)

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Le trotteur imaginé par Antoine Pateau est novateur parl’emploi de l’aluminium extrudé plutôt que du tube cintré.La mise en œuvre de ce produit ne génère aucun gaspillagelors de l’usinage.

« [L'aluminium] se révèle particulièrement ingénieux sousforme de profilé, et offre une grande liberté formelle du motifd'extrusion, devenant parfois complexe mais astucieux.» LeDadalu combine ainsi « légèreté, stabilité, rigidité, hygièneet aisance d'entretien, ainsi qu'une esthétique adaptée àl'univers enfantin.» (Antoine Pateau, descriptif du projet)

Le jouet est sécurisant pour l’utilisateur et facile à manipuler,ce qui en fait un outil de motricité idéal pour les particuliers,mais également pour les collectivités.

Choisissant la suggestion d’une forme animale, le jeunedesigner réinvente explicitement le «dada» en bois deschambres d’enfants.

Dadalu

Antoine Pateauécole nationale supérieure des artsappliqués et métiers d’art(ensAAMA olivier de serres, paris)

premier prix, 2010

Un concours pour les générations futures51L’aluminium & l’éco-design 50

Ce système de mobilier en kit repose sur un principe de fabricationdrastiquement simplifié, économisant la matière, l’énergie, etoffrant un grand nombre de variantes. Il est constitué de panneauxde pin, d’aluminium extrudé et de quelques tourillons pour lesassemblages nécessitant le plus de résistance.

Tout est pensé de manière à limiter la quantité de déchets :l'extrusion de l’aluminium n’en génère que très peu, tandis queles sciures de bois servent à la fabrication de l’emballage danslequel le meuble est livré. La notice de montage elle-même,imprimée sur l’emballage ou sur une paroi invisible du meuble, neconsomme pas de papier!

Extrusion Furniture

Pierre-Félix Soécole nationale supérieure des arts appliqués etmétiers d’art (ensAAMA olivier de serres, paris)

troisième prix, 2013

Le recyclage en fin de vie est également simplifié, chacune desparties du mobilier étant faite d’un matériau unique qui necontient ni solvants, ni polymères.

Un concours pour les générations futuresL’aluminium & l’éco-design 52

En ville, le balcon des appartements, s’il y en a, est biensouvent trop petit. Ces « greffes » de balcon permettent de seréapproprier l’espace extérieur, tour à tour mobilier, pare-soleil,ou élément intimiste. Plusieurs panneaux sont fixés à larambarde du balcon, puis d’autres éléments s’y ajoutent pourconstituer un mobilier sans pied, ce qui réduit ainsil’encombrement au sol : support de pot de fleur, table,tabourets, cendrier, barbecue… Faits de plaques d’aluminiumprenant en sandwich un matériau plastique pour plus de rigiditémécanique, ces modules apportent une solution à la foiscomme compléments d’architecture et comme mobilier.

La faible épaisseur des éléments en aluminium facilite leurstockage, augmente leur légèreté et leur donne une grandemaniabilité.

L’intimiste

Callixte Déchin et Thomas Martalécole nationale supérieured’architecture (paris-val-de-seine)

deuxième prix ex æquo, 2014

Un concours pour les générations futures55L’aluminium & l’éco-design 54

Comment chauffer en limitant la consommation d'énergie ? Eco-Heat est un chauffage d’appoint qui utilise les propriétés du bétonréfractaire pour emmagasiner la chaleur et celles d'une pièce enaluminium extrudé pour la restituer.

Micaella Pedros s’est largement appuyée sur l’esthétique dumatériau pour concevoir son projet : « C’est en cherchant àrevaloriser l’extrusion d’aluminium que j’ai trouvé le principe desdissipateurs de chaleur. J’ai trouvé ça magnifique, pourtant c’estun objet extrêmement industriel. L’aspect répétitif des ailettes estbeau. Et le fait que la chaleur se dissipe par augmentation desurface est une propriété que je trouve très simple, c’est juste unéchange thermique avec l’air. »

Lisse et sculptural, fonctionnel et décoratif, ce chauffage est aussiet surtout pensé dans un souci d’économie d’énergie et de matière,par l'emploi de matériaux réfractaires ou recyclables.

Eco-Heat

Micaella Pedrosécole nationale supérieure des artsappliqués et métiers d’art(ensAAMA olivier de serres, paris)

premier prix, 2014

La ville mobile, vers une reconquêtede l’espace extérieur

«On va vers des concentrations urbaines importantes et, enmême temps, on est de plus en plus soumis à des enjeuxde mobilité. Cela donne envie de vivre la ville différemment,ce qui impacte les bâtiments, l’espace public, ainsi que lesmatériaux qui accompagnent les nouveaux usages de laville. Concernant les objets de la mobilité, et les modes detransport en particulier, l’allègement est un enjeuconsidérable : il favorise les économies de carburant, etdonc de ressources naturelles, participe à la réduction desgaz à effets de serre, ce qui est bon pour le climat, etc.

La ville c’est bien le sujet n°1, c’est là où se retrouvent lesarchitectes et les designers, et la mobilité c’est le sujet n°2,donc la mobilité dans la ville vous cumulez le tout.L’aluminium y trouve des terrains de création importants.»

(Anne-Marie Sargueil, entretien, 2016)

Un concours pour les générations futures59L’aluminium & l’éco-design 58

« C’est le regard sur la société et les modes de vie qui évoluentqui m’a conduit à imaginer Plug in Chair. » (Rémi Bun)

Du mobilier urbain nomade ! Plug in Chair fonctionne comme unchariot de supermarché : une pièce d’un euro permet de libérer lachaise, la pièce est récupérée lorsqu'elle est remise en place.Installé aux endroits stratégiques des parcs urbains, le systèmeoffre aux utilisateurs la possibilité de s’asseoir où ils veulent, sansêtre contraints d’attendre une place sur un banc ou de s’asseoirpar terre. Compagnon de loisir et de bien-être, l'aluminium rend cemobilier à la fois résistant et léger. La présence d’un compacteurde canettes de soda à proximité de l’installation attire l'attentionsur l'utilité du recyclage, grâce auquel les chaises sont fabriquées.

Plug in Chair

Rémi Bunécole nationale supérieured’architecture (paris-La villette)

deuxième prix, 2014

Un concours pour les générations futures61L’aluminium & l’éco-design 60

Simplifier la vie du cycliste en conjuguant deux fonctions : Bag orBike est un vélo qui devient chariot de courses puis redevient vélopour transporter ses achats. Natacha Lesty limite ainsi les risquesde vol et la difficulté de transporter des chargements imposantslorsqu’on est cycliste.

Grâce à ce concept deux en un, l’usager peut transporter son véloplié à l’intérieur des magasins ou dans les transports en commun,et évite le transfert de ses achats du caddie du supermarché versle vélo classique.

Compact, allégé par l’utilisation d’aluminium, d’ABS et de toile, Bagor Bike invite aux déplacements écologiques au sein de la ville eten périphérie.

Bag or Bike

Natacha Lestyécole internationale de design de toulon

premier prix, 2008

Un concours pour les générations futures63L’aluminium & l’éco-design 62

Circuler sur un terrain accidenté, marécageux ou peu accessibleen le respectant : les structures modulaires Dahu s’adaptent auxdénivelés et aux irrégularités des sols, sans altérer les milieuxnaturels sur lesquels elles sont implantées.

Les matériaux choisis sont l’aluminium et le bois de robinier pourleur grande résistance aux sollicitations telles que l’humidité, lacorrosion ou les UV. L'ensemble est facilement démontable pourun entretien aisé et un meilleur recyclage lorsque le produit est enfin de vie.

Dahu est « comme une nappe se développant en lévitation audessus du sol, l'effleurant de façon ponctuelle au niveau des pieds,permettant à la fois de protéger le sol sur lequel elle repose touten y laissant libre accès. » (Pierre Ypres et Adrien de Dieuleveult,descriptif du projet)

Dahu

Pierre Ypres etAdrien de Dieuleveultécole nationale supérieured’architecture (paris-Belleville)

premier prix, 2011

Un concours pour les générations futures65L’aluminium & l’éco-design 64

L'énergie du vent et de l'aluminium au service de l'habitat : lesfaçades piézoélectriques conçues par ces futurs architectess’adaptent aux bâtiments de toute nature. À la fois secondepeau faite d'une dentelle d’aluminium et moucharabiehabritant du soleil, cette enveloppe architecturale à l’esthétiquevibratoire produit une énergie douce.

La légèreté et la souplesse de l’aluminium sont mises auservice d'une « pico centrale piézoélectrique ». La forceéolienne, en déformant des lames d’aluminium, produit del’électricité. Pour une façade de 1 000 m2, une production de5 kW est envisagée, soit une production annuelle d’environ43 000 kWh. Sans être applicable en l’état, ce système laisseenvisager une nouvelle famille de bâtiments : ouverts surl’extérieur, en mouvement, écologiques.

Façadespiézoélectriques

Jérémy Richard,Jordan Cieski et JadeRenautécole nationale supérieured’architecture (paris-Malaquais)

premier prix ex æquo, 2015

poésie de l’aluminium «Chez les bons designers contemporains, l’éthique estaussi importante que l’esthétique. En fin de compte, ledesign contemporain est fréquemment expérimental dansson usage des matériaux et souvent inspiré par unevéritable nécessité […].

Aujourd’hui, le design est sûr de lui et s’affirme, et lesdesigners expérimentent toutes les ressources expressivesdes matériaux. Dans ce contexte, l’aluminium trouve unchamp d’application de plus en plus large où déployer sapersonnalité complexe. Dans certains cas, il est devenu lematériau de la nostalgie et du souvenir […]. Pourtant,l’aluminium ne peut éviter d’être l’incarnation del’optimisme qui accompagne une réorientation vers unmonde meilleur, plus propre, plus simple. C’est le matériauqui exprime le mieux la nostalgie de l’avenir. »

Paola Antonelli, «Aluminum and the New Materialism », in S. Nichols ed., Aluminum by Design, Carnegie Museum ofArts, Pittsburgh, Pennsylvania, 1999.

Un concours pour les générations futures69L’aluminium & l’éco-design 68

Kali

Maureen Barbetteécole supérieure des artsdécoratifs de strasbourg

premier prix ex æquo,

2015

Des miroirs fragmentés créent un espace sculptural en deux dimensions.La gamme Kali réinvente les objets qu’elle reflète en les décomposant-recomposant. Maureen Barbette transpose le principe du kaléidoscopeet exploite les propriétés réfléchissantes de plaques d’aluminium, polieset pliées de façon rectiligne. Certains de ces miroirs sont équipés d'unnéon qui en fait des éléments lumineux. La lauréate s’est directement inspirée des propriétés de l’aluminium pourimaginer ces éléments décoratifs : « Pour moi l’aluminium est un matériaugénéreux. Il est facile à manipuler et, utilisé de manière intelligente, ils’inscrit parfaitement dans un cycle de vie respectueux de l’environnement.Chose primordiale pour l’avenir. »

«C’est un très beau challenge, confie-t-elle, que de répondre à un concoursen ayant autant d’espace d’expression. L’aluminium comme base deréflexion offre à chacun une interprétation très riche de ce qu’il pourraitêtre dans nos vies, dans nos objets, nos espaces.»

Un concours pour les générations futures71L’aluminium & l’éco-design

Comment prendre de la hauteur sur notre environnement ? Que cesoit en ville ou dans la nature, gagner de l’altitude modifie notreperception de l'espace. Camille Picot a conçu ces échasses danscet objectif. Accessoire poétique, elles invitent l’usager à s’évader,à s’élever, à découvrir un nouvel espace de déplacement, à adopterun regard plus critique et engagé sur le monde.

L’aluminium assure la légèreté à cet objet nomade prévu pour êtretransporté en toute circonstance. La structure pliable sedécompose en trois parties reliées par un élastique. Elle se rangedans un sac qui fait également office d'emballage au moment del’achat. Les différents matériaux sont assemblés sans utilisationde colles, afin de faciliter le recyclage. Ainsi, l'ensemble du cyclede vie de ces échasses « responsables » est pris en compte.

échasses

Camille Picotécole créasud de Bordeaux

coup de cœur du jury,2009

Un concours pour les générations futures73L’aluminium & l’éco-design 72

Les zones arides, dans lesquelles les populations souffrent de sérieuxproblèmes d’approvisionnement en eau, ne sont pas pour autantdépourvues de nuages. Le Cloud Catcher est conçu pour récupérer l’eaudirectement à la source, au sein même de ces nuages.

Composée d’un ballon en polymère léger et résistant gonflé à l’hélium, etd’un maillage d’aluminium, cette structure ultra légère s’élève à plusieursdizaines de mètres d’altitude.

Ce dispositif joue sur la légèreté et la bonne conductibilité thermique del’aluminium. S’inspirant des filets à brouillard que l’on trouve en Amériquedu Sud ou des Garoé, « arbres fontaines » aux îles Canaries, le maillaged’aluminium joue le rôle de condensateur. Il emprisonne les gouttelettesd’eau qui s’écoulent le long de filins d’aluminium vers une citerne,contenue dans un camion qui sert de station météo et d’ancrage au sol.

Cloud Catcher s’élève dans le ciel, capture l'eau des nuages, facilitantl’irrigation et la vie quotidienne des habitants des zones désertiques.

Cloud Catcher

Yoann Vandendriesscheécole nationale supérieure des artsappliqués et métiers d’art(ensAAMA olivier de serres, paris)

deuxième prix, 2011

Un concours pour les générations futures75L’aluminium & l’éco-design 74

Meta - acronyme de Module d’Exploration pour Terrain Accidenté – est unappareil de transport léger, conçu pour explorer et se déplacer au seind’un environnement hostile ou peu accessible par des moyens classiques.Nicolas Houel le décrit comme « une construction hybride, savant mélangedu savoir-faire animal et végétal, assemblé en une mécanique légère etéconome, à la structure d’aluminium et aux panneaux de polycarbonate,deux matériaux légers à la mise en œuvre simple et éprouvée.»

Ce véhicule en forme de dodécaèdre à structure arachnoïde pourrait êtreissu de l’univers de la science-fiction. Il sait tirer partie des propriétés del’aluminium pour favoriser mobilité, légèreté et résistance de l’engin.

META

Nicolas Houelécole nationale supérieured’architecture (nantes)

Mention spéciale, 2012

édition2016

De gauche à droite

Page de gauche :

Urban Forest, Félix Pigeon -MUTE, Mathis Pardini &Baptiste Carin - Tidy Chair,Marion Dupuis, CélineRodriguez & RomaneGasset - Aluroc’n, AntoninGarrigue - Skin, LeaAbihssira - Encens C,Guillaume Rousseau -Agropod, Corentin Fryns & Élodie Burgos -Équipement 2.0, AmauryDubois - Dahoma, ThomasPapa - IZI, Estelle Bonvin -Meeting Point, VictoriaPenanhoat - Cookie,Laurence Colas, ClairePerez & Estelle Sibers-Quentin.

Page de droite :

Un seuil appropriable,Leslie Jacquemart & Mathieu Benoit - Re-agir,Melina Faka - Paravent660.3°, Gaëlle Marquis & Matthieu Turpin -Amphibie, Baptiste Enfrin -Orisun, Aurélie Blondeaux -Gyz, Anne Sophie deLafaye Cariven - Born &co, Tristan Battistoni &Aubin Prost - The LineChair, Henri Dikous deOliveira - Marmaros,Jonathan Omar.

Un concours pour les générations futures79

2011-1er prix - Dahu, Pierre Ypres et Adrien de Dieuleveult, ENSA Paris-Belleville-2e prix - Cloud Catcher, Yoann Vandendriessche, ENSAAMA Olivier deSerre (Paris)-Prix honorifique - Dry Box, Manon d'Ercole, ENSCI Les Ateliers (Paris)

2012-Mention spéciale - Meta, Nicolas Houel, ENSA de Nantes -Mention spéciale - Tidi, Hélène Boudou et Marie Dhoossche, Créapole (Paris)

2013

-1er prix - Noisy Open Space, Robin Apprioual, ENSAAMA Olivier deSerre (Paris) -2e prix - Diaday Care, Alvin Arthur, ENSAAMA Olivier de Serre (Paris)-3e prix - Extrusion Furniture, Pierre-Félix So, ENSAAMA Olivier deSerre (Paris)

2014-1er prix - Eco-Heat, Micaella Pedros, ENSAAMA Olivier de Serre (Paris)-2e prix ex æquo - Plug in Chair, Rémi Bun, ENSA de Paris-La Villette-2e prix ex æquo - L'intimiste, Callixte Déchin et Thomas Martal, ENSAdu Val-de-Seine (Paris)-Mention spéciale Solid works - Slice Wall, Adeline Bellot, ÉcoleAutograf (Paris) et Doriane Savoye, École Efficom (Montrouge)

2015-1er prix ex æquo - Façade piezoélectrique, Jérémy Richard, JordanCieski et Jade Renaut, ENSA de Paris-Malaquais-1er prix ex æquo - Kali, Maureen Barbette, ENSAD (Paris)-Mention spéciale Solidworks - Cookaraound, Hélène Coignet et BahaaAlawieh, ENSA de Normandie(Darnétal)

L’aluminium & l’éco-design 78

Liste des projets primés

2007-1er prix ex æquo - H2eau, Laureline Salish, ESAD (Reims)-1er prix ex æquo - Eliote, Charlotte Debaene, Frédéric Mackiewicz etJustine Marin, ISD (Valenciennes)-Mention spéciale du jury pour son design - Luminae, Mélanie Sturam,ESDRA La Martinière (Lyon)-Mention spéciale du jury pour son caractère grand public et responsable -Fleury Bychon, Clément Bourdier, ESDRA La Martinière (Lyon)

2008-1er prix - Bag or Bike, Natacha Lesty, École internationale de design deToulon -2e prix - Treee, Aurélie Girault, École privée des métiers de la créationLa Ruche (Paris)-3e prix - Greffes parisiennes, Adrien Lassalmonie, ENSAAMA Olivierde Serre (Paris)-Mention spéciale - Pied d'arbre table d'orientation, Stephanie Kern,École supérieure d'art de Lorraine (Metz)

2009-1er prix - Kiosque baladeur, Alexis Thépot, ENSAD (Strasbourg)-2e prix - Twist, Antoine Le Falher, Créapole (Paris)-Coup de cœur du jury - Échasses, Camille Picot, Créasud (Bordeaux)

2010-1er prix - Dadalu, Antoine Pateau, ENSAAMA Olivier de Serre (Paris)-2e prix - Çédille, Yann Girard, Université de technologie de Compiègne-3e prix - Tro Tree, Soo Hyun Kim, ENSA du Val-de-Seine (Paris)

Un concours pour les générations futures81L’aluminium & l’éco-design 80

Dadalu (2010) ............................................................................................ 46Extrusion Furniture (2013) ....................................................................... 48L’intimiste (2014) ...................................................................................... 50Eco-Heat (2014) ........................................................................................ 52Plug in Chair (2014) .................................................................................. 56Bag or Bike (2008) ................................................................................... 58Dahu (2011) ............................................................................................... 60Façades piézoélectriques (2015) ............................................................. 62Kali (2015) ................................................................................................. 66Échasses (2009) ....................................................................................... 68Cloud Catcher (2011) ................................................................................ 70META (2012) .............................................................................................. 72

Avant-propos ...................................................................... 3

1. L’aluminium matière à innover ............................... 9

Une découverte révolutionnaire ......................................... 11De la cuisine à la conquête spatiale ................................... 13Superstar du design ............................................................ 14Les concours d’industriels, moteurs d’innovation ............ 21

2. Aluminium, éco-design, imagination .................... 25

Genèse d’un concours ........................................................ 272007 : « L’aluminium pour le design, une innovation durable au service de la vie quotidienne» ......................... 29Pédagogie et partage d’expérience ................................... 312013 : le concours à l’ère numérique ................................ 36

3. Tendances .................................................................... 39

Prendre soin des autres au quotidien ................................ 44La ville mobile, vers une reconquête del’espace extérieur ............................................................... 54Poésie de l’aluminium ......................................................... 64

Quelques-uns des projets candidats au prix de l'édition 2016 ..................................................... 74

Liste des projets primés .................................................... 76

table des matières

table des notices

remerciementsL’auteur remercie l’Association française de l’aluminium et Communication &Institutions pour le soutien apporté à cet ouvrage et pour la mise àdisposition d’archives, ainsi que tous ceux qui ont bien voulu se prêter aujeu des entretiens afin de retracer l’histoire du concours. Parmi eux, lesmembres du jury et organisateurs : Caroline Colombier, Gérard de Saint-Rémy, Gaëtan de Royer, Anne-Marie Sargueil, Monique Large, EzzedineEl Mestiri, Valérie Lecolle et Yann Leroy ; ainsi que d’anciens lauréats :Laureline Salisch, Micaella Pedros, Natacha Lesty, Camille Picot, AntoinePateau, Manon d’Ercole, Nicolas Houel, Pierre-Félix So, Callixte Déchin,Doriane Savoye, Rémi Bun, Jérémy Richard, et Maureen Barbette.

ENTREPRISEd’

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Livre réalisé par

Un partenariatREF.2C, design & éditions - Aix-en-ProvenceIHA, recherche & ingénierie - Paris

[email protected]@histalu.org

Dépôt légal : mai 2016

ISBN : 978-2-918582-28-1

Photo de couverture : © Vidady

Pour le compte de

Depuis 2007, le concours « L’Aluminium pourl’éco-design» offre aux étudiants des écoles d’art,d’architecture et de design un terrain fertile deréflexion et d’imagination. Le défi lancé parl’Association française de l'aluminium aux créateursde demain est d’explorer les possibilités infinies d’unmatériau à incarner leurs rêves tout en prenant encompte les attentes de la société : minimiser l’impactenvironnemental des objets qui nous entourent,concevoir des produits entièrement recyclables etréutilisables dans une démarche d'économie circulaire.

L’aluminium & l’éco-design