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SAISON 2014-2015les Hauts-de-Seineun département Culturel
domaine-de-sceaux.hauts-de-seine.net
01 41 87 29 71
/domainedesceaux
2 juin 2014 - 31 mai 2015
À BICYCLETTE
Domaine départemental de Sceaux
Les cycles des Collections Robert Grandseigneet Emmanuel Déhan
Le musée du Domaine départemental de Sceaux présente À bicyclette, Collections Robert Grandseigne et Emmanuel Déhan. Composée de pièces majeures de deux collectionneurs passionnés, cette exposition retrace l’épopée du vélo, des origines à nos jours. De la draisienne de 1818 au Vélib’, l’organisation chronologique de l’espace permet d’apprécier les évolutions techniques à partir de modèles choisis. Des documents historiques et artistiques de toutes natures (facsimilés d’affi ches, peintures, reproductions de cartes postales anciennes, extraits de fi lms, etc.) offrent, de plus, une approche transversale du sujet.
Le premier collectionneur, Robert Grandseigne (1885-1961), aviateur émérite, a réuni, tout au long de sa vie, des véhicules exceptionnels, voire uniques au monde, comme le vélocipède à vapeur de Louis-Guillaume Perreaux considéré comme la « première moto de l’histoire ». Soucieux de la dimension pédagogique de sa collection, il avait notamment fait l’acquisition d’une remorque afi n de l’exposer sur chaque étape du Tour de France 1936. Quelques temps après sa mort, ces cycles ont fait l’objet d’une donation au musée du Domaine départemental de Sceaux en 1964.
Pour compléter ce panorama historique, Emmanuel Déhan, un autre collectionneur féru de cyclisme, a généreusement prêté des vélos de courses mythiques, ainsi qu’un prototype rare qui nous permet d’aborder les recherches menées depuis les années 1950.
Cette exposition met à l’honneur la passion pour le cyclisme solidement ancrée dans les Hauts-de-Seine. Ce territoire a accueilli dès 1860 de nombreux fabricants de renommée, construit les premiers vélodromes, et vu grandir des coureurs parmi les plus populaires, comme les frères Trousselier de Levallois, François Faber surnommé le « géant de Colombes », ou Jacques Anquetil à Boulogne-Billancourt.
Un parcours chronologique pour aborder l’évolution technique
La découverte de la mobilité sur deux roues
Draisienne, 1818. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Vélocipède de type Michaux, 1870. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Vélocipède à vapeur de Louis-Guillaume Perreaux, 1870. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Ce premier « vélocipède », inventé par le baron de Drais, en 1817 en Allemagne, est propulsé par la force des pieds sur le sol. Il ne possède ni pédales ni freins.
En 1861, Pierre Michaux invente la pédale, simple manivelle fi xée sur l’axe de la roue avant, et débute la fabrication de ce type de vélocipèdes. Leur diffusion s’étend jusqu’en 1870.
Cette pièce unique au monde est considérée par les spécialistes comme la « première moto de l’histoire ». Elle possède un générateur de vapeur, alimenté en eau par une pompe et formé entièrement de bouilleurs et de tubes surchauffeurs. La chaleur est obtenue grâce à un gazéifi cateur d’alcool ou éolypile sous forme de vapeurs d’alcool.
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La recherche de la vitesse
Le retour à plus de sécurité
Grands bis, 1880. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Kangaroo, 1884-1887. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Pionner, 1886. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Acatène, 1896. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Les grands bis se caractérisent par une roue avant de très grande taille qui permet d’accroître leur vitesse. Le Véloce « Express » est équipé de bielles reliant le guidon aux pédales permettant d’associer bras et jambes pour pédaler plus effi cacement. À cette époque, les recherches technologiques s’orientent également vers plus de confort avec la mise en place de systèmes de suspension et de pneus en caoutchouc.
Ce grand bi, appelé Kangaroo, présente une roue avant de taille réduite et un pédalier avec double transmission par chaîne. Il témoigne des différentes expériences tentées après 1884 pour associer sécurité et vitesse.
Ce modèle de cycle constitue un des premiers exemples de bicyclette avec pédales, chaîne commandant la roue arrière et pneus en caoutchouc plein. La forme de son cadre se caractérise par deux tubes « en croix ».
En 1896, la compagnie La Métropole propose l’Acatène, bicyclette dont la chaîne est remplacée par deux jeux d’engrenages d’angle reliés l’un à l’autre par un tube.
Tricycles, 1880. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Les tricycles comportent trois roues dont une ou deux sont motrices, actionnées par divers systèmes : chaînes sans fi n, engrenages ou leviers. La troisième roue sert à donner la direction.
Tricycle à vapeur avec chaudière Trépardoux, 1883. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Ce tricycle, pièce unique, témoigne des balbutiements de la motorisation. Le comte de Dion, Georges Bouton et l’ingénieur Charles Trépardoux adaptent au corps du tricycle une chaudière multitubulaire fonctionnant avec du coke.
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La « vélorution », vers l’écomobilité
Les divers usages du vélo
La quête de performance
Vélo de piste et sa sextuplette, 1898. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Dans le cadre des courses de demi-fond et pour les tentatives de record, des sextuplettes permettaient d’entraîner les coureurs dans leur sillage et leur servaient de coupe-vent. Celle-ci pèse 143 kg et peut atteindre 60 km/h.
Bicyclette dite « du Capitaine Gérard », Peugeot, 1914-1920. Fédération Nationale des Joinvillais.
Vélo La Caminargent, en aluminium, 1936. Collection Emmanuel Déhan.
Vélo de Jacques Anquetil, 1962. Collection Emmanuel Déhan
Vélo de Chris Boardman, 1994. Collection Emmanuel Déhan
Vélo de Raymond Poulidor, 1965. Collection Emmanuel Déhan
Vélo de Christophe Mengin, 2002. Collection Emmanuel Déhan.
Vélib’ de la société JCDecaux, 2007. Musée du Vivant – AgroParisTech. Premier musée international sur l’écologie et le développement durable.
Bicyclette Beeston Humber, 1921. Musée du Domaine départemental de Sceaux.
Cette petite bicyclette, de 14,5 kg seulement, a la particularité de pouvoir être pliée roue contre roue en 35 secondes. Elle était utilisée à partir de 1895 par les compagnies d’infanterie cycliste.
Ce vélo, hors norme, est caractéristique de la période de grande industrialisation de l’aluminium. Cette version montre un exemple de montage avec raccords moulés et tubes, à sections joliment polygonales et décor végétal, fi xés entre eux par un système de boulons.
Ces deux vélos de course évoquent le duel entre Raymond Poulidor et Jacques Anquetil lors du Tour de France de 1964.
Ce vélo Lotus Sport en monocoque de carbone fut introduit pour la première fois sur le Tour de France en 1993. Il pèse 10,6 kg et a procuré un gain de temps conséquent à Chris Boardman lors du prologue du Tour de France en 1994.
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Les usages du vélo de son invention à nos jours
À sa création, en 1817, la draisienne est tout d’abord considérée comme un loisir, appelé en Grande-Bretagne hobby-horse, signe évident de sa concurrence originelle avec l’équitation. L’invention de la pédale, en 1861, par Pierre Michaux et le perfectionnement des vélocipèdes provoquent ensuite un engouement rapide auprès d’une population de condition aisée et ouverte à la nouveauté. Ainsi, dès 1870, des périodiques se spécialisent et publient les comptes rendus de voyages des premiers vélocipédistes. Parallèlement, des associations émergent imaginant des usages nouveaux : compétitions, courses d’obstacles, acrobaties, tauromachie... Les notions de performance, d’excellence et de rapidité s’imposent dès les années 1890 et donnent naissance à diverses courses sportives : le Tour de France est créé en 1903.
Au tournant des XIXe et XXe siècles, des clubs œuvrent à la création d’équipements favorisant le cyclotourisme. Dès 1900, le prix d’acquisition d’un vélo diminue fortement et permet sa démocratisation. Son usage devient pleinement populaire à la veille de la Première Guerre mondiale. L’image des premiers vacanciers rejoignant en tandem les bords de mer reste associée, dans la mémoire collective, au Front Populaire. Moyen de locomotion précieux pendant la Seconde Guerre mondiale, le vélo semble en anachronisme avec la société de consommation des Trente Glorieuses et du « tout automobile ». Dans le domaine sportif, les innovations technologiques permettent néanmoins toujours plus de performances et la passion des Français pour la « Grande Boucle » s’intensifi e. Depuis 1990, la montée en puissance de problématiques nouvelles, liées à l’environnement et à la santé, favorise à nouveau les pratiques vélocipédiques en y ajoutant une dimension solidaire et écologique.
Lithographie en couleurs - Musée du Domaine départemental de Sceaux© Vincent Lefebvre
Lithographie en couleurs - Musée du Domaine départemental de Sceaux© Vincent Lefebvre
T. Vourihé, Cie des Automobiles et Cycles HURTU. Halte là ! Je ne laisse passer qu’Hurtu… c’est ma marque, vers 1910
Anonyme, Alcyon. François Faber. Le Géant de la Route sur bicyclette, vers 1909
Émancipation des femmes et bicyclette
À la fi n du XIXe siècle, les premières femmes qui osent se montrer en public à bicyclette font scandale. La pratique du vélo est jugée peu convenable pour les dames de la bonne société et contraire à la bienséance. Elle paraît dangereuse pour de nombreux contemporains qui voient dans cette nouvelle liberté d’action une menace pour l’ordre domestique et bourgeois. La bicyclette est accusée de détourner les femmes de leurs devoirs fondamentaux de mères et d’épouses.
Le développement du cyclisme féminin à cette époque suscite donc beaucoup d’inquiétudes et de débats, notamment dans les milieux médicaux. Certains médecins jugent la pratique de la bicyclette contraire à la spécifi cité du corps féminin, fragile et délicat, alors que d’autres au contraire, incitent les femmes à découvrir les bien faits de ce sport.
La bicyclette favorise également un changement radical dans la mode féminine avec l’apparition de tenues pratiques très audacieuses. Les femmes adoptent de larges culottes bouffantes resserrées sous le genou et ce vêtement, proche du pantalon masculin, provoque aussitôt de vives polémiques. Malgré ce contexte, la pratique du cyclisme féminin ne fait que croître à la Belle Epoque, encouragée par le développement de l’industrie du cycle et l’apparition de nombreuses campagnes d’affi chage. Après la Première Guerre mondiale, l’usage de la bicyclette entré dans les mœurs ne fait plus débat et la polémique sur l’émancipation des femmes se déplace alors vers la nouvelle fi gure de la Garçonne.
Huile sur toile - Musée du Domaine départemental de Sceaux. © Pascal Lemaître
Lithographie en couleurs - Musée du Domaine départemental de Sceaux. © Vincent Lefebvre
Attribué à Henri de l’Étang (1809-1873)Melle Blanche d’Antigny avec son vélocipède1869
Ferdinand Misti-Mifl iez, dit Misti, d’après, Cycles & Motocyclettes Gladiator, vers 1895
Le vélo dans les arts et les médias
Les avant-gardes du XXe siècle utilisent abondamment le vélo, toutes disciplines confondues. Le premier ready-made de Marcel Duchamp, en 1913, s’intitule Roue de bicyclette. Fernand Léger glisse, quant à lui, des vélos dans ses constructions cubistes. Pablo Picasso transforme une selle et un guidon en tête de taureau. Les fi lms produits dans la veine sociale des années 1930 s’attachent à montrer les ouvriers allant à l’usine à vélo. Le cinéma va même faire de la bicyclette un sujet à part entière. On se souvient du facteur à vélo dans Jour de fête de Jacques Tati, en 1947.
Les intellectuels s’en emparent aussi, parmi lesquels Roland Barthes, qui consacre un texte au « Tour de France comme épopée » dans ses fameuses Mythologies de 1957. Le sociologue Norbert Elias montre comment la société parvient à maîtriser la violence grâce à la pratique sportive. Le Tour de France, lui, ne cesse de grandir en prestige et en succès populaire, accompagné tant par la télévision que par un chantre au talent immense, Antoine Blondin. Il faudra les scandales répétés du dopage pour porter une atteinte au prestige de cette compétition. La pratique du vélo comme nouvelle philosophie de vie émerge aujourd’hui, comme en atteste le succès rencontré par la publication en 2014 de Dernières nouvelles du martin-pêcheur, de Bernard Chambaz. Le vélo continue donc de faire tourner toutes les têtes…
Huile sur toile - Musée du Domaine départemental de Sceaux© Pascal Lemaître
André Planson (1898-1981)La Ferté-sous-Jouarre, week-end sportif 1957
Vélo de Chris Boardman fabriqué par Lotus Sport, monocoque de carbone, 1994. Collection Emmanuel Déhan.
Aux Écuries du Domaine départemental de Sceaux
Exposition ouverte tous les jours, sauf le mardi
Avenue Claude Perrault - 92330 Sceaux> Bus : ligne 192, arrêt Parc de Sceaux> RER B : station Bourg-la-Reine ou Parc de Sceaux> Voiture : 20 min de la porte d’Orléans, RD920, A86 sortie Antony, parking sur l’esplanade> À vélo depuis Paris par la « Promenade des Vallons de la Bièvre » anciennement « Coulée verte »
Du 2 novembre 2014 au 31 mars 2015 : de 10h à 13h et de 14h à 16h30.Du 1er avril au 31 octobre : de 10h à 13h et de 14h à 17h30 ( jusqu’à 18h le dimanche ).Fermeture les 1er janvier, 1er mai, 14 juillet, 1er novembre et 25 décembre
Visite libre : 3 € - Tarif réduit : 1,50 €Visite guidée : 5 € - Tarif réduit : 3,50 €
Renseignements / Réservations01 41 87 29 71
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