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Charte pour la protectionde la nuit : 3 nouvelles

communes signent

1. Bernard Bonsens présente la charte à la signature(de gauche à droite) à Richard Dauvillier (CAUM), Michel Freslon(Maire de Moncé), Béatrice Pavy (Députée - Maire de Saint-Pierrede Chevillé) et Jean-christophe Gavallet (Maire de Surfonds).

4. le temps des dicours

2. sous l’oeil ravi de Paul BLU, le président de l'ANPCEN

3. Bernard Bonsens ramasse les copies

3 nouvelles communes rejoignent l’ANPCEN

Après 3 communes du "Sud" : Rocbaron, le Cannet desMaures et le Rove*, vendredi 4 juillet 2008 3 communesdu "Nord" ont signé ensemble la charte ANPCEN pour laprotection du ciel et de l’environnement nocturnes :Surfonds, Saint-Pierre-de-Chevillé et Moncé-en-Belin.Il s’agit d’un long travail mené par nos amis BernardBonsens et Richard Dauvillier correspondants pour laSarthe. * voir le SOS 34, pages 5 à 7

Discours : M. Michel FRESLON à évoqué les différentes étapes de l’engagementde Moncé en Belin depuis 2003, lorsque Bernard Bonsens lui aprésenté l’ANPCEN, pour, au terme de 10 ans de contrat (fin 2014),obtenir la garantie de 0% de pollution lumineuse directe et uneéconomie d’énergie de 25 à 30%. Mme Béatrice PAVY a fait uneallocution très remarquée et fortement applaudie.

Les communes signataires de la Charte indiquéessur la carte du département de la Sarthe.

La députée Béatrice Pavy l’a souligné :« Cette idée n’est pas celle de quelquesilluminés, c’est très sérieux. »

L’Association nationale pour la protection duciel nocturne est très impliquée dans les travauxdu Grenelle de l’environnement et diffuse un aviséclairé sur les observations astronomiques enparticulier. Elle participera activement à l’annéemondiale de l’astronomie 2009 décrétée parl’ONU et l’Unesco. Pour permettre des nuits étincelantes et desciels étoilés il faut limiter le gaspillage delumière. C’est l’objet de la charte de la protectionde la nuit. Vendredi soir au Val’Rhonne troismaires l’ont signée : Jean-Christophe Gavalletpour Surfonds, Béatrice Pavy pour Saint-Pierre-de-Chevillé et Michel Freslon pour Moncé-en-Belin. Cette dernière commune est en avant-gardedans ce domaine car Bernard Bonsens, l’un deses élus est un militant convaincu « Les conseilsdevront la voter, ils s’engageront à inscrire lacharte dans le cahier des charges communal destravaux urbains d’éclairage public ou privé ».

Article OUEST-France - 7 juillet 2008

…

Etaient présent :M. Michel FRESLON : Maire de Moncé en Belin, Président de laCommunauté de Communes de l’Orée de Bercé Bélinois, Vice président dela Commission Environnement du Pays du Mans.Mme Béatrice PAVY : Maire de St Pierre de Chevillé, Vice-présidente duConseil Général de la Sarthe, Présidente du Pays de Vallée du Loir, Députéede la Sarthe.M. Jean-Christophe GAVALLET : Maire de Surfonds, Conseiller Régional ,tous trois signataires pour leur commune, Paul BLU Président et signatairepour l'ANPCEN, Bernard BONSENS correspondant de l'ANPCEN dans laSarthe, ainsi que Richard DAUVILLIER signataire pour le Clubd'Astronomie de l'Université du Maine (CAUM).

Je ne crois pas avoir autant signé de ma vie...Richard DAUVILLIER, secrétaire de l'ANPCEN

et correspondant pour la Sarthe avec Bernard Bonsens

Moncé-en-Belin : 2500 habitants

Les origines de Moncé-en-Belin remontent à l'époque gallo-romaine ; aujourd'hui, Moncé-en-Belin est une communesuburbaine du Mans. Autrefois commune rurale, elle s'estprogressivement urbanisée. Son territoire communal se divise entrois zones de superficie comparable (zones boisées, terresagricoles, zones urbanisées).

Le "vieux bourg" est regroupé autour de l'Eglise du XI ème siècle.

26 entreprises y emploient près de 400 personnes. L'agriculture traditionnelle a laissé laplace à une agriculture 'de loisirs' : gîtes ruraux, chambres d'hôtes, équitation.

La commune est située dans lavallée de "La Sourice". Le bourgs’étend le long de la rivière sur leversant sud de la vallée. Il y a aussi des hameaux sur leplateau : "Les Chênes" et"Montmacon". Le coteau est enculture, une partie du plateau estboisée.

A l'origine Saint-Père, puisSaint-Père de Cheville et enfinSaint-Pierre de Chevillé, sonsurnom vient probablement dutir au 'papegai' ou oiseau debois chevillé, usage féodal duMoyen-Age : les Seigneursfaisaient tirer le papegai àleurs serfs et vassaux pour lesexercer à l'arc et à l'arbalète.

Saint-Pierre de Chevillé, 355 habitants

Surfonds, 183 habitants

sos 36, automne 2008 p. 3

Bernard Bonsens n'a eu aucun mal à convaincre ces 3 maires :ancien conseiller municipal de Moncé, il connaît bien le Maire qui lui avaitdemandé de présenter la Charte devant le Conseil Municipal.Il rend visite régulièrement à Mme Pavy (une à 2 fois par an) à sapermanence, depuis 2003. Quant à M. Jean-Christophe Gavallet, ils ont faitconnaissance l’an dernier au stand Sarthe Nature Environnement (S.N.E.).Depuis tous deux collaborent à des projets communs avec S.N.E. et viennentde tenir un stand avec Richard Dauvillier, lors de la 25ème heure du Livre les11 & 12 octobre 2008. Mme Béatrice PAVY a fait une allocution très remarquée et fortementapplaudie. Parlant de sa découverte des problèmes liées à la pollutionlumineuse lors de la première visite de Bernard Bonsens à sa permanence enjuillet 2003 (elle avait à l’époque transmis un dossier à Mme BACHELOT),elle fit une description presque exhaustive des problèmes à résoudre.

Ce n'est pas moins de 3 chartes ANPCENqui ont été signées dans la Sarthe !

sommaire

Campagne : illuminations de Noël le

grand gaspillage

projet de loi du 'Grenelle'

biodiversité

projet de réserve de ciel étoilé

témoignages sur le sur-éclairage

extinctions nocturnes

le clan du néon

nouvelles des correspondants

photos autour du VLT

5

6

8

10

11à 13

14à 19

20

21

24

SOS, bulletin de l'ANPCEN

rédacteur en chef : Christophe Martin-Brisset

----rédaction et mise en page :

Véronique Clérin

Alain Corroyer et Stéphane Guisard ont participé à ce numéro.

AG de l'ANPCEN

l' Association Nationale pour la Protection du Ciel etde l'Environnement Nocturnes vous invite à sonAssemblée Générale qui se déroulera à Paris ledimanche 9 novembre à 13 h. 30, dans le cadre desRencontres du Ciel & de l'Espace, à la Cité des Sciences& de l'Industrie de la Villette.

Cité des Sciences et de l’industrie30, avenue Corentin-Cariou75019 Paris

Métro ligne 7, Porte de la VilletteAutobus : lignes 75, 139, 150, 152, PC

En vertu des statuts, il est fait appel de candidaturesafin de procéder au renouvellement du tiers sortant duconseil d’administration. Les personnes candidatesdoivent impérativement être à jour de leur cotisation lejour de l’Assemblée Générale.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

Le dimanche matin : la réunion annuelle descorrespondants permettra de partager nos expériences deterrain et aussi d'en faire profiter toutes les personnesintéressées.

Le dimanche midi nous vous proposons de déjeuner tousensemble : adhérents et correspondants (aux frais desparticipants).

A noter : le samedi après-midi 8 novembre et dansle cadre des "RCE", des membres de l'ANPCENanimeront une session sur le thème de la luttecontre la pollution lumineuse et la protection de

l'environnement nocturne.

APPEL A CANDIDATURE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION

Q

L'association Agir pour l'Environnement est née (en 1996)afin de constituer un outil efficace au service de lamobilisation citoyenne en matière d'environnement grâce àson réseau de signataires (12 000 personnes à ce jour) et auxpartenaires. Les campagnes sont précises et ciblées, lesrésultats obtenus sont le plus souvent palpables etconcrets. Pour chaque campagne Agir pour l’Environnement faitappel à des partenaires associatifs connus pour leurexpérience dans la thématique de la campagne. De plus Agirpour l’Environnement prolonge son action en allant à larencontre des décideurs (conférences de presse, rendez-vous)pour appuyer ses demandes.Les cartes à signer et à envoyer à votre Maire et auMinistre de l’écologie sont jointes au bulletin del'ANPCEN.

Campagne "illuminations de Noël : le grand gaspillage"Agissons !L’ANPCEN s'associe à Agir pour l'Environnementpour vous proposer de devenir signataires de lacampagne de lettres adressées aux Maires et auMinistre de l’écologie.Plus nous serons nombreux, plus nous seronsefficaces.

Pour cette campagne, vous trouverez les cartesà poster et le document d'accompagnementavec le ‘SOS 36’

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sos 36, automne 2008 p. 5

Les illuminations de Noël vont bientôt réapparaître avec leursexcès en quantité et en consommation d’énergie. Si certainescommunes s’orientent vers des réductions, celles-ci ne sont pastoujours du même ordre. Si les unes réduisent le volume, d’autresse glorifient de réduire simplement la consommation d’énergie parle choix des sources mais conservent la même ampleur en pollutionsi ce n’est plus.Une ambiance de « ça suffit » commence à se répandre parmi lepublic mais aussi dans le milieu associatif qui milite pour laprotection de l’environnement.Cette année, l’association « Agir pour l’environnement » lance unegrande campagne de sensibilisation auprès des élus à laquellel’ANPCEN participe et dont vous avez trouvé les éléments jointsau bulletin SOS 36. Je vous recommande d’y apporter la plusgrande attention et d’y donner suite comme il est indiqué.

L’assemblée générale 2008 de l’ANPCEN va se dérouler à la Citédes Sciences, porte de la Villette, pendant les Rencontres du Ciel etde l’Espace comme c’est le cas tous les deux ans. Notre assembléegénérale se déroulant dans une salle indépendante des RCE, lesmembres qui ne sont pas intéressés par le matériel d’astronomiepeuvent participer sans avoir l’obligation d’entrer dans le salon desRCE. Le programme sera moins chargé que l’année passée où desdécisions importantes ont été proposées à l’acceptation desmembres, avec des répercutions sur l’avenir et le fonctionnementde l’association.Un sujet risque toutefois de provoquer des débats animés car àpeine découvert par une partie des membres, il suscite déjà desréactions : il s’agit du nouveau logo. On peut féliciter les membresde la commission communication pour le travail considérable faiten quelques mois avec la collaboration d’un graphisteprofessionnel, membre de l’association, pour la mise au point deces documents. Si le but d’un logo est d’annoncer l’activité qu’ilreprésente, on peut dire que l’objectif est atteint car il ne laisse pasindifférent. Nous pourrons faire le point sur le projet *Villes et Villagesétoilés* qui n’avait pas encore vu le jour au moment de l’AG 2007.Ce n’est pas une manie chez eux de tout faire, soyez rassurés, carils auraient volontiers accepté de l’aide, mais ce sont également lesmembres de la commission communication qui portent ce projetqui devrait apporter une certaine notoriété à l’association. Nous parlerons également du projet de loi Grenelle en coursd’examen à l’Assemblée Nationale avec l’article 36 spécialementintégré pour règlementer les causes de la pollution lumineuse.J’espère que vous viendrez nombreux pour soutenir l’équipe quiassure le fonctionnement de notre association et qui s’active enpermanence pour lui donner des raisons d’existence.

Paul Blu, Président de l'ANPCEN

Villes de lumières

Des ampoules par milliers, des kilomètres de guirlandes… Les agglomérations ne regardent pas à la dépense :Bordeaux : 43 jours d’illumination, 8 heures par jour – 356 arbres à guirlandes, 1200 boules à lucioles et 120 décors lumineuxLille : 47 jours d’illumination, 7 heures par jourLyon : 40 jours d’illumination, 6 heures par jourMarseille : 39 jours d’illumination, 6 heures par jour – 16 kilomètres de guirlandes, représentant plus de 5000 ampoulesNantes : 53 jours d’illumination, 9 heures par jourNice : 40 jours d’illumination, 7 heures par jourParis : 49 jours d’illumination, 7 heures par jour – 100 rues et places illuminéesStrasbourg : 57 jours d’illumination, 11 heures par jour – 300 kilomètres de guirlandes, 700 000 ampoules !Toulouse : 39 jours d’illumination, 10 heures par jour

Extrait de terra economica, n° 50 – 6 décembre 2007 (texte : Lise Lebrun et Claire Naa)

éditorial

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Dépêche AFP/Radio TSF

MEUDON (Hauts-de-Seine), 24 sept 2008 - Les lumières dela ville rendent la nuit de moins en moins noire, perturbantastronomes et animaux, une "pollution lumineuse" contrelaquelle savants et politiques se sont insurgés lors d'une soiréemardi à l'observatoire de Meudon.

En 1876, les astronomes avaient choisi le site de Meudonpour y installer l'observatoire afin de "bénéficier de la faibledensité de l'éclairage urbain dans cet endroit", rappelle DanielEgret, président de l'Observatoire de Paris. Aujourd'hui, ilsprivilégient des sites situés le plus loin possible de la pollutionlumineuse des villes, sur la cordillère des Andes au Chili ou àHawaï. Et pour cause: mardi soir, au télescope de Meudon, onne voyait rien du tout, en raison du ciel nuageux mais aussi du"halo lumineux".

Provoqué par l'éclairage artificiel urbain, il entraîne tout aulong de l'année une espèce de brouillard jaunâtre très visibledepuis la grande terrasse panoramique de l'observatoiresurplombant Paris. Des photos satellitaires révèlent laprogression spectaculaire des zones éclairées en permanence lanuit avec l'extension des mégapoles. Selon l'atlas mondialCinzano de la clarté artificielle du ciel nocturne, les haloslumineux progressent de 5% par an en Europe et masquentaujourd'hui la vision de 90% des étoiles dans les métropoles.

"Nous avons deux sphères - la sphère terrestre et la sphèrecéleste - et on nous prive peu à peu de la deuxième", s'insurgel'astrophysicien André Brahic, déplorant ce "gâchis culturel".

Le président de l'ANPCEN, Paul Blu, en grande conversation avec NKM - photo Arnaud Leroy, correspondant 77 de l'ANPCEN

"On n'a pas actuellement de réglementation sur lapollution lumineuse. D'autres pays en ont, mais en Franceon est en retard", reconnaît Nathalie Kosciusko-Morizet,secrétaire d'Etat à l'Ecologie, venue visiter l'observatoire.Unprojet de loi visant à limiter la pollution lumineuse estcependant prévu dans le cadre du Grenelle de l'Environnement.

"Il y a quinze ans qu'on milite et ça commence à porter",estime Paul Blu, président de l'ANPCEN. La ligue Roc pour laprotection de la faune sauvage exprime également son ras-le-bol du "trop plein de lumières qui polluent notre ciel nocturne".Car les animaux sont les premières victimes de cette lumièreartificielle. Les oisaux migrateurs, habitués à se diriger avecles étoiles, sont attirés par les halos lumineux et sontdésorientés par les phares en mer, explique Marc Théry,chercheur au CNRS. "Chaque année, plus de dix millionsd'oiseaux migrateurs meurent ainsi aux Etats-Unis" ajoute-t-il.

L'homme également pourrait en pâtir, selon le docteur Jean-François Doré, de l'Agence sanitaire de l'environnement et dutravail (Afsset). "Le cancer du sein est probablement favoriséchez les personnes qui travaillent de nuit", indique-t-il.

Sans parler du gâchis énergétique: l'Agence del'Environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) estimequ'on pourrait faire environ 40% d'économies sur les dépensesd'éclairage public en modifiant quelque peu les installationsactuelles.

Agence France-Presse, Laurent Sapir journaliste à radioTSF jazz

pique-nique nocturne à Meudon

p. 6 sos 36, automne 2008

La pollution lumineuse figure désormais dans le projet de loi relatif au Grenelle Environnement, examiné au Parlement à partird’octobre prochain. Afin d’illustrer très concrètement les différentes nuisances et les impacts liés à ce phénomène trop longtempsignoré, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET organise le 23 septembre 2008, en association avec la Ville de Meudon, l’Observatoire deParis, l’ADEME et le Muséum national d’Histoire naturelle un pique-nique nocturne sur le site de Meudon. Le brouillard lumineux dont s’entoure de plus en plus l’humanité ronge petit à petit le noir de la nuit. Le ciel nocturne serait en voiede disparition. Les astronomes, aux avant-postes de l’observation du firmament, ont été les premiers, dès les années 80, à lancerl’alerte. Cet inquiétant constat a été confirmé depuis par une succession d’études. Selon l’Atlas Mondial de la clarté artificielle du cielnocturne1, les halos lumineux masquent aujourd’hui la vision de 90% des étoiles dans les métropoles. Mais, les conséquences de l’excès d’éclairage artificiel ne se résument pas à la privation du spectacle des astres, il est aussi unesource de perturbations pour les écosystèmes et la santé humaine, et représente un gaspillage énergétique considérable.

Phénomène trop longtemps ignoré, la pollution lumineuse figure désormais dans le projet de loi relatif au Grenelle del’environnement, examiné au parlement à partir d’octobre prochain. Cette reconnaissance législative permettra de créer dansle code de l’environnement un nouveau chapitre destiné à réglementer le sur-éclairage.

C’est l’aboutissement d’un combat de longue date pour Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, secrétaire d’Etat chargée l’Ecologie,qui tient à sensibiliser les élus et le grand public à cet enjeu environnemental encore mal connu.

© Ministère de l'Écologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire

Pour la première fois en France, la notion de pollutionlumineuse fait son entrée dans un projet de loi, celui de lamise en uvre du Grenelle de l'environnement présenté par leministère de l'Écologie en avril dernier. Pour NathalieKosciusko-Morizet, secrétaire d'État à l'Écologie, plus rien nes'oppose désormais à une véritable réglementation surl'éclairage.

Qu'est-ce qui a motivé une telle disposition contre lapollution lumineuse?

Nathalie Kosciusko-Morizet - Un constat : nous sommesparmi les derniers en Europe à ne pas être dotés d'une loicontre la pollution lumineuse. Pourtant, celle-ci constitue belet bien une nuisance:1. pour la faune et la flore, 2. pour les habitants gênés parl'intrusion de la lumière chez eux, 3. pour l'environnement enentraînant des gaspillages énergétiques, et enfin, 4. pour lesastronomes en les empêchant d'observer le ciel.

Ce sont ces mêmes astronomes qui ont été les premiers àtirer le signal d'alarme...

NKM - C'est vrai. Mais il ne faut surtout pas cantonner lapollution lumineuse à l'observation du ciel nocturne. C'est unproblème global qui concerne les quatre victimes que je viensde citer. C'est la combinaison de tous ces éléments qui justifieune telle loi. Mais si l'on tente de contenter uniquement lesastronomes, les fabricants d'éclairage diront: "très bien, créonsdes zones noires pour eux !". Et il n'y aura pas deréglementation. Et puis, l'argument qui touche le plusaujourd'hui est celui des économies d'énergie, pas celui desétoiles.

Projet de loi Grenelle Environnement :vers une reconnaissance de la pollution lumineuse

Concrètement, en quoi consistera la réglementation ?

NKM - Rien n'est encore défini. Nous allons d'abord faire letour de ce qui existe chez nos voisins européens. En Italie, parexemple, la loi fixe une certaine orientation et une certainepuissance pour les lampadaires. Et elle interdit les projecteursqui envoient de la lumière vers le ciel, comme ceux des ronds-points en France. Une piste à suivre. Si tout va bien, la Franceaura sa propre réglementation en 2009.

Propos recueillis par Julien Bourdet pour Ciel & Espace

Une réglementation contre la pollution lumineuse est possible dès 2009

photo Ciel & Espace

sos 36, automne 2008 p. 7

Pollution lumineuse

Menace sur les grenouilles

L'impact des lumières artificielles nocturnes surl'environnement est une notion encore mal évaluée dontl'association Licorness a fait un sujet de travail.

Démonstration avec une étude sur les batraciens

La pollution lumineuse est la hantise des astronomes, quivoient leurs conditions d'observation se dégrader d'annéeen année. Mais son impact sur la faune et la flore a desconséquences bien plus importantes, car elle peutinfluencer de façon négative et significative certainesespèces et même agir sur l'intégrité éco-paysagère.

Concerts nocturnes

A l'occasion d'une virée nocturne, sans doute avez-vousdéjà entendu les concerts des grenouilles et des crapauds.Et si leurs coassements étaient affectés par la présence delumière? Licorness a donc voulu quantifier les séries decoassements (les chorus) en même temps que la pollutionlumineuse pour les confronter. Les marais proches deLuçon, dans le marais poitevin en Vendée, ont été choisispour mener l'étude. C'est un endroit propice à la vie et àla reproduction des batraciens, mais aussi soumis à lapollution lumineuse émanant de la ville proche.

3 méthodes pour quantifier la pollutionlumineuse

1. La première a aussi permis de choisir les différentssites de mesure dans le marais. Il s'agit de cartesreprésentant le gradient théorique de pollution lumineuse,tracées grâce aux deux programmes développés parMichel Bonavitacola et son équipe. Ces cartes permettentde donner à chaque site un indice de qualité (noté q) quireprésente le niveau de pollution calculé sur la voûtecéleste (PLVC). 2. Les sites sélectionnés ont ensuite étéévalués et notés sur l'échelle de Bortle (NEB) selon unegraduation qui va de 1 (excellent) à 9 (mauvais - centreville). 3. Chaque site a aussi été l’objet de mesures del'éclairage direct et de l'éblouissement surl'environnement terrestre proche (PLTP), effectuées avecun luxmètre. Les analyses biologiques ont consisté à déterminerl'activité des batraciens en mesurant la densité des chorusà partir d'enregistrements audio. On détermine d'abord lenombre de batraciens présents sur l'enregistrement, puison compte exactement le nombre de coassementsaudibles pendant un temps donné. Ce qui permetd'exprimer les résultats sous forme de "nombre decoassements par batracien par heure".

Une influence visible

Après la correction de paramètres tels que l'influence dela lumière de la Lune sur les mesures astronomiques etphotométriques et la vérification de la reproductibilité desrésultats, une première analyse montre que la pollutionlumineuse semble affecter sensiblement l'activité desbatraciens: les coassements sont moins denses lorsque laluminosité augmente. Comme les coassementsinterviennent dans la reproduction, toute baisse d'intensitédes chants pourrait entraîner la diminution de lareproduction, donc la raréfaction, voire la disparition del'espèce dans la zone considérée. On ne peut aussi excluredes réactions en chaîne entraînant à terme unedégradation significative de l'écosystème. L'étude desgraphiques met également en évidence l'existence d'unevaleur critique de pollution lumineuse située aux environsde 4,2 sur l'échelle de Bortle (NEB) et 0,27 en indice dequalité du site (PLVC), au-delà de laquelle on note unediminution encore plus marquée de l'activité batracienne.Elle a été appelée cassure de Brif*. Pour la zone étudiéeici, cela signifie qu'on peut alors estimer la distancecritique d'influence d'une source lumineuse (qui seraitunique) à environ 6 km. Des études sur d'autres animauxdevraient permettre de voir si la cassure se situe au mêmeniveau ou si elle diffère selon les espèces.

Des perspectives

Des études similaires reproduites sur d'autres espècesnocturnes, d'autres milieux récepteurs et dans d'autreslongueurs d'onde (infrarouge, visible, ultraviolet) seraientbienvenues pour compléter ces résultats. Des résultats quimontreront sans doute eux aussi l'impact inquiétant de lapollution lumineuse sur l'environnement, et seront trèsutiles aux défenseurs de la nuit noire.

Michel Bonavitacola, Brice Deslandres et Carine Souplet

* Cassure de Brif (pour Brightness and frogs): cassurereprésentant la limite d'impact majeur de la pollutionlumineuse produite par une ville ou une agglomérationsur une espèce nocturne.

Retrouvez l'étude complète ainsi que les autres travaux del'association sur Internet : www.astrosurf..com/licorness

biodiversité

p. 8 sos 36, automne 2008

Agence France Presse - 12 septembre 2008

NEW YORK - Les deux faisceaux lumineux allumésjeudi soir à la verticale des deux tours disparues du WorldTrade Center peuvent désorienter et tuer des milliersd'oiseaux, selon le club de protection des oiseaux "NewYork City Audubon".

"En 2004, première année où nous avons observé lephénomène, des dizaines de milliers d'oiseaux ont été prisau piège des faisceaux", a expliqué Glenn Philips, ledirecteur du club ornithologique à l'AFP. "Leur boussoleinterne est désorientée, car un fort rayon lumineuxcomme les faisceaux la remettent à zéro."

Déboussolés par les 2 faisceaud'une puissance de plus de 600.000watts chacun, qui envoient unelumière bleutée au-dessus de laville jusque loin dans le ciel, cesoiseaux d'environ trente grammestournent alors en rond dans lesrayons, qui forment chacun uncarré de 15 mètres de large, etfinissent par tomber épuisés.

Le voyage requiert tellement d'énergie que "parfois, cesoiseaux ingèrent partiellement leur système digestif",explique M. Philips, qui surveillera jeudi soir le ciel avecdes volontaires et alertera la municipalité en casd'urgence. La présence de la lune dans le ciel jeudi devraittoutefois atténuer le danger cette année.

Les bébés tortues vont au restaurant

Agence Reuters - Lundi 18 août 2008

Italie - En Calabre, environ 60 tortues à peine sorties de l'oeuf ont faitirruption dans un restaurant après s'être perdues au cours du trajetrituel qui devait les conduire à la mer, a indiqué le responsable d'unprojet de surveillance de l'espèce. Les tortues femelles nichent dans le sable, laissant à leur progéniturele soin de trouver l'eau d'instinct après l'éclosion de leurs oeufs. "Lesjeunes tortues ont été déroutées par les lumières du restaurant installéen bordure de plage" a déclaré Antonio Colucci, attaché au WWF, quia été appelé pour secourir le groupe égaré. "Les clients se sont d'abord montrés assez curieux puis quelqu'un aappelé les autorités côtières." Les tortues ont ensuite été remises àl'eau.

A New York, les faisceaux lumineux de Ground Zero menacent les oiseaux

Des milliers de moineaux, parulines noir et blanc,parulines masquées et juncos ardoisés migrent chaqueautomne sur des milliers de kilomètres depuis l'est duCanada en direction du sud-est des Etats-Unis, desCaraïbes et de l'Amérique Centrale.

Manhattan et le site de Ground Zero sont sur leurchemin "Dans les années 1950, 1960 et début 1970, desmilliers d'oiseaux entraient en collision avec l'EmpireState Building à cause des lumières", rappelle M. Philips.Actuellement, les illuminations de l'immeuble s'éteignentà minuit.

"L'Hommage enlumière", comme sontappelés les faisceaux,a été mis en place le1er septembre 2003 etest financé jusqu'àcette année par uneagence publique.

Chaque année le 11 septembre, les rayons s'allument dela tombée de la nuit jusqu'à environ 6 h. du matin poursymboliser les deux tours détruites lors des attentats2001.

information AFP envoyée par Michel Masson

biodiversité

sos 36, automne 2008 p. 9

La Dépêche du Midi - 24/09/2008

Une réserve de ciel étoilé pour le Pic du Midi

Projet. À l'occasion de l'année mondiale de l'astronomie,des associations veulent créer une obscurité totaleautour de l'observatoire en diminuant la pollutionlumineuse alentour.

Le Pic du Midi est à la fois un site pour les scientifiques, mais aussi pourles touristes. Photo DDM, archives La Dépêche du Midi .

Avez-vous aperçu la Voie Lactée, cet été ? Si oui, c'est qu'unebonne étoile veille sur vous, car elle n'est plus visible pour lamoitié des Français. La faute à ces milliers de mégawattsdirigés vers le ciel, une véritable pollution de notre cielnocturne.

Or, 2009 va être l'année internationale de l'astronomie. Surla planète entière, ont va faire la fête aux étoiles et auxastronomes. C'est donc l'occasion de lancer un projet : faire ensorte de créer autour du Pic du Midi, petit bijou d'observatoire,une zone de 25 kilomètres de rayon où la lumière serait, si cen'est totalement proscrite, du moins contrôlée.

« Du haut du Pic, on voit le halo de Toulouse et celui deBarcelone observe Sébastien Vauclair, fils de l'astrophysicienneet correspondant de l'ANPCEN. L'idée est donc de créer unezone avec des contraintes dégressives au fur et à mesure quel'on s'en éloigne. Nous allons prendre contact avec les élus.Mais notre objectif n'est pas 2009, nous mettrons 5 à 10 ans àréaliser ce projet. » Une idée que les élus, à défaut de la trouver lumineuse,jugent plutôt intéressante. Elle va dans le sens d'une gestionplus raisonnable de l'énergie. Certes, il faut éclairer les rues denos villes mais point n'est besoin de les transformer enguirlandes insolentes, visibles depuis la Lune. Baisser l'abat-jour permettrait de faire aussi des économies... astronomiques !

Au Chili et au Canada, lumières en demi-teinte

C'est le paradis des astronomes. Ce coin du nord du Chili, surla Cordillère des Andes, est l'un des meilleurs au monde pourl'observation du ciel et des étoiles. En moyenne, on compte 300nuits claires par an ! C'est là en particulier qu'est installé le VeryLarge Télescope*, et que l'on envisage de construire letélescope géant Magellan. Du coup, les Chiliens font très attention à ne pas agacer lesastronomes avec des lumières intempestives. Cette politique adébuté en 1999 et depuis 57 % des lampadaires de ces régionsont été équipés au sodium. Désormais, les pouvoirs publicscherchent à généraliser les lampadaires dont la lumière estdirigée vers le bas. Une politique qui paye : les savants dumonde entier savent qu'ils peuvent tranquillement planter leurslunettes sur les collines. Ce coin du Chili, on pourrait lesurnommer «la Télescope Valley». Autre exemple, cette fois au Canada. Là, c'est sur le MontMégantic qu'un observatoire scrute le ciel. Depuis quelquesannées, les villes et villages alentours ont été sensibilisés pourla mettre en veilleuse. Jusque dans la ville de Sherbrooke, àproximité de l'observatoire, on a mis un bémol sur l'éclairage.L'opération a permis que la zone soit désignée officiellementcomme Réserve Internationale de Ciel étoilé, décernée parl'International Dark Sky Association. C'est la belle ambitionaussi du Pic du Midi. Une ambition clairement affichée d'êtresur cette « liste noire».

Les élus sont prêts à la mettre en veilleuse

Les élus de la Bigorre ne sont pas par principe, hostiles à ceprojet. « Je viens de prendre connaissance de l'initiative deNathalie Kosciusko-Morizet sur ce sujet à Meudon, expliquePierre Abadie, maire adjoint chargé de l'environnement et del'urbanisme à Bagnères-de-Bigorre. Nous sommes d'ailleursdans une réflexion autour des économies d'énergie, alors, l'idéeest intéressante. Il faudrait par exemple, revoir l'éclairage desroutes qui montent au Tourmalet. » « Nous sommes sensibles au problème de l'éclairage publicurbain, relève de son côté Jean-Claude Piron, adjoint au mairechargé du développement durable à Tarbes. Nous avons déjàchangé des ampoules de 400 watts à 100 watts, supprimépresque tous les lampadaires boules. On pourra aussi baisserl'intensité lumineuse de 40 % et au cas par cas, éteindre unlampadaire sur 2. Nous sommes donc ouverts à la discussion. » Pour Bernard Plano, maire de Lannemezan, « S'il n'est pasenvisageable d'avoir une ville sans lumière, on peut revoir toutle système d'éclairage ». La ville envisage un système avec deséclairages à basse consommation d'énergie. Le maire a uneautre idée en tête : « Pourquoi laisser l'éclairage allumé toute lanuit ? On pourrait peut-être faire en sorte qu'il ne se déclenchequ'en fonction d'une présence ? »

Josiane Battoue

* voir photos de couverture et dernière page.

p. 10 sos 36, automne 2008

rasclap : n. m., fenêtre de la voiture-bar du TGV conçue pour vous barrer le paysage.* "Je filais vers Paris en songeant devant le rasclap au plaisir de retrouver tous les vieux copains de l'ANPCEN à l'AG de l'association." * mot tiré du Dictionnaire des tracas : Le baleinié, tome 2, Edition du Seuil, 2005.

Femme Actuelle… suite

Je viens de lire dans "Femme actuelle" que votre associationessaie d'attirer l'attention sur un point qui me tient égalementtrès à coeur. J'habite Six-Fours-les-Plages et c'est avec tristesseque nous constatons quotidiennement que notre commune laissebrûler les lampadaires, qui sont beaucoup trop nombreux,toutes les nuits de la sainte année. Nous habitons au coin dedeux rues et, tenez-vous bien, nous "profitons" de l'éclairage de5 lampadaires bien que notre terrain ne fasse que 20 m x 35 m.Dès qu'une ampoule essaie de nous donner raison, il se trouvetoujours une bonne âme pour avertir la mairie qui envoie,malheureusement, immédiatement une voiture pour réanimer lafaiblesse montrée par l'ampoule. Nous avons bientôt uneréunion de l' association de notre lotissement et je vais essayerde calmer l'énergie de mes voisins qui ne sert qu'à une perted'énergie (électrique) au détriment de nous tous.

Les exemples seraient trop nombreux pour être énumérésmais vous pouvez vous imaginer la clarté des allées le long desplages. Le long de l'avenue du Général de Gaulle qui a étérefaite l'an dernier, les lampadaires sont à deux portants sur 2hauteurs, etc... etc...

Femme Actuelle n°1243, 21 juillet 2008

Halte à la pollution lumineuse nocturne!Elle perturbe la faune et la flore, gaspille del'énergie, et empêche l'observation desétoiles. Du coup, le député UMP Eric Diardpropose une loi qui en limiterait l'usage. Pasquestion de plonger nos villes dans le noir,mais de doser la durée et la puissance del'éclairage. Cette idée lumineuse seraexaminée au Parlement à l'automne.Plusieurs communes ont déjà opté pour deslampadaires peu gloutons en énergie. Pouralerter vos élus, contactez l'Associationnationale pour la protection du ciel et del'environnement nocturnes.

Renseignements: www.anpcen.fr

Il est sûr qu'en certaines périodes de l'année, on se sent mieuxavec une lumière dans la rue, mais une pause nocturne entre23h et peut-être 5h serait sûrement profitable aux caisses detoutes les communes.

Savez-vous si ma commune a déjà été contactée sur ce point?Ou bien s'il y a un bureau auprès duquel il serait possible defaire des suggestions? Notre fille habite en Afrique du Suddans la région de la ville du Cap. Je vous assure que lorsquenous sommes dans cette région de la planète, nous revivonsla nuit et faisons des promenades nocturnes pour"savourer" le spectacle qui s'offre gratuitement à nos yeux.Parfois j'aimerais m'allonger sur le dos et, tout simplement,regarder, regarder, regarder et laisser aller mes pensées aufil des étoiles que l'on voit par milliards.

Mme Rich

Ci-dessus un témoignage éloquent, dont la dernière partiedémontre, s'il le faut, qu'il n'y a pas que les astronomesamateurs qui apprécient le ciel étoilé ! Si l'on doit protéger lanuit, c'est pour que tous les Humains puissent continuer d'enprofiter !

Emmanuel Beaudoin, correspondant pour l'ANPCEN 13

Nos villes trop éclairéessur-éclairage : témoignages

sos 36, automne 2008 p. 11

brambuner : verbe, voyager confortablement en se demandant si chaque passager qui monte dans lewagon n'est pas le véritable occupant de votre place*"Pour une fois, j'avais réservé mon billet de TGV dès que la date de l'AG avait été annoncée dans le SOS, car j'enavais assez de brambuner."* mot tiré du Dictionnaire des tracas : Le baleinié, tome 3, Edition du Seuil, 2007.

Paley sans éclairage pendant un mois

Quand nous nous sommes fait "tagger" notre maison c'était enpleine nuit sous la lumière généreuse des lampadaires. Quandnous nous sommes fait fracturer notre voiture garéetranquillement sur la place du village - devant chez nous -c'était aussi sous la lumière généreuse des lampadaires… maison ne pouvait pas le voir, nos volets étant clos pour ne pas êtreenvahi par la fameuse lumière du lampadaire éblouissant notrechambre.Et quand notre petit village s'est retrouvé un peu partoutvictime de tagages, vandalisme et autres "dégradationspubliques"... c'était encore et toujours sous la lumièregénéreuse des lampadaires.

Au point que l'éclairage public a été supprimé totalementpendant près d'un mois.

Pendant un mois donc, l’éclairage a été complètementsupprimé: plus un seul lampadaire en fonctionnement, mêmepas au début de la nuit, plus rien ! Tout cela pour tenter demettre un terme à cette vague de délinquance… et cela amarché ! Il faut croire que les délinquants ont peur du noir etn'agissent que s'ils peuvent voir les méfaits qu'ils veulentcauser. Et pourtant, même dans notre village, les gens quidécident nous affirment encore aujourd'hui que l'on éclaire lesrues par souci de sécurité.

sur-éclairage : témoignages

En tout cas, en ce qui nous concerne, c'est bel et bien cetépisode d'extinction des feux totale pendant un mois - et qui parsurcroît avait aussi mis un terme aux tardives et bruyantesréunions de jeunes sur la place juste en face de notre maison -qui nous a permis de prendre conscience que, dans le noir, ondormait vraiment très très bien ! Ce qui n'est pas le cas quandun lampadaire illumine la maison toute la nuit (même avecvolets fermés et rideaux tirés).

A noter que malgré toute cette illumination de notre façade -toiture comprise -, la route, elle, reste dans l'obscurité, car desbranches d'arbre bien fournies s'interposent entre le lampadaireet la chaussée...

Marie-Lise Geffroy et Patrick Cadet, Paley, Seine-et-Marne

témoignage recueilli sur la liste 'ciel noir', liste dediffusion de l'ANPCEN,

inscription sur le site : www.anpcen.fr

p. 12 sos 36, automne 2008

photo de Paley accompagnant le témoignage

envoyé à Pierre Brunet, info@anpcen.fr

Suite à notre séjour en Lozère dans un gîte situé à Mas Saint-Chély, voici la fiche d'appréciation que nous avons envoyée àla centrale de réservation avec copie à M. le Préfet de Lozèreainsi qu'à l'association ANPCEN.

Avantages : site en pleine nature, accueil chaleureux, paysagesmagnifiques, qualité du gîte.Inconvénients : dégradation de l'environnement nocturne surplace et alentour. Je pense donc que le critère du gîte "au coeurde la nature" n'est plus adéquat.

Les touristes se rebiffent !

Loin de vouloir préscrire à la population de Lozère l'éclairagedont ils ont besoin, notamment en hiver, je crois intéressant toutde même de réfléchir sur la nécessité d'éclairer toute la nuit, etégalement la façon d'éclairer : lampes faibles consommation,bafflage, bannir les lampadaires "boules", etc. Il faut aussiimaginer les économies à faire... Quant au critère de sécurité, je n'ose penser qu'on puissel'utiliser, déjà parce que l'aspect sécuritaire de l'éclairage n'ajamais été prouvé statistiquement, et ensuite je ne crois pas quela Lozère et les causses en particulier soit des endroits à fortedélinquance.

Suite à ces inconvénients, pour le moment et saufchangement de situation, nous ne pensons pas revenir enLozère, dans ce gîte et les nombreux autres que nous avons puvisiter, et nous recommandons aux autres associationsd'astronomie qui auraient pu être tentées, de bien s'informeravant leurs séjours de la présence ou non de lumières parasitesqui pourraient être présentes sur le lieu ou à proximité des gîtes.

Pour l'association CADRA, son Président Fabrice CHAMBON

Association d'astronomie amateur CADRA www.cadra.asso.fr

Nous sommes une association d'astronomie amateur, et nousvenons en Lozère pour rechercher les gîtes isolés et loin despollutions lumineuses de nos villes (lampadaires, sur-éclairageurbain). Jusqu'à présent, nous étions enchanté de nos séjours,nous venons pour la 3ème fois cette année, et en particulier àMas Saint-Chély, précisément pour sa faible pollutionlumineuse ne dégradant pas le ciel ni l'environnement nocturne,en particulier pour la faune et la flore.

Malheureusement cette année, nous sommes au regret deconstater qu'un lampadaire surpuissant a été réparé juste audessus du gîte, éclairant à tout va et précisément rien de concret: aucun chemin à proximité ou quoique ce soit d'autre àéclairer, et ce TOUTE la nuit (on aurait pu penser au moinsqu'il aurait pu être coupé après minuit, mais non). Ceciconstitue une aberration pure alors que quotidiennement onattire notre attention sur les économies d'énergie à titreindividuel. Mais ce cas n'est pas unique : nous avons constaté égalementque nombre d'autres gîtes et villages qu'ils soient sur lescausses ou non, étaient eux aussi concernés par ces éclairages(pour certains récents), réduisant fortement notre intérêt pource département. Je pense que même les personnes nes'intéressant pas à l'observation du ciel, auront aussi unpincement au coeur de voir les derniers sites français ainsiatteints par le sur-éclairage car ce n'est tout simplement pas cequ'ils recherchent.

3 lampadaires boules pour éclairer 2 tratcteurs !

photos de Guy Fabre du CADRA

sur-éclairage : témoignages

sos 36, automne 2008 p. 13

Carte de la pollution lumineuse en Lozère

Nous prévoyons un plan d'optimisation del'éclairage, en travaillant à budget constant.

Au départ de 1 500 euros pour les horloges (quiseront remboursées avant la fin de l'année), ensuiteles économies générées permettront d'installer dessystème de sous-voltage des lampes, qui nous ferontfaire à peu près 20% d'économies supplémentairessur les périodes éclairées. Puis viendra le temps duremplacement des lampes. Nous ne pouvons pasinvestir directement dans la modernisation, car lacommune est petite et les subventions encoreinexistantes. Il est évident que l’argument principalest l’aspect économique, mais nous avons aussichoisi de présenter l'aspect environnementalglobalement dans notre mode de gestion de lacommune (notamment gestion des espaces verts etpréservation de la faune et la flore).

- réactions positives :o sur les économies,o sur le fait qu'il ne sert à rien d'éclairer aux heures où personne nepasse dans les rues,o aussi de pouvoir enfin dormir avec la fenêtre ouverte, et de ne plusavoir de lumière qui filtre à travers les volets.Les jeunes qui "squattaient" devant l'école ne viennent plus, ou dumoins s'en vont quand l'éclairage est coupé. L’ extinction deslampadaires joue comme un signal : « c’est l’heure de rentrer chezvous les enfants ! ». C’est une manière douce d’éviter les tapagesnocturnes.

- indifférence : « On avait même pas remarqué ! »

- râleurs : Je dis ‘râleurs’ car la teneur des propos reprend à 90% des à priori qui se démontent en quelques minutes :

o « Et la grand mère qui traverse la rue ? » : seule ? à minuit ? vous enavez vu beaucoup ?o « Les commerçants vont se faire tuer la nuit. » : à Chicago, mais àBouray ! Vous pensez sérieusement que le fait que l'éclairage soitallumé ou pas va changerait quelque chose ? La vitrine qui a étécassée récemment l'a été alors que l'éclairage était allumé…o « La sécurité routière » : il y a des accidents sur la départementaleen plein jour et également quand l'éclairage est allumé. Depuis quel'on a coupé, avez-vous remarqué que les voitures roulent pluslentement ?o « Ce sont des économies de bout de chandelles » : la note del'éclairage public est de 20 000 € par an. Avec en plus un programmede gestion adapté (coupures, modernisation), on peut arriver à 50%d'économies, pour le budget d’une commune de 2000 habitants 10 000euros d’économisé ce n’est pas rien!o « cambriolages, casses de voitures » : les effractions ont lieu laplupart du temps en plein jour. Nous avons coupé le 18 juillet donc enpériode d'été, il n’y a pas eu de cambriolage alors que la périodeestivale est généralement la plus propice. Une voiture a été fracturéedepuis. Rien ne prouve que cela ait eu lieu pendant la périoded'extinction. Il y a régulièrement des voitures vandalisées par périodes(groupes de jeunes ou autres).o « Mon mari part travailler à 5h et il fait noir. » : Oui, mais avec unelampe de poche il peut voir, il y en a de nouvelles très bien àmanivelle, même pas besoin de piles....

Globalement, je réponds aux ‘râleurs’ qu’effectivement il s’agit d’unchangement important dans notre village, et comme tout changement,il est accompagné de son lot de craintes, que nouscomprenonsparfaitement et que nous avons anticipées. Il faut un peu de temps àchacun pour s’habituer. Nous coupons l'éclairage à 23 heures, ce quilaisse le temps aux personnes qui font des activités de rentrertranquillement chez elles. Nous ferons un bilan dans 6 mois et nousprocéderons si nécessaire à un ajustement des plages horaires ou dumatériel. Je réponds également que de nombreuses communesvoisines éteignent la nuit . Et je demande aux gens de ne pas hésiter àfaire remonter des suggestions, ça les rend plus actifs. Donc je suispour l'instant rassuré car les réactions négatives sont d'un niveau assezpauvre, ce qui me conforte dans cette idée des ‘à priori’ bien ancrés.

Conclusion :

« Finalement, à part pour les 3 râleurs habituels, piliers du bureaudes pleurs de la mairie, ce n'est pas si dramatique que ça la coupure del'éclairage la nuit ! »

extinctions nocturnes

p. 14 sos 36, automne 2008

Les réactions à l' extinction nocturne

Chiffres :

La dépense en électricité de la commune est de 40000 € (sur 2007) dont 20 000 € d'éclairage.

En calculant les heures d'allumage et en éteignantde minuit à 5 h.on arrive à une économie potentield'environ 10 000€/an ce qui est énorme pour unepetite commune. Ces économies vont nouspermettre de financer le remplacement des ampouleset des ballasts des lampes, par des systèmes quiconsomment bien moins d'énergie.

Le chiffre de 10.000€ d'économies est uneprojection tenant compte des économies qui serontréalisées par la coupure et des économies généréesavec du matériel plus performant. D'ici quelquessemaines je pourrai dresser un premier bilan chiffréen comparant avec la même période de l'an dernier.

Je suis à la disposition des élus devos communes pour en discuter,n'hésitez pas à me contacter à cesujet, je suis prêt à argumenter et àtémoigner, et à les recevoir si besoin. Jean-François BRUNELLI, MaireAdjoint chargé de l'environnement,du patrimoine et du cadre de vie,Bouray-sur-Juine.

L’avenir de l’éclairage publicà Bouray*

*voir également SOS 35, page 27 : 'les nouvelles nuits de Bouray'

Questions à M. Brunelli, Maire Adjoint chargé del’environnement, du patrimoine et du cadre de vie àBouray-sur-Juine, commune de 2 000 habitants dansl’Essonne (région parisienne)

Ce projet date du mandat précédent, et a été impulsépar l'ancien maire dont le gendre est astronome amateur.Les actions de Pierre Brunet, administrateur del’ANPCEN, y sont aussi pour beaucoup. La municipalitéavait décidé de couper l’éclairage public à minuit dans unhameau un peu éloigné, en s'alignant sur un autre hameaud'une commune voisine (Cerny) qui pratique l'extinctionnocturne. le retour a été très positif, le hameau esttoujours éteint la nuit depuis.La municipalité précédenteétait sensible aux problèmes environnementaux, et le faitque nous soyons dans le Parc Naturel Régional duGâtinais français a également compté. Depuis 2004, seulle hameau était éteint, et le projet n'a pas été plus loin carla municipalité s'est surtout concentrée sur d'importantsprojets sur la commune (école maternelle, maison deretraite etc.). Quand on m'a proposé de participer à la liste pour lesélections municipales de 2007, j'ai accepté et j'ai parlélors des réunions préparatoires de ce sujet qui me tientparticulièrement à c ur puisque pour faire del'astrophotographie, je dois partir 20 km plus au sud. Jesuis également sensible à la préservation del'environnement et convaincu de la nuisance apportée parl'éclairage abusif. L'équipe des candidats etparticulièrement le futur maire s'est montréeenthousiasmée, j'ai présenté le pour et le contre(économies, environnement mais aussi les argumentssécuritaires). Nous avons été tous élus le 9 mars, et j'ai été nomméadjoint, ce qui m' a permis de relancer immédiatement leprojet. J'ai fait des articles dans le journal municipal poursensibiliser la population. Des discussions avec leshabitants montraient qu'en grande majorité ils étaientfavorables au projet (même d'ailleurs des gens del'"opposition"). 4 mois plus tard, les horloges étaientinstallées et l'éclairage était coupé.

- la maitrise des consommations d'énergie qui fait partieintégrante de notre programme global sur la commune(chauffage des espaces publics entre autre) - l'impact sur l'environnement et notre appartenance auPNR du Gâtinais français - le fait que plusieurs communes voisines pratiquentl'extinction sans criminalité ou accidentologieparticulière - le fait d'avoir un adjoint prêt à défendre le point de vuedevant les "râleurs"

Le contexte: la commune est située dans leParc Naturel Régional du Gâtinais Français,elle a une charte qui préconise la maîtrise del'éclairage. Notre liste a été élue notammentsur des engagements en faveur dudéveloppement durable, avec prise en comptedes paramètres d'environnement. Leshabitants y sont sensibles car nous sommesproches des grandes zones urbaines debanlieue, Evry en particulier.

M. Brunelli, Maire Adjointchargé de l’environnement

extinctions nocturnes

sos 36, automne 2008 p. 15

SOS : Quelles ont été les motivation du Conseil Municipalpour éteindre en 2ème partie de nuit ?

SOS : Quand avez-vous décidé d’éteindre en milieu de nuit ?

Bouray-sur-Juine éteint l’éclairage public à 23 h. depuis 3 mois : premier bilan

« Pour l'instant tout est calme, j'espère que ça le restera. Nousavons volontairement appliqué l’extinction nocturne très rapidement,en début de mandat, cela laisse 6 ans aux habitants pour s'habituer etintégrer cette gestion de l'éclairage. Il est difficile de faire passer cetype de mesure en fin de mandat, car les à priori et les peurs peuventêtre repris et amplifiés à des fins politiciennes. La politique est qu'onle veuille ou non au centre de ces projets et si l'on veut s'inscrire dansla durée, il convient d’ uvrer en souplesse. J'ai l'occasion de discuteravec pas mal d’élus, et parfois on sent une frilosité électoraliste... Maintenant il reste à convaincre les communes voisines avec unbilan positif à présenter. »

La nuit, tous les chats sont gris

La situation privilégiée de Bouray au sein du PNR du GâtinaisFrançais est un formidable tremplin pour la mise en place d'uneapproche de développement durable selon 3 axes : économique, socialet environnemental. Le déficit de prise en compte de l’un d’entre euxserait la source d'un rapide déséquilibre. Notre équipe s’est engagée àassurer une maîtrise rigoureuse des dépenses de la Commune enmatière d'énergie. Dans un premier temps, nous souhaitons luttercontre le gaspillage et la pollution induits par l'éclairage public auxheures tardives de la nuit. Celui-ci a un effet négatif sur la faunenocturne et sur la flore et consomme beaucoup d'énergie. De plus,aucune étude n'a pu montrer qu'il apportait une amélioration à lasécurité des biens etdes personnes ni à la sécurité routière. Il y aquelques années, la Commune avait proposé une expérienced'extinction des éclairages publics à Boinveau entre minuit et5h30. Cette expérience s'est révélée positive et a été validée parune grande majorité des habitants. Les villages de Vayres sur Essonne et Cerny pratiquent déjàl'extinction des éclairages. Nous vous proposons d'étendre cetteexpérimentation sur l’ensemble du territoire de Bouray, pendantquelques mois. A l'issue de cette période, nous recueillerons vosimpressions, vos témoignages et vos remarques. Nous vous feronsbien sûr part des économies réalisées sur le budget éclairage,économies qui pourront être réinvesties dans le développement denotre Commune.Jean-François BRUNELLI, Maire Adjoint chargé de l'environnement,

du patrimoine et du cadre de vie, Bouray-sur-Juine.

article paru dans le bulletin municipale de Bouray :

PNR Gatinais : www.parc-gatinais-francais.fr

Entretien avec M. Landais, directeur du service éclairage de lacommune de Ploemeur, 20 000 habitants, banlieue de Lorientdans le Morbihan.

SOS : Qui a décidé d’expérimenter l’extinction nocturne ?

Cela découle de la volonté de la nouvelle équipe municipaled’appliquer concrètement le développement durable.

SOS : Quels ont été les principaux motifs pour faire cetteexpérimentation ?

En premier se donner des objectifs de développement durable,et en second maîtriser les dépenses, on a calculé que l’économieréalisée devrait être d’environ 3 000 euros par an.

Le changement d'équipe aux dernièresmunicipales conduit à des situations assezcocasses :un maire d'une commune de 6500 habitantsdans le Maine-et-Loire avait décidé en mai2006 d'appliquer une extinction nocturne àpartir de minuit. Il a été battu au municipalespar un nouveau maire qui a annulé une partiedes extinction. Un des conseiller de l'ancienne équipemaintenant dans l'opposition demande lerétablissement de l'extinction. Il a eu le couragede se lever en pleine nuit pour faire l'inventairedes lampes allumées toute la nuit pour mepermettre d'intervenir auprès de la nouvelleéquipe en place dans la commune. Si seulementon avait un conseiller aussi courageux danschaque commune !

Paul Blu, président de l'ANPCEN

« Un exemple concret du résultat d'une de nos actions surle département de Saône-et-Loire »

Didier Lavandier,correspondant de l'ANPCEN pour le 71.

Objet : Réunion sur éclairage public

Je vous informe qu’il y aura le vendredi 10 octobre à20h30 à la mairie de Tramayes une réunion publique sur lagestion de l’éclairage public. Monsieur LAVANDIER del'ANPCEN va venir faire son exposé en présentant certainsaspects négatifs de l’éclairage public et j’en profiterais pourinformer les tramayons des nouvelles mesures d’éclairageque nous allons mettre en uvre sur la commune. D’après mes premières estimations, en installant descommandes d’éclairage par horloges astronomiques (coût del’opération pour le commune environ 800 € compte tenu desaides du Conseil Général et du Sydesl) et en pratiquant uneextinction de l’éclairage de minuit à 5 h du matin, nouspourrions économiser 55000 kWh, soit environ 4000 € paran. Il va de soi que ce bilan économique est complémentaired’un bilan écologique non négligeable.

Vous êtes cordialement invité à cette réunion, le Maire.

extinctions nocturnes

la gestion de l'éclairage public à Ploemeur :

Le service éclairage gère 3 500 pointslumineux. Nous avons déjà depuis quelquesannées cherché à économiser l’argent,l’électricité, avec la mise en place d’un planlumière : en modifiant les sources lumineuses,nous sommes allé vers une harmonisation desampoules en mettant des SHP (lampes sodiumhaute pression, éclairage orangé) et eninstallant des réducteurs de puissance à partirde 22 h.Nous avons même testé un lampadaire éolienpour un point isolé.

p. 16 sos 36, automne 2008

Extinctions nocturnes en milieu de nuit dans les communes rurales : le point

extinctions : toujours plus de communes !

Membre de l'ANPCEN depuis 2007, je vous fait partde ma petite victoire locale :

J'habite une commune rurale de 1920 habitants dansle Morbihan en Bretagne. Le maire du SOURN atoujours été sensible au problème de la limitation del'éclairage public, puisque sur l'ensemble descommunes de la communauté, LE SOURN a toujoursété la seule à éteindre ses lampes à 23 heures, exceptédans la rue principale.Pour ma part, j'habite dans un hameau à environ 2 kmdu bourg. Un projet d'éclairage public était à l'étude surce hameau (une hérésie) depuis des années, à lademande semble-t-il de quelques "illuminés". Le mairea résisté tant qu'il a pu, mais fatalement... au printempsdernier quinze lampadaires ont été installés sur lespoteaux électriques. Imaginez cela, en pleinecampagne, un hameau totalement éclairé. Et me voilaen campagne, en plein centre de la Bretagne, ébloui parun projecteur en pleine figure ! Je ne pouvais mêmeplus mettre le nez dehors le soir, j'en aurais fait unedéprime. J'ai immédiatement contacté le maire, lui aiexposé la situation sans idée de polémique, transmis dela documentation, je l'ai invité à venir sur placeconstater qu'à partir de 20 h. tout le monde estcalfeutré. Il m'a immédiatement confirmé qu' éteindre à21 h. était une solution parfaitement envisageable.

Et le 30 septembre, miracle ! A 21 h. 05, je sors...La nuit noire, comme il y a un an avantl'installation de ces engins de malheur delampadaires ! Le rêve quoi.

Je tiens donc à remercier le maire de la commune duSourn qui, malgré les pressions, a accepté de prendreen compte les arguments de bon sens qui prônent uneutilisation raisonnée de l'éclairage public. Il me paraîtd'autre part normal de citer ce maire courageux etresponsable en exemple, afin d'inviter ses homologuesà imiter son action exemplaire. Autant nous devons être prompts à réagir contre lesgaspillages d'éclairage, autant nous devons égalementsavoir féliciter les initiatives, aussi modestes soient-elles, qui vont dans le bon sens.

Gérard Bodelet

La municipalité de Melle (4000 habitants) reconnaîtla pollution lumineuse comme un problèmeenvironnemental et donc sa motivation n'est pasexclusivement économique. La commune de Melle estmembre de l'association des éco-maires* de France.

Extinction entre minuit et six heures sur la totalité dela commune, y compris le centre bourg avec tous sescommerces, cinéma depuis l'installation de l'éclairagepublique dans les années 50.

Les lampadaires installés correspondent auxpréconisations de l'ANPCEN (lampes encastrées , verreplats, etc.)

La puissance des lampes est adaptée en fonction desbesoins : je n'ai pas fait de mesure mais l'éclairement estplus que raisonnable, tout à fait exemplaire.

L'éclairage est géré par un technicien de la mairie etun artisan local.

L'économie financière approche 25 000 euros/an, enappliquant les critères et préconsations de l'ANPCEN.

Il n'y a aucune pression de la part des administrés pourplus de lumière et plus longtemps. Il est difficiled'évaluer les quelques délits qui seraient dus à unmanque d'éclairage.

Jean-François Tribot,correspondant de l'ANPCEN dans la Vienne

* Qualité de vie - éco-actions :Melle conjugue les avantages de la ville avec ceux de la campagne,la petite cité de caractère vous invite à vous mettre au vert : Label "les Ecomaires" Ville fleurie Petite cité de caractère Clef verte Station verte Gestion de l’eau et des déchets

extinctions nocturnes

Une petite ville exemplaire : Melle

sos 36, automne 2008 p. 17

Propos tenus lors du colloque : éclairage urbaindurable, organisé à Lyon en parallèle de la "fête deslumières", un 8 décembre...

Jean-Pierre Charbonneau, ingénieur Arts et Métiers,urbaniste, consultant en politiques urbaines, conseillerdes villes de Saint-Etienne, Saint-Denis, Copenhague,Lyon et Grand Lyon : « Garder de l’ombre, garder des parties sombres, avoirune certaine subtilité dans la mise en lumière, préserverla nuit, préserver le ciel, préserver l’ombre dont on atous besoin, c’est une des fondations du plan lumière deLyon. Travailler sur les différents quartiers : l’idée n’estpas d’inonder de lumière partout maintenant, nousn’éclairerons pas de manière pérenne partout, nouséclairerons certains endroits seulement en fin desemaine, d’autres endroits moins à tel moment de lajournée, plus à tel moment, nous allons essayerd’accompagner les rythmes de la ville, les rythmes de lavie. Concernant le développement durable, il n’est pasquestion de tout éclairer, aujourd’hui l’énergie doit êtreéconomisée, on le sait, aussi bien pour la mise enlumière que pour le reste, on doit être attentif au coût degestion, on doit être attentif à la pérennité de ce que l’onfait, à la justesse de ce que l’on fait, sans trop en fairepour rien. (...) C’est difficile aujourd’hui car nous avons montré quel’on est allé très loin en terme de mise en lumière, enterme de spectacle, et retrouver la nuit, retrouver lecalme, cela est contradictoire avec ce que l’on a fait.C’est à dire que d’un côté on a envie dans notre tête etdans notre c ur d’avoir une part d’ombre, et d’un autrecôté on ne veut pas perdre les événements qui nous fontrêver. Je n’ai pas de solution pour l’instant sur cettecontradiction entre le fait que la lumière estconsensuelle, elle nous en met ‘plein la figure’, et qued’un autre côté on a besoin de calme. Je pense que dansl’avenir, parfois cela va être dur à faire avaler, il vafalloir calmer le jeu dans certains endroits, et il va falloirle faire calmement, pas à pas…»

Antoine Bouchet, directeur de l’éclairage public de laVille de Lyon : « Pour les appels d’offres on est passé d’un 1erniveau : juger les projets uniquement sur un tableaudiurne, à un 2ème niveau : tableau nocturne, où lalumière a vraiment été prise en compte. On va passer àun 3ème niveau qui consistera à juger les projets à lafois sur l’aspect nocturne mais aussi sur la capacité deces projets à utiliser la lumière là où il faut, et seulement

là où il faut, c’est à dire éviter vraiment les lumièresparasites et inutiles à la fois pour les économiesd’énergie et aussi pour des problèmes de nuisance parrapport à l’environnement. On va aussi lancer un certainnombre d’actions qui consistent à ‘dépoussiérer’ un peuun certain nombre de sites, ce que l’on appelle ladépollution lumineuse : non pas rajouter de lalumière mais plutôt travailler par soustraction defaçon à rendre les choses un peu plus cohérentesdans certains quartiers ou certains sites. Il n’est pas évident qu’il faille plus d’intensitélumineuse pour sécuriser. Ce que je sais c’est que latélégestion permet de varier l’intensité lumineuse. Jeciterais 2 exemples d’expérimentation qui se font àBordeaux et à Albi, où l’intensité varie en fonction del’activité : quand vous n’avez personne l’intensitébaisse, quand vous avez beaucoup de monde l’intensitéaugmente et il semble qu’il y est assez peu de différenceau niveau du passant. Le passant ne se rend pas comptede cette question par contre pour les économiesd’énergie c’est fondamental. »

Marc Fontoynont, Ecole Nationale des TravauxPublics de l’Etat ( ENTPE-CNRS ) : « Je voudrais revenir sur ce qui a été expérimenté lorsde la fête de la lumière au quartier d’Ainay*. Je l’aivécu avec un certain nombre d’experts européens quisont venus avec moi et il y avait un phénomène très trèsparticulier qui se passait sur le quartier d’Ainay : lesservices de la ville avaient éteint une lampe sur deux,avaient réduit le flux lumineux de ces lampes et notreimpression c’est qu’on était bien, vraiment bien. Onavait presqu’envie sur le quartier d’Ainay d’éteindreencore plus l’éclairage public, d’éteindre même lesquais de Saône vers Saint-Georges. On s’est promenévers Saint-Georges et on se disait : mais on peut enleverencore plus d’éclairage public ! Je pense que c’est biend’expérimenter mais il faut aller jusqu’au bout, essayerde penser à tout. Il faut gérer bien sûr les populations,c’est peut-être la partie la plus délicate mais il y a destas de possibilités, je pense qu’hier on aurait puéteindre tout l’éclairage public sur un grand nombrede rues et cela fonctionnait très bien. »

Réponse d' Antoine Bouchet, directeur de l’éclairagepublic de la Ville de Lyon :

« Hier, le 8 décembre, on avait baissé de 5 foisl’intensité lumineuse du quartier d’Ainay. On acherché à retrouvé l’ambiance de 1852, à l’époque ily avait un bec de gaz tous les 60 mètres… »

* quartier d’Ainay : dans le 2ème arrondissement,centre de Lyon

L'éclairage dans une grande ville : réflexions lyonnaises

extinctions nocturnes

p. 18 sos 36, automne 2008

Extraits du colloque enregistré par Véronique Clérin

Question à JF Brunelli, Maire Adjoint chargé del’environnement, du patrimoine et du cadre de vie àBouray-sur-Juine (sud région parisienne).

Avez-vous envisagé la question d’éventuellespoursuites judiciaires en cas d’accident survenulorsque l’éclairage est éteint ?

La question s'est posée effectivement mais en ce quiconcerne la sécurité routière il est clair qu'unconducteur doit maîtriser son véhicule et avoir unéclairage suffisant et en bon état defonctionnement et à partir du moment où lasignalisation est conforme à la réglementation, lamunicipalité est couverte. M'étant égalementrenseigné dans le village voisin qui a toujourspratiqué l'extinction en milieu de nuit, il n'y a jamaiseu de plaintes en justice. Je n'ai jamais non plusentendu parler de plaintes d'une personne piétonnequi a un accident dans une rue non éclairée. En toutétat de cause, je ne suis pas opposé à unaménagement ultérieur des installations, etnotamment à prévoir un allumage de type à détectionde présence si le besoin s'en fait sentir. Je ne sais pass'il existe des lois rendant obligatoire l'éclairage (sic'est le cas comment font les villages qui ont toujourséteint la nuit ?)

Extinction et sécurité

Le Parc naturel régional (PNR) du Perche a entamé uneopération de sensibilisation des élus locaux à la pollutionlumineuse et va l’intégrer dans sa nouvelle charte. Cettecharte pour les années 2009 à 2021, intègre la pollutionlumineuse dans l’objectif : ‘préserver la qualité de l’air, dessols et du ciel.’

Henri Conan, directeur du PNR du Perche, dit que lesmaires des communes concernées sont d’accord pouraméliorer les conditions nocturnes, il leur faut juste savoircomment trouver des solutions concrètes : « leur problèmeest de savoir comment, par exemple, couper le courant enpleine nuit, payer l’employé municipal qui va le faire ouinstaller un système automatique. Cela leur demande uneffort de réorganisation à ne pas sous-estimer. Il y a aussi lapréoccupation des élus pour la sécurité. Il faut trouver desstatistiques, discuter avec la gendarmerie, afin dedésamorcer l’inquiétude suscitée par la réduction del’éclairage. Mais le message passe et je suis sûr que cettequestion est importante pour les territoires ruraux, auxquelsun ciel sans pollution lumineuse peut donner une image dequalité. »

Ciel & Espace, avril 2008

question :

« Quelles sont les possibilités techniquesexistantes de programmateur pour uneextinction nocture ? Ma commune dispose de 8boitiers de contrôle et plus mon budget serabas mieux je ferai passer la décision auconseil. »

réponse de David Portsmouth :

Nous étudions l'installation d' horloges astro-nomiques à Orgeval. Le coût d'une installationsemble très abordable. Il devrait s'amortirrapidement.Il convient de calculer le "pay-back" période enannées = coût d'installation / économieénergétique annuelle, un chiffre à inclureabsolument dans la délibération budgétaire. Unehorloge par armoire de contrôle EP coûte environ400 euros, pose comprise.

David Portsmouth,élu d'Orgeval et administrateur de l'ANPCEN

Adresses des sites de 2 leaders de systèmes decontrôle EP en France :

www.theben.de :la filiale française d'une société allemande avecune bonne réputation pour ces systèmesélectroniques de contrôle.(commentaire de la rédaction :site internet sobre, tout àfait "à l'allemande")

www.bh-technologies.com :société française, un des leaders du marchéfrançais.(commentaire de la rédaction : un cauchemar ! photosde palmiers éclairés de toutes les couleurs...)

extinctions nocturnes

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Interrupteurs pour extinction nocturne

Un groupe nommé "Clan du Néon" opèrela nuit dans les villes françaises pouréteindre les enseignes lumineuses.

par Charlotte Frank, journal de Munich

Un jeune homme court dans la rue puis saute àcôté des vitrines de magasins éclairées pouratteindre le disjoncteur et éteindre la vitrine. Lepiéton qui passera à côté de cette vitrine ne verraplus la lumière rouge du magasin de vêtementssuédois sur le boulevard Haussmann. Les autresmagasins subissent le même traitement peu detemps après. C'est le 18 janvier 2008 à paris. C'estsombre. "Le clan du néon" a fini son travail. Depuis juillet 2007 ce groupe anonyme éteintles lumières quand la France s'endort sous cetteépaisse cloche de lumière orange. Ils veulent avecleurs attitudes montrer qu'ils sont contre legaspillage d' énergie et contre la consommation àoutrance. "Les vitrines qui sont éclairées la nuitsont une publicité inutile et agressive." C'est cequi est écrit dans le contrat du groupe. Ils disentaussi "Pendant que nous gaspillons l'électricitépour éclairer les vitrines il y a des gens quidorment dans la rue (sous les néons) On pourraitéconomiser plusieurs milliards d'euros etbeaucoup d'énergie si on n'éclairait pas lesvitrines la nuit. Et c'est très simple comme ledémontre les films vidéos du "clan du néon":pour des raisons de sécurité il y a un levier qui, sion l'abaisse permet d'éteindre la vitrine. "Et cen'est pas dangereux."commente un membre duclan. Par contre il ne faut pas éteindre leslumières des pharmacies, des magasins ouverts,des bars ou encore des LAMPADAIRES quipeuvent être importants pour la sécurité. Commeça la police ne peut pas faire de poursuites car iln'y a pas de lois contre le fait d’éteindre deslumières. Ce n'est pas considéré comme duvandalisme. Le soir suivant les propriétaires desmagasins n'ont qu' à rallumer leurs vitrines. Lesactions du clan du néon sont alors inoffensives etont une portée symbolique. On peut d'ailleurstrouver dans toute la France des ‘clans’ similairesà celui du néon.

Le clan du néon s'est déjà étendu à 17 villes.Plusieurs associations pour l'environnementsoutiennent officiellement les clans du néon."C'est un sport qui a un sens et qui favorise laprise de conscience du public." C'est ce que ditThomas Waring de l'association alter-mondialiste"Casseurs de pub". Ils sont aussi soutenus par lesastronomes de l'ANPCEN. "En France il y a tropde lumières la nuit", dit le président Paul Blu.Même dans les petites villes il y a un "smog" delumière si dense que l'on ne peut plus voir lesétoiles. Les animaux en souffrent surtout "ils sontdésorientés et ne trouvent plus de nourriture"explique M. Blu. Après les pesticides la lumièreartificielle est la deuxième cause de la mort desinsectes. Enfin les politiciens disent avecbienveillance "c'est quelque chose de très sympa"commente le ministre de l'environnement Jean-Louis Borloo à propos des actions du clan dunéon à Canal+ et il propose que dans les grandesvilles les établissements publiques éteignentleurs lumières pendant une heure la nuit. Maiscela ne suffit pas pour le clan. Ils veulent que M.Borloo fasse une loi pour que les propriétairesdes magasins renoncent à éclairer la nuit avec lerespect de la devise "Pour les villes éclairéescontre les villes néons."

http://clanduneon.over-blog.com/

l'équipement de l'éteigneur du clan du néon

p. 20 sos 36, automne 2008

Laser en sursis

Information envoyée le 4 août par Frédéric Guinepain, correspondant ANPCEN 78

Il y a quelques semaines je vous ai fait part de monnouveau ''combat' contre un Sky-Tracer qui venaitd’apparaître dans le Val de Seine non loin de Mantes-la-Jolie.

Après avoir mené l’enquête : localisation de l’engin,commune et adresse, identification de l’établissement où ilétait installé, je suis passé à l’action :- 12 juin : lettre au gérant et au Maire de la commune où estinstallé l’établissement. (Copie à Paul Blu). Un mois passe,pas de nouvelles…- 12 juillet : courriel au directeur de cabinet du Maire…

Ce 4 août, j’ai reçu une lettre de la Mairie dans ma boite.Dans mes courriers j’avais rappelé l’existence d’uneréglementation en la matière. Je vous livre le contenu de lalettre : « Monsieur,En réponse à votre courrier du 18 juillet 2008 relatif àl’installation et au fonctionnement du sky-tracer de ladiscothèque FIESTA CIRCUS située à LIMAY, Chemin del’Ile, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que legérant de la discothèque a été convoqué en Mairie deLIMAY le 28 juillet 2008 pour mise au point des conditionsd’autorisation de fonctionnement de ce dispositif.Suite à cette réunion, le gérant est tenu d’arrêter lefonctionnement du sky-tracer tant qu’il n’a pas obtenutoutes les autorisations notamment communales etpréfectorales. »

Bon, ce n’est pas encore gagné, mais j’avais effectivementconstaté ce week-end que le sky-tracer avait disparu dupaysage nocturne. Entretemps j’ai envoyé un courriel à lapréfecture des Yvelines pour obtenir les coordonnées de lapersonne qui s’occupe de délivrer les autorisations pour cesdispositifs. J’ai essayé de joindre cette personne mais pourl’instant je n’y suis pas parvenu… En vacances ? Au départ je voulais me renseigner pour savoir sil’établissement avait une autorisation préfectorale.Désormais, le motif de mon appel serait plutôt de faire ensorte qu’une éventuelle demande d’autorisation soit refusée.C’est une petite victoire de plus après celle de l’annéedernière pour laquelle le faisceau à bel et bien disparu.

Enfin, j'en conclus que visiblement les établissements nes’embarrassent pas trop avec la demande d’autorisation enpréfecture. On installe le sky-tracer, et ensuite tant quepersonne ne dit rien, on continue en toute illégalité depolluer l’environnement nocturne !

Frédéric Guinepain, correspondant ANPCEN 78

Vie et mort d un sky tracer

Stupéfaction le soir du 4 mars où un laser d'une puissanceinouïe déchire le ciel de la Limagne. Il se voie de Saint-Pourçain, soit à une distance de 50 km.Après un rapide tour de Riom, je trouve l'endroit d'où il vient,c'est un restaurant type "far west".Lors de mon entrevue avec l'adjoint au maire du 23 mars, nousévoquons ce problème, (je rappelle qu'il est adhérent del'ANPCEN). Puis j'écris un petit courrier au propriétaire deslieux. Connaissant le caractère bien trempé de celui-ci, je neparle que de l'impact sur l'environnement.Le 29 mars l'adjoint au maire m'envoie un courriel, je cite :«Concernant le restaurant, la ville n'a délivré aucuneautorisation et nous allons le mettre en demeure de cesser sesilluminations».Fin avril le faisceau a disparu. Mais il faut rester vigilant carl'engin est toujours présent au milieu du parking.

Daniel Rousset, correspondant de l'ANPCEN 63

Depuis l'été 2007 les déchetteries du Puy de Dôme étaientéclairées toutes les nuits, même dimanche et jours fériés, pardes projecteurs plats installés à 45%. Après des courriers restés sans réponse, c'est après plusieurscoups de téléphone que je réussis à décrocher un rendez-vousavec le directeur du Syndicat du Bois de l' Aumône,gestionnaire des déchetteries et du ramassage des ordures. A ma grande surprise je trouve un directeur à l'écoute etprenant des notes. Il me dit que c'est la gendarmerie quidemande à ce que les déchetteries soit éclairées, pour voir sipersonne ne s'y introduit ? J'explique mon doute sur le bien fondé de cette mesure. Il merépond que j'ai raison mais qu'il n'est pas seul à décider et quema visite tombe bien car plusieurs déchetteries vont êtremodernisées et l'éclairage avec. L'une d'elles est en cours dereconstruction dans le sud du département et la question del'éclairage n'était pas tranchée. Il me promet que mes recommandations seront prises encompte. Et cette semaine, SURPRISE, les déchetteries ne sontplus éclairées. Vous voyez ? On peut garder espoir !

Daniel Rousset, correspondant de l'ANPCEN 63

niplozère : n. m., lecteur par-dessus votre épaule.*"Revenu à ma place dans mon wagon, comme d'habitude, dès que j'ouvrais mon SOS pour le lire tranquillement, les voisins setransformaient en niplozères." * mot tiré du Dictionnaire des tracas : Le baleinié, tome 2, Edition du Seuil, 2005.

nouvelles des correspondants

sos 36, automne 2008 p. 21

les participants à la 10ème "Fête du vélo" au Pays de Chambord informés sur la pollution lumineuse

Le dimanche 31 août, dans le cadre de la grande fête du vélo du Pays de Chambord, l’observatoire astronomique deFontaines-en-Sologne tenait portes ouvertes. Pour l’occasion et profitant de l’énorme fréquentation, une exposition del'ANPCEN sur le thème de la protection du ciel et de l'environnement nocturnes contre la pollution lumineuse étaitprésentée à l’entrée du lieu. Plus de 1000 cyclistes sont venus visiter le stand de l'ANPCEN.

Animation par Christophe Martin-Brisset, correspondant de l'ANPCEN 41 et président de Blois Sologne Astronomie/observatoire de Fontaines-en-Sologne.

Observatoire de Fontaines-en-Sologne www.astrosurf.com/bsa

"La nuit, nous avons bien plus peur que les enfants."Jules Renard, Journal, 2 juillet 1894.

Citation mise en exergue duDictionnaire des tracas : Le baleinié, tome 2,

Edition du Seuil, 2005.

p. 22 sos 36, automne 2008

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nouvelles des correspondants

Christophe est tellement convanincant,les cyclistes en tombent de leur machine.

Christophe présente la carte de la pollution lumineusedans le Loir-et-Cher

photos Karine Bourit

sos 36, automne 2008 p. 23

A la demande de Christophe Martin-Brisset, rédacteur en chef du 'SOS', j'ai faitces images pour aider à la lutte contre lapollution lumineuse et montrer un exemplede solution d'éclairage de route : celui utiliséà l’Observatoire du Mont Paranal / site duVLT (Very Large Telescope).En plus du catadioptre même qui réfléchit lalumière de votre voiture, ces installationsont un petit panneau solaire qui recharge lajournée une petite batterie qui réémet cetteénergie la nuit à des leds (diodesélectroluminescentes). Ces systèmes indé-pendants s'installent n'importe où, il fautjuste percer un trou de quelques centimètresde diamètre dans le bitume pour installer lapartie inférieure du système (qui contient lapetite batterie). La route est bien visible denuit. Notez qu'à Paranal la nuit, seules lesveilleuses des voitures sont autorisées etdonc c'est ce système qui nous permet devoir les limites de la route.

Stéphane Guisard en direct du Paranal,Chili.

Note de Christophe Martin-Brisset :Pour avoir été sur le site en 2000 et 2004, jepeux confirmer la haute qualité du balisagenocturne menant au plateau d’observation.C’est d’ailleurs assez impressionnant de voiraussi bien la route en simples veilleuses.Cependant, la vision nocturne del’installation est moins lumineuse quepeuvent le laisser supposer lesphotographies ci-jointes. En effet, dans lecas présent, la route est surexposée, la poseétant de 30 secondes à 1600 ISO afin debien faire ressortir la Voie Lactée. Difficiled’exposer au mieux les deux phénomènes enmême temps.

Sur l'image panoramique, on voit aussi, à droite, la pollution lumineuse de la ville d'Antofagasta située à 120km de là. sites du Very Large Telescope = http://www2.iap.fr/vlt - et de l'Observatoire Européen de l'hémisphère Sud= http://www.eso.org/public

photos de Stéphane Guisard