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Archives départementales de l’Yonne – Service éducatif
Concours national de la Résistance et de la Déportation
Le Concours national de la Résistance et de la Déportation 2018
« S’engager pour libérer la France »
Dossier 6 – L’écoute des radios interdites
En France, seule l’écoute des radios françaises est autorisée, Radio-Paris, la radio de la zone occupée, et Radio-Vichy
contrôlée aussi par les Allemands de façon indirecte. Des affiches bilingues étaient d’ailleurs collées sur les murs afin de
rappeler l’interdiction d’écouter les radios étrangères (cf. annexe 1), hormis celles des pays contrôlés par les Allemands.
Ceux qui écoutaient des radios interdites risquaient une arrestation et une peine de prison.
Il est pourtant certain que les radios étrangères, et notamment Radio-Londres, étaient écoutées ; mais il est difficile de
connaître l’impact réel de cette écoute, même si au début du mois d’avril 1941 le maréchal Pétain s’inquiétait suffisamment
de l’audience de Radio-Londres pour vouloir que Radio-Vichy réalise et diffuse « quatre émissions successives » pour faire
une « mise au point fortement documentée sur l’action de l’ex-général De Gaulle et le mouvement gaulliste » afin de le
décrédibiliser (cf. annexe 2). Quelques mois plus tard, le sous-préfet de Sens souligne encore que « la radio anglaise fait
toujours beaucoup de mal » en indiquant que deux jeunes avaient quitté leur travail et leur patron pour se rendre à Londres
après avoir écouté la radio anglaise (cf. annexe 3).
L’écoute de Radio-Londres et la campagne des V
Rapport spécial du commissariat de police sur des inscriptions retrouvées à Auxerre, notamment des « V » (28 mars 1941)
Arch. dép. Yonne, 1 W 96 (28 mars 1941)
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Message de la Feldkommandantur au préfet suite à la découverte de diverses inscriptions portant des « V » et des croix
de Lorraine (31 mars 1941)
Arch. dép. Yonne, 1 W 96 (31 mars 1941)
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Extrait du rapport du préfet à l’ambassadeur délégué général du gouvernement français dans les territoires occupés, partie
« Rapport moral » (31 mars 1941)
Arch. dép. Yonne, 1 W 16 (31 mars 1941)
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Extrait du rapport du sous-préfet de Sens au préfet (25 avril 1941)
Arch. dép. Yonne, 1 W 16 (25 avril 1941)
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Rapport spécial du commissariat de police sur des inscriptions retrouvées à Auxerre, notamment des « V » avec croix de
Lorraine (10 août 1941)
Arch. dép. Yonne, 1 W 94 (10 août 1941)
Le 22 mars 1941, les Français de la BBC demandent aux Français de couvrir les murs de « V ». Les rapports montrent
que dans les jours qui ont suivi des « V » ont été tracés à la craie. Ces « V » pouvaient être accompagnés de croix de
Lorraine, mais aussi d’inscriptions explicites appelant à la résistance, célébrant de Gaulle et les Anglais ou honnissant Hitler.
Le 31 mars, le Feldkommandant, dans un message au préfet, a d’ailleurs fait le lien entre « la lettre "V", abréviation du mot
Victoire, et la croix de Lorraine [qui] ont été inscrits […] dans plusieurs localités du département » et « la demande de
l’émetteur De gaulliste en Angleterre » ; il ordonne que toutes ces inscriptions, « provocation systématique de l’armée
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allemande » soient effacées et annonce des « contre-mesures [c’est-à-dire des représailles] si des inscriptions identiques ou
semblables devaient être constatées à nouveau ». On peut toutefois remarquer que des mesures avaient déjà été prises
puisque, le même jour, le préfet signale qu’il y a eu deux arrestations « dont celle du Directeur de l’Assistance publique »
parce que des « V » et une croix de Lorraine avaient été inscrits à la craie sur sa maison d’habitation. Un mois plus tard, le
sous-préfet de Sens indique également que de nombreuses inscriptions ont été retrouvées dans diverses communes de son
arrondissement. Dans son rapport, il mentionne un article paru dans Le Bourguignon, article du 2 avril qui cite un arrêté du
préfet visant à faire disparaître toutes les inscriptions « hostiles ou offensant[e]s pour les autorités françaises et occupantes »
(cf. annexe 4)
On peut remarquer que dans les mois, et mêmes les années (cf. annexe 5), qui ont suivi, des « V » ont à nouveau fleuri
sur différents murs, avec des inscriptions moins facilement effaçables qu’en mars et avril 1941. En août 1941, des V
accompagnés de croix de Lorraine et de diverses inscriptions ont été gravés dans des vespasiennes d’Auxerre en août 1941
le lieu était suffisamment discret pour qu’il soit possible d’y porter des inscriptions de façon sécurisée, même de jour, et
suffisamment utilisé pour que ces inscriptions soient vues et lues. En mars 1942, peut-être pour le 1er anniversaire de la
« campagne des V », le « V » de la victoire est accompagné d’une référence à Moscou et donc à l’URSS dans une inscription
peinte en noir sur les murs de l’école communale de filles de Sens ; cette inscription devait d’ailleurs être de très grande
taille puisque le rapport indique que les lettres faisaient une quinzaine de centimètres de haut (cf. annexe 5). En février
1943, des « V » accompagnés d’une croix de Lorraine et d’inscriptions injurieuses à l’encontre de l’armée d’occupation et
du chancelier ont encore été retrouvés à différents lieux de Sens (cf. annexe 5). En fait, le « V » surmonté d’une croix de
Lorraine est très vite devenu un signe de ralliement de la Résistance.
Certaines inscriptions ainsi gravées sont toujours visibles aujourd’hui (cf. dans un village de la Drôme, (http://www.museedelaresistanceenligne.org/media203-V-et-croix-de-Lorraine-sur-un-mur). Pour plus d’informations sur ces événements, lire l’article de Joël Drogland, « Mars-juin 1941 : la campagne des "V" », La
résistance dans l’Yonne, CD-ROM de l’ARORY, 2004.
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Annexe 1. : Affiche interdisant l’écoute des radios étrangères (en allemand et en français)
Arch. dép. Yonne, 32 Fi 17 (194.)
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Annexe 2. : Annonce dans Le Bourguignon de quatre émissions pour contrer l’influence de radio-Londres
(4 avril 1941)
Arch. dép. Yonne, PER 1013-44 (4 avril 1941)
Annexe 3. : Rapport du sous-préfet de Sens, chapitre B. « Opinion publique » (25 septembre 1941)
Arch. dép. Yonne, 1 W 17 (25 sept. 1941)
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Annexe 4. : Article du Bourguignon citant l’arrêté pris par le préfet J. Bourgeois le 29 mars 1941 par rapport
aux inscriptions hostiles aux autorités (2 avril 1941)
Arch. dép. Yonne, PER 1013-44 (2 avril 1941)
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Annexe 5. : La perpétuation de l’inscription de « V » sur les murs Note du commissaire de police de Sens indiquant la découverte d’une inscription « Moscou V » sur l’école communale
de filles (30 mars 1942)
Arch. dép. Yonne, 1 W 92 (30 mars 1942)
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Note du préfet à l’intendant de police de Dijon indiquant la présence à Sens d’« inscriptions injurieuses à l’égard de
l’armée allemande et du chancelier Hitler ainsi que des "V" surmontés d’une croix de Lorraine » (18 février 1943)
Arch. dép. Yonne, 1 W 29 (18 février 1943)
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Annexe 6. : Un appel à écouter Radio-Moscou
Arch. dép. Yonne, 1 W 94 (194.)
