5
ftlt ll I I I LE CORAN ECRIT ET VIYANT DU PROPHETE La toute première révèlation,. comportant les cinq premiers versets, très courts, de la sourate 96, resta gravée dans la mémoire de Muhammad, et il a dû la répé,tersouvent quand il racontait l'évènement à ses amis. Il y eut ensuite une interruption de trois ans, après quoi les révèlations reprirent leur cours, et cela continua pendant les derniers vingt ans, dont dix à Médine, delavie deMuhammad. Le Coranfut chose écrite même avant I'Hégire à Médine. Le Coran (xxv,5,LVI,79,XCVIII,2, etc.) en témoigne. Maison ne sait pas la date exacte à laquelle Muhammad pensa à faire rédiger par écrit les révèlations qu'il recevait. On en parle déjà en l'an 5 de I'apostolat (8 avant l'Hégire), et on npporte quela copiede la sourate 20 (chronologiquement 54) que possédait la soeur d'Omar* fut à I'origine de la conversion d'Omarà I'Islam. Ibn Ishaccite cela en même temps qu'une autre explication du motif de sa conversion, où il n'est pas question de documents écrits, et I'auteur ne sait pas lequel desdeuxrécits est à préférer. Mais le premier récit est rapporté par d'autres sources aussi (mentionnées par Suhailî 15), où I'on précise que.le document contenait au moinsencore une sourate (la 81., chronologiquement 7). Il ne faut pas oublier que la toute premièrerévèlation eut pour thème l'éloge de la plume comme moyen de connaissance humaine. De là le souci du Prophète pour la conservation du coran par écrit. Et, en effet, la sourate 80 (chronologiquement 24) parle aux versets11-16des copies écrites du Coran. Les sources (1) sont DOSSIER HISTOIRE DE LA REDACTION DU CORAN Po b Professew Mulwntrud Hanidullah d'accord pour dire que toutes les fois qu'un fragment du Coran était révéIé,le Prophète appelait un de ses compagnons lettrés, et le lui dictait,tout en précisant la place exacte du nouveau fragment dans I'ensemble déjà re çu. Rappelons que Muhammad n'a pas voulu une codification mécanique, par ordre chronologique, des révèlations, maisun ordrequi donneaux passages une suite logique, et un développement cohérent, selon le style particulier du Coran. Les récits précisent(2) qu'après 1a dictée, Muhammad demandait au scribe delui lire ce qu'il çvait Toté, pour pouvoir,,.' corriger les déficiences sTly en avait. Un autrerécit célèbre (3) nous rapporte quele Prophète récitaitchaque annégaumois de Ramadân, devant Gabriel**, tout le Coran (révélé jusqu'alors), et qu'à ce moment la mémoire de Muhammaddevenaiten fait de Coran "plus féconde que le vent portant la pluie" ; que le Ramadân qui précéda sa mort, Gabriel le lui fit réciter par deux fois, chose dont Muhammad conclut à I'achèvement définitif de sa mission et à une mort prochaine. Ce récit implique tout au moins que lors du saint mois des jeûnes, le Prophète s'occupait chaque année de la révision du texte tout entier. On sait que dès l'époque du Prophète, les Musulmans prirentI'habitude de veiller, le mois de Ramadân,par des offices surrérogatoires, en récitantle Coran tout entier. Plusieurs sources ajoutentque lors de cettedernière collation ('arda (4)), son scribe Zud\S) était MEMORISE DU 16 Le Musulman Nou - Du 15 sept.au 15 déc.

WordPress.com · Created Date: 11/18/2015 8:33:50 PM

  • Upload
    others

  • View
    5

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: WordPress.com · Created Date: 11/18/2015 8:33:50 PM

ftltl l

III

LE CORANECRIT ET

VIYANT DUPROPHETE

La toute premièrerévèlation,. comportant lescinq premiers versets, trèscourts, de la sourate 96, restagravée dans la mémoire deMuhammad, et il a dû larépé,ter souvent quand ilracontait l'évènement à sesamis. Il y eut ensuite uneinterruption de trois ans,après quoi les révèlationsreprirent leur cours, et celacontinua pendant les derniersvingt ans, dont dix à Médine,delavie deMuhammad.

Le Coran fut chose écritemême avant I'Hégire àMédine. Le Coran(xxv,5,LVI,79,XCVIII,2,etc.) en témoigne. Maison nesait pas la date exacte àlaquelle Muhammad pensa àfaire rédiger par écrit lesrévèlations qu'il recevait. On

en parle déjà en l'an 5 deI'apostolat (8 avant l'Hégire),et on npporte que la copie dela soura te 20(chronologiquement 54) quepossédait la soeur d'Omar*fut à I 'origine de laconversion d'Omar à I'Islam.Ibn Ishac cite cela en mêmetemps qu 'une au t reexplication du motif de saconversion, où il n'est pasquestion de documents écrits,et I'auteur ne sait pas lequeldes deux récits est à préférer.Mais le premier récit estrapporté par d'autres sourcesaussi (mentionnées parSuhailî 15), où I'on préciseque.le document contenait aumoins encore une sourate (la81., chronologiquement 7). Ilne faut pas oublier que latoute première révèlation eutpour thème l'éloge de laplume comme moyen deconnaissance humaine. De làle souci du Prophète pour laconservation du coran parécrit. Et, en effet, la sourate80 (chronologiquement 24)parle aux versets 11-16 descopies écrites du Coran.

Les sources (1) sont

DOSSIER

HISTOIRE DE LAREDACTION DU CORAN

Po b Professew Mulwntrud Hanidullah

d'accord pour dire quetoutes les fois qu'un

fragment du Coran étaitrévéIé, le Prophète appelaitun de ses compagnonslettrés, et le lui dictait, tout enprécisant la place exacte dunouveau fragment dansI 'ensemble déjà re çu.Rappelons que Muhammadn 'a pas vou lu unecodification mécanique, parordre chronologique, desrévèlations, mais un ordre quidonne aux passages une suitelogique, et un développementcohérent, selon le styleparticulier du Coran. Lesrécits précisent (2) qu'après1a dictée, Muhammaddemandait au scribe de lui lirece qu'il çvait Toté, pourpouvoir , , . ' corr iger lesdéficiences sTl y en avait.

Un autre récit célèbre (3)nous rapporte que le Prophèterécitait chaque annég au moisde Ramadân, devantGabriel**, tout le Coran(révélé jusqu'alors), et qu'àce moment la mémoire deMuhammad devenait en faitde Coran "plus féconde quele vent portant la pluie" ; quele Ramadân qui précéda samort, Gabriel le lui fit réciterpar deux fois, chose dontMuhammad conclut àI'achèvement définitif de samission et à une mortprochaine. Ce récit impliquetout au moins que lors dusaint mois des jeûnes, leProphète s'occupait chaqueannée de la révision du textetout entier. On sait que dèsl'époque du Prophète, lesMusulmans prirent I'habitudede veiller, le mois deRamadân, par des officessurrérogatoires, en récitant leCoran tout entier. Plusieurssources ajoutent que lors decette dernière collation ('arda(4)), son scribe Zud\S) était

MEMORISE DU

16 Le Musulman Nou - Du 15 sept. au 15 déc.

Page 2: WordPress.com · Created Date: 11/18/2015 8:33:50 PM

DOSSIER

présent. D'autres parlent denombneux autres personnagesaussi. Faut-il penser que leProphète récitait le texte, enprésence de ses compagnonscollationnant leurs copies, etde Gabriel prêt à intervenirs'il oubliait quelque chose ?

Le papier n'existait pasencore, et les Musulmans deLa Mecque pré-hégirienne,puis ceux de Médine seservaient, chacun selon sesmoyens, de différents objetspour copier pour eux le textedu Coran : morceaux deparchemin et de cuir tanné,tablettes de bois, omoplatesde chameaux, espèces depierres blanches assez tendrespour que I'on y puisse graverfacilement le texte, nervuresmédianes des dattiers,morceaux de poæries brisées,et ainsi de suite. (Un grandspécialiste de.la question, leprofesseur Manâzir AhsanGilâni pense que I'emploid'os et de pierres était motivépar le souci de laconservation : une chosegravée risquait moinsI'effacement qu'une choseécrite. De même le parcheminet le cuir étaient plirs solidesque le papyrus. Comme laRévèlation ne se faisait quepar fragments, on la notàitprovisoirement sur de menusob je ts ; en a t tendantI'achèvement de la sourate,pour la côpier ensuite sur desmatériaux plus convenables).Evidemment tous lesMusulmans de la premièreépoque n'étaient paségalement doués pour desvocations intellectuelles.Réaliste,

Muhammad n'exigea pasnon plus que tout un chacunprit toujours sans exceptioncopie des révèlations. Lesuns étaient illettrés, les autrestrop occupés à gagner leur

vie, d'autres encore habitaienttrop loin de la résidence duProphète 'pour

ê t requotidiennement informés desnouvelles révèlations, dontcertaines furent reçues lorsdes voyages de Muhammad.Tout cela explique pourquoipersonne ne possédait le textecomplet : certains fragmentschez les uns, et d'autres chezles autres, - par centaines déjàau temps de Muhammad.

Mais s imultanémentMuhammad insistait pour queI'on apprît par coeur le texte,afin de pouvoir le réciter lorsdes offices liturgiques. Làaussi il n'était pas obligatoirede se remémorer le texte toutentier : les uns apprenaientcertaines sourates, d'autrescertaines autres, maisquelques-uns la totalité dessourates. On dit (6) qu'à lamort du Prophète, 4 à 8Ansârs (tribu d'originemédinoise), dont une femme(7), étaient hâft2 (sachant parcoeur le texte tout entier, plusvo lumineux que lePentateuque et les quatreEvangiles réunis) ; le nombrechez les Muhâjirs (d'originemecquo ise) n 'es t pasmentionné, mais ne doit pasêtre moins important

C'est par cette doubleméthode que Muhammadvoulut assurer la conservationde I'intégrité du texte duCoran : par êcrit et demémoire. Les fautes degraphie pouvaient êtrerectifiées par le texte apprispar coeur, et les déficiencesde la mémoire par référenceau texte écrir Cette lecture ourécitation pieuse se pratiquaittoute la vie ; elle se perpétuade génération en génération,jusqu'à nos jours : on étudiele texte devant un maîtrea t t i t ré , qu i cer t i f ie

I'authenticité du texte appris.Nous y reviendrons.

LACOLLATIONDE TEXTES

SACRES

A la mort du Prophète, onn'y pensa pas tout de suite :les guerres di tes deI'Apostasie, coûlmencées dèsles derniers mois de la vie deMuhammad, préoccupaientI'attention du gouvernementet de la communauté. Labataille de Ya4âma, contreI'imposteur Mosailima, futparticulièrement sanglante :cent mille ennemis contretreize mille Musulmans.Ceux-ci ne purent résister.Alors les Musulmans de lapremière heure, doncconnaissant davantage leCoran, décidèrent de seséparer du gros de la troupe.Ils furent au nombre de toismille et se placèrent sous lecommandement de Sâlim, desplus grands connaisseurs duCoran. On les appelle lesbataillons des connaisseursdu Coran. Sept cents de cescommandos de suicidepérirent en compagnie de leurcommandant, mais I'arméeennemie fut aussi anéantie(8).

Reportons-nous au scribeparticulier du Prophète, Z{idibn Thâbit, qui dit (cf.Commentaire de Tabari, 1,20):

"Quand un certain nombredes compagnons du Prophèteeurent été tués dans la bataillede Yamâma, Omar se renditauprès du (calife) Abou-Balaet dit : "Les compagnons deI'Envoyé de Dieu tombent à

Le Musulman Nlj - Du 15 sept. au IS déc. T7

Page 3: WordPress.com · Created Date: 11/18/2015 8:33:50 PM

DOSSIER

Yamâma à la façon despapillons dans le feu, et jecrains qu'i ls le fassenttoujours s'ils rencontraientune occasion (pareille) de sefaire tuer, cependant qu'ilssont les porteurs du Coran.Ainsi le Coran sera perdu etoublié. Si tu le réunissais et lefaisais écrire... ! Abou-Bakrs'enfuit, et dit :"Ferais-je ceque n'a pas fait I'envoyé deDieu ?" Ils échangèrent (desarguments ) là -dessus .Ensuite Abou-Bakr fit venirZdfdlbn Thâbit, qui rapporte: "Je me rendis chez luicependant qu'Omar était toutprêt. Alors Abou-tsakr me dit: "Celui-ci (:Omar) insistepour que je fasse quelquechose que je refuse. Tu as étéle scribe de la Révèlation. Situ es d'accord avec lui, jevous suiwai tous deux. Maissi tu es d'accord avec moi, jen'entrepiendrai pas cettechose". Puis Abou-Bakrraconta le dire d'Omar, tandisque ce dernier se taisait. fem'enfuis de cette(suggest ion), et d is :"Fera-t-il ce que n'a pas faitI 'Envoyé de Dieu ?. . . ,jusqu'à ce qu'Omar dit unmot : "Quel mal à vous sivous faites cela ?" Nousréfléchîmes, puis dîmes :"Par Dieu, il n'y a pas de malcontre nous en cela". Zaïda jou te : Abou-Bakrm'ordonna, et je l'écrivis surdes morceaux de cuir, desomcplates et des neryuresmédianes de.dattiers. Quandlui aussi mourut, il resta chez(sa fille) Hafsa, veuve duProphète. Puis Hodhaifa ibnal-Yamân rendra après avoirparticipé - (en I'an-25 ou 30,selon les chroniqueurs - àI'expédition où il y avait desIrakiens tout comme desSyriens. Mais les Syrienssuivaient la lecture coraniqueselon Obayy ibn Ka'b, et

disaient des choses que lesIrakiens n 'avaient pasentendues ; ces derniers lesont donc accusés demécréance. De même lesIrakiens, qui suivent la lectured'Ibn Mas'oud et lisent deschoses que n'ont pasentendues les Syriens ; et lesSyriens les ont accusés demécréance". Ztid ajoute :Othmân ibn Affân m'ordonnaalors d'écrire pour lui unCoran, et me dit : "Je tedonnerai comme aide unhomme intelligent et de goûtlittéraire. Eciveztous deux leCoran. Toutes les fois qu'il yaura une divergence entrevous deux, têférez-m'en". I1nomma pour cela Abân ibnSaïd ibn al-Aas (égalementscribe du Prophète). l,orsqueles deux (scribes) arrivèrentau verset (\,247) sur I'arched'alliance, Ztid dit : C'estTôbouh , et Abân dit : Non,c'est Tâboaf. Puis nous enréférâmes à Othmân, quil'écrivit tôbout. Zard ajoute :Quand je l'eus terminé, je lecollationnai. A ce moment, jem'aperçus qu'il y manquait leverset (XXXil, 23). Je I'aiprésenté aux Mohâjirs, pourdemander (s'ils le possédaientpar écrit), mais je ne I'aitrouvé chez aucun d'eux.

Puis je I'ai présenté auxAnsârs, pour demander (s'ilsle possédaient), mais je neI'ai pas trouvé chez eux nonplus, sauf chez Khozar'ma,

c'est-à-dire fils de Thâbit.Alors je l'écrivis. Ensuite je lecollationnai encore une fois,et je trouvai qu'il y manquaitdeux versets (IX, 128-9)(24). Je me suis adressé auxMohâjirs, mais n'ai trouvéces (versets) chez aucund'eux. Puis je me suisadressé aux Ansârs, pour leurdemander à ce sujet. Chezeux non plus, je ne les ai pas

trouvés, sauf chez un autrehomme du même nomKhozaïma. Alors je lesécrivis à la fin de la sourate 9(au lieu de 2), il y avait eu 3versets, je les auraisconstitués en une sourateindépendante. Ensui teOthmân demanda à Hafsa delui prêter le volume(d'Omar), et jura qu'il luirendrait. Alors elle le luidonna. Othmân le collationnaavec la (nouvelle copie), maisn'y trouva aucune différence.I1 rendit donc le volume àHafsa, et il en fût tout à faitheureux. Puis il ordonna aupublic de transcrire leurscopies du Coran (à partir decette éditign)".

LAPREMIERE

COPIEOFFICIELLE

Relevons que lquesdivergences ou détailssupplémentaire s d'aprèsd'autres sources, commeBokhâri, etc. La transcriptionsur des cahiers date du tempsd'Abou-Bakr et non pasd'Omar, ce dernier possédantla copie confectionnée pourAbou-Bakr (9). Omar (10)songea à publier une éditionofficielle, mais mourut avantde le faire ; cela revint donc àson successeur Othmân. Larédaction d'Othmân ne futpas faite indépendamment dutexte gardé par Hafsa, aveclequel elle aurait êtécollationnée par la suite, ellen'a été que la transcription dece même texte, avecamélioration de I'orthographede certains mots. Un récitrapporte (11) que lôrs de lapremière rédaction, Zaïd

18 Le Musulman NlJ - Du 15 sept. au 15 déc.

Page 4: WordPress.com · Created Date: 11/18/2015 8:33:50 PM

DOSSIER

refusa de travailler si Omar necollaborait pas avec lui. Lessources sont unanimes Pourdire qu'Abou-Bakr ordonna àZaïd de ne point se fieruniquement à la mémoire,mais de chercher pour chaqueYerset deux témoins, coPiesécrites chez deux personnes.I1 annonça dans la ville quetous ceux qui possédaient desfragments écrits du Corandevaient les montrer àZdid.Un récit précise que ceci sepassait à la grande mosquée(12), où Omar adjurait lestémoins de dire si leurscopies avaient été contrôléespai te Prophète. Un autrerécit affirme qu'Omarlui-même présenta un textesur la lapidation desadultères, mais faute d'autrestémoins (13), on le rejeta(14). La copie préparée pourAbou-B ak r s 'appe l legénéralement MushaÏ (15)(lieu, ou collection, desfeuil les), mais parfoiségalement Rab'a (16), quiselon la racine signifie "la in4o". Selon Ibn Kathîr (17),cela signifie la collection descahiers. Pour l 'époqued'Othmân, on parle nonseulement de deux scribes(18) principaux, mais mêmede quatre (19), probablementpour classifier les textes écritssur des objets disparates. Onparle également de douze(20) membres,probablement pourpréparer plusieurs

exemplaires.' Selon lessources, c'est 4 ou 7exemplaires (21) qu'Othmânenvoya dans les grandscentres de son immenseempire, s'étendant de laTransoxiane jusqu'enAndalousie (?à. nordonna

même de détruire lescopies qui ne se conformaientpas à l'édition officielle (23).

DESREDACTIONSDE PREMIERE

MAINA la lecture des divers

récits, on a cette impression(24) que ce que Zaid cherchaitce n'était pas seulement desfragments écrits du Coran,mais des rédactions depremière main, sous la dictéepersonnelle du Prophète. Unrécit (25) relate même

qu'Abou-Bakr en trouva desfeuilles dans la maison duProphète, et qu'il les relia parun f i l . I l n 'existai tapparemment pas de textecômplet, sinon on ne se seraitpas donné la peine deôhercher des fragments parmile public.

* Omar Ibn Khattab (2èmecalife de I'Islam).*x L'Archange

Voir References à la31...

EVOCATIOI\ DELA RAISON

DANS LE CORANpar R. Karim

Dieu a créé I'homme et L'aprivilégié, distingué de toutesles autres créatures par la"raison" ( 1) . Certes, lemessage coranique s'adresseà I'homme dans toute saglobalité, il s'adresse au"coeur" comme à la "raison".

On trouve dans un grandnombre de versets desexpressions telles que :-"Ne comprenez-vous pas?"(2 ) pour expr imerI'interrogation.-"Pour des gens quicomprennent" symbolisantI'aboutissement d'uneréflexion.- "Ne comprennent guère"afin de souligner la négation"

- " Peut-êtrecomprendrez-vou s" pour exprimer I'espérance.

Le terme "coeur" exprimeun sens plus large et plusprofond, il englobe tout ce

qui concerne f impression,I'efficacité, le sentiment,l'émotion et I'intuition.

Ces versets et tant d'autrespoussent et invitent I'hommeà réfléchir, à regarder, àcontempler, à observer,autrement dit, ils donnent lesmoyens pour une meilleureutilisation de ce par quoiI'individu se distingue : la"raison". Prenons quelquesexemples pour mieuxexpliciter notre idée.

DANS LANATURE ...

Plusieurs versets invitentI'individu à réfléchir et àcontempler la nature. Lacréation des cieux et de laterre, les successions de lanuit et du jour, la vie végétale

Le Musulman N% - Du 15 sept. au 15 déc. 19

Page 5: WordPress.com · Created Date: 11/18/2015 8:33:50 PM

- Il accepte larestriction deses libertés : il n'est queI'esclave de Dieu;

- Il est capable d'accordersa confiance : il s'en remetconstaûrment àDieu;

- tr est capable d'affronter lessituations les plus incertainessans désorganiser ses fonctionsd'intégration psychosomatique :la mort ne lui fait pas peur carcJh e* 'rç étape nanuelle versuDetrvÈ;

- La foi et I'amour seconfondent dans uneconception existentiel lelibrement acceptée : "il n'y apas de contrainte en religion"(3 ) ;

- Il est camctérisé par unemanière d'êne au mondestable : il est constant dans safoi;

- Il n'évite pas le stress etaccepte l'échec : les obstaclessont des "examens" et ladétermination divine agitconstamment;

- tr nest pas ambivalent : sonjiW ( )estcontinu...

La présence dans la manièred'être du musulman fervent etpieux, d'une dimensionspirituelle impliquant la cmyancerÉfléchie et appliquée en sa dîn,exalte chez lui sa volonté devivre. Celle-ci signifie ici,I'attitude positive, optimiste etconstnrctive face au stress.

Cette volonté de vivre,elle-même soumise à la volontédivine, est le témoin observabledu vécu réel des "facteurs deprotection". Rappelon$ gglellesuppose c inq c iua l i tésessentielles : le sens de I'unicitéqui implique le sens del'éçilibre etle regard critique deri, lr conscience de la valeur dels vb ct donc la possibilité derelrtiviscr, l,a capacité de seconcentrGr sur des buts, et lavolonté dc s'améliorer et depardonner.

En bref, la capacité de faircface au stress dépend nonseulement de la nature eJ de lafréquence de la situationstressante, mais également etsurtout, de la personnalité de lapersonne et de la reconnaissancede sa condition réelle. Celle-cicontribue à définir quellesituation de vie est ressentiecomme, stressante et ellecontribue aussi à la capacité decréer eVou d'utiliser des éseauxde soutien social. C'est celaaussi que nous appelons les"facteurs de protection"contre le stress!

(1) Penchantnaurcl.

(2) Orientation ; religim

(3) Saint Coran.

(4) Effort dans la voie de Dieu

Suite de la page 26...Les droits fondamentaux(P.S.L.), au cours de son

dernier pèlérinage quand il adit:"Dieu a dit .: "Ho, les gens !Nous vous avons créés d'unmâle et d'une femelle, et vousavons désignés en nations et tri-bus, pour que vous vous entre-connaissiez. Oui, le plus nobledes vôtres auprès de Dieu, c'estle plus pieux des vôtres. On nedoit pas faire de préférence entreun homme de couleur et unhomme blanc, ou entre unhomme blanc et un homme decouleur, ni enEe un Arabe et unnon-Arabe ou entre un non-Arabe et un Arabe, sauf en cequi concerne sa piété."Ho, les gens ! vous devezrespecter mutuellement vosvies, votre honneur et vos bi-ens jusqu'à ce que le Jour duJugement Dernier arrive. Ilsdoivent être respectés commevous respectez ce jour (le jourde Arafah), ce mois (Dhul-hijja), et cet endroit (laMecque).

Le Musulman No[J - Du li.sept . au 75 déc.89

. -..- --....

Suite de la page 19References

1- AL-BOKHARl,66:4no2.2-Malma,az-zawa,ld,l,60,clté par, a Man-

azlr Ahsan gilani,de m€me par Ghu-lam Rab-bani,Tadwin-6oufan,p.28.Dans son Kilab al-maghazl (fragment d6 fès),lbn ishackracoileque,loutes lê6 lois qu€ lsprophàte recevait une révélation,il larécitalt d'abord dan8 l'assembléo dsÈhommes d'enlr€ s€s disciplss,puls en-core uns r6vélation, ll la récllalt d'aborddans l'assemblée do8 hommss d'entr€ aoadl6clpllnes, pul6 encoro une lols dansl'assombl6o r6sswé€ aux Temmoa.RETEFEI\DES

3. Al-Bokhad, 6617; lbn Kalhir, Dhail al-lafsir. p. 26-27.

4. lbn Kathlr, op cil,. P. 14.5. Le msme, p. 14 llgn€ 12.6. Le m€me, p,28.7. lbn Hanbal, Mu6nad (1r€ éd.) Vl, /1o5.

Êlle s appelail Umm Waraca.8. lbn kalhir, op. cil., p. 8-9.9. Manazir Ahsan Gilanl a penBé que lo pou

d'allenlion portée 8ur css deux voraals de latin du chepltr€ 9 provienl du lait que leprophète les €mployail comme moyend'exorclame Ëgitims { voir ces vetsel8 dansls commentalre d'&h Kâthlret autres). Toulcomme les chaplltes 113 el 114 n'axistalontpas dans les copios de cerlain8 Compagnonsdu Prophàte, pour le meme motlf que celui-là.

10. lbn Kathir,op. cit., p10.11. lbn Sa'd, ll., p 212i as-Suyouti, al-

llcan' p..[30; lbn Abl Daoud, Kiteb al-masahil. p,10.

12. As-Suyouti,al-ltcan, l, 74 ( citant loMuwattad'lbn wahb).

13. [â rÏpme, l, 73.14. tbtd.15. Cl. Le célàbre récil Belon lsqusl, lors

de son celllat, Omer dlsaili"Si ie ne craig-nais pas faccusalion d'avolr aloulé quol quece soit âu Coran. J'y eureis écrit le verBelBur la lapidation dôs adullère8."'( al-Bokhari, E6/31; lbn l-llcham, p. 1014-101â).

16. lbn Kârhir, Dhail ar-rdsh p. 14.17. rbid.

18. Ordinairemont, rab'a signifis : collro; donc ls coffr€ par excollsncs, rsnfarmanl laSelnt Coran, (comme I'Arche de l'elliâncech€z les l8raellte6). Voir lbn Kathir, Dhallat- lats l r , p.1.1.

19. bid.20. Le momo, p. 6, 1 1.21. Ls msme, p. 14.22. lbn Abi Daoud, Kilab al-masahit,p. 34.23. Pour le conquets d9 l'Andalousie au

temps du calif€ Othman, voir at-Tabari.Ta'rikh, l/2817 ;al-Baladhurl, lutouh al-buldan, p.408.

24. lbn Kathlr, Dhall eÈlatslr, p.

10 .25. Abou Ghama €sl formel :"Le but

6tall que ne tul trenscrh aaut c€ qul

avail élé rédlgé €n préaenc€ duprophôre ; |a seule mémoiro ne sutfl-aant pas."(ltcan d€ Suyoutl, 73r. Ct.aussl Kileb al-masehlt d'lbn AblDaoud, p. 24.

31